L’industrie du mensonge vous salue bien

J’ai eu l’occasion, il y a quelques jours, de participer à un débat entre journalistes et photographes, à Paris. À l’invitation de l’association Ça presse, j’ai bredouillé quelques mots sur le sujet de la soirée, qui était la censure. Et je me suis retrouvé un peu seul pour évoquer l’incroyable abdication de la presse devant le poids de la publicité.

Je ne veux pas surtout pas vous perdre dans des détails. La question n’est pas de savoir, à mes yeux, quelle part de publicité est acceptable. Car un principe évident est en cause, et je m’étonne encore, malgré mon grand âge, qu’il soit à ce point négligé. La publicité n’est autre que l’industrie du mensonge. Ni plus ni moins. Elle est là pour manipuler et convaincre de l’intérêt qu’auraient les humains à détruire ce qui tient encore de guingois.

Je ne déteste pas la publicité, je la hais. Je ne rêve que de sa disparition totale et définitive, même s’il est préférable en ce domaine de se montrer patient. Et je dois constater que l’immense majorité des journalistes n’osent pas même rêver d’un pays dans lequel le mensonge industriel et l’information seraient séparés de manière étanche. En bref, je plaide pour l’interdiction de toute forme de pub dans quelque support d’information que ce soit.

Accepter la moindre exception, c’est au bout du compte, fatalement, avaler toute leur merde. À la petite cuiller peut-être, mais toute. Voyez l’exemple qui suit, tiré de mes lectures de journaux les plus récentes. Dans le numéro 2276 du Nouvel Observateur – du 19 au 25 juin -, je compte dix pages de pub couleur pour les bagnoles les plus lamentables du marché. Par exemple la Toyota Land Cruiser, dont on ne donne pas le prix – ce serait vulgaire, non ? -, mais (en tout petit) les émissions de gaz à effet de serre au kilomètre parcouru. Eh bien, amis du climat ! Ce carrosse balance dans l’air entre 236 et 243 grammes de CO2 par km. Abstrait ? Oui, abstrait. Sachez que la Commission européenne prépare une directive, d’ailleurs ridiculement pleutre, qui prévoit d’imposer une norme à 130 grammes en moyenne. La Toyota  en est au double !

Donc, dix pages de pub du même genre, qui font de la bagnole, si j’ose cette image baroque, la vache à lait indiscutable du grand journal de la gauche intellectuelle française. Les 4×4 et les Mercedes, qui précipitent le monde dans un chaos prévisible, permettent à ces grandes consciences universelles que sont MM. Jean Daniel et Jacques Julliard de nous livrer chaque semaine leurs états d’âme sur le Proche-Orient et le sort de Bertrand Delanoë. Aucune autre industrie que celle de l’automobile n’est plus décisive pour les comptes du Nouvel Obs. Mais chut !

Dans ce même numéro 2276, pages 50 et 51, deux larges bandeaux enserrent l’article d’ouverture sur notre inépuisable Sarko. Bandeau de gauche : « Les biocarburants sont-ils efficaces dans la lutte contre l’effet de serre ? ». Bandeau de droite : « Oui, le diester lutte contre le réchauffement climatique ». Là, tout de même, je ris. Amèrement, mais à gorge déployée. Car la propagande est souvent plus imaginative. Or en ce cas précis, rien d’autre qu’une affirmation, à prendre ou à laisser. Pas de preuves, pas de référence à une obscure étude. Rien. Et le Nouvel Obs empoche, lui qui n’a jamais rien écrit d’important sur un phénomène pourtant planétaire, qui ravage peuples et nature. Heureusement que l’hebdo est de gauche !

Dans Le Monde daté du 24 juin 2008, page 11, autre vaste publicité. Abengoa Bioenergy, The Global Ethanol Company, vous parle. Et vous éclaire, pardi, puisqu’une « information manipulée » prétend que « la production de bioéthanol risque d’aggraver la pauvreté et la faim dans le monde ». Par parenthèses, apprécier la forme verbale utilisée, qui renvoie à un futur improbable ce qui n’est pas un risque, mais déjà une réalité.

Et poursuivons. Cela ira vite, car le reste n’est que mensonge global. L’éthanol aiderait au développement des économies locales, et profiterait aux petits paysans. D’ailleurs, il existerait de considérables zones cultivables, à cultiver justement. Enfin, les biocarburants de deuxième génération achèveraient de transformer l’affaire en un conte de fées. En « remplaçant » ceux de la première génération, tirés de plantes alimentaires. Eh bien, j’ai la preuve absolue de la manipulation, ce qui n’est pas si fréquent. Reportez-vous à un article que j’ai écrit il y a seulement trois jours (ici), nommé opportunément : Oh ! les salauds. Un certain Robert Wooley, l’un des directeurs de la compagnie Abengoa, a révélé devant une commission du Congrès américain que les biocarburants de deuxième génération ont besoin, pour éventuellement émerger un jour, du développement massif de ceux de la première génération. Le jatropha, les arbres transgéniques à cellulose, les algues de la propagande n’existeront jamais que si on laisse les marchands cultiver du palmier à huile, du maïs ou du colza destinés à la bagnole.

C’est ce qu’on appelle un flagrant délit. En France, dans la publicité du Monde, une gentille farce. Et aux Amériques, la vérité. Les tartuffes du Monde – et de tout autre journal vivant des mêmes expédients – prétendront faire confiance au lecteur, capable de faire la différence, de lire, de comprendre, de « contextualiser ». Mais qui ignore que ces stratégies visent à saturer l’espace public de fausses indications, d’emplir les cerveaux rendus disponibles d’une petite musique qui retentira toujours au bon moment ? Qui oserait nier, au passage, que cet argent apporté par l’industrie des biocarburants est chaque jour plus nécessaire pour boucler les fins de mois ? Qui ne s’interrogerait sur l’absence, dans le journal de référence qu’est hélas Le Monde, du moindre article complet sur le lobby mondial en faveur des carburants végétaux ?

C’est affreux, c’est insupportable, c’est réellement une infamie. Des journalistes parisiens surpayés – du point de vue qui est le mien, TOUS les journalistes (*) sont surpayés – acceptent que leur revenu soit assuré par l’argent du crime. Du crime, je contresigne ce propos grave. Car derrière cette propagande, il y a des gens à terre, affamés, désespérés. Et leur vie vaut la nôtre. Évidemment.

Je ne rêve pas, malgré certaines apparences. La vérité de la presse est la vérité du monde qu’elle commente. Il y a eu, dans les années Trente du siècle passé, une presse vénale, qui acceptait des valises de billets des ambassades parisiennes les plus diverses. L’Italie de Mussolini – mais tant d’autres ! – achetait régulièrement la « ligne » de grands quotidiens à son endroit, surtout après les aventures militaires en Afrique. L’élan illusoire mais vif de la Résistance fit surgir des journaux tant soit peu différents, qui furent un à un avalés par la machine.

Nous sommes de nouveau au fond du trou. La publicité et l’industrie, notamment militaire, ont provisoirement gagné la partie, et commandent aux gazettes. Je n’oublierai jamais que le journal Le Monde – et ses équipes – a accepté sans broncher l’arrivée de Lagardère dans ce quotidien jadis vivant. Non. Jamais, même si je devais vivre 110 ans. Lagardère, présenté par un Colombani – que soutenait alors Edwy Plenel – comme un magnifique aristocrate, raffiné, esthète, libéral bien sûr, était aussi un marchand d’armes. Surtout, essentiellement un homme qui vendait de la mort partout où les biocarburants n’avaient pas encore passé leur lance-flammes.

Je sais bien qu’il vaut mieux être propre sur soi pour être écouté. Bien élevé. Calme et pondéré. Surtout ne jamais paraître un dangereux excité ! Damned, je m’ai encore trompé.

(*) Je mets de côté les nombreux précaires, qui font tourner les machines, et que tous les insiders oublient si facilement.

42 réflexions sur « L’industrie du mensonge vous salue bien »

  1. La publicité est le carburant idéologique du saccage de la planète.

    Lecture essentielle pour comprendre l’agression publicitaire et comment elle est nécessaire à la croissance. (Devrait être obligatoire pour les abonnés de ce blog, je crois 😉

    De la misère humaine en milieu publicitaire
    Auteur : groupe MARCUSE
    (càd : Mouvement Autonome de Réflexion Critique à l’Usage des Survivants de l’Économie)
    Editeur : LA DÉCOUVERTE

    Leur quatrième de couverture :

    La publicité ne cesse d’étendre son empire. Nous sommes chaque jour soumis à plus de trois mille messages publicitaires. Jusqu’où ira ce bombardement ?

    En France, plus de vingt milliards d’euros sont investis par an en publicité – trente fois plus que le budget du ministère de l’Environnement ! Qu’y a-t-il là de si décisif pour qu’on y consacre tant d’argent, de talent et d’énergie ? C’est que la croissance est indispensable pour entretenir la santé de l’économie. Or, on ne peut produire toujours plus de marchandises sans produire en même temps les envies qui permettent de les écouler. Les publicitaires sont chargés de nous inoculer ces envies. Non seulement on nous somme de participer à la production croissante de marchandises, mais avec la publicité nous sommes tenus d’en assurer l’écoulement, jusqu’à la nausée.

    Le groupe Marcuse explique que le système publicitaire est indispensable à l’expansion du consumérisme et du productivisme, dont les conséquences sont catastrophiques pour les hommes comme pour la nature. La publicité est le carburant idéologique de ce saccage : elle nous incite sans cesse à consommer tout en nous aveuglant sur les conséquences de cette hyperconsommation.

    Il ne faut donc pas en rester à une critique moralisante des « excès » de la publicité. Il faut plutôt s’attacher à comprendre comment elle diffuse un mode de vie qui contribue à l’appauvrissement de la vie. Les excès si décriés apparaîtront alors sous leur jour véritable : les dernières percées d’une offensive qui, depuis trop longtemps, participe à la dévastation du monde.

  2. sans aucune malice de ma part : je ne sais si c’est encore le cas dans la nouvelle formule, mais Terre Sauvage étalait dans ces colonnes il y encore peu de temps des pubs pour de rutilants véhicules motorisés. On nous dira que la presse nature comme les autres a besoin de pub pour vivre, mais il suffit de voir l’éclatant succès de la revue naturaliste suisse La Salamandre pour se convaincre du contraire.

  3. Merci Fabrice pour ces lignes qui font très « propres sur soi », au contraire, car intègres, donc forcément honnêtes, et donc tout à fait bien élevées (rassures toi). Parole de puritain de la Nouvelle-Angleterre. Saches simplement que lorsque je cite ton travail « radical » à mes potes « réalistes », ici en France, je me fais allumer. Rire au nez. Ah, le con ! Pff, Il hallucine ! Déjà que je me fâchais avec la plupart de mes copains aux Etats-Unis, sans même parler de la famille… Enfin, tu connais bien le processus. Permets moi juste, alors, en guise de remerciements, d’ajouter à ton regard tout diogénique ce paragraphe incisif de Russel Banks, autre « lanterne en plein jour » ; c’est un passage d’interview traitant de la télé, de la pub, de la corruption de l’info et de nos enfants, surtout ; du contexte profondément existentiel dans lequel tout cela nous arrive, notamment quant au destin, disons, bio-évolutionnaire, et forcément moral de « notre » espèce:
    « Nous savons que le cerveau s’adapte aux stimuli sensoriels et se modifie chimiquement pour se conformer à ces stimuli. Nous savons donc de quoi il retourne- dans le monde entier, plus particulièrement aux Etats-Unis et, de plus en plus, dans le monde occidental. Il est utile de se rappeler que c’est au cours des années 1950 que la télévision est entrée dans la vie quotidienne des américains. Et ce qui s’est alors produit, c’est que nous avons permis au représentant de commerce de pénétrer dans l’enceinte sacrée de nos foyers. Comme la programmation de la télévision n’existe que pour vendre des produits, la télévision n’est rien d’autre qu’un représentant de commerce. La publicité n’est pas la pour permettre a des émissions d’exister ; c’est exactement l’inverse. Les émissions existent pour qu’on puisse faire passer des publicités. Dans les années 1950, nous avons donc laissé le représentant de commerce entrer dans nos maisons. Au début, nous l’avons eu dans le séjour. Puis ce représentant est devenu le baby-sitter de nos enfants. A présent, il est dans la chambre trois heures par jour avec ces mêmes enfants. Au fond, nous avons donc abandonné nos enfants aux pourvoyeurs d’objets de consommation – baskets, vêtements, jouets, jeux vidéo et, dans la foulée, bière, alcool et voitures. Nous avons fait quelque chose qui n’avait encore jamais été fait. En tant qu’espèce il nous incombait de protéger nos enfants parce qu’il faut longtemps, plus que dans toute autre espèce a un petit homme pour devenir adulte, pour apprendre a se socialiser de manière humaine. Jadis, lorsque l’espèce était en évolution, nous avons d’abord protégé les petits des intempéries, des tigres à dents de sabre, des forces amorales de l’univers ; nous les protégions jusqu’à ce qu’ils soient en mesure de prendre soin d’eux-mêmes. A notre époque les forces amorales de l’univers sont avant tout économiques. Nous connaissons tous ces plaisanteries sur le représentant qu’on empêche d’entrer dans la maison – on referme la porte en lui coinçant le pied. En réalité, ces plaisanteries parlent de protéger les plus jeunes et les plus vulnérables, ceux qui ne sont pas capables de faire la distinction entre publicité et réalité. Mais aujourd’hui nous avons introduit le tigre a dents de sabre dans la caverne et nous lui avons dit : Installe toi bien confortablement près du feu. Et maintenant, nous laissons le représentant garder nos enfants pendant que nous sortons. C’est une situation très dangereuse. Nous avons colonise nos propre enfants. Comme il ne nous reste plus de peuples à coloniser sur la planète (…) nous en sommes venus à coloniser nos propres enfants. C’est un processus d’auto-colonisation. La vieille truie dévore sa portée. »
    Bref, on en reparlera, mais tout ce processus, à en chercher la racine, littéralement, c’est parti avec l’agriculture organisée et surtout avec la culture des graines pouvant être stockées, donc générer un capital, ce qui a permis finalement une économie de marché, donc une concentration du pouvoir, puis des états nations, et des empires – donc cette fameuse propagande, à peine camouflée, qui sert d’instrument de contrôle, d’étau, de torture ! Saloperie de blé. Moi je dis qu’il faut manger des patates et des potirons, ca se conserve moi longtemps, ca ne peut donc pas être utilisé comme monnaie d’échange, que dis-je, de levier de chantage.
    Puis, ca me revient, cette citation tire d’un article en ligne sur Chomsky, Hermann et leur fameuse « propaganda model », c’est en anglais, mais ça nous concerne directement en France, because TF1 :
    « The president of the French television station TF1 stated this clearly in an interview in 2004, published in the book « Les dirigeants face au changement » (Editions du Huitième jour) : « … the job of TF1 is to help Coca-Cola, for example, to sell its product. (…) In order that an advertising message is perceived, the brain of the television viewer must be available. Our broadcasts are aimed at making that brain available: i.e. by distracting it, by relaxing it and preparing it between two messages. What we sell to Coca-Cola is time with this available human brain. » »
    Pour finir ce long commentaire, une bien triste nouvelle, un grand homme est mort avant-hier aux Etats-Unis, un autre grand lucide, militant, un comédien vif, tranchant (les mots me manquent), un fou d’intelligence, d’intransigeance, un prophète quoi, il s’agit de George Carlin. Pour moi, et une poignée d’autres aux states, sa disparition, celle de sa voix surtout, est tragique. Voila un de ses meilleurs sketches récents, sur la consommation, sur ce « rêve » américain qui nous pourrit le monde: http://youtube.com/watch?v=kJ4SSvVbhLw&feature=related
    Ps : A lire aussi, je pense, de Dufour : l’art de réduire les têtes. En français dans le texte.

  4. bravo pour cet article Fabrice. Un bémol cependant quel est le poid du journaliste intégré dans son journal pour éviter ça. Je vous lis parfois dans terre sauvage entre deux pubs de 4X4 (c’est une image mais pas si fausse que ça). Comment le vivre et en discutez vous avec les directeurs ?

  5. La colère contre les marchands, ça ne date pas d’hier… Le problème, c’est qu’ils nous envahissent, en effet, jusque dans les neurones et que leurs profits mènent l’humanité à sa perte…

  6. Pour Suzan et Sylvain,

    Sur le fond, je n’ai aucun pouvoir. Terre Sauvage m’emploie, point. Vous connaissez mon point de vue, mais je dois ajouter qu’un arrangement plutôt étonnant a eu lieu il y a AU MOINS deux ans, qui a permis de refuser les pubs pour les bagnoles dans le magazine. Je serais étonné qu’ayant été chassées par la porte, elles soient revenues par la fenêtre. Tenez-moi au courant, bien sûr. Mais surtout, surtout, retenez qu’un journaliste sans responsabilité dans la marche d’un magazine est seul face à une machine impavide. Désolé.

    Fabrice Nicolino

  7. en parlant de mensonges, si ce n’est déjà fait dans vos foyers, et si on boycottait nestlé ?

    OGM
    Nestlé appelle l’UE à assouplir ses règles
    NOUVELOBS.COM | 24.06.2008 | 20:04
    9 réactions
    Le président du groupe alimentaire suisse, Peter Brabeck, a appelé l’UE à assouplir ses règles sur les organismes génétiquement modifiés, pour faire face à la montée de prix des matières premières agricoles et proposer « une agriculture viable à long terme ».

    (AP)
    Le président du groupe alimentaire suisse Nestlé, Peter Brabeck, a appelé l’UE à assouplir ses règles sur les organismes génétiquement modifiés (OGM), pour faire face à la montée de prix des matières premières agricoles, dans un entretien paru lundi 23 juin dans la presse.
    « On ne peut pas nourrir la planète sans les organismes génétiquement modifiés », a estimé Peter Brabeck, dans un entretien au quotidien britannique Financial Times.
    « Nous avons les moyens de faire une agriculture viable à long terme », a-t-il ajouté, regrettant le manque d’engagement politique en faveur des OGM.
    L’opposition de l’UE aux OGM a notamment favorisé le rejet de cette technologie en Afrique, a estimé le président du géant alimentaire helvétique.

    « Une des technologies les plus sûres »

    « L’Union européenne a fait usage de pression politique pour empêcher certains pays d’utiliser des organismes génétiquement modifiés », a-t-il poursuivi, ajoutant que cette démarche « n’était pas forcément positive pour l’agriculture de ces pays ni pour leurs stocks ».
    Les OGM sont « une des technologies les plus sûres que nous ayons jamais vues, bien plus sûres que (les produits) biologiques ou écologiques à la mode en Europe », a poursuivi Peter Brabeck.
    Le maïs MON810, conçu par le groupe agrochimique américain Monsanto, est la seule culture OGM présente dans l’UE, essentiellement en Espagne. Il représente moins de 1% des surfaces de maïs cultivées en France (22.000 hectares l’an dernier).

  8. peter brabek est aussi cet homme admirable qui propose de privatiser l’eau au niveau international …..

  9. marques du groupe nestlé :
    Aquarel
    Cheerios
    Contrex (eau minérale)
    Herta
    Häagen-Dazs
    Hépar (eau minérale)
    Kit Kat
    Maggi
    Nescafé
    Nespresso
    Nesquik
    Nestlé Chocapic
    Perrier (eau minérale)
    Quézac (eau minérale)
    Ricoré
    Vittel (eau minérale)
    Yoplait

    Récupérée de wikipédia

  10. Hé, merci de citer les « marques » du groupe Nestlé mais … je suis soulagé de voir que ce ne sont finalement que des produits assez dégoûtants en ce qui me concerne (et je ne parle qu’en mon nom!) mis à part le Perrier peut-être… mais c’est subjectif !
    Problème (d’où la pertinence de les citer) : nos contemporains s’en délectent par tonnes…

  11. « Problème (d’où la pertinence de les citer) : nos contemporains s’en délectent par tonnes… »

    Parce qu’on les leur entonne (j’allais écrire enfile) à grands coups de propagande (publicité), parce qu’on leur fait croire que c’est « incontournable », que l’eau du robinet est mauvaise…

  12. Merci, Bénédicte. Je note et je diffuse.
    Les OGM pour lutter contre la faim dans le monde, pour mieux résister au réchauffement climatique – et pour lutter contre la connerie, non ?

  13. nestlé est également propriétaire de beaucoup de fermes, laitières dont celles des fameuses « pisseuses » de lait hollandaises : vous savez, ces vaches qui produisent juasqu’à 10 000 litres /an et ont un trou permanent dans l’abdomen dans lequel on glisse une sonde quotidiennemnt pour mesurer le PH du lait et améliorer toujours plus les rendements…non, vraiment, ces gens rendent la vie plus belle !

  14. À propos de nestlé, il me semble me rappeler d’une bien triste histoire, dans laquelle nombre d’enfants de pays pauvres sont morts pour avoir bu du lait maternisé nestlé coupé avec de l’eau non potable. Après une propagande bien organisée, aux allures de recherche scientifique désintéressée, leurs mères avaient cessé de les allaiter au sein (ce qu’elles auraient pu continuer à faire) pour passer au produit miracle, en soi toujours moins bien que le lait de la mère, en l’occurrence catastrophique quand l’accès à une eau de qualité est impossible.
    Nous sommes de la même manière soumis à une telle propagande, qui n’avance pas avec les gros sabots de celle qui tente de nous refourguer des grosses berlines polluantes, mais prend ici aussi des allures de science. L’agroalimentaire n’est quasiment que ça, avec ses conseils d’information sur les viandes, les produits laitiers, etc., qui ne sont rien d’autre que de la pub aux allures de conseils nutritionnels scientifiquement fondés. Faut dire qu’ils font bien les choses, puisque des scientifiques y prennent part, apportent leur caution, et vont même jusqu’à dire des choses contradictoires selon qui les paient !
    J’ai vécu 25 ans en pensant que les produits laitiers étaient bons pour ma santé, par exemple. Puis un prof de bio à la fac m’a dit de me réveiller. Depuis, je me suis bien documenté, me suis aperçu que ce que l’on se raconte sur la question est un « bien-entendu » très fortement remis en question par de vrais chercheurs, preuve à l’appui, bien que la propagande, les habitudes et surtout l’envie de ne rien changer fassent encore croire à presque tous que le lait et ses dérivés, c’est la santé. Pour ma part, ça va maintenant beaucoup mieux.
    Et ce n’est qu’un exemple. Alors oui, pourquoi pas boycotter nestlé ? Mais on peut aussi être plus radical et ne pas s’en remettre à l’agroalimentaire pour se nourrir. Je ne l’ai pas supprimer à 100%, mais les (à peu près) 5% restants sont choisis avec un esprit critique vigilant.

  15. merci David pour la reference a George Carlin que je ne connaissais pas.
    Il balancait severe le bonhomme !

    Je pense que l’on reprendre ses mots pour parler du poids de la pub dont l’objectif est de te faire « depenser l’argent que tu n’as pas pour des choses dont tu n’as pas besoin ».

  16. Comment, vous ne boycottiez pas nestlé et consort depuis longtemps?;-)
    J’avais une liste bien plus importante sur les marques qui fricotent avec les ogm, ou irradiation… Je ne l’ai pas gardée, car, en achetant local, en achetant des produits non transformés dont on connaît l’origine, ça doit aller. C’est simple, il ne faut pas acheter d’aliment qui passe par l’industrie. Soyons radicaux dans nos pratiques au moins. Le plus possible. Et tâchons de ne pas nous énerver envers les autres, mais de les informer encore et toujours. Je n’achète presque plus de journaux, pas de TV, je coupe la radio quand il y a des pubs… Mais je ne peux rien contre les panneaux publicitaires qui me barrent la vue et contre tant dde choses agressives tout autour. Si je ne suis pas sur mon vélo, je ferme les yeux, ou me plonge dans un livre. J’ai commandé le livre de Bourguignon que j’attends avec impatience, et je viens de finir La Bible tchouktche ou le dernier chaman d’Ouelen (Youri Rytkhèou , qui vient de mourir aussi), sublime.

  17. @ valerie, connais pas, mais je vais lire ! pour le reste, tu as raison bien-sûr (et même pour le bio, tout n’est pas éthique, donc ne pas hésiter à regarder avant …), mais c’était juste pour rappeler que justement, dans la grande distrib, le plus souvent il y a tromperie .
    @ David, oui, merci pour george carlin, vraiment bien le bonhomme !

  18. Je suis une lectrice assidue bien que silencieuse, merci Fabrice pour ce blog dont les articles et les commentaires me font beaucoup réfléchir.
    @ benedicte, avez-vous un site ou un blog ? vous me semblez une mine d’idées pour faire des choses concrètes

  19. Bonjour,

    Qu’on te tienne au courant Fabrice ? Voilà : dans le numéro de juin de « Terre sauvage », en page 2, au dos de la couverture sur la Chine sauvage, une très bien placée pub pour une voiture : avec comme slogan « Vous allez prendre goût à l’écologie ».
    Y a des panneaux solaires sur l’image, ça suffit à faire passer la pilule ?

    Sinon, Fabrice, continue à ne rien lâcher, ça me donne beaucoup à penser.

  20. Arrgh ! Vous avez sans aucun doute raison. Mais je maintiens, ce qui ne change rien, que ce journal a trouvé une solution très spéciale pour éviter certaines pubs pour la bagnole. Pour le reste, j’ai écrit ce que je pense. Et c’est public. Bien à vous tous,

    Fabrice Nicolino

  21. Le problème n’est peut-être pas la pub, mais cette façon papier-glacé qu’on a de voir la nature, tel un spectacle aseptisé, idéalisé, sans odeur, ni crapahutage, sans moustique ni leishmaniose, tout en air conditionné… à travers des journaux, et autres supports, sur-iconographisées (c’est un mot ca?). Geo, TS, Nat Geo, Ushuaia, c’est une vision du monde propre, aseptisée…. Je l’ai compris trop tard moi même. A mon départ de Terre Sauvage fin 96 (licencié…), j’ai bossé en Amérique du sud, étudiant les piafs pour Cornell University, au cœur même de ce qui était renvoyé en image, en Europe, entre tranches de pub, tel un bouquet printanier- alors que l’original, je précise, ce paradis vert qu’est l’Amazonie, c’est un p@tian de cauchemar, y compris pour la majorité d’ethnies qui, justement, pour pouvoir y survivre psychologiquement, sans sombrer, (s’)imaginent des histoires sublimes pour expliquer le pire : leur existence pourrie dans un milieu hostile, meurtrier, la mort à tout instant, le toxique, le venin, une nature profondément cannibale, beaucoup plus Verner Herzog finalement, que Mickey Mouse. Mais pour revenir à la pub, et à Terre Sauvage, sur place, ma troisième semaine en Amazonie, je m’en souviens comme si c’était hier, un viel indien Piaroa m’a demandé pourquoi je m’étais à ce point éloigné des oiseaux, pour devoir les regarder à travers des jumelles.
    (Puis, un détail, et pas des moindres, pour avoir bossé dans ce canard couac-couac, terre sauvage, sachez qu’ils y étaient bien peu nombreux, à voir et comprendre le « bigger picture » comme on dit en anglais, bref, à bien voir ou on en était, tous. Moi en tout cas, j’y étais encore jeune, débile comme ils disent au Québec, un vrai puceau. Couic-couic.)
    Puis, pour reprendre ce bon vieux George Carlin, « Power does what it wants » – le pouvoir fait ce qu’il veut.
    Que duerman con los angeles,
    Abrazos,
    david

  22. On est curieux d’en savoir un peu plus sur votre parcours David, pour ceux qui ne vous connaissaient pas en tout cas avant ce blog. Peut-être peut-on vous lire quelquepart?

  23. Raton Laveur a dans sa cdthèque un bien joli cd
    « Yutajé, le monde perdu du Venezuela » un bout du monde sauvage que nous fait découvrir…David Rosane!(sittelle ed.)
    Et Raton Laveur se souvient aussi avec émotion d’un article de D.R. dans Terre Sauvage sur le retour du loup au Yellowstone.
    maigres pistes au sujet du washing racoon…à suivre

  24. @ Valérie et Raton laveur: j’écris peu, je lis beaucoup, j’enseigne qd je peux, je dors jamais – peut-être devrais-je faire davantage des quatre. Mais voila, je me suis récemment découvert une âme de jardinier avec un gros penchant pour les patates couleur du Pérou. Pour ce qui est de mon parcours écolo tendance jet-set et codéine (contradiction ?), il est un peu surréel, façon somnambule, c’est vrai, et j’en ressens à chaque seconde de l’émerveillement, une immense gratitude. Et de la honte. Mais l’essentiel n’est pas là, je crois. Il est dans l’œuvre d’un Mark Twain, ou d’un Oscar Wilde, ou dans toutes ces histoires qu’ils auraient pu écrire: vos histoires, nos histoires, celles de Nicolino. Celles qui, à l’inverse des bosons et autres atomes, sont les véritables composants de l’univers connu. Je pense. Alors faisons comme les loups, voire les oiseaux de Yutaje, hurlons avec la terre. A Paris, j’ai pour voisin un rouge-queue noir qui vit sur le toit de mon immeuble, et il fait pareil. De ma fenêtre je vois les rails de la gare du nord. Dommage, mais je n’y ai pas encore vu le renard. En attendant, mon fils fait s’accoupler les éléphants avec les girafes en plastique. C’est normal, il n’a qu’un an et demi.

  25. @ david rosane , et oui, c’est normal , ma petite dernière a marié Céleste et nounours (je sais, anthropomorphisme…).Tant qu’en grandissant, nos bambins ne sombrent pas dans un délire scientiste …
    Samedi je participe à une émission à la radio du vexin à 9H30 ,si vous avez des infos sur les cultures conventionelles de patates en île de france, je suis preneuse .

  26. @benedicte
    pas vraiment, j’ai commande mes premieres patates bleues cette annee en france icihttp://www.graines-baumaux.fr/catalogue.php?cat=13&sscat=74
    je ne sais pas ce que ca vaux, un rapide recherche sur google, et hop…si vous avez de bonnes adresses, ca me branche bien, l’annee prochaine je diversifie. Et je suis tres tres serieux quant a cette idee que d’autres feculents vont/devraient de plus en plus remplacer mais, ble et autres riz. je ne suis pas le seul:
    http://www.alternet.org/environment/86943/?page=entire
    paragraphe 16 surtout, sous l’intitule ‘capitalism and food…
    bonne emission!
    d

  27. « Si Voltaire pouvait trouver le temps pour les deux : le jardinage et l’action politique radicale, alors nous pouvons tous le faire ». Ah merci pour ce très bon article david !
    Pour la transparence concernant les exploitations agricoles de la région, c’est affligeant : les études destinnées au public émanant du ministère de l’agriculture datent de 2000 ! les prochaines en 2010 ! A cette époque, sur 4691 exploitation en grande cultures en ile de france, 44 étaient en raisonnées ! les bio ne sont pas comptabilisées ! Et c’est rester minime m’a-t-on dit ….20% de bio dans les cantines…prenez nous pour des cons !

  28. A David : oui, une nature clean, domestiquée, ça c’est bien ! Ce qui fait peur (?) à beaucoup, c’est le sauvage… Et moi qui n’écrase une araignée que contraint et forcé par les autres, quand je déplore les sommes colossales dépensées pour les « animaux de compagnie » (surtout en ville), on me répond : « C’est normal, tu n’aimes pas les animaux ! » …

  29. @ lohiel, vous avez des articles interessants . Bon , c’est plutôt en fait : ils sont tous en train d’y passer . je parle des habitants de l’hémisphère sud . et c’est pourquoi il faut agir, comme le stipule l’appel que j’ai trouvé fort beau des anciens combattants, pacifiquement et fermement .

  30. Salut les écolo!
    vous n’avez qu’a faire de la pub vous aussi;une pub reste une vitrine pour inciter des consomateurs à acheter ce qu’on produit;donc déjà il faut que les écolo produisent quelque chose à vendre.D’ailleurs le grand public ne vous voie jamais,vous êtes un fantôme râleur:alors montrez-vous!produisez, innovez, créez des sociétées, faites rentrer de l’argent dans vos poches et dans celles de l’Etat,embauchez,multipliez-vous, devenez membres de la société capitaliste (et oui!si si),existez, le public vous attend … public….drôle de mot, ça fait spectacle;le peuple, les gens, bref , je trouve pas le mot.nos concitoyens,voilà.Salut à vous les absents, nous étions une 20 ène à le manif contre les ogm devant le parlement Européen de Strasbourg Mercredi…oui, ça aussi c’est sans commentaires.

  31. à bénedicte : merci… l’hémisphère sud est le premier touché, oui, mais avez-vous regardé « Les Réfugiés de la planète bleue » ? (splendide et poignate emission quebecoise)
    http://lohiel.over-blog.net/article-19780851.html
    on voit très bien comment le système commence à tuer au nord aussi – et que ce n’est qu’une question de temps (ne serait-ce qu’avec le basculement climatique)

    sinon, pour l’appel des anciens résistants, je trouve que tous les blogs devraient le rediffuser, le plus régulièrement possible : c’est à nous qu’il s’adressent, ils nous passent le relai – et il faudrait que ça se sache !

    di martino, j’ai du mal à comprendre ce qui s’est passé à Strasbourg… les OGM mobilisent pourtant énormément – et avec beaucoup de régularité, voir par exemple ici, lors du passage de la Loi à l’Assemblée :
    http://www.dailymotion.com/video/x5fefd_la-loi-ogm-rejetee-par-les-deputes_news

    C’est un fait que l’information ne passe plus sur les médias d’influence, la manipulation est constante… mais il se passe énormément de choses, tout le temps, et l’info est sur le net… est-ce que Strasbourg est « trop loin » pour la plupart des gens ? ou est-ce que le rassemblement n’avait pas été suffisamment annoncé ?

  32. Je découvre votre blog. Bien vu, bien dit, tout cela.

    Non seulement, il faudrait interdire la publicité, mais surtout condamner tous ces « créateurs d’envie » qui tuent la planète petit à petit.

  33. Bien-sur que chaque pub est un mensonge! Bien-sur que la loi sur les ogm est une magouille de l’agro business! Bien-sur qu’on consomme sur des monceaux de cadavres! Et bien-sur qu’il est bon de dénoncer tout ça!.. Mais qui se bouge les fesses pour s’y opposer réellemnent, détruire les plantations d’ogm, « déboulonner » les pubs? … Procès de 5 « faucheurs volontaires » ce prochain mercredi à Carcassonne. Qui vient les soutenir?.. Y a aussi le festival « résistance » du 4 au 11 juillet à Foix… et pour agir contre l’invasion publicitaire: http://www.deboulonneurs.org/ Maintenant que les discussions nous ont bien montré leurs limites faudrait-il pas regarder ailleurs?

  34. je lis régulièrement des articles sur votre site.

    j’aimerai bien avoir des infos concernant l’huile de moteur dans l’huile de tournesol

    avez vous eut connaissance d’action en justice de la part d’assocs de consommateurs ou de tous autres organismes ?

    je suis litéralement sidéré que cet avatar puisse rester sans aucune réaction.

    A+

  35. Le mensonge, parlons-en.
    Qui a applaudi le malus écologique sur les véhicules polluants ?
    La taxe est calculée sur le poids rejeté au km mais… oublie de tenir compte du nb de km parcouru ! Autrement dit, acheter un 4×4 pour tracter sa caravane l’été c’est mal, mais faire 50000 km par an avec un diesel (qu’on n’entretient pas forcément) c’est bien.
    Bouh la pub ? Bouh l’idéologie !!

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