When I was eleven years old (complainte)

Lorsque j’étais un mioche, quand j’avais onze ans, un poste de télévision trônait chez moi, sur un meuble kitsch, qui nous regardait du matin au soir. Antédiluvien. Reptilien et tentateur. J’ai alors mangé tellement d’émissions que j’ai dépassé la dose tolérable, et que je me suis définitivement débranché. Mais tel n’est pas le sujet du jour.

Ce poste antique était doté d’entrailles intéressantes. On enlevait le capot fatigué, et l’on regardait briller les lampes et le tube cathodique. Mais parfois, l’image sautillait avant que de s’enfuir chez le voisin, et le drame pointait son mufle. Car déjà, la télé tenait la maison, et ce qui m’a servi de famille. Sans elle, l’angoisse n’était jamais bien loin. Il fallait donc appeler le réparateur.

Quel merveilleux homme ! Il arrivait avec une mallette plus grosse que celle du médecin, allumait le monstre malade, ouvrait bien sûr le capot, et là, je n’aurais cédé ma place à personne. Non, n’insistez pas : à personne. J’étais derrière le maître, lui-même posté à mains nues contre le dos de l’animal souffrant, et nous observions ensemble la bête.

Tout brillait pourtant, à première vue en tout cas. C’est-à-dire que je n’y comprenais rien. La petite lumière fragile cachée dans chaque lampe me semblait y être, partout. Heureusement, le réparateur connaissait la litanie des pannes, et avait tôt fait de débusquer l’absente, la défunte. Une seule lampe manquait à l’appel de la lumière, et le monde en était dépeuplé. L’homme ouvrait sa mallette, y piochait une lampe neuve, faisait l’échange en une grosse seconde, et la télé recommençait à cracher du Pierre Sabbagh (vous les petits jeunes qui ne connaissez pas ce dernier, inutile de tempêter, cela n’en vaut pas la peine, juré).

Aussi étrange que cela paraisse, ce souvenir des temps enfuis a un rapport de taille avec la crise écologique. Car il me permet de comprendre un peu mieux le moment stupéfiant que nous vivons. Quand j’étais un gosse, on réparait, amis de ce blog. Je passais des heures à traquer les bouteilles en verre vide dans les rues, de manière à les rapporter à la mère Noël – notre épicière – qui me donnait un franc pour chaque. Car ces bouteilles étaient consignées. Elles valaient. Et un type faisait la tournée de la ville pour charger dans son petit camion les montagnes de caisses remplies de bouteilles. Le verre n’était pas détruit, il servirait à de nouvelles beuveries.

On voit bien la marche du progrès. De nos jours, nous jetons rigoureusement tout, de plus en plus vite. De plus en plus radicalement. L’univers de l’industrie, je ne vous apprends rien, est celui de l’obsolescence organisée. Il faut tuer l’objet pour qu’il renaisse encore plus beau, plus jeune, plus fun. Essayez donc – je suppose que vous avez essayé – de sauver une machine à laver mal en point. Trois fois sur quatre, telle est en tout cas mon expérience, l’homme de l’art que vous aurez osé déranger aura un rictus. Non seulement vous paierez son déplacement en carrosse, et les menus frais afférents à l’équipage, mais vous devrez acheter un nouvel engin.

Je vais vous confier un secret affolant : cela pourrait se passer autrement. Oui, on pourrait aisément organiser la production d’objets d’une manière toute différente. Prenons l’exemple de la bagnole. Je pense que ce mode de transport, sous sa forme individuelle, est condamné. N’importe : pour l’heure, cette saloperie existe. Or rien n’empêche, techniquement, de concevoir une auto sous la forme de modules. De boîtes ultrasimplifiées contenant l’essentiel de la machine. Disons 15 pour le seul moteur. Chacune dotée d’une prise minuscule dans laquelle nous glisserions un vérificateur coûtant par exemple un euro.

Il nous renseignerait sur l’état du module et nous permettrait aisément de changer ce qui doit l’être, tout comme faisait le réparateur télé de mon enfance. Des magasins installés dans les quartiers permettraient de s’approvisionner à bas prix et de conserver une voiture disons cinquante ans. Ce ne serait certes pas la révolution, seulement une modification sérieuse du niveau de gaspillage voulu et même ordonné.

On pourrait faire de même avec la totalité des objets usuels, ce qui nous rendrait fatalement plus maîtres de nos vies, plus économes, plus malins, et sûrement pas plus malheureux. Sûrement pas. Les marchands n’auraient plus cette liberté infâme de rendre les ordinateurs obsolètes au bout de quelques mois d’usage, et les Chinois n’auraient plus l’obligation inouïe (ici, un petit film) de patauger dans nos déchets électroniques.

Ma petite question du jour, la voici : pourquoi le mouvement écologiste ne s’en prend-il pas aux objets eux-mêmes ? À cette manière qu’a l’industrie de les concevoir, de les emballer, de les détruire à peine mis sur le marché ? Pourquoi le mouvement des consommateurs est-il à ce point incapable de poser les bonnes questions ? Pourquoi cette acceptation sans condition de la publicité, reine-mère du mensonge social ? Pourquoi le téléphone portable est-il devenu en quinze ans ce si rutilant objet du désir commun ?  Pourquoi sommes-nous à ce point inertes ?

Peut-être aurez-vous une réponse à l’une au moins de ces questions ? Dans ce cas, n’hésitez pas à éclairer ma toute modeste lanterne. Et si, comme je le crains, vous n’en savez pas beaucoup plus que moi, eh bien, allons derechef nous allonger dans le hamac. C’est encore l’été, il me semble.

62 réflexions sur « When I was eleven years old (complainte) »

  1. A l ‘avalanche de questions finales je pense que ce n’est pas si difficile, la plupart des gens sont satisfaits de la situation présente, ils n’ont pas envie de changer et encore moins de penser aux conséquences.

  2. oui, mais il existe de plus en plus d’asso (consom’acteurs) qui font des choses, localement, notre petite association agit ainsi que d’autres, greepeace a très bien dénoncé justement la récupération des ordis en chine (voir sur leursite) ainsi que d’autres, et leur campagne vigitox est très bien. Seulement la télé règne en maitre, énnonçant LA VERITE . Alors ? Alors nous devons continuer …

  3. “La télé, c’est notre compagne de tous les jours, notre antidote à la solitude. Je suis un enfant de la télé”, a confié Nicolas Sarkozy à la délégation des personnels de France Télévisions qu’il recevait le 19 février dernier.
    Sans commentaires…

  4. Autre chose : plutôt que de réparer, d’économiser, etc. (c’est bon pour les pauvres), il faut sans cesse relancer la consommation en faisant progresser le pouvoir d’achat (ce sont nos bons maîtres qui le disent – entendu ce matin à la radio). Toujours plus, toujours plus !!!

  5. un exemple parmi d’autres lu dans le journal de l’assoc Passerelle Eco n° 25 printemps 2007(ils ont un site http://www.passerelleco.info/) : un vieille mechine à laver et un vieux vélo (tout le monde a ça non?) et on refait une machine à pédale pour laver à la main. Avec de l’eau de récup, of course! Moi, ces idées (y en a plein) me rejouissent et j’ai bien l’intention de continuer à en mettre de nouvelles en application au retour de mon long voyage… je n’aurai plus de sous, ce sera indispensable… En plus, j’ai un instinct de recyclage que notre époque contribue à développer, comme beaucoup d’entre nous ici probablement. Ca ne marche pas toujours, mais au moins, ça fait rire les copains 😉

  6. C’est plutôt pour laver « à la cuisse » qu’à la main. et en plus, footing intégré, pour ceux qui n’ont pas de chemins autour.

  7. Pourquoi sommes-nous à ce point inertes?

    Facile à répondre: car la boites à images (celle qu’on pouvait réparer avec des ampoules dans des temps si anciens mais peu lointains) règne en maître sur notre servitude volontaire.
    Tous les soirs à 20h00, le peuple se tasse écouter la bonne parole et se lobotomise dans son canapé.
    Que la lumière soit.

  8. >Prenons l’exemple de la bagnole. Je pense que ce
    >mode de transport, sous sa forme individuelle, est
    >condamné. N’importe : pour l’heure, cette
    >saloperie existe.

    Ben moi, je me refuse carrément à essayer de contribuer à améliorer cette saloperie, même pour la rendre plus « réparable » ou plus « pratique ». Ces boîtes de tôles sont tellement partout. Tout a tellement été façonné autour d’elles qu’il est temps d’y mettre radicalement fin. Employons notre énergie et notre inventivité à trouver des solutions pour nous en passer au maximum (et faire disparaître toutes ces merdes de nos villes), plutôt que d’essayer de prolonger leur durée de vie.

    C’est un peu radical, certains diront extrême, mais franchement si la civilisation de l’automobile n’est pas quelque chose d’extrême, je me demande ce qui l’est.

  9. @ Valerie , vous allez donc repartir ? Je suis bien contente pour vous ! et si on peut suivre votre périple…
    passerelle éco, c’est plein de bons trucs

  10. Oui Bénédicte, je n’ai pas oublié de t’informer le moment venu, j’ai ton mail. C’est pour fin octobre le départ. Je profite de ce blog pour demander à Fabrice : puis-je mettre en lien ce blog (il y en aura peu, juste ceux qui vont nous accompagner pendant ce voyage). Voyage qui a pour objectif, entre autre, de découvrir dans les pays traversés des petits jardins nourriciers.

  11. Quel plaisir j’ai à lire ça, Fabrice !

    Tu fais sûrement allusion à la chanson « J’suis snob » de Boris Vian :

    « J’avais la télé, mais ça m’ennuyait
    Alors je l’ai r’tournée
    De l’aut’côté c’est passionnant »

    Quand j’avais onze ans, il y avait un poste de TSF, à lampes aussi. (La télévision n’est entrée dans la maison que quand j’avais vingt ans.) J’étais aussi fasciné par le réparateur. La différence, c’est que j’ai cherché, et commencé, à comprendre ; et à dépanner d’autres objets aussi, de toutes sortes. J’ai prolongé la vie d’un tas de réveils mécaniques. J’ai appris pour
    ça comment détremper l’extrémité du ressort cassé, y poinçonner une nouvelle boutonnière à accrocher sur l’axe, avant de le retremper et de
    le remonter.

    Parmi mes lectures de l’époque :
    « Le dépannage pratique des postes récepteurs
    Radio, transistrons (sic), télévision »
    Par Géo-Mousseron aux éditions Technique & vulgarisation, 1958
    « Ouvrages du même auteur :
    Soyez votre propre électricien

    Soyez votre cordonnier »
    Voilà ce qu’on appelle un honnête homme (le ressemellage, c’était l’affaire de
    mon père).

    Aujourd’hui dans mon boulot, ou presque en marge, je redonne vie -en redessinant des cartes électroniques quand il le faut, en décortiquant les programmes, en recyclant des lecteurs de disquettes antiques- à des automates industriels âgés de vingt ans ou plus, que les fournisseurs ne savent que remplacer. Je ne prends même pas cher pour ça.
    Je me déplace dans une bagnole de dix-neuf ans et je suis réfractaire au téléphone portable, comme tu le sais.
    Faire durer une bagnole, c’est -pour répondre à Sandro Minimo- éviter d’en acheter une neuve, de consommer encore des ressources et de créer encore des déchets, étant entendu -quae cum ita sint- que je ne sais pas comment m’en passer complètement.
    Je dépanne et répare tout ce que je peux, c’est ma façon de lutter à ma petite échelle contre le gaspillage et la croissance.

    Vale

  12. Eh bien, Jean-Paul : bravo ! De mon côté, j’essaie de faire de même depuis quelques années mais en atteignant vite mes limites de bricoleur. Cela dit, je me suis parfois rendu compte, en réussissant à réparer tel ou tel appareil, que ma réparation était plus durable que ce qui était fait à l’origine…

  13. @ Valerie, merci ! je travaille avec des acteurs locaux (bibliothécaires, mairies) . On va présenté le renard, le blaireau et des oiseaux cette année . Si des personnes peuvent suivre de temps à autres vos « aventures », c’est fantastique ! L’important, c’est que les gens prennent conscience que la réalité, hors télé, est belle et passionnante , que le rêve est à porté de main et que la réalité est , aujourd’hui, à sauver .
    @ Jean-Paul , bravo ! nous ne sommes pas aussi bricoleurs, mais chez nous, quasiment tout provient de récup : don, broc et encombrants . J’aimerai avoir tout biologiquement sain chez moi , mais quand je pense à l’énergie nécessaire, à l’eau, au pétrole, pour faire une fenêtre, une simple barre de fer, une voiture, et bien, je préfère recycler . Ce qui me rassure, c’est de voir de plus en plus de gens faire les encombrants . Commenceraient-ils à être moins dupes ?

  14. Tant que les objets sont de la camelote, la quantité d’objets dont on peut disposer à un instant donné est proportionnelle au flux d’argent, au revenu annuel, au PIB. Ainsi, seule la croissance du PIB permet d’imaginer que nous vivrons mieux (comprendre ‘plus confortablement’) l’année prochaine.

    Mais si nous construisons des objets durables, on pourra continuer d’accumuler (si tant est que ça ait un quelconque intérêt, ce dont ce blog nous amène à douter) sans pour autant nécessiter que le PIB croisse inexorablement. A quand la garantie centennale pour les maisons ?

  15. plus de voiture, des machines a laver a pédales?
    je ne suis pas d’accord!( car fainéante)etre écolo pour moi c’est pas renoncer au progrés!le probleme c’est que les objets ont été concus pour durer peu comme on l’a dit plus haut mais aussi sans tenir compte du cout en énérgie a la fabrication et a l’usage puique les matieres premieres étaient moins cheres et on se souciaient comme d’une guigne de leur impact sur l’environnement.moi je veux toujours rouler en voiture ca doit pas etre si difficile de faire des voitures entierement propres.j’ai toujours vécu dans un monde ou les distances sont abolies ou l’information est instantanée.je suis aussi une enfant de la télé(c’est mon seul point commun avec sarkozy), nourrie de slogans publicitaires, de divertissement bas de gamme,mais aussi de beau film ou de documentaires passionnants (merci france5). j’ai heureusement aussi eu pleins d’autres choses qui m’ont permis d’avoir petit a petit un regard de plus en plus lucide sur cette petite boite qui génére bien des passions.(j’y suis encore addict)
    recycler créer des objets durables, écologique, et économique, ça oui mais pourquoi renoncer au confort?ne sommes nous pas assez intelligent pour allier les deux exigences?le monde doit aller vers plus de progrés technique justement, des industries des methodes pointues et performante pour remplacer les énergies et les matériaux polluants.je ne reve pas d’un retour en arriere,une nostalgie d’un monde que je n’ai pas connu,à l’esthétique moyennnageuse.mais plutot d’ un monde futuriste où l’homme dévelloppera ses formidables capacités a inventer tout en préservant son environnement.

  16. Notre dépendance aux objets sans cesse renouvelés me semble stigmatiser notre dépendance vis-à-vis d’un égo indompté et d’une peur incontrôlée face à la vacuité de notre existence dépourvue de sens.

    Je suis mal donc je bouffe.
    Je suis mal donc je consomme.

    Je consomme et je nous consume, moi et ma pauvre planète chérie…

    L’homme est décidément un animal trop prévisible.

  17. A valérie
    Puissance tenable par un humain, je crois que c’est de l’ordre de 200 Watts pendant 1 heure avec de l’entrainement. Donc pour la machine à laver à pédale je pense qu’il ne faudra que 3 ou 4 chaussettes à chaque fois :-).
    Jancovici analyse bien sur son site, l’abysse qui existe entre ce que nous sommes capables de produire en énergie et ce que nous consommons. Et dans ce sens, meme pour produire durable et réparable il faut beaucoup d’énergie, de chimie et de transport. Nous devrons fatalement revoir fortement à la baisse nos ambitions de confort.

  18. ah oui les bouteilles recyclées que je chapardais à l’époque ( je suis pourtant pas si vieux que ça… 31 ans…)dans des conteneurs de récupération du verre. ah mes premières coupures aux doigts pour quelques centimes mais de précieux bonbons! c’était l’aventure!

  19. Bonjour,

    J’ai une proposition> Et si justement toutes ces causes de pollutions , dont on sait qu’elles affectent aussi les corps avaient aussi un impact sur le mental humain. Si toutes ses chimies cancereuses et ses ondes diaboliques effacaient un peu plus notre conscience (source du courage) individuelle et collective, nous laissant inertes face au chaos.
    Nous sommes ce que nous mangeons , a dit un savant dont j’ai oublie le nom (pardon), alors ne peut on pas imaginer que nous sommes devenus des pollutions mentales, intoxiques a un point ou demain n’a plus d’importance.

  20. Pas si vieux que ça non plus (34 ans), et j’ai connu aussi le consignage des bouteilles de verre. Et la télé en N&B, et l’absence de téléphone… Mais pas Pierre Sabbagh ! En tout cas, à l’époque, on avait pas idée (je ne parle pas des clairvoyants d’alors) de manger du bio…

  21. @ Steph et Hacène , oh oui ! J’en ai récupéré des bouteilles pour des bonbons !!!(37 ! Pas si vieille non plus !) . Sur la télé acquise vers mes six ans, il y a avait une seule chaine , et nounours ! Je me souviens du film « soleil vert » , qui fut ma prise de conscience écologique peu de temps après . Il m’avait d’ailleurs rassuré : je m’étais dit : « ouf ! On nous montre ce que l’on risque de vivre si l’on continue, et les adultes ne seront jamais aussi stupides pour en arriver là « .

  22. @ jean-yves, c’est pas « et si « , c’est sûr et certain et avéré : nous consommons trop ,
    -de sucre = fatigue, dépendance, dépression
    – de sel = hypertension
    – de pesticide dans fruits, légumes, plats préparés, vins = cancers
    – d’hormones= déséquilibres hormonaux (thyroïde,..)
    – d’images = génération zapping (on prend , on se sert, on jette que ce soit de l’objet, de l’humain, de l’activité), traumatismes dûs aux images violentes ou au contraire, banalisation mentale, inertie, dévalorisation de soit grâce à la pub qui nous répète que nous ne valons rien si nous n’achetons pas les produits que nous valons bien, ect.
    je continue ?

  23. A Bénédicte : et la déformation des prénoms (de Pierre-Yves à Jean-Yves), c’est un autre symptôme de notre intoxication ? (pour rire…)

  24. @ bruno , bien vu ! désolée Pierre-Yves…il faut savoir que je cours sans arrêt et je ne me relis pas souvent ! Et justement, le fait de courrir, je comptes y remédier (ouf!) . je crois que c’est aussi un symptôme…

  25. @Mariouchka
    Qu’est-ce que le confort ?
    Enfant, je vivais dans une ferme avec seulement de l’eau froide au robinet de la cuisine. Nos toilettes sèches, c’était grandeur nature dans l’étable, et chauffées par les vaches. Adulte, j’ai vécu plusieurs années dans ces mêmes conditions. Certes, j’apprécie maintenant ma salle de bain et la possibilité de chauffer ma maison parce que j’ai la chance d’appartenir à un standing moyen européen. Mais si on n’a que cette représentation du confort, on va se faire du mal quand il faudra y renoncer de force. Je propose de remplacer le mot confort par « ergonomie de son environnement », même si c’est un gros mot. C’est-à-dire comment aménager son cadre de vie pour qu’il soit le plus en harmonie possible avec les nécessités d’une planète finie et mes propres besoins ? Du coup tout se décale : on se rend compte qu’on peut appeler confort une façon de vivre à laquelle on n’avait pas pensé, on se rend compte que certains besoins ne se manifestent plus avec autant de prégnance et finissent par se raréfier ou disparaître.
    Après avoir été élevée au même biberon du Progrès que tout le monde, je ne pense plus qu’il faille faire confiance à la technologie pour résoudre nos problèmes. Pour plusieurs raisons déjà exposées sur ce blog mais pour une autre en particulier : par analogie avec les circuits courts, je me dis que les objets produits au plus près des besoins sont ceux qui doivent le plus nous interroger sur leur nécessité, leur quantité, la matière dans laquelle on les produit et que les technologies doivent répondre aux besoins locaux (même si ensuite on les partage avec d’autres). On n’invente pas d’OGM ou de pesticide quand on doit le répandre dans son jardin : il faut être à l’abri d’un laboratoire et ne jamais voir les conséquences de son invention pour avoir des idées aussi saugrenues et dangereuses. Raisonner ainsi a une conséquence non négligeable sur notre pouvoir de décision : on peut décider au plus près de notre lieu de vie. On peut aussi apprendre à maîtriser soi-même une fabrication ou une technologie (ou aider quelqu’un qui sait ou simplement le voir travailler) et ne pas s’en remettre à des puissances qui possèdent les usines, les machines et les brevets.
    Transformer la poésie du film « L’an 01 » en réalité : « On fait un pas de côté et ce n’est pas triste ». Autrement dit, c’est Luddique !

  26. Tout cela me fait bien rire !…
    quand j’étais enfant, j’ai connu l’ère du lavage à la main, au lavoir communal ou avec l’eau du puits tirée à la main,l’éclairage à la bougie ou à la lampe à pétrole (avant l’installation de l’électricité dans la commune) le ramassage des peaux de lapins et plumes de poulet par le péyarot’ avec une charrette tirée par des chevaux, ainsi que la tournée du boulanger et de l’épicier en cariole à chevaux (dont chacun s’empressait de ramasser le crottin devant chez soi pour enrichir le sol de son potager …), le labourage aux boeufs, ensuite le poste radio à galène etc… et on ne pensait nullement à calculer quel effort cela demandait !… ni en watt ni en quoique ce soit …
    mais tout ça c’était une autre époque, où la campagne vivait encore, où les « loisirs » n’étaient que les bals du samedi soir, le cinéma ambulant et les foires et les fêtes patronales …
    les gens travaillaient 60 heures par semaine et ne s’en plaignaient pas : ils vivaient heureux la plupart du temps, malgré la dureté de leurs conditions de vie .
    La preuve : je suis toujours là , j’ai élevé mes enfants en travaillant dans mon atelier et je continue de filer la laine à la main, de la tisser, tricoter, de coudre à la machine (Singer à pédales) de faire mon jardin, mon compost (sans le crottin des chevaux qui ne passent plus devant chez moi …)
    Comme voiture pour aller faire mes courses à 20 km (plus aucun commerçant ne fait de tournée …)nous avons encore une vieille 2cv maintes fois réparée par mon mari (le premier garagiste étant à 10 km…)
    Nous nous chauffons avec une chaudière à bois (récupération des chutes de l’atelier de menuiserie), récupérons l’eau de pluie dans notre puits alimenté en plus par une source résergente.

    Toutefois j’ai internet pour m’ouvrir un peu plus sur le monde et me tenir au courant autrement que par la télé … mon mari et moi nous échangeons des livres avec des amis car il n’y a plus de bibliothèque à moins de 40 km
    Bref, tout ça pour dire, que sans consommer outre mesure, nous avons une vie heureuse et bien remplie de tous les bonheurs que la nature nous offre chaque jour, malgré ses colères (nous avons eu notre toiture arrachée par la tempête en 99 )

    Le progrès ne devrait servir que pour le bien de tous, mais en fait, comme personne ne réagit dans sa propre vie, il ne sert qu’à enrichir un peu plus les nantis et cela se confirme de plus en plus chaque jour !…

  27. Un petit constat,

    il y a plein de bonnes idées et chacun mène sa vie comme il le souhaite. Mais je constate certaines choses, selon les régions nous ne vivons pas de la même manière. A paris, on a le Pédibus et c’est parfait, en province la voiture est indispensable et chaque foyer à 2 véhicules voir plus. J’ai tjrs un vieux Frigidaire de mes grands parent qui marchent toujours alors qu’aujourd’hui on achéte des « Kleenex », on s’en sert on jette et on paie une eco-taxe sur le nouveau. Dans ma ville je souhaite me débarasser d’un vieux four micro ondes et ben je ne sais pas où le jetter il m’encombre jusqu’au jour ou il finira dans une poubelle.

    Le téléphone, je ne vois comment revenir au morse ! Pour ma part, professionnellement il est indispensable au même titre que les emails. Mais quand on veut être tranquille ou dans un transport en commun on le met sur silence.

    Pour finir je ne pense pas que l’on soit inerte mais parfois on fait l’achat d’impulsion, l’achat pour se faire plaisir et on ne réfléchit pas forcément aux conséquences….

  28. la machine-à-laver-vélo, au début j’ai pensé : « Qu’est-ce-que c-est que cette connerie », puis j’ai réfléchi, lu des témoignages aussi . Le vélo qui a envahie les salles de bain dès les années 80 aurait été un objet moins burelesque s’il avait servi , en même temps, à laver le linge . Un homme a déclaré qu’il prenait le temps d’écouter de la musique depuis qu’il lavait son linge ainsi . Et pourquoi pas ? dans ce monde où il ne faut pas perdre une minute parce que vivre, c’est consommer ! Pour moi, c’est un objet intermédiaire .
    @ Claude, je vous envie , vous savez ! Nous avons tant à désapprendre . Nous courrons après un bohneur bien stéréotypé vendu par la pub, alors qu’il est à porté de main .
    Nous vivons davantage dans le compulsif, avec toute la perte d’énergie et de temps que cela génère . faire son pain avec ses mains est un grand plaisir tactile, olfactif . Faire un bon ferment rend fier ! Courrir les magasins afin de trouver la machine à pain performante à un prix compétitif est un plaisir basé sur l’impulsion , qui laisse un vide dès que la machine repose sur un buffet .

  29. Nous croulons tellement sous la technique que dans les pays « défavorisées » on ne nous imagine pas sans tout notre barda. J’ai eu la chance de marcher dans le Haut-Atlas, notamment dans des zones pas ou très peu fréquentées. Dans un coin où les seuls touristes passaient en trombe dans des 4×4, on m’a parfois demandé où était ma voiture. Il était inconcevable qu’un riche comme moi (pensez bien !) se déplace à pied. En répondant que Dieu m’avait fait avec deux jambes mais sans voiture (argument fort là-bas) et surtout qu’en voiture on ne se serait pas parlé, j’ai apparemment touché juste. De même quand un paysan m’a dit que chez moi c’était mieux parce que tout était mécanisé, il a semblé convaincu quand je lui ai dit que si c’était le cas chez lui, tous les terrains que nous pouvions embrasser d’un regard n’appartiendraient qu’à une seule famille endettée, et que toutes les (nombreuses) autres n’auraient pas de quoi vivre… J’en ai remis une petite couche avec les pesticides, mais là ça a semblé moins évident. Je pense que le bienheureux (de ce point de vu là) ne savait même pas de quoi il était question. Ca existe encore, pas si loin sur un carte…

  30. point de vuE ! (je sais, j’avais dit qu’on reviendrait plus sur les fautes. J’ai résisté pour d’autres, mais là…)

  31. que cette disussion fleure bon la pain frais et le crottin encore tout chaud!!et oui c’était tellement merveilleux .vraiment on ne comprends pas pourquoi les villages de tout les pays du monde se vide, les enfants abandonnent parents, betes et traditions pour aller dans les villes, car ils esperent y avoir une vie meilleure.j’en ai déja parlé sur une autre discussion et l’on m’a justement rétorqué que certains paysans étaient spoliés de leurs terres, qu’ils n’avaient pas le choix. mais on peut quand meme remarquer que c’est ce qui s’est passé chez nous et ce qui se passe ailleurs:l’exode rural.on peut le déplorer.
    mais quand meme il nous est facile de regretter cette époque ou tout ce que nous mangions provenait de la sueur de notre front.la vie a la dure a l’ancienne! certains la poursuivent trés bien c’est un choix.mais force est de constater que la majorité de l’humanité tend vers plus de confort et de facilité dans les taches quotidiennes.la publicité dit vrai quand elle me dit que cette machine a laver me permetra de laver mon linge en faisant moins d’effort. elle me ment seulement quand elle me dit que ca me rendra plus heureuse.
    on ne reviendra pas en arriere si on a rien d’autre a dire que nos souvenirs d’un temps révolu.
    @Hacène:ton anecdote dans le haut atlas m’a fait sourire. ce « bienheureux » a du beaucoup compatir avec toi , le malheureux de nos contrées mécanisés, toi qui peut voyager dans le haut atlas(meme a pied c’est déja bien:) car tu n’as pas la contrainte de faire pousser ou d’elever ta ration quotidienne de calorie alimentaire.quand la récolte est bien maigre et que les estomacs de la famille gargouille ca semble quand meme bien pratique les pesticides et les engrais meme si c’est a court terme meme si ca bousille tout autour.et le tracteur aussi je suppose quand les articulations commence a faire mal et que le corps est déformé a force de répéter les memes gestes. tiens quel est l’espérance de vie dans le haut atlas? je sais bien c’est pas la quantité de vie mais la qualité de vie qui compte. mais quand meme…
    je m’excuse si jai été un peu virulente, ca doit etre le mot « bienheureux ».meme les guillemets n’ont pas atténué l’effet que ca m’a fait. »il ne savait meme pas de quoi il était question »
    autrement dit: heureux les simples d’esprits car le royaume des cieux leur appartient(en l’occurence probablement quelques chevres)

  32. oui, mais… c’est « quand même » la qualité de vie qui compte le plus au bout …
    non du compte … (quand on aime on en compte pas )
    mais de la vie ,
    quand on y réfléchit …

    Le problème de notre société actuelle est de laisser croire qu’il est plus important de gagner de l’argent et du temps, alors qu’on perd souvent son temps à gagner de l’argent pour le dépenser inutilement…
    le temps passe beaucoup plus vite que l’on ne voudrait et chaque seconde apporte son lot de plénitude – ou de vide … selon ses propres choix .

  33. @ mariouchka, oui, bon, tu as raison, ne mélangeons pas tout .
    En ce qui concerne la lessive, ce que ne te précise pas la pub, c’est le nombre de nitrate que tu déverses à chaque lavage dans l’eau . C’est pas la peine de faire la guerre aux agriculteurs quand on utilise musclor anti-taches . (il existe les noix de lavage, les boules de lavages, ça marche très bien, et le linge ressort en bien meilleur état).
    Le spesticides n’ont jamais et ne seront jamais une nécéssité (lis pesticides un scandale français) . Ils ont été fabriquer pour supprimer les doryphores il y a 50 ans des patates . bah il y en a toujours autant µ. par contre, les nappes phréatiques sont bousillées . dans mon coin, l’eau de certains village est « déconseillée » aux bébés et femmes enceintes . douce france…
    Alors d’accord, tout le monde n’est pas fait pour vivre à la campagne, et aimer l’odeur des fleurs (à défaut du crottin) . mais en Israël, palestine, l’eau courante c’est deux heurs par jour, et elle est tellemnt polluée par les pesticides que des enfants de deux ans se font retirer des cailloux des reins . que nous le voulions ou non, il nous est impossible de continuer à ce rythme sans attenter à nos propres existences .
    je vous conseille en lecture, les chiffres accessibles par tous de la pollution des sols et des nappes phréatiques des ministères de la santé, de l’agriculture et de l’environnement (via le net), tout est clairement exposé et repris dans le livre de fabrice Nicolino et françois Veillerette .

  34. Mariouchka, à mon tour, je m’excuse d’être un peu virulent. Évacuons tout d’abord les références bibliques. Comme je l’avais déjà dit après une intervention de Bénédicte, « heureux les simples d’esprit » ne signifie rien d’autre que « heureux ceux qui ont l’esprit de simplicité ». Le mot vous a choqué parce qu’en quelque sorte, le pauvre homme ne saurait être que malheureux ? Primo, comme vous l’avez remarqué, il y a les guillemets. Secondo, il y a surtout la parenthèse. Cet homme-ci ne connaissait pas les pesticides ? Eh bien oui, le bienheureux. On m’a parlé d’autres, descendus en plaine saisonnièrement pour travailler dans les champs des grandes exploitations du Tadla, avec les pesticides dont il était question. On m’a parlé des malades, on m’a parlé des morts prématurés, des femmes et des enfants sans ressources. Ceux qui m’en ont parlé regardent ces pesticides avec moins de complaisance que vous. Inutile par ailleurs de me parler de l’espérance de vie chez les montagnards marocains, ni des femmes âgées cassées en deux par une vie de récolte aux champs. Vous avez oublié d’évoquer la corvée de combustible, qu’il faut parfois aller chercher à une ou deux journées de marche (encore une tâche féminine). Enfin, ne vous en déplaise, bien que leur vie soit dure, et peut-être même plus et/ou autrement que vous ne l’imaginez, ils ne sont ni plus, ni moins heureux que nous. En tout cas beaucoup plus aimables et conviviaux que nos concitoyens. J’ai eu là-bas des échanges bien plus profonds et amicaux en dix minutes avec des inconnus qu’avec des gens d’ici que je croise chaque jour.
    C’était en effet un très beau voyage… d’étude. Plusieurs en fait.
    Bon, j’ai évité le « vous n’avez pas le monopole du coeur », vous avez cependant mon « au revoir »…

    Hacène

  35. stan a Claude.Transmettre ( son ) votre savoir…pour de vrai…me semble primordial même si les chevaux ne passent plus devant chez vous et que certains moutons risquent  » de se manger la laine sur le dos  » lorsque le temps de la récession sera là

  36. A Bénédicte . Machine à laver à pédales, multi-plateaux, vitesses indexées avec arrêt par rétro pédalage. Voilà donc ce qui bouchonne du coté d’orly, chaque fois que j’y passe , m’obligeant à me demander ce que je fais là !Au fait…quel intérêt pour celle ou celui qui  » slave  » d’origine ? Autrement c’est vrai..porquoi acheter une machine à pain pour la poser sur un  » buffet  » ? Autant acheter un tableau et vérifier son  » monnaie  » rendue lors du passage à la caisse .

  37. A Bénédicte. Du temps passé ; juillet 2008. J’aide à l’envol , pendant deux trois jours , un jeune busard afin qu’il ait un maximun de chance de survie . Moments très intenses , puis envol définitif , sans marquage , rien…que la liberté et ses  » parents « , sur des terres totalement inhospitalières .Aujourd’hui je pense que l’homme a réussit à supprimer , pour certaines espèces , la notion de sélection naturelle par une destruction massive . Je sais qu’il n’y aura pas de  » machine arrière toute  » mais un « droit devant toute « . Dans cinq ans je pense que les busards auront pratiquement disparus , du moins dans mon secteur , mais que j’aie envie de fermer l’album…pas encore ! .

  38. @ Stan, vu hier : les restes d’une chévêche éventrée sur la route par un enième camion . Là aussi, l’album reste ouvert envers et contre tout. je rêve que ces animaux trouvent à s’adapter malgré nous , oui, même la petite chevêche. Si Jane Goodle y croit (voir plus haut) …Il y a-t-il des traces de cet envol ? peut-on en parler ?

  39. @ Mariouchka, je voulais parlé des propos d’Hacène, mais il l’a très bien fait . bienheureux est un mot qui n’appartient pas qu’au contexte biblique ! je vous ai parlé des paysans de Chine et d’Amérique du Sud . L’exode français auquel vous faites référence est encore différent . le réchauffement climatique, les monocultures au dépend des cultures vivrières sont des causes actuelles d’exodes ruraux de part le monde . Mais notre confort ne rime pas forcément avec inteligence supérieure et bohneur . il y a , en effet et ce, dépit de nos recherches éffrennées de la joie dans les gadgets , des gens heureux au Mont Atlas, au fin fond des forêts amazoniennes où ne nous serions vivre plus de quelques heures, chez les Dogons, au nord du Mali … en dépit de notre belle science, qui n’a toujours pas trouvé les solutions appropriées pour adapter notre confort actuel aux cataclysmes annoncés .
    Un dessin animé des années quatre-vingt il était une fois l’homme) conclut sa série en prévoyant des guerres pour les ressources énergétiques, l’eau, la nourriture, et le problème des déchets en sur nombre . Voyez la Russie avec le gaz, la Chine dans sa quête des ressources, Napples , carte postale de l’avenir des déchets, les pays traversés tour à tour par les mêms fleuves…Nous n’avons pas besoin de davantage d’aobjets, mais de sagesse , et attention, je vais dire un gros mot : de sobriété .

  40. @ Bénédicte, je vois que nous avons été nourris par la même télé : « Il était une fois l’homme » et son super générique, Soleil vert, que personne n’oublie (en DEA Environnement, nous avions presque tous été marqués dans notre plus jeune âge).
    Pour rejoindre les propos de Claude, je pense qu’il y a une lecture qui te plairait (et à d’autres) : « Luxueuse austérité », de Marie Rouanet. Bien.

  41. Je crois que l’être humain est irrécupérablement vaniteux. Et je ne pense pas qu’il soit cette pauvre créature soumise, dépourvue de libre arbitre, victime de la télé et de méchants industriels qui l’obligent à consommer. Il est attaché à ses signes extérieurs de richesse qui lui apportent également l’illusion du pouvoir et il en a peut-être toujours été ainsi. La multiplication vitesse grand V des découvertes scientifiques et technologiques n’a fait qu’accentuer cet état de fait.
    Je vous propose un autre gros mot : modération.

  42. Claude à Stan : bien sûr que je partage mon savoir et j’en apprend tous les jours en plus !
    j’ai longtemps participé à des expos, fêtes ou foires avec mon matos quand je travaillais comm artisan, je passais pour une illuminée rétrograde … mais peu m’importe ! le qq personnes intéressées et posant des questions même basiques illuminaient justement ces journées !…
    maintenant je partage sur internet pour ne pas avoir à faire autant de déplacements qu’avant … sur des forums et groupes de discussions et j’ai un blog à votre disposition si vous voulez voir une petit peu de mes bricolages (mais ce n’est pas un journal de vie … il n’est régulièrement mis à jour : je ne fais qu’y partager mes techniques )vous n’êtes même pas obligés d’y laisser des com. (bien que ça fasse plaisir…) je ne fais aucun concours de blog, ni de fréquentations !… je ne pratique que les stats du bonheur … (future « Bienheureuse » Claude du fin fond de la campagne du Pièmont Pyrénéen !…
    😉
    http://annderodegain.canalblog.com

  43. @ claude . très beau site .
    1- j’aime les pyrénées et ses habitants un tantinets cabotins, toujours prêts à rire
    2- bravo de faire ce que tu aimes dans ce monde d’idiots
    3- bravo parce que c’est beau .

  44. @ mariouchka , voici un article du journal du developpement durable du 20/08/08
    Exploitations hydro-électriques, minières et pétrolières : Vent de colère dans l’Amazonie péruvienneDes indigènes d’Amazonie occupent depuis le 09 août des installations pétrolières, gazières et hydro-électriques péruviennes, au nom de la protection de l’environnement et de la défense de leurs droits territoriaux et ancestraux ©DRDes milliers d’Amérindiens de l’Amazonie péruvienne protestent depuis onze jours contre la main-mise des groupes hydro-électriques, pétroliers et miniers sur leurs terres. Alors que des installations sont occupées par des manifestants, le gouvernement du président péruvien Alan Garcia a décrété lundi l’état d’urgence, pour une période de trente jours, dans les régions amazoniennes.
    L’Amazonie est secouée depuis onze jours par la révolte de près de 12.000 Amérindiens. Des indigènes occupent des plateformes et bâtiments pétroliers dans le sud du Pérou, la station hydro-électrique El Muyo (de la firme Oriental Electric Corp.), les installations gazières de Camisea (où se trouve le plus important gisement péruvien), des immeubles publics et une partie d’un oléoduc dans le nord du Pérou. Selon le quotidien péruvien El Comercio, des membres de l’organisation indigène Orpian (Regional Organization of Indigenous People of the Northern Amazon) ont également bloqué des routes et des ponts d’Amazonie.
    Le conflit est lié à la flambée des cours des matières premières sur les marchés mondiaux, en particulier le bois, le gaz et le pétrole : des gisements et des zones forestières encore inexploitées deviennent rentables pour les compagnies internationales, malgré leur éloignement géographique et leur difficulté d’accès. Les royalties versées par ces groupes au gouvernement de Lima représentent une nouvelle manne, devenue non négligeable.

    La « Loi de la jungle »

    Les Amérindiens dénoncent en particulier un décret issu d’un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, surnommée « Loi de la jungle », qui facilite l’achat de terres indigènes par les grandes entreprises. Elle permet aux groupes forestiers, pétroliers, hydro-électriques et miniers d’acquérir des zones appartenant aux communautés locales, les forçant à se déplacer.
    Des négociations entre le Ministre de l’environnement péruvien et des représentants de défense des droits indigènes ont encore échoué vendredi. Alors que le conflit menace l’approvisionnement en énergie du pays, des affrontements ont eu lieu dimanche entre policiers et manifestants, armés de lances et d’arcs, qui occupaient la station hydro-électrique d’El Muyo. L’installation n’a pu fournir que deux heures d’électricité depuis le début de l’épreuve de force, le 9 août … En réaction, le gouvernement péruvien a instauré lundi l’état d’urgence dans trois provinces Amazoniennes et un département.

    Les Amérindiens évoquent la violation de leurs droits

    Le président péruvien Alan Garcia avait annoncé la couleur en 2007, révélant son intention d’exploiter l’Amazonie en donnant des concessions pétrolières, forestières ou minières aux entreprises privées. La déclaration avait alors déjà soulevé la polémique auprès d’associations de défense de l’environnement.
    Aujourd’hui, l’association interethnique pour le développement de la jungle péruvienne (Interethnic Association for the Development of Peru’s Jungle ou Aidesep) et plus de 65 communautés indigènes demandent au gouvernement l’abrogation de la nouvelle loi ainsi que de 37 autres décrets promulgués dans le cadre des accords de libre-échange avec les Etats-Unis et qui violent, selon eux, leurs droits territoriaux et ancestraux.
    La « Loi de la jungle », promulguée en mai dernier, facilite l’obtention par les investisseurs privés des autorisations d’exploitation par les communautés indigènes. Elle remplace la loi précédente, approuvée en 1995, qui demandait le consentement de 66% de l’ensemble de chaque communauté indigène concernée. Les investisseurs doivent maintenant obtenir la simple majorité de l’assemblée communale.

  45. @hacene:je ne considere pas les pesticides avec complaisance.mais l’homme encore moins. je constate juste qu’il va toujours vers la facilité, vers plus de confort et qu’on a bien du mal a voir au dela de notre bout du nez, a appréhender notre impact sur la nature.si j’ai réagi vivement sur ton commentaire( alors que je suis plutot assez d’accord au fond)c’est pour « raler » un peu contre une sorte d' »angélisme » dont je suis moi meme victime:une sorte de nostalgie d’un temps ou l’homme vivait en harmonie avec la nature, se contentait de choses simples.or je crois que ce temps n’a jamais existé, que l’homme a toujours cherché a maitrisé la nature, a l’exploiter, a la découvrir.
    et on peut dire qu’au niveau de la survie de l’espece ca a été une réussite, du moins jusqu’a maintenant.
    maintenant nous sommes trop gatés nous avons tout et pourtant….on regarde avec envie toutes ces petites ethnies qui survivent au bord de la modernité.bien sur on a envie qu’elles résistent, qu’elles sachent faire ce que nous on n’a pas su, on veut leur crier: ce n’est qu’un mirage, l’argent la société de consommation!ne voyez vous donc pas votre chance!restez dans votre jungle ou montagne ou désert.mais ca marchera pas tout le onde veut sa part du gateau capitaliste.y a pas longtemps je tombe sur un reportage au sujet de l’immense plate forme qui surplombe le grand canyon.elle se trouve sur le territoire d’une tribu indienne et ceux sont eux qui l’exploitent.
    notre « angelisme »(je suis sur qu’ici tout le monde préfere les indiens aux cowboys)ne nous prépare pas a les voir en redoutables hommes d’affaires, extorquant les dollars aux touristes attirés en nombre( et c’est pas du tourisme vert) , enfilant plumes et costumes pour la photo(18$). comment ca on m’aurait menti? je croyais que les indiens pratiquaient le troc, vivaient en harmonie avec leur environnement et écoutaient leur animal totem!!!;)
    en bref je vous rassure je suis tout a fait d’accord: nous devons changer notre mode de vie, consommer beaucoup moins.je pense aussi que les objets ne nous comblent pas;que le bonheur ne dépend absolument pas de ce qu’on possède matériellement.
    mais je pense également que les solutions ne se trouvent pas dans cette nostalgie ou cet angelisme qui nous habite tous plus ou moins.
    c’est un discours de « vieux » donc déja dépassé! »à mon époque…. »c’est bien, ca fait chaud de se souvenir!alors essayons d’améliorer le futur, nos enfants ne connaitront pas ce monde dont nous parlons. celui qu’ils connaitront s’annonce bien pire.
    benedicte, c’est vrai je vois peut etre trop global mais c’est parce que la crise est globale.
    tu me dis que c’est encore trot tot,alors que je pense plutot qu’il est déja trop tard.
    a moins que des décisions globales soient prises.
    prenons l’exemple des pesticides, si ils sont si dangereux, une seule solution :interdiction mondiale.quand croyez vous que ce genre de décision pourra etre prise, dans combien d’années, de décennies? peut etre jamais. que les gens tombent malades fera t’il bouger les choses? en tout cas ca va ravir tous les laboratoires.
    il semble trés urgent que autre chose que l’installation de poubelles jaunes soit fait.

  46. Vous savez Mariouchka, vous n’êtes pas la seule à porter un regard à peu près lucide sur le monde. Et sur le passé. Qui donc a prétendu ici que le passé était une époque bénie, en tout cas meilleure. Personne je crois. Il se trouve que j’aime beaucoup le Marais Poitevin. Qui, il y a encore une cinquantaine d’années était une petite merveille. Puis l’assèchement a été pratiqué avec l’efficacité des moyens modernes, bref tout ce que l’on sait. C’est un fait et je le déplore du plus profond de mon être. Et j’ai bien le droit de penser à ce qu’il fut avec nostalgie. Ce qui ne m’empêche pas d’être bien conscient que ce qui a eu lieu ces dernières décennies n’est que la version moderne et ultra-efficace de ce que l’on a toujours tenté pour le «  »mettre en valeur » ». Quand les moines de cinq abbayes et leurs ouailles creusaient le canal des cinq abbés il y a 800 ans, ils n’avaient rien d’autre en tête que l’assèchement. Mais avec leur faibles moyens, par la force des choses, au cours des siècles, c’est à quelque chose de subtil qu’on était arrivé, un patrimoine à la fois culturel et naturel. Et dans ces instants nostalgiques, je n’oublie pas non plus la vie difficiles des maraîchins et des marouins, que personnes aujourd’hui n’aimerait connaître.
    Il se trouve que je m’intéresse aussi beaucoup aux Indiens d’Amérique du Nord. Que leur vision de la Nature, le respect qu’ils avaient pour elles, m’a toujours interpellé. Eh bien quoi, cela fait-il de moi un naïf qui croit que tout cela existe encore, du moins aux É-U ou au Canada ? Les Natives sont des Américains, souvent obèses, dont beaucoup font du business, voir par ex. les casinos navajos ou séminoles. Beaucoup n’ont plus la proximité qu’on leur prêterait volontiers avec la Terre. Mais ne soyons pas non plus caricaturaux, beaucoup se battent avec leurs tripes pour la Vie, comme ils peuvent. En pensant à leurs ancêtres, et probablement en mesurant le gouffre qui les sépare d’eux.
    Bref, c’est pas parce qu’on écrit ici quelques lignes, qu’on a pas une bibliothèque (même modeste) dans la tête ! C’est quand même assez pénible de devoir en quelque sorte justifier tout ce que l’on dit…

  47. Vingt diots de vingt diots !!!!( expression nouvelle suite à mes séjours Savoyards ). J’ai l’âge de  » l’homme vérité  » du blog d’à côté et c’est donc, là aussi, un grand père qui s’exprime. Tout ce qui vient d’être écrit sur: les pesticides, l’homme, les ethnies, les indiens est, pour moi, vrai. Mais,( car il y a toujours un…mai…ou…un moi…joli..non? ) heureusement, il y a des femmes et des hommes pour qui comparer, ce qui était à ce qui est, les a déterminés à lutter pour le futur de leurs enfants et petits enfants. Je sous entends une planète où, simplement,la vie resterait possible pour les bipèdes que nous sommes. Des décisions rapides et radicales doivent être prises au niveau mondial par les politiques censés nous représenter. Vu leur inertie et surtout leurs préocupations, je reste convaincu que seul un mouvement de masse apolitique planètaire les fera bouger. De toute façon ce mouvement va se réaliser car les réfugiés climatiques se mettent en marche. Et la nostalgie dans tout çà, tant pour les réfugiés climatiques que ceux qui auront dû  » vachement  » évoluer pour les accueillir?. J’esquisse toujours un sourire pour ma poubelle bleue…la jaune me fait rire…quant à la verte, je la pousse ( elle a des roulettes comme disait Paul ).

  48. @Stan et bien, je vous suis ! Pour les réfugiés climatiques, il me semble que la désobéissance civile est un devoir de citoyen . Nous sommes responsables de leurs exodes, nous leur devons assistance . Je crois davantage en un mouvement de masse de bon sens qu’à une prise de conscience de nos politiques corrompus .
    @ Mariouchka, le paradoxe, c’est qu’il est trop tôt pour un mouvement global humain(mais on y vient, j’espère, doucement) et en effet déjà trop tard pour l’environnement ! Il faut faire avec et continuer , ça ne dépend pas de nous . je ne vais pas non plus répéter les propos d’Hacène qui aurait pu être les miens . beaucoup d’hommes et de femmes se batttent, chacun spécifiquement, et beaucoup d’ethnies se battent armes au poing pour défendre leurs modes de vie .

  49. Aux uns et aux autres : je lis avec intérêt vos échanges qui ont le mérite d’exister, aussi loin de toutes les langues de bois que des invectives que peuvent lancer certains ailleurs, toujours plus « purs » que les autres… Les solutions miracles n’existent sans doute pas car la nature humaine est ce qu’elle est mais, cela dit, qui ne tente rien n’a rien – et devrait s’abstenir de râler (récemment entendu de la part de gens qui ne cherchent ni à manger bio ni à parcourir 500 m autrement qu’en voiture : « Mais que font les écolos ? Les Verts sont nuls, etc. »). Pour ma part (de colibri), je ne veux pas en rester là, à cette (fausse ?) aigreur.

  50. Fabrice, déjà, en tant que consommateur on n’a plus guère le choix : s’agissant des fringues ou de l’électroménager, tout est tellement de la m… qu’on n’est plus si enclin que cela à payer cher pour des produits qui, de toute façon, ne seront pas réparables… donc on achète de moins en moins cher, se disant qu’il est inutile de mettre plus. On appelle ça un cercle vicieux !
    Alors que faire ? Résister, oui, c’est possible. Rajouter de la mémoire à son vieil ordi, changer son disque dur ou en rajouter un au lieu de foutre le tout à la poubelle, oui ça le fait. Se débrouiller pour bricoler tout cela en se disant que la pensée unique (consommer, vous l’aurez compris) ne va pas franchement dans le sens de la débrouille. La bonne nouvelle, c’est qu’on a quand même un pouvoir énorme : celui de décider ou pas de fermer le robinet à conso. Puisque nous nous définissons essentiellement comme consommateurs, avant que citoyens. Disons que l’un et l’autre s’emmêlent joyeusement, ce qui en dit long sur notre valeur en tant qu’être humains, simplement.
    Vous avez remarqué la tête des journalistes, lorqu’ils nous énoncent d’un ton sinistre que « les français, décidément, n’ont pas le moral ! » On tremble, on imagine une catastrophe, une dépression collective, eh bien non : les français ont décidé de moins CONSOMMER… parce que moins de sous, sans doute, mais peut-être et aussi parce que ras-le-bol d’être pris pour des pigeons, de céder à la pub, aux enfants, à ceci et cela…. de s’acheter le dernier ordi portable qui sera obsolète et 3 fois moins cher dans 6 mois…
    Ne désespérons pas (peut-être) finalement !

  51. @ Stan , merci !
    Ici, la mauve éclate en bouquet dans la pluspart des champs tandis que la camomille n’est déjà presque plus à cueillir, les tous petits myosotis me ravissent toujours autant , et les plantes d’eau s’épanouissent. Les busards se font plus rares qu’au printemps (ceux des roseaux prolifèrent. je n’ai pas encore réussi à en voir un de saint martin…)

  52. @hacene:excuse moi d’etre si pénible.je ne demande pas de justifications.j’aime le débat et la confrontation d’idées.en tout cas ne te sens pas du tout obligé de justifier tes propos.je n’ai pas du bien comprendre le but de ce blog….

  53. Cher fabrice, me voilà revenue sur ton blog, et je me suis régalée de tes deux derniers articles.
    celui là me fait énormément penser à une nouvelle de theodore sturgeon, écrivain de sf anglais.
    Je ne me souviens plus du titre, mais l’histoire se déroule sur une autre planète, habitée par des êtres humains aussi, ou alors la notre mais peuplée par des humains différents, dans le futur.
    Et ces êtres humains ont la capacité de « voir » quand ils ferment les yeux, ce qui ne marche pas et pourquoi et comment réparer tel objet.
    Par exemple une fille tiens dans sa main une lampe de poche qui ne fonctionne pas, elle ferme les yeux et devine qu’une araignée est morte dedans et court-circuite tout. Or, ce peuple a privé de cette capacité l’un des leurs, il devient fou et frustré, rêve de grandeurs, de technologies infernale, de construire une tour immense, et plein de truc. Comme le peuple voit qu’il est dangereux, ils finissent par le neutraliser et par neutraliser aussi le groupe d’humain sans ce don qui s’apprêtait à atterrir sur la planète…
    A un moment ils voient un film qui montre le passé, ville du genre de new-york, où l’humain qui n’a pas le don est émerveillé, celle qui l’a s’en fiche.
    On devrait apprendre à développer ce don non ?

  54. Neela,

    What a surprise ! Je suis diablement heureux que tu sois de retour, et te souhaite la bienvenue. Oh oui, il faut développer ce don. Et bien d’autres. Des bises,

    Fabrice Nicolino

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