Beau comme un jury anglais (neuf femmes, trois hommes)

Celle-là est aussi incroyable que superbe. Si incroyable qu’on se pince. Et si belle qu’on relit trois fois le même article (ici, mais en anglais). Voilà en quelques mots : un tribunal anglais vient de donner raison à des ecowarriors, des écoguerriers aussi décidés que valeureux. Le mieux est que je vous raconte le contexte, comme on dit.

Le voici : la centrale thermique de Kingsnorth, située dans le Kent, a été construite entre 1963 et 1973. Elle peut fonctionner au fuel, mais dans la réalité, elle aura essentiellement utilisé du charbon, combustible désastreux du point de vue climatique. Les émissions de gaz carbonique de ces vieilles centrales sont en effet colossales. Celle-là devrait arrêter ses activités en 2015, mais dès 2012, l’opérateur E.ON UK prévoit de lancer sur le site deux nouvelles centrales au charbon, les premières ouvertes en Grande-Bretagne depuis 1986. À croire la propagande officielle, ces installations permettraient évidemment de réduire les émissions de CO2 de manière miraculeuse.

La suite ? Cela devient marrant. Une coalition se forme contre Kingsnorth 2, qui regroupe à la fois des groupes écologistes – Greenpeace, par exemple – et chrétiens, comme Christian Aid. Le 8 octobre 2007, 5 de Greenpeace se changent en alpinistes qu’ils sont, et se mettent à escalader la cheminée de Kingsnorth 1, qui fait tout de même 200 mètres de haut. Je vous donne leur nom, car ils le méritent : Huw Williams, 41 ans; Ben Stewart, 34 ans; Kevin Drake, 44 ans; Will Rose, 29 ans; Emily Hall, 34 ans.

Arrivés là-haut, ils se mettent à peindre. Leur intention est d’écrire sans détour : « Gordon, bin it ! » en lettres géantes. Soit : « Gordon, jette-la à la poubelle ». Gordon, c’est le prénom du pauvre gars qui a remplacé Tony Blair 10 Downing Street, le Premier ministre, quoi. La poubelle désigne le lieu où doivent être placées les centrales à charbon. Mais les écologistes sont rattrapés en pleine action par une cruelle injonction de la Haute Cour, et descendent avant d’avoir terminé. Un seul mot a été peint, qui peut paraître bizarre, surtout vu de loin : « Gordon ».

La suite est attendue : la direction de Kingsnorth porte plainte, et réclame aux hooligans 35 000 livres, soit environ 42 000 euros, pour les frais de nettoyage de sa cheminée. Le procès, qui aura duré huit jours, vient de se dérouler en grande pompe, et sa conclusion est, elle, stupéfiante. James Hansen, l’un des meilleurs spécialistes mondiaux de la crise climatique, est en effet venu des États-Unis pour apporter un soutien enthousiaste et raisonné aux barbouilleurs. L’homme, qui a eu maille à partir pendant des années avec l’administration Bush, avait au préalable déclaré : « En face de telles menaces [ liées au changement climatique ], c’est une folie de proposer une nouvelle génération de centrales basées sur l’usage du charbon, qui est le plus polluant, le plus sale de tous les combustibles fossiles. Nous avons besoin d’un moratoire sur la construction de ces centrales, et devons parvenir à fermer les anciennes au cours des deux prochaines décennies ».

Pas si mal, non ? J’abrège. D’autres témoins sont venus soutenir les peintres du dimanche dont le directeur de The Ecologist, Zac Goldsmith, et le tribunal, en son immense sagesse, a décidé de relaxer purement et simplement les prévenus. Au nom, accrochez-vous au bord extrême de ce blog, d’un droit supérieur à celui de la propriété. Les cinq voyous, ont estimé les juges avaient a lawful excuse pour agir comme ils l’ont fait. C’est-à-dire une excuse légitime ! La menace de chaos climatique justifiait, au yeux du jury – 9 femmes, trois hommes – une action décidée contre l’entreprise.

Vous imaginez, je pense, les cris d’orfraie des officiels du ministère de l’Énergie et des responsables de la centrale. Et de Gordon, qui se fout bien davantage du climat que des mauvais sondages actuels, qui l’enterrent vivant. Je ne dirai pas que c’est une incitation à la désobéissance tous azimuts, mais d’un autre côté, cela y ressemblerait presque. Voilà qui peut donner quelques idées, pour sûr. Il y a tant à faire par chez nous.

30 réflexions sur « Beau comme un jury anglais (neuf femmes, trois hommes) »

  1. Le problème, c’est que je ne pense pas qu’il y ait d’équivalent en droit français à la lawful excuse. Mais je peux me tromper…

  2. Quand on voit ce que les Faucheurs d’OGM français récoltent comme peines en ce moment, on ne peut que comparer aux relaxes répétées prononcées par les tribunaux britanniques…

    God save the Queen

  3. Plus je lis la littérature climatologique, plus les bras m’en tombent. Je pense qu’il est définitivement inutile que je rajoute quoi que ce soit. Si ce n’est, quand même, deux choses sur Hansen, à décharge et à charge. Hansen est certes un « réchauffiste », comme on dit élégamment, mais nettement moins alarmiste que le GIEC (et moins aussi qu’il ne le fut dans les années 90). D’autre part, ce qui est dérangeant, ses virulentes attaques envers l’administration Bush sur ce sujet étaient accompagnée d’un soutien public à Kerry (c’est évidemment son droit !) aux électionx que celui-ci a perdues, et a reçu au passage (y aurait-il un lien ?), le prix de la fondation Heinz, dirigé par Mme Kerry, épouse de qui on imagine. Prix de 250 000 $ !

    À part ça, la préoccupante question de la pollution est amplement suffisante pour que je me réjouisse de ce type de jurisprudence.

  4. Hacène,

    Les bras m’en tombent à moi aussi ! Connais-tu bien, connais-tu réellement la vie et le travail de Hansen ? J’ai un petit doute, je te l’avoue. Quant à l’idée d’un lien entre le prix et le point de vue argumenté de Hansen sur la dégradation du climat, enfin !

    Hacène, James Hansen a vécu un enfer – le mot n’est pas trop fort pour un type habitué au travail de labo – pendant des années. Il a été vilipendé, insulté, menacé par tout ce que les États-Unis comptent de lobbies, les plus durs de la planète. Qu’il ait trouvé un peu d’aide et de compréhension ailleurs, y compris chez ce Kerry aujourd’hui oublié, quoi de plus compréhensible ?

    Hansen n’est rien d’autre qu’un scientifique qui, découvrant par son travail la gravité d’une situation, a eu le courage de sortir de son labo et d’alerter la société. Il le fait depuis 20 ans ! Bon, je crois que je ne vais pas changer ton point de vue, mais au moins, c’est dit.

    Bien à toi,

    Fabrice Nicolino

  5. Fabrice, je n’ai pas lu la même chose que vous dans le post d’Hacène: il ma semble qu’il s’interrogeait sur la relation entre le soutien d’Hansen à Kerry et l’obtention du prix de 250 000$ décerné par une fondation présidée par la femme du même Kerry.

  6. Génial : des choses comme çà font chaud au coeur!malheureusement, çà ne se passe pas chez nous où souvent, les gens biens placé dans la société ne semblent afficher aucune conviction autre que celle de l’avancement de leur carrière..du moins à ce que j’observe à mon niveau. Le « malheur ici, c’est cette attachement congénital à la « forme » : restez bien polis! bonjour à la dame.

  7. Volens nolens, les acteurs politiques, économiques et financiers devront intégrer les effets – de moins en moins contestables – des changements climatiques consécutifs à nos turpitudes passées mais hélas encore trop actuelles. Cette obligation confine à la survie. Mais elle est tardive et pas assez déterminée. Les acteurs sus-cités y vont contraints, à reculons, apeurés par les impacts de ces changements sur la rentabilité d’un modèle economico-financier à la fois dépassé et destructeur des véritables valeurs.
    Nous sentons tout un chacun monter une prise de conscience au niveau individuel. Comment cette prise de conscience unitaire se traduira-t-elle au niveau collectif ? C’est à mon avis l’une des grandes questions de ces prochaines années, voire de ces prochains mois.
    L’Humanité est à la croisée des chemins…
    Saura-t-elle éviter de se fracasser sur les murs qui cadenassent son esprit et son coeur ?
    J’ose l’espérer. Quant à le croire…

  8. Lawful excuse : dans le genre les italiens ont institué pour les étudiants en médecine une « objection de conscience à la vivisection »: si un étudiant en médecine ne veut pas en faire la loi lui accorde cette « objection » sans qu’il doive renoncer à ses études et à devenir medecin. En France les étudiants n’ont pas le choix, c’est où cela ou la porte (ma source d’info vient de la ligue anti vivisection)

  9. Ce cadeau là, aux warriors de Greenpeace, on le leur avait pas encore fait!! Lawful excuse : qu’en est-il de ce splendide et original recours dans le droit européen de l’environnement? On aurait vachement envie de l’importer dans notre beau pays, ce produit rare et de première nécessité. En tout cas, voilà le genre de surprise qui me fait bien sourire, et même rire de bon coeur, au nez et à la barbe de tous les gros cons qui jamais une seconde imaginent que le pouvoir puisse perdre un round. Alors, avec W. Whitman, je dis en riant « Résistez toujours. Obéissez peu »
    Nina

  10. Fabrice,
    En effet, tu ne changeras pas mon avis sur la question du réchauffement global. Pas de cette manière, je veux dire. Quant à Hansen, j’imagine bien ce qui peut se passer aux États-Unis quand on va à l’encontre de puissants lobbies. Mais ce n’est pas parce qu’on en prend plein la figure, qui plus est de la part de gens peu recommandables, que l’on a raison, forcément raison. De plus, « on » a vite fait d’attirer la suspicion sur ceux, climatologues (laissons Allègre à ses recherches propres -s’il en fait encore), qui mettent en doute les prévisions/prédictions du GIEC en les soupçonnant de « rouler » pour quelque lobby pétrolier, en laissant de côté ceux qui tirent de toute cette histoire argent et/ou influence en leur domaine. Hansen, voyons, c’est un scientifique, il est hors de soupçon… Ni plus, ni moins que n’importe quel autre scientifique qui a fait ses preuves et s’oppose à ses conclusions.
    Lorius et Jouzel ont bien mis en évidence l’évolution parallèle entre teneur en CO2 et température globale reconstituée, durant le Quaternaire. Une bien belle co-variation il est vrai. Mais c’est allé un peu vite de passer à une relation de cause à effet et de faire du CO2 le moteur de l’évolution climatique. On sait qu’à l’époque les paramètres orbitaux de la Terre en étaient la cause majeure, qui constituaient un forçage du système climatique. De plus, c’est encore plus scabreux de faire du CO2 celui qui mène à la baguette les températures à la surface du globe, quand celui qui varie en premier n’est pas celui qu’on croit. Il suffit de regarder les courbes CO2 et T globale derrière Al Gore quand il fait sa brillante démonstration en se mettant en scène dans son film, pour s’apercevoir que la température monte avant le taux de CO2. Pour une relation de cause à effet, ça la fout mal, très très mal ! En fait, le décalage est en moyenne de 800 ans ! Je le répète encore, durant le Quaternaire, la température a augmenté ou baissé, avant l’évolution dans le même sens du CO2. C’est pourtant dans le sens d’un CO2 qui détermine les températures que l’on a construit le lien entre ces deux variables et c’est cela que l’on a mis dans les modèles. Or, un modèle est juste une aide, il ne dit que ce qu’on lui fait dire. Si vous postulez que plus de CO2 induit une augmentation de température, comme le taux de CO2 a effectivement augmenté, le modèle ne dira rien d’autre que « la température va monter » ! Ils sont forcément unanimes (disons qu’ils vont tous dans le même sens, forcément, avec néanmoins des estimations très différentes).
    Par ailleurs, au lieu de regarder les élucubrations des modèles, s’en tenir aux faits seraient déjà une bonne chose. Le hic, c’est qu’ils contredisent les modèles, et que ça ne rend pas service, loin s’en faut, à une communauté scientifique qui a naturellement tendance à rejeter ce qui la remet en cause. Ainsi, les mesures de températures par satellites (NOAA), qui enregistrent très bien les fluctuations dues aux éruptions volcaniques ou aux cycles solaires, sont-elles écartées et jugées peu fiables car elles ne vont pas dans le sens de ce qu’ont dit les modèles (on ne constate plus de réchauffement -là où on en observait effectivement un- depuis 1998). L’analyse des températures au XXe siècle montrent une évolution qui n’est pas celle dont on nous rabâche les oreilles constamment. La littérature est disponible, suffit de la consulter dans les revues. Par ailleurs, si les médias grands public faisaient correctement leur boulot, ils ne se contenteraient pas d’annoncer haut et fort les grandes nouvelles du GIEC, ils feraient de même avec les démentis qui parfois suivent : en 2007, le GIEC a reconnu que des erreurs de calculs avaient laissé croire que 1990-1999 était la décennie la plus chaude depuis le débuts des relevés, alors qu’en fait c’est 1930-1939, avec un maximum en 1934 !!! C’était dit depuis longtemps par d’autres chercheurs sérieux inconnus du grand public.
    Par ailleurs, on peut s’interroger sur le fonctionnement du GIEC. J’avais parlé de C. Landsea et de sa démission. Il était chargé de faire pour le GIEC une synthèse des connaissances sur les rapports entre activité cyclonique et réchauffement global. Il mentionnait que « toutes les recherches passées et actuelles dans le domaine de la variabilité cyclonique n’ont montré aucune tendance à long terme de hausse de la fréquence ou de l’intensité des cyclones tropicaux, dans l’Atlantique ou ailleurs. Les rapports du GIEC de 1995 et 2001 ont également conclu que l’on ne trouvait aucun signal du réchauffement global dans les données sur le cyclones. De plus, il y a des évidences assez fortes, soutenues par les dernières études crédibles, que tout impact que le réchauffement pourrait potentiellement avoir sur les cyclones serait probablement faible ». Ses conclusions n’ont pas été retenues. Autre chose : chacun se rappelle le rôle avéré de l’homme sur l’évolution climatique qui apparaît dans le rapport de 2001. Il faut savoir que cela n’apparaît pas dans le rapport des scientifiques et a été rajouté à la fin, sans concertation avec eux…
    Et contrairement à ce que l’on nous dit si souvent, il n’y a pas consensus, de nombreux scientifiques, qui ne s’expriment pas dans les grands médias (difficile de faire passer une explication un peu plus pointue que les simplifications fallacieuses qu’on veut nous faire avaler) sont en désaccord avec le global warming. Et rappelons quand même que la science n’avance pas avec des consensus…
    C’est dit aussi… 😉

  11. Bon, réchauffement ou pas, il y a suffisamment de menaces que l’humanité fait peser sur la seule planète dont il dispose. A ce propos, je viens (seulement) de découvrir que Miss Palin, en plus du reste, était favorable à l’enseignement du créationnisme, c’est-à-dire l’origine « divine » de l’humanité contredisant (si l’on peut dire !) la théorie de l’évolution. D’un point de vue idéologique, cela me paraît particulièrement révélateur du rapport que ces gens-là instaurent avec la nature…Mamma mia !

  12. @ Andreina : « O Captain! my Captain! rise up and hear the bells;
    Rise up—for you the flag is flung—for you the bugle trills; 10
    For you bouquets and ribbon’d wreaths—for you the shores a-crowding;
    For you they call, the swaying mass, their eager faces turning;
    Here Captain! dear father! »
    yep, j’avoue que ça fait plaisir, et que je n’ose vraiment y croire .

  13. un scientifique agit comme un détéctive, car les deux doivent avoir des preuves…

    En science « l’expérimentation » est Reine.
    L’expérimentation permet de valider une théorie…

    Personne au monde, ne peut dire qu’une théorie est une loi de la physique ou de la biologie, si cette théorie n’aie été validée par l’expérimentation…
    Et ça je crois qu’il ne faut pas l’oublier…

    L’expérimentation est « Reine » en science…

  14. Nicolas, tu as raison, mais l’expérimentation reste une chose à définir clairement si on veut pouvoir l’appliquer à tout domaine de recherche. Quand ça se passe en labo, c’est moins difficile, on contrôle normalement l’ensemble des paramètres. Pour le chercheur, c’est alors une question d’humilité et d’honnêteté. Comme l’a dit Claude Bernard, « il faut nécessairement expérimenter avec une idée préconçue. Mais celle-ci ne doit pas intervenir dans le recueil des faits, ni dans leur interprétation ». Bref, « l’expérimentateur ne doit pas tenir à son idée autrement que comme à un moyen de solliciter une réponse de la nature ». Il doit donc « être prêt à l’abandonner, à la modifier ou à la changer » (Bernard, 1843).
    L’ennui avec la recherche en sciences de la nature, c’est qu’il est impossible, en général, d’y faire du « toutes choses égales par ailleurs ». Cela doit alors conduire le scientifique à tenter de déterminer « ce qui dans l’expérience doit être tenu pour réel » (Canguilhem, in Acot, 1999), avec toutes les difficultés qu’on peut imaginer et les risques d’erreur. Sachant aussi que « notre représentation intellectuelle du monde peut nous gouverner jusqu’à nous rendre aveugles à tout ce qui n’est pas compris dans cette représentation » (Cyrulnik, 1983). Et pour finir, ajoutons que l’un des glissements les plus fréquents dans les sciences de la nature relève de « la confusion entre le modèle, outil destiné à faciliter l’étude, et l’objet réel analysé » (Barnaud et Lefeuvre, 1992).
    Pas simple, donc…

  15. à Hacène: ce qui ne va vraiment pas être simple c’est la vie des réfugiés climatiques, ceux d’aujourd’hui, les millions de demain (50 M selon l’ONU). Faut-il attendre de connaître précisement leur nombre pour réagir? sérieusement, arrêtons de mégoter…

    tout ceci me fait penser à Pierre Meneton, autre lanceur d’alerte, et chercheur à l’Inserm.
    accusé de désinformation par Pierre Meneton, le lobby du Sel s’est défendu par ces mots :
    « Il n’y a pas de résultat utilisable pour justifier d’une politique de réduction sodée à l’échelle de toute la population » ou encore « La communauté scientifique est loin d’être unanime à cet égard » tiens, tiens…cela me rappelle certains de tes propos, Hacène, notamment sur l’absence d’unanimité au sein de la communauté des climatologues

  16. Autre chose qui en réalité n’est pas si éloigné que ça de la crise écologique, je crois : ça ne vous énerve pas, vous, tout ce cirque médiatico-politico-papal ? 3,5 millions d’euros pour le voyage du « représentant du Christ » ! Si j’étais chrétien, je serais encore plus en colère ! OK, tout ça n’est pas nouveau – sauf peut-être l’attitude de nos dirigeants actuels – mais, bon, que nous en soyons encore là… Refuser le culte de l’argent, qu’il ose dire tout en copinant avec l’amateur de montres hors de prix !

  17. Autre chose (!)
    Raton Laveur n’ira pas à la fête de l’Huma!

    Ben pourquoi?
    parce que…
    peut-être pour Ces « Listes noires du PCF » – vient de paraître aux ed. Calmann-Lévy
    d’où j’extrais ce poème

    « Ils ont entendu un oiseau chanter:
    Pourquoi chante-t-il, celui-là?
    Quelle est sa situation?
    A-t-il une autorisation?
    A-t-on pris des renseignements sur lui?
    Et d’abord d’où lui vient cette branche?
    Et ces feuilles? Et ce ciel autour de lui?
    Et surtout comment se fait-il
    Qu’il chante?
    C’est très suspect!
    Etablissez vite un dossier!
    Et voilà pourquoi maintenant on voit
    Des policiers contre oiseaux dans tous les bois.
    Armand Robin, Les poèmes indésirables

    (de 1933 à 1945 le PCF a publié 2300 noms, 28 listes noires de traitres ou supposés tels…)

    c’est peut-être pour ça que Raton Laveur n’ira ni à la messe de Benoît XVI, ni à celle du PC.

    Il pleut, chouette! Raton Laveur part ramasser des giroles

  18. Raton Laveur, si tu m’avais bien lu, cette fois-ci et les précédentes, quand je parle de réchauffement global, je ne fais référence qu’au débat scientifique, à la climatologie. J’ai déjà dit par ailleurs que les mesures anti-gaspillage, économie d’énergie, etc. etc. étaient une bonne chose, que la seule question de la pollution était suffisamment préoccupante pour ne pas avoir besoin de l’alibi du climat. J’ai aussi bien conscience que des travaux de scientifiques ne cherchant rien d’autre qu’à approcher la vérité sont récupérés par des lobbies qui ne pensent qu’à faire de l’argent en continuant comme ils ont fait jusqu’à présent. Mais si on parle de climato, eh bien on parle de climato, pas d’autre chose. C’est peut-être un risque car certains ne comprendrons pas ou retiendront que ce qui les arrange, mais je n’envisage pas de faire autrement. Je suis tout à fait prêt à changer de vision des choses si on m’apporte des faits scientifiquement avérés.
    Bon, j’arrête là, le côté moralisateur de ton message (peut-être involontaire) m’a, je dois l’avouer, un peu énervé.

  19. A Raton laveur
    Je ne vois pas ou est le probléme des listes de traitres à l’époque ou l’Europe était pleine de fachos et de collabos prets à tout pour éliminer le PC

  20. où est le problème?!!!
    le problème, c’est la liberté, Jean-Christophe!
    et à te lire, on constate que le stalinisme fait encore bcp de dégats dans les esprits

  21. j’ai juste lu les derniers posts.
    amusant: « Je suis tout à fait prêt à changer de vision des choses si on m’apporte des faits scientifiquement avérés.
     »

    Et ton bon sens? observations, intuition, information???

    hélas, y’a pas que la vision qu’il faut changer.

    A quand une papamobile solaire??? euh je dis ça mais comme je boycotte, je ne suis même pas au courant des aventures du gourou…

  22. Stéphanie, attention à ne pas tomber dans les travers que tu cherches à dénoncer par ailleurs. Tu me rappelles Hansen (qui a plusieurs fois refusé la controverse) lorsqu’il a déclaré en 2006 : « Some of this noise won’t stop until some of these scientists are dead ».
    Le rapport sur le réchauffement climatique « Warm Words: How Are We Telling the Climate Story and Can We Tell it Better? », de l’Institute for Public Policy Research, britannique, est un exemple de ce que je trouve insupportable. « The task of climate change agencies is not to persuade by rational argument but in effect to develop and nurture a new “common sense” ». La direction à suivre ? « A more shrewd and contemporary way, using subtle techniques of engagement ». Plus loin : « The “facts” need to be treated as being so taken-for-granted that they need not be spoken ». Ces faits sont heureusement discutés par un assez grand nombre de scientifiques, qu’il convient d’écouter… et de comprendre.

  23. c’était de la provoc mais néanmoins je crois en l’empirisme. y’a pas que les scientifiques, c’est dingue, ça! faut demander la permission pour tout à ces gars! L’observation de la nature, le quotidien, permet aussi de faire son opinion sur les choses de la Vie dont le réchauffement: il est visible sur la flore et faune devant ma porte. Toucher du doigt le vrai truc,avoir de l’expérience sensitive. En gros, je disais ça aussi par rapport aux OGM. Les scientifiques bossent souvent pour des lobbyes. Certains anciens n’ont pas fait d’études, et je t’assure qu’ils ont un savoir extra: pas plus con qu’un érudit. Seuls les sciences citoyennes ont mon respect, aujourd’hui.
    “y’a pas que la vision qu’il faut changer” une fois qu’on a vu, il faut faire.et vite. des actes milladiou! et aussi faut changer le Monde, et pour cela, il faut commencer par soi-même, c’est juste ce que je voulais dire.Quant à l’anglais, tu serais sympa de traduire même si je comprend l’essentiel. Sinon, je t’écris en occitan!

  24. Personne ne nie l’intérêt des observations individuelles, qui au contraire permettent parfois de remettre à l’endroit une vérité officielle et scientifique à côté de la plaque et n’hésitant pas à proclamer qu’elle a raison contre ceux qui ne font que relater leurs observations. Ainsi des vagues scélérates, par exemple. Nombre de marins professionnels parlaient, parfois il est vrai dans les bars sur le port après quelques coups, de vagues géantes et destructrices. Le milieu de l’océanographie écoutait cela avec amusement, souriant du pittoresque de ce type de scène. Mais niait leur réalité, qui s’inscrivait en faux face au modèle de description et d’explication des plus grosses vagues que l’on est sensé pouvoir rencontrer au large. Cela dura longtemps, jusqu’à ce qu’un scientifique, matheux et n’appartenant pas à la communauté océanographique (me semble-t-il), démontre que le modèle officiel était bancal et en propose un autre actuellement adopté, validant théoriquement l’existence de telles vagues. À partir de là, des observations ont été menées pour vérifier tout cela, qui ont confirmé dans beaucoup de mers et océans du monde l’existence exceptionnelle de vagues atteignant parfois au large 30 ou 40 m de haut.
    Mais inversement, on entend beaucoup de pêcheurs expliquant que les pauvres gars de l’Ifremer ne connaissent pas grand chose, que du poisson, il y en a, qu’il suffit de savoir le trouver, et que donc on les laisse faire leur boulot tranquille. Ils en appellent aussi à l’empirisme.
    Et concernant le climat, les choses sont bien compliquées. Tu me croiras si tu veux, mais la seule définition du climat n’est pas aisée, et je ne suis pas sûr qu’il en existe une de vraiment satisfaisante. De plus, c’est une réalité fuyante, constamment changeante à toutes les échelles d’espace et de temps, avec, comme le temps (qu’il fait), des comportement régionaux parfois opposés. Ainsi de l’été 2003, chaud et sec en Europe occidentale, mais pourri en Europe de l’est et en Amérique du Nord. Quant aux tendances, elles ne sont pas homogènes, certaines régions ayant eu tendance à se réchauffer, d’autres à se refroidir. Se contenter de regarder au pas de sa porte pour se faire une idée de se qui se passe à une échelle spatiale autrement plus vaste, ce n’est pas ce qu’il y a de plus avisé, même s’il est intéressant de confronter ses propres observations à celles faites selon des protocoles qu’on imagine pas forcément. Mais attention à ne pas penser qu’on a forcément, à sa seule et propre échelle, raison. Un Maghrébin de 60-70 ans ayant une bonne mémoire du temps passé dirait qu’il y a péjoration climatique, les sécheresses étant un peu plus fréquentes ces dernières décennies. Un autre raisonnant de la même manière et ayant une aussi bonne mémoire, mais accusant déjà 100 ou 110 ans, lui dirait que de son temps, quand il était petit et même avant sa naissance d’après ce qu’on lui avait dit, les sécheresses était plus longues et critiques. Varier les points de vue et savoir les confronter est primordial, c’est un travail de scientifique. Auquel il faut donner le maximum d’indépendance, nous sommes d’accord (au moins sur ce point)…

  25. ok, donc en bon terme climato, je te fais la « bise » car on est d’accord. Pourquoi l’homme cherche-t-il absolument à vouloir TOUT maîtriser? Si les forces financières colossales étaient dépensées pour réparer toutes les conneries liées à l’environnement et mettre en place des alternatives plutôt que de toujours plus mettre du vernis sur les ongles sales…je repense à un article que j’avais lu sur un scientifique qui préconisait balancer je ne sais plus quel gaz dans le ciel pour faire reculer les effets du trou de la couche d’ozone…je n’ai plus les références exactes, mais j’ai trouvé ça hallucinant. plutôt réparer les causes que de soigner les effets, c’est comme pour la médecine holistique…

  26. Hacène,

    J’ai bien compris que tu étais une personne fréquentable, et de près. Mais j’aimerais savoir à partir de quelles études concrètes, publiées, consultables tu sembles – sembles ? -mettre en question le consensus mondial sur le dérèglement climatique. Lequel est basé sur des faits aussi éclairants que la corrélation constante, sur des centaines de milliers d’années, entre concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère terrestre, et niveau moyen des températures.
    Je te sais assez cultivé dans ce domaine pour ne pas insister sur la rapidité avec laquelle cette concentration a augmenté depuis les débuts de la révolution industrielle. De même, pas besoin de rappeler les milliers d’observations directes réalisées depuis vingt ans. De l’Arctique à l’Antarctique en passant par le permafrost de Sibérie. Alors, Hacène, et amicalement, je te demande simplement une liste de cinq scientifiques de haute réputation. Et de cinq études concordantes, publiées dans des revues à comité de lecture, bien entendu.

    Je précise que je partage totalement ton point de vue sur notre ignorance. Bien des phénomènes nous ont échappé, qui peuvent changer la forme de la crise climatique, ses rythmes, sa direction même. Mais je crois aussi qu’il est dangereux, inutile ô combien, d’utiliser les failles et limites du Giec pour faire perdre du temps à une mobilisation planétaire qui est désormais vitale.

    Bien à toi,

    Fabrice

  27. Fabrice,
    Ca va me prendre un peu de temps, mais je vais le faire. Je ne suis pas disponible pour cela dans l’immédiat, mais promis,je vais y consacrer du temps quand je serai chez moi, ce qui n’est pas le cas pour l’instant.
    Bien à toi
    Hacène

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