Une lettre pour Nicolas Hulot

Bonjour,

Nous nous connaissons un peu, c’est-à-dire pas beaucoup. J’ai eu l’occasion de t’interroger deux ou peut-être trois fois dans le cadre de mon travail, nous nous sommes croisés par ailleurs. Si je m’autorise à t’envoyer ce mot public, c’est pour la raison que tu incarnes l’écologie en France, aux yeux de millions de personnes.

Il se trouve que j’ai souvent, et depuis longtemps, salué ta démarche. Quand je dis longtemps, je parle de dix ans environ. J’ai soutenu ta personne et tes actes à une époque où tu n’étais pas la personnalité incontestable d’aujourd’hui. Et je l’ai fait jusques et y compris dans des journaux – Politis, par exemple – où ta réputation était exécrable. La presse comme le public oublient vite, mais il fut de bon ton, pendant des années, de vilipender l’homme lié l’industrie la plus vile – toi -, du moins dans les milieux où j’avais mes habitudes.

Je n’ai pas le moindre mérite, et je crois ce que j’écris. Je voyais en toi une sincérité, un mouvement réel qui me plaisaient sans détour. J’appréciais et j’apprécie toujours la liberté intérieure qui t’a permis de rompre avec un passé tout autre que ton présent. Ce préambule pour te dire que je t’en veux, pour la première fois depuis de longues années.

Et j’ajouterai que je t’en veux beaucoup. Je viens en effet de découvrir ta présence au Salon international de l’élevage – le Space – de Rennes, grande foire productiviste, ô combien ! Cela ne serait rien, car je crois bien sûr qu’il faut dialoguer avec des adversaires, cela ne serait rien, donc, si tu n’avais prononcé là-bas des mots qui ne passeront pas ((ici). Ainsi, face à ceux qui ont changé ce pays en un désert peuplé de pesticides, tu as déclaré sans état d’âme : « Dans tous les cas, Ogm et agrocarburants sont des sujets trop compliqués pour être simplifiés. Ce sont des sujets et des problèmes à traiter avec raison et rationalité ».

Eh bien, je te le dis franchement et (presque) en face : j’ai honte pour nous tous et d’abord pour toi. Laissons de côté la question des OGM, qui m’éloignerait de mon propos d’aujourd’hui. Et restons-en à celle des biocarburants, dont l’industrie – planétaire, et nullement française – est purement et simplement criminelle. Je ne vais pas radoter sur ce thème que j’ai traité tant de fois, notamment dans un livre qui t’a été envoyé.

Les biocarburants affament les plus pauvres de ce monde, par dizaines de millions supplémentaires. Et fatalement, dans ce monde malade, conduisent à des milliers d’exactions, dont les preuves directes abondent. Des dizaines de dossiers documentés existent, avec des centaines de noms de gens tués, violés, chassés à coups de trique. Est-il si étrange que les communautés paysannes du bassin amazonien, de celui du Congo, d’Asie du sud-est refusent d’être chassées pour faire place nette à cette saloperie appelée par antithèse biocarburants ?

Les carburants végétaux ravagent aussi la biodiversité unique de ce qui reste de forêts tropicales, sur des dizaines de millions d’hectares. Ne me dis pas, Nicolas Hulot, que tu ignores tout du sort actuel des orangs-outans d’Indonésie ! Ou de la reprise massive de la déforestation au Brésil. Ou de la vente de portions entières de pays africains, du Mali à la République démocratique du Congo.

Pour comble, les biocarburants aggravent la crise climatique dans des proportions considérables. Cela, ce n’est pas moi, Fabrice Nicolino, qui le clame sur la place publique. Mais des scientifiques de réputation mondiale, comme le Néerlandais Paul Crutzen. Ne me dis pas, Nicolas Hulot, que tu n’as jamais entendu parler de tout ça ! Cette industrie criminelle n’a jamais pu – pour cause – produire la moindre étude sérieuse en faveur de ses thèses purement commerciales, et voilà que tu voles à son secours. Comment est-ce possible ?

Comment est-il possible que ton Comité de veille écologique, où siègent des gens indiscutables, où siège mon ami Jean-Paul Besset, ne t’ait pas au moins mis en garde ? Je suis peut-être naïf, mais je ne le comprends pas. De toute façon, cette question va bien au-delà. Quand on prend les responsabilités que tu as acceptées, on doit se tenir. On doit tenir une position morale. En l’occurrence, et sans l’ombre d’un doute pour moi, tu as franchi une ligne rouge sang qui sépare deux mondes. Une frontière. Celle qui oppose les gueux, les pauvres, les humiliés de cette planète implacable d’un côté, et ceux qui profitent du désordre et de l’injustice de l’autre.

Et moi en tout cas, Fabrice Nicolino, je sais où je suis. Ta déclaration de Rennes nous éloigne. Jusqu’où ? Et pour combien de temps ? Peut-être t’en moques-tu, mais sache que je suis blessé, meurtri, déçu.

28 réflexions sur « Une lettre pour Nicolas Hulot »

  1. Fabrice,
    je suis déçue aussi mais pas tant que ça. J’espérai que cet homme pouvait faire bouger les trop nombreux téléphages pour lesquels, vu à la TV =vrai. Après tout… l’essentiel est dans l’objectif à atteindre. Quand il a décidé de ne pas se présenter, j’ai jugé qu’il n’était pas assez courageux pour mener nos idées écologiques jusqu’au bout,donc pas crédible. Je me suis même demandé si ce n’était pas qu’un simple épouvantail agité pour animer artificiellement une campagne électorale misérable et chiante mourrir.Dommage. Et possible. Entre les discours et les actes… j’avais lu son ouvrage le syndrôme du titanic.Puis, le pacte écologique est resté fermé dans ma bibliothèque à partir du moment où il a jugé que sarko était écologiquement correct. ça m’a foutu en colère. Pro epr, pro ogm, écologie libérale, ça sent le « greenwashing » comme dit NKM. Grenelle de polichinels.
    Et les questionnaires envoyés par email aux signataires du pacte étaient incroyablement à côté de la plaque, du fichage, indescants…j’ai envoyé un mot de « rupture » de contrat moral, d’ailleurs.

    euh juste un truc: les nécrocarburants et ogm sont liés…

    ça promet, l’union écologiste aux européennes…

    bien à toi, doubles bises, garde le moral, nous avons besoin de gens réveillés comme toi…et vive la sincérité.

    ps: un conseil, ne regarde pas zeitgest ce soir!!!

  2. ahah!

    Bon c’est pas drôle, mais dans le fond il fallait s’y attendre. Je le trouvais bizarrement de plus en plus crédible ces temps le Hulot, pourtant. Il avait bien dit que la « décroissance » n’était pas un gros mot et qu’il fallait en finir avec le libéralisme. Mais si c’est pour se mettre à céder du terrain sur les OGM et les agrocarburants, alors à quoi bon?

    Comme dit Stéphanie, l’union des « écolos » aux européennes, ça promet! Que va faire Bové entre Cohn-Bendit et Hulot?

  3. Un journaliste qui est officier de la légion d’honneur, officier de l’ordre national du mérite, chevalier des arts et des lettres, officier de l’ordre du lion du Sénégal et potentiellement présidentiable ne saurait pas me décevoir. Mais il est vrai qu’il n’a pas encore le mérite agricole.

  4. Je comprends ta déception Fabrice, mais je ne la partage pas: j’ai toujours considéré ce type comme un hypocite, pour qui l’écologie consiste à aller s’extasier en hélico, hydravion ou 4×4 sur les 3 derniers survivants d’une ethnie au fin fond d’une jungle; un conseil pour avoir l’air impliqué et bouleversé en découvrant un animal sauvage devant les caméras: parler à voix basse, ça fait respect de la nature! Pauvre France, pauvre Europe, pauvre Verts…et pauvre de nous tous.

  5. D’accord avec Frédéric : pour ma part j’ai toujours pensé qu’il surfait sur la vague écolo pour se faire un nom, une réputation, qu’il utilisait avec un certain talent des problèmes réels pour construire sa petite gloire perso. Il n’est pas le seul !

  6. Fabrice, tu as posté ce commentaire dans la carégorie « morale », et tu as eu bien raison.

    Je ne connais pas aussi bien que toi, ou même je l’avoue que la plupart des blogueurs, tous les problèmes « écologiques » …

    Mais je considère juste qu’un produits issu de l’agriculture doit pouvoir servir à l’alimentation des humains et non pour des carburants, étant donné le nombre de personnes qui meurent ou qui souffrent de la faim dans ce monde…

    Au-delà d’une position politique ou idéologique, je pense qu’être contre les biocarburants doit être une position de morale. Une position humaniste.

  7. Ainsi Ted Kaczynski, en vivant dans la nature sauvage, comme des générations d’hommes préhistoriques avant lui, avait innocemment redécouvert les dieux de la forêt. Je me demandais s’il pensait que ces dieux l’avaient abandonné maintenant qu’il affrontait la vie en prison en n’ayant plus de liberté, plus de lien avec la vie sauvage, plus rien de cette vie qui était si importante pour lui, plus rien à part son amour sincère de la nature, son amour de la connaissance et son engagement dans le projet révolutionnaire de hâter l’effondrement du système techno-industriel. Je lui demandai s’il craignait de perdre la raison, si les circonstances où il se trouvait maintenant pouvaient briser son esprit. Il répondit : « Non, ce qui m’effraie c’est que je puisse d’une certaine façon m’adapter à cet environnement et finir par me sentir bien ici et ne plus m’en irriter. Et j’ai peur qu’avec les années je puisse oublier, je puisse commencer à perdre mes souvenirs des montagnes et des bois, et c’est ce qui m’effraie réellement, que je puisse perdre ces souvenirs, et perdre ce sens du contact avec la nature sauvage en général. Mais je n’ai pas peur qu’ils puissent briser mon esprit ». Et il offrit le conseil suivant aux anarchistes verts qui partagent sa critique du système technologique et qui veulent hâter l’effondrement du « mastodonte de la civilisation industrielle destructeur de la Terre », comme le dit Edward Abbey : « Ne perdez jamais espoir, persistez et soyez obstinés et n’abandonnez jamais. Il y a beaucoup d’exemples dans l’histoire où des perdants apparents se retrouvent soudain les vainqueurs, d’une manière inattendue, donc vous ne devez jamais conclure que tout espoir est perdu ».

    [1] Il s’agit de La technique ou l’enjeu du siècle, qui fut publié en France en 1954, dans une collection universitaire et après avoir été refusé par deux éditeurs. C’est le livre de Jacques Ellul le plus connu dans les pays anglo-saxons ; aux Etats-Unis, il est constamment réédité en collection de poche et est inscrit au programme des lectures obligées (text-books) de la plupart des universités. Jacques Ellul a ensuite approfondi le sujet avec Le système technicien (1977) et Le bluff technologique (1987). Mais le premier volume de la trilogie reste un livre fondateur et prophétique à bien des égards (J. Ellul en fit une version complétée en 1960, qui fut elle aussi refusée par un éditeur). (NDT)

    Interview publiée sur : http://www.primitivism.com

  8. Ce que Nicolas hulot persiste à ignorer tout en donnant des leçons de morale dans ses emissions télévisées.

    « Aujourd’hui la mondialisation ça ne marche pas. Ça ne marche pas pour les pauvres du Monde, ça ne marche pas pour l’environnement, ça ne marche pas pour la stabilité de l’économie mondiale… » nous dit son Ouvrage « La grande Désillusion » Joseph E. Stiglitz, Prix Nobel d’économie, ancien conseiller de Bill Clinton qui en 1999 a démissionné de son Poste de vice-président de la Banque Mondiale.

    Bien avant, En 1915 Sri Aurobindo écrivait : « Cet effort prodigieux de la civilisation occidentale est arrivée à son terme ; il n’a pas encore franchement déclaré sa faillite , mais il est en faillite….

    Mars 1917 « …La connaissance doit être militante si elle choisit de survivre et de se perpetuer ; admettre une ignorance généralisée, c’est exposer l’humanité au danger perpétuel d’une rechute dans la barbarie.
    …Si la science nous a ainsi préparés à un âge de culture plus vaste et plus profonde….elle a cependant, par son attitude vis-à-vis de la vie et par ses découvertes, encouragé plus ou moins directement un autre genre de barbarie (on ne peut lui donner d’autre nom) : la barbarie de l’âge industriel, commercial et économique qui s’avance maintenant vers son apogée et sa fin. Cette barbarie économique est essentiellement celle de l’homme vital soumis aux emotions aux sentimentst et aux passions. Elle confond l’être vital avec le moi et considère que la satisfaction de cet être vital est le premier but de la vie. … Pour l’homme économique naturel et impénitent, la beauté est chose superflue, ennuyeuse et un moyen de réclame. Son idée de la civilisation est le confort ; son idée de la morale, la respectabilité sociale ; son idée de la politique, l’encouragement de l’industrie, l’ouverture des marchés, l’exploitation du négoce sous le drapeau ; son idée de la religion, au mieux un pieux formalisme ou la satisfaction de quelques émotions vitales….
    L’âme humaine peut s’attarder quelques temps à un âge commercial avec son idéal vulgaire et barbare de succés, de satisfaction vitale, de productivité et de possession, afin d’en tirer certains gains et certaines expériences, mais elle ne peut pas y demeurer de façon permanente. Si elle persistait trop longtemps dans cette voie, alors la vie serait étouffée et périrait de sa propre pléthore, ou elle éclaterait sous la tension de sa grossière expansion . Semblable au Titan trop massif, elle s’écroulerait sous sa propre masse : mole ruet sua (page 141-2 l’Inde et la Renaissance de la Terre )

    Avril 1918 :« Nous nous apercevons que la civilisation a crée beaucoup plus de problèmes qu’elle ne peut en résoudre et multiplié des besoins et des désirs excessifs, que sa force vitale ne suffit pas à satisfaire : elle a fait croître une jungle de revendications et d’instincts artificiels où la vie s’égare et perd toute vision de son but…Mais pour tout remède, il nous est proposé, soit une halte – ou même un retour en arrière, ce qui entraînerait une confusion plus grande , la stagnation et la décadence-, soit un « retour à la nature », ce qui est impossible ou ne peut se faire que par un cataclysme et une désintégration de la société ; ou même, on prétend guérir en poussant à l’extrême les remèdes artificiels : par une science toujours plus grande, des expédients toujours plus mécaniques, une organisation toujours plus scientifique de la vie ; ce qui suppose que le moteur remplacera la vie, que la raison logique et arbitraire se substitura à la complexité de la Nature et que l’homme sera sauvé par la machine. Autant dire que la meilleure manière de guérir d’une maladie est de la pousser à son paroxysme…

    Le défaut radical de tous nos systèmes est d’avoir insuffisament cultivé ce que la société a le plus négligé : l’élément spirituel, l’âme dans l’homme, son être véritable….

    Le but d’une spiritualité véritable et complète dans la société ne verra pas l’homme simplement comme un être mental, vital et corporel, mais comme une âme qui s’est incarnée pour s’accomplir divinement sur la terre, et pas seument dans les cieux de l’Au-delà – qu’après tout elle n’avait pas besoin de quitter si elle n’avait aucune tâche divine à remplir içi-bas. » (page 149 l’Inde et la Renaissance de la Terre)

    Textes tirés du livre de Sri Aurobindo « l’Inde et la Renaissance de la Terre »

  9. merci pierre-yves, c’est un bon résumé . Quant aux agrocarburants, rien de moral ne justifie , en effet, leur développement . Là-dessus, il n’y a pas à tergiverser .

  10. Pour info, j’ai fait partie du comité de veille de Nicolas Hulot (en 2005) dont j’ai claqué la porte au bout d’un an aprés avoir constaté l’esprit de vichy qui planait autour de lui.
    Je sais que l’image peut sembler abusive malheureusement je ne vois que celle la pour qualifier la politique de collaboration préconisée
    par certains membres du comité et qui ont l’oreille de Nicolas.
    Ses dernières déclarations attestent que rien n’a changé.

  11. C’est triste, et les pauvres citoyens qui ne s’informe que juste assez suivent nicolas hulot comme une marque bio « certifiée agriculture biologique » sans s’intéresser aux ingrédients …
    En fait je réalise qu’il faut vraiment s’informer plus, s’ouvrir aux débats, faire des recherches et creuser encore pour mieux savoir et maitriser au mieux le sujet (l’écologie) qui nous tient à coeur…
    un sacré boulot, quand il faut en plus à côté s’attacher à recycler etc, mais c’est un combat surmontable et tout le monde a la possibilité de le faire j’en suis sûre…
    moi j’étais déjà déçue par nicolas hulot quand il s’est présenté aux élections présidentielles alors :s …

  12. d’accord avec Frederic Hermann. Et Fabrice, oui tu es naif parfois et tu as envie de t’emballer pour des gens mais tous ne sont pas aussi sincère que toi… PAS DUPE DE HULOT DONC !

  13. Après la dernière présidentielle, le résultat de la candidature de Hulot m’est apparu comme une destruction de la dynamique écologiste. Cela fut-il planifié ? Mystère. Il en porte en tout cas la responsabilité.
    Eh bien il veut recommencer aux européennes ? Pas étonnant, ça a marché une fois. (et si Bové y va, c’est peut-être d’en avoir assez de se faire condamner et d’avoir eu raison trop tôt).

    Le monsieur aurait du jouer à la mouche tsé-tsé avec la Beste de Neuilly, puisque cette créature a signé son pacte, l’empêchant de dormir-bling-bling. On aurait pu espérer la taxation progressive des hydrocarbures, ç’aurait été mieux que rien.
    Alors ? Rien.
    Donc déception consommée plusieurs fois. Une de plus ou de moins… Il a du chemin à faire pour devenir un tant soit peu crédible. Ce n’est pas demain la veille.

  14. Ci-dessous l’extrait de l’article incriminé sur les agro-carburants. J’aimerais que tu m’expliques, Fabrice, ce qui te mets tant en colère là-dedans? Je ne vois dans cet article aucune promotion des agro-carburants.

    Quant aux agrocarburants, Nicolas Hulot comprend qu’ils soient un moyen de rendre les agriculteurs autonomes en énergie. Mais ces nouvelles sources d’énergie ne peuvent en aucun cas être la seule alternative aux hydrocarbures dans les prochaines années.

    « Dans tous les cas, Ogm et agrocarburants sont des sujets trop compliqués pour être simplifiés. Ce sont des sujets et des problèmes à traiter avec raison et rationalité », précise Nicolas Hulot, .« homme de dialogue en amont des crises ».

  15. Cher Alain,

    Nous ne parlons pas la même langue, je le crains. Si tu ne sais pas quel désastre global représente l’essor mondial des biocarburants, je ne peux que te conseiller de t’informer. Je te le dis sans colère en l’occurrence : tu ne sais visiblement pas de quoi tu parles.
    Dernier rapport sur le sujet, après des dizaines, je répète des dizaines, d’autres :

    http://www.amisdelaterre.org/Nouveau-rapport-comment-les.html

    Tout le monde peut se tromper. Mais il faut aussi avoir le courage de changer de point de vue. Je parle moi de faits établis. Bien à toi,

    Fabrice Nicolino

  16. Je rejoinds Alain ou alors tu ne nous dis pas tout Fabrice.
    Quel sont les discours le plus audibles aujourd’hui ? Celui qui consite a nous vendre les OGM pour faire face aux problèmes de malnutrition d’une part, celui qui vente les mérites des agrocarburants vs la crise petroliere et la crise climatique d’autre part. Raccourcis des plus simplistes tu en conviendras.
    Que nous dit Nicolas Hulot dans ces 2 phrases ?
    1-C’est pas si simple
    2-Faut peut être voir à réflechir un peu plus avant de s’emballer.

    En fait, je suis certain qu’il a ensuite conseillé ton bouquin à son auditoire pour élargir le débat. Je plaisante bien sûr…mais qu’est ce qu’il te fait penser que l’on ne peut pas interpreter le commentaire de Nicolas Hulot dans ce sens ?
    Dis nous tout Fabrice…

  17. Franchement, je refuse d’insister. Car les sources d’information fiables sur cette question centrale abondent. Qui veut savoir la nature du désastre en cours peut savoir. La question est compliquée ? Sûrement pas ! Sur le plan moral élémentaire, comme sur le plan écologique, elle est hélas d’une clarté de cristal.

    J’arrête là, car il n’y a rien d’autre à dire.

    Fabrice Nicolino

  18. Alain (2) qui n’est pas le même que Alain

    Ah… Nicolas…

    L’autre jour, le « patron » du GIEC a dit qu’il restait 7 ans pour inverser la tendance. Pendant ce temps, que fait-on? On regarde Nicolas dire des conn… Ca fait toujours passer le temps…

  19. Si fabrice préfère ne pas insister, je voudrais préciser ce que je pense être le coeur du problème.
    De mon passage au comité de veille comme le le disais dans une intervention précédente, j’ai réalisé que la doctrine dominante de la
    Fondation N. Hulot consiste à faire le pari que les puissances (industrielles, politiques….) en place sont (seront) seules capables de réaliser la conversion qu’impose le bilan écologique.

    Dis comme cela , ça parait être une position tout à fait défendable.

    Sauf que ce bilan écologique nous dit que nous faisons façe au plus grand génocide du Vivant jamais commis par l’homme et qu’il condamne les générations futures. C’est d’ailleurs l’ampleur de la barbarie en cours qui a autorisé J.Chirac dans son discours de 2001 sur la maison (planète) en feu a parler de crime contre l’Humanité.
    Ce crime a des auteurs. Même si chacun d’entre nous porte sa part de responsabilité ( une complicité plus ou moins passive)diluer la responsabilité sur l’ensemble de l’humanité serait injuste et interdit toute réaction salvatrice.
    Nombre des puissants de ce monde sont les premiers et les principaux instigateurs . Or, il s’agit des mêmes avec qui justement les tenants de la discussion collaborative persistent à croire qu’ils pourront s’amander à temps.

    Pour ma part je considère ce pari comme totalement insensé au regard en particulier du peu de temps qu’il nous reste pour réussir la conversion radicale de l' »économie » mondiale.
    C’est un pari insensé et dramatique dans ses effets. Nicolas Hulot et les partisants du Développement Durable, du fait de leur surexposition médiatique entre autre, ont totalement brouillé auprés de l’opinion publique l’urgence et la véritable dimension des changements qui s’imposent.
    Leur stratégie n’est donc pas seulement naïve, elle a un effet contre productif qui à mon avis les rend tout aussi coupables que les auteurs du crime en interdisant une prise de conscience collective de la réalité de notre situation et la mise en oeuvre immédiate des vraies solutions.

    Ps: Il me semble que le premier à avoir utilisé la notion de durabilité était Pierre Laval en 1940 dans un discours pronant une paix durable avec l’Allemagne nazie.
    Je sais la comparaison peut facher mais je crois qu’il est plus que temps d’appeller un chat un …

  20. Réponse à miaou

    La stratégie de N. Hulot pour les elections de 2007 était parfaitement planifiée dès 2006. Par ailleurs il n’avait absolument pas l’intention de se présenter (ce qu’il n’a d’ailleurs pas fait) il a simplement laissé planer le doute par un jeu tordu avec la presse, ce qui a eu poue effet d’interdire toute constitution d’une liste d’union à temps pour les élections. (je peux vous confirmer pour y avoir participé qu’à cette époque des discussions avancées existaient en ce sens).
    De plus son action a eu pour effet de laisser croire que les problemes écologiques n’étaient pas politiques. Comme si un programme de décroissance énergetique n’avait pas d’influence sur nos choix de société.

  21. … chat ».
    Bon, on s’en doutait et ça allait peut-être sans dire, mais ça va mieux en le disant clairement.

    Ces commentaires de Pierre-Yves sont intéressants à plus d’un titre, et notamment en ce qu’il donnent un éclairage nouveau sur le sujet. Ils forcent (du moins me forcent) à réfléchir autrement.

    En d’autres termes, voilà  » une autre façon de voir la même chose ». Bravo et merci.

  22. Juste une précision factuelle. Je ne sais pas ce que Hulot a dit réellement sur ces sujets (la citation – ambigue – vient d’où, de quelle source ?) mais ce que je sais, écrits à l’appui, c’est que la Fondation Nicolas Hulot qu’il préside vient de sortir un document sur les agrocarburants, à destination de la présidence européenne, qui se conclue par une demande explicite à l’Union européenne de renoncer à son objectif d’incorporation de 10% d’agrocarburants. La perspective de recherche sur des agrocarburants (de deuxième ou troisième génération)n’est effectivement pas totalement rejetée mais à condition, je cite, qu’ils « ne portent atteinte ni à l’environnement, ni au droit à l’alimentation des habitants de la planète ».
    Avant de condamner (en renforçant tous les bons vieux préjugés et les désinformations qui se bousculent à plaisir dans les réactions au coup de colère de Fabrice), ne faut-il pas examiner les faits et entendre la défense ?
    je rappelle aussi que Hulot a fait connaître publiquement son soutien au remarquable ouvrage de Fabrice sur le sujet. Comme il l’a fait à propos du bouquin de M.D. Robin sur Monsanto et les OGM.

  23. @ jp BESSET

    Cher monsieur,dans votre intervention vous évoquez des « désinfomations » pouvez vous préciser. j’ai le sentiment d’être visé par cette remarque. Vous parlez des droits de la défense, votre défense en forme d’attaque semble pour le moins arbitraire et imprécise.
    Si par extrordinaire vos propos concernaient mes interventions concernant N.Hulot je vous remercie de bien vouloir dire ce qui vous permez de porter un tel jugement.

  24. Etonnant de voir ici des gens qui partagent de réelles inquiétudes se laisser embarquer sans discernement dans une psychologie de horde et de haine. Reprochant la morale de Hulot et eux même sans savoir se transformant en justiciers. Simplement dire que pour suivre un peu les propos de ce gars je l’ai toujours entendu mettre en garde les ogm et les bioagrocarburants. Et j’espère que chaque critique ici consacre autant de temps à se battre que Hulot qui me semble n’avoir pas besoin de ce combat pour sa gloire et plus contribuer à responsabiliser que culpabiliser.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *