Une ordonnance en passant (sur la bouffe et la dépression)

C’est assez vache, mais je dois vous avouer que je n’ai pas fait d’EDM cette année 2008. Ni les années précédentes. Et ce n’est pas le cas de tout le monde, il s’en faut. Car l’EDM est l’acronyme d’épisode dépressif majeur, ce qui n’est pas rien, car il signifie bien entendu une grave maladie, fût-elle passagère. On mange moins, on sourit peu à ses enfants, on perd de l’intérêt pour les puissantes et enivrantes choses de l’amour. Non, ce c’est pas gai. Or, selon une étude que je trouve – sans rire – angoissante (ici), 5,5 millions de Français auraient connu un EDM au cours de l’année 2008, soit la bagatelle de 8 % de la population ! J’ignore quel sort est dévolu aux bébés et aux enfants dans ce genre de travail, mais j’ai quelque mal à croire qu’ils y soient inclus. Autrement dit, si je ne me trompe pas, le pourcentage chez les Français d’un certain âge – disons à partir de quinze ans – est encore supérieur.

Après vérification, je confirme : l’étude porte sur les Français de 15 à 75 ans. Pourquoi pas avant ? Pourquoi pas au-delà ? C’est comme ça. Disons 8 %, sachant que d’autres travaux montrent des chiffres plus bas. Mais aussi, si l’on tente de cerner le nombre de « subsyndromiques » (ici), qui ne réunissent qu’une partie des symptômes de l’EDM, on arrive au pourcentage affolant de 19 % de la population française. Atteinte chaque année de tout ou partie d’un EDM. Lequel s’appelle apparemment, aussi, « symptôme de la tristesse ». Je ne vous fais pas de dessin, c’est inutile, on imagine.

Mon arbitraire bien connu me conduit droit à une autre étude, de l’Insee celle-là. L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) est une administration centrale du ministère de l’Économie. Un gros machin officiel, quoi. Ses chiffres suintent généralement un ennui mortel, mais pas toujours. Une enquête toute récente montre en effet que de 1960 à 2006, la part des dépenses consacrée à la bouffe – à domicile – est passée de 25 % du budget total à 12 %. Une division par deux, en 45 ans seulement. Encore plus spectaculaire : le repas, en dehors du dessert, ne représente plus que 6 % du budget en 2006. Le reste, ce reste gigantesque qui se chiffre en dizaines de milliards d’euros, va aux produits sucrés, dont les crèmes, yaourts et autres gâteaux fatalement industriels (ici).

Vous n’échapperez pas à mes commentaires. Et d’un, la multiplication des objets matériels les plus débiles qui soient n’a pas rendu nos contemporains heureux. Se battre pour le téléphone portable n’a pas réglé la question. Ni l’achat de cette si belle voiture dotée de la clim et du GPS. Ni celui de la télé à écran plasma. Ni le crédit pour le canapé en cuir fauve. Ni rien. J’ai comme le pressentiment que nos frères humains d’il y a un demi-siècle souffraient moins d’EDM. Mais je n’ai pas de preuve, certes. Quoi qu’il en soit, la profusion matérielle paraît avoir de sérieux effets collatéraux, comme on dit dans ces guerres modernes où seuls les civils partent au cimetière.

Autre réflexion : j’en ai marre, je sature. C’est que je ne supporte plus le discours sur la bouffe bio qui coûterait plus cher, qui serait en quelque sorte un sport de riches, une niche pour les bobos, et donc une infamie sociale de plus. Merde ! Je répète un peu plus fort : MERDE ! Les marchands et leurs publicitaires ont créé, créent chaque jour un peu plus un monde de frustration et de compétition de tous contre tous. De tout contre tout.

Par un phénomène qui semble n’intéresser personne, des points de vue au départ divergents finissent par se rejoindre en une construction sociale que je juge délirante. La droite, la gauche, les syndicats, l’industrie bien sûr se retrouvent tous autour d’un point de vue unifié : les Français manqueraient de pouvoir d’achat. La vie serait trop chère. Le prix de la nourriture flamberait. Sur ce dernier point, avec votre autorisation, laissons de côté les derniers événements, qui posent un problème particulier, surtout aux vrais pauvres de la planète, d’ailleurs.

Laissons de côté, et jugeons la tendance lourde. Le malheur social, évident, c’est que l’entreprise industrielle qui domine le monde vide le porte-monnaie de tous pour disperser jusqu’au lieu le plus reculé ses maudites productions. Faites donc la liste de tous les objets inconnus avant 1960 qui se trouvent en ce moment chez vous. Et essayez donc d’évaluer leur coût. Et leurs conséquences psychiques sur la vie de chaque jour, y compris familiale. Tentez l’expérience, vous risquez de vous étonner vous-même.

Dans le même temps donc, je n’entends généralement que pleurnicheries sur la bouffe. Et des récriminations sur la bio. Je dois dire, sans hésiter, que la nourriture ne nous coûte pas assez cher. Et je ne parle pas là, seulement, de ceux qui, comme moi, peuvent payer. Non, de tous. Il faut revenir à un point de vue simple : la nourriture, vitale pour le corps, essentielle au psychisme, a un coût important. Derrière, un monde de paysans, qui doivent pouvoir travailler leur terre sans la meurtrir, sans pesticides donc. Devant, un peuple qui doit enfin refuser les immondes inventions et chimères que les supermarchés présentent pourtant comme des aliments.

D’une certaine façon, il s’agit d’un combat neuf. Décisif en ce qu’il met tout en cause, d’un seul et même mouvement de la bouche et du tube digestif. Il nous faut trouver les moyens d’un immense élan pour l’alimentation. Et proclamer sans gêne que nous devons payer davantage, mais pour autre chose que les saloperies habituelles. Je pense que c’est aussi la meilleure façon de lutter ensemble contre les EDM, ces épisodes dépressifs majeurs qui détruisent en silence les vies, les familles, les avenirs. J’attends votre point de vue avec intérêt.

45 réflexions sur « Une ordonnance en passant (sur la bouffe et la dépression) »

  1. AAHHHH enfin ….
    Déjà, la lecture de ce blog est une respiration bienfaisante.
    Mais là, entendre quelqu’un d’autre dire, et mieux que je ne le dirais jamais, ce que je m’échine à essayer de faire comprendre autour de moi …

    Merci Fabrice.

  2. oh làlà oh que oui ! je me bas régulièrement avec des yakas de l’amap, qui ne viennent jamais à la ferme voir comment « ça » pousse, qui n’aident jamais aux distributions, ect, MAIS qui râle quand un taupin a oser faire un trou dans une de LEURS carottes, quand LEURS patates sont petites, quand LEURS tomates sont froissées . la dernière a même fait un comparatif de prix après pesage du panier . et ec ne sont pas les étudiants qui se partagent un panier à trois qui râlent, ou les familles modestes ! Et oui, le pouvoir d’achat jusque dans les amaps . mais je vais lui en faire voir MOI au pouvoir d’achat . Il va en bouffer de la béné enragée , tiens ! marre du mensonge, de l’hypocrisie, de l’égoîsme qui ne profite même pas aux intéressés d’ailleurs , mais qui sont trop cons , trop mesquins pour s’en rendre compte .
    Nous devons alerter les esprits pollués par les médias via la rue , via tout ce qui est encore en NOTRE pouvoir.
    prendre le pouvoir , on en est loin, par contre, se passer des pouvoirs en place, ça fonctionne de plus en plus . Allons-y !

  3. je vous signale que via campesina fait une campagne d’information sur ceux qui n’ont vraiment rien : les haitiens . URGENCE !!!!

  4. Aujourd’hui les gens veulent des pommes de terre toutes pareilles, des tomates toutes pareilles, des pommes toutes pareilles, des poires toutes pareilles, des carottes toutes pareilles, des concombres tout pareils,…

    Le conformisme jusque dans les légumes !!…

    C’est aussi un problème, non des moindre, même si il peut faire sourire !…

  5. Entièrement d’accord, du début à la fin, sans la moindre restriction. C’est un discours que je tiens souvent, et qui, auprès des rares qui l’entendent, n’est pas sans effet.
    Concernant le bio, l’un des problèmes, du moins dans mon coin, ce n’est pas forcément le prix, d’ailleurs parfois équivalent. Ce serait plutôt la disponibilité. Franchement, l’approvisionnement est tel qu’il est impossible, même avec beaucoup de bonne volonté de ne manger que des fruits et légumes bio. J’ai la chance d’avoir des parents qui ont un grand jardin et qui distribuent autant que possible, mais ce n’est pas le cas de tous. En tout cas, l’agro-alimentaire n’est qu’une industrie, il n’y a rien à en attendre concernant la qualité, le goût, le juste prix, etc. etc.
    On trouve dans le livre de Claude et Lydia Bourguignon, l’histoire chimique d’une tarte aux cerises industrielle. Je l’ai trouvée en ligne, la voici :

     » Histoire chimique d’une tarte aux cerises de supermarché

    I Histoire de la pâte

    La farine:

    Les grains de blé ont été enrobés d’un fongicide avant semis. Pendant sa
    culture, le blé a reçu de deux à six traitements de pesticides selon les
    années, un traitement aux hormones pour raccourcir les tiges afin
    d’éviter la verse et une dose importante d’engrais : 240 kg d’azote, 100
    kg de phosphore et 100 kg de potassium à l’hectare. Dans le silo, après
    récolte, les grains sont fumigés au tetrachlorure de carbone et au
    bisulfide de carbone puis arrosés au chlopyriphosmethyl. Pour la mouture,
    la farine reçoit du chlorure de nitrosyl puis de l’acide ascorbique, de
    la farine de fève, du gluten et de l’amylase.

    La poudre levante:

    Elle est traitée au silicate de calcium et l’amidon est blanchi au
    permanganate de potassium.

    Les corps gras

    Ils reçoivent un antioxydant comme l’hydroxytoluêne de butyl et un
    émulsifiant type lécithine.

    II Histoire de la crème

    Les oeufs

    Ils proviennent d’un élevage industriel où les poules sont nourries aux
    granulés contenant des antioxydants (E300 à E311), des arômes, des
    émulsifiants comme l’alginate de calcium, des conservateurs comme l’acide
    formique, des colorants comme la capsanthéine, des agents liants comme le lignosulfate et enfin des appétants pour qu’elles puissent avaler tout ça
    comme le glutamate de sodium. Elles reçoivent en plus des antibiotiques
    et en particulier des anticoccidiens. Les oeufs avant séchage reçoivent
    des émulsifiants, des agents actifs de surface comme l’acide cholique et
    une enzyme pour retirer le sucre du blanc.

    Le lait

    Il provient d’un élevage industriel où les vaches reçoivent une
    alimentation riche en produits chimiques : des antibiotiques comme le
    flavophospholipol (F712) ou le monensin-sodium (F714), des antioxydants
    comme l’ascorbate de sodium (F301), l’alpha-tocophérol de synthèse
    (F307), le buthyl-hydrox-toluène (F321) ou l’ethoxyquine (E324), des
    émulsifiants comme l’alginate de propylène-glycol (F405) ou le
    polyéthylène glycol (F496), des conservateurs comme l’acide acétique,
    l’acide tartrique (E334), l’acide propionique (F280) et ses dérivés (F281
    à E284), des composés azotés chimiques comme l’urée (F801) ou le
    diurédo-isobutane (F803), des agents liants comme le stéarate de sodium,
    des colorants comme F131 ou F142 et enfin des appétants pour que les
    vaches puissent manger tout cela comme le glutamate de sodium.

    Les huiles

    Elles ont été extraites par des solvants comme l’acétone puis raffinées
    par action de l’acide sulfurique, puis lavage à chaud, neutralisées à la
    lessive de soude, décolorées au bioxyde de chlore ou au bichromate de
    potassium et désodorisées à 160 0C avec du chlorure de zinc. Enfin, elles
    ont été recolorées à la curcumine.

    La crème

    Une fois obtenue, elle reçoit des arômes et des stabilisants comme
    l’acide alginique (E400).

    III Histoire des cerises

    Les cerisiers ont reçu pendant la saison entre dix et quarante
    traitements de pesticides selon les années.

    Les cerises sont décolorées à l’anhydride sulfureux et recolorées de
    façon uniforme à l’acide carminique ou à l’érythrosine. Elles sont
    plongées dans une saumure contenant du sulfate d’aluminium et à la sortie
    elles reçoivent un conservateur comme le sorbate de potassium (E202).

    Elles sont enfin enduites d’un sucre qui provient de betteraves qui,
    comme les blés, ont reçu leur dose d’engrais et de pesticides. Le sucre
    extrait par défécation à la chaux et à l’anhydride sulfureux puis
    décoloré au sulfoxylate de sodium, puis raffiné au norite et à l’alcool
    isopropylique. Il est enfin azuré au bleu anthraquinonique.

    Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter bon appétit  »

    Il y a effectivement de quoi déprimer…

  6. Le mot « bio » est devenu un hochet agité pour se moquer. Récupéré et vidé de son sens par le sens commun qui n »y voit que ce que vous avez écrit Fabrice. En effet. Moi désormais, je le remplace par « responsable »….Et du coup la discussion peut s’engager sans moquerie.

  7. En echo au chef d’oeuvre de clarte de Fabrice de ce matin, le chef d’oeuvre de Michael Pollan:
    http://www.michaelpollan.com/indefense.php
    echo-systemes…
    Pour ce qui de Hulot et de YAB, j’ai eu l’enorme chance, privilege de croiser ces destins la, autrement dit de rencontrer ces mecs, travailler avec eux, echanger meme des points communs et aussi, nos divergences. En plus d’etre des etres humains (si, si, je vous l’assure), donc complexes et truffes de contradictions comme moi, vous, je rejoins Fabrice, je vous le confirme, il s’agit bien de deux ecologistes. Cela faisait quelques annees deja, qu’ils y etaient, au club.
    Maintenant, pour connaitre le vrai prix de la nourriture, essayez de faire poussser une tomate une annee de treize lunes dans le Maconais. Oubien chassez le singe en Orenoquie avec des chasseurs Ye’kuana. Oubien faites les vendanges avec un certain Christophe Beau, maitre languedocien de la syrah et du cinsault en biodynamie, ca fait vite oublier la depression. Avec une tomate a mildiou et un steak de oustiti qui s’echappe, ou des raisins pourris, on se dit effectivement qu’il est trop tard pour etre pessimiste. Puis arretez tous de vivre seul. Arretez.

  8. L’ EDM c’est combien en points de PIB? Ah croissance, quand tu nous tiens!

    « Une agriculture pour vivre »
    http://www.univers-nature.com/inf/inf_actualite1.cgi?id=3372
    autres slogans de mon cru : « Manger oui, bouffer non », « Bien manger, rien jeter » ou encore : « le plaisir vient en mangeant »…

    « Bonne journée », « bon appétit » à tous.

    « bonne fête » Fred et prenez garde aux débrousailleuses!

  9. Tu as vraiment tapé juste, Fabrice, sur l’importance de la nourriture et de sa vraie valeur. Et je pense que nous avons une occasion historique de nous faire entendre avec la crise en cours (+ la présidence européenne): nous pouvons demander au Président (oui SAS lui-même) que si des banques doivent être aidées/nationalisées, il faut absolument que cela soit sous condition que l’argent engagé serve au développement durable, au bio… Prenons-le au mot puisqu’il veut faire payer les responsables: demandons que l’on laisse les gros industriels assoiffés de profits seulement se dépatouiller (les scandales qui se multiplient, lait frelaté ou autres ne manquent pas pour prouver que ce type d’alimentation ne convient plus) avec ce qu’ils ont créé. Faire payer les responsables, c’est ne plus prêter d’argent à ceux qui mettent en danger la santé et l’environnement (50% des cancers sont causés par les molécules chimiques!).
    Ecrivons donc une lettre, en tant que simples citoyens au Président, diffusons la dans nos réseaux très largement. Qu’en pensez-vous?

  10. bonjour

    j’ai lu cet été « le Cheval d’Orgueil » de Pierre Jakez Helias, un des « best seller » de la collection Terres Humaines. Il s’agit des souvenirs d’enfance d’un fils de paysans Bigouden dans les années 1920.
    La réputation ce ce livre est méritée, à mon avis.

    Il me revient en mémoire une maxime, je vous la livre telle quelle :

    « Bien manger, bien ch…, bien dormir »

    voilà !

  11. Je suis un bobobaba originaire du Vermont et fier de l’etre. Ce qui suit n’etonnera personne. Desole si cela sonne comme un argement de riche. Nobody’s perfect. J’y vais: a propos de la solitude qui accompagne l’industrialisation du monde, pour pas dire l’esseulement, l’atomisation, et bien, je pense que bouffer « bio », manger local, s’enraciner, se mouvoir dans la vie, en somme adopter cette ecologie la, cet Oikos de l’imminence et de l’immediat, de la NON distribution, se laisser couler dans son espace pour mieux l’habiter, …c’est faire des amis. Plein d’amis. Associant vs. dissociant. Du coup, c’est remplir notre promesse genetique et culturelle, notre potentiel humain de primate social pour qui la liberte se trouve dans le nombre, i.e., les autres, la communaute, et pas dans la fuite et l’isolement(comme quoi Sarte, desole de le dire comme ca, s’est totalement ramasse avec sa philosophie a la con; l’enfer c’est l’EDM, et le paradis la fete entre copains). For me, Bouffer bio, ce n’est donc pas seulemenmt un acte ecologique, c’est un acte profondement militant, politique, social, parceque s’entourer de gens du fait de notre changement d’alimentation (marches, amaps, potagers), c’est du coup faire la nique a l’alienation et au nihilisme intrinseque a la modernite (vous m’excuserez mon anglais). Pour preuve, cet excellent excellent article et articulation logique sur le « cultural environmentalism » par Bill McKibben, autre vermontois – a qui je l’ai volee, pour qui changement climatique, entropie industrielle – et sociale, la bouffe bio et la vie en communaute – ou pas, sont profondement, profondement lies. Causalement, j’entends. Le voici:
    http://www9.nationalgeographic.com/ngm/0608/voices.html
    You are what you eat (Faites circuler)
    d

  12. évidemment d’accord sur cette réflexion autour du prix !

    certes on peut acheter un kg de saucisses industrielles pour 3 euros mais a quel prix écologique ? social ?

    et si on prenait en compte les couts externes!?

    destruction des sols, de l’eau de la terre de la vie en général donc tentative de dépollution que nous payons par les impots
    les aides de la pac que l’éleveur industriel a bénéficié pour faire son joli travail d’exploitant professionnel du vivant. PAC que nous payons aussi indirectement
    + les pollutions visuelles routes, camions, zones commerciales… qui vont avec cette alimentation

    entiérement d’accord : la nourriture agroécologique local a son prix qui n est pas démesuré quand on pense aux enjeux
    d’ailleurs je pense également que le pétrole, les avions, les voitures ne sont pas a leurs juste prix…

    je répète souvent que même au RMI, même au chomage je mangeai déjà bio. c’est possible, parfois dur mais possible et en plus j’ai l’impression de bien vivre de bien manger de boire de bons vins et cerise sur le gateau d’être cohérent (ou au moins d’essayer de l’être toujours plus! )

    il y a cette idée chez le consommateur moyen non écologiste que toutes les choses se valent. qu’une pomme = une pomme. Qu’elle soit industrielle ou d’une variété ancienne et non traité cela est la même chose. Pourquoi dépenser plus si l’on ne prend pas la mesure de la différence ? des enjeux ? du modéle de société que nous encourageons en consommant ? …

    bien a vous

  13. encore quelques mots pour recommander les livres de Barbara kingsolver.

    « un été prodigue » est une pépite

    « un jardin dans les appalaches » son dernier, raconte son aventure familiale pour vivre et consommer autrement. c est drôle, pertinent, documenté, émouvant.
    Agir procure un bonheur inégalable. Changeons d’alimentation, restaurons le temps de la cuisine, de la convivialité, du partage et chassons les EDM

    Santé !

  14. @ david rosanne , et oui, c’est du vécu . c’est impressionant la vie locale qu’on génère autours de soi en lançant une ferme bio en amap : rencontres lors des cueillettes, gym chinoise (pour cueillir sans écraser entre les planches!) , pédagogie autours du moindre papillon , problème (mildiou en effet, faut dire qu’à la limite de la normandie les chalenges sont élevés !), entre aide qui coule de source et découle de l’amap ,animations locales . je rencontre avec bonheur les ornithologues , photographes et naturaliste locaux , je découvre des envies de nature insoupsonnées chez mes voisins, des animaux rares et d’autres qui sont là depuis des lustres et que je n’avais tout simplement pas vus . En sel, en amap, en asso , lancez vous : que du bohneur ! (mis à part les cons qui trient leurs paniers…mais même là, les gens apprennent, comprennent et changent )

  15. @benedicte: un certain Noam Chomsky nous rappelait encore recemment que la plus grande victoire du systeme de pouvoir actuel, c’est de nous faire croire qu’on est encore plus atomise et esseule qu’on ne l’est en realite, que « les autres sont ignorants, inexistants, peu interesses par la nature, « tous des cons ». C’est faux. Et archi faux. Tu le dis toi meme: « je découvre des envies de nature insoupsonnées chez mes voisins, des animaux rares et d’autres qui sont là depuis des lustres et que je n’avais tout simplement pas vus ».
    Alors frottons nous les yeux – et ouvrons la bouche (ca peut aider le dialogue) pour saluer ces voisins insoupconnes
    d

  16. De toute façon, c’est quoi cette histoire de pouvoir d’achat ? De la propagande pure et simple ! On nous bassine avec ça depuis la campagne électorale présidentielle. Il en a fait son cheval de bataille, comme son prédécesseur avec l’insécurité.
    Mais combien de fois par jour on entend ça aux infos ???? C’est dingue, non ? Et la prochaine fois, ses conseillers marketing ils vont trouver quoi ?

  17. A Bénédicte. Fais les participer à des séances de désherbage, qu’ils fassent leurs propres semences, leur levain et pain naturels, leurs conserves, enseignes leur ces valeurs qui n’ont pas de prix car a la portée de tous. Pour la tomate Noire de Crimée, je me pose des questions: sur « certains » étalages elles sont petites, très calibrées, apparemment mûres…alors que chez moi à cette taille là, elles sont vertes et en pleine croissance!. J’ai l’impression d’une « manip » naissante sur cette vieille variétée qui en principe ne doit pas figurer chez les « pros ». Demain je t’enverrai une « image faite avec la lumière » du rescapé, dont j’ai parlé sur ce blog, à notre première séance d’anticipation sur le vol. Bonne fin de semaine.

  18. Mobile : quatre milliards d’abonnements avant la fin 2008…..
    Pensez-vous que les abeilles aient une chance de s’en tirer? QUESTION.

  19. @ stan, mais on le fait !!! pendant les ateliers enfants qui sont gratuit s et danslesquels nous pouvons découvrir abeilles, chevêche d’athéna, cuisson solaire, chants d’oiseaux, ect, les parents désherbent ! cool non ? Il ya même des habitués, ainsi certains légumes sont devenus des variétés…portant leurs noms de familles (patates durant, oignons, dupont…)! pour les tomates, nous avons connus des déboires avec la san romano qui n’a pas du tout produit les qualités gustatives attendues , nouveaux mélanges ? Parcontre, la tendre fournaise, quel régal ! et la green zebra ! merci pour l’image promise : j’ai hâte .
    @ david rosane

  20. @ stan, mais on le fait !!! pendant les ateliers enfants qui sont gratuit s et danslesquels nous pouvons découvrir abeilles, chevêche d’athéna, cuisson solaire, chants d’oiseaux, ect, les parents désherbent ! cool non ? Il ya même des habitués, ainsi certains légumes sont devenus des variétés…portant leurs noms de familles (patates durant, oignons, dupont…)! pour les tomates, nous avons connus des déboires avec la san romano qui n’a pas du tout produit les qualités gustatives attendues , nouveaux mélanges ? Parcontre, la tendre fournaise, quel régal ! et la green zebra ! merci pour l’image promise : j’ai hâte .
    @ david rosane, tu vois, ça avance dans le bon sens . la vie redevient doucement celle d’un quartier qui vit, maintenant certains vont à la biocoop avec les listes des courses des autres ! mais c’est encore très difficile de lutter contre le climat de méfiance générale : il y a eu en effet un bon lavage de cerveau , et même au coeur des familles : un divorce, c’est deux maisons, deux salariés, des nouveaux crédits, ect . faut pas croire, sous prétexte de liberté, tout est calculé . on ne peut pas imaginer à quel point nous avons été dupés par ces systèmes essentiellement comerçants

  21. pour décadrer un poil, je me permets de rappeler qu’en outre bio, ce n’est pas écolo.

    écolo implique bio, pas l’inverse : on peut manger du quinoa bio à Paris en exploitant outrageusement la planète (transport, monoculture…), tout « équitable » que soit la graine (et je mets au défi la plupart d’entre nous d’accepter ces conditions d' »équité »).

    circuit court avant tout ! ici (die, drôme), on peut faire les courses au marché deux fois par semaine auprès d’agriculteurs voisins pas forcément labellisés (ça coûte cher !), mais respectueux de leur environnement – ce qu’on appelle avoir de la chance.

    d.

  22. @ benedicte: tu connais le journal Yes!, entierement dedie a ca – la vie de quartier, des economies locales, ecologiques, « organiques », communautaires? Question: je suis devenu wwoofer depuis quelques mois. Et pour une annee encore. Tu connais? http://www.wwoof.fr/ Connaitrais-tu, par hasard, des fermes et/ou structures pas trop loin de Paris qui acceuillerait, courant octobre? Merci!

  23. Merci pour cette chronique salutaire sur le « pouvoir d’achat ».

    Ce concept est grotesque, gerbant. Même en étant complètement ignorant de la question écologique (sinon de manière cosmétique, comme la plupart de la classe politique française), une prise de recul minimale devrait conduire à privilégier le niveau de vie (qui n’est encore qu’un concept matérialiste et individualiste), soupesant l’effet de la fragmentation des existences, du stress, des incertitudes croissantes sur l’existence, des dettes accumulées et renvoyées aux générations suivantes (l’inflation immobilière, les dettes publiques, sociales, les retraites et la prise en charge d’une population vieillissante), le tout dans un contexte de raréfaction de l’emploi, de précarisation (ah! mais il faut s’adapter! c’est la mondialisation!), d’incertitude quant à son avenir… matériel. Donc, même s’il n’y avait pas de question écologique, on pourrait au moins s’inquiéter du niveau de vie, plutôt que du pouvoir d’achat, qui rabaisse la condition humaine.

    La catastrophe écologique planétaire rend cette même question du maintien du niveau de vie dans nos pays occidentaux dérisoire. Si les hommes étaient égaux en ressources, et que le développement devait être « durable », nous ne devrions même pas avoir le niveau le vie un rmiste français.

    On n’épiloguera pas sur le choix consumériste repoussant qui a été offert aux français en 2007, entre Madame « la vie chère » et Monsieur « pouvoir d’achat ». Je relèverai simplement que le « journal du soir », dit de référence, jaloux du 20 heures, a introduit une rubrique « pouvoir d’achat » (« le problème qui préoccupe tant les français », sic), illustrée par un caddie. A nous Walmart, Carrefour, l’American Way of Life!
    Beurk.

    Tu as raison Fabrice, cette question est une construction sociale.

    (l’autre jour, au bureau, un collègue retour de vacances en Asie Centrale se plaint de la hausse du prix des pates. Mais sait-il combien d’habitants d’un pays comme le nôtr, il y a un demi-siècle, pouvait se payer ce voyage? Je ui ai retoqué que l’augmentation des prix alimentaires, pour nous en tout cas, n’était que justice, et fort bienvenue)

  24. @ damien, je suis entièrement d’accord avec toi . Malheureusement, manger local en ile de france, bah ça peut donner le scorbut ou des indigestions (je sais que le choux contient de la vitamine C mais quotidiennement…)

  25. En s’inquiétant tellement pour le « pouvoir d’achat », c’est surtout leur pouvoir à eux qu’ils (devinez qui) veulent défendre.

  26. dis fabrice, t’as regardé un beau film dernièrement?… Non?!!!
    Sur ce sujet, j’en fais l’expérience. Apprendre à refaire, (pain, yaourts, même le beurre c’est con comme la lune à faire, faut que je trouve du lait bio local, ça c’est plus dur!), retrouver le lien socioéconomique, commerce équitable local, je vous assure que du coup, le lien social, l’entraide, le troc, l’échange de coups de mains, bref tout ce qui faisait la solidarité des campagnes autrefois, ça marche et c’est du bonheur, y compris pour l’éducation des gosses*:pas de dépression, trop occupé avec nos mains, trop ennivrés au contact de l’environnement; du coup avec des revenus mini, on paie ses charges en décroissance et on achète les matières premières essentielles en bio chères, en fait au juste prix d’une agriculture non subventionnée ni dopée.

    * le pain maison avec les petits gâteaux, confitures, les desserts surprises aux fruits, les oeufs des cocottes, les patates du jardin, je peux vous dire que ça laissera certainement des réminiscences exquises chez ces adultes en devenir, le tout dégusté peinard en compagnie de quelques libellules, lézards ocelés, dans le tintement lointains des grelots de brebis et le bruissement des cigales: ça c’est la VIE.

    à lire  » l’avenir sera rural » de Gaevert.

  27. En ce qui concerne les chiffres donnés dans cette enquete, ils ne semblent pas vraiment differents de ceux qui ont déjà été publiés, dans divers articles et cela depuis longtemps. 10% de la population, est à peu près le chiffre de prévalence pour la dépression majeure. On voit qu’il devient plus élevé si on s’interesse aux formes moins sevéres, partielles, dans lesquelles beaucoup plus d’entre nous peuvent se reconnaitre.
    Mais dans tout cela, le plus alarmant, ce n’est pas tant les chiffres eux memes, que l’utilisation que l’on peut en faire.
    Car quoi, tant de gens atteints de dépression dans notre pays, et non soignés en prime! (car il s’agit d’une étude faite sur la population générale et non pas auprès de celle accueillie dans un lieu de soins spécialisés).
    Attendez donc un peu, on va vous arranger tout cela. Et d’ailleurs c’est déjà fait, car souvenez vous cette année, qui a vu la parution d’un petit guide sur la dépression.
    Un moyen d’en finir avec le malaise social. Il ne s’agit pas de malaise en effet, il s’agit de dépression, et le tour est joué. La solution s’impose, et allons-y pour un traitement.
    Quelques recommandations hygiénistes et parfois ineptes( dormer, faites du sport, ne consommer pas trop d’alcool…) et surtout parlez en à votre médecin qui ne manquera pas de vous prescrire la pillule du bonheur. Et voilà, exit le malaise social, et la reflexion qu’il implique, bonjour la solution rapide et profitable…aux laboratoires pharmaceutiques. Et tout cela dans un pays qui est déjà le plus gros consommateur de psychotropes de l’Europe.

    Et oui, les objets, et leur multiplication faramineuse n’ont pas réussi à rendre l’homme heureux et satisfait.Et oui, ces objets, toute camelotte de bon et de mauvais marché ne saura jamais remplacé l’unique objet de notre désir à jamais perdu. Mais le libéralisme et ses partisans ont su tiré profit de cette perte, et de notre aveuglement.
    La multiplication des objets n’a eu comme effet que de nous perdre encore un peu plus et aussi de dévaloriser, de dégrader les plus essentiels à notre subsistence et à notre existence.
    Il est temps de se reveiller et de lutter, pour notre pouvoir, mais certainement pas celui de l’achat. Et disons oui à notre malaise, écoutons le, et ce qu’il a à nous enseigner sur nous meme et sur le monde dans lequel nous vivons. Ne l’étouffons pas.

  28. Le bio est un mythe.
    Depuis l’abandon des jachères, les terres sont infestées de cochonneries qui durent des années avant de disparaître, et même si vous achetez un terrain pour y cultiver votre jardin, rien ne dit que le terrain, même si vous ne voulez pas cochonner tout avec des pesticides et des engrais chimiques, ne soit pas pollué au départ par un tas de saletés ! Donc, déjà, c’est de la foutaise, et du mensonge, un de plus.
    Les bêtes blo ? Soit. Même explication qu’au-dessus. Les pâturages sont souvent sur des terres anciennement traitées et polluées, donc, les bêtes le sont aussi. Et puis à force de manger du poison, on finira mithridatisés, et on survivra au pire… Car on sera tellement empoisonnés, que les pires pollutions, en fin de compte, ça sera nous ! Ca a déjà commencé. Quant à payer plus cher de la nourriture pour le travail qu’elle représente, oui, mais alors, les intermédiaires qui font des marges bénéficiaires honteuses, à la lanterne ! Qu’on nous refasse les marchés d’autrefois, car à Paris, on n’a que des maraîchers, pas de vrais paysans qui viennent et un marché à Paris, sauf celui d’Aligre, ça coûte la peau des fesses, et les produits ne sont pas franchement sensationnels non plus ! Quant au marché d’Aligre, s’il n’est pas cher, les produits vendus ne se conservent pas longtemps, pourrissent sitôt achetés ou peu s’en faut… Que faire ?
    Et puis, je veux bien payer plus cher si les loyers et les charges baissent ! ici, nous n’avons pas de jardins, et nous sommes tributaires des marchés et de la grande distribution, hélas !
    Tout le monde n’a pas la possibilité de se faire livrer des paniers paysans chez soi, ni d’aller les chercher à la ferme !
    De toute façon, pour que les choses aillent mieux, réduisons la fourchette salariale, en donnant plus aux smicards et en piquant un peu de stock-options aux autres d’en haut, qui se croient tout-puissants !
    Amicalement, Tinky 🙂

  29. @ tinky, que non que non ! je bosse avec une maraichère ancienne hydrologue . Elle a fait l’experience de planter du bio pour assainir les nappes phréatiques, et ça marche ! il y a même eu des articles sur le sujet0 .
    alors, le slogan « la terre est foutue donc profitons avant la fin » NON ! trop facile . Réinventons, retroussons nos manches et FI DE LA MAUVAISE FOI . Il ya des gens qui travaillent , qui gagnent des misères pour réparer les conneries du grand nombre, et des armées de bénévoles .
    Réapprenez la solidarité , vous réapprendrez à sourire !

  30. Tout le monde a les moyens d’aller chercher son panier bio . dans mon coin, ça n’existait pas, bah je l’ai inventé . Et je n’ai pas plus de sous ou de temps .
    @ david rozane,ne te rejouis pas trop vite quand même, « ma communauté » c’est pas celle de Pierre Rahbi . J’habite en zone semi industrielle, semi cultures céralières, cassée par les falaises en bord de seine protégées par natura 2000 ainsi que quelques forêts . dès ce Weeckend, l’abruti chasseur du Dimanche va venir avec son comité d’entreprise tirer le faisan aprivoisé . l’été, il vient avec son scooter des mer se ridiculiser sur la Seine . la pluspart des agriculteurs sont en intensifs . mais de beaux projets se sont constitués, un site ecocert à Villarceaux magnifique, des petits maraichers qui creusent leurs oasis, des citadins décroissants qui travaillent sur des projets d’écoquartiers, vraiment chouette . Voilà, c’est donc mitigé, le bobobaba est prévenu et bienvenu !

  31. @ stéphanie que oui, que oui que oui ! ah ! les mains dans la pate ! les mains à la terre ! la terre riche et noire, pleine de promesses ! la camomille sauvage et le véronique, tendre sauge ! la famille perdrix qui passe et la gamme melodique descendante lulu , lulu ! et l’odeur du levain , de l’ail frais qui dore sur le pain sous la tomate concassée, et la petite cabane en bois et la vieille corde qui pend à l’arbre !

  32. benedicte, j’adore ton enthousiasme et ton allant si entrainant ça réconforte! et je me dis que tout n’est pas irrémédiablement perdu bien souvent en te lisant.
    Seulement voilà dans la région qui nous préoccupe c’est une illusion que de croire que l’on pourra restaurer une polyculture comparable à celle du Diois puisque Damien en parlait ou à celle du Quercy. Il s’agit d’autre chose (?)
    Juste un témoignage : j’ai marché, dimanche dernier dans la zone Génicourt, Livilliers, Grisy les Plâtres j’ai été atterrée. Partout le maïs remplace cette bonne vieille monoculture de betteraves. En bordure de parcelle plus aucune plante « sauvage »(pardon David)plus de papillons, plus de bourdons, plus d’abeilles, seulement de rarissimes libellules…
    Les terres à blé fraîchement labourées essayent péniblement de digérer en bordure de route les bouteilles, canettes, bidons, morceaux de pneus qui sont labourés avec la terre. Les chemins sont remblayés avec des déchets de démolitions pas très engageants fibrociment et vieilleries du genre. Les seuls petits bois qui restent servent de décharge, du moins en périphérie car impossible d’y pénétrer. C’est interdit, c’est piégé (ravageurs, nuisibles), chasse réservée, cueillette prohibée.
    Quant’aux vergers, sur les coteaux de la vallée de Montmorency ils ont laissé place aux pavillons, aux lotissements à la « r urbanité ».
    Et je suppose que l’on peut faire le même constat dans l’est et dans le sud de l’île de France.
    Cet état de fait on ne peut pas l’ignorer si l’on veut faire un travail de restauration efficace et prétendre nourrir tous les franciliens et les parisiens.
    D’accord avec l’analyse de paule M.
    Refuser absolument la « pilule du bonheur » on n’est pas des malades que diable!
    Tout ceci serait intéressant à développer… affaire à suivre si celà vous dit.

  33. @ marthe, bien-sûr qu’il fautdévelopper . Ici aussi, les c=gens se servent de la nature comme d’une poubelle : batteries rouillées sous les allées de noyers, vieux pneus dans les saules …c’est pathétique . Il faut vraiment INSTRUIRE .j’ai trouvé l’analyse de paule très pertinente . Concernant les maladies, ma petite dernière est pily-allergique , galère . et bien pour l’instant, j’ai le choix entre : l’opérer des végétations ou de l’anti-hystaminique pendant au moins six mois . J’ai remarqué qu’en optant pour la solution indiquée par hacène, elle tousse moins et ne se gratte plus : plus de gluten . J’ai stoppé aussi le lait de vache, mais en fait, elle n’est pas allergique .

  34. gluten= voir le film « les blés d’or » d’honorine périno et d’eric boutarin avec lequel j’ai bossé sur mon film.
    même scandale que la vache folle. voir les propos de claude et lydia bourguignon aussi.j’ai appris par claude, lors d’une conférence sur le brf, que les vignobles de champagne accueillaient toutes les poubelles de paris: piquouses, couches, médocs, entre les rangs de vignes comme engrais: bientôt les fêtes de la surconsommation en fin d’année: « champagne pour tout le monde!!!! »

    a tinky: tu peux aussi te prendre en charge et faire ta bouffe. pour ça faut se barrer.Trouves-tu normal de dépendre à ce point des autres?
    les propos des bouquins et les conférences de pierre gevaert sont assez clairs: l’avenir sera rural ou ne sera pas; l’exode urbain est-il pour demain?

    Aussi je rejoins bénédicte car une grande société d’eau française – je ne me souviens plus si c’était dans le cantal je crois- a failli perdre l’apellation « eau minérale naturelle » déclassée en « eau de source » car trop de nitrates, évidemment, ça fait drôle de perdre des milliards. donc le réseau hydrolique étant très vaste, cette société a demandé à l’ensemble des agriculteurs du territoire de passer en bio via une subvention et un contrat, vaches à l’herbe, plus de saloperies. Au bout de 2 ans: plus de pollution.

    les prix du bio seront accessibles à tous quand la volonté politique et agricole sera du côté de la santé des êtres humains et de la terre et non pas de l’économie à tout prix.

    le bio n’est pas un mythe. c’est une réalité et une nécessité urgente à développer. Le bio n’est autre que l’agriculture d’avant la chimie de merde.
    à ce propos:

    Mise en ligne sur http://www.latelevisionpaysanne.fr

    Des paysans font une visite musclée au siège de la société phytosanitaire Philagro.

    Un film d’1 heure 20 mn

    Une chimie de merde

    Mémoire de l’affaire.

    En avril 2007, 5 exploitants ont désherbés leurs cultures d’ail avec un produit appelé PILOT , le temps était frais, il n’y avait aucun vent.

    Une première observation négative a été observé au bout de 5 jours, ensuite l’ail a régréssé de semaines en semaines, pour aboutir à son dépérissement total.

    Un délégué de Philagro accompagné d’un technicien de Qualisol, se rend sur le terrain et ne peut que constater les dégats.

    Philagro conteste ensuite la propreté des appareils de désherbage, après prélèvement effectué , aucune trace de résidu antérieur n’est trouvé.

    Le cahier des charges, factures à l’appuis atteste qu’aucune surdose n’a été opéré. Il est à constater aussi que Philagro contestait le choix du laboratoire le plus proche Toulouse Auzeville, et a tenté d’en imposer un autre.

    On peut se poser la question pourquoi??.
    Philagro , malgré l’évidence n’admet pas l’effet mortel de PILOT.

    Devant cette situation, un expert est nommé par le tribunal de Montauban, après plusieurs réunions et moultes tergiversations , il est ordonné un essai sur le site du CEFEL à Capou Montauban.

    L’essai réalisé à Capou (CEFEL) n’a aucune valeur, il n’est pas possible de réconstituer grandeur nature, les mêmes conditions climatiques que l’année précédente, de plus, c’est une zone différente, la terre n’ayant rien avoir avec le terroir lomagnol.

    Quels arguments peut-on opposer au fait que 5 agriculteurs dont 3 ne se connaissaient même pas, ont pu avoir, en même temps, le même sinistre dans les mêmes conditions avec en plus le même numéro de lot ?

    Quels arguments peut-on opposer au fait que un an après, dans la zone ail, un autre producteur ai perdu toute sa récolte dans les mêmes conditions avec le même produit PILOT ?

    L’année dernière, l’association S.O.S du 82 qui suit cette affaire, a adressée un courrier à Philagro mettant en évidence, le drame, l’état de détresse des exploitants concernés au vu du désastre économique, plus de 100 000 euros pour certains.

    Aucune réponse à ce courrier de la part de Philagro, cela témoigne, si besoin était, du mépris avec lequel Philagro traite les paysans.

    Leur survie, sur leurs exploitations ou leur mort , n’étant pas le soucis de Philagro.

    Max Andreilli, paysan du Tarn et Garonne

  35. On a acheté au marché, à Hanoi, des carottes et des tomates. Les gens du quartier surveillent nos achats, ils se sont aperçus de notre… incompétence. Et ils rigolent.

    Les carottes, énormes et toutes pareilles, venaient de Chine. Les tomates, taille modeste, mais peau (très) épaisse et d’une régularité à vexer les boules de billard, de Chine aussi.

    Ils nous ont gentiment fait comprendre que les carottes et tomates vietnamiennes sont moins jolies mais meilleures au goût.

    J’imagine que les légumes chinois, c’est pareil. Mais il s’agit ici de légumes …destinés à l’EXPORTATION.

    Il paraît que les paysans vietnamiens, pardon, les exportateurs vietnamiens, s’interrogent sur les qualités que devrait posséder un chou pour qu’il puisse se vendre sur le marché… à Genève.

    La productivité des paysans ne cesse d’augmenter, tandis que leur vie devient de plus en plus dure… à mesure qu’ils en perdent le contrôle.

  36. sur la dépression: ces chiffres sont impressionnants mais je suis entierement d’accord avec maiche paule: gare a leur utilisation.les etudes sont souvent basés sur la classification DSM ,veritable bible en psychiatrie, américaine et apparemment assez sensible aux pressions pharmarceutiques.
    comment ca ?il resterait des gens a qui le monde tel qu’il est actuellement ne donnerait pas la joie et le bonheur perpétuel?des gens qui peut etre ne serait pas satisfaits des conditions de vie offertes par une société de consommation hystérique et un capitalisme qui les écrase?
    une petite prescription et a vous le monde merveilleux de mickey.
    et désolée pour les idées recues mais la dépression fait des ravages dans nos campagnes:la solitude la penibilité du travail et le stress genéré par le fait d’avoir le couteau sous la gorge au niveau financier.
    quant au « pouvoirdacha » c’est l’autre pilule du bonheur.faut voir ce que les gens sont capables d’endurer pour en avoir un peu plus: renoncer aux droits acquis,demander à cor et à cris qu’on les laisse travailler plus pour gagner plus, tant pis si on voit plus les gosses ils auront une playstation a noel.
    autre sujet vous avez vu le prix des voitures en ce moment? c’est du délire ainsi que le matraquage publicitaire.je me demande combien ont couté ces campagnes de pub? surement plusieurs mois de salaires des licenciés de nos cheres grandes marques francaises.
    an aout les francais ont consommé 17% de moins de carburant que l’année précedente. ca me semble énorme alors vive l’essence chere. ca prouve vraiment que taper au porte feuille est drolement efficace pour influer sur le comportement des gens . maintenant que tout baisse les gens vont de nouveau rouler….

  37. Pour corroborer Fabrice, il me semble (je n’ai rien vérifié) avoir entendu la saison dernière chez D. Cheissoux un invité citant une étude comparant deux villages français. Un, avant guerre, économie de subsistance, dureté de la vie, mais solidarité. L’autre, il y a « peu » (moins de 40 ans), abondance de tout, mais dépressions et malaises psychiques à tout les étages. Avant de dire que c’était le même village.

  38. « C’est assez vache, mais je dois vous avouer que je n’ai pas fait d’EDM cette année 2008. Ni les années précédentes. Et ce n’est pas le cas de tout le monde, il s’en faut.On mange moins, on sourit peu à ses enfants, on perd de l’intérêt pour les puissantes et enivrantes choses de l’amour. Non, ce c’est pas gai.

    les EDM, ces épisodes dépressifs majeurs qui détruisent en silence les vies. »
    Ce n’est pas vache , c’est juste dégueu. de parler ainsi.
    Les «  »choses » de l’amour mais que savez-vous d’elles ?j’ai croisé à plusieurs reprises un certain nombre de victimes d’EDM qui pourtant mangent bio et n’ont pas d’écran plasma et malgré cela
    vous désignerez comme leur fossoyeur…j’en connais même une qui vous surnomme avec humour « le Fouquier-Tinville » des ménagères de moins de 50 ans.
    Vous vous complaisez dans la rhétorique monsieur Nicolino

  39. Je passe le commentaire ci-dessous, car je n’aime pas beaucoup la censure, mais sincèrement, je n’y ai rien compris. Chère Marie-Antoinette, ne vous sentez pas obligée de répondre.

    Fabrice Nicolino

  40. Bien que convaincu des biens faits et des vertues de la nourriture de qualité (bio labelisée ou pas d’ailleurs!) sur le psychique et le physique, je fais quand même vachement gaffe en tenant ce genre de discours qui pourrait paraître un peu réducteur et à perception « unilatéral ». Il se trouve que je milite aussi un peu en politique (je vous passe la tendance ce n’est pas le plus important) et que, quand je rencontre des ouvriers de chez Kleber en plein divorce, en train de vendre la barraque qu’ils ont mis 20 ans à faire de leur propre mains pour se retrouver à la rue aprés avoir alimenter les poches d’actionnaires infâmes, ou ces sans papiers qu’on charge dans des avions comme de la marchandise, et bien quand je les rencontres ces gens la (qui font donc pour certains l’objet d’EDM et je le comprend) j’ai un peu de mal à leur demander de relativiser, de manger bio, de construire un habitat écologique et d’aller en AMAP… Parce que leur préoccupation elle est de survir, la, tout de suite, maintenant, et qu’ils ne voient aucune issue, pour tout un tas de raisons orchestrées de longues dates par qui on sait (…). Tout ça pour dire que l’avenir que nous cherchons à construire doit aussi intégrer le point de vue de l’autre, sa vie, ses ressentis, ses difficultés et ce « qu’on a fait de lui »…. Car nous ne sommes (à différents gradients) que le fruit de la société de consommation et des trentes glorieuses, et c’encore plus vrai pour les trentenaires au milieu desquels je vie. Et pour ça, et je le redis, quand bien même je suis un convaincu profond de tout ce qui se dit ici, je crois qu’il faut aussi garder en tête « l’humain », celui et celle à qui on parle, sa vie et ses difficultés, avant d’apporter des « recettes » toutes faites et des certitudes qui pourraient faire mal à ces gens. Si l’on veut réunir et rassembler tout le monde (et je crois que c’est fondamental), je crois qu’il faut savoir d’abord écouter tout le monde et prendre acte des limites pures et simples qu’impose le système capitaliste honteux dans lequel nous vivons, et qui est, selon moi, une des clés du / des problémes sociaux, alimentaires, environnementaux, etc… Et si l’on arrive à expliquer tout cela d’abord avant d’imposer la tomate bio partout (je ne dis pas que tu proposes cela Fabrice mais certains pourraient le prendre de cette manière considérant certains commentaires), je pense qu’on rassemblera beaucoup plus, et sur des bases saines. Je ne crois pas que si demain (soyons fous, imaginons!) notre altesse sérénissime française dans sa foulée grenelisante obligeait à consommer bio tout le pays (aprés s’être intelligement assuré que ses petits copains et copines puissent en tirer le maximum de profits car c’est une hypothèse tout aussi envisageable)la prise de conscience serait profonde et alimenterait un projet collectif de vie harmonieuse. Cela ne serait qu’une obligation de plus, certes bénéfique à la santé, aux nappes fréatiques et au Faucon pélerin, mais seriez vous satisfaits d’une telle mesure ? Au plaisir de vous lire.

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