De Rugy à Borne et de Charybde en Scylla

Amis, je vous ai lâchés depuis un moment. Planète sans visa, où se trouvent environ 1500 articles exclusifs et gratuits, publiés depuis la fin de l’été 2007, ne parle plus guère. C’est que je suis occupé, très occupé à défendre, étendre et transmuter le divin mouvement des Coquelicots (nousvoulonsdescoquelicots.org).

Néanmoins, je lis comme vous la presse. De Rugy nous a quittés. Inutile de verser des larmes de crocodile sur un homme pareil, que j’ai tant critiqué et conspué ici même (huit articles à partir de http://fabrice-nicolino.com/?p=4658). Mon Dieu, il est peu d’exemples dans l’histoire humaine de causes à ce point supérieures représentées – officiellement – par des personnes aussi médiocres. Je n’annonce pas même qu’il coulera corps et bien, car comment savoir, avec des gens pareils ?

De Rugy n’avait aucun rapport discernable avec la crise écologique et ses très éventuelles solutions. Sa successeure Elisabeth Borne pose un cas général qui pourrait me faire rire, mais qui finalement m’attriste davantage. J’ai écrit maintes fois ici sur les grands corps techniques de l’Etat. Cette aristocratie d’ingénieurs coopte tous les postes décisifs, jusqu’en région, dans les vastes domaines de l’industrie, dont le nucléaire, le BTP, les campagnes. Tapez si vous le souhaitez dans le moteur de recherche en haut et à droite les expressions : Ingénieur du génie rural et des eaux et forêts, ou Ingénieur des Ponts et Chaussées, ou Ingénieur des Mines, et vous verrez apparaître un tableau. Celui de la destruction de la France, pendant de la destruction du monde.

Peu de phénomènes comptent plus que celui-là, mais la critique sociale, y compris bien sûr chez les écologistes officiels – Europe Ecologie -, est si évanescente que nul n’en parle. On ne sait rien, on n’avance rien, on est sourd, aveugle et muet. Madame Borne, nouvelle ministre de l’Ecologie, est ingénieure générale des Ponts et Chaussées et à ce titre, elle est comptable du désastre des routes, autoroutes et rocades, en partie de l’envol stoppé in extremis des gaz de schiste, et de tant d’autres. L’esprit de ce corps est définitivement dans ce cadre-là. En 1991, j’ai rencontré l’un d’un chers collègues de madame Borne, et si vous voulez en savoir plus, je vous recommande cette lecture : http://fabrice-nicolino.com/?p=1121). Bourdillon vaut Borne, et Borne vaut Bourdillon.

Mais je souhaite y ajouter cette autre anecdote : il y a près de trente ans, je conversais avec un ingénieur du Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM), et celui-ci m’a soudain lâché quelque chose comme : « Etes-vous déjà allé en Angleterre ? ». Oui, j’y étais allé, et après ? Eh bien, il voulait savoir si j’y avais vu des châteaux d’eau, et bien sûr, je n’en savais rien. Peut-être, ou pas. Il insistait et finit par dire : « Non, vous n’en avez pas vu, car il n’y en a pas ». Poli comme je sais être, mais pas follement intéressé, je lui demandai pourquoi. Et il répondit qu’il y avait sur cette île un autre système, enterré, qui n’utilisait pas de béton armé, comme les grandes tours des châteaux d’eau, omniprésents dans le paysage rural français.

Pour quelle raison avait-on hérité ces horreurs verticales ? Parce que. Parce que les ingénieurs des Ponts et Chaussées, qui ont la haute main sur quantité de travaux publics, disposaient de deux sortes de revenus. D’abord leur salaire d’Etat. Ensuite ce qu’on nommait les rémunérations accessoires qui permettaient, par un système de péréquation, d’augmenter massivement la solde. Les ingénieurs des Ponts et Chaussées touchaient sur le volume de travaux publics qu’ils parvenaient à faire décider notamment auprès des élus.

Mon ingénieur du BRGM, devant ma stupeur, s’empressa d’ajouter : « Mais c’est fini. La France est suréquipée en châteaux d’eau. Pour cette raison, vous allez voir déferler en France des centaines et des milliers de ronds-points inutiles et coûteux ». Et il avait raison. Le déferlement a bien eu lieu. Combien de milliards concédés aux ingénieurs et au BTP ? Amis lecteurs, songez avec moi à madame Elisabeth Borne, nouvelle ministre de l’Ecologie, ingénieure générale des Ponts et Chaussées, et préparez vos mouchoirs ou vos tenues de combat. Ou les deux.

20 réflexions sur « De Rugy à Borne et de Charybde en Scylla »

  1. Brrr… Ma profession (architecte, ingénieur) en prend un coup, là… C’est tellement bien écrit, tellement bien ajusté, pas facile de répondre. Car ce n’est pas seulement une question d’argent, de survie économique individuelle, ou même collective (la « croissance », ou comment maintenir en vie l’excitation qui motive l’achat) mais c’est aussi l’envie de construire quelque chose de « grand » qui est en cause. Faut-il viser la « frugalité », l’économie, le moins, le plus petit, ou ne pourrait-on pas, au contraire, viser le « mieux », le plus ambitieux, le « mieux ajusté ».

    La dépense, voilà ce que j’aime… Je hais l’économie, le « garder un peu pour plus tard », qui sous-tend la définition, au fond perverse, du « développement durable »: « répondre aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs », définition tellement molle dans sa tenue moralisatrice et bienveillante, qu’elle peu tout justifier: Garder un peu de pétrole pour les enfants, garder un peu d’uranium pour les petits-enfants, ne pas se goinfrer, ne pas tout dépenser… Préserver leur droit à passer des heures dans les embouteillages, à bouffer du plastique, à s’empoisonner, à nous imiter!

    Le but, c’est l’inversion de la méthode par laquelle on construit, par laquelle on conçoit. Inversion initiée par Hassan Fathy, qui portait un livre comme « Habitats » (traduit de « Shelter » par Lloyd Kahn), et qui motive le mouvement « vernaculaire » aujourd’hui (Pierre Frey, Hunnarshala, etc.).

    Pas d’économie de bouts de ficelles, dans cela, mais une ambition extraordinaire, nouvelle. Inouïe.

    1. Une vision très anthropocentrée des choses. Que faites-vous du reste du vivant, tout aussi légitime que l’homme à occuper cette planète et dont inlassablement et a priori indéfiniment on réduit l’espace de vie ? et pourquoi opposer « la frugalité, l’économie, le moins, le plus petit » au « mieux, plus ambitieux, mieux ajusté » ? Et si le progrès, le mieux, le plus ajusté c’était justement la frugalité, le moins, la sobriété ( un petit regard du côté de M Rabbhi) ? « L’envie de laisser quelque chose de grand » voilà ce qui nous conduit à voir pousser des tours de 1km de haut ! La démesure au service de l’ego. Ne laisser que l’empreinte de ses pas voilà une belle philosophie de vie et de respect de la vie.

      1. La frugalité est belle lorsqu’elle est spirituelle. Chez Gandhi, Hassan Fathy, Pierre Rabhi, et chez les Bouddhistes et les Jain. Mais (en plus de n’être pas toujours cohérents, comme ces Jain aisés qui prennent l’avion), tous ces gens sont des faux modestes! Gandhi était un homme passionné mû par une ambition et un culot extraordinaires. La modestie aussi est belle lorsqu’elle est spirituelle, lorsqu’elle est une forme de la dévotion, comme chez Simone Veil, lorsqu’elle est amoureuse et intelligente comme chez Novalis, ou pleine d’humour comme chez Kabir. Ou comme chez Hypatia, dernière rédactrice des éléments de « U-Clides » (qui signifie « clé de la géométrie » en Arabe, et n’a jamais été le nom d’une personne imaginaire appelée « Euclide ») et qui se prenait pour… une bibliothécaire.

        Eux aussi, des faux modestes!

        Le danger arrive lorsqu’on utilise des mots comme « anthropocentrisme », symptôme du politiquement correct et du puritanisme.

        Certains de mes amis écologistes en Inde s’indignent d’une publicité pour la climatisation qui met en scène un acteur célèbre qui reçoit ses amis avec du thé au lait, bien épicé et brûlant, à qui on fait remarquer qu’en plein été, des boissons fraîches seraient plus appropriées, et qui répond en riant, « Ne vous en faites pas, avec la clim trucmachin, on peut boire du thé même au cœur de l’été »! Les mêmes amis écologistes militent pour une norme de température dans les bâtiments, qui limite l’usage de la clim. Mais cet état d’esprit, qui tente de rendre la clim légitime par le moyen d’un critère reposant sur la notion de ce qui est « approprié », « frugal », « modeste », etc. est bien plus dangereux que cette pub rigolote, au fond inoffensive par son humour auto-dérisoire. La clim poudre-aux-yeux, celle « qui en jette », est bien moins dangereuse que la clim « légitime », « normale », sûre de son bon droit, qui de fil en aiguille, par un glissement sémantique imperceptible mais si banal, finit par devenir obligatoire, par élimination du savoir-faire « sans la clim ». Car la clim qui fanfaronne, au fond, sait qu’elle n’est qu’un vice, qu’un moment de folie, comme se saouler de temps en temps, et elle n’essaye même pas de se faire passer pour vertueuse, contrairement à cette horreur, qui glace le sang, de clim « raisonnable », « appropriée », et bien sur, « verte » de tous les cotés… Et qui cache ses contradictions conceptuelles, sa confusion scientifique, sous un langage moralisateur pour nous endormir. Car le confort n’est pas une norme, c’est impossible, car ce qui est agréable ce n’est jamais la « température neutre », mais le changement de température, la différence. C’est la découverte des 40 dernières années (cf. Nicol et Humphreys). La clim doit être déraisonnable, luxueuse, ou ne pas être. La clim raisonnable, voila la mort froide qui nous guette.

        Comment fait-on la différence entre la frugalité spirituelle et la frugalité puritaine? Par la place de l’être humain.

        J’avais des amies, des nonnes dans un monastère, des personnes très bien, très très bien, elles cultivaient des légumes bio pour les vendre, mais achetaient des légumes non bio pour elles-mêmes. Elles auraient préféré manger bio aussi, mais pour une raison ou pour une autre, n’avaient pas les moyens de cette cohérence. C’était triste. Il y a souvent cette méfiance pour le bio chez les Chrétiens qui trouvent que ce n’est pas « humble » de manger bio. Cette croyance, qui n’a rien de « chrétien », dans n’importe quel sens, montre la force du système puritano-capitaliste contre lequel il nous faut lutter.

        Ce n’est pas l’abattage rituel des animaux qui me fait peur, car l’abattage rituel sait très bien que tuer un animal n’est pas un acte anodin, et qu’il n’est au fond qu’une forme apprivoisée du meurtre. L’abattage (et l’élevage) industriel est le danger, car il nie d’être un meurtre en se justifiant par des normes nutritionnelles et des normes d’hygiène officielles, qui sont tout sauf nutritives et tout sauf hygiéniques, qui font suspecter les végétariens d’être « liés à des sectes », et dont la logique est de nous transformer tous en instruments involontaires de justification du meurtre industriel.

        Ce ne sont pas les gens qui aiment la viande, l’alcool et les belles voitures qui me font peur. Chacun ses vices. C’est ce mythe qu’en étant modeste et raisonnable, il y aura de la viande, de l’alcool et des belles bagnoles « pour tous ». C’est transformer un rêve en cauchemar, comme Reiser l’a dessiné (les vacances à la mer, les sports d’hiver, la bagnole, l’avion, le shopping, etc.) C’est nous enfermer en masse dans les médiocres vices de l’élite, dirait Simone Veil (Ou Friedrich Schiller, qui remarquait, déjà en 1793, que « les jeux des classes raffinées sont beaucoup plus banals, et moins originaux, que ceux des classes populaires, et c’est là un phénomène facile à expliquer ».

        L’être le plus beau est l’être humain. Plus beau qu’un tigre, plus beau qu’une montagne, plus beau qu’une tempête, qu’un arbre, qu’une fleur même. Comme une fleur marchant sur deux jambes, comme un vent libre et à l’odeur enivrante, comme une fidélité à la sagesse de l’univers, comme le courage de devenir le futur. Les Grecs appelaient « storge » l’amour du travail bien fait, de faire les choses correctement. Ce qui a fait de Masanobu Fukuoka, de scientifique pro-agriculture chimique, découvrir l’agro-écologie au Japon, ce qui a fait de Bhaskar Save, premier importateur de pesticides au Maharastra, devenir le premier fermier bio, mais aussi ce qui a fait Aristides de Souza Mendes prendre au sérieux son rôle de consul en 1940, et pas seulement comme un rôle de façade, et Hassan Fathy prendre au sérieux son travail d’architecte, et ne pas se contenter d’un rôle de théâtre. Ces gens ne sont pas des rebelles! C’est le monde qui se perd, et ce sont eux qui se tiennent debout. Ils nous guident. Ils sont beaux comme des fleurs, heureuses de faire les choses correctement, sans demander rien à personne, sans demander comment ni pourquoi, sans demander, bêtement, si le but est encore loin (car si le but est loin c’est mieux, il y a plus de temps pour le bonheur d’agir), heureux d’agir, comme des fleurs.

        Mais il faut avoir vu la fleur marchant sur deux jambes, senti le vent, éprouvé le plaisir de cette fidélité, devenir ce courage.

        Je ne sais pas ce que « anthropocentrisme » veut dire. Les animaux, les plantes, les montagnes, les mers, demandent de nous que nous ayons le courage d’être pleinement humains. Nous seront alors des citoyens dignes de ce monde.

        Est-ce que ce n’est pas une grande joie pour un atome, de faire partie, même pour un court moment de son immense et morne existence, d’un corps humain? Une fête, pour les bactéries qui travaillent sans relâche dans nos intestins, d’être hébergées, même temporairement, par un humain? Je n’en sais rien, mais pourquoi serait-ce plus illusoire d’imaginer cela, que de voir l’humain comme un parasite dans ce monde, un hôte qui n’a pas été invité, qui n’est pas bienvenu? Juste inverser l’histoire, pour mettre en relief son incohérence…

        Un exemple concret et banal pour finir:
        Regardez les ecosan, les toilettes écologiques: Elles « n’économisent » pas d’eau, elles ne « réduisent » pas la pollution. Elles ne polluent pas. Point. Plus la peine « d’économiser » l’eau. L’eau doit couler. C’est sa nature. Si on ne la pollue pas, pourquoi donc « l’économiser »? Pour quoi faire, dans quel but? Ca n’a aucun sens, ni du point de vue moral, ni du point de vue scientifique. Le concept est incohérent, car il suppose que l’on « possède » l’eau, erreur fondamentale. Respecter l’eau, ne pas la polluer, voila un concept opératoire, et scientifiquement plus cohérent. Pas « économiser ».

  2. Bonjour Fabrice,

    Ce n’est pas à propos de votre article sur de Rugy et la personne qui lui succède que je souhaite prendre langue avec vous. Mais à propos de votre livre ancien déjà (presque 10 ans) mais certainement bien actuel, avec une situation qui n’a pu que s’aggraver en France. Je comprends d’autant mieux votre critique d’Elisabeth Borne que j’ai lu « Qui a tué l’écologie ». Engagé en tant que président d’une association (l’Ovide), dans un combat contre une grosse usine de méthanisation dans un territoire réservé par contrat à Villages Nature (Seine et Marne), je souhaiterais prendre conseil. Je crois modestement avoir « gagné » le droit de vous contacter, car tombé dans l’écologie dès l’âge de 12 ans, je ne me suis pas contenté d’éteindre la lumière derrière moi, mais mené un combat stérile pour la préservation de nos terres agricoles locales depuis plus de trente ans, en tant que membre de l’association (Ovide) et crétin municipal (comprendre : conseiller municipal). Combat contre les pots de fer Disney (de 1986 à 1988), puis Villages Nature (de 2007 à 2009), puis contre des rehaussements de terre à vaste échelle par un « agriculteur » délinquant de l’environnement, grand manipulateur devant l’Eternel, qui correspond si bien à ceux par lesquels vous concluez (p.277) : instruments de malheur.

    Cordialement (et en possible communion de conviction).

    Alain Frangi

  3. Bonjour,
    C’est une accusation grave que vous lancez là. Avez-vous d’autres sources que votre connaissance du BRGM, des preuves ?

    1. Bonjour,

      Essayez de dire qui vous êtes, et je tâcherais de vous répondre, car je n’aime guère parler à des spectres. Pour les autres lecteurs, je précise que je ne décris rien qu’un processus légal, sinon légitime.

      Fabrice Nicolino

      1. Je suis une internaute lambda. J’aime avoir des preuves ou des sources quand une accusation de ce type est lancée. J’exerce mon esprit critique. Je n’insulte pas et je ne commente jamais sur le web avec mon patronyme. Je suppose que vous avez croisé les sources et que vous ne vous êtes pas contenté d’un off du BRGM.
        Cordialement

        1. Tilleul,

          Non, ça ne me va pas. Quand on met en question quelqu’un – et c’est votre droit élémentaire -, on ne s’abrite pas derrière l’anonymat. C’est l’une des raisons qui me poussent à refuser Facebook ou Twitter. A vous de voir.

          Fabrice Nicolino

          1. C’est tout choisi. Je cesse de fréquenter ce blog qui lance des accusations graves et refuse de se justifier sous des prétextes fallacieux.
            Quand on dit que tous les ronds-points du pays sont dus à un système de rémunération accessoire des ingénieurs d’Etat, on le prouve.

  4. Bonjour Fabrice,

    Ravie de te relire, il y a des personnes qui écrivent comme d’autres jouent de belles musiques, même si le thème est la symphonie du désastre!

    Pour illustrer le propos, les exemples ne manquent pas! Ici, not’ belle ville de Guérande:
    Un nouveau bon gros rond-point en construction…qui semble bien ne rien desservir (si si je vous jure!) le 5ème sur une portion de route de 2,7km…soit un rond-point tous les 500 mètres.
    Et quel est le prix d’un rond-point déjà?

  5. Etendre et transmuter le divin mouvement des coquelicots ….

    Attention on ne parle que de cela dans les chaumières, la demande de stylos est saturé, les médias se sont emparé de la pétition de masse en transmutation, les pollueurs et les gouvernements tremblent !

    La pétition est devenue divine, d’ailleurs je ne sais pas pour vous mais moi je vois de plus en plus de coquelicots dans les champs, la preuve qu’il y a un bon dieu.

    De toutes façons croire qu’on va convaincre les gouvernements ou les capitalistes à cesser de produire des pesticides avec une pétition aussi divine soit elle, autant croire en Dieu !

    1. Cher Vegaby,

      Ainsi que tu sais, nous ne sommes pas d’accord depuis des lustres. En la circonstance, tu parles de ce que tu ne connais pas. Cela arrive à tout le monde, moi compris. Il ne s’agit nullement d’une pétition, mais d’un Appel à l’action, qui mobilise des dizaines de milliers de personnes engagées dans une aventure collective, et qui se retrouvent chaque mois devant les mairies pour des centaines de rassemblements. Et ce n’est qu’un début, puisque l’on continue. Je te le dis sans animosité : fais-en autant. Bien à toi,

      Fabrice Nicolino

  6. Salut fabrice
    Je vais essayer d’en faire autant, tu as raison … et je te félicite de l’initiative et évidemment je suis signataire et j’aimerais tant que les gens se mobilisent contre les maudits pesticides et tellement d’autres choses !

    1. Bonsoir….Mais venez faire la fête….c est tous les mois et même plus…..vous savez en fait la mobilisation citoyenne est là inventive, créative, lumineuse et oui sans doute divine. Elle se mobilise pour les coquelicots, contre ces criminels que sont Bayer Monsanto Basf et ciels ..mais aussi pour le climat. Et puis par endroit c est peut-être plus dynamique qu’à d autres mais l’essentiel c’est de continuer à se battre pour le Vivant et pas pour les idées mortifères des lobbies et députés en tout genre. Triste jour pour l assemblee et ses 266 stupides …oups députés. Nous serons partout le 2 août et j’ espère partout le 20 septembre….

  7. Bonjour.
    À propos des ronds-points inutiles et coûteux, si on fait le calcul, l’État récupère quand même, au fil du temps, sur les kilomètres supplémentaires perpétrés par les milliers d’automobilistes qui n’ont que le choix de les emprunter.
    Et comme d’habitude, le consommateur lambda subit les frais des infrastructures imposées et hyper polluantes.

  8. Lu dans « The Economist »:

    « L’interdiction des sacs en plastique est particulièrement répandue en Afrique, car ces pays manquent d’un lobby puissant de l’industrie du plastique ».

    https://www.economist.com/graphic-detail/2019/07/24/ever-more-countries-are-banning-plastic-bags

    Ah, si c’est « The Economist » qui le dit!

    Notons quand même que « The Economist » a la politesse de ne pas dire que ces pays sont « dénués de corruption ». C’aurait été inconvenant, presque grossier, car l’élément de comparaison aurait été implicite, évident même, vu la carte. D’abord, l’Afrique est corrompue, tout le monde le sait. Et puis, pour décrire l’Afrique, il faut utiliser le mot « manque », pour ne faire sursauter personne, en tout cas pas les lecteurs pressés. Et puis donner une explication « rationnelle ». Donc, l’Afrique manque de lobbies puissants de l’industrie du plastique, parce qu’il exportent très peu de plastique. Ah, les pauvres Africains, non seulement ils n’exportent pas de plastique, mais ils n’ont même pas de lobbies!

    Je ne sais pas si l’article mentionne « l’importation » dans la suite (payante)… Mais si quelqu’un « exporte », il faut bien que quelqu’un importe!

    Parce que c’est vrai, les Africains n’exportent pas beaucoup de plastique, en tout cas pas chez nous. On n’a jamais vu encore les Français renvoyer en Afrique un container étiqueté « matériaux recyclables », rempli de sacs en plastique usagés, de couches culottes usagées, et de déchets industriels divers…

    Au fait, quel est le pouvoir d’un lobby sans une administration habile, et servilement à l’écoute?

  9. « On trafique la Terre comme si elle était une chose. On n’a plus aucune conscience qu’elle est ce corps divin de l’Homme. Le traitement qu’on fait aux arbres, à toute la culture, est diabolique dans le sens que cela « sépare ».

    https://reporterre.net/L-ecologie-exterieure-est-inseparable-de-l-ecologie-interieure

    Il y a des gens, on ne les a jamais rencontré, on les entend pour la première fois, et on a envie de les embrasser !

  10. Cela me fait penser à ce passage du livre de Philippe Bihouix, « Le bonheur était pour demain » (pages 358-359), où il imagine un monde plus vertueux :

    « Les « décideurs » économiques réfléchiraient aux conséquences de leurs actes avec un peu plus d’empathie ‒ ce qui peut être déjà le cas dans les entreprises locales ou familiales de taille raisonnable. Les ingénieurs travailleraient dans le sens du bien commun, pas pour continuer à détruire la planète ; pas simple, vu la lourde étymologie du terme, l’ingénieur étant d’abord le constructeur d’*engins* (de guerre), avant de devenir le spécialiste des routes et des machines de la révolution industrielle. Les chercheurs arrêteraient de se réfugier derrière leur lénifiante « neutralité de la science » et ne furèteraient que prudemment dans certains domaines. Mais voilà que je me remets à rêver… »

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