Ravage à tous les étages (en attendant pire)

Je n’arrive pas à me souvenir. Ai-je déjà parlé ici du roman de Barjavel appelé Ravage ? Je vais faire comme si de rien n’était. Ravage est un grand livre écrit en 1943 (en poche chez Folio), au milieu de la nuit noire du fascisme. On y sent d’ailleurs quelques effluves qui ramènent à ce temps maudit.

Mais pour le reste, grand livre d’anticipation. Écologiste, aussi, pourrait-on ajouter. Barjavel y décrit la France – et Paris – en 2052. Cela pourrait être grotesque, mais non. Par quelque miracle de la création, Barjavel est parvenu à imaginer un avenir crédible. Certaines pistes évoquées par lui ont bel et bien été suivies par notre monde, et non des moindres.

Chez Barjavel, des TGV mettent Marseille à une heure de Paris. Dans la capitale, des immeubles aux façades en verre, hauts de cent étages, ne disposent plus de fenêtres, car l’air y est conditionné. Des centaines, des milliers d’engins aériens patientent sur les terrasses géantes. L’électricité est la reine de toutes les activités humaines. Les voitures en ont besoin pour rouler, l’alimentation industrielle et artificielle aussi.

Et brutalement, à cause d’un phénomène étrange, tout bascule. L’électricité disparaît. La civilisation suit de peu. On se bat dans les escaliers de secours, on se vole, on s’étripe. Il n’y a plus d’eau, bientôt plus de mouvement, l’incendie réduit à néant l’immense prétention humaine. Il y a une issue, certes, que je vous laisse découvrir si cela vous tente. Le jeune François, qui a perçu immédiatement qu’il n’y avait plus rien à faire avec ce monde-ci, entraîne à sa suite un petit groupe dans un périple à travers une France en flammes.

Et ? Et bien entendu, je songe en cette fin de dimanche à la tempête qui vient de secouer le sud-ouest de la France. Un (fort) coup de vent, et tout est disloqué. Plus d’électricité, parfois plus d’eau, souvent la fin du chauffage hétéronome. Car même le chauffage au gaz, j’en ai fait l’expérience personnelle, a besoin d’électricité pour démarrer. De la même manière, il y a une vingtaine de jours, une chute de neige avait changé des régions entières en lieux (presque) inhabitables.

C’est grotesque, oui. Et cela a été dit et répété des centaines de fois. À mesure de la sophistication croissante des systèmes, nous perdons en liberté, en autonomie, en solidité. Je ne vois pas que cela puisse changer de sitôt. Mais il est de plus en plus évident que cette petite frange consciente des problèmes doit commencer dès aujourd’hui à s’extraire. Nous devons concrètement apprendre à animer des lieux, des espaces, des activités qui ne dépendront plus que de nous.

Difficile ? Je ne prétendrai pas le contraire. Essentiel et probablement vital ? Je ne prétendrai pas le contraire.

PS : Je sais que ce n’est pas charitable un jour comme celui-ci, mais j’ajoute que je déteste la forêt landaise. Vous le savez sans doute, l’essentiel a été planté après 1857, en pins maritimes. Le Second Empire était aussi bête que notre régime actuel. Et les ingénieurs de ce temps, au nom du progrès, de l’hygiène, de l’assainissement général, ont détruit un territoire grandiose qu’on appelait les landes. Car il s’agissait de landes plus ou moins humides. Un pays sans habitants autres que les bergers et une infinité d’animaux, la plupart sauvages. C’était, ce fut le pays des molinies et des fougères, de la bruyère, des ajoncs, de la bourdaine, du mélampyre des prés, du phalangium à feuilles planes, de l’agrostis à soies.

On en a fait une merde de plus. Alors, mille excuses, mais ces arbres-là, tombés au champ d’infamie de l’industrie, ne me font pas pleurer. Au contraire. Ces millions de cadavres nourriront dans les années qui viennent un nombre incommensurable d’êtres vivants de toute sorte. Car personne n’ira tous les ramasser. Le marché, leur marché n’a que faire d’un tel afflux de bois de basse qualité. En revanche, imaginez tous les territoire nouveaux, nouveaux et impénétrables, que la tempête aura créés. Je ne serais pas étonné que le loup, retour d’Italie depuis 1992, plante sa tente dans les environs. On en reparlera peut-être.

44 réflexions sur « Ravage à tous les étages (en attendant pire) »

  1. Ce qui m’a d’abord plu dans ce roman est que l’auteur s’amuse avec des « lois de la nature » : il se permet d’envisager la modification des phénomènes physiques naturels qu’on tient pour évidents et immuables car, expérimentalement, on n’en a jamais observé un fonctionnement contraire.
    Je me rends compte aujourd’hui que cette liberté qu’il prend est aussi une façon insidieuse de remettre en cause toute société, et en l’occurence les sociétés occidentales basées sur la hiérarchie, l’industrie (la domination matérielle de la nature), le productivisme, l’efficacité; en bref, l’ordre. C’est savoureux, et effrayant à la fois.
    On peut ne pas acquiescer la fin car il est possible d’imaginer un compromis. Chacun jugera.

    Tu as raison, Fabrice, toute complexification implique une fragilité.

  2. J’ai lu « Ravages » il y a très longtemps au moment de l’adolescence et, à l’époque, ce livre avait produit sur moi un effet sans précédent. Aujourd’hui, en échos aux propos que vous tenez dans ce billet, je vous suggère une de mes lectures récentes susceptible de produire ce genre d’effet… Il s’agit d’un ouvrage intitulé « Éloge de la simplicité volontaire » de Hervé René Martin. Cela ne m’étonnerait pas que vous le connaissiez déjà car vous semblez au fait d’un grand nombre de choses…
    Mais pour ceux qui ne connaissent pas, voici en quelques mots un résumé de cet essai en forme de récit autobiographique : Un homme ayant d’abord connu les « joies » de la consommation effrénée et du gaspillage à tout crin, prend conscience de l’absurdité de cette société marchande, de la très grande relativité de la notion de progrès ainsi que de l’ampleur des destructions qu’impliquent le modèle de développement occidental. Il décide alors d’expérimenter une forme de simplicité volontaire et d’autosuffisance en s’installant dans la haute vallée de l’Aude où il construit une maison en paille et en terre sur ossature de bois. Parmi les questions que pose l’ouvrage il y a celle-ci : « Que m’est-il permis de faire sur un territoire donné où j’espère pouvoir vivre durablement ? ». Le livre, très documenté, traversé par une critique sans concession de notre mode de vie, cherche à répondre à cette question centrale par l’argumentation mais surtout par l’action… En même temps que la maison vont naitre un potager et des expériences de partage et de solidarité avec le voisinage. En ce sens il met en pratique l’invitation de Fabrice : « Nous devons concrètement apprendre à animer des lieux, des espaces, des activités qui ne dépendront plus que de nous ».

    Merci pour votre engagement.

  3. le 7 Février prochain, vélorution organise à Paris une manif à vélo toujours contre la bagnole, et plus spécifiquement cette fois contre le grand projet d’intérêt national du circuit de F1 dans les Yvelines . Vous ne saviez pas ? le sénat a voté vendredi dernier un amendement faisant de ce projet une priorité nationale dans le cadre de la loi sur la relance économique . petit arrangement entre amis en somme ! j’explique tout ici : http://www.etyc.org/amda_de_la_boucle/2792 . Sinon, la ballade à vélo j’y serai ! Et pour ceux que la souris démange, ne pas oublier la cyberaction . de même que le collectif Flins sans F1 a un comité de soutien dont vous pouvez faire partie simplement à titre nominatif comme asso .

  4. Juste quelques remarques dans le désordre.

    Tu as oublié Fabrice les gens enfermés dans leurs maisons car les volets électriques ne s’ouvraient plus… « Ah zut, et comment je sors, moi, maintenant ? »

    Le dernier loup trouvé dans les Landes date de 1974 et on ne sait pas d’où il venait.

    Les relais pour portable sont pliés aussi. Une onde passe, positive celle-là.

    Les pins sont tombés comme des allumettes mais aussi beaucoup d’autres arbres, des chênes magnifiques en particulier…

    Bientôt on ne parlera même plus de forêt landaise, mais de plantation landaise, avec ses arbres au garde à vous, alignés comme des pieds de maïs dans les champs.

    Crois-tu que les gens vont réfléchir et se dire : « Mais si les changements climatiques nous apporte ça régulièrement, il faudrait peut-être faire quelque chose contre » ?

    MH

  5. Mathieu,

    Sur le loup, sache que certains naturalistes fameux ont des idées, encourageantes à mes yeux, sur une présence dans les Landes plus constante, et bien plus récente. Mais passons, je ne veux pas faire peur au petit Chaperon rouge.

    Les chênes, et tant d’autres merveilles ? Oui, c’est certain. Les catastrophes ne font pas le détail, cela se saurait. Mais de toute façon, ce territoire que tu connais si bien, n’est qu’artifice. Voyons ce qu’il deviendra.

    Enfin, est-ce que les gens vont réfléchir ? Je ne crois pas. Une poignée sûrement. Mais pas les autres. Plus la menace se précise, et plus les mécanismes de déni se répandent et se renforcent. C’est un trait humain qu’il faut supporter, sinon accepter. Bien à toi, qui as dû voir des arbres tomber.

    Fabrice Nicolino

  6. J’espère que le Vent aura soufflé tous les champs de maïs transgéniques, de ce sud-ouest, leur terre d’accueil (pour les corridas, aussi d’ailleurs et le gavage) ce serait bien jouissif, on se console comme on peut.
    Dommage,pas lu le livre de Fabrice, mais garde un souvenir du film de Luc Besson (le premier? « Le dernier Combat », avec Jean Bouisse, noir et blanc.
    et aussi de Blade Runner.

  7. Moi aussi, j’avais lu « Ravage » à l’adolescence, et l’ai relu pas plus tard que l’an dernier. J’avoue que le trip « Tout est bousillé, tant mieux et on recommence » me fait moyennement grimper aux rideaux. L’idéologie qui sous-tend ce bouquin est quelque peu suspecte, on en conviendra. Cela reste une belle ode à la nature, bien sûr…

    Pour le circuit de Flins : mais quelle bande de c… ! C’est pas possible de mépriser l’opinion publique à ce point ! Pour faire des choses totalement inutiles, en plus…

  8. C’est drôle parce que je pensais à Barjavel lorsque je lisais ta chronique sur la phrase de Rilke

     » Est-il possible, qu’on n’ait encore rien vu, rien su, rien dit qui soit réel et important ? … »

    Je pensais à son livre « la faim du tigre » .

    Ce n’est pas un roman mais plutôt des réflexions sur le vivant, sur cette organisation incroyablement complexe, si mystérieuse, incompréhensible …de ces milliards de milliards de cellules qui s’assemblent pour former nos organes, le brin d’herbe ou l’éléphant…

    je n’ai plus le livre puisque je me suis empressé de l’offrir mais de mémoire il écrit que des miracles se passent chaque jour sous nos yeux et que nous ne sommes pas capable de les voir.

    Le vivant ! Cette incroyable complexité, perfection, reproduction…Ces cellules qui s’organisent en foie ou en poumons, ces tournesols qui s’orientent vers le soleil, ces millions d’autres êtres vivants (plantes et animaux)qui vivent (ou survivent) sur cette planète…
    que savons-nous de tout cela ?
    rien !

    et comme stéphane je te dis
    merci pour ton engagement.

  9. Cyclone: oublié de dire aussi que dans les reportages, pas un mot (sauf erreur)sur le sort des bêtes dans la tempête, comme d’habitude, on les oublie, ou on n’en parlera que sous l’angle économique (bétail), illustration de ce que Peter Singer appelle « le spécisme ».

  10. Hélène,

    À la vérité, le livre de Barjavel est aussi de son temps (horrible). Mais il demeure un grand livre éclairant. Je ne suis pas partisan du grand bond en arrière dans le temps. Mais de l’autonomie, de la liberté, de la libération par rapport aux structures, notamment techniques, oh oui !

    Fabrice Nicolino

  11. barjavel le malthusien (accusé de, souvent) ? encore une potentielle polémique pour fabrice…

    et sinon, rien à voir (rien) : habitant die, je vous vois demain sur le programme des conférences des VIIè rencontres « écologie au quotidien », mais « sous réserve ».

    et comme les organisateurs ont la mauvaise habitude (m’a-t-on dit… un procès d’intention ?) d’attendre que les curieux aient payé leur place pour annoncer les défections des intervenants, je vais à la source : venez-vous nous entretenir des necrocarburants ?

    damien

  12. Jivaro. Sur la bête à concours, la bête de télévision, la brave bête et le changement climatique. C’est bête à pleurer !.

  13. Barjavel avait l’humour antinucléaire. Malthusien aurait-il été? Je ne pense pas. Trop anar sur le fond.
    la manif nationale c’est jeudi. « Jeudi noir » nous avertissent déjà les médias. Brr!
    Donc: Jeudi. La manif. Nationale.

  14. « la manif nationale c’est jeudi. “Jeudi noir” nous avertissent déjà les médias. Brr!
    Patric, tu es drôle, mais.. (si j’ai bien compris le sens de ton « Brr ») il faut pas avoir peur comme çà! je vais qd même en rajouter pour t’effrayer davantage: il est possible que la « grogne » soit aussi de retour.
    Même plus besoin de lire la presse du jour, on sait déjà tout, dans les grandes lignes!

  15. @ marie qui s’inquiéte du sort des bêtes avec la tempête

    actuellement des oiseaux inhabituels, du haut arctique se sont réfugiés en France: voir http://lotnature.fr/botanique/spip.php?article887

    Je signale aussi que le maïs transgénique n’est pas encore semé à cette époque dans le Sud Ouest, terre d’accueil… Alors, que le vent souffle ou pas….

    Et puis je pense que les grands espaces vierges dans les Landes, où la nature pourra se réinstaller, ce n’est pas pour demain..J’espère, sans trop y croire que les forestiers et les sylviculteurs vont nous trouver une solution acceptable et ne planteront pas n’importe quoi.
    On n’est plus dans le Second Empire, mais parfois çà y ressemble.
    Quand au loup, patience… il n’est pas loin, je peux vous l’assurer.

  16. Juste un autre mot.

    Que tu conçoives la forêt landaise comme une merde, c’est ton droit et je crois que certains font tout pour te donner raison.

    Mais pour moi, c’est aussi l’odeur de la résine, les cigales qui chantent, les cabanes, le départ d’une bécasse, les fossés plein d’osmondes royales, paraît-il menacée ailleurs, les droséra, les iris jaunes, encore quelques traces de genettes, de loutres, les milliers de grues cendrées qui restent ici l’hiver, la cueillette des champignons…

    Qu’est-ce qui a fait le plus de mal à la biodiversité dans ce département ? C’est moins le pin que sa monoculture, très intensifiée ces dernières années, l’urbanisme galoppant notamment sur la côte et la monoculture du maïs.

    Il y a 20 ou 30 ans, après une coupe, la forêt se régénérait d’elle même en prenant le temps nécessaire. L’état d’équilibre est une forêt mixte de chênes tauzins, de pins et de quelques autres essences, arbousiers, chataigniers, suivant les lieux. Cette forêt a été longtemps empêchée par les moutons.

    Avec la fin des moutons, la forêt a poussé, mais la disparition des zones humides est loin d’être complète. Ce sont d’ailleurs des lieux magnifiques lorsque, le soir, la brume s’élève entre les touffes de molinies…

    Même si je sais comme toi que, pour certains, ne comptent que les mots productivité, rendement, ça me fait mal de voir « ma » forêt dans cette état.

    amicalement

    MH

  17. pour Marie : même pas peur! Même que j’y serai. Mais il est amusant(?) de voir les médias s’adresser exclusivement à ceux qui ne manifesteront pas, genre  » pauvre de vous, vous allez encore être pris en ôtââââges ( ritournelle connue à la sauce UMP/tf1) par ces gueux qui défilent ». ( mais tu as raison, j’oubliais: « la grogne » fait aussi partie de la panoplie médiatique.Mais il faut que ça cesse, ce désordre, nom de Diou:
    « L’UMP souhaite que le gouvernement sévisse contre les « abus de grève » jusqu’à interdire l’exercice de responsabilités syndicales par ceux qui s’en rendraient coupables » Ah mais!
    Bon, la manif’ c’est Jeudi. Nationale, la manif! JEUDI;

  18. Mathieu,

    Je te prie d’accepter mes excuses. Les mots que j’ai employés sont de trop. Et je comprends ta peine, je te le promets. Je ferai davantage attention la prochaine fois. Même si je maintiens qu’on a changé des landes sublimes en forêt industrielle. Pas partout, mais dans bien des lieux de la région.

    Courage,

    Fabrice Nicolino

  19. l’affirmation d’un ordre imperturbable de la nature doit-elle nous conduire, avec Leibniz à nous écrier que « tout est bien » ? Hmm? Je vous le demande franchement. A jeudi.

  20. « actuellement des oiseaux inhabituels, du haut arctique se sont réfugiés en France »
    Mmmm, quelle joie pour les cons à fusils, qui vont se croire obligés de chasser tous ces estrangers. 🙁

    J’aimerais bien voir la grogne de la Beste de Neuilly jeudi soir. Ce serait bien qu’on le mette fanny.
    Le danger : dès vendredi, pour bouster le Nemploi, l’ump change de priorité et annonce la construction d’un circuit de F1 dans chaque département.

  21. @ Mathieu Hangue, je suis d’accord avec toi sur la forêt landaise, je viens d’y passer 10 ans, en y allant ,au départ, à reculons .Le bilan est quand même positif, j’ai trouvé du bonheur à y vivre.
    Les petits cours d’eau couleur de rouille, au fond sableux, bordés de végétation luxuriante sont de petits paradis en été, heureusement qu’ils sont là !ils donnent beaucoup de charme à ces plantations de pins.Tout comme le lever du jour ou le coucher du soleil sur l’arbre d’or (comme ils l’apellent !), qui alors prend des teintes roses orangées magnifiques.
    Les ballades en canoé sur la Leyre où l’on croise une loutre ou un vison…
    oui, même dans cette forêt il y a des moments de grâce.
    Le côté vraiment négatif pour l’environnement c’est l’agriculture intensive,
    car en plus des champs de maïs, on trouve aussi des champs immenses de carottes, de basilic destiné à la surgélation (l’usine est au bout du champs), de haricots,de bulbes de tulipes, d’iris,et le clou, c’est la culture de gazon bien vert, où toute »mauvaise » herbe est éradiquée, tout cela gonflé aux produits chimiques.
    Hier, dans le Lot et Garonne, à la limite du Gers, je vendais le pain d’un paysan-boulanger sur le marché d’un gros bourg.Les gens étaient tout retournés , n’ayant plus de chauffage,d’eau, de téléphone et d’électricité. »Té, on revient 500 ans en arrière, on est comme au moyen-âge! »m’a dit un monsieur pas content, « c’est un châtiment envoyé aux hommes ! » m’a assuré un prosélyte.
    La plus grande plainte était pour les congélateurs pleins et qui allaient se perdre…le sanglier, le chevreuil, les palombes…tout cela allait partir à la poubelle…
    Avant 11 heures, il n’y avait plus de pain à vendre nulle part,ce fut la panique générale.
    je conseillais aux gens de faire leur pain eux-même,on me regardait avec de grands yeux ! »mais, ma machine à pain ne fonctionne pas sans électricité ! »je leur rétorquais que l’on pouvait pétrir son pain sois-même, puis le cuire… »ah, mais mon four est électrique ! »
    Oui, la fée électricité a ses limites…les gens se sont bien laissés avoir par elle ! Le pire, c’est que je ne suis pas sûre du tout que cette mauvaise expérience, va les faire réfléchir sur leur dépendance au « progrès », qui s’avère n’en être pas un ! Eux ne sont pas en cause , c’est la faute de la nature !!incroyable !
    Alors chers amis,quelques conseils pour les années à venir :

    avoir toujours chez soi:
    – un bon poêle à bois et du bois.
    -des volets en bois également (le PVC vole en éclat)
    -une cuisinière au gaz avec sa bouteille.
    -des bougies
    -des conserves, et un congélateur très peu garni.
    Nous avions tout cela chez nous, nous avons vécu cette tempête comme une expérience de plus dans notre vie, sans souffrir .
    Nous déplorons cependant la perte d’un superbe chêne de 200 ans…qui nous donnera bientôt de longues heures de chaleur.

    Evans, j’ai lu aussi à 16 ans « la faim du tigre » de Barjavel.Ce livre m’a portée tout a long de mon adolescence, je l’ai acheté et offert plusieurs fois, je ne l’ai plus.Il me semble aussi avoir lu « Ravages »; Barjavel ainsi que Robert Merle ont beaucoup compté dans ma prise de conscience écologique.C’était mes années au lycée agricole, où l’on avait des cours d’écologie, en biologie végétale.Mais jamais, au grand jamais, on ne nous a parlé d’agriculture biologique!c’était il y a 25 ans, je ne sais pas ce qu’il en est actuellement.

    amitiés à tous.
    Mline

  22. A propos de ravages, vivement la prochaine crue centennale à Paris. Cela permettra de tester la grandeur de la technologie

  23. Michelito, un torero franco-mexicain de 11 ans a forcé l’admiration de son public samedi dernier en tuant six jeunes taureaux lors d’une corrida.
    ses parents doivent être très fiers, on vit vraiment une époque formidable.

  24. A Marie-Line conseil.Chez moi, depuis longtemps: Je bois et je me poêle…On me volets mon bois, alors le PVC pour le voleur…Avec ma cuisinière et sa bouteille, ça gaz…Pour les boogies,voir avec la sncf…Des conserves qui se conservent car stérilisées…Ben oui. Pour le Chêne de 200 ans perdu à cause des glands, donnez lui une seconde vie. Sous forme de meuble ?. Si oui, gravez y son histoire.

  25. On a pas besoin de tempêtes en Bretagne pour faire tomber les arbres.
    Un porcher a lui tout seul a tout abattu sur presque vingt hectares.
    Qui dit mieux, et en plus il va drainer.

    Par contre il a déclenché quand même une tempête, les élus semblent réagir.
    Il aurait été plus simple de sortir un arrêté de protection des talus avant, mais c’est toujours cela.
    On traivaille toujours sur un projet « l’arbre indispensable ».
    C’est Greenpeace local qui va expérimenter.
    Je vous tiens au courant.

  26. Lors de la précédente grande tempête, on avait pu constater que les forêts mixtes avaient beaucoup mieux résisté que celles plantées d’une seule espèce.

    Le leçons ont-elle été tirées, comme il avait été dit à l’époque, au moment de replanter? En tous cas, les forêts de la région limitrophe entre Loire et Haute Loire, où je me rends parfois, continue à être un champ de ruines.

    En même temps, on voit la vie revenir sournoisement entre les troncs déchiquetés, champignons, framboisiers, jeunes pousses d’arbre. La nature sait utiliser aussi bien nos conneries que ses propres destructions pour reconstruire. Des orchidées sur des terrils, qu’on veut maintenant protéger, une nouvelle flore et des buses au bord de nos autoroutes.

    Mais faudrait voir à pas trop tirer sur la corde…

  27. A Bénédicte. Tu me donnes l’impression de courir sans cesse…Prends quand même le temps de t’arrêter au stand pour te ravitailler; J’rigole…comme dirait mon pote Espagnol… « l’Andalou »!. Ici ce n’est pas mieux, mais dans un autre domaine.

  28. J’ai aussi lu Ravages et adoré. Et dernièrement La route de Mac Carthy (je crois) une autre vision du chaos. Fabrice, l’as tu lu ? Moi j’ai trouvé ça comme dire, frisonnant et visionnaire !

  29. Suzan,

    Non, pas lu ce Mac Carthy-là. Il est chez moi, qui traîne sur une table. Mais avais-tu lu, de lui, Méridien de sang ? Il y a une longue scène sur une louve dont je garde un souvenir lourd et magnifique.

    Fabrice Nicolino

  30. ah ! non je n’ai pas lu Méridien de sang. Une louve… J’adore ces animaux. Je vais me le procurer rapidement. merci du conseil de lecture.

  31. ah oui ravages de barjavel… j’ai adoré ce bouquin qu’une prof de français nous avait fait lire… à l’époque! sympas les morts que l’on conserve chez soit… plus d’électricité, plus de conservation! en plus sans fenêtres ni clim…
    allez un dernier conseil: prenez les escaliers ça conserve la force physique!
    merci fabrice pour ce flash back!

  32. @ Stan , t’es sympa , merci . Si tu savais!!!mais ça en vaut le coup . A priori, l’amendement du sénat adopté vendredi pour faire une priorité du circuit dans les Yvelines a été retoqué en commission paritaire . le combat continue très fortement en locale . Si j’ai encore du souffle, je serai sur mon vélo le 7 février à paris place du chatelet avec vélorution contre ce projet stupide , catastrophique du point de vue économique. c’est un tel déni de démocratie, si injuste pour les habitants de cette vallée déjà éprouvés par une pollution scandaleuse permanente (il ne manquait plus que 130 DB 250 jours par an et une eau hors de prix à force de nettoyage !), le biotop une fois encore massacré . Au fait vous avez vu le collectif pour la protection du mercantour ? Hourra !hip hip et bravo les gars ! Il faut les faire arrêter leurs conneries à tour de bras . J’anime une émission (route des hommes)sur radio vexin à 11h Samedi matin sur le coût de la pollution de l’eau et de sa dépollution . malgré la crise , croyez moi , on va continuer à suivre le collectif Flins sans F1 . certains n’ont pas réalisé à quel point ils ont savonné leurs propres pistes à force de mépris du peuple et de tout .

  33. Pour ceux qui pensent que les tempêtes sont en augmentation en France, comme cela a pu être entendu maintes fois dans les médias :
    http://glaciers.free.fr/rc/bibliotheque/Image/statistiquetempete.jpg
    Les données sont peu robustes donc voir une tendance est un peu osé, mais si l’on veut vraiment en faire émerger une, elle est à la baisse. Il ne s’agit que du nombre, pas de l’intensité. Je ne suis pas sûr que des données soient disponibles pour cette variable (sinon, je suis preneur).

  34. La Forêt française (métropolitaine) représente paraît-il un quart du territoire ! Et tout le monde de se réjouir. Mais jeter un coup d’oeil à ce qu’on entend par forêt fait perdre pas mal d’illusions. Une forêt c’est vaste, densément peuplée d’arbres. Il faut définir ce qu’est un arbre : un ligneux possédant un tronc et mesurant au moins 7 ou 10 mètres de haut, selon les définition. Vaste : quelle superficie ? On délaisse en dessous de combien d’hectares, voire d’ares ? Densément : je crois me souvenir qu’en France, on garde tout ce qui a un taux de recouvrement d’au moins 10% !!! Et en plus, il y a les potentialités du peuplement, qui est en devenir ; s’il est susceptible de rentrer dans cette définition à terme, on prend ! Donc on a non seulement des peuplement lâches qui ne ressemblent en rien à l’idée même la moins inspirée que l’on se fait de la forêt, mais aussi des peuplements bas comme maquis et garrigues (qui pourraient en effet devenir de vraie forêts si les feux incessant ne les en empêchaient pas), de petits bois éparpilléés, des peupleraies (beurk !), d’autres champs d’arbres commes les landes (où parfois néanmoins Dame Nature initie une dynamique forestière naturelle -que le forestier s’empressera d’interrompre), mais encore, quand même, quelques belles forêts, qui pourraient l’être encore plus. Reste le fonctionnement écologique, jamais pris en compte, qui ferait taire beaucoup de ceux qui se servent de cette superficie « forestière » pour dire que tout ne va pas si mal en France : je pense qu’il n’y aurait pas beaucoup de vraies forêts en France à ce compte là, le seul valant vraiment quelque chose…

    @ Cultive ton jardin : « mixte » ne signifie pas comportant plusieurs espèces, mais mélant feuillus et conifères (ce qui permet bien souvent au forestier de dire que la Nature est respectée, alors même qu’une grande partie de territoire français est naturellement sans résineux). Les forêts qui ont le mieux résisté aux tempêtes de 1999 sont celles gérées en futaies jardinées, c’est-à-dire intelligemment, beaucoup mieux que les peuplement équiennes finissant leur vie par une coupe à blanc étoc. Paraît qu’il faut être ingénieur pour mettre au point de tels plans de gestion…

    Pour en revenir à la définition de la forêt, qui diffère d’une étude à l’autre, cela conduit les estimations mondiales à varier du simple au double ! Suffit de simplement faire passer la hauteur d’arbre de 7m à 10m et imaginez les millions d’hectares de forêts qui disparaissent des stats dans les hautes latitudes boréales… Avec un peu de mauvaises intentions, on peut manier les chiffres comme on veut, comme pour les chiffres du chomage…

  35. j’ai dévoré les livres de Barjavel. J’aime son style d’écriture aussi. Je pense souvent à « Ravages » d’ailleurs. Grâce à « demain le paradis »,livre inachevé j’ai appris les magouilles d’edf dans les Pyrénées. Et « la faim du tigre » est un essai très intéressant aussi. Il est un écrivain qui m’est cher.

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