Claude Allègre récidiviste (mais que fout la police ?)

C’est le hasard, car je tenais ce papier sous le coude depuis quatre ou cinq jours. Vous y verrez, j’y vois en tout cas un hommage à la mémoire de mon ami Henri Pézerat, qui sera enterré aujourd’hui vendredi. Allègre est l’antithèse boursouflée de suffisance de ce que fut Henri. Allègre, qui a travaillé comme Henri à l’université de Jussieu (Paris), n’hésitait pas à dire en 2005 dans L’Express : « Je le dis et je le répète : à faible dose, la poussière d’amiante n’est sans doute pas plus dangereuse que la poussière de silice qu’on respire sur la plage ». Une étude de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) vient précisément de reconnaître qu’ « une révision de la réglementation actuelle est justifiée ». Il faudra, selon l’Afsset, « tenir compte des dangers avérés et potentiels des fibres fines et des fibres courtes de ce minéral, alors que seules les fibres longues sont prises en considération pour évaluer la pollution d’un lieu (ici) ».

La suite concerne Allègre, une nouvelle fois. Nul doute qu’il s’agit, malgré tout, d’un cas intéressant. Un homme qui nie à la fois la dangerosité de l’amiante et la réalité du réchauffement climatique est intéressant. À fortiori quand il est complaisamment présenté comme un grand scientifique. Et davantage encore si l’on ajoute que cet homme a été ministre d’un gouvernement de gauche il y a une poignée d’années et ami proche, y compris sur le plan intellectuel, d’un certain Lionel Jospin. Jospin, le grand espoir du changement. Le digne successeur de François Mitterrand.

Pardon de me copier sans vergogne, mais j’ai déjà écrit sur Allègre. Je tiens notamment à ce (très) long parallèle entre Tazieff et Allègre, qui résume parfaitement ma pensée sur le sujet (ici). Mais il y a deux autres articles qu’il m’est difficile de ne pas recommander, car je les ai écrits aussi. Oui da, moi (ici et ici). Si je vous embête encore avec ce sensationnel personnage, qui lorgne désormais sur un poste ministériel chez Sarkozy, c’est parce qu’il vient d’écrire un article dans le journal Le Point (ici).

Encore une fois, c’est prodigieux. Allègre devrait avoir une médaille pour chaque invention qu’il imagine. Mais la fabrique nationale suffirait-elle ? Je ne peux ni ne veux tout souligner. Vous savez lire comme moi. Un petit commentaire ne vous sera pourtant pas épargné. Notez ces deux phrases, et regardez-les ensuite de près : « La température moyenne des océans n’augmente plus depuis 2003. L’année 2008 aura été dans l’hémisphère Nord parmi les plus froides depuis dix ans et tout indique que l’année 2009 sera identique ».

Que dire qui ne soit aussitôt une retentissante injure publique ? Je ne confronte pas même à la réalité des faits et des études raisonnablement établies. Je laisse ce travail à d’autres, s’ils en ont envie. Non, je pense à la logique interne de ces mots. Ainsi de l’usage du présent indicatif pour signaler une impossibilité manifeste. Comment voulez-vous savoir que la « température moyenne » des océans n’aurait plus bougé depuis 2003 ? Seul Allègre est en mesure de tels miracles.

Autre point remarquable : l’année 2008. Là encore, restons-en à la logique interne. L’hémisphère nord aurait connu une année « parmi les plus froides depuis dix ans » ? Si tel était le cas, que nous dirait-il ? Absolument rien. Le dérèglement climatique global s’accommoderait aisément d’un tel phénomène. Dans le même temps, Allègre ne dit rien de l’hémisphère sud, qui pourrait modifier en profondeur la donne. Autrement dit, son propos est dépourvu de sens. Mais le pompon est dans les derniers mots : « tout indique que l’année 2009 sera identique ». N’oublions pas que l’auteur est un scientifique. S’il dit tout, ce doit être tout. Donc, tout dirait que l’année météo, avant même de s’être déroulée, sera identique à la précédente.

On est là dans une extraordinaire démonstration. Allègre n’est plus, s’il l’a jamais été, dans la prévision. Mais dans la prédiction. Dans la divination. Demain, il ira à Delphes, consulter les oracles. Ou se fera tirer les cartes par madame Irma. L’esprit humain est grand, invincible, presque sans limites dans sa fantaisie. Cet homme a été ministre de la gauche sans que personne dans ce camp ne s’étonne de ses positions sur l’amiante et le climat, connues depuis près d’une quinzaine d’années. Cet homme sera peut-être, demain, ministre de la droite. Voilà qui me fait réfléchir à l’état de la pensée politique. Voilà qui me fait songer que nous ne sommes pas sortis de l’auberge.

PS : Comment une seule et même terre peut-elle porter à la fois un Henri Pézerat et un Claude Allègre ? Voilà bien l’un des nombreux mystères que j’emporterai avec moi. Quand le moment sera venu. Je ne suis pas pressé, non pas.

35 réflexions sur « Claude Allègre récidiviste (mais que fout la police ?) »

  1. Encore une « démonstration à la noix » du sieur Allègre.
    Les températures plus faibles depuis 2007 sont dues en grande partie à la faible activité solaire de la période actuelle. L’activité solaire suit des cycles d’une dizaines d’années, avec des phases de minimum (années généralement plus froides 1985-87,1996…) et de maximum (années généralement plus chaudes 1989,1990,2000…), des cycles ou l’activité est plus faible (années 60)ou plus élevée (années 50, années 80).
    Actuellement cette activité est très faible, cependant, il ne faut pas pour autant se passer d’économies d’énergie, pour lutter contre le réchauffement mais aussi contre les pollutions diverses et variées. L’énergie la moins polluante étant celle que l’on ne consomme pas.
    Le renforcement de l’effet de serre et l’activité solaire sont 2 facteurs agissant sur le climat, si l’évolution de la température suivait globalement l’activité solaire, depuis une trentaine d’années, le renforcement de l’effet de serre n’est plus négligeable.

  2. l’humanité est une bien drôle de soupe où on trouve de tout. Des délices et merveilleuses découvertes comme des aliments avariés et pourris. Ici, la faute également aux médias qui se gargarisent de tels personnalités aux égos démesurés, aveuglés par le pouvoir, la ‘célébrité’, flirtant sans cesse avec le négationisme environnemental. Ca fait vendre du papier et ça alimente cette vision si simpliste du monde partagé en deux camps. Peut-être ce monsieur fut-il un jour grand chercheur, mais désormais, il n’est plus qu’un dangereux imposteur doublé d’un prédicateur bonimenteur.

  3. Salut Fabrice, décidément dans le paysage médiatique il n’y a que sur ton blog que je vois traités les sujets importants…

    Il faudrait vraiment coller un procès au cul imposant de ce mammouth pour qu’il cesse de déblatérer ses mensonges une bonne fois pour toutes avec l’appui complaisant des mass-medias.

    Pour info, M. Allègre a publié un livre qui aurait dû s’intituler « mes contre-vérités sur la planète », dans lequel tous les thèmes dont tu parles ci-dessus sont tous présents.
    Il y précise d’ailleurs qu’il est scandaleux qu’aux états-unis on puisse faire des procès aux personnes qui nient le dérèglement climatique!

    Ce torchon est si hypocrite, navrant et veule que je n’arrive toujours pas à en faire le compte-rendu… contrairement à un autre livre brillant, visionnaire et utile qui s’est chroniqué très facilement lors de sa sortie, et dans lequel il est question de biocarburants 😉

    Bien amicalement Fabrice, et j’en profite pour m’associer à ta peine: paix à Henri Pézerat; je n’ai entendu parler de son départ nulle part ailleurs qu’ici, évidemment.

  4. Argh, moi qui ne supporte pas la manière d’écrire d’allègre avec ses multiples redites et erreurs sémantiques, voilà que je viens d’écrire une phrase signe de lui; correction: « dans lequel les thèmes dont tu parles ci-dessus sont tous présents » – toutes mes excuses!

  5. Mon petit doigt me dit qu’on n’a pas fini d’entendre des gogos pseudos médaillés débiter des conneries plus grosses qu’eux sur le ton de doctes spécialistes intouchables …
    c’est à la mode en 2009.
    Ce matin sur France Inter, un certain Philippe V. balance à l’heure du café « Chomsky est un révisionniste du génocide khmer » comme ça cash dans ta face …
    On finir par dire « le flingue c’est la sécurité », « bruler du pétrole c’est bon le réchauffement » …

  6. Un message d’Hacène, que je me charge de mettre en ligne pour une raison technique qui m’échappe :

    Attention Philou, tu t’écartes de la droite ligne tracée par le GIEC : évoquer
    le Soleil comme élément explicatif de l’évolution (récente ou pas) des
    températures de surface n’est pas très orthodoxe. Peanuts pour ces messieurs et
    dames.
    Je précise que je n’ai pas encore lu l’article d’Allègre. Je ne réagis donc que
    sur les deux phrases citées par Fabrice. Inutile d’en rajouter une couche sur la
    personnalité de l’individu. Comme disait F. Giroud, on n tire pas sur une
    ambulance. Je m’abstiens, donc.
    Les températures des océans sont suivies au pas de temps quotidien par un réseau
    de balises, ARGO notamment. Ainsi que par satellite, mais pour la surface
    uniquement. C’est un fait, les températures de surface des océans n’ont pas
    augmenté depuis 2003 :
    http://icecap.us/images/uploads/Temperatures_since_2003.jpg
    Pour les curieux qui voudraient suivre cela quotidiennement :
    http://weather.unisys.com/surface/sst_anom.gif (Parfois des lacunes, en noir. Ce
    sont des anomalies de température, c’est-à-dire des écarts à la moyenne. En
    bleu, T inférieures à la moyenne, en turquoise et vert, T supérieures à la
    moyenne).
    Concernant la température globale et l’année 2008, oui, c’est une année fraîche
    au regard de la décennie écoulée :
    http://www.woodfortrees.org/plot/hadcrut3vgl/from:1998/offset:-0.15/plot/gistemp/from:1998/offset:-0.24/plot/uah/from:1998/plot/rss/from:1998
    . Mais cela reste néanmoins une année chaude :
    http://www.woodfortrees.org/plot/hadcrut3vgl/from:1900/offset:-0.15/mean:12/plot/gistemp/from:1900/offset:-0.24/mean:12/plot/uah/from:1900/mean:12/plot/rss/from:1900/mean:12
    On peut ensuite considérer que cela n’est qu’une pause dans le réchauffement,
    comme il y en a eu d’autres, ou que cela est plus profond. Mais attaquer Allègre
    sur ces faits est, à mon sens, mal venu… (sur les deux phrases citées)

  7. Pour poursuivre dans la série « Les grands penseurs, de gauche à droite », cette perle de M. Séguéla lue dans le dernier Politis (il l’a prononcée sur France 2) :
    « Si à 50 ans on n’a pas de Rolex, on a raté sa vie. »

  8. Sur Philippe V. Voir sur le web des extraits de films que lui a consacrés Pierre Carles (par ex.Philippe V. au congrès du Medef ). Choron a pas fini de faire des triples sauts dans sa tombe

  9. Il est beaucoup question, sur Internet, des nombreuses (et plus ou moins réjouissantes) bourdes scientifiques de Claude Allègre.

    Un article de synthèse sur le sujet est accessible à l’adresse suivante : http://www.buvettedesalpages.be/2009/02/claude-allegre-un-si-brillant-chercheur-.html
    Cet article cite ses sources, pour la plupart également accessibles en ligne, qui complètent sur certains points tes propres analyses, Fabrice.

    Allègre peut apparaître comme un personnage pathétique ou ridicule. En réalité, il est odieux et malfaisant. Parfaitement qualifié, donc, pour (re)devenir ministre.

  10. Cher Fabrice, chers lecteurs, une petite anecdote

    Quitte à hurler avec les loups, ce qui n’est certes pas révolutionnaire, mais mieux vaut hurler avec eux que les braconner comme ça a été le cas récemment, voir http://www.univers-nature.com/inf/inf_actualite1.cgi?id=3607 , quitte à hurler donc, contre Monsieur Allègre, j’ajouterai qu’il y a neuf ans, en 2000, Monsieur Allègre avait dit que l’on pouvait bien alléger le programme de mathématiques des collèges puisque ce qui était essentiel était que le jeune en fin de 3ème sache se servir d’une calculatrice !

    Je ne retrouve pas de site vidéo de cette prestation, mais on peut sur ce sujet, consulter par exemple les liens de l’époque http://www.lexpress.fr/informations/les-mauvaises-reponses-de-l-eleve-allegre-la-reponse-de-l-express_637075.html ou http://membres.lycos.fr/sauvezlesmaths/Textes/sauvageo.htm ou http://www.geocities.com/Athens/thebes/8739/toulouse_00.htm

    Je n’étais pas encore prof de maths à l’époque, je n’étais qu’ingénieur. Je le suis devenu depuis, et l’un de mes amis responsables d’un bureau d’études en profite pour m’apostropher régulièrement en ces termes:

    « Marc, interdis l’utilisation de la calculatrice à tes élèves de collège. Les jeunes Bac + 2 ou Bac + 4 que j’embauche et qui sont pourtant de formation scientifique ou technique ne savent plus calculer: hésitants en calcul automatique, souvent incapables de calcul mental, ignorants en calcul posé, dépassés par les ordres de grandeurs ou les conversions d’unités. Par contre, ils sont à l’aise devant un clavier et un écran s’il n’y a pas d’interprétation non prévue par le logiciel à faire par la suite… »

    Puis-je répondre à cet ami que si dans nos actes quotidiens ou professionnels, on ne s’en remet pas systématiquement à des machines et que l’on exerce un quelconque esprit critique, on court le risque d’exprimer son désaccord d’avec les propos ou les agissements de tel ancien ministre ?

    Bien à vous, je vous souhaite une journée pas trop à l’aigre…
    Marc Liaudon

  11. Je me demande s’il n’y a pas aussi chez Allègre (comme chez beaucoup d’autres) une sorte de grande peur du changement. Cela pourrait contribuer à expliquer qu’il dénonce avec un tel zèle imbécile les soi-disant alarmistes : nier servirait dans ce cas à se protéger de sa propre angoisse…

  12. Si les activités humaines ne sont pas le seul facteur agissant sur le climat, d’autres jouent un rôle important : courants marins, jet stream, couverture de glaces, activité solaire, éruptions volcaniques…); leur impact est bien réel et depuis la seconde guerre mondiale non négligeable.
    Si les années 2007 et 2008 sont « fraiches » par rapport aux années des 2 dernières décennies, elles sont dans la moyenne des températures sur la période (1900-1988). Ces températures plus fraiches résultent en grande partie de la Nina et de la faible activité solaire.
    Ce que je voulais dire c’est que l’approche d’allègre est très limitée et réductrice de la réalité, s’il n’est pas capable de se remettre en cause (peut être qu’il ne l’a jamais été) il ferait mieux de se retirer.

  13. Claude Allègre ! Jésus, Marie, Joseph ! Et son présent omnitemporel, ou d’habitude (j’hésite). En voilà un qui mérite les Invalides. Ou le Panthéon. Le plus tôt sera le mieux.

  14. Le bon sens voudrait qu’on ne laisse aucune initiative aux « scientifiques », parce que, depuis qu’ils savent à peu près construire des ponts pour traverser les fleuves, on les a laissé faire trop de choses, notamment en chimie, comme l’inventeur du D D T, cette poudre miracle qu’on retrouve jusque dans la masse graisseuse des phoques d’Arctique.

  15. Sans défendre Allegre, ses propos soulévent des questions et je crois qu’il est nécessaire de rester rigoureux sur la démarche scientifique. On a quand meme tendance, notamment dans les médias, à attribuer tout et n’importe quoi au réchauffement.On peut légitimement se poser quelques questions. Par exemple, s’il est avéré que les humains ont provoqué la hausse du CO2 dans l’atmosphére récemment qu’est ce qui l’a provoqué les fois précedentes. Autre exemple, sur la courbe de 650000 montrant la corrélation entre taux de C02 et température, on ne peut que constater qu’à un momment la température et le taux de CO2 redescendent. Comment et pourquoi pas cette fois ci. (la vitesse n’est certes pas du tout la meme). Ou était tout le C02 maintenant emprisonné sous forme de calcaire. Etc
    Je crois que l’on peut aussi se poser la question de l’interet de focaliser le débat sur le réchauffement tandis que tous les autres problemes écologiques sont eux indiscutables et tout aussi cataclysmiques

  16. Jean-Christophe,

    Je suis en désaccord, en désaccord total. Sans entrer dans le détail, deux choses. Un, Allègre, s’autorisant d’un statut que les médias – que tu dénonces – lui ont accordé, écrit des sottises dont toute logique interne est absente. Tu as le droit d’admettre cela, mais je souhaiterais ton explication.

    Deux, je pense, sur la base en tout cas de mes lectures, que la crise climatique est la mère de toutes les batailles. Car la désorganisation du climat menace de dislocation pure et simple les sociétés humaines. Bien entendu, il n’y a pas de preuves expérimentales. Et si elles arrivent un jour, nous ne serons plus là pour deviser.

    Bien à toi,

    Fabrice Nicolino

  17. Allègre a sans doute dit et écrit beaucoup d’âneries. Peut-être, dans ses publications scientifiques, ne s’est-il jamais intéressé à la question de l’évolution climatique. Je n’en sais rien. Mais toute cette histoire est affaire de pluridisciplinarité et convoque nombre de spécialistes en tous genres. Qu’un géochimiste intervienne sur la question, notamment en ce qui concerne le cycle du carbone, je n’y vois rien d’illégitime en soi. Après, s’il débite sur ce sujet-là des inepties, OK pour les dénoncer. Concernant le réchauffement climatique, on trouve sur le petit tour d’horizon des bourdes d’Allègre l’évocation des neiges du Kilimandjaro. C’est un fait maintenant accepté : le réchauffement n’y est pour rien ! Mais ce qui est évoqué par Allègre n’est peut-être pas la bonne explication non plus (surrection). Pourtant, on entend encore et toujours parler de ces neiges sous l’équateur. Tout cela est bien plus une réalité sociale qu’une réalité scientifique…

    Jean-Christophe, en creusant un peu, plutôt en anglais, tu trouveras de quoi répondre à tes questions…

  18. Hacène,

    Désolé, mais tu ne réponds pas non plus aux absurdités (il)logiques proférées par Allègre. Et pardonne-moi, mais je trouve cela inquiétant, y compris pour toi. Amitiés,

    Fabrice Nicolino

  19. Je n’intervenais que pour dire qu’il n’était pas illégitime qu’il puisse intervenir dans le débat, qui doit convoquer nombre de spécialités. Après, si je ne réponds pas non plus au absurdités du sieur, c’est simplement que je n’ai pas essayé. Peut-être se contredit-il, ou pas, peut-être y a-t-il foison de raisonnements illogiques dans ses propos, c’est possible, certain peut-être. Je ne sais pas ! Autre chose à faire que de me faire une idée sur ce que ce triste sire a dit sur la question, puisque ce n’est pas lui de toute façon qui produit le savoir qu’il utilise/détourne. Mais si quelqu’un veut mon avis, peut toujours me mettre une info sous le nez, je dirai ce que j’en pense, d’accord, pas d’accord, voire pas d’avis si je pense ne pas être à même d’en avoir un…
    Fabrice, tu faisais référence simplement à l’article du point ou à d’autres choses aussi ?

  20. Hacène, peux-tu préciser lorsque tu écris :
    « Concernant le réchauffement climatique, on trouve sur le petit tour d’horizon des bourdes d’Allègre l’évocation des neiges du Kilimandjaro. C’est un fait maintenant accepté : le réchauffement n’y est pour rien !  »

    Qui prétend cela, pourquoi et comment ? (on parle bien de la diminution glaciaire sur cette montagne ?)

  21. Pour la forme, je rappelle que pour le GIEC, le réchauffement anthropogénique n’a qu’une poignée de décennies.
    Voici l’évolution des glaces du Kilimandjaro : http://www.unep.org/geo/geo_ice/images/full/6b_kilimanjaro.png
    Pour les causes, voir Leroux dès 1983 dans ses deux tomes sur le climat de l’Afrique tropicale, publiée grâce à l’OMM, réactualisé en 2001, 560p. chez Praxis-Springer : en cause, une évolution des conditions dynamiques de la pluviogenèse (glissement vers le sud de l’équateur météorologique). Avec tout le barouf fait autour de cette montagne qui a servi d’emblème, on a mis le temps avant de redécouvrir ce que l’on savait déjà. Résultat, accessible en français dans Pour La Science (décembre 2007) :

    « La fonte des glaciers est devenue une image emblématique du réchauffement global de notre planète. La hausse des températures peut modifier la végétation qui nous entoure, mais il est très difficile de percevoir ces changements sur les paysages. En revanche, un grand glacier qui se réduit comme peau de chagrin marque davantage les esprits et fait prendre conscience de l’influence du climat sur le monde.
    Pourtant, l’affirmation selon laquelle les glaciers disparaissent à cause du réchauffement global occulte dans certains cas les véritables processus qui en sont responsables. Ainsi, le réchauffement explique fort mal le retrait des glaciers du massif africain du Kilimandjaro, à trois degrés au Sud de l’équateur, et celui d’autres glaciers tropicaux. Vingt années de recherches sur le terrain par l’un d’entre nous (G. Kaser) font apparaître un scénario plus nuancé et donc plus intéressant. Le Kilimandjaro, trio de cônes volcaniques qui dépasse 5 700 mètres d’altitude, semble avoir gagné et perdu de la glace par des processus dont les liens avec les tendances récentes du climat global sont indirects, voire inexistants. »

  22. Hacène, afin d’y voir un peu plus clair, y a-t-il, selon toi, sinon un réchauffement climatique, du moins un dérèglement et, si oui, à quoi est-il dû ? Merci par avance pour tes réponses.

  23. Bruno, j’avoue ne guère avoir envie d’écrire encore un gros message allant à l’encontre des idées de celui qui nous permet de discuter ici. Je te propose d’aller sur mon blog et de m’envoyer un mail en cliquant sur « contact », tout en bas de la page. Je verrai ce que je peux t’envoyer…
    Et comme je suis ici un gros emmerdeur, quand même, je fais la promo (qui l’eut cru) d’un blog qui permet de trouver des arguments pour réfuter tout ce que je peux dire de contraire à l’orthodoxie :
    http://www.realclimate.org/ 🙁

  24. Si certains points abordés par le GIEC le sont de façon réductrice et sont à discuter l’impact de l’homme sur le réchauffement climatique est bien réel, et nous devons réduire cet impact.
    Limiter le rejet de gaz à effet de serre a aussi d’autre avantages que celui de limiter les modifications climatiques : économies financières et d’énergie à différents niveaux, réduction de la pollution atmosphérique responsable de décès et de maladies respiratoires, revoir la politique de transport…
    Cependant il ne faut pas éluder d’autres problèmes écologiques (déforestation, pollution aux pcb…)et développer n’importe quoi : barrages géants, énergie nucléaire, agro-carburants…, sous prétexte de lutte contre le réchauffement.
    Quelques points sont à discuter :
    -la fonte d’un glacier peut dépendre d’autres facteurs que de l’augmentation de la température moyenne : géothermie, modification des précipitations…
    -d’autres facteurs sont à prendre en compte pour les estimations : activité solaire, El Nino, La Nina…
    – les conséquences décrites par le GIEC : si les déserts vont se déplacer vers les pôles et entraîner des problèmes de sécheresse sévères dans les régions suivantes (Magrheb, Espagne, ouest des Etats-unis, sud de l’Australie, Argentine…), il ne faut pas négliger une extension des déserts à climats continentaux qui pourraient toucher de plus grandes surfaces (Chine, Russie, Asie centrale, Etats-Unis…) et des sécheresses pouvant intervenir dans d’autres régions comme le sud ouest et la moitié nord de la France, l’Allemagne…En effet si la tendance actuelle se confirme les pluies seront encore plus irrégulières dans ces régions et si les inondations seront plus fréquentes, les sécheresses aussi entrainant des pénuries d’eau plus sévères que celles des années (89,90,91,96,2003,204,2005).
    Pour les franges sud des déserts dans l’hémisphère nord : Sahel…, (ou nord dans l’hémisphère sud), le reboisement, les créations de petits étangs comme c’est le cas au Cameroun permettront de lutter contre la désertification en augmentant l’évapotranspiration et ainsi les précipitations.
    Dans ces régions la diminution des précipitations proviendraient probablement plus de la déforestation (environ 90 % des précipitations de ces régions provenant de l’évapotranspiration)que du réchauffement qui pourrait entraîner une extension des zones touchées par les saisons des pluies.

  25. A Fabrice

    D’accord pour dire qu’Allègre et ses théses douteuses sont anormalement présents dans les médias et cela est à dénoncer.D’accord pour dire aussi qu’il ne fait pas de démonstration.
    Pour autant, essayant de me faire une opinion personnelle, je trouve qu’il est assez difficile de sortir du « sensationnalisme » et de ne pas tomber dans la croyance. J’en suis donc a tenter de comparer les arguments de chacun a mon modeste niveau.
    Bien a vous

  26. @Hacène, tu as commis une petite faute de frappe dans ton message du 21 février: « gros message » au lieu de « gros mensonge » ^_^
    @Jean-christophe, à vrai dire les prévisions « sensationnalistes » du GIEC sont vraiment très modérées… Quant aux arguments du camp des « climat-sceptiques », je peux te dire pour les avoir pas mal étudiés(trop à mon goût) que ce sont de sacrées conneries. -Hélas pour nous tous d’ailleurs, ça aurait été plus peinard-
    Ces types nous font perdre un temps précieux en laissant entendre au grand public que le « global warming » ne serait qu’une question d’opinion.
    Or dans cette triste histoire de G.E.S. il n’y a pas d’opinion ni de débat possible, sinon à la limite celui de savoir combien de degrés on va se prendre dans la tronche dans pas longtemps si on continue de ne (presque) rien faire.

  27. @ :pierre. Merci de mettre en cause ma probité intellectuelle. Vous dites avoir bien examiné les arguments de ceux qui sont sceptiques quant au caractère anthropogénique de l’évolution climatique depuis 30 ans. Libre à vous d’en penser ce que vous voulez. D’accord avec vous pour dire qu’en l’espèce il n’est pas question d’avoir une opinion, si l’on parle bel et bien de science. Pas de débat possible non plus dites-vous. C’est sûr que cela ne serait pas en votre faveur, car il faudrait argumenter. Le pourriez-vous jusqu’au bout ?
    Puisque vous prétendez suivre tout cela avec sérieux, je ne vous apprendrez rien en disant que le discours des alarmistes scientifiques, de plus en plus, prend en compte l’évolution réelle du climat en ce moment. On entend de plus en plus, bel et bien de la bouche de ceux qui accusent le CO2, que l’évolution naturelle du climat va nous conduire à une stagnation, voire (ce qui est à peu près sûr à mes yeux) à un refroidissement des températures dans les années à venir et même peut-être les prochaines décennies (15-30 ans ?) (commencé depuis une petite poignée d’années d’ailleurs). Mais attention, parce qu’après, on va voir ce qu’on va voir ! Dixit la science du réchauffement…
    Vous m’apostrophez et donc je vous réponds présentement. Néanmoins, vous avez bien lu Fabrice : c’est assez maintenant. Ne perdez pas votre temps de votre côté et ne me laissez pas être un irresponsable : tenons-nous en là. Sur ces questions climatiques, je me permettrez juste de pointer le bout de mon nez d’ici deux ou trois ans, délai qui me semble suffisant pour que le prétendu consensus ait vécu.
    En attendant, je continuerai à lire Fabrice et, s’il m’y autorise, à intervenir éventuellement, sur d’autres sujets bien sûr.

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