On apprend donc que le parti socialiste a proposé au poste de premier ministre une certaine Laurence Tubiana, dont je suis les activités proprement industrielles depuis fort longtemps ici. Ci-dessous, un extrait de mon livre Le grand sabotage climatique, que nos bouffons politiques – ils le sont tous – ne liront bien entendu jamais.
L’extrait
[Hollande] sort de sa torpeur – seulement d’un œil – à partir de 2015, car en novembre-décembre de cette année-là doit se tenir la COP21 en France, et il s’agit pour lui et ses équipes qu’elle soit historique. Mais il se contentera pourtant d’enfiler un nombre conséquent de perles, sans jamais aborder les questions concrètes, ce qui est bien plus prudent. Déjà le quatrième ambassadeur ? Ce sera une ambassadrice : Laurence Tubiana prend les rênes en 2014.
C’est une femme de gauche, ancien membre de la Ligue Communiste Révolutionnaire dans les années 70. Elle croise dès 1977 un certain Lionel Jospin, alors professeur dans un IUT, et devient son assistante. Elle deviendra sa conseillère pour le climat vingt ans plus tard quand Jospin sera Premier ministre. Après avoir obtenu un doctorat d’économie, et d’autres diplômes, elle devient enseignante à Sciences Po.
Elle ne quittera plus la question climatique, et sera par exemple en 2009, cheffe-adjointe de la délégation française à la calamiteuse COP de Copenhague. Mais son heure de gloire sera la préparation de la COP21 de Paris, en 2015. Aucun doute sur le sujet : elle a beaucoup travaillé, consulté, tenté de convaincre. À en croire le barnum publicitaire mis en place par le gouvernement français – Hollande-Fabius-Royal -, c’est un triomphe. Le climat est sauvé, car les 193 pays représentés, plus l’Union européenne, sont tombés d’accord pour limiter si possible à 1,5° l’augmentation moyenne de la température par rapport à l’ère pré-industrielle. Au pire, au-dessous de 2°. Labiche et son « Embrassons-nous, Folleville » n’auraient pas fait mieux.
La farce grandiose des Accords de Paris
C’est une farce, et elle est sinistre. Le Fonds mondial des fonds de pension – un comble – en tire aussitôt ce bilan : « l’objectif théorique de réduction des émissions de gaz à effet de serre n’engage en rien les États-membres des Nations unies – tous signataires de l’Accord de Paris sur le climat. Les gros émetteurs de CO2, États-Unis, Chine, Inde, Brésil, Canada et Russie, qui représentent à eux seuls plus de la moitié des émissions, sont censés réduire délibérément, par eux-mêmes, leur pollution carbone sans qu’aucun mécanisme de mesure efficace ne soit mis en place, et sans le moindre incitatif financier contraignant du type taxe carbone. En somme, un accord “juridique” sans obligation, qui pose pour postulat que l’objectif recherché par les signataires sera atteint : ce que les juristes romains appelaient une pétition de principe ».
Les États-Unis ont signé, mais Trump enverra les Accords aux pelotes en 2017. La Chine a signé, mais émet en 2021 le tiers des émissions mondiales. Elles étaient de 18,7% en 2005, et de 26,4% en 2019. Il faudrait diviser nos émissions, partout, et elles augmentent, partout. Nul ne sait exactement ce que sera la trajectoire, mais les scénarios s’accumulent, scientifiques, faut-il le préciser ? D’abord, l’objectif des Accords de Paris s’écrit déjà au passé. En fonction des politiques menées, l’augmentation de la température moyenne du globe atteindra 3° en 2100, ou 5°, ou 7°, ou même pour certains 13°. Une abomination.
Les efforts de madame Tubiana seraient-ils parfaitement inutiles ? Ce n’est évidemment pas ce qu’elle pense, et comme à chaque fois, à l’instar des autres membres de la si petite tribu climatique, elle continuera à penser et à dire que la COP21 a été une réussite. Faut-il insister ? Oui, rapidement. Madame Tubiana situe sa pensée et ses efforts dans un cadre qui interdit toute amélioration. On ne parle jamais, elle ne parle jamais de la prolifération des objets, du commerce mondial, du rôle délétère de la Chine, et l’on va comprendre pourquoi.
Premier arrêt en 2001, au moment de la création de l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI), que madame Tubiana présidera jusqu’en 2014. À cette date, elle conseille le Premier ministre Lionel Jospin, son ami, et l’on ne sait pas ce qu’elle lui aura suggéré au sujet du climat, mais en tout cas, aucune décision se sera prise entre 1997 et 2002. Qui trouve-t-on dans le collège des fondateurs de l’IDDRI, représentée aujourd’hui par madame Claire Tutenuit ? Un machin discret qui n’apparaît que sous le sigle anodin EpE, qui signifie Entreprises pour l’environnement. En font partie des amis déclarés du climat : TotalÉnergies, Solvay, Bayer, BASF, Airbus, Plastic Omnium, Lafarge, des banques bien sûr, qui financent allègrement les projets d’exploration pétrolière. Ah ! EpE est sans surprise correspondante en France du World Business Council for Sustainable Development (WBCSD), le vaste lobby patronal imaginé par Stephan Schmidheiny.
Madame Tubiana conseillère de la dictature chinoise
Et c’est évidemment logique et imparable, comme l’explique très bien madame Tubiana dans un entretien de 2015 avec le magazine Elle : « Il y a quand même une prise de conscience aujourd’hui et l’écologie est devenue un argument politique. Les gros trusts sont entrés dans la boucle. Ce n’est plus seulement une attitude de façade. C’est même devenu une source d’opportunités économiques pour certaines grandes entreprises. Et on n’obtiendra pas de changement sans discuter avec les grands groupes ».
Plus tard, Madame Tubiana deviendra présidente de l’Agence française de développement (AFD), héritière en ligne directe de décennies de Françafrique. Elle n’est pas responsable ? Elle ne l’est pas. Mais quand on préside un machin pareil, il me semble qu’on engage sa réputation, d’autant que le « développement » vu par l’AFD n’a vraiment rien à voir avec la lutte résolue contre le dérèglement climatique. Enfin, et c’est encore plus grave selon moi, elle est devenue sans le claironner sur les toits une conseillère officielle du gouvernement totalitaire chinois, précisément le China Council for International Cooperation on Environment and Development (CCICED).
J’en ai déjà parlé, car de nombreux hauts-cadres onusiens des négociations climatiques – Inger Andersen, Achim Steiner, Erik Solheim – en font partie aussi. Notons que Marco Lambertini, chef du WWF-International, en est aussi, ainsi que Peter Bakker, qui préside à la suite de Schmidheiny le WBCSD. J’imagine que la place est bonne, et qu’on en oublierait presque que le CCICED est présidé par le vice-premier ministre chinois Han Zheng.
Je n’insiste pas sur l’Apocalypse écologique de la Chine actuelle, déjà présentée dans un autre chapitre. Ses dizaines de milliers – ce sont des chiffres officiels – de cours d’eau asséchés par le « développement » cher au cœur de madame Tubiana. Les villages du cancer. L’avancée du désert aux portes de Pékin pour cause de déforestation cinglée. L’air des villes devenu mortel. Les barrages partout, détruisant des écosystèmes uniques et chassant les habitants par millions. Comme si cela ne suffisait pas, la Chine pille comme jamais les ressources naturelles de continents entiers. Le pétrole, le gaz, les terres d’Afrique. Les forêts extraordinaires du Laos ou du Cambodge. La main-mise sur le grand Mékong, etc, etc, etc. Je ne sais aucun autre exemple de destruction écologique aussi concentrée dans l’histoire des hommes.
Et bien sûr, le climat. Les dirigeants communistes chinois, qui ont d’autres choses dans la tête que faire plaisir à madame Tubiana, ont grossièrement truqué leurs chiffres sur la consommation du charbon. Le New-York Times l’annonce le 4 novembre 2015, quelques jours avant la triomphale COP21 si minutieusement préparée par madame Tubiana. En réalité, cette consommation était supérieure d’environ 17 % à ce qui était annoncé. Pour la seule année 2012, l’arnaque se montait à 600 millions de tonnes oubliées en route. Et les sources du journal sont officielles, car elles proviennent du gouvernement chinois lui-même !
Certes, mais on ne peut pas imputer à Mme Tubiana l’aveuglement humain général…
Chère Hélène,
Cette réponse me surprend, car le cas Tubiana ne concerne pas la population générale, certes en plein déni, mais une personne qui connaît le dossier depuis des décennies, et qui travaille main dans la main avec les transnationales qui jouent un rôle-clé dans le dérèglement climatique. Oui, cela me surprend.
Fabrice Nicolino
Dans la critique de Fabrice Nicolino on voit clairement l’opposition entre deux usages politiques radicalement opposés d’un même concept: Pour Laurence Tubiana c’est un créneau porteur, avec un fort potentiel d’émotions positives (exhibition de vertue), un récit de gestion, de gouvernance et de pouvoir, mais pour Fabrice Nicolino le « carbone » n’est pas un concept auto-suffisant, c’est un prétexte, un chemin vers une vie plus humaine, plus digne et plus authentique : Une vie débarrassée des colifichets ! Mais pour les employeurs de Laurence Tubiana une telle pensée signifie la fin de leur pouvoir, elle est pire que la mort, c’est le diable !
« Colifichets » selon Fabrice Nicolino, « innovations » selon Heinz Wismann, on retrouve croquées avec humour ces « pulsions consuméristes » (page 75) chez Muzo dans « Un avenir radieux » publié aux éditions Actes Sud. Muzo a illustré plusieurs livres d’Hervé Prudon (1950-2017). Vous vous souvenez Prudon « Banquise » (1981) : « Banlieue. Banlieue interdite, effarée. Vous connaissez, bien sûr. Peut-être vous en êtes. Sainte-Mouise-sur-Dèche, Merdeville, Trouilly-les-Foies, ce sont là des noms qui vous disent quelque chose, qui évoquent. Banlieue. Tous un petit cousin là-bas, une relation, un lointain parent, un tonton, celui qu’on va jamais voir. »
Muzo aujourd’hui collabore à Siné Mensuel, il travaillait naguère pour Charlie Mensuel. Extraits de « Un avenir radieux » : « Au départ, c’était le paradis terrestre. Abondance et diversité. Puis l’homme est arrivé » […] Quelques milliers d’années plus tard, nous voilà des milliards. Ca en fait du monde ! […] Pour consommer il faut produire, et pour produire on se sert de tout ce qui nous entoure : minéraux, végétaux, animaux…Allons-y c’est gratuit ! Ou du moins c’est ce que l’on croyait. Parce que maintenant, on se rend compte qu’il va falloir payer la note ! » (page 7). Et page 58 : « Que ceux qui ne prennent que les transports en commun, ne montent plus dans un avion, ne mangent de la viande qu’une fois par semaine et n’ont pas de smartphone lèvent la main ! On est bien d’accord, sauver la planète est au-dessus de nos forces. »
Amitiés,
Jacques Faule
Il y a une figure qui hante l’écologie occidentale, c’est celle du moi solitaire face à l’immensité naturelle, à l’image des peintures de Caspar David Friedrich ou des vidéos de Nicolas Hulot. Quelques-uns, minoritaires, comme Fabrice Nicolino, ou le regretté Pierre Rabhi ou le regretté Anupam Mishra (mais il n’était pas de culture occidentale), essaient de sortir de ce carcan et pensent l’écologie comme une manière de vivre collective, et c’est la seule manière de la vivre en réalité et d’arrêter de nourrir cette chimère impossible du moi solitaire et coupé de la nature, l’un entraînant l’autre.
Bonjour Fabrice, je cite ton dernier bouquin ici et là sur certains posts (bon pote, résilience montagne…), silence radio. Tous les pro-climats se réjouissent de la proposition de cette femme au poste de 1er ministre.
C’est bien, il n’y a plus rien à sauver.
Le seul souvenir que j’ai de Laurence Tubiana (en plus de ce que j’avais lu dans « le grand sabotage climatique ») c’est de l’avoir entendu dire sur France Inter après la COP 21:
« Oui, l’accord de Paris est un accord contraignant ».
Eh bien non, Madame Tubiana, cet accord n’a jamais été, n’est pas et ne sera jamais contraignant. Aucun pays n’est contraint de le respecter.
Une preuve parmi des centaines ? Peu après avoir été élu, Donald Trump a balancé cet Accord comme on balance une vieille chaussette.
Cela étant dit, il faut savoir qu’aucun accord international, aucun traité international n’est à ce jour CONTRAIGNANT. C’est bien là LE problème.
Mais, l’idée même qu’il doit y avoir des accords inter-gouvernementaux sur le climat est un attrape-couillon. Comme observe finement le Dr. Michaela Glöckler sur le projet d’accord sur les pandémies :
« Quiconque étudie les documents en ligne relatifs à l’accord sur les pandémies verra, à partir de certaines parties du texte, dans quelle mesure il existe une marge d’appréciation et dans quelle mesure il existe des zones grises juridiques concernant la manière d’interpréter et de mettre en œuvre dans la pratique. Il n’est pas non plus rassurant de savoir que, contrairement aux craintes antérieures, les pays conserveront leur souveraineté. Après tout, cela ne signifie pas que les droits des citoyens à l’autodétermination et à la liberté d’expression soient respectés en matière de santé. »
C’est pareil pour le climat. Des citoyens réclamant « des accords contraignants » à une autorité supérieure, c’est le rêve de tout dirigeant ! Qu’est-ce qui nous empêche d’interdire les pesticides, les plastiques, etc. au niveau local ? Pour boycotter ? Pas besoin de négocier avec les Chinois ou les Américains pour cela ! Mais justement, c’est cela qui gêne, car ces actions réduisent le pouvoir du gouvernement. Faire du cinéma à l’ONU, comme la gentille mais naïve Greta, pour quémander « une volonté politique » et « des accords contraignants au niveau global » c’est du petit lait, c’est du nectar, pour Blackrock, Thales, Microsoft Tesla et Amazon… et pour leurs gentils employés comme Mme Tubiana. Greta a l’avantage de l’âge. Elle peut apprendre. Faire du cinéma à 16 ans c’est moins grave qu’à 60 ans…
Ouf ! On a échappé à une première sinistre qui aurait été désastreuse pour le dérèglement climatique.
Que penser de celle qui fait l’unanimité dans le Nouveau front populaire et que Macron n’est pas pressé d’appeler pour former un gouvernement…
Lucile Castets… favorable aux services publics mais qu’en est il pour la planète ?
Il serait intéressant que Laurent Fournier nous explique en quoi une autorité politique (ou des autorités, selon les problèmes traités) supra-nationale exigée par les citoyens de ce monde serait , je cite: « du petit lait, du nectar pour Blackrock, Thales, Microsoft, Tesla et Amazon « .
Ces gros machins n’aiment justement pas avoir d’autorité au dessus d’eux. Et d’ailleurs actuellement n’en ont pas. C’est d’ailleurs ce qui fait leur force.
Ils ont les mains libres pour faire ce qu’ils veulent. Et c’est ça, LE problème.
L’Europe ? Parfois elle taxe quelques uns de ces monstres sans frontières. Ils finissent par payer en faisant la gueule. Mais ils finissent par payer. Avec une autorité supranationale, ils seraient obligés de rentrer dans le rang. Et ça, ils font tout pour que ça n’arrive pas, pour que leur pouvoir sur le monde ne soit pas remis en cause.
Quant à « interdire les pesticides , plastiques, etc au niveau local », si c’était possible il y a belle lurette qu’il n’y aurait plus nulle part.
Laurent Fournier semble ignorer que toutes ces saloperies « voyagent » et on a beau les interdire sur 10 km2 par ci et 20 km2 par là, cela ne signifie nullement que ces 10 ou 20 km2 ne seront plus pollués.
Il n’y a qu’à voir les tests faits sur les cheveux de personnes vivant dans les zones a priori exemptes de pollution. Ils sont concluants.
Les problèmes auxquels nous (les citoyens de ce monde) sommes confrontés aujourd’hui sont des problèmes mondiaux. Il faut, pour les résoudre, des solutions au niveau mondial.
Ce qui me rassure, c’est que je ne suis pas le seul à penser ça. Edgar Morin et Jacques Testart, par exemple, disent la même chose depuis très longtemps.
Sans oublier ceux qui disaient aussi la même chose quand ils étaient vivants: René Dumont, Jacques Ellul, Théodore Monod, Henri Laborit, Jean Rostand, Paul-Emile Victor, Albert Jacquard, Hubert Reeves, Emmanuel d’Astier de la Vigerie etc, etc, et même… les chanteurs Georges Moustaki , Leny Escudero. et Pierre Barouh.
Sans parler d’Albert Camus et de Vercors, qui, eux, disaient la même chose dès 1949.
Mais, Joël Luguern, tout simplement parceque les autorités soi-disant « mondiales » sont les employées des corporations multi-nationales. L’autorité c’est le mal. Mais on ne peut pas s’en passer ? Oui c’est vrai, là où elle existe, sa destruction par la violence entraîne des malheurs terribles, bien pires. Car il s’agit en ce cas d’un remplacement par une autorité cachée, encore plus sauvage.
La seule manière de détruire l’autorité sans rendre la situation encore pire, c’est de la remplacer par une autorité plus locale. L’autorité c’est le mal, c’est pour ça qu’il faut la garder sous les yeux, en permanence.
L’analyse du Dr. Michaela Glöckler est très fine car elle révèle en peu de mots ce qui a rendu la catastrophe du covid si sauvage et irrépressible : Aucune autorité, ou presque, qu’elle fut médicale, scientifique, médiatique, politique, locale, nationale ou supra-nationale, de gauche ou de droite, démocratie électorale, dictature employée par les corporations mondiales ou monarchie, ou associative, et même d’entreprise ou familiale, n’a été capable de résister à l’extraordinaire accroissement gratuit et sans risques de leur pouvoir. Tous (sauf en Afrique, exception curieusement peu étudiée, peu mentionnée, d’une pandémie qui s’arrête aux frontières) ont embrassé avec passion le covid qui leur a offert sur un plateau doré une importance, une autorité qu’ils n’ont jamais gagné, une autorité « gratuite » comme un cadeau. Et il faut se souvenir de la férocité, de la cruauté de beaucoup, qui soudainement pouvait passer pour vertu, de la folie qui pouvait passer pour de la responsabilité.
Ce que vous dites sur les poisons qui passent les frontières est tout-à-fait vrai physiquement mais complètement faux politiquement. En 1986 ce ne sont pas les Russes qui ont déclaré que la radioactivité n’était pas entrée en France. C’est l’AIEA qui a refusé le rapport officiel Russe, pour ne pas mettre en danger l’industrie nucléaire mondiale, indispensable à la rentabilité du nucléaire civil. Bella et Roger Belbeo’ch ont dévoilé maintes fois cette machination.
Professionnellement, lorsque je conçois un bâtiment, je ne dis pas à mes clients « empoisonnez votre usine, votre maison avec des pesticides anti-termites, avec du PVC et du polycarbonate qui transformeront vos locaux en brasier en moins de 4 minutes, car la plupart de vos voisins font pareil, c’est plus chouette de mourir avec eux ! »
Je leur dit : C’est votre vie, ne la gâchez pas, et puis si ils ne comprennent pas je les laisse trouver un autre architecte.
Les autorités sont parfois des emmerdeuses lorsqu’on doit faire ces choix. Elles poussent parfois aux mauvais choix, soit par stupidité, soit par dessein. Il faut être rusé, se trouver des alliés. Le premier allié c’est le propriétaire s’il est intelligent. Il ne veut ni empoisonner ses enfants ni ses clients ni ses employés. (S’il le veut, fuyez!) Ensuite, il y a souvent dans les autorités des administrateurs intelligents qui ont de leur responsabilité une conception plus large, plus réaliste, que de mettre leurs papiers en ordre par le plus court chemin. On finit par les rencontrer.
J’ai besoin de temps pour retrouver le papier de Bella Belbéo’ch et l’annexe sur les conséquences sanitaires, du rapport Russe à l’AIEA, censuré (à l’unanimité !) par l’AIEA à la conférence de Vienne de 1986… cette annexe a été subtilisée et conservée par un « Julian Assange » de l’époque, un physicien nucléaire dont on ne connaît pas le nom, lorsque toutes les copies ont été détruites.
En attendant il y a un très bon article ici, qui évoque les faits, page 7 :
https://www.sortirdunucleaire.org/IMG/pdf/globalchance-zerbibjc-2015-tchernobyl_effets_sanitaires_et_environnementaux.pdf
Presque tous les pays ayant interdit les plastiques à usage unique sont en Afrique.
Les diplomates Africains seraient-ils meilleurs que les Français, auraient-ils arraché de haute lutte à l’ONU l’interdiction des plastiques ?
Non. Les gouvernements Africains ont interdit, c’est tout.
Certains (« The Economist ») disent que ces interdictions s’expliquent par la rareté d’industries productrices de plastique en Afrique. Ils ont sûrement raison.
D’où l’urgence pour Bill Gates de promouvoir la production de vaccins en Afrique… Pour rendre politiquement plus difficile aux gouvernements Africains d’ignorer la prochaine pandémie !
La pollution est une guerre politique, et le combat est incessant, et doit être mené à tous les niveaux en commençant par chez soi. Il faut se trouver des alliés immédiats. Paradoxe : Même les politiques (certains) demandent ça : ils appellent ça « de l’espace politique ».
Je rappelle que l’AIEA et l’OMS ne sont pas des organisations supra-nationales.
Ce sont des organisations internationales, liées à l’ONU, qui , elle non plus, n’est pas une organisation supra-nationale.
Toute la différence est là: entre: « supra-nationale » et « international »
De plus, les militants anti-nucléaires savent depuis longtemps qu’il y a des accords signés entre l’OMS et l’AIEA interdisant à l’OMS de divulguer, sans avoir au préalable l’accord de l’AIEA, des informations sur les conséquences d’accidents nucléaires.
Ces deux organisations internationales sont donc comme cul et chemise.
On ne peut pas avoir confiance en leurs propos. Elles servent les intérêts des technocrates et des politiciens à leur botte mais pas ceux des peuples.
Commencer à lutter contre la pollution chez soi est une évidence que personne n’a jamais remis en cause.
En revanche, le site Reporterre a signalé plusieurs études scientifiques sur cette question: même si toute la population devient vertueuse, cela ne limitera que de 20% (vingt pour cent) le réchauffement climatique. Pour atteindre les 100% il faut absolument une autorité qui impose sa loi aux malfaiteurs sans frontières que sont Totalenergie, Microsoft, Rio-Tinto, Amazon, etc et bien d’autres saccageurs de la planète, dont bien sûr la fondation Bill Gates.
Encore une fois, on en revient au principe d’une (de plusieurs) autorité
supranationale.
N’attendons rien des politiciens pour aboutir à la création d’une telle autorité. C’est aux ONG et aux scientifiques, soutenus par une poignée d’hommes et de femmes politiques conscients (il y en a), de se mobiliser en priorité pour arriver à la création de cette nouvelle institution.
Indispensable à mon avis (et , je le répète, à celui d’Edgar Morin, de Jacques Testart et de bien d’autres) pour assurer la survie de l’humanité sur notre planète.
Laurent Fournier confond « organisation (ou agence) internationale » et « autorité mondiale ».
Toutes les agences internationales liées à l’ONU (UNICEF , OMS, UNESCO, AIEA, FAO, PAM, etc ne sont nullement des « autorités mondiales ».
Aucune d’elle ne l’est. Leur statut ne le leur permet pas.
Elles n’ont aucun pouvoir sur la marche du monde, aucunement le pouvoir d’imposer quoi que ce soit à quelque pays que ce soit, ni non plus à quelque multinationale que ce soit.
C’est d’ailleurs ce qui fait la force de ces multinationales tant décriées: elles n’ont personne au-dessus d’elles pour les cadrer.
Car ces agences sont « inter » et non pas « supra » nationales. La différence entre les deux est énorme. C’est la même différence qu’il y a entre les verbes « vouloir » et « pouvoir ».
Même si une agence internationale « veut » cadrer une multinationale, elle ne le « peut » pas. Car, que ça nous plaise ou non (et moi, ça ne me plaît pas du tout) aucune loi supranationale n’existe pour obliger quelque multinationale à obéir. C’est ainsi.
C’est donc cette « autorité supranationale » ou « autorité mondiale » (si vous préférez) qu’il convient de créer pour que tous, Etats et multinationales, respectent la même loi,
celle qui permettra d’enrayer le réchauffement climatique.
Personnellement je vais faire tout ce qui est en mon modeste pouvoir de conviction
pour aider les ONG (à commencer par les Amis de la Terre et Agir pour l’environnement dont je suis membre) à oeuvrer dans le sens de la création d’une
« Coalition pour la mise en place d’une Autorité supranationale du Climat ».
Avec le nombre d’ONG et de collectifs de scientifiques concernés qui existent en France, en Europe et dans le monde, , nous pourrions rapidement atteindre (avec le soutien d’hommes et femmes politiques eux aussi conscients ) une masse critique qui obligerait les politiques à prendre notre demande en considération, à ne pas nous regarder de haut.
A partir de ce moment-là pourraient commencer des négociations à l’échelle du monde pour la mise en place de cette nouvelle institution.
Si quelqu’un voit une autre solution que celle-là pour enrayer réellement et efficacement le réchauffement climatique, je le remercie d’en faire part ici, dans ce forum, ouvert à tous grâce à l’amabilité de Fabrice Nicolino.
Cher Joël,
Une autre voie ? Il n’y en a qu’une seule, qui serait une secousse de nature historique, façon 1789, sans la Terreur, mais avec la nuit du 4 août, celle de la fin des privilèges. Elle est plus étroite que le chas d’une aiguille, mais enfin, il faut prendre ce que l’on a. Pour commencer, unir les forces disponibles pour lutter contre la prolifération des objets matériels et ce qui le permet, c’est-à-dire le commerce mondial et nos achats obtenus grâce au travail des esclaves. Cela implique bien des combats. Et parmi eux, en hors-d’oeuvre, celui contre la bagnole électrique.
Fabrice Nicolino
Cher Fabrice,
je partage votre idée qu’il faut une secousse de nature historique pour renverser la situation actuelle.
Sinon, en effet, je ne vois pas comment nous y arriverons. Sinon, comme cela a déjà été dit maintes et maintes fois, nous resterons la grenouille de la marmite qui finit ébouillantée sans s’en rendre compte ou bien qui finit par s’en rendre compte mais trop tard…
Vous appelez ce moment précis : » une secousse de nature historique »; moi je l’appelle un « déclencheur » et je compte sur la masse critique formée par des centaines ou des milliers d’associations favorables, dans le monde, à une Autorité supranationale du climat pour être ce déclencheur qui conduira au renversement de la situation actuelle, qui conduira à cette insurrection des consciences que notre ami Pierre Rabhi appelait de ses voeux en 2002.
De toute façon votre proposition n’est pas du tout incompatible avec la mienne.
Bien au contraire !
Et il y a fort à parier que, si une Autorité supranationale pour le climat voit le jour, l’une des premières décisions qu’elle devra prendre sera de mettre fin à la production d’objets matériels inutiles ou irréparables, à une relocalisation de ces productions et donc, de ce fait, à une limitation drastique du commerce mondial.
Je suis entièrement d’accord avec vous: c’est indispensable pour que l’humanité tout entière puisse vivre un jour dans des conditions décentes (au sens orwellien du terme), c’est-à-dire sans affecter le climat.
Pour cela , je pense personnellement qu’il faut revenir à un mode de vie proche de celui que la France a connu dans les années 50, mais surtout pas au-delà !!
C’est d’ailleurs pour mettre au maximum mes actes en conformité avec mes pensées que je n’ai pas de téléphone portable ni de carte bancaire, ni ne suis sur les réseaux dits « sociaux ».
Pour la bagnole électrique, je vous approuve évidemment à 100%. Cette « innovation » est une fuite en avant éminemment catastrophique pour ne pas affronter les vrais problèmes.
Vous écrivez: « pour commencer, unir les forces disponibles pour lutter contre la prolifération… »
Je vois que vous aussi, comme moi, vous parlez d’ « unir les forces ».
Ce mouvement existe -t-il déjà ? Si oui, c’est avec grand plaisir que je le rejoindrai car j’y suis favorable et, comme je l’ai dit plus haut, il n’est nullement incompatible avec ma proposition. Il en est même complémentaire.
Nous sommes tous, de plus en plus et partout dans le monde, dans la situation vécue et exprimée ainsi par Alexandre Soljenitsyne :
« Et c’est là que nous trouvons, négligée, la clé la plus simple, la plus accessible de notre libération : le refus personnel de participer au mensonge ! Même si tout est couvert de mensonges, même si tout est sous leur règne, résistons de la manière la plus directe : que leur règne ne s’exerce pas par moi ! »
Il n’y a aucune demande ici, aucune requête envers aucune autorité. Il n’y a que souveraineté. Irrépressible.
Il n’y a aucune garantie qu’une telle décision individuelle mette fin à la violence dans le monde, pas plus que décider de manger une mangue qui pend sur un arbre ne résoudra la faim dans le monde.
Mais il serait stupide de ne pas manger la mangue, et stupide d’autoriser le mensonge à passer par nous.
L’autorité, c’est nous. La seule vraie autorité.
Je ne lis pas le Russe, mais voici une traduction en anglais qui me semble très bien, car très simple et claire, d’un des textes politiques les plus puissants que je connais :
https://www.solzhenitsyncenter.org/live-not-by-lies
Mon amie l’architecte Chitra Viswanath offre un café à ses clients sur la terrasse plantée de ses magnifiques bureaux en terre dans la ville de Bangalore, et en regardant de plus près, sous les fleurs et les feuillages, on voit que tous les pots sont des chiottes ! Toutes les vieilles chiottes des gens chez qui elle a construit des toilettes sèches ! Je trouve ce geste humble et brillant, doux et magnifique !
https://disk.yandex.com/i/_Wd1dw1E6215iA
Parfois il faut juger les concepts à l’aune de ce que les gens en font. Si vous justifiez respecter les animaux, éviter les plastiques et la pollution au nom de Krishna, Yahve, Jesus, Allah ou le Climat, il serait de mauvaise foi de critiquer cela. Mais si c’est pour réclamer « une autorité mondiale » ou laisser des idiots criminels tels Bill Gates dire qu’il compense son « empreinte carbone » en achetant des clim « pour les pauvres » ou cette monstruosité : couper des forêts entières pour enterrer le bois ! alors c’est insupportable.
Laurent Fournier confond autorité et autorité.
Celle décrite par Soljenistyne est une autorité IMPOSÉE par le haut, par un Etat, un parti politique au nom d’un principe plus que douteux; ce principe qui est : tout le monde doit penser comme nous, le parti, le gouvernement, l’Etat, sinon c’est la prison, et en URSS le goulag.
Honneur à tous ceux qui ont su résister à cette injonction, à commencer par Evguénia Ginzbourg (voir son livre « Le vertige » que j’avais lu en 1967), par Soljenitsyne, et par des centaines de milliers voire des millions d’autres malheureusement. Oui, Honneur à eux tous et toutes !
L’autorité mentionnée dans mes interventions précédentes est d’un tout autre ordre.
C’est une autorité CHOISIE consciemment par un groupe de personnes pour défendre ses intérêts.
Prenons l’exemple d’une co-propriété. Les copropriétaires s’unissent donc dans une « co-pro » pour assurer le maintien, l’entretien et le bon état de leur immeuble.
ILS ET ELLES sont l’autorité de ce bâtiment. Ils en confient la gestion à un syndic (ou bien gèrent eux-mêmes les différents problèmes) et si le syndic ne fait pas l’affaire, l’assemblée générale suivante décide soit de le remplacer par un autre, soit de gérer elle même les problèmes.
C’est de cette autorité-là dont j’ai parlé dans mes interventions précédentes.
Nous somme tous co-propriétaires de la planète et si nous voulons la laisser en bon état à notre descendance, nous devons en assurer le maintien , l’entretien et un bon état permanent.
Or, à ce jour, hormis une poignée d’hommes et femmes politiques,, toute la classe politique ne vise qu’à être réélue à la prochaine échéance électorale, donc l’entretien, le maintien, le bon état de la planète ELLE S’EN FOUT COMPLÈTEMENT.
Le dernier livre de Fabrice Nicolino le démontre parfaitement.
Nous sommes nombreux à penser que les citoyens de ce monde doivent s’organiser pour être, ensemble, l’autorité qui assurera le maintien de la vie sur terre, en commençant par enrayer le réchauffement climatique.
Nos avons la chance de voir que des ONG et des scientifiques de plus en plus nombreux
ont, eux, conscience que ça ne peut plus durer, qu’il faut faire « quelque chose » pour que ça change.
C’est la raison pour laquelle, bien de citoyens de ce monde souhaitent s’associer avec ces scientifiques, ces ONG et ces hommes et femmes politiques conscients eux aussi de la situation pour créer une autorité qui s’imposera à tous
dans le but non pas d’imposer à tous une idéologie quelconque, loin de là, mais de sauver la vie sur cette planète, pour notre génération et surtout pour les générations futures.
Je le répète: si quelqu’un(e) a une autre solution à proposer, ça m’intéresse de la connaître.
PS Dans un courriel précédent j’écrivais que Albert Camus et Vercors prônaient en 1949 la création d’une Autorité supra-nationale. A l’époque ce n’était évidemment pas pour « sauver le climat » mais pour éviter au monde de vivre dans ce qu’on appelait alors , avec le développement de l’arme atomique: « l’équilibre de la terreur ».
Cher Joël Luguern : Vos buts sont nobles et je ne peux que vous (et nous) souhaiter bonne chance dans vos efforts pour « gérer nous-mêmes les problèmes » ! En aucun cas un mal ne peut advenir d’un honnête effort d’assumer ce que l’on décide librement d’inclure dans ses responsabilités. En toute sincérité et sans ironie. Amicalement.
Parfois c’est désarmant d’entendre des gens intelligents, gentils, avec une vraie expérience de la vie et pleins de bonne volonté… avec qui on est en profond désaccord !!!! Je suppose qu’apprendre à s’entendre, sur des points concrets, et travailler ensemble, avec des gens très différents… est précisément la chose la plus importante à faire aujourd’hui, pour chacun de nous.
A notre époque de génocide et de militarisation généralisée des identités.