Pour bien comprendre cet article-ci, et j’en suis navré, il faut lire le précédent. Le Liberia vient de vendre pour 25 ans des droits d’exploitation forestière, dans des conditions troubles. À au moins deux prête-noms de la transnationale Samling, accusée dans le monde entier d’exploitation illégale de bois et de violation du droit des peuples forestiers. Tapez sur Google : Samling illegal log, et vous serez édifié si vous parlez anglais. Mais vous pouvez essayer également avec : Samling exploitation illégale de bois. Je vous recommande pour ma part un document (1) qui décrit la lutte du peuple Penan contre la Samling et la certification MTTC, qui lui permet de vendre son bois comme s’il était exploité de manière durable.
MTTC, c’est un label malaisien dont j’ai déjà parlé (ici). Le Malaysian Timber Council Certi?cation (MTTC, ou Conseil malaisien de certi?cation du bois) est un organisme aux ambitions immenses. Qui entend être « recognised as the leading timber certification organisation for tropical forests ». C’est-à-dire reconnue comme l’organisation-phare dans le domaine de la certification du bois tropical. Je pense qu’ils y arriveront, car ces messieurs-dames ont l’esprit large, réellement très large. Preuve en est qu’ils ont accordé en 2005 un quitus général à l’entreprise Samling en lui donnant un label très précieux sur le plan commercial. Je vous invite à consulter le document en français appelé Certification d’une concession privée en Malaisie (2), qui vous fera mieux comprendre les formidables enjeux cachés de la certification.
Résumons : MTTC offre un cadeau royal à la Samling, qui dévaste les forêts du monde, et s’attaque aujourd’hui à celles du Liberia. Mais que serait MTCC sans PEFC ? Rien. Pardonnez-moi ce jargon, qui ne vient pas de moi. PEFC est LE grand certificateur de bois dit durable dans le monde. Qui dispose du tampon est le roi des affaires. Or PEFC a certifié MTTC, opérateur « régional », lui donnant ainsi sa caution planétaire. L’affaire s’est conclue le 1er mai 2009 (ici), tranquillement, discrètement. Une poupée russe, telle est l’image qui s’impose. La Samling. Puis MTTC. Puis PEFC. Et enfin Sébastien Genest.
Ne l’oublions pas. Genest, qui ne sait rien, RIEN, RIEN, RIEN, des forêts tropicales, a accepté, malgré de nombreux avertissements, de siéger au bureau international de PEFC, lui donnant ainsi une caution «écologiste» inespérée. France Nature Environnement est la seule association AU MONDE à accepter de siéger dans ce machin (ici). Scandaleux ? Le mot est faible. Comme je veux malgré tour détendre l’atmosphère, je vous invite à aller ricaner sur le site de PEFC France (ici). Vous y lirez un morceau d’anthologie concernant l’Australie, où des entreprises certifiées PEFC se sont attaquées à des forêts primaires au napalm, au moins jusqu’en 2007. Commentaire désopilant de PEFC France : « Pour FNE, deux points doivent encore être améliorés : la conversion des petites surfaces et les coupes rases sur les forêts primaires ». Oui, pour FNE, il faut améliorer les coupes rases sur les forêts primaires. J’allais le suggérer.
Que répondent Genest et le petit groupe autour de lui ? Là encore, faute de mieux, rions. Dans le bulletin de mai 2009 de FNE, qui s’appelle La lettre du hérisson, on trouve cette grandiose introduction : « Le schéma australien reconnu par PEFC a été l’objet de critiques virulentes de la part de nombreuses ONG, quant aux pratiques sylvicoles controversées qu’il présentait. Même si des progrès ont été constatées ces dernières années, FNE a voulu profiter de l’assemblée générale de PEFC à Canberra (Australie) pour aller sur le terrain et statuer par elle-même. La situation complexe mérite d’être prise avec nuance ».
Grand, réellement. Genest part à Canberra faire la leçon aux autochtones. Car ce n’est bien entendu pas fini. « Les représentants des entreprises rencontrées nous ont fait part de manière insistante de leur volonté de rencontrer the Wilderness Society et Australia Conservation qui sont des ONG importantes en Australie. FNE considère que ces ONG devraient saisir l’opportunité de peser de tout leur poids dans la révision des standards australiens afin de pouvoir faire évoluer les pratiques sylvicoles ». C’est diplomatique, mais c’est net. FNE ose reprocher aux écologistes australiens de ne pas participer au lancer de napalm. Officiellement, il est vrai, cette bombe incendiaire amie des hommes et des bois n’est plus utilisée. Mais il reste le monofluoroacetate de sodium, un épouvantable toxique. Sublime, FNE constate : « Aux dires de Forestry Tasmania, le monofluoroacétate de sodium (ou 1080) n’est plus utilisé depuis décembre 2005. S’il l’est toujours sur les domaines privés, son utilisation globale a chuté de 15kg/ha en 1999 à moins de 0.7 kg/ha en 2007 ». Notez avec moi, je vous prie. Forestry Tasmania est l’organisme gouvernemental en charge des forêts de cette île si belle. L’organisme qui a couvert la destruction d’au moins 140 000 hectares de forêts primaires depuis 1997. Et cet excellent témoin affirme donc que le poison appelé 1080 est moins, je répète, moins utilisé. Et FNE le croit.
Mais comme elle a un sens critique inouï, FNE n’a pas voté en faveur du renouvellement du label PEFC en faveur des exploitants forestiers australiens. Na ! Tout en restant bien entendu au bureau international. Ce qui est quand même réconfortant, c’est que les amis français de Genest, ceux de PEFC-France, admirent ses contorsions. Commentant le refus de vote de FNE, ils notent sur leur site : « PEFC accueille ces remarques avec bienveillance et salue l’implication de FNE dans PEFC depuis sa création en 1999 ». Défense de se moquer de Genest. Dans le même bulletin, FNE s’explique avec autant de grâce sur la Malaisie. Ô pauvre mère ! Je vous jure, avec la meilleure volonté du monde, que c’est incompréhensible. Tant pis, j’essaie.
FNE reconnaît que la Samling est, je cite « responsable de la destruction de 80% de la réserve de biosphère sur le territoire du peuple Penang, de mauvais traitements sur ce peuple ainsi que de crimes ciblés ». Ce n’est pas tout à fait rien. Il y aurait deux types de certification. Ceux de 2001, accordés à la Samling. Et ceux de 2002, qui lui seraient, en tout cas pour le moment, refusés. Et du coup, fier comme Artaban, FNE clame : « Nous sommes intervenus auprès du consultant externe chargé d’évaluer les standards et les processus d’élaboration (…) Nous nous sommes de plus assurés qu’aucune pratique controversées n’étaient en cours sous la houlette des nouveaux standards MC&I (2002). Une fois toutes ces assurances obtenues, nous avons accepté la reconnaissance du schéma malaisien ».
Je vous avais prévenu. Ce n’est pas du malais, c’est du chinois. Reste une chose fondamentale dont ne peut guère se vanter Genest, pour cause. La Samling, cette entreprise coupable de « crimes ciblés », dispose bel et bien d’un label MTTC, et MTTC a bel et bien été labellisé par PEFC, où siège le président de France Nature Environnement. En toute légalité, la Samling peut donc vendre son bois en prouvant qu’il est certifié durable. On reparlera du Liberia. Et de la Samling. Pesant le sens des mots, je prétends que la présence de Sébastien Genest au bureau international de PEFC est un déshonneur. Je sais que ce mot n’a plus guère de sens. Moi, j’y vois l’essentiel.
PS : Pourquoi, oui pourquoi les associations fédérées à FNE se taisent-elles ? Et toutes les autres ? Il est visiblement plus facile de voir la paille que la poutre. Je pense que vous connaissez la parabole.
(1) www.bmf.ch/en/pdf/selaan-linau–report.pdf
(2) www.itto.int/direct/topics/topics_pdf_download/topics_id=9330000&no=2
Désonorant, sans aucun doute. Révoltant, ô combien.
On en a les poils qui se dressent…
cela fait peur,car de plus le crime contre les hommes (de la foret),le crime contre la nature est légalisé;délibérement je croit que beaucoup de personnes ,quand un probleme ne les touches pas directement,l’indiférence prend le pas sur la réflexion,et surtout la REVOLTE.ON ne voit que ce qui existe autour de nous,un périmetre reflètant notre égoisme.cela vas se payer vraiment très chère,et ces sociétés voraces ne comprennent pas qu’elles sont elles aussi dans le tourbillon pour la fin de tout.comme film,il n’y a pas de rembobinage.Il sont aussi loin de la compréhension que tout se tient dans un système vivant comme la terre,et nous somme dessus,que le chien de mon voisin d’une quelconque idées de la planète uranus.LA FOLIE DU GAIN
Pourquoi les associations fédérées à FNE se taisent-elles ? Parce-que justement elles sont fédérées à FNE ! FNE, pouvoir central, état dans l’état, qui se superpose à elles ! On encourage la création d’associations juste pour donner l’illusion au peuple de pouvoir défendre une cause ! Mais quel est leur poids réel, et combien de combats menés par elles aboutissent ?
Les subventions et les dons qui leur sont accordés ont certainement un prix : l’obligation de ne pas faire trop de vagues…
Ah ! Illusoire liberté………
Je ne sais pas si je me retrouve trop hors sujet, mais pour le film de Hulot, ou plutot en ce qui concerne sa critique, la, franchement, desole, j’ai du me planter de planete, peut-etre simplement de pays:depuis quand la « tendresse », la « douceur », le « partage », et « l’altruisme » c’etait des concepts niais, des mots vides, des idees qu’il fallait demontrer au specateur, dans le sens du poil, pour pas trop les heurter. Je croyais que c’etait la violence mon pote, genre la deforestation du monde et l’alienation de ses peuples, qui faisaient mal a entendre.
je fais reference a ca: http://www.dvdrama.com/news-35622-cine-le-syndrome-du-titanic.php
« Après moi le Déluge. » Ces paroles attribuées à Louis XV (ou à Madame de Pompadour) n’ont jamais été autant d’actualité.
à propos du comportement de la FNE et bien d’autres ONGs,et comme ça parle du syndrôme du titanic :
http://www.liberterre.fr/gaiasophia/gaia-climats/generaux/caniculs.html
pour ceux qui pensent encore que payer l’impot carbone est un acte écologique citoyen.
pascal
Je ne le dirai jamais assez : je suis bien contente d’être tombée un jour sur ce blog. Ce n’est certes pas le fruit du hasard, c’est une recherche d’information qui m’a menée jusqu’ici. Je pense que je suis née avec cette sensibilité qui fait que…, une certaine conscience de faire partie d’un grand tout où chaque forme de vie a sa place et doit être respectée. Un certain bon sens en somme. Mais pour convaincre les autres, ça ne suffit pas, d’autant que chaque jour, de nouvelles atteintes à la vie sont commises, l’humain ne manquant pas à ce niveau d’imagination pour détruire, s’enrichir et appauvrir.
Ici, je trouve une information complète, fiable, située dans son contexte général et chronologique. J’aimerais avoir une énorme mémoire pour tout retenir et pouvoir au moment opportun disposer de tous les faits et arguments pour convaincre. C’est une démarche que j’ai pu approfondir parce que ma situation à un moment donné me l’a permis : j’ai disposé de temps (période de chomage, un travail aujourd’hui aux horaires peu contraignants, pas d’enfants… etc.) Alors je pense souvent aux personnes qui ont des journées bien remplies, une famille à charge… Comment faire pour qu’elles aient accès à ces infos ?
Cela rend d’autant plus choquant le fait que les personnes – qui ont l’info, qui se sont fait une place dans des associations reconnues, qui ont une certaine notoriété, des relations, accès aussi à des sphères à jamais fermées pour le petit citoyen, et donc un certain pouvoir… – n’agissent pas plus radicalement (voire pas du tout) pour dénoncer et arrêter le massacre. C’est affreusement décourageant.
A Pascal,
Merci pour l’article, un peu long, mais très instructif de Dominique Guillet.
P.S. Pascal, ne serais-tu pas le paysan bio qui travaille avec Patrice ?
Si c’est le cas, je te connais et te transmets mes amicales salutations.
René.
Pascal, René, attention à ne pas trop dévié de la droite ligne de l’orthodoxie ! Vous allez vous-mêmes vous exclure du mouvement !! 😉
Article un peu confus quand même. Quelques approximations aussi.
Il semble que de plus en plus de gens se réveillent ou ose parler désormais. Le mois de décembre devrait être intéressant, mais encore une fois, faudra pas compter sur les médias classiques pour en être informés…
Hacène,
Je prends tes allusions pour une moquerie amicale. Je continue à suivre la question du climat avec l’intérêt géant qu’elle mérite. À mon tour de m’amuser à tes dépens. Si je t’ai bien lu, tu fais la réclame du journaliste britannique Fred Pearce pour l’un de ses articles – très intéressants d’ailleurs – dans lequel il cite un scientifique sérieux. Lequel annonce un possible refroidissement de quelques dizaines d’années. Moi, qui ne crois pas être dogmatique, je te dis : pourquoi pas ?
Mais il s’agit pour l’heure d’une hypothèse, laquelle ne remettrait d’ailleurs pas en cause, même vérifiée, le réchauffement général. Que sont vingt ou trente ans ? Pour nous, un gros morceau de notre petite vie. Mais pour la vie elle-même ?
Enfin, coup de pied de l’âne : Pearce a, tu le sais bien, écrit un livre remarquable sur la crise climatique, appelée Points de rupture (Calmann-Lévy). Il aurait donc raison quand il conforte ton point de vue, mais à l’inverse… Ne m’avais-tu pas dit que tu lirais le bouquin de ce grand journaliste ? Bien à toi, comme tu sais.
Fabrice Nicolino
Fabrice,
J’ai lu le livre de Pearce depuis Pâques. Puisque tu penses que je ne veux pas voir les choses telles qu’elles sont, tu te doutes bien qu’il ne m’a pas convaincu. Il est pourtant bien foutu, agréable à lire pour un sujet « aride ». Ce Pearce a le sens du récit, cela ne fait aucun doute. Par contre, moi qui ne suis rien, je me permets quand même de dire que ce n’est pas un boulot de journaliste sérieux, car comme je te l’avais dit ici même, il suffit de lire ce que l’auteur appelle son casting pour savoir d’emblée où l’on met les pieds. Le seul sceptique cité est le très grand climatologue (c’est Pearce lui-même qui le dit) Richard Lindzen, du MIT, mais pas par rapport aux doutes que celui-ci émet vis-à-vis de cette thèse de l’origine anthropique. Faut dire que Lindzen (qui a lui aussi quitté le GIEC avec fracas) est l’un des plus grands « sceptiques ». Et d’autres noms ne sont jamais cités : Akasofu, Pielke (notamment Sr.), Spencer, Gray, Christy, etc… Tous ceux qui bossent sur le rôle du Soleil n’apparaissent jamais non plus : Svensmark, Christensen, Spoon, Shaviv, etc. Toute personne qui suit de près ces histoires sait que ces gens sont tout à fait reconnus, très sérieux. Mais on n’en entend jamais parler. un peu comme dans le dossier de la Recherche sur climat et Soleil, quand une vague allusion était faite à Svensmark pour le décridibiliser, laissant croire implicitement que ce pauvre homme était bien seul et que la vraie science avançait de son côté. Même pas un mot sur tous les autres chercheurs qui vont dans le même sens, d’ailleurs de plus en plus nombreux, rien sur le fait que c’est à partir des travaux de Svensmark et pour les continuer à une autre échelle que 11 pays sont associés au sein du projet CLOUD mené au CERN à Genève. Alors que dirais-je du livre de Pearce ? La même chose que tu as dite à propos du dossier que je t’ai envoyé, que tu as lu, mais dont, mille fois hélas, tu n’as pas regardé les figures (j’aurais peut-être pas dû en mettre plus de 70 !) : une thèse est choisie, habillée brillamment, et n’est retenu que ce qui va dans ce sens. Il n’y a pas grand chose à en dire de plus. Je regrette que tu dises ne pas pouvoir aller sur le terrain de la science et argumenter, car c’est bien là que ça se passe. Et à considérer qu’il y a consensus et qu’en conséquence il n’est pas besoin de regarder ailleurs, on se prive de la possibilité de réviser son jugement (sans te considérer comme dogmatique pour autant !). Je me doute bien que tu ne prendras pas le temps de le lire (vu le boulot que tu semble abattre), mais à mon tour, je te conseille « L’Homme est-il responsable du réchauffement climatique ? », d’André Legendre. C’est nettement moins agréable à lire que du Pearce, mais il examine bien le sujet. C’est, je pense, compréhensible par tout le monde (un peu moins au tout début cependant) et ça n’a rien de sensationnaliste. Chacun gagnerait à le lire. Ca pourrait être un début. Mais tu peux aussi reprendre mon envoi, en lisant aussi les figures. Et en constatant cette fois que je n’ai pas pioché dans ce qui m’arrangeait. Il y avait d’ailleurs 121 références bibliographiques…
Bref ! Je n’attends pas que tu changes d’avis sur la question avant un moment. De mon côté, je continue d’être sceptique sur ma propre manière de voir les choses et jusqu’à présent, que de la confirmation, aucune infirmation. Dame Nature me fera peut-être changé d’avis, qui sait ?
Concernant le refroidissement, il n’y a guère de doute, hélas, mille fois hélas ! Car c’est le froid qu’il faut redouter, comme je te l’expliquais dans le dossier. Voici un graphique que tu as vu dans le dossier, mais actualisé ici bien sûr : http://www.woodfortrees.org/graph/hadcrut3vgl/from:1998/offset:-0.15/plot/gistemp/from:1998/offset:-0.24/plot/uah/from:1998/plot/rss/from:1998
Pas de hausse de température depuis 2002, contrairement à ce qu’on entend. Mais il vrai qu’il s’agit là de mesures par satellite, que les « réchauffistes » n’aiment guère, préférant les mesures au sol, avec tous les biais que je t’avais exposés (et auxquels tu ne sembles pas croire).
Enfin, petite précision, tu me croiras si tu veux, il n’y avait dans mon propos nulle moquerie à ton encontre, même amicale, car alors je ne pensais à personne en particulier. Je pense pourtant souvent à toi, entre Planète sans visa et en ce moment, en plus, Le vent du boulet, mais pas là…
La bise.
Erratum : il fallait lire Soon et non pas Spoon.
Et pour les fautes, bah tant pis !
pour René,
à part un apiculteur géant et faucheur d’OGMs je n’ai pas de Patrice dans mon entourage professionel.
je suis de moins en moins paysan bio et de plus en plus constructeur de maisons en paille.
je garde ce pseudo car je m’accroche en permanence à mon bon-sens paysan;ça aide dans un monde qui perd tous ses repères.
je suis d’accord avec Hacène:
l’article est long et parfois confus et imprécis.
mais voilà,si il n’est pas bon sur la forme,il est rempli de bon-sens paysan,
notemment toute la partie sur l’occupation des esprits sur un sujet soit-disant potentiellement important alors que des réalités existantes et insupportables de notre vie en société sont passées sous silence.
Hacène ,est ce qu’il vous paraît envisageable d’entrer en contact avec Dominique Guillet pour l’aider à rendre son article correct au niveau de la forme?
c’est un paysan ,lui aussi,je pense qu’il ne doit pas être contre une forme amicale d’entraide…
merci
pascal
Hacène,
Pas le temps de te répondre ce jour. Juste celui de t’en claquer une aussi (de bise).
Fabrice Nicolino
@Pascal. Ce sont des « détails » (mais c’est souvent là qu’on « attaque » !) et il ne faudrait pas vraiment modifier ce texte. Qu’il garde sa fraîcheur et l’élan de son auteur. Mais bon, j’enverrai peut-être un petit mot.
Les approximations sont de ce genre :
À propos du travail de Beck (et non Berk) : « Est-il vrai que le GIEC n’a conservé de ces 90 000 mesures que celles lui permettant de créer sa “courbe en crosse de hockey” et de fixer arbitrairement un seuil minimal originel de 220 ppm? » La crosse de hockey « fabriquée » par Mann et Cie est une reconstitution des températures (et non des concentrations en CO2) sur le dernier millénaire. La courbe officielle, du GIEC, pour le CO2 a la même forme et prend pour valeur stable jusqu’à il y a peu non pas 220 ppm, mais 280 ppmv (en volume). Cette courbe est issue des valeurs tirées des carottes de glace jusqu’en 1960, puis des mesures directes depuis le Mauna Loa. Le travail de Beck s’inscrit en faux par rapport à ces données glaciaires, puisqu’il a compilé 90 000 mesures atmosphériques réalisées entre le début du XIXe siècle et les mesures systématiques en 1960. Durant cette période, il n’y aurait pas eu de concentration constante, mais de belles variations menant à des valeurs supérieures à celles d’aujourd’hui. Le GIEC n’a pas pioché dans son travail, il se contente de l’ignorer. Je crois que Dominique Guillet fait là une confusion avec Callendar (1938) qui avait utilisé les mesures du XIXE et du XXe siècle en sélectionnant celles qui lui permettaient d’affirmer que cette concentration en CO2 était en train d’augmenter.
« Le GIEC laisse entendre que les niveaux de concentration de CO2 ont toujours été très bas sur la planète. Pourtant, les chercheurs stipulent que le niveau du CO2 atmosphérique était de 7000 ppm il y a 600 millions d’années (20 fois plus qu’aujourd’hui). » Je n’ai pas le souvenir que le GIEC ait fait référence à des périodes plus anciennes que l’Holocène (les 10 000 dernières années). Disons que le discours est que le CO2 était autour de 280 ppmv durant le dernier millénaire, voire même les 10 derniers millénaires. Les températures, c’est une autre histoire, sur 1000 ans, 10 000 ans et même pire si on remonte au précédent interglaciaire (Éémien). Les paléoenvironnements, quel pied quand même !
Fabrice, Acte 3 avant tout ! 😉
Hacène,
Il n’y aura pas d’acte 3…pour le moment du moins. D’autres obligations – professionnelles – m’appellent ailleurs. Et puis, faut-il réellement ajouter quelque chose ? J’en doute sérieusement. Bien à toi,
Fabrice Nicolino
Et puis un drame en trois actes, on aurait dit de l’Agatha Christie…
Changements climatiques ou pas ? Anthropiques ou pas ?
Bien sûr,on peut attendre d’être sûrs de la réponse. Mais si c’est vraiment méchant, il sera certainemnt trop tard pour faire quoi que ce soit.
Ou bien, on commence aujourd’hui à prendre des mesures : réduire le kilométrage de chaque produit, faire des produits qui durent longtemps et qui consomment moins d’énergie, relocaliser l’agriculture, réduire sa dépendance au pétrole, etc, etc…
Qu’est-ce que l’on a à perdre à commencer de suite à prendre de telles mesures ? Rien, au contraire. tout à gagner.
Alors, je ne comprends pas cet éternel débat autour de « l’arnaque climatique ».
MH
@Mathieu Hangue. Une réponse satisfaisante serait trop longue à mon goût. On peut remonter le fil des discussions dans ce blog sur plusieurs mois, je ne pense pas avoir grand chose à ajouter. On peut éventuellement résumer le tout simplement : exigence morale. C’est un peu court, mais ce sera tout, au moins pour aujourd’hui, sans doute pour plus longtemps. Vous pourrez écrire ce que bon vous semblera pendant le mois de décembre, sans craindre de me voir encore la ramener, car mon opinion est que sur ce sujet sensible, il y a simple soumission à un savoir révélé, de bonne foi je n’en doute pas. Suis un peu rude, m’enfin puisque je suis à ce point à côté de la plaque, ça n’étonnera pas…
N’empèche qu’il faut continuer de se poser les bonnes questions; c’est vrai que le CO2 à bon dos pour bcp de choses…
La politique d’alarmement permet de faire accepter des choses inacceptales; un bouquin que j’avais beaucoup aimer c’est « la stratégie du choc » de Naomi Klein…Oserrais-je dire qu’entre « épidémie »; « crise économique » et « crise climatique » nous sommes en plein dedans jusqu’au coup!
Je vais vous raconter une petite anecdocte; un détail par rapport à tous ce qu’il se dit ici…Dans l’école de ma fille le directeur à transmit une circulaire; en cas de grippe H1N1; il est nécessaire que les enfants soit munis de mouchoirs en papier jetables…
Je me suis permise d’écrire; pour poser une question simple, en cas d’épidémie en quoi cela change l’usage d’un mouchoir en papier; ou l’usage d’un mouchoir en tissus…(d’autent plus qu’il est aussi conseillé d’éternuer dans sa manche si il n’y a pas de mouchoirs!)
Il n’a su que répondre…Et bien moi je répond; un mouchoir en tissus bien utilisé est aussi valable qu’un jetable; sauf que celui-ci nécessite moins de gaspillage en matières premières, énergie et eau!
Je sais que c’est un détail insignifiant; et pourtant c’est toute l’illustration d’un beau gachis et « laisser-faire »…
@Sylviane. Une bonne question concernant la grippe H1N1, pourrait être la suivante : pourquoi l’OMS a-t-elle changé la définition de la pandémie au début de l’année 2009 (d’après l’épidémiologiste Tom Jefferson) ? Peut-être n’est-ce qu’une coïncidence, mais l’an dernier on n’aurait absolument pas, si c’est vérifié, parlé de pandémie de grippe…
Le CO2 a bon dos ? Suffit de voir le spectre d’absorption dans l’infra-rouge du CO2 et de H2O vapeur et de se rappeler la proportion de chacun dans l’atmosphère pour faire le tour de la question.
CO2 : http://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/objets/Images/bilan-radiatif-terre2/bilan-radiatif-terre2-fig12.gif
H2O vapeur : http://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/objets/Images/gaz-effet-serre/gaz-effet-serre-fig05.gif (l’absorption en % est le complément à 100 de la transmittance. Suffit donc de retourner les courbes verticalement)
La vapeur d’eau ne joue pas seulement un rôle majeur dans l’effet de serre, elle limite l’absorption par le CO2 dans l’essentiel du spectre, sauf un peu « au-dessus » de 4 microns, où le CO2 l’emporte largement. Mais l’énergie émise par la surface de la Terre dans cette longueur d’onde est faible. Le pouvoir radiatif du CO2 lorsqu’il n’est pas pris isolément (et dans la nature il n’est pas isolé) ne peut donc être que marginal. Ou alors j’ai rien compris, ce qui n’est pas exclu !
Hacène;
C’est terrible; plus tu m’expliques moins je comprend; mais oui le doute est en moi; cet article de Dominique Guillet c’est une baffe…Je pense que je vais réviser ma physique 🙂
J’ai aussi vu un reportage; concernant « l’éclairemment »; je cherche un lien; des gens on découvert que les particules suspenduent dans l’air diminue l’éclairement de manière significative, reçu par le sol; donc il y aurrait moins d’évaporation et moins de photosynthèse…Si c’est vrai la température devrait donc moins monter! (et là ça va dans le sens des températures qui semble être plus stable ces derniers temps!)
Je ne sais pas ce qui est vrai; vu qu’il faut que je révise ma physique…Si tu peux éclairer ma chandelle sur ce sujet; se serrait sympa!
A Pascal paysan bio
Merci d’avoir répondu et désolé pour l’erreur sur la personne. Je n’aurais pas été étonné que le Pascal, paysan bio que je connais et que je n’ai pas vu depuis un certain temps intervienne sur ce blog et y donne le lien de l’article de D. Guillet.
Salutations.
René.
Je ne comprend pas pourquoi on s’excite autant sur cette histoire de réchauffement ou pas réchauffement. Ce qui est sûr, c’est la pollution engendrée par les activités humaines, le pillage des ressources naturelles, le gouffre toujours plus profond entre riches et pauvres sur la planète. ça c’est du concret !
C’est un peu hors sujet mais pas totalement, monsanto aurait proposé une loi pour interdire les potagers des particuliers, la loi HR 875. Je recherche des compléments d’info sur le sujet.
A Philou : Histoire un peu confuse, quelques détails ici :
http://blogues.greenpeace.ca/2009/04/07/hr-875-une-nouvelle-arme-legislative-de-destruction-massive-de-monsanto/
merci de ces précicions éclairantes cher Fabrice !
A philou : cette information, telle un serpent de mer ressurgit d’on ne sait où? et voici ce que j’ai reçu à ce propos: « dans l’état actuel des choses, très très peu de chances d’y arriver…
avant de vous affoler, lisez soigneusement le contenu de cette page, surtout les commentaires (l’article au dessus est d’Hélène Crié-Weisner qui est une journaliste française spécialisée en ecologie, vivant aux USA)
http://www.rue89.com/american-ecolo/2009/05/03/les-americains-aspirent-a-cultiver-leur-jardin?page=0#commentaires
Cela devient difficile de conserver une certaine crédibilité auprès du public, sur la question déforestation et bois certifié… Et le label PEFC gagne du terrain. Un exemple (parmi d’autres) : dans le magasin de bricolage de la ville la plus proche de chez moi, on trouvait du lambris Pin des Landes certifié FSC. Aujourd’hui, le même article est proposé sous label PEFC. Pourquoi ? Mystère, le vendeur a été incapable de me répondre.
Le problème se pose aussi pour les bois tropicaux. Après une conférence « déforestation » j’ai discuté avec les gens : ceux qui veulent faire un petit geste pour la nature sont découragés, les autres me répondent que puisque le label est bidon, autant acheter du bois non certifié…
Sylviane, désolé, je t’ai envoyé une réponse, mais mon commentaire « is awaiting moderation » depuis deux jours. Patience…
Sylviane, nouvelle tentative, mes deux précédents messages (du 14 septembre) étant encore et toujours en souffrance quelque part sur le web.
Voici une réponse institutionnelle : on considère généralement que les aérosols troposphériques (de la basse atmosphère) contribuent à faire monter la température près du sol, les aérosols stratosphériques à faire baisser la température de l’ensemble de l’atmosphère, en réfléchissant vers l’espace une part plus grande de l’énergie qui nous vient du Soleil.
D’une manière générale, les aérosols semblent avoir un effet plutôt rafraîchissant, comme en témoigne cette figure du GIEC 2007 : http://regmedia.co.uk/2007/12/26/ipcc_atmospheric_forcings.jpg (en bleu en bas, avec beaucoup d’incertitude).
Néanmoins, l’évolution récente semble plutôt être à une atmosphère de plus en plus claire depuis l’éruption du Pinatubo en 1991 : http://earthobservatory.nasa.gov/Features/GISSTemperature/Images/mishchenko_aerosol.gif .
Cette diminution devrait avoir un léger effet sur les températures, à la hausse. Je n’ai pas trouvé de données plus récentes (2005, c’est pas si mal).
Les aérosols n’expliquent donc pas l’évolution actuelle de la température.
Une éruption majeure pourrait avoir de nouveau un effet refroidissant. La récente éruption du Shiveluch (Kamtchatka) a envoyé des cendres à 15 km d’altitude. Crise intense mais courte. À suivre, en espérant que ça ne reprendra pas…
Fabrice, j’ai encore posté la réponse à Sylviane, du 14 septembre. Ce troisième message « is awaiting moderation », une nouvelle fois. Si jamais ça finit par passer et que cette dernière réponse à question se retrouve en ligne, faudra faire un brin de ménage (la suppression des deux derniers message est a priori le mieux). Sinon, bah y a des trucs qui flottent dans le cyberespace…
Bonne journée automnale
Bonjour Fabrice,
Apprenti écologiste et ami du Libéria, dont mon épouse est originaire, j’ai été particulièrement intéressé et touché par ton
article, me donnant des informations nouvelles.
Sais-tu s’il y a des actions en cours pour s’opposer à cette braderie des forêts libériennes ou des personnes et associations à contacter en ce sens?
Merci de ta réponse,
Michel VINCENT, Orléans