Certains d’entre vous, qui me lisent de près, estimeront que je radote. Vrai. Et peut-être même que je devrais mieux me tenir ici, sur Planète sans visa. Peut-être. J’écris peut-être, car je pense peut-être. Mais finalement, tout bien considéré, je me sens comme obligé. Pourquoi ? Parce que nous devons inventer une manière neuve de penser, faute de quoi rien ne sera possible. Or, des centaines de milliers de personnes, en France, sont en rupture de ban avec le monde tel qu’il va. Mais ils sont entravés.
Parlons, pour simplifier, de mouvement altermondialiste. Pour aller vite. Des centaines de milliers de personnes sont donc en route, mais le chemin qu’ils parcourent est semé de mines qui s’attaquent à la partie de leur cerveau la plus utile au changement que j’attends et que j’espère. Des mines, qui explosent ou non. Mais qui, dans tous les cas, creusent des trous et laissent des traces. Je n’ai pas le temps de détailler ici tout ce que je voudrais vous dire. L’un des drames de la pensée critique, chez nous, tient à l’existence d’un puissant mouvement d’opinion parastalinien.
Ne poussez pas les hauts cris ! Oui, je remets ça une fois de plus. Mais il est certain qu’un journal comme Le Monde Diplomatique incarne parfaitement cet état d’esprit, qui absout une crapule dès lors qu’elle se réclame de la gauche et s’oppose aux États-Unis. Le président vénézuélien Hugo Chávez est l’icône de quantité de gens pourtant respectables, qui reviennent perpétuellement aux logiques qui ont prévalu lorsque l’Union soviétique s’opposait à l’Amérique. Et Chávez, je ne le dirai jamais assez, est un salaud.
Tant pis pour l’injure à chef d’État. Tant pis. Le 5 septembre, il y a exactement un mois, Chávez commençait une tournée triomphale dans le monde arabo-musulman. Il aura ainsi félicité le Libyen Khadafi, roi des droits de l’homme, avant d’aller saluer l’Algérien Bouteflika, maintenu au pouvoir par l’épouvantable camarilla des généraux de l’ombre, puis le despote qui règne sur Damas. La correspondante de la chaîne de télévision Al Jazeera, Dima Khatib, qui suivait le voyage, note dans un de ses papiers consacrés à l’Algérie : « Chávez parle d’une nouvelle autoroute que l’Algérie est en train de construire entre l’est et l’ouest du pays. Il se demande pourquoi le Venezuela ne fournit pas l’Algérie avec l’asphalte dont il a besoin pour achever l’autoroute ». J’ajoute que l’Algérie pourrait devenir un pays de passage pour le pétrole vénézuélien à destination de l’Europe. Beau cadeau, ne pensez-vous pas ?
Ce n’est rien ? En effet, rien encore. Voici la suite. Chávez a achevé son parcours à Téhéran, la ville des mollahs, des élections truquées, et de cette bombe nucléaire qui risque de tout faire exploser. Au moment du passage de Chávez, tout l’Iran était sous le choc du verdict électoral et des émeutes en faveur de la liberté. Mais pas Chávez. Non, pas le noble héros altermondialiste. Surtout pas lui. L’AFP, agence de presse française, rapporte comme suit le séjour sur place du Vénézuélien. J’avais d’abord songé à un extrait. Et puis non. Je vous livre la dépêche entière.
« TEHERAN — Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et son homologue vénézuélien Hugo Chavez, principal allié de Téhéran en Amérique latine, se sont engagés samedi à soutenir les « nations révolutionnaires » et les « fronts anti-impérialistes », a rapporté l’agence officielle Irna.
« Venir en aide aux nations révolutionnaires et opprimées et développer les fronts anti-impérialistes sont les deux missions principales de l’Iran et du Venezuela », a déclaré le président iranien à l’issue d’une rencontre avec M. Chavez, en Iran pour une visite de deux jours.
Téhéran et Caracas « doivent aider les nations révolutionnaires en renforçant leurs liens bilatéraux », a ajouté. M. Chavez.
Auparavant, ce dernier avait apporté son soutien au programme nucléaire civil de l’Iran. Vendredi, M. Ahmadinejad avait annoncé que son pays se moquait d’éventuelles sanctions internationales supplémentaires et poursuivrait son programme nucléaire à des fins énergétiques.
« Nous sommes sûrs que l’Iran, comme il l’a montré, ne renoncera pas à ses efforts visant à obtenir tous les équipements et structures pour utiliser l’énergie atomique à des fins civiles, ce qui est le droit souverain de chaque peuple », a dit M. Chavez cité par la télévision vénézuélienne.
« Il n’y a pas une seule preuve que l’Iran fabrique une bombe atomique », a dit M. Chavez à la télévision après son arrivée dans la capitale iranienne, dans la nuit de vendredi à samedi, en provenance de Damas.
« Bientôt, ils vont nous accuser nous de fabriquer une bombe atomique! », a-t-il lancé en allusion aux Occidentaux, en tête desquels les Etats-Unis.
Ces derniers soupçonnent l’Iran de chercher à se doter de l’arme nucléaire sous couvert de son programme civil, ce que Téhéran dément.
Le Venezuela travaille à un projet préliminaire pour la construction d’un « village nucléaire » avec l’aide de l’Iran, « afin que le peuple vénézuélien puisse compter à l’avenir avec cette extraordinaire ressource utilisée à des fins pacifiques », a poursuivi M. Chavez, l’un des premiers à féliciter M. Ahmadinejad pour sa réélection contestée en juin.
Selon l’agence iranienne Mehr, il s’agit de sa septième visite en Iran. Il s’était rendu auparavant en Libye et en Algérie et doit encore visiter le Belarus, la Russie, le Turkménistan et l’Espagne.
Lors de son dernier voyage en Iran en avril, M. Chavez avait signé un accord pour la création d’une banque binationale destinée à financer des projets irano-vénézuéliens. Les deux pays ont des projets de coopération dans plusieurs secteurs (défense, industrie, technologie) ».
Mon commentaire ? Tant que la maladie contagieuse appelée stalinisme – que j’appelle stalinisme – n’aura pas été réellement vaincue dans les esprits, nous errerons. L’opposé de ce stalinisme mental, c’est la liberté. Et l’écologie est synonyme de liberté. De libre recherche des meilleures solutions humaines pour que continue la vie. Et voici pourquoi je ressens le besoin d’attaquer une fois de plus Chávez la ganache.
Il manque ben ali à la tournée, et ce sera la même que celle de celui qui nous sert de président, ainsi que celles de ses prédécesseurs.
Ah oui, Ben Ali … quel désastre ce type ! Pauvre Tunisie.
Au sujet de Chavez, il faut se contenter de le remettre à sa place, ce n’est ni « le sauveur », comme le prétendent certains, ni un dictateur. C’est un élu, par défaut : entre chavez la ganache, les exécutions d’uribe, et les emprisonnements politiques de castro, beaucoup choisissent le premier comme pourraient être choisi les guignols chirac, royal, bayrou, aubry face à sarko.
C’est un élu comme les autres qui justifie la corruption de son entourage et ses relations internationales par la nécessité de gouverner,tant que ces gugusses raisonneront ainsi, la situation ne s’améliorera pas.
Reconnaissons lui au moins une qualité, celle d’avoir nationalisé une partie du secteur énergétique. Ce qui est nécessaire mais pas suffisant pour une politique écologique efficace. En effet, sans le contrôle de ce secteur, il me parait difficile d’entreprendre d’importantes économies d’énergies et une politique de transport efficace. Comment mettre en place les mesures nécessaires (développement du ferroviaire, arrêt de la construction d’autoroutes, réductions des transports de marchandises, mise en place de moteurs consommant moins de 2 L/100km pou le transport auto restant…) permettant de réduire de plus de 60 % de la production d’électricité et de plus de 80 % de la consommation de carburant si nous sommes soumis au compagnies pétrolières, à edf et areva?
PS Si quelqu’un connait un président ne fricotant pas avec des ordures, citer le.
Tu sais quoi, Fabrice, finalement ce ne sera peut-être ni de faim, ni de soif que nous crèverons tous, suite à l’inévitable épuisement des ressources vitales, mais tout simplement irradiés et atomisés grâce à quelques fous furieux fanatiques à qui on aura donner l’autorisation de faire mumuse avec la bombe atomique ! Reste à espérer que l’agonie sera moins longue !
Désolée, hein, Fabrice, mais le Diplo fait partie de mes lectures de base, sans bien sûr que je gobe aveuglément tout ce qu’il écrit. Mais j’y trouve des infos et des analyses cruellement absentes des autres médias.
Quant au stalinisme, pourquoi pas en effet utiliser le nom de staline pour décrire l’alliance de la tyrannie et du mensonge. Mais à ce compte, Bush est stalinien, notre piteuse majesté des mouches l’est aussi, et bien d’autres encore.
En fait, tous les dirigeants de ce foutu monde, à des degrés divers. Chavez est loin d’être le pire.
Cultive ton jardin,
Ce serait plus simple de se taire. Évidemment ! Le Diplo est, comme tu le dis, plein d’informations qu’on ne trouve pas ailleurs. Mais je considère qu’il véhicule aussi un puissant poison de l’esprit. Mais visiblement, nous ne sommes pas d’accord.
Quant à Chavez, je maintiens. Ô combien ! Tu supportes réellement son alliance stratégique avec les mollahs ? Vraiment ?
Fabrice Nicolino
On nous assène à chaque occasion (et sans occasion du tout) un tel matraquage concernant, l’Iran (pour nous préparer à une éventuelle intervention), le Venezuela (on sait jamais, on pourrait aussi un jour avoir « besoin » d’y débarquer) pour ne citer que ces deux là que par un réflexe qui me vient de très loin (une enfance mystifiée je pense) je bloque complètement quand on harcèle qui que ce soit à ce point là.
D’abord, je prends mes distances, ensuite, j’essaie de récupérer mon cerveau mis à mal, ma capacité de raisonner sans bruitage. Pour toi, c’est peut être déjà fait, je te le souhaite.
Voilà!
Cultive ton jardin, vous décrivez parfaitement le processus à l’oeuvre. Et c’est terrible. Par « réflexe », vous « bloquez » dés qu’on évoque l’immonde alliance Chàvez – Ahmadinejad. Pourquoi? parce que ces deux tristes sires brandissent les jolis drapeaux de la lutte contre l’impérialisme américain? La belle affaire!
Il faut vraiment qu’on se ressaisisse, tous. Et accepter d’affronter les angles morts de cette pensée-refuge qui nous empêche de cheminer librement.
Bonjour
je m’interroge sur vos connaissances sur l’Amérique latine… j’avoue que c’est un imbroglio mais quand même…je crois que l’argument « communiste » à vécu…
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=15095
Olivier,
Par Dieu, je m’interroge, moi, sur les vôtres. Quant aux miennes, elles se portent au mieux, mais nul n’est obligé de me croire. Bien à vous,
Fabrice Nicolino
et celui-ci :
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=14711
je terminerai sur celui-ci :
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=15524
et en pensant que nous avons bcp à apprendre de ces pays.
je vous salue
Certes Chavez est critiquable (et bien critiqué – de manière quasi unanime) mais si vous relisez le monde diplo ou si vous écoutez les interventions de ses journalistes dans « Autour du Diplo » une fois par mois dans « là bas si j’y suis », vous entendrez également des critiques. Maurice Lemoine (par ex.) pondère ses propos en critiquant Chavez sur certains sujets (populisme -mot tellement utilisé aujourd’hui, présence hebdomadaire à la télé, rapprochements avec d’autres ennemis des états-uniens, …) et en l’applaudissant sur d’autres (campagnes de soins – collaboration avec Cuba, campagnes de luttes contre analphabétisme, démocratie locale, …).
Mais il est certes plus facile d’acclamer un Lula débonnaire qui est de plus en plus rejeté dans son pays qu’un Chavez toujours acclamé.
Les articles du diplo représentent des avis et non des vérités établies. à chacun d’en prendre connaissance et de se faire sa propre opinion. Comme en lisant un blog ou une enquête publiée chez Fayard finalement.
Continuez néanmoins. Nous en avons tous besoin.
vu sur investig’action :
http://www.michelcollon.info/index.php?view=article&catid=80&id=1486&option=com_content&Itemid=26
Bruxelles- Caracas un docu explicite.