Les baleines bleues lancent-elles un message ?

 Reconstitution de Pakicetus

Mais qui est donc ce curieux animal ? Vous le saurez si vous avez le courage de lire ce qui suit. Et sinon, je n’ose tout simplement pas y penser. Attention, ça commence.

Ne croyez surtout pas les vedettes actuelles, aussi titrées soient-elles. Ne les croyez vraiment pas. Un garçon comme Aristotélês, autrement dit Aristote,  né pense-t-on 384 années avant Jésus, n’était-il pas un intellectuel de haut vol ? Cela ne l’empêchait pas, à l’occasion, de proférer de graves sornettes. Ainsi pensait-il, et disait-il, que les cétacés appartenaient à la vaste famille des poissons. J’espère vivement n’avoir vexé personne en rappelant cela, sachant que beaucoup de nous croient encore la même chose. Or, et mille excuses à Aristote, mais les cétacés ont des poumons. Il leur faut régulièrement remonter à la surface des eaux, faute de quoi, ils se noient.

Ben oui, c’est comme ça. Mais au fait, un cétacé, c’est quoi, tonton ? Un monstre marin, mon petit, K?tos comme l’appelaient les Grecs anciens. On met dans ce grand sac à merveilles les baleines, les dauphins, les marsouins, les narvals. Entre autres. On a donc pensé longtemps qu’ils étaient tous des poissons. Il faut dire que si les dauphins d’eau douce n’ont pas à plonger profondément, certaines baleines sont, elles, capables de tenir sous l’eau plus d’une heure, comme la baleine boréale. Pour un observateur d’il y a 2400 ans, au temps d’Aristote, cela ne pouvait signifier qu’une chose : ces animaux étaient des poissons. De gros poissons. De monstrueux poissons.

Les temps ont bien changé. Ils changent sans arrêt, d’ailleurs, c’est un peu énervant. Connaissez-vous le naturaliste Peter Artedi ? Si oui, j’ai affaire à forte partie. Ce Suédois, né en 1705, est mort noyé, comme une vulgaire baleine, en 1735. À seulement trente ans. Mais il était génial, soit dit en passant. Et comptait parmi ses amis un autre Suédois, Carl von Linné, qui hérita de ses manuscrits. Et publia deux livres d’Artedi après sa mort, Bibliotheca Ichthyologica et Philosophia Ichthyologica. Je précise que l’ichtyologie est cette branche des sciences naturelles qui s’intéresse aux poissons. Artedi était sans doute génial, mais il avait tout de même placé les cétacés parmi les poissons, les appelant plagiures. Dans les premières éditions de son grand œuvre, Systema Naturæ, Linné reprit sans hésiter la classification d’Artedi, avant de se ressaisir et d’enfin ranger les cétacés dans la classe des mammifères. Ouf !

Tout cela était bien joli, mais parfaitement insuffisant. Car que fichaient donc des mammifères au milieu des océans, dites-moi ? Et en effet. Comme je ne suis pas en train d’écrire un livre, je suis bien obligé d’écourter. Alors voilà. Grâce à la paléontologie, grâce à la découverte de plusieurs fossiles, on a fini par comprendre que les cétacés avaient suivi un bien étrange chemin. Chacun sait que la vie est – semble – née d’un bouillonnement au fond des océans. Et que nous viendrions donc de l’eau. En ce cas, les cétacés ont joué une autre carte. Ils étaient sur terre, ils se sont mis à nager, et fort bien.

Restait à trouver leurs ancêtres terrestres. On a cru longtemps qu’ils étaient des sortes de charognards, carnivores en tout cas, avant d’obtenir de nouvelles informations obtenues par des analyses génétiques. En résumé, on pense aujourd’hui que les cétacés font partie d’un ordre de mammifères ongulés appelés cétartiodactyles, car ils possèdent un nombre pair de doigts, deux ou quatre. On trouve dans ce fourbi les cétacés bien entendu, mais aussi les pécaris, les sangliers et donc les porcs, les ruminants, les hippopotames. Selon les spécialistes, dont je ne suis évidemment pas, cette nouvelle donne serait confirmée par la découverte d’un fossile au Pakistan, en 1983. Le fossile d’un Pakicetus, celui-là même qui est reconstitué en haut de cette page. Quand vivait-il ? Oh, disons 50 millions d’années.

Amis lecteurs, vous n’allez pas le croire, mais cette espèce de hyène abîmée a donné naissance, tout bien considéré, au plus gros animal ayant jamais existé – en attendant mieux, peut-être – sur notre planète, j’ai nommé : la baleine bleue. La baleine bleue est un animal en tout point mythologique. Elle peut dépasser 30 mètres de longueur et peser 170 tonnes, soit autant qu’un troupeau d’éléphants. Vous pensez bien que de braves chasseurs comme nous sommes n’allaient pas laisser passer une occasion pareille. Au début difficile, faute de moyens techniques, la chasse à la baleine bleue devint peu à peu une promenade de santé, à coup de bateaux à vapeur et de harpons propulsés par des canons. Entre 1930 et 1931, nous aurions tué 29 400 baleines bleues dans les seules eaux de l’Antarctique. On pense qu’au pire moment, il ne restait plus dans cette zone magique que 0,15 % de la population de baleines bleues d’origine.

Ailleurs était à peine mieux. In extremis, le massacre fut stoppé, juste avant l’extinction. Il semble, mais il faut être prudent, que depuis le début des mesures de protection, il y a quelques décennies, la population mondiale a légèrement augmenté. Mais quelle sinistre différence avec la stupéfiante diversité, avec la merveilleuse profusion d’antan. Autour de l’Antarctique, il ne resterait que 1 % des effectifs du passé d’avant la chasse criminelle des hommes. 1 %. Et voilà que j’apprends – tel est le motif véritable de mon article – que le chant de la baleine bleue a changé (ici). Le chant est à la baleine ce que la parole est à notre espèce. C’est du moins ce que je crois, sans nulle preuve, bien sûr. En tout cas, le mâle de la baleine bleue entonne, sous l’eau, de prodigieuses mélopées qui montent à 190 décibels, ce qu’atteignent à peine nos abominables avions de ligne à réaction.

Ce chant peut parcourir sans peine 100 km, parfois bien plus s’il est porté par des courants marins favorables. Eh bien, deux Américains, Mark McDonald et John Hildebrand, viennent de comparer des centaines d’enregistrements de chants de baleines bleues, effectués depuis les années 1960. Et il n’y a aucun doute : ce chant est émis dans des tonalités de plus en plus graves. Ce ne peut être le fait du hasard, expliquent les chercheurs. Quoi que ce soit – stratégie sexuelle, pollution croissante des océans -, il se passe quelque chose chez les baleines bleues. Sans jeu de mots, quelque chose de grave, au moins d’important.

Moi, je suis totalement ignorant dans ces savantes matières, mais je m’interroge comme humain, un humain qui partage avec ces cathédrales de la vie sauvage la même planète. Que se passe-t-il, grands dieux ? Que se passe-t-il ? Au risque de paraître bêtasse, au risque d’être moqué, je me demande s’il ne s’agit pas d’une sorte de message. Les animaux ne sentent-ils pas le danger, bien mieux que nous ? Dans toutes les catastrophes naturelles, l’on voit les animaux sentir bien mieux que nous l’imminence du danger. Tel a été le cas, semble-t-il, avec le tsunami sur les côtes asiatiques, à la fin 2004 (ici).

Alors, et je vous le demande sans verser dans le New Age pour autant : les baleines bleues, qui sont dotées d’une intelligence dont nous ne savons rien, mais apparemment stupéfiante, les baleines bleues ne sont-elles pas en train de lancer un avertissement solennel et universel ? Que les rieurs rient, j’ai l’habitude.

PS : afin de limiter la liste innombrable d’éventuels malentendus, je précise que le soubassement du texte ci-dessus n’est pas une théorie, ni même une hypothèse. Il ne s’agit que d’une rêverie. La mienne.

25 réflexions sur « Les baleines bleues lancent-elles un message ? »

  1. Merci Fabrice! Je transmets aussitôt a mon fils. Nous connaissons un autre ancêtre de la baleine, le Ambulocetus, brillamment reconstitué dans le film de la BBC « walking with the beasts », qui retrace quelques etapes de la longue marche (et nage) des mammifères depuis l’extinction des dinosaures; DVD (est il nécessaire de le préciser?) que nous avons déjà regardé, oh, disons 20 000 fois – au pif. je le conseille a tout le monde, d’ailleurs. Puis il y a cette page relativement bien faite que je viens de trouver chez google: http://www.squidoo.com/whale-evolution
    (dessus il y a un extrait du film de la bbc sur ambulocetus).
    bonne journee.

  2. Si le chant de la baleine bleue est plus grave, c’est peut être à cause des sonars des bateaux chalutiers, ou sous marins, non ?

  3. les sonars militaires sont si puissants desormais,que ils leurs créent des hémorragies internes immédiates,et les font agoniser atrocement,alors en effet les ondes electromagnétiques,wifi,sonars,gsm etc,sont trés tres nocives et de plus en plus puissantes et balayent les fonds avec les sous marins militaires,elles nous préviennent ainsi que les dauphins qui se rapprochent des cotes en Bretagne,du danger final,alors oui elles sentent mieux que nous le désastre terrible pour les animaux de la dévastation génerale de l’hommidé sur tout les milieux,et pourtant leur amour est inoui,j’en ai approché,la douceur,la tendresse renversante de ces electrons libres ont changé ma vie.

  4. L’hypothèse de Jo le Bug est parfois évoquée en effet, y compris dans les échouages massifs (sonars des bateaux de guerre).
    Bien sûr, il ne faut pas oublier l’explication de toute chose dorénavant, le CO2. La baisse du pH de l’eau de mer aurait pour conséquence ce fait d’observation. Évidemment.

    Quelques images émouvantes des petits cousins des baleines, les dauphins, hélas en captivité ici : http://www.youtube.com/watch?v=1gEcSQU218I
    Qui peut douter de leur intelligence ?
    (et quand bien même n’en aurait-il pas…)

  5. Hacène,

    Tu as raison de revenir sur cette question de l’intelligence, notion que je n’ai d’ailleurs jamais comprise. Quelle intelligence ? De toute façon, il va de soi que la défense des baleines et de TOUT ce qui vit n’a, chez moi, rien à voir avec la supposée intelligence de tel ou tel, de telle ou telle. Mais ce n’est jamais qu’un rappel. Bonne fin de dimanche.

    Fabrice Nicolino

  6. Oups, la faute ! « Et quand bien même n’en auraiENt-ilS pas… »

    Oui, en effet Fabrice, l’intelligence, bien que plus étudiée et mise en formules bidons que l’instinct, qu’on peut désigner comme une intelligence spécifique, n’est pas vraiment autre chose qu’une boîte noire, dans laquelle on met ce qu’on veut, de manière toujours un peu… obscure ! Et que vient-elle faire dans les raisons évoquées pour la non-extermination ? Il reste à écrire « La mal-mesure de l’animal ». Y a-t-il un Gould dans la salle ?!!

  7. et oui ! j’ai decouvert sur futura sciences que le chant des baleines bleues devient plus grave!! au meme moment je me revisionner un des films de stark trek, ou une baleine bleu lancer un sos du futur…au meme moment je decouvrait 2012 au cinema…et si les balaines etaient au courant d’un truc concernant 2012 !?……
    reste plus que 2 ans! avant non pas la fin du monde, mais d’un grand changement! ma fois! why not!?

    Nicolas de bordeaux

  8. Sur l’intelligence des cétacés, un texte du Capitaine Paul Watson :
    http://www.seashepherd.fr/PopUps/paragon.htm

    Extrait : « Nous mesurons l’intelligence en termes strictement humains. Ainsi, nous considérons la coordination main-vision comme un grand signe d’intelligence. Nous construisons des choses; nous faisons des outils et des armes, fabriquons des véhicules, et des édifices. Les baleines ne peuvent ou ne font aucune des choses que nous espérerions de créatures intelligentes. Elles ne construisent ni voitures ni vaisseaux spatial, et ne gèrent pas non plus de portefeuilles de placements. »

  9. quand a moi je pense sincerement que nes baleines,dauphins,orques,chiens,pérroquets,grand singes,et bien d’autres animaux,réserves de grandes surprises,et une plus grande intélligence que celle supposé,mais a la vitesse des catastrophes,le temp est compté.

  10. L’Homme est évidemment le plus intelligent, n’est-ce pas ? La preuve, il a inventé l’esclavage, l’Inquisition, les génocides divers et variés, etc.

  11. quelques fois je me demande si nous autres les humains qui respectons la vie en générale, si nous ne sommes pas anormaux ( de par notre sensibilité ou peut être sagesse), les humains se disent intelligents alors peut être que l’intelligence conduit à la cruauté car plus cruel que les humains il n’en existe pas sur la terre, celle ci meme que nous somme en train de détruire, si c’est celà l’intelligence, je souhaite être stupide dès maintenant…

    bye sophie

  12. On sait aussi que depuis quelques temps le méthane est la cause de décès chez les poissons et les mammifères qui s’échouent parfois sur les côtes.
    Peut-être qu’elles sont en mauvaises postures et aussi que leurs chants sont des messages, mais lesquels ?
    Un chose est certaine, les baleines sont mal connues quant à leur capacité d’intelligence et d’amour.
    Il existe des gens qui communiquent avec toutes sortes d’espèces animales. Et si vous avez l’occasion d’aller sur un site de l’un d’entre eux, vous y verrez des messages qui dépassent de loin, tout ce qu’on peut imaginer en matière d’intelligence et de sagesse dans le monde animal.
    En fait on apprend que les baleines ont une capacité d’amour qui serait semblable à un être d’une grande évolution spirituelle.
    Pour les animaux tels que les mammifères terrestres comme les cochons, nous sommes aussi très ignorants sur leur intelligence alors qu’ils sont aussi très développés spirituellement.
    D’où ce grand désarroi dans le monde animal, au sujet des humains, qui ne savent grand chose et qui vont droit dans le mur de leurs conneries….

  13. @Hacène, si vous voulez voir des dauphins en liberté, je vous invite à venir faire une promenade sur la Mer d’Iroise, dans notre belle Bretagne. Pour ma part, j’ai eu l’immense bonheur de me trouver sur un bateau, entouré d’une troupe de grands dauphins, jouant autour de nous, sautant, passant sous le bateau… Ce fut un moment magique, totalement inoubliable. Et je me pose encore la question : comment certains humains (sensés être intelligents) peuvent encore chasser et manger de tels êtres ?

  14. Chère Annick

    Votre émotion prouve votre amour pour les animaux. Vous me posez un grave problème de conscience que je n’arrive pas à résoudre puisque je ne suis malheureusement pas encore végétarien.

    Ai-je plus le droit de consommer du poulet, de l’escargot, ou du porc qui sont moins élégants que des dauphins dansant librement dans les vagues ?

    Bien cordialement

  15. @Hifi
    Les dauphins sont consommés au Japon mais possible que, compte tenu de leur teneur en mercure, le gouvernement japonais va procéder à l’interdiction de consommer sa viande.

    Faut-il s’en réjouir ou en pleurer ?

  16. @Hifi, le fait de vous poser la question prouve que vous êtes déjà sur le chemin pour devenir (peut-être) un jour végétarien. Je ne le suis pas encore totalement moi-même, mais je peux cependant vous assurer que chaque fois que je visite Océanopolis et que je vois évoluer les poissons, les crabes, etc j’ai honte de les manger. Mais vous avez certainement raison j’adore les animaux (tous les animaux) et sur ce point je n’ai aucune envie de changer. Par contre, pour ma façon de me nourrir j’ai beaucoup de progrès à faire.

  17. Et pourtant c’est pas si dur… il suffit d’arrêter d’en manger! La chair animale, une fois qu’on arrête et qu’on comprend qu’on vit très bien sans, il est difficile de revenir en arrière. Hormis la pression sociale…

  18. @Annick. J’ai eu la chance d’apercevoir des dauphins en Méditerranée, lors d’une traversée, au large des Baléares au Soleil couchant (ça avait une sacrée gueule, comme spectacle !). Une autre fois en traversant Gibraltar. L’année précédente, dans le détroit, c’était quelques rorquals communs, qui allaient vers l’Atlantique. Mais, bien évidemment, je n’aurais rien contre un petit tour en de la mer d’Iroise…
    ——————————————
    Quant à la consommation de viande, que chacun fasse (évolue) en fonction de sa sensibilité, du moment que l’information circule à propos de l’élevage et de la pêche industriels.

  19. Merci Jo de parler de Sea Shepherd, car, en effet, pendant ce temps, comme tous les ans à la même époque, le Japon poursuit sa chasse commerciale à la baleine et l’association de Paul Watson reste la seule à s’interposer. A noter que cette année la France a apporté son maigre soutien officiel.
    J’ai l’impression de rabacher, mais, sait-on jamais, pour celles et ceux qui ne connaissent pas encore l’association et ses combats : http://www.seashepherd.fr/news.html

  20. Voici une information lu sur Yahoo 8/10/2008 qui m’a tordu le coeur:
    BARCELONE (AFP) – Le monde du silence n’est plus ce qu’il était: sous l’eau, le brouhaha sonore s’amplifie avec le trafic maritime, les sonars et les explorations sous-marines, un drame pour les cétacés qui n’arrivent plus à s’entendre ni à s’orienter.
    PENDANT DES MILLIONS D’ANNEES LE MONDE SOUS-MARIN n’était troublé que par le BRUIT DES VAGUES ET LE CHANT DES BALEINES .

    Mais depuis une centaine d’années, l’homme s’est introduit dans cet espace acoustique harmonieux avec ses bateaux à moteur, ses forages, ses sonars militaires et ses sondages sismiques de recherche pétrolière.

    Ce vacarme est « assourdissant » pour les animaux sous-marins, souligne Michel André, directeur du Laboratoire d’Applications Bioacoustiques (LAB) de l’Université Polytechnique de Catalogne (UPC).

    « Aujourd’hui, il n’y a aucun endroit au monde qui ne soit pas pollué par ces sources sonores artificielles dans la mer », affirme cet ingénieur et biologiste français, qui participe au Congrès mondial pour la nature de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) à Barcelone.

    L’oreille humaine ne perçoit qu’à peine 10% des sons produits sous l’eau, d’où cette fausse impression de silence quand on plonge dans ce monde sous-marin, souligne-t-il.

    Mais il n’en est pas de même pour les espèces animales sous-marines qui en perçoivent l’intensité réelle.

    Le site web du LAB (www.sonsdemar.eu) permet d’avoir une idée de ces bruits.

    Et les plus affectés sont les cétacés – baleines, cachalots, dauphins – parce que toutes leurs activités sont basées sur l’acoustique, que ce soit pour s’orienter ou pour communiquer.

    Donc, « tout ce qui peut mettre en difficulté cette propagation de leurs propres sons mais aussi des sons qui les renseignent sur leur environnement va les mettre en danger », explique Michel André.

    Il y a d’abord des « effets de masquage », quand par exemple le bruit de moteur d’un cargo vient couvrir d’autres sons émis par d’autres cétacés.

    Avec un système de détection perturbé, ils perdent tout sens de l’orientation et peuvent alors entrer en collision avec les navires ou, s’ils sont près des côtes, venir s’échouer sur les plages.

    « On a des données qui indiquent que ces échouages en masse de baleines et de cachalots sur les plages seraient dus à leur exposition à des sources sonores artificielles », assure Michel André.

    Plus grave, le bruit peut tuer. Carl Gustav Landin, chef du programme pour le milieu marin de l’UICN, assure qu' »une baleine peut être tuée instantanément par un son très violent », d’une intensité de 230 à 240 décibels.

    La déflagration d’une explosion, qui peut être d’origine militaire ou civile pour des recherches géologiques, est mortelle pour les cétacés dans un rayon de 1 à 2 kilomètres, précise Michel André.

    En outre, le réchauffement climatique, en provoquant une acidification des océans, va contribuer à amplifier ce vacarme sous-marin en améliorant la propagation des ondes de fréquence peu élevée, a révélé une récente étude publiée dans Geophysical Research Letters, un journal de l’Union géophysique américaine.

    « Il y a urgence à prendre des mesures », estime Michel André, qui va participer à partir du printemps 2009 à une vaste expédition scientifique à bord du voilier « Fleur de passion », lancée par la fondation suisse Antinéa en partenariat avec l’UICN, afin de procéder à un état des lieux des océans.

    A cette occasion, un programme intitulé « 20.000 sons sous les mers » devrait permettre d’établir une cartographie acoustique mondiale des océans.

  21. Finalement, on trouve deux hypothèses pour expliquer cette modification du chant des baleines :
    – l’acidification des océans par le CO2 car l’homme utilise des combustibles fossiles à gogo
    – le brouhaha provoqué par des machines humaines dans les océans.

    Dans les deux cas, c’est effectivement un avertissement, puisque la cause reste la connerie humaine. Votre rêverie semble rejoindre la réalité…

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