Je suis en train de lire un livre extraordinaire. Pour vous dire ce que je pense jusqu’au bout, il manque de souffle et son écriture ne soulève pas l’âme autant qu’elle le devrait. Mais le personnage principal, le Russe Nicolaï Vavilov – ??????? ??????? – est un homme comme je les aime. Comme je les admire du plus profond. Entre ici, ??????? ! Il mérite une place première dans mon Panthéon personnel.
Bon, commençons. Le titre : Aux sources de notre nourriture. L’éditeur (belge) : les éditions Nevicata. Le prix (terriblement élevé) : 23,95 euros. L’auteur : l’ethnobiologiste américain d’origine libanaise Gary Paul Nabhan. Quant à l’histoire, elle est follement aventureuse, tragique, sublime et merveilleuse. Nabhan a découvert il y a seulement quelques années le destin inouï d’un botaniste méconnu et pourtant génial. Vavilov naît à Moscou le 25 novembre 1887, dans une famille paysanne. Le grand-père et l’arrière-grand-père ont connu le servage, mais en 1887, la famille Vavilov est devenue pour le moins aisée, car le père, après avoir subi la misère rurale, est devenu directeur d’une usine textile.
Les enfants pourront donc faire des études, mais Nicolaï ne sera pas médecin comme ses sœurs, probablement à cause de la terrible disette qui frappe la Russie d’après la révolution avortée de 1905. Il décide d’entrer à l’Institut agricole Petrovski, dont il suivra les cours pendant cinq années. Vavilov sera donc, pour notre chance, botaniste. C’est en philanthrope qu’il entame cette étape décisive. Il veut aider, soigner, nourrir. La Russie est certes le plus grand exportateur de blé dans le monde, mais ses rendements à l’hectare sont déplorables au regard des records français, américain et davantage encore néerlandais.
Est-ce parce qu’il est paysan dans l’âme qu’il passe tant de temps, tant d’années, tant de vies sur le terrain, dans les champs ? J’en jurerais, car on ne s’improvise pas laboureur et fermier. Le fait est en tout cas que Vavilov, un Vavilov qui plante, désherbe, ligature sans répit, se passionne peu à peu pour l’agriculture traditionnelle. Les pratiques les plus antiques. Les sélections les plus rigoureuses d’un art plurimillénaire. L’art de la variété. Je ne vous raconte pas tout, car bien entendu, vous lirez ce livre et le ferez connaître autour de vous. En mai 1916, Vavilov commence un voyage qui ne finira que dans les geôles staliniennes. Il est en Perse, il gagne le Kirghizistan, puis le Pamir et le Tadjikistan. Sur son parcours l’attendent des rébellions, des émeutes, des coups de feu.
Que cherche donc Vavilov à 5 000 mètres d’altitude ? Ce que nous appelons aujourd’hui des hotspots, des hauts lieux de la biodiversité agricole. Il sait déjà, il a compris avant tout le monde que notre planète abrite des « centres de diversité ». Des territoires magiques où le sol, la géographie, la température, les précipitations ont créé des conditions idéales pour que croissent les plus belles et les plus résistantes des plantes alimentaires. Ces variétés essentielles qui ont permis, par acclimatations successives, de nourrir tous les peuples de la terre. Et qui demeurent des réservoirs, des puits sans fond apparent où venir recueillir de quoi faire face à tous les aléas. Le Pamir ne sera qu’un avant-goût. Une simple mise en bouche. Jusqu’à l’abominable Seconde Guerre mondiale, Vavilov courra ainsi le monde entier, à la recherche de semences uniques, prodigieuses, adaptées à toutes les situations, qu’il envoie scrupuleusement à Moscou, dans cette Union soviétique qui est devenue son pays.
Le livre est enrichi de clichés qui donnent à voir un Vavilov impayable, en toutes circonstances. Qu’il soit avec des paysans mexicains, hopis, éthiopiens, tadjiks, il porte éternellement le même chapeau mou à ruban et une chemise à col cassé. À peine s’il dépose parfois sa veste sur son avant-bras quand il peine à traverser un col en compagnie de quelques mulets. Vavilov n’est pas du genre à renâcler. Mais je ne vous dirai pas l’incroyable, l’hallucinante moisson qu’il rapporte finalement en URSS. Sachez que lorsque les nazis entrent dans le pays, le 22 juin 1941, Vavilov a constitué la plus enthousiasmante banque de semences existant au monde. Il est le roi inconnu du plus beau pays qui soit. Il règne sur la possibilité de tout réensemencer. De tout recommencer. De nourrir les hommes, où qu’ils se trouvent.
Passons sur le drame personnel, qui rejoint l’histoire commune. Il meurt le 26 janvier 1943, martyrisé comme des millions d’autres par le GPU, la police politique du régime, après avoir été arrêté en 1940 sous un motif futile. Mais sa banque de semences, elle, est à Leningrad, confiée aux soins de conservateurs qu’il a formés avant que d’être embastillé. C’est avec cette évocation que je souhaite finir ce billet. Nous sommes au printemps de 1941, dans la ville dite de Lénine, qui fut celle de Pierre, celle qui s’appelle aujourd’hui Saint-Pétersbourg. Dès l’entrée des soudards allemands dans le pays, le régime stalinien organise le sauvetage invraisemblable de plus d’un million d’œuvres d’art du musée de l’Ermitage. Dans des conditions dantesques, un train spécial et des dizaines de cars transfèrent les joyaux au-delà de l’Oural.
Sauver la culture, cette culture-là, certes. Mais des semences ? Mais le sel même de la terre ? Mais la nourriture du peuple ? Les satrapes staliniens, ignares autant qu’arrogants, refusent tout secours à la banque créée par Vavilov. Leningrad est bientôt encerclée, soumise à un siège d’une horreur rarement vue dans l’histoire des hommes. Un siège qui dure 900 jours, et interdit, pour l’essentiel, tout ravitaillement. Les morts de faim, de délabrement, de maladies, s’entassent dans les rues. La ville perdra de la sorte au moins 1,5 million de ses habitants. Et certains des survivants ne devront leur salut qu’à la consommation de chair humaine.
Et la collection Vavilov ? Cachée dans une ville dévorée par la famine et la folie, surveillée par des femmes et des hommes dont les enfants meurent eux aussi, elle sera sauvée. Sauvée. Des millions de semences, dont certaines sont de pommes de terre, seront bel et bien sauvegardées par des êtres à part, conscients d’incarner l’avenir, et l’avenir de la vie. Je dois vous avouer sans fard que ce passage sur la guerre m’a simplement fait pleurer d’émotion, de tristesse, de fierté aussi et tout de même d’appartenir à une espèce parfois magnifique.
Voici le grand homme, avant que le couperet ne s’abatte sur sa tête. Page 268 du livre, on voit une terrifiante photo anthropométrique du même, vraisemblablement prise dans la prison de Saratov, en 1941. Face, profil. Il est mal rasé, il va mourir pour rien, il garde un regard qui perce les murs de sa cellule. ??????? ???????, mon splendide héros, pour les siècles des siècles.
Effectivement, on se sent tout petit, très con très inutil et très égoiste face à des histoires comme ça. Reste-t-il encore aujourd hui de ces personages de légende? Qui sont les Théodore Monod du moment?
Arnaud,
Ah non ! Franchement non ! Des types comme Николай doivent nous servir à tous d’exemples, de repères, de lumignons dans le noir. Exactement comme l’était le grand Théodore que tu évoques. Con, mais pourquoi ?
Fabrice Nicolino
Dans le reportage « main basse sur le riz » passé mardi soir sur arte (visible ici encore : http://www.arte.tv/fr/programmes/242,date=13/4/2010.html), on apprend qu’un centre de recherche sur le riz aux philippines (l’IRRI http://fr.wikipedia.org/wiki/Institut_international_de_recherche_sur_le_riz) a récolté des semences de variétés anciennes et les stocke précieusement. Un peu à la manière de l’homme dont tu parles Fabrice mais « seulement » pour le riz.
Et puis il y a une très belle conclusion au film de Coline Serreau « solutions locales … » en rapport avec ce que tu dis. Elle dit qu’un seul homme Gandhi, a fait tomber un empire et présente les Bourguignon, Vandana Shiva et tous les acteurs de l’agriculture bio présentés dans le film comme les Gandhi d’aujourd’hui. Bref, les grands hommes d’aujourd’hui sont peut-être déjà là mais leur entrée dans l’histoire ne se fera que plus tard?
Bonsoir,
Cela ne vous fait penser a rien?Bunker de l’apocalypse?Que « certains » mettent en oeuvre…pour notre bien?
Vavilov a constitué la plus enthousiasmante banque de semences existant au monde. Il est le roi inconnu du plus beau pays qui soit. Il règne sur la possibilité de tout réensemencer. De tout recommencer. De nourrir les hommes, où qu’ils se trouvent.
Et la collection Vavilov ? Cachée dans une ville dévorée par la famine et la folie, surveillée par des femmes et des hommes dont les enfants meurent eux aussi, elle sera sauvée. Sauvée. Des millions de semences, dont certaines sont de pommes de terre, seront bel et bien sauvegardées par des êtres à part, conscients d’incarner l’avenir, et l’avenir de la vie. Je dois vous avouer sans fard que ce passage sur la guerre m’a simplement fait pleurer d’émotion, de tristesse, de fierté aussi et tout de même d’appartenir à une espèce parfois magnifique.
C’est vrai que le peu décrit est déja remuant..
Pour les graines,nous devrions faire a l’identique,et tenter de préserver les bonnes,les vraies anciennes,s’il en reste encore.Les OGM vont petit a petit grignoter les territoires encore propres et ensuite?
Bien a vous,Léa.
En attendant, signons cette pétition anti-OGM :
https://secure.avaaz.org/fr/eu_health_and_biodiversity/
Le mouvement MST au Brésil stocke également des semences.
Kokopelli de Dominique Guillet le fait aussi en France et en Inde.
Le russe du film de Coline Serreau, le fait aussi depuis plus de 30 ans en Russie…(il a réussi à négocié avec l’appareil pour faire du bio…)
Николай était un visionnaire. Oui, il faut le remercier, comme tous ceux qui combattent la biodiversité (les Verts, Hulot, YAB, Bové, les Bourguignon, Rabhi, Desbrosses et pleins d’autres).
Oui, il faut signer des pétitions « html » contre les OGM.
Mais maintenant, il faut aussi prendre son voisin par la main, lui parler, l’emmener voir ce film, qui n’est pas le premier du genre mais qui positive et qui montre que c’est possible.
Faire un potager (collectif), quand c’est possible, pour voir comment tout cela fonctionne.
Fabrice, merci pour ce billet et je comprends ton immense émotion. Je constate autour de moi un mouvement de fond qui se crée…J’ai un fol espoir que nous basculerons sous peu vers le raisonnable. Vers le local. « Faire des ponts entre les citadins et les ruraux au dessus de la couche affairiste » (dixit Rabhi).
Forêt, culture, bétail. Les 3 sont intimement liés. L’agriculture intensive et cupide les a séparé, au détriment des équilibres. Tout est dit dans ce film.
« Comme dit Rabhi : Bientôt à table, on ne se souhaitera plus bon appétit, mais bonne chance… »
Il faut tout faire pour que cela n’arrive pas.
Allez, je vais aller remuer le compost.
éffectivement des personnages de ce genre sont trop rare,certain sont connu comme théodore monod,mais d’autres comme vavilov sont méconnue et pourtant si lumineux.Le monde manque d’esprit lucide,qui vont droit a la lumière,droit a l’amilioration des conditions de ce bas monde pour tous.La plupart pensent a défendre leurs bout de gras égoistement(la sncf par exemple,et une myriade d’autres),et les autres,les autres espèces,la planete,bof c’est pas notre problème.voila la pensée commune je pense.Voila pourquoi total,l’automobile,la déforestation ont de beaux (bobo)jours encore.
Comment prendre la mesure de cet homme et de ses collègues morts de faim, l’un serrant de précieuses graines d’arachides contre lui, l’autre protégeant des sacs de riz contre les rats qui envahirent Léningrad une fois que les hommes eurent manger les derniers chats errants?
Je n’ai pu pour le moment aller au délà de la page 48 tant mon coeur se serre à la lecture du destin de ces hommes qui savaient que dans l’infinie richesse des cultures vivrières millénaires se trouvaient les clés de la survie de l’humanité. Ces centres de diversité l’étaient aussi par leur richesse culturelle. Il faut des mots et des langues pour nommer ces variétés.
Qui lira? qui dira la parole de Vavilov? Alors que tant de ceux qui devraient être des nôtres sèment la confusion, perdent un temps précieux à nier les phénomènes climatiques et persistent à croire en de vieilles lunes technologiques? oui qui lira et essaiemera cette parole magistrale?
Il faudrait quand même dire que c’est Lyssenko, « agronome paysan » officiel du parti qui a foutu par terre tout le travail de Vassilov, en niant les théories de Mendel.
Parfois quelques précisions….
elle est pas belle la vie des bêtes?
La direction des services vétérinaires de Paris a reçu une demande d’une société belge qui souhaite commercialiser de la viande de crocodile surgelé.
Outre le crocodile, l’entreprise veut également savoir si elle peut vendre dans la capitale du chameau, du zèbre, du caïman ou encore du python, demandant à chaque fois quels sont les morceaux autorisés.
Remis de leur surprise, les agents des services vétérinaires ont rappelé à cette société que les viandes exotiques doivent, préalablement à leur mise sur le marché français, obtenir l’avis favorable de la direction générale de l’alimentation qui dépend du ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche.
Fabrice,
Désole, je pense que je me suis mal exprimé, oui, c’est juste moi qui me sent un peu con et petit face à ces personnages que j’admire enormément.
Arnaud,
Mais, selon moi, tu t’es très bien exprimé. Seulement, cela me désole que tu te sentes con en quoi que ce soit. Moi, j’en suis resté à la fin de l’un des rares textes de Sartre que je peux lire avec plaisir, Les Mots : « Tout un homme, fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n’importe qui ». Je le crois, et je le proclame.
Fabrice Nicolino
Malheureusemnet, loin de la philosophie, ce matin, à propos de gens qui se valent..je reste écoeurée de ce responsable politique qui bêle sa compassion à la radio sur ces pauvres chômeurs en fin de droit..Je reste écoeurée du journaliste qui ne lui pose pas, au moins par allusion légère.. la question de la concurrence sauvage; ils savent pertinemment dans quel sens va le mouvement. Ces hommes de (au) pouvoir et leur affidés économiques, ont grand ouvert l’enclos de la bergerie aux chinois et indiens: (patriotisme zéro, c’est même devenu un gros mot, avec le protectionisme, çà tombe bien!)! Ce que l’on nous a pas dit sur les gens qui voulaient faire sauter leur usine c’est que le pdg en partait, lui, avec 400 millions d’euros. Comme de nouveaux misérables ils devaient se contenter de cacahuètes, obligés d’en venir à la menace, pour sauver leur peau ! Dans notre système, leur vie vaut moins, non, beaucoup moins que celle du PDG, les prolétaires de nos pays ont du mouron à se faire! et même nous d’ailleurs car lorsque les marché intérieurs seront développés ailleurs, nous ne les intéresserons même plus comme consommateurs.
Marie,
Suite à ce que tu viens d’écrire, après avoir vu le film admirable de Coline Serreau, on peut aussi voir avec profit « La stratégie du choc » de Michael Winterbottom et Mat Whitecross d’après le livre de Naomi Klein. C’est moins optimiste, mais le film permet de comprendre pourquoi nous en sommes là.
Je m’éloigne du sujet, mais peut-être pas autant que l’on pourrait le supposer avec l’information ci-après.
ICI, EN VAUCLUSE, À BONNIEUX, nous assistons à une injustice.
48 hectares de terres agricoles viennent d’être vendus à M. Cardin qui ne porte aucun projet agricole, pire encore, il prévoit un GOLF : Donc un gaspillage d’eau aberrant en plus de la stérilisation des terres agricoles ! alors que nos paysans ne trouvent plus de terres à acquérir!
Le système qui a détruit les paysans du Sud s’attaque aussi à ceux du Nord.
Il n’est pas raisonnable pour les générations futures, pour la planète, de continuer dans un système d’agriculture intensive.
Nous avons besoin de préserver les terres agricoles pour assurer une autonomie alimentaire de chaque territoire
Nous exigeons une nourriture saine respectueuse de la nature produite localement par des paysans justement rétribués de leur travail.
Aucune multinationale, aucun État ne devrait choisir comment les paysans doivent cultiver la terre !
PARCE QUE NOUS PENSONS QUE LA TERRE DEVRAIT APPARTENIR À CEUX QUI LA CULTIVENT,
PARCE QUE NOUS SOMMES CONSCIENTS DE LA RICHESSE DE NOTRE TERRE ET QUE NOUS VOULONS LA VALORISER ET LA FAIRE VIVRE,
PARCE QU’IL N’EST PAS ACCEPTABLE QUE NOTRE ALIMENTATION PROVIENNE DE MULTINATIONALES ALORS QUE NOS PAYSANS DÉPOSENT LE BILAN,
NOUS DEMANDONS,
LA PRÉSERVATION DES TERRES FERTILES PAR LES COLLECTIVITÉS,
LE SOUTIEN ET L’AIDE À L’INSTALLATION DE PAYSANS SOUCIEUX D’UNE AGRICULTURE SAINE ET RESPECTUEUSE DE L’ENVIRONNEMENT,
LA RÉVISION DE LA POLITIQUE AGRICOLE COMMUNE.
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Appel de La Via Campesina
Journée internationale des Luttes Paysannes
Le 17 avril 1996, 19 paysans sans terre du Brésil ont été massacrés par la police militaire alors qu’ils défendaient leur droit à une production vivrière en réclamant l’accès à la terre à El Dorado dos Carajás.
En mémoire, nous demandons la Souveraineté alimentaire et le droit des paysans et des paysannes à nourrir leurs communautés.
L’année 2009 s’est terminée par trois sommets internationaux : le Sommet mondial de la FAO sur la Sécurité alimentaire à Rome, la Conférence ministérielle de l’OMC à Genève et le Sommet sur le climat des Nations Unies à Copenhague. Lors de chacun de ces sommets, les entreprises multinationales ont fait montre de leur intention de contrôler les systèmes agricoles et alimentaires, les marchés, les terres, les semences et l’eau – en fait la nature entière – partout dans le monde. Les entreprises multinationales telles que Monsanto, Cargill, déploient, lors de ces événements, toute une armée de lobbyistes qui influencent les mesures politiques en leur faveur.
Les entreprises multinationales telles que Monsanto, Cargill, Archer Daniels Midland, Nestlé … aggravent la pauvreté et la récession économique dans le monde entier. En renforçant leur contrôle sur la terre et les marchés agricoles, elles contribuent à l’expulsion des paysan(ne)s de leur terre et à la réduction des emplois en zone rurale. Ainsi de nombreuses familles désespérées vont grossir les rangs des sans emplois dans les bidonvilles urbains.
Les entreprises multinationales engrangent d’énormes profits alors que la faim et la pauvreté augmentent. Une offensive contre les multinationales devient donc une priorité pour La Via Campesina. Notre mouvement envisage un monde où les firmes telles que Monsanto, Cargill, Carrefour et Walmart et leur destruction de la nature et de l’humanité cesseront d’exister. Elles seront remplacées par des milliards de paysans et de paysannes qui, sur des fermes petites ou moyennes, produiront une alimentation saine pour des marchés locaux et régionaux, préservant la biodiversité, protégeant les réserves aquifères, capturant le carbone et revitalisant les économies rurales.
Marie,
on peut légitimement zapper d’une info insupportable à un autre fait encore plus écoeurant. Et tourner en rond sans fin. Mais la vie et l’oeuvre de Nikolaï Vavilov vaut vraiment le coup qu’on s’y arrête et qu’on réfléchisse. Nous avons besoin de pause pour revenir à des actes fondateurs comme ceux de Nikolaï Vavilov et des ses équipes. Nous cherchons les moyens d’une rupture. Ce livre offre de multiples pistes. Il faut s’en emparer et les faire connaître avant qu’elles ne soient balayées par le flot de l’info.
Arretons-nous, recentrons-nous, prenons AU MOINS le temps de cette lecture.
Incroyable destin que celui de cet homme, un juste dans son domaine, qui consacra sa vie à la préservation d’un des biens les plus précieux de l’humanité que sont les semences…
Comme le dit Phamb, il existe encore des combattants exemplaires dans ce domaine. Le réseau « Semences paysannes » en abrite quelques uns.
De Guy Kastler à Bob Brac de la Perrière, ils poursuivent tous ce même but : celui de protèger les variétés anciennes et d’en favoriser l’échange.
Afin que les inavouables desseins des transnationales n’aboutissent pas…
http://www.semencespaysannes.org/les_membres_du_conseil_d_administration_329.php
Sur le sujet des semences, et pour ceux que ça intéresserait :
Un petit bouquin historique, scientifique et philosophique, écrit par Jean-Pierre Berlan, ancien chercheur à l’INRA avec le concours de Gilles Eric Seralini, Michael Hansen, Suzanne Pons, Paul Lannoye.
Son titre : « La guerre au vivant », 11 euros, et 168 pages. (Ed. Contre-feux / Agone)
On doit pouvoir le commander dans les bonnes librairies ou le commander sur internet.
Raton, je refuse le terme de zapper, ce n’est absolument pas ma démarche.
J’ai lu récemment que Bruno Lemaire, notre Ministre de l’agriculture, avait mis en place un groupe de travail sur l’avenir de l’agriculture. Il devrait se réunir tous les mois jusqu’à l’été.
Les membres du groupe de réflexion :
Yannick ALLENO, chef des cuisines de l’hôtel Le Meurice ; Jérôme BEDIER, président de la Commission Europe du MEDEF et président de la Fédération des entreprises de distribution et de commerce ; Christian de BOISSIEU, Président délégué du Conseil d’analyse économique et président du Conseil stratégique de l’agriculture et de l’agro-industrie durables ; René CARRON, Président du Crédit agricole S.A. ; Eric FRECHON, Chef des cuisines de l’hôtel Le Bristol, Marion GUILLOU, Présidente-directrice générale de l’INRA ; Luc GUYAU, Président du Conseil de la FAO ; Jean-Pierre JOUYET, ancien Ministre et président de l’Autorité des marchés financiers ; Christine KELLY, membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel ; Eric LE BOUCHER, directeur de la rédaction Enjeux-Les Echos ; Bertrand MAGNIEN, agriculteur dans l’Aisne ; Erik ORSENNA, écrivain, membre de l’Académie française ; Michel PRUGUE, président de la coopérative Maïsadour et président de l’Institut national de l’origine et de la qualité ; Franck RIBOUD, PDG de Danone ; Pascale THOMASSON, agricultrice en Haute-Savoie et Nicolas VANIER, voyageur, écrivain et auteur-réalisateur de films.
source : actu-environnement.com
Coucou,
Merci du conseil.Le livre est commandé.
Arrètons nous,recentrons nous,prenons au moins le temps de cette lecture?
Recentrons nous,OK!
Lecture,bien évidement!
Arretons nous,sûrement pas!
Bon samedi-dimanche.Léa.
En meme temp marie n’a pas tord de souligner ce fait.Les gans sont pris pour des imbéciles,les politiques condamnent les chomeurs de ne pas avoir d’emplois,et en meme temps ils favorisent les délocalisations,la mécanisation,ils créent le chomage,et aprés font semblant de s’étonner.Des milliers de personnes seront a la rue ces prochaines années,et les grand patrons ,les politiques responsabilisent des gens presque impuissant face aux flux économique et aux puissance financière en jeux.C’est un hors sujet,mais révélateur de ce monde hypocrite,et IRRESPONSABLE,faces a ces différents enjeux qui viennent du meme problème.La vue a court terme,l’orgueil,l’égoisme.
A Sancho,
Avec un tel aréopage, l’agriculture n’a aucun avenir.
Mais il faut souligner que cette purge de Nikolaï Vavilov a été l’oeuvre de Lyssenko.
Car Vavilov s’opposait au « caractère acquis ».
Staline aimait bien cette théoie de Lyssenko car en fait elle justifiait les « purges » de façon scientifique. L’homme devait pouvoir acquérir les caractères de « l’homme nouveau » celui qui se sacrifierait pour la collectivité, celui qui obéirait pour le bine de la communauté et la gloire de son dirigeant incontesté !
Si l »homme n’était pas capable d’être modifié en « homme nouveau », il fallait le supprimer, ainsi que sa descendance..!!
Vavilov était contre ces conneries. Et Vavilov a perdu la vie dans cette bataille.
Mais ultérieurement il a gagné, c
Désolé de la coupure intempestive : suite :
Mais ultérieurement il a gagné, car lorsqu’il fut décidé de se séparer de Lyssenko bien plus tard. Lyssenko convoqué devant la section « biologie » de l’Académie des Sciences de l’URSS, il lui fut poser les questions de Vavilov (lire les « minutes » des sessions de l’Académie des sciences de l’URSS):
– Comment expliquez vous que les Juifs circoncis à la naissance depuis des millénaires ne naissent pas circoncis naturellement ?
– comment expliquez vous que les femmes dont la mère n’était plus vierge au moment de leur conception ne naissent pas vierges ?
Et ce fut exit de Lyssenko.
J’ai eu l’occasion de visiter l’institut Vavilov de St Petersbourg à l’époque de la récolte des pommes de terre. Chaque année sont replantées environ 4000 variétés originelles de pomme de terre. Et comme ils en plantent plus que la quantité nécessaire à la conservation de l’espèce ça donne lieu à des réunions festives/champêtres où lon consomme le surplus entre amis, avec un peu de vodka bien sûr.
L’URSS conservait des trésors mais était incapable de valoriser ces trésors.
Depuis la chute de l’URSS on a vu arriver de nouveaux hybridescomme par exemple , la tomate coeur de boeuf ou la noire de Crimée. Hybrides directement issus des collections de Vavilov !
Gloire lui soit rendue.
@+
Entre 1920 et 1930, Nikolaï Vavilov a notamment inventorié des fruits et légumes du sud de la France et, par la grâce de Denise et Daniel Vuillon (fondateurs du réseau Amap…) un partenariat existe depuis 2007 entre l’Institut Vavilov et quelques dizaines Amap de midi-Pyrénées et de Paca. Cinquante variétés locales de légumes auraient été reensemencées. C’est tout simplement merveilleux! Quelqu’un en sait-il plus sur le sujet?
@ René,
Je suis bien d’accord avec cette analyse. Et je suppose que Fabrice, qui connaît bien tout ce petit monde, doit être lui aussi consterné…
Merci Fabrice,
Merci Nicolaï Vavilov,
J’ai visité il y a quelques années le Potager des Fraternités Ouvrières, potager d’un groupe de jardiniers du mouvement régional d’éducation permanente, né de l’inspiration de Josine et Gilbert Cardon à la fin des années 70 à Mouscron (B) à proximité de Tourcoing.
On y trouve une banque de graines qui compte 6500 variétés différentes, dont 850 de tomates, 500 de courges ou encore 300 de laitues… et le le verger-potager en permaculture véritable jardin d’éden, où tout pousse dans un enchevêtrement magique. J’ai ai mangé des poires succulentes, dodues, d’une fraîcheur…
Un lieu… une hymne à la vie, on nous fait croire à la rareté, le capitalisme et ses autres chimères en isme créent la rareté…
Pétition : http://www.croptrust.org/main/index.php?itemid=754
Bonjour Fabrice Nicolino
Félicitation pour votre travail. J’écris un livre chez Belin » fabuleuses histoires de graines » collection jeunesse. J’arrive presque au BAT et cette histoire, moi aussi elle m’a ému lorsque je suis tombée dessus. J’en parle dans un chap à la fin mais je ne voudrais surtout pas commettre d’erreur. Combien étaient-ils ceux qui se sont sacrifiés et où était Vavilov, on parle de 12 généticiens et botanistes. Je voudrais raconter cela au lecteur de la façon la plus juste possible. Auriez-vous la réponse à ces questions? Et puis tiens je me lance, voudriez-vous m’écrire la préface de cet ouvrage. je viens d’y penser à l’instant en vous écrivant.
CI-joint un site avec la plupart de mes ouvrages.
Merci
Lionel HIGNARD
Très cordialement
http://www.chapitre.com/CHAPITRE/fr/p/lionel-hignard,544356.aspx