Acharnement non-thérapeutique (sur Borloo)

Je crois que je devrais plutôt en rire. Jean-Louis Borloo, bonimenteur de foire virtuose, ami de longue date de Bernard Tapie – entre bateleurs, on se comprend -, ministre m’as-tu-vu de l’Écologie parce que Juppé lui a laissé la place contraint et forcé en 2007, Borloo ne cesse de jongler. On peut applaudir, et c’est d’ailleurs ce qu’ont fait depuis trois ans les malheureux écologistes officiels et patentés du Grenelle de l’Environnement, cette farce grandiose. En échange d’un plat de lentilles, dont il y a fort à parier qu’elles n’étaient pas même bio, nos écolos de ministère ont aidé Borloo à se forger une image d’écologiste.

Encore bravo à FNE, la fondation Hulot, Greenpeace, le WWF pour ne prendre que les principales associations de ce Barnum de seconde catégorie. Regrettent-ils ? Pas même. Elles sont déjà passées à autre chose, car leur temps est celui du monde existant, médiatique, immédiat, sans jamais aucun retour en arrière. Ma foi. J’aimerais croire qu’un jour, quelqu’un leur demandera des comptes sur ces années perdues qui ne reviendront pas. Mais j’en doute, franchement. Le probable est que tout sera jeté à la benne du temps qui passe. Et ce sera tout.

Borloo est un triste monsieur, quoi qu’en disent ses nombreux amis. Il sait taper dans le dos, promettre la lune à l’imbécile de service, boire un verre en explosant de rire. Ce qui s’appelle entourlouper. Ses deux derniers coups d’éclats sont fameux, croyez-en mon expérience. J’ai beaucoup vu de bluffeurs, il m’est arrivé dans une autre vie d’en affronter au poker, mais Borloo est un maître. Alors qu’il avait annoncé en octobre 2007 – gros titre du journal Le Monde au moment fatidique du Grenelle – que les programmes autoroutiers étaient terminés, voilà qu’il vient d’en débloquer trois, et d’importance (ici). Il a eu l’intelligence du joueur, qui tient parfois à la diversion, profitant du fracas autour de l’affaire Woerth-Bettencourt. Voyou un jour, voyou toujours.

Autre merveille : la disparition des niches fiscales dites vertes. C’est assez génial, dans le genre. La taxe carbone ayant sombré dans les oubliettes, il restait des avantages fiscaux qui ne changeaient rien au fond, mais permettaient au moins un affichage bien venu. Zou ! Dans la cuvette. On tire la chasse d’eau et on sourit aux caméras, comme si de rien n’était. Borloo devrait faire s’envoler à lui seul deux milliards d’euros de « niches vertes » (lire ici). Est-ce un flag’ ? Bien sûr. Borloo va racontant depuis qu’il a été nommé en 2007 que la planète est exsangue. Si elle l’était à ses yeux, réellement, il va de soi qu’il ne considèrerait pas l’écologie comme une variable d’ajustement de la politique gouvernementale. Mais comme il s’en fout absolument, comme elle n’a jamais été conçue par lui autrement que comme un éventuel marchepied vers Matignon et le poste de Premier ministre, il tente de convaincre son maître qu’il est le meilleur élève de cette classe de médiocres et de corrompus. Et il y parviendra probablement. Peut-être à l’aide de Greenpeace, du WWF, de la fondation Hulot et de FNE.  Voyons, ce cher Jean-Louis n’est-il pas des leurs ?

30 réflexions sur « Acharnement non-thérapeutique (sur Borloo) »

  1. D’une façon générale, il est trop facile de dire « on va supprimer les niches fiscales ». Si elles sont créées c’est qu’à priori elles ont une utilité, pour orienter un développement.
    Investissez dans les Dom-Tom car l’état n’est pas capable de gérer ces investissements.. Il y a des gens qui pensent c’est un simple investissement de père de famille, un investissement dans des obligations avec avantages fiscaux à la clé.
    Les gens se trompent lourdement, investir dans de telles affaires c’est s’engager à y passer beaucoup de temps pour faire fructifier l’investissement.
    Et la majorité des investisseurs auraient mieux fait de payer leurs impôts sans déduction, ça leur aurait coûté moins cher au final.
    Les « niches fiscales » sont de base des arnaques sur le contribuable. Maintenant pour rester sur le cas des investissements aux Dom-Tom, ça aura eu le mérite de faire bosser des gens localement. C’est pour cela que la « niche » avait été créée..
    Donc pour éviter l’arnaque étatique sur les investisseurs, je suis pour la suppression des niches fiscales.
    Alors bien sûr il y avait les niches fiscales « folkloriques » comme par exemple l’exonération en impôts des fabricants de pipes à Saint Claude; ne rigolez pas c’était Edgar Faure qui avait réussi à faire voter cette « niche ».

    Maintenant supprimer une niche fiscale crée dans le cadre d’une politique deux ans avant; c’est du gribouille. Une chose et son contraire..*
    Les valses hésitations font que c’est la meilleure solution pour se mettre tout le monde à dos.
    Ce qui est fait.
    @+

  2. Oui, avec ses deux derniers coups tordus (sur les autoroutes et le rabotage des soi-disant niches fiscales écologiques), Borloo se couche décidément dans le sens du vent, complait à Sarkozy et gagne ses galons pour remplacer le Fillion qui pourrait finir par être emporté par la coulée de boue Woerth – Bettencourt et compagnie.

    Une bonne nouvelle dans ce contexte de décomposition, Anny Poursinoff (candidate verte) élue à Rambouillet (10ème circonscription des Yvelines) contre Poisson, le tricheur de l’UMP en place. J’invite chacun à lire la réaction d’Anny à son élection et aussi son discours du 8 juillet à Maurepas (Yvelines) commençant par « Le moment est venu d’entrer en résistance… » http://www.poursinoff2010.fr/

  3. Oui, Janot, mieux vaut ça que le contraire car, en 2012, nous serons face au même type de « choix » (en pire, probablement). Quant à Borloo, de toute façon, y a-t-il quelqu’un(e) pour rattraper les autres dans ce gouvernement-là ???

  4. « Borloo est un triste monsieur… »

    En effet et un véritable bouffon comme d’ailleurs celui qui le cuistre qui l’a nommé à ce poste, à savoir notre « petit-monier ».

  5. Bruno. Je suppose que tu trouves bien qu’Anny Poursinoff ait été élue plutôt que Poisson. Oh, que oui ! A mes yeux, dans la situation si critique dans laquelle nous sommes, ce petit signe électoral sur fond de pêche à la ligne majoritaire est infiniment précieux. C’est une petite bouffée d’oxygène. Un petit pas dans le bon sens. (Ceux et celles qui sont au charbon sur place, qui luttent dans les Yvelines, le savent très bien.)

    Ensuite, je suppose que tu veux dire qu’en 2012 nous serons devant un choix « pire », c’est à dire peut-être à devoir « choisir » entre Sarkozy et le candidat ou la candidate de gauche, donc socialiste. Si Sarkozy se présente à nouveau, ce sera déjà une très grave défaite politique et morale pour notre pays. En 5 ans de dégâts avérés, ce falsificateur, cet escroc politique, ce vendu aux riches n’aura pas été mis à terre.

    Si DSK se présente, ce sera aussi une défaite pour la gauche qui ne se sera pas ressaisie, mais cet échec serait sans commune mesure pour la France avec le cas représenté par Sarkozy. Sarkozy est un ennemi. On abat un ennemi comme on peut, avec les moyens du bord. Dans ces cas-là, on n’a pas le choix. On ne chipote pas. Quand l’ennemi est abattu, que la place est nettoyée, on combat, loyalement, un adversaire. S’abstenir de voter face à ce soi-disant choix quand on est de gauche, c’est n’avoir rien compris à l’Histoire. C’est oublier qu’elle ne repasse pas les plats et qu’il y a urgence. Il faut bien savoir que le rat rancunier qui est en place ne donnera toute sa mesure que lors d’un second mandat. Avis aux amateurs.

    Donc, Bruno, ton vote comptera. Un petit rappel pour chacun : il n’y a qu’un seul bulletin de vote par électeur. Il faut donc parfois se pousser pour aller aux urnes. C’est ainsi que cela se passe. Et cela n’empêche pas d’agir de mille et mille façons par ailleurs. Est-ce clair ?

  6. Janot,

    Ça tombe très bien, car je ne suis pas de gauche, pour des raisons que j’ai expliquées cent fois ici. Je suis écologiste, bien sûr, ce qui forge mon identité profonde. Par ailleurs, au plan politique, je crois à des valeurs, à des idées, à des êtres éternellement négligés par les vainqueurs. Faut-il réellement employer le mot fatidique ? Non, je le réserve pour de grandes occasions. L’histoire à laquelle je me réfère est écrite en pointillés, dans les marges des grands livres. Mais elle existe. Et, crois-moi, voter pour un homme comme Strauss-Kahn ne me viendra jamais à l’idée. L’Histoire, dis-tu ? Mais quelle ? Celle des bons Français de chez nous ? Peux-tu imaginer à quel point les peuples de cette terre se foutent de Sarkozy ? Oseras-tu prendre la défense du FMI, qui étrangle les pauvres depuis tant de décennies ? Oseras-tu ? On peut considérer la France, et rêver de son immuabilité. Ou jauger le monde, qui est en train d’exploser sous nos yeux. L’Histoire ? Mais quelle Histoire ?

    Fabrice Nicolino

  7. @ Janot

    Lorsqu’un vote comptera le vote n’existera plus. D’ailleurs pour ceux qui y croient encore ils devraient se souvenir du Non au TCE sur lequel nos politiques de droite comme de « gauche » se sont assis dessus avec véhémence. Quant à voter pour DSK!!!

  8. Connaissez-vous les indiens kogis ?

    Eric Julien, ex-consultant en entreprises devenu géographe les a rencontrés. Tout à fait par hasard.
    Suite à un oedème pulmonaire, contracté il y a vingt ans lors de l’ascension d’un sommet colombien, il fut sauvé par deux membres de cette tribu.

    Comment sa vie changea radicalement suite à cette aventure et à cette rencontre, il le raconte ici (durée 54 minutes) :

    http://www.franceculture.com/emission-terre-a-terre-la-relation-homme-nature-1-2010-07-10.html-0

    Des idées pour une société fraternelle, responsable, proche de la nature, à mille lieux de l’idée de profit, ils peuvent nous en proposer. Il suffit de les écouter…

  9. Cher Fabrice. Tu es écologiste, oui et nous t’en savons gré. Tu dis que tu n’es pas de gauche. Pour moi, à première vue, cela n’a pas de sens. Que tu le veuilles ou non, par tes positions humanistes et écologistes, tu es de gauche. Mais aussi, je te l’accorde et cela peut sembler paradoxal, tu es ou te veux peut-être au-dessus de cela, au-dessus des notions de droite et de gauche. A cette altitude que nous pourrions qualifier de pro Vie, où il n’y a plus ces distinctions, où elles sont de la paille, je te rejoins volontiers et te comprends. Sauf que nous arrivons là hors du pensable, dans le domaine déjà de la poésie voire de la sagesse, et qu’il est à mon avis dommageable, source de confusion, de mêler les niveaux.

    J’ajoute qu’il me semble que nous partageons les mêmes valeurs. Ceci précisé, tu n’es pas au parti socialiste, moi non plus. La gauche n’appartient à aucun parti politique. Elle les dépasse tous, et forcément de loin. Les partis qui se disent de gauche ne sont pas la gauche. Ils sont à son service, tout le monde l’oublie.

    Que tu ne puisses pas voter pour un homme comme DSK, même pour éliminer Sarkozy, cela m’étonne et m’inquiète. Impression que tout fout le camp, qu’un excellent alpiniste sur lequel nous pouvions compter dévisse… Je pourrais comprendre que tu ne puisses peut-être pas, personnellement, dans le secret de l’isoloir, faire ce geste, que tu ne puisses pas dépasser ton aversion pour ce candidat et ce qu’il représente. C’est ton affaire qui ne nous regarde pas. Ce que je ne comprends pas et n’accepte pas, c’est que tu puisses engager d’autres dans l’abstentionnisme qui profitera à la droite et à l’extrême droite. Ainsi, l’Histoire à laquelle je me réfère à ce propos, pour nous en France et en Europe, c’est malheureusement simple, outre la colonisation, c’est celle des deux guerres mondiales et du nazisme. Je n’aurais pas imaginé que tu ne sois pas alerté contre ce genre d’aventure et même contre ses ombres.

    Je ne sais pas si les peuples de cette terre se foutent de Sarkozy, c’est bien possible mais dans ce cas ils ont tort.

    Je ne risque pas de prendre la défense du FMI qui participe du système d’exploitation mondialisé que j’abhorre. En votant éventuellement DSK contre Sarkozy, je n’approuverai ni le FMI ni les choix déjà annoncés de DSK en faveur de la croissance. J’éliminerai Sarkozy qui est un aventurier, un type dangereux qu’il faut écarter du pouvoir. Est-ce que l’élimination de Sarkozy est nécessaire ? Oui. Est-ce que l’éventuelle élection de DSK ou de Martine Aubry sera suffisante ? Non.

    Quand on a sorti une roue d’une charrette d’une ornière, il en reste trois à sortir pour poursuivre le voyage. Si tu nous regardes pousser, cela me désole et me déconcerte car je sais que tu fais par ailleurs tellement plus que ce je ferai jamais. Autant je crois nécessaires la mobilisation en faveur de l’écologie et les luttes pour la justice sociale, autant je ne crois pas que nous puissions faire l’économie du niveau politique, aussi désagréable, aussi problématique que puisse être ce niveau – qui n’est pas celui de la poésie ni même du journalisme honnêtement pratiqué.

    Connaissant les périls qui nous menacent, pour moi, le plus petit des gestes écolos de n’importe quel humain anonyme compte. Encore une fois, j’ignore moi aussi ce qui sera, mais tout ce qui est gagné est gagné. D’un autre côté, en France, tellement en retard, la simple et nécessaire conversion de l’agriculture chimique en agriculture biologique impliquera pour son développement des choix, des décisions politiques courageuses, une pédagogie, des règlements, des lois. Pour parvenir à ce résultat inespéré alors qu’il y a urgence, nous ne pouvons pas compter sur les seules initiatives individuelles ni sur le réseau pourtant existant, pertinent et expérimenté de l’agrobiologie. Merci pour l’espace laissé au dialogue. Amicalement.

  10. Mon cher Janot Lapin,

    Nous sommes furieusement en désaccord, je crois que tu ne sais même pas à quel point. Je te dirais quelques bricoles de plus, pour aggraver encore mon cas. La gauche est une histoire, née à l’été de 1789, dans le contexte que tu sais. Pendant un peu plus d’un siècle, ce mouvement aura été de civilisation, se confondant avec l’épopée du mouvement ouvrier, l’une des plus prometteuses de toutes les aventures humaines. Et puis il a violemment dégénéré, donnant naissance au stalinisme d’un côté – constamment sous-évalué chez les militants de gauche, toutes tendances confondues – et à la social-démocratie de l’autre. D’un côté, le massacre des peuples et de la liberté. De l’autre, le colonialisme et la torture de masse. Je te précise que je ne trace pas un trait d’égalité entre les deux. Le stalinisme est un crime inexpiable. La social-démocratie n’est que petitesse coutumière.

    Quoi qu’il en soit, je n’appartiens pas à cet univers. Au plan politique, très second pour moi – apparemment, c’est au centre de ta vie -, ma préférence va aux vaincus et aux ennemis définitifs de la domination et de l’autorité. Crois-moi, des fleuves de sang séparent ma mémoire et la tienne. Et ils coulent encore, du moins chez moi. Donc, je NE SUIS PAS DE GAUCHE. Et d’un.

    Et de deux, toute construction humaine finit par crouler. C’est une loi élémentaire. La gauche est morte. Elle le serait en toute hypothèse pour n’avoir pas su concilier son propos et ses actes. Mais elle l’est d’une manière plus évidente encore en face de la crise écologique planétaire. L’irruption de cette dernière dans la réalité met à bas, à jamais, 200 ans d’histoire politique. Le logiciel qui a servi à bâtir des discours et tant de châteaux en Espagne, qui furent si souvent des prisons, ce logiciel n’est pas capable d’intégrer le neuf.

    Et le neuf, c’est que la vie est menacée en son principe. Constater cette évidence passe nécessairement par la destruction – oui, la destruction – des formes politiques anciennes qui n’ont rien vu venir et sont intrinsèquement incapables de tracer une voie d’avenir seulement concevable. La gauche et la droite partagent exactement la même vision d’un monde où il s’agirait toujours de produire, essentiellement des sornettes. La minuscule différence étant que Sarkozy entend se goinfrer d’une manière plus obscène que d’autres. Mais lui n’est qu’un minuscule morceau du vaste puzzle planétaire, quand DSK appartient au rang des décideurs mondiaux. C’est chez lui, autour de lui, dans son bureau même que se tressent les cordes qui pendront les plus pauvres. Il est l’ami de longue date des plus grands patrons, il a été lobbyiste appointé par EDF pour vanter le nucléaire en Allemagne, etc. Mais à quoi bon insister ?

    Considérer comme tu le fais la politique française et le vote ne peut signifier qu’une chose : tu penses que nous avons le temps. Une élection chasse l’autre. Après 2012, il faudra déjà songer à 2017, puis 2022, sans trêve ni repos. Cette façon-là de penser la politique est, à mes yeux, et tu me pardonneras peut-être, un élément de la crise de l’esprit dans laquelle nous sommes tous plongés. Non, je ne voterai JAMAIS pour DSK. JAMAIS. Je sais que cela te choque, mais j’écris ce que je pense.

    Fabrice Nicolino

  11. @Sancho. Éric Julien n’est pas devenu géographe après sa rencontre avec les Kogis. C’est sa formation universitaire. Il était en Colombie dans le cadre de la coopération et a été sauvé par ces indiens dans les circonstances que tu décris. C’est par la suite qu’il est devenu consultant en entreprise, cadre professionnel dans lequel il parle beaucoup des Kogis, de leur vision du monde et de leur vivre ensemble (c’est ça qui peut intéresser les entreprises : mise en commun des points de vue sur un problème, un sujet, débat, prise de décision et action). Ses deux bouquins sont intéressants.

  12. Tu as intérêt, à ne pas voter pour cette arriviste, qui se croit supérieur aux autres, et dont je ne perçois pas , meme lointainement, les battements de coeur! et les experts, cela fait je ne sais combien d’années qu’ils pilotent cette société dont tout le monde s’accorde à dire que çà ne tourne pas rond!
    Si tu faisais çà je ne te parle plus!

    Comment peut-on une seule seconde prévoir de donner sa voix à ce bonhomme? mais comment? j’aimerais que l’on m’explique! il y a un film de Pierre Carles ou l’on voit ces gens dans toute leur morgue! et bien ils n’auront pas ma voix! plutôt la donner au vent qui passe!

  13. je suis ok avec fabrice, il faut tout changer, mais j’ai un bemol, pouvons nous encore tout changer et pour qui et quoi ?

    La démographie a tant augmenté se dernier siecle qu’il est impossible de rassembler des personnes qui sont devenu egoistes, j’en foutiste et pour certains bien trop dominants assoifés de pouvoir, ce verbe que l’on emploi tant dans notre société.

    Jadis , il y avait les petits villages qui étaient dirigés par l’ancien et où tout le monde se connaissaient. Nous en sommes bien loin et je ne crois plus au changement.

    Pour en venir à borloo et bien il ressemble a ces gens egoiste et assoifé de pouvoir sans morale etc etc.

    La révolution et je rigole bien, la révolution est né des petits bourgeois delaissés par le roi et ils ont fait ce que font les présidents d’aujourd hui ils ont envoyé les petites gens se battre à leur place pour ensuite s’entre tuer pour ce fameux pouvoir, il y aura toujours quelqu’un qui voudra le pouvoir c’est la vie (dans toutes les espèces d’ailleurs) sauf que l’humain lui c’est pour pourrir ses prochains.

    bien à vous

    sophie

  14. DSK un escroc de plus qui veut le pouvoir, il me donne envie de vomir celui là.

    C’est décidé je ne vote plus tant que des pourris se présenteront et je me fou du droit de vote qui ne veut plus rien dire, puisque nous n’avons plus le choix qu’entre, peste et cholera, je leur prefère la bonne santé, le non vote.

    a bon entendeur salut

    sophie
    et je vais écouter notre empereur pourrit ce soir histoire de raler encore.

  15. @ Sancho et Hacène; n’empêche que c’est un témoignage qui m’interpel; deux visions du monde aussi opposées; je pense que je vais lire ses bouquins!

  16. @ Hacène…Heu je ne sais pas pourquoi « n’empêche… » 😉

    J’écoutais Eric Julien a propos des kogis; de leur reffus du « café »; et de leur « dialogue » avec leurs jeunes et la tentation de la consommation…Et je repensais à ce type en mobylette…Comme quoi, le dialogue est plus fort que n’importe quelle propagande.

  17. Au sujet de la polémique fabrice/Janot lapin. Si l’on prend le mot « politique » dans son sens habituel, celui qu’on lui donne dans le langage courant, il est évident que ce n’est pas à ce niveau là que l’on reglera le problème de la destruction de la planète. Sarkozy, DSK, et même Mélanchon ou Besancenot, cela a ne changerait pas grand chose, car la problème n’est pas franco/français, il est mondial. Mais si l’on donne au mot « politique » son sens étymologique : « agir dans la cité », c’est à dire dans le sein de la communauté humaine, alors là tout est politique: ma façon d’acheter, de me déplacer (en voiture ou à pieds), la nouriture que j’utilise,tous les actes qui tissent ma vie sont des actes politiques. Notre façon de vivre à chacun est donc importante. J’ai dit que le problème était mondial, ce n’est pas un problème simplement politique (politicien), mais un problème de civilisation. Ce n’est pas la Civilisation qui est en jeu, car il n’y a pas de Civilisation mais des civilisations! Et une de celle-ci: la civilisation occidentale basée sur la démesure, la puissance, la domination et la recherche du profit s’est imposée d’une manière violente, brutale est destructrice à toute la planète: détruisant les autres cultures, les autres civilisations,tous les écosystèmes. C’est la « pensée » qui fonde cette civilisation qu’il faut changer.Est-ce possible? Je le souhaite ardemment, mais je suis un peu pessimiste. Car tout système dynamique va jusqu’au bout de ses possibilités, jusqu’au bout de sa logique! La civilisation occidentale porte en elle-même sa propre destruction… Et une autre civilisation naîtra, non plus basée sur la recherche de la puissance et du profit, mais sur l’esprit de solidarité, de gratuité et de simplicité…

  18. @ Hacène : merci pour toutes ces précisions ! Je me suis un peu mélangé les pinceaux.

    Je pense, comme Sylviane, que cette expérience ne peut qu’être riche d’enseignements, tant sont éloignés les deux mondes qui se rencontrent… Toi qui as lu ces deux livres, lequel nous conseilles-tu ?

    D’avance merci pour ta réponse.

  19. @Sancho. Bah bien sûr, on peut lire les deux, dans l’ordre, Le chemin des neuf mondes, puis Kogis, le réveil d’une civilisation précolombienne. Ca fait déjà un petit paquet d’années que je les ai lus, mais je crois me souvenir que le second est plus abouti.
    Pour des infos, voire participer à l’action entreprise par Éric julien, on peut consulter le site de l’association : http://www.tchendukua.com/ qui a entrepris de racheter les terres, mais aussi des objets de culte qui ont été pillés par le passé et que l’on retrouve dans les boutiques de Bogota et d’ailleurs. Et tout cela n’est pas simple dans un pays comme la Colombie, entre gouvernement, trafiquants de drogue, milices d’extrême gauche (farc) ou d’extrême droite. Il semblerait d’ailleurs que ce soit ces dernières qui ont assassiné Gentil Cruz, collaborateur sur le terrain d’Éric Julien ; ce qui arrive souvent aux gens bien oeuvrant pour le Bien, dans les zones de tourmente.
    On peut aussi voir ce documentaire en trois parties :
    1- http://www.dailymotion.com/video/xc8jr8_kogis-le-message-des-derniers-homme
    2- http://www.dailymotion.com/video/xc8k3z_kogis-le-message-des-derniers-homme
    3- http://www.dailymotion.com/video/xc8kh0_kogis-le-message-des-derniers-homme
    Si mes souvenirs sont bons, c’est dans celui-ci qu’on peut voir une délégation de Kogis venus chercher du soutien en France, reçu au ministère du blabla et des affaires étrangères. Un grand moment qui donne honte.

    Les Kogis, c’est un autre monde. Un monde où les mamus se forment 18 ans dans l’obscurité, afin d’apprendre à voir les choses telles qu’elles sont et non telles que les apparences nous les montrent. Un monde de haute spiritualité. Suffit de mettre le nez dehors un instant pour constater à quel point nous en sommes loin. Bien souvent, on tente de mettre un peu de profondeur dans nos vies en lorgnant vers l’exotisme des peuples racines, ou premiers, ou etc. Un peu de peinture superficielle qui part au premier lavage la plupart du temps.
    Et l’on sait comme les stupid white men sont contagieux. Le Crazy Horse Memorial ( http://bit.ly/9jcXyT ) sera la plus grande sculpture du monde ! Quelle honte !! Thašunka Witko, l’homme étrange des Lakotas, qui refusait tout ce qui était ostentatoire et n’a jamais accepté de se faire prendre en photo (celle que l’on montre généralement ne le représente vraisemblablement pas) aura sa statut visible de partout à des kilomètres et qui aura demandé qu’on enlève plus de 7 millions de tonnes de granite à l’explosif… Stupid white men, même quand on a des ancêtres qui vivaient libres il y a moins de deux siècles…

    Je divague. Les Kogis essaient d’être entendus de leurs petits frères, tâchons de les écouter. Ils sont de haute spiritualité, comme les tarahumaras ou les Hopis, qui disent oeuvrer dans le même sens. Une prière de ces derniers, que j’avais entendue dans un documentaire il y a une vingtaine d’années :

    Grand père, accepte de pardonner à l’homme blanc. Il a besoin de ta sagesse. Il ne croit qu’à la force et a essayé si longtemps de nous faire disparaître. Donne lui ta sagesse et apprend lui de vivre en paix. Sinon il se détruira lui-même et ses enfants. Comme il a détruit notre mère la Terre. Je t’en supplie, après tout, il est mon frère.

  20. A propos de Colombie, la milliardaire Bétancourt , (mais Ingrid), a eu le front de demande 6 millions de dommages et intérêts à l’état colombien…elle bien vite regretté, au niveau médiatique du moins…cette demande révélatrice ?
    oui j’ai écouté l’autre jour cette émission sur France culture.

  21. Ourse,

    Bon, je me suis déjà expliqué tant de fois sur le sujet que je ne vois pas quoi ajouter. Je me situe simplement d’une autre manière. Et mes références personnelles se situent dans les marges de l’histoire, en pointillés, là où les vaincus ont toujours été vaincus. Par exemple, je me sens infiniment proche de la révolte des paysans allemands entre 1524 et 1526. Une époque où ni la droite ni la gauche n’existaient. Auraient-elles existé que, probablement, elles auraient condamné ce soulèvement. Pas moi.

    Fabrice Nicolino

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