Mon ami Jean-Loïc, scientifique réputé, m’envoie la copie électronique du numéro 250 du journal du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Vous pouvez le télécharger ici et le déguster tranquillement. Moi, qui connais la presse, je peux vous dire qu’il doit coûter cher à fabriquer dans sa version papier, car il est en quadrichromie, c’est-à-dire tout couleur. Si Jean-Loïc me l’envoie, ce n’est certes pas pour admirer sa qualité d’impression, mais plutôt pour me signaler un très extraordinaire papier publié page 17.
Il s’agit d’un article dont le titre prometteur est : « Fauchage des vignes OGM : une perte pour la recherche ». Le surtitre donne une idée encore plus précise du contenu : « Le 15 aou?t dernier, des faucheurs ont de?truit la totalite? des vignes transge?niques expe?rimente?es par l’Inra. Le biologiste Yves Dessaux explique les conse?quences d’un tel acte ». Yves Dessaux est directeur de recherche a? l’Institut des sciences du ve?ge?tal du CNRS et charge? de mission a? l’Institut e?cologie et environnement. Il est donc autorisé à parler du haut de l’autorité conférée par son poste prestigieux. Et il ne s’en prive pas.
Vous lirez – ou pas – la totalité de l’article signé Julien Bourdet. Moi, je me concentre sur les propos d’Yves Dessaux, rapportés par le journal, et qui servent d’ossature au tout. Première citation : « Il y a un co?te? obscurantiste chez les faucheurs. Ils croient par principe que les OGM sont dangereux sans me?me chercher a? savoir si c’est le cas ». Premier constat : on peut être scientifique et manier le vieil outil de la disqualification avec maestria. N’oublions pas que Dessaux s’adresse en priorité à ses pairs. Lesquels, du moins le pense-t-il sans doute, réagissent au mot obscurantiste comme le chien de Pavlov au stimulus. Nous aurions d’un côté les lumineux chercheurs, ouvrant la voie royale de la connaissance. Et de l’autre des malheureux perdus dans le noir profond de cavernes qu’on imagine néolithiques. Paléolithiques, peut-être ? Sûrement.
Le plus drôle est ailleurs. Les Faucheurs ne voudraient pas savoir, ces bourriques. Dessaux lève-t-il parfois le nez de la paillasse de son laboratoire ? Je n’en jurerais pas. Car il suffit de chercher la page que Wikipédia (ici) consacre aux Faucheurs volontaires d’OGM pour apprendre ce que beaucoup savaient déjà : leur charte s’oppose aux essais d’OGM en plein champ, mais reconnaît le droit aux essais en milieu confiné. Quels imbéciles, hein ? Ils pensent, car ils savent, et je pense moi aussi, car j’ai lu, que la dissémination des OGM est impossible à contrôler hors des labos. Ne serait-ce qu’à cause des pollens que les vents dispersent aux quatre coins de l’horizon. Mais n’est-il pas plus confortable, pour un Dessaux, de fabriquer des personnages grotesques pour mieux les ridiculiser ?
Cela serait déjà un bien bel article, mais ce n’est pas fini. Dessaux est aussi policier, juge et même maton. Je crois qu’on peut appeler cela de la polyvalence, et c’est un point à noter à l’heure où l’on demande toujours plus aux agents de l’État. Car Dessaux ajoute : « Mais les peines encourues par les faucheurs ne sont pas assez dissuasives pour prote?ger ces recherches ». N’est-ce pas, directement, un appel à foutre en taule ces malandrins ? Sauf erreur de lecture, je crois bien que oui. Voilà où en est la science officielle en cette fin 2010. Nous avons encore un peu de pain sur la planche.
http://www.lesmotsontunsens.com/etats-unis-un-juge-faucheur-d-ogm-8551
Faire rentrer les OGM par la fenêtre (80% du bétail en France est nourri aux OGM, la quasi-totalité de la nourriture industrielle des grandes surfaces en ont dans sa chaîne de production ou en sont) alors qu’ils avaient été chassés par la porte (les Français n’en voulaient pas, à plus de 80%) et faire des essais en plein air dans le dos des gens…et appeler cela la lumière, la connaissance ?
Si ce n’est pas de l’obscurantisme, c’est de l’opaquisme.
« Flic, chercheur ou militaire, qu’est-ce qu’on fait pas pour un salaire ! »
(Slogan utilisé lors du pseudo-débat de la CNDP sur les nano (et comment les faire accepter de force par l’opinion pour éviter ce qu’ils appellent un Syndrome OGM »).
sur le même sujet, une autre facette :
http://veroblaireau.free.fr/index.php/2010/10/04/696-suite-de-la-collection-des-monuments
Non mais, c’est le monde à l’envers; le CNRS qui fait la chasse aux hérétiques…Pourquoi pas la NASA qui trouve de la vie sur terre temps qu’on y est!
Ha! Crotte; si; c’est le monde réel; celui des gros compteurs électrique…Pffff
Pour info les 86 (ou 87?) faucheurs volontaires de Marmande ont été condamnés à 2 mois de prison avec sursis, la récidive (pour cette fois) n’a pas été retenue….çà pour la peine, car le fondement juridique reste infamant : « destruction en réunion ».!!!!
A chaque niveau de la société, il faut du courage et là les responsables de ce jugement , attachés à ce tribunal condamné à fermer n’ont pas eu le cran de renverser le droit, de fonder leur « peine » sur l’état de necéssité, par exemple, ainsi que l’ont plaidé les avocats ;et là aussi, on se demande pourquoi il n’y a pas eu une « campagne de presse » pour oeuvrer dans ce sens-là et plus généralement pour oeuvrer dans le sens d’un droit à changer : celui accordée aux firmes de breveter le vivant! rien que çà! Hallucinant.
http://www.no-patents-on-seeds.org/
Private jox à Marie. M’enfin, le c hef a
? dit que ce n’est pas une minorité qui va dicter à la majorité ce qu’elle a à faire, non?
Le manque de culture épistémologique chez les chercheurs est effectivement dramatique, ils prennent leurs bricolages pour des théories alors qu’on ne sait pas comment passer des élements de la table de Mendéléeiv à ne serait-ce qu’une cellule vivante.
Peut être bien que çà vaut aussi mieux comme çà car je n’ose imaginer ce que des individus sans scrupule au service de leurs seuls intérêts seraient capables cette fois de bricoler!
Ah oui Marie, c’est réellement hallucinant de voir à quel point toutes ces têtes pensantes (?) sont éloignées de la vie.
Pour compléter le pain sur la planche, si ça vous intéresse, Bayer s’intéresse de près à la permaculture… ça s’est passé à Copenhague il y a une dizaine de jours (http://www.naturalwriters.org/Copenhague-quand-les-entreprises-s).
Il y a une dizaine d’années, Ingo Protykus, professeur de la très renommée haute école polytechnique et scientifique de Zurich, l’ETH, bidouillait avec quelques collègues – et surtout beaucoup d’argent de l’Union europeéenne et de la Fondation Rockfeller – le fameux Riz doré.
Vous vous vous rappelez peut-être de ce riz, censé lutter contre un fléau des pays pauvres, la cécité infantile, provoquée par un manque de béta-carotène. La manipulation génétique était sensée enrichir le riz en béta-carotène et donc pallier à cette carence alimentaire.
Au début des années 2000, je lisais parmi les mails que des scientifiques échangeait dans un groupe internet sur les OGM, que ce Monsieur demandait tout simplement « un Tribunal de Nuremberg » contre les anti-OGM qui « condamnaient des millions de personnes à mourir de faim ».
En clair être anti-OGM équivalait à un crime contre l’Humanité »!
Un peu étonné par les propos, j’envoyais un mail directement à Mr Protykus : « Did you write this ? » (Avez-vous écrit cela ?). Réponse laconique : « Yes, I did ».
En comparaison, ce Mr Dessaux est vraiment bien clément, lui…
Juste pour conclure sur le Riz doré dont on n’entend plus parler, voici deux extraits traduits d’un article de Florianne Koechlin, biologiste suisse très critique vis-à-vis des biotechnologies :
« (D’après la FAO) La provitamine A doit être absorbée par les intestins et ensuite transformée en vitamine A par le corps. Pour cela, il faut la présence de graisses, car la provitamine A ne se dissout que dans la graisse. Le régime alimentaire de beaucoup de populations pauvres comprend très peu de graisses. Ces personnes élimineraient donc la provitamine A, sans avoir pu la digérer. Les diarrhées et les infections parasitaires empêchent aussi son assimilation. Comme le dit un expert de l’OMS, « en fait, un des facteurs importants de l’apparition de la déficience en provitamine A, est l’absence de conditions d’hygiène correctes et l’eau souillée. »
Donc, au lieu de payer des scientifiques qui considèrent les « anti-OGM » comme des nazis, la Fondation Rockfeller et l’Union européenne auraient mieux fait de financer des systèmes d’eau potables et d’évacuation des eaux souillées.
Mme Koechlin cite encore la FAO :
« Bengladesh : La FAO et la fondation Hellen Keller International ont commencé en 1993 un projet pour favoriser les petit jardins domestiques. Ce sont les femmes qui furent encouragées à les cultiver avec des conseils pour améliorer les méthodes traditionnelles de culture. Les familles sans terre plantent des vignes le long des murs de leur maison et y font grimper des haricots, des citrouilles et une cucurbitacée particulière la « bottle gourd ». Toutes ces plantes produisent des feuilles qui sont habituellement consommées. Les femmes qui ont vu la santé de leurs enfants s’améliorer ont pris le projet en main, et il se développe avec un effet boule de neige. En 1998, ce sont 600 000 familles, soit près de 3 millions de personnes qui participent à ce projet.
Femmes, noires et paysannes ! Et elles pourraient faire mieux qu’un mâle blanc, dans son labo financé par Rockfeller…
Oui, les anti-OGM sont dangereux et ne méritent que la taule ou un Tribunal de Nuremberg !
C.
la chape est de plus en plus lourde,ils veulent nous réduire a l’état de chose et que nous rentrions dans leurs cases,dès que on bouge ,hop on étouffe,donc a nous les cellules du corps social très malade de bouger,d’inventer autre chose,l’étau se ressere sur nous tous,et devient invivable,les maladies sont lègions a cause des conditions inhumaines de vie,ca craque,ils veulent sucrer toute la phyto et homéo par le biais du porte monnaie,en 2011,OGM partout,docteur par net,vaccin de force,carte ,portable,etc,leurs cases vont finir par exploser,car maintenir les humains en pression forcée,ca pète un jour,donc période sous marin,on doit inventer des façons de vivre et d’être différent a nos risques et périls,des que ca bouge le système met un bouchon dessus,manif,etc,alors ,tout est larvé en ce moment,car ils étouffent intelligement toutes révoltes.Dur dur.
3 sortes de jeunes,ceux qui sont ordinnes,face book,jeu video etc addiction donc dans le virtuel,comme ca pas de face a face avec un Autre en chair et os,et petage de plombs
ceux qui sont revoltés,hypersviolents,pétage de plomb idem,et ceux qui seront les nouveaux créateurs de vie,les Cristals,mais pour cela il leur faut des modèles ,donc c’est a nous de faire le chemin pour que ils puissent realiser autre chose et avoir d’autres modeles qui sont a inventer,inconnus.
le monde de la recherche est comme le reste du monde : les tendances sont gestion, communication, efficacité, évaluation …
Ce matin dans Google actualités ce titre de TF1:
« Un policier volontairement fauché à Sevran ».
Par chance ce n’était pas à Beauvais.
NKM appelle à ne pas utiliser sa machine à laver vers 19 heures
http://www.liberation.fr/terre/01012305806-nkm-appelle-a-ne-pas-utiliser-sa-machine-a-laver-vers-19-heures
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Une sous ministre donnent des leçons aux français.
Oui, il y a dans le milieu scientifique des gens qui aimeraient remplacer les évêques et les papes… dans leurs délires, ils confondent « science » et « scientisme »…
Des bons descendant d’ernest renan…
merci Christian
je me rappelle aussi avoir lu un article sur une technique non OGM qui permet de décupler les rendements du manioc : la greffe mukibat.
[Mais tout ce qui est gratuit et rend autonome est subversif, donc n’en parlons à personne.]
@ Winston Mac Clellan,
Si tu commençais par t’informer au lieu de prétendre déjà tout savoir, tu verrais que cette théorie commence par combattre les réductionnismes et/ou les amalgammes.
@Bernhard,
un policier OGM?
@ martine,
Oui, mais un seul, selon la police.
Eugène, je te promet sur ce que tu veux que tes avis sont pour moi plus qu’intéressant: ils sont vitaux!!!
Bien entendu, tu ne colles sur les autres tes propres tares…
Bonjour,
[i]leur charte s’oppose aux essais d’OGM en plein champ, mais reconnaît le droit aux essais en milieu confiné. [/i]
=> Sauf que les essais de vigne GM qui ont été saccagés ne présentaient pas le moindre risque de dissémination. Par ailleurs il serait bon de rappeler à combien de saccages de la recherche public se sont livrés ces délinquants. Pour mémoire, Bové et ses comparses avait commencé par saccager des travaux du Cirad, travaux réalisés sous serre !
http://www.marcel-kuntz-ogm.fr/article-vandalisme-labo-public-52897421.html
En diax ans, les dégâts cumulés des délinquants volontaire se chiffrent à plusieurs centaines de milliers d’euros !
[i]Nous aurions d’un côté les lumineux chercheurs, ouvrant la voie royale de la connaissance. Et de l’autre des malheureux perdus dans le noir profond de cavernes qu’on imagine néolithiques.[/i]
=> Pourquoi attribuer des positions à ce monsieur alors qu’il ne les a pas exprimées. Vous auriez pu ajouter la citation suivante : »Une démarche à mille lieues de celles des scientifiques : pour nous, les OGM ne sont ni bons ni mauvais. Il est nécessaire de les évaluer au cas par cas avant de pouvoir les introduire ou non dans l’agriculture. »… Et oui, aussi étonnant que cela puisse paraitre pour les « antis » un OGM n’est pas intrinsèquement « mauvais » et « dangereux ».
Un obscurantiste est quelqu’un qui refuse de prendre connaissance des travaux scientifiques disponibles, ou pire, qui nie les résultats des travaux publiés car les conclusions sont contraires à leur apriori. Des articles sur les OGM, il y en a des centaines dans la littérature scientifique. Le sommun est atteint par des individus comme Vélot, grand défenseur de ces vandales, qui va jusqu’à modifier les conclusions des travaux de ses pairs pour faire passer sa propagande anti-OGM.
Quand on voit que parmi les barbares qui ont saccagé les travaux de l’INRA de Colmar on a leur porte parole, M. Jean-Pierre Frick, un viticulteur « biodynamique » qui préconise l’homéopathie à la bouse de corne pour soigner ses vignes et qui aimerait que l’INRA étudie « l’influence des constellations » sur les maladies de la vigne on est en droit de s’interroger sur le niveau d’obscurantisme d’un tel personnage. Mais peut-être est-ce [i] »la science officielle en cette fin de 2010″[/i] dont rêvent certains?
[i]Ils pensent, car ils savent, et je pense moi aussi, car j’ai lu, que la dissémination des OGM est impossible à contrôler hors des labos.[/i]
Les OGM disséminent-ils plus que les plantes conventionnelles? Ne sait-on pas contrôler les plantes que l’on cultive? Avez-vous déjà vu un maïs « échapper à tout contrôle »? Je ne vois pas pourquoi cela serait différent pour une plante GM, tout du moins pour celles déjà commercialisées.
Si dès que l’on est en désaccord avec quelque chose la seule solution consiste à tout saccager je me demande bien quelle type de société les faucheurs défendent. Visiblement une société où la recherche doit être baillonée, où les questions scientifiques doivent être étouffée dans l’oeuf, surtout si les travaux en cours iraient à l’encontre de leur a priori sur les OGM. En fait le pire ennemi de ces individus est la connaissance. Cela me rappelle vaguement les manifestations des « anti-nanos » qui faisaient tout pour saboter les débats organisés sur ce sujet. Quant à dire que saccager (pardon, « neutraliser » dans la langue orwellienne) le travail d’autrui est une action non-violente… cela me laisse pantois. J’aimerais bien savoir quelle serait votre ressenti si quelqu’un venait vous « neutraliser » votre appartement ou votre voiture.
Ceci dit je partage entièrement l’avis de M. Dessaux. Les peines encourues par les délinquants volontaires (et non les obscurantistes contrairement à ce que dit le titre de cet article) sont bien légères. Ce n’est pas ainsi que l’on protégera les biens des agriculteurs et les travaux des chercheurs français.
Je n’ai jamais compris pourquoi certain(e)s faisaient la différence entre OGM en milieu confiné et OGM en plein champs. Quand on voir la « fiabilité » des centrales nucléaires on peut s’interroger sur les dangers de cultures OGM en milieu confiné en cas de fuites (et il y en aura, forcément). Et puis, les OGM, ça sert aussi à faire la guerre : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=8704. Pourtant ces OGM-là sont bien développés en milieu confiné, non ? Alors, toujours favorable aux OGM en milieu confiné ?
Moi aussi, je pense que c’est une erreur que de les admettre en milieu confiné. D’abord, en laboratoire, on sait que les scientifiques commettent nombre d’horreurs, notamment sur les animaux, car les OGM ne sont pas que des plantes. Quand bien même ces expériences ne seraient tentées que pour la gloire, juste pour voir, pour apprendre des choses, pour fairavancerlaconnaissance, comme ils disent, et ne franchiraient jamais le seuil des laboratoires, j’y suis tout à fait opposée.
Il n’y a pas de bons et de mauvais OGM. Il y a une technologie qu’il s’agit maintenant de rentabiliser, dans la logique capitaliste. Et cela n’autorise aucun bon sentiment, aucune éthique. C’est à dire que des OGM, il y en aura bientôt partout et de mille sortes.
Pour gagner cette bataille, il faudrait frapper très fort et, entre autres, dire complètement NON aux OGM.
Mais la plupart des écologistes n’osent pas le faire car ils ont peur de passer pour des crétins. Et pourtant, ce n’est pas d’intelligence qu’il s’agit mais d’une lutte politique. On fait semblant de nous demander de comprendre alors qu’en fait on nous demande d’accepter tout un modèle de société.
En finassant, on fait leur jeu. En disant OUI MAIS, on est foutus.
À Mouton noir et à Jeanne,
Je partage votre point de vue, et j’aurais dû me montrer plus clair dans mon propos. Je souhaitais monter que ce monsieur Dessaux ne s’intéresse pas une seconde à ceux qu’il souhaite enfermer. Mais sur le fond, je crois sage de ne faire aucune différence entre milieu confiné et plein champ. C’est un peu la différence factice entretenue entre nucléaire civil et militaire. La question posée est de savoir si l’on peut être contre le principe de la manipulation génétique. Et ma réponse est OUI. On le peut.
Bien à vous deux,
Fabrice Nicolino
@ Fabrice,
« La question posée est de savoir si l’on peut être contre le principe de la manipulation génétique. Et ma réponse est OUI. »
=> Seriez-vous aussi contre le principe de l’évolution? La nature fait de la « manipulation génétique » depuis des millions d’années. La modification des génomes est l’un des moteurs de l’évolution. L’homme, depuis qu’il s’est mis à l’agriculture, fait de la « manipulation génétique ». Je dirais même qu’il a fait ça sans le savoir pendant des milliers d’années puisqu’il ignorait totalement l’existence de l’ADN. La quasi totalité des plantes cultivées par l’homme de nos jours est le produit de manipulations génétiques. Le blé, le maïs, le riz … n’existent pas à l’état naturel. D’ailleurs c’est la même chose pour les animaux d’élevage ou de compagnies. Le triticale est le résultat de la fusion de deux génomes complets (blé et seigle). Toutes les races de chien n’existent pas à l’état naturel. Aujourd’hui les connaissances en biologie et en génétique permettent d’introduire des caractères dans les génomes de façon ciblé au lieu de faire ça au petit bonheur la chance comme c’était le cas jusqu’à présent. Que certains s’opposent à cette technologie pour des raisons idéologiques, pourquoi pas, c’est leur droit. Qu’ils saccagent les travaux de chercheurs ou les champs d’agriculteurs parce qu’ils refusent le développement technologique, là je dis non. Faire preuve d’obscurantisme n’est pas un délit. Par contre imposer son idéologie en détruisant le bien d’autrui en est un.
GFP,
J’ai beaucoup de mal à parler à M.GFP. J’ai l’impression d’être déjà dans le monde de Soleil vert ou celui de Mr Smith, si bien décrit par l’ami George. Existez-vous seulement, M.GFP ?
Moi oui, je crois bien. Et que puis-je vous dire à ce stade de rupture mentale entre vous et moi ? Je ne vous convaincrai pas. Et vous aurez quelque mal de votre côté. Votre semblant d’argumentation me fait sourire. À vous suivre – pardi ! -, au motif que le meurtre est chez l’homme depuis probablement une éternité, il faudrait en accepter la présence aujourd’hui sous la forme des bombes à fragmentation ou même de la bombe H ? Ne nous arrêtons pas en si bon chemin. En quoi le meurtre de masse est-il différent de l’assassinat de l’amant honni ? Et d’ailleurs, la Shoah elle-même ?
Passons à vos sophismes sur le blé ou le riz. Vous êtes sérieux ? Le blé existe depuis bien avant que l’homme présomptueux ne s’y intéresse, figurez-vous. Sélectionner patiemment, en se basant sur l’oeil et l’expérience, des variétés serait une manipulation ? Choisir un élément serait en modifier la nature ? Oh ! mais que voilà une révélation de taille !
Enfin, vous ne voulez pas voir, car vous êtes, VOUS, dans l’idéologie la plus concentrée qui soit, que la technique est devenue l’ennemie du projet humain. Que voulez-vous que je vous dise ? Sans aucun frein moral qui puisse la contenir, la technoscience nous emmène dans un voyage dont personne ne sait la destination. Dont quelques uns voient que nous ne reviendrons pas. Pendant ce temps-là, vous croyez. Ce qui est le rôle des croyants. Est-ce que j’arrive à vous plaindre ? Je ne sais pas. Je vais réfléchir.
Fabrice Nicolino
@ Fabrice,
« J’ai beaucoup de mal à parler à M.GFP. J’ai l’impression d’être déjà dans le monde de Soleil vert ou celui de Mr Smith, si bien décrit par l’ami George. Existez-vous seulement, M.GFP ? »
=> Non, je n’existe pas je suis un pur produit de votre imagination. Je peux signer « mouton vert » si GFP vous dérange.
« Votre semblant d’argumentation me fait sourire. »
=> Si ça peut vous rassurer, la votre aussi. Vous en êtes réduit à déformer les propos de ceux ne partageant pas votre idéologie. Vous faites dire à M. Dessaux qu’il veut mettre les obscurantistes en taule, ce qui n’est pas le cas.
« À vous suivre – pardi ! -, au motif que le meurtre est chez l’homme depuis probablement une éternité, il faudrait en accepter la présence aujourd’hui sous la forme des bombes à fragmentation ou même de la bombe H ? Ne nous arrêtons pas en si bon chemin. En quoi le meurtre de masse est-il différent de l’assassinat de l’amant honni ? Et d’ailleurs, la Shoah elle-même ? »
=> Et c’est vous qui parlez de sophisme… Quel est le lien entre la bombe H et la choucroute?
« Passons à vos sophismes sur le blé ou le riz. Vous êtes sérieux ? »
=> Il ne s’agit en aucun cas de sophisme. Connaissez vous un seul blé sauvage hexaploïde comme le blé que l’on cultive? Avez-vous déjà vu un maïs sauvage? … Pas moi.
« Sélectionner patiemment, en se basant sur l’oeil et l’expérience, des variétés serait une manipulation ? »
=> Aussi étonnant que cela paraisse, oui. L’une des premières mutations sélectionnée chez le blé par l’homme a été une modification permettant aux grains de rester attachés à l’épi. Or, une mutation est une modification génétique. Le triticale, une céréale qui a beaucoup de succès en agriculture bio, n’existe pas dans la nature. Il a fallu doubler le nombre de chromosome par un traitement chimique pour rendre cette plante fertile. On pourrait multiplier ainsi les exemples sur des pages et des pages. Chaque changement phénotypique est le résultat d’une modification génétique.
« Choisir un élément serait en modifier la nature ? Oh ! mais que voilà une révélation de taille ! »
=> Mais ça c’est vous qui le dites! C’est une habitude chez vous d’attribuer des propos aux autres alors qu’ils ne les ont pas tenu? Dans la liste des sophismes on appelle ça un « argument épouvantail ». Ajouter un gène par transgénèse à un maïs n’en modifie pas la nature, ça reste du maïs. Un maïs qui mute restera du maïs. Pour le triticale c’est différent, l’homme a créé une nouvelle espèce de toute pièce.
« Enfin, vous ne voulez pas voir, car vous êtes, VOUS, dans l’idéologie la plus concentrée qui soit, que la technique est devenue l’ennemie du projet humain. »
=> JE serais dans l’idéologie? Elle est bien bonne celle là! Et « voir » quoi? Ce n’est pas moi qui m’oppose « au principe de la manipulation génétique » pour des raisons idéologiques. Et de quel « projet humain » parlez-vous? De quelle technique? La transgénèse n’est rien d’autre qu’une des techniques à la disposition du généticien et du sélectionneur pour introduire un trait dans un organisme donné.
« Pendant ce temps-là, vous croyez. Ce qui est le rôle des croyants. »
=> Et je « crois » en quoi?
Monsieur GFP,
Vous êtes excellent. Je ne peux rien dire de mieux. Excellent. Continuez sans moi sur la route sans fin du progrès éternel.
Fabrice Nicolino
Monsieur Fabrice,
« Vous êtes excellent. Je ne peux rien dire de mieux. Excellent. »
=> Je vais prendre ça comme un compliment. Par contre au niveau de l’argumentation vous laissez un peu à désirer.
@ Fabrice,
Un peu de lecture pour vous sur les origines du blé.
http://www.genetics.org/cgi/reprint/168/3/1665.pdf
Désolé de vous l’apprendre mais les génomes ne sont pas figés.
Monsieur GFP,
J’arrête ici, car les meilleures plaisanteries ont hélas une fin. Vous manquez un rien de jugeotte. En quoi vous êtes de plus en plus excellent. Mais où allez-vous vous arrêter ? Nulle part, j’en suis convaincu.
Fabrice Nicolino
La biodynamie est très rependue en viticulture, depuis longtemps, au sein même des vignobles les plus prestigieux. Et ce n’est pas pour faire plaisir à une poignée « d’illuminés ».
La biodynamie est autonome, économe, efficace,elle est à même de créer ses propres phytosanitaires (dans le vrai sens du terme).
L’INRA ferait bien de s’inspirer, mais voilà, ce n’est pas très bon pour le business, n’est-ce pas?
Il me semble que les premiers blés cultivés (amidonnier et engrain le furent en Syrie et Palestine au 8ème millénaire avant JC. ou ils étaient présent à l’état sauvage. Et le maïs n’est pas né du néant, mais bien d’une plante sauvage.
En effet, nous humains, Nous avons sélectionné des milliers de variétés animales, végétales pendant des siècles,crée artificiellement des terroirs. Il ne reste pas grand chose de vraiment naturel dans notre environnement, surtout avec cette acharnement contre tout ce qui est n’est pas dompté, maîtrisé, contrôlé, asservi, en un mot: sauvage.
Mais le brevetage du « vivant », imposé par certain labos, c’est quand-même une sacré nouveauté totalement inacceptable!
Au fil des siècles, des millions de paysans de part le monde ont participé à la création d’une importante réserve de variété de semences, en fonction de leur besoin, de leur environnement.
Et non pas L’Inra bon sang (crée en 1946)!
Un peu de respect pour notre passé, tout de même!
Que reste-t-il aujourd’hui de ces milliers de variétés, pouvez-vous me le dire?
Pas grand chose. Et en tout cas pas grand chose encore accessible à tous (…)
C’est une énorme erreur qui pourrait bien nous être fatale.
En Europe, nous le savons, une importante partie de la population est réfractaire aux OGM.L’arrachage des cultures transgéniques est une réponse aux sourdes oreilles, et en attendant, elle est efficace quand-même!
Il est donc plus commode de virer les petits paysans de leur terres sur d’autres continents…et c’est parfaitement immonde.
GFP, que vous en soyez ou non, cessez de parler au nom DES agriculteurs et de la « protection de leur biens ». La science que vous défendez n’a eu de cesse de nous éliminer, nous, paysans, au seul profit de quelques uns.
Mais ce temps là est révolu, vous êtes en retard…
Oups! Veuillez me pardonner pour la longueur de mon propos…mais ça m’agace ces personnes qui parlent au nom DES agriculteurs.
J’avais déjà eu affaire à GFP et son pote Luc Marchauciel (luke skywalker) dans les commentaires sur le blog de Claude-Marie Vadrot concernant les chimèr(d)es génétiques [OGM] c’était du lourd : tous les poncifs scientistes éculés y étaient passés :
http://www.politis.fr/Ete-des-OGM-Monsanto-installe-un,11265.html
La Confédération Paysanne du Gers, vient de faire passer un communiqué qui explique comment la principale mutuelle des agriculteurs de l’hexagone vient d’exclure la couverture de tous risques liés à la dissémination d’OGM.
Il y aurait donc des risques à cultiver des plantes génétiquement modifiées ? Il me semblait avoir lu qu’une distance de sécurité très efficace avait été précisément testée afin de résoudre ce problème soit disant imaginaire…
Quand on sait que du pollen de maïs peut se déplacer de 20 à 40 kms par grand vent et que de nombreux cas de contamination ont été prouvées au Mexique depuis plusieurs années, on comprend mieux l’extrême prudence des assureurs face à ces risques avérés.
Et même le Vatican s’en mêle !
L’Académie pontificale du Vatican a donné dernièrement son feu vert aux plantes génétiquement modifiées (OGM), estimant qu’elles ne présentaient pas de caractère intrinsèquement dangereux.
« Il n’y a rien d’intrinsèque dans le recours à l’ingénierie génétique pour l’amélioration des cultures qui rendrait dangereux les plantes elles-mêmes ou les produits qui en sont dérivés », selon une étude commandée en mai par l’Académie et qui doit paraître dans la revue New Biotechnologia.
AMEN
monsieur ou madame GPS et ses semblables n’ont d’autre souci autre que la science, la recherche du vrai, du juste, le progrés; ils jouissent en conséquence à rentrer dans les plumes des abrutis anti ogm; aucun d’eux ne trouve grace, même des généticiens qui semblent pourtant avertis ..Ils y vont forts avec leur arguments rationnels, tellement assurés d’être du bon côté. se sont-ils seulement posés la question de l’adéquation entre ces clones pesticides comme dit JPBerlan (un autre abruti qui n’a rien compris)et les besoins de l’humanité ?
quand le monde qu’il appellent de leur inconscience idiote sera advenu, les humains ou leurs clones iront dans des centres acheter du brocoli Monsanto, du saumon monsanto, du lapin trucmuche; ces créatures seront pousséés en fermes-laboratoires ou unités productives sg25gh4..toute la nature que nous connaissons aura été génétiquement modifiée : les arbres, buissons..l’ origine sera loin, l’homme comerciantus aura mis sa patte partout et aux pauvres, il ne restera meme plus la consolation d’un champ bercé par le vent, trempé de pluie, disparu sous la neige.
Je les hais avec leur certitude à la con! barbares en devenir.
@ La petite bergère,
« La biodynamie est autonome, économe, efficace,elle est à même de créer ses propres phytosanitaires (dans le vrai sens du terme). »
=> Phytosanitaires qui n’ont jamais été testés pour leur toxicité pour l’homme.
« L’INRA ferait bien de s’inspirer, mais voilà, ce n’est pas très bon pour le business, n’est-ce pas? »
=> Le problème de la biodynamie est qu’elle ne repose sur aucune base scientifique valable. Or en science si vous voulez analyser quelque chose il faut au moins pouvoir partir d’hypothèses concrètes.
« En effet, nous humains, Nous avons sélectionné des milliers de variétés animales, végétales pendant des siècles,crée artificiellement des terroirs. »
=> C’est déjà bien de reconnaitre qu’un champ, par définition, n’a rien de naturel.
« Il ne reste pas grand chose de vraiment naturel dans notre environnement, surtout avec cette acharnement contre tout ce qui est n’est pas dompté, maîtrisé, contrôlé, asservi, en un mot: sauvage. »
=> Et j’ajouterais, pour notre plus grand bien. C’est de pouvoir « dompter » un peu la nature qui nous entoure qui a fait de l’homme ce qu’il est de nos jours. Ça m’embêterait beaucoup de devoir vivre dans un caverne quand il fait -10°C dehors et de me nourrir des baies et autres racines agrémentées d’un lièvre si j’ai la chance d’en attraper un.
« Mais le brevetage du “vivant”, imposé par certain labos, c’est quand-même une sacré nouveauté totalement inacceptable! »
=> En Europe on suit les conventions de l’UPOV. Il n’y a pas de brevet sur les semences et rien ne vous empêche de produire vos propres semences à partir de votre récolte si bon vous semble. Vous pouvez même les commercialiser si vous en développez de nouvelles et les inscrivez au catalogue officiel. Aux USA, toutes les semences sont brevetées, même les variétés conventionnelles. Il faut bien protéger le travail que représente le développement de nouvelles variétés. C’est un travail de longue haleine qui demande un savoir-faire, du matériel et du temps. Si chacun pouvait reproduire à sa guise les innovations des autres il n’y aurait plus personne pour innover.
« Un peu de respect pour notre passé, tout de même! »
=> Mais j’ai le plus grand respect pour tous ces paysans qui ont développés des variétés par le passé.
« Que reste-t-il aujourd’hui de ces milliers de variétés, pouvez-vous me le dire?
Pas grand chose. Et en tout cas pas grand chose encore accessible à tous (…)
C’est une énorme erreur qui pourrait bien nous être fatale. »
=> Un grand nombre de ces variétés sont conservées dans des banques de semences…. par l’INRA entre autres en France. Et ces semences sont accessibles à tous, il suffit d’en faire la demande, ça ne coute que quelques euros. Conserver ces variétés est d’une importance primordiale. Certaines d’entre elles possèdent tel ou tel gène qui pourra être fort utile dans le développement de variétés futures.
« En Europe, nous le savons, une importante partie de la population est réfractaire aux OGM. »
=> Oui, « grâce » à la propagande très efficace d’une poignée d’individus qui ont accès aux médias pour diffuser leurs mensonges.
« L’arrachage des cultures transgéniques est une réponse aux sourdes oreilles, et en attendant, elle est efficace quand-même! »
=> Je ne vois pas ce que vous voulez dire par « sourdes oreilles » mais effectivement, c’est très efficace. Mais entre « efficace » et « utile » il y a un gouffre. Le saccage de la recherche en France et en Europe ont fait que nous sommes désormais à la traine dans ce domaine alors que l’on était à la pointe dans les années 90. Pendant ce temps la Chine, les USA, l’Inde développent ces technologies de demain. Dans 10 ou 20 ans nous n’aurons plus d’autres choix que de leur acheter à prix d’or les technologies ou les semences qu’ils auront développé. Il y a déjà eu des précédents pourtant, avec les hybrides de maïs, mais les Français ont la mémoire courte.
« GFP, que vous en soyez ou non, cessez de parler au nom DES agriculteurs et de la “protection de leur biens”. »
=> Je ne parle pas au nom DES agriculteurs. Je ne parle qu’en mon nom. Si vous faites partie des agriculteurs je ne comprends pas comment vous pouvez accepter que des individus détruisent le travail de vos collègues, quand bien même vous ne seriez pas d’accord avec eux. Le temps où l’on brûlait les sorcières est révolu.
« La science que vous défendez n’a eu de cesse de nous éliminer, nous, paysans, au seul profit de quelques uns. »
=> Mais de quel science parlez-vous ?
@ Lionel,
Merci de poster un lien vers ce morceau d’anthologie. La pauvreté de l’argumentaire des anti-OGM y était caricaturale.
Sinon Lionel, ça ne vous dérange pas que Fabrice Nicolino déforme les dires d’un chercheur du CNRS?
@ Sancho,
« Quand on sait que du pollen de maïs peut se déplacer de 20 à 40 kms par grand vent et que de nombreux cas de contamination ont été prouvées au Mexique depuis plusieurs années, on comprend mieux l’extrême prudence des assureurs face à ces risques avérés. »
=> Les distances de flux génétique du maïs ont été étudies dans plusieurs pays. Il y a de nombreuses publications scientifique sur la question. Au delà de 20-30 mètres le taux de dissémination est inférieur à 0,9%.
http://ucbiotech.org/issues_pgl/ARTICLES/messeguer.pdf
« L’Académie pontificale du Vatican a donné dernièrement son feu vert aux plantes génétiquement modifiées (OGM), estimant qu’elles ne présentaient pas de caractère intrinsèquement dangereux. »
=> Il faudrait être « sacrément » tordu pour penser que les OGM sont intrinsèquement dangereux. C’est un rapport très intéressant, vous devriez le lire.
à M. GFP « Sauf que les essais de vigne GM qui ont été saccagés ne présentaient pas le moindre risque de dissémination. »
Vos sources, s’il vous plaît 🙂
Ne sait-on pas contrôler les plantes que l’on cultive?
– Non, Monsieur, on ne sait pas contrôler le vivant …
Avez-vous déjà vu un maïs “échapper à tout contrôle”?
Oui , Monsieur, partout, le vivant vous échappera toujours ….
à Fabrice : Merci !
Ce M.GFP semble bien s’amuser à faire bisquer le monde. Comme il est drôle ! Comme il est intelligent ! Comme il sait dire toutes les âneries du monde ! Un bonheur pur. Je maintiens bien entendu l’intégralité de mes propos. Un homme, doté d’une autorité légitime de chercheur, écrivant ès qualités dans le journal officiel de son institut, et qui regrette que les peines contre les faucheurs soient insuffisantes, appelle à les envoyer en taule. Point barre.
Fabrice Nicolino
PS Eh, msieur GFP, votre anonymat me fait penser, allez savoir pourquoi, que vous avez honte de vos opinions. Je me trompe, n’est-ce pas ?
A Sancho et monsieur GPS: l’académie pontificale des sciences n’a rien à voir avec la papauté et le saint siège (malgré le nom, il faut bien dire très trompeur)son président se nomme Monseigneur Marcel Sanchez Sorondo, et lui semble très pro ogm pour avoir organisé forums dans lequel était conviés le père du riz doré,Ingo Potrykus et syngenta..dont les scientifiques disent que ce riz doré pourrait faire pâlir le mythe de la multiplication des pains et de poissons (rien que çà! merci Syngenta!)
Ce ne sera pas la première fois que l’on fera dire au pape ce qui n’est pas la vérité mais l’opinion de certains ecclésiastiques.
Voilà ce que dit le pape sur les OGM et sur les multinationales dans un document de travail rédigé pour les évêques africains (synode 2009)
« la campagne de semences ogm qui prétend assurer la sécurité alimentaire ne doit pas faire ignorer les VRAIS problèmes de l’agriculture africaine: le manque de terres arables, d’eau et d’énergie. Cette technique des OGM risque de ruiner les petits agriculteurs et de supprimer leurs semences traditionelles et les rendre dépendants de la société productrice. » Voici la vraie position du Vatican du Saint siège sur les ogm; les evêques africains ont bien compris à quoi servent les ogm : à rendre les paysans africains toujours plus dépendants de multinationales comme la monsanto et donc plus affamés!
Ensuite des remerciements sont adressés au pape par une association « EQUIVITA » pour avoir écrit ces mots dans ce même instrument de travail:
« les multinationales continuent à envahir progressivement le continent africain pour s’en approprier les ressources naturelles; elles chassent les compagnies locales , acquièrent des milliers d’hectares; en expropriant les populations de leur terres avec la complicité des dirigeants africains . laissant les petits agriculteurs sans terre, sans eau sans énergie, sans crédit, réduits à la misère; tout cela ruinant l’environnement et souillant la création ».
Ce n’est pas par hasard que dans le meme temps qu’augmentaient les surfaces d’ogm dans les pays émergents s’accroissaient les affamés de la terre pour atteindre le milliard. »
Voilà pour résumer la position du saint siège sur la question. rien à voir avec cette fameuse académie pontificale des sciences.
(j’ai tout les liens)
« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde », disait Camus… alors comme le préconise Jean-Pierre Berlan, ancien directeur de recherches à l’INRA, cessons d’utiliser la dénomination « OGM » (qui permet toutes les dérives sémantiques et provocation d’un GFP à propos de la nature qui ferait de la « manipulation génétique » depuis des millions d’années!). En place, utilisons donc une appellation adéquate qui supprime toute ambiguïté, par exemple celle de CPB ou « Clone Pesticide Breveté ». Il s’agit bien ici, en effet, de copies d’un modèle breveté de plante ayant fait l’objet d’un dépôt auprès d’une instance officielle, essentiellement afin de préserver un marché (qui disparaît si les agriculteurs sèment les grains qu’ils ont récoltés). Bien nommer cette chose fait que toutes les questions agitées par GFP deviennent à mes yeux caduques… Inutile de jouer sur les mots en essayant de nous faire croire que l’évolution naturelle et la fabrication actuelle des OGM seraient une seule et même chose! Inutile même de s’interroger sur la question de la dangerosité (ou non) desdits OGM, qui est elle aussi secondaire au regard du scandale qui consiste à breveter le vivant d’une part, et d’autre part face au malheur et à la mort que sèment sur leur passage les vendeurs d’OGM (voir ce qui se passe en Inde). Ces faits suffisent amplement pour dire NON ! Il n’est aucunement question ici d’acceptation ou de refus de la science ou même de se placer ou non sur le plan de la rationalité, car en cette matière, la question des « bases scientifiques valable », que pose GFP, n’a pas lieu d’être. Dire cela n’est pas faire preuve d’obscurantisme, bien au contraire, car il y a des choses qui ne se démontrent pas mais se décrètent, tout simplement. Quelqu’un a-t-il jamais cherché à asseoir la déclaration universelle des droits de l’homme sur des « bases scientifiques valables »? Evidemment non. Et viendrait-il à l’idée de quiconque d’en faire le reproche à ses rédacteurs? re-non ! Semblablement, je crois vraiment qu’il est inutile et dangereux de placer le débat sur les CPB au plan de la scientificité, de la rationalité. Même s’il était parfaitement prouvé que les CPB ne sont pas dangereux, il faudrait quand même les interdire, un point c’est tout. Quant au point de départ des échanges qui précèdent, si j’ai envoyé à Fabrice la page du journal du CNRS où Yves Dessaux se répand, c’est parce que j’ai été scandalisé par le fait qu’un biologiste se soit cru autorisé à dire le droit en réclamant l’aggravation des peines pour les faucheurs, et qu’il ait utilisé sa position de scientifique pour tenter de faire croire que le débat se limiterait à une opposition entre les lumières et l’obscurantisme. Si j’en crois le Grand Robert, l’obscurantisme est la doctrine de ceux qui s’opposent à la diffusion de la connaissance et de la culture dans les masses populaires. Bien. Alors écrire comme GFP que « la nature fait de la manipulation génétique depuis des millions d’années », voilà ce qui est bien de l’obscurantisme! Faut-il vraiment rappeler que « manipuler » consiste à réaliser une opération avec ses mains, et que le terme doit être strictement réservé à des actions humaines? Ecrire que la nature « manipulerait » quoi que ce soit, c’est donc, là encore, « mal nommer les choses ». Et sur bien des sujets, mal nommer les choses n’est pas innocent.
“L’INRA ferait bien de s’inspirer, mais voilà, ce n’est pas très bon pour le business, n’est-ce pas?”
=> Le problème de la biodynamie est qu’elle ne repose sur aucune base scientifique valable. Or en science si vous voulez analyser quelque chose il faut au moins pouvoir partir d’hypothèses concrètes. »
Mais de quelle science parlez-vous?
Bon, pour le reste, je vous laisse à vos croyances et arguments, je n’ai ni le temps, ni l’envie de taper des mots à votre encontre sur mon clavier, pour tenter de vous prouver ceci ou cela. C’est stérile, aussi stérile que l’agriculture que les gens comme vous veulent imposer.
Et puis les gens comme moi passe leur vie à tenter de réparer les désastres des gens comme vous.
Mais sur le terrain, et pas en web-joutes.
Je vous suggère tout de même de lever le nez, de baisser les yeux , et d’essayer d’aimer un peu du monde vivant qui vous entoure. Je suis certaine que vous en êtes capable.
ps: donc, pour des semences, j’appelle l’INRA et j’ai tout ce que je veux? OK!
Et je pourrai commercialiser ma récolte, bien sur…
@GFP a écrit :
« Sinon Lionel, ça ne vous dérange pas que Fabrice Nicolino déforme les dires d’un chercheur du CNRS »
Cela m’ennuie de devoir vous répondre car je me suis déjà entretenu avec vous chez Claude-Marie Vadrot et je sais que ça mène à rien.
En admettant que ce soit le cas vrai, cela me dérangerait infiniment moins que la déformation provoquée par les lunettes du réductionnisme scientifique chaussées par les chercheurs et les scientifiques de votre acabit.
Et qui, tels Mr Magoo, avec leur vision tronquée de la vie, du réel, découpent le monde en mortelles catégories épistémiques, pour les faire rentrer dans leurs outils scientifiques ou cybernétiques de la biologie, vont trafiquer le vivant dans le dos des gens, se croyant éclairés par une vérité transcendante, dégradent la nature, accumulent l’irréparable, affament et dépossèdent des millions de personnes de leur autonomie et en plus ont l’outrecuidance de se présenter en sauveur et d’essayer d’attirer sur leur terrain d’expert les gens pour les disqualifier.
va’fa Napoli.
http://www.urbandictionary.com/define.php?term=va%27%20fa%20Napoli
@ Marie : Merci pour cette précision concernant l’académie pontificale du Vatican. Je suppose que je ne suis pas le seul à faire l’amalgame…
Je suis heureux d’apprendre que Benoît XVI a une approche plus prudente et éclairée des chimères génétiques qu’on nous présente trop souvent comme la solution incontournable aux problèmes de la faim dans le monde.
@ GFP : Je suppose que vous pensez que les multinationales des semences sont là pour sauver l’Humanité, comme les slogans de leurs sites commerciaux tentent de la faire croire. C’est votre droit.
Permettez-moi de penser qu’il est facile de démontrer le contraire. Il suffit d’observer ce qui se passe dans le monde depuis l’introduction massive des semences OGM dans plusieurs pays.
En Argentine et au Brésil, les agriculteurs spoliés suite à des faillites dues à l’utilisation de semences OGM sont innombrables et des milliers de suicides de petits paysans en Inde sont liés à l’arrivée du coton Bt.
De plus, les rendements à peine supérieurs des premières années sont vite oubliés lorsque des quantités toujours plus importantes d’herbicides sont nécessaires à la culture de ces plantes « magiques ». Sans compter la résistance aux pesticides que développent les adventices (amarante) après quelques années, obligeant des fermiers américains à abandonner leurs champs devenus incultivables…
@ Marie :
J’aime bien lire tes commentaires habituellement, mais lorsque tu traites Jean-Pierre Berlan d’abruti, je tiens à te dire que cette insulte gratuite n’est pas digne de tes précédents messages.
Je suppose que tu n’as pas eu l’occasion de l’écouter ou de lire ses ouvrages pour employer un qualificatif aussi déplacé le concernant. Je te renvoie à son bouquin: La Guerre au Vivant, Agone, 2001, 168 p.
Je crois que Léa l’a lu dernièrement, elle pourra aussi te dire ce qu’elle pense de lui…
Sancho je rectifie tout de suite! J’aime beaucoup jpierre Berlan! et le mot « abruti » à lui appliqué, n’était qu’ironie par rapport aux dires de GPS!
Quant à cette accadémie, d’autres gens se sont effectivement plantés mais là ou je m’interroge c’est que le journal « la croix.com » a passé la dépêche suivante sans aucune autre précision, négligence? http://www.la-croix.com/afp.static/pages/101130172155.tb0ebw3u.htm
En italien, désolée
http://www.equivita.it/Pontificia_Accademia_contestata_in_piazza.htm
http://www.equivita.it/Il_papa_in_difesa_dei_popoli_poveri.htm
http://www.equivita.it/Il_papa_in_difesa_dei_popoli_poveri.htm
message d’avant, j’ai posté 2 fois le meme lien, voilà le troisième
http://www.equivita.it/Business_biotech_distrugge_lascienza.htm
@ Marie :
Pardon pour cette méprise, j’ai du lire ton post un peu trop vite… Il me semblait bien aussi que ces propos ne te ressemblait pas !
Merci pour les liens au sujet de la position pontificale concernant les OGM, je ne lis pas l’italien, mais je vais essayer de trouver un traducteur.
Bien à toi. Sancho
Sancho , bonjour ,
« Je crois que Léa l’a lu dernièrement, elle pourra aussi te dire ce qu’elle pense de lui… »
Non , désolée , pas lu . Faute de temps .
Tintin au pays de la permaculture , oui .
Edition la limace bleue .
🙂
Salutations cordiales , Léa .
Coucou ,
Grosso modo ,
QUAND LE BUSINESS, BIOTECH DÉTRUIT LA SCIENCE: LE CAS DE L’ACADÉMIE PONTIFICALE DES SCIENCES
Déclaration de Guido Pouce, Président Verdi Milieu et Société et de Fabrizia Pratesi, coordonnateur Comité Scientifique Equivita .
Sur le problème Ogm, l’académie Pontificale des Sciences ressemble à une usine de commercialisation de plus en plus du bord à mettre en contraste les avantages d’un produit et à assurer un profit économique aux propres clients.
En évitant soigneusement la réplique, l’académie s’apprête à réaliser, entre le 15 et le 19 mai, au Vatican, une semaine d’études sur le sujet , » Les plantes transgéniques pour la sûreté alimentaire dans le contexte du développement « , afin de promouvoir les Ogm en favorisant l’acceptation entre les consommateurs.
En fermant les portes a la figure de chaque représentant de la Société Civile, engagée sur le sujet des agrobiotechnologie et en sélectionnant les propres rapporteurs entre les militants du développement biotech, l’Académie susdite montre avoir perdu l’intérêt pour la science, pour l’évolution du savoir, pour la comparaison des connaissances.
La plus grande partie des intervenants réafirment les caractéristiques de » grande productivité » et » pollution plus petite « , attribués aux plantes transgéniques des usines détenteuses des brevets, ( la plante GM se distingue du conventionnel principalement parce qu’elle est privatisée à travers le brevet qui en couvre toute l’origine et produit des « droits » à chaque re-semis ) malgré de telles caractéristiques elles ont non seulement été démenties mais sont vraiment très souvent » renversées » par de nombreuses études scientifiques indépendantes, qui ne sont pas citées .
Les résultats de la semaine d’études sont plus qu’estompés. Ils seront négligés,les problèmes causés par les Ogm avec la résistance aux herbicides, ( l’invasion d’herbes infestantes comme Amaranthus palmeri, dans les états meridonaux des États-Unis ), dûe au phénomène de résistance, et on évitera de citer le règlement européen (13/01/09) pour défendre la santé humaine – de plus en plus compromise par les substances toxiques utilisées en agriculture – il met des défenses sévères à la jouissance de beaucoup de pesticides entre qui le glufosinate, désherbant dont l’usage est lié au varii étroitement OGM.
Au-delà des effets des Ogm sur le milieu et la santé, se verront négligés les effets sociaux. L’on a induit le Pape Benedetto XVI° à dire que la « campagne d’ensemencement des Ogm prétend a assurer la sûreté alimentaire, (….) il y a risque d’abîmer les petits agriculteurs et de supprimer leurs ensemencements traditionnels en les rendant subordonnés des sociétés producteur d’Ogm ».
Mis également de côté, les appels de nombreux groupes d’organisations catholiques qui travaillent pour la justice globale et la lutte contre la faim comme le CIDSE, qui dans une lettre à l’académie exprime le trouble sur le silence concernant l’opinion de l’Église Catholique en Afrique, le silence sur l’impact négatif des OGM sur les conditions de vie des zones rurales, etc. etc.
Comment répond l’académie Pontificale des Sciences à beaucoup de problèmes? Simplement avec le silence. Avec la stupidité. Avec la fermeture.
Pour informer les citoyens et exprimer la propre désapprobation, les associations VAS, EQUIVITA et AmbienteScienze tiendront une initiative à Rome lundi le 18 mai aux heures 10,30. L’adresse exacte sera confirmée a l’avenir.
Bonne soirée , Léa .
Coucou Lea je me permets de peaufiner deux points de traduction
« Sur la question des OGM, l’Académie pontificale des Sciences ressemble davantage à une entreprise de marketing, qui vise à mettre en évidence les avantages d’un produit et de fournir un gain financier à ses clients »…..
.
« Au-delà des effets des OGM sur l’environnement et la santé ne seront pas abordés les effets sociaux si désastreux des cultures transgen. au point qu’ils ont conduit le pape à dire : « la campagne ogm qui prétend assurer la sécurité alimentaire risque de ruiner les petits agri, de faire disparaitre leurs semences traditionnelles en les rendant dépendants des firmes productrices » d’OGM »
… »Dans ce forum seront également mis de coté les nombreux groupes catholiques qui travaillent pour la justice globale comme le CIDSE lequel exprime son étonnement dans une lettre à l’Acc. sur le fait que soient passés sous silence : la position de l’église en Afrique , et les impacts négatifs des Ogm sur les conditions de vie dans les zones rurales ».
une organisation que je ne connaissais pas, dont nos chers medias ne parlent JAMAIS.
http://www.cidse.org/
Bonjour,
Merci Marie . 🙂
OGM: Bruxelles soupçonnée de vouloir enterrer une pétition citoyenne .
BRUXELLES – Une pétition signée par un million de citoyens de l’UE pour réclamer le gel des autorisations d’OGM dans le cadre du droit d’initiative prévu par le traité de Lisbonne a été officiellement remise jeudi à la Commission europénne, soupçonnée de vouloir enterrer cette initiative .
http://www.romandie.com/ats/news/101209121231.fn1qh38b.asp
Ciao , Léa .
Pour ceux que çà intéresse voici les scientifiques qui font partie de cette fameuse académie pontificale des sciences ; on y trouve de tout! le chef monseigneur Sorrondo est argentin.on y trouve la fameuse très pro ogm Rita Montacilni..Claude cohen tanudji..etcetc. mais les positions de cette accadémie n’engagent pas le saint siège.
http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_academies/acdscien/own/documents/pasacademicians.html
Yep,
9 12 2010.
En Argentine, l’avancée du soja transgénique détruit les forêts primitives.
Vingt familles campent sur le bord d’une route à Vilner (nord de l’Argentine), pour défendre la forêt primitive face à l’avancée des bulldozers du soja, alors que 190 pays tentent de parvenir à un accord sur le climat à la conférence de l’ONU à Cancun, au Mexique.
« S’ils nous expulsent de la terre de nos ancêtres pour planter du soja, nous n’aurons plus qu’à rejoindre un bidonville », dit Guido Corvalan, la trentaine, petit, le teint mate, aussi déterminé que ses camarades éleveurs des porcs de cette localité de Santiago del Estero.
Ils sont là depuis un mois, vivant sous des tentes colorées, partageant tout, bloquant la route une fois par jour pour attirer l’attention des autorités sur l’avancée du soja, dont la surface cultivée dans la région est 26 fois plus importante qu’il y a vingt ans.
« Nous devons résister, nous n’avons pas le choix », dit Luis Recio, sur lequel pèse un mandat d’arrêt, en s’abritant du soleil avec la main. « Nous voulons que cesse la vente illégale de terres et qu’on protège la forêt pour qu’on puisse continuer à y élever nos animaux ».
Près de là, à Pozo Hondo (« Le Puits Profond »), village de 2.000 habitants, c’est la radio La Merced, située à côté de l’église, qui sert de sonnette d’alarme. Le premier à voir un engin de terrassement appelle la radio, qui transmet l’information et permet à une centaine de familles de se mobiliser.
Les autorités, y compris les magistrats, sont du côté des puissants, selon ces petits agriculteurs. Elles approuvent l’expulsion de gens qui ont vécu sur ces terres depuis des générations. Des groupes armés, constitués souvent d’anciens policiers, participent à ces opérations.
Une femme de 31 ans est morte d’une crise cardiaque en mars, alors qu’elle tentait d’empêcher l’avancée d’un bulldozer protégé par des gens armés.
Les expulsions et la destruction des forêts se sont accélérées ces dix dernières années avec le boom du soja, l’un des moteurs de la croissance en Argentine, premier exportateur mondial de farine et d’huile de soja et troisième pour les graines de cet oléagineux.
Le nouvel or vert couvre déjà 18,5 millions d’hectares en Argentine, qui s’attend à une récolte record de 52,7 millions de tonnes en 2011. Il rapporte 6 milliards de dollars (4,5 milliards d’euros) par an.
L’Argentine a perdu en un siècle près de 70% de ses forêts, qui s’étendaient sur 100 millions d’hectares contre 33,19 millions aujourd’hui.
Dans la province voisine de Salta, qui a perdu 26% de ses forêts en moins de trente ans, la Cour Suprême, saisie par les populations indigènes, a ordonné la suspension de la coupe des forêts naturelles.
A Santiago del Estero, bien plus pauvre que Salta, la destruction de la forêt semble d’autant plus absurde que la terre, très aride, ne pourra pas être cultivée avant des années.
« Il leur faudra attendre cinq ans avant de pouvoir les cultiver », explique Omar Pranzoni, de l’Office des Forêts. « Ils achètent à cause du prix : 150 dollars (112 euros) l’hectare ici contre 10.000 dollars (7.500 euros) dans la riche pampa » (provinces de Buenos Aires, Santa Fe et La Pampa).
Ils rasent tout, laissant quelques rangées d’arbres autour de leur estancia pour éviter que les bulldozers ne soient vus.
Vus d’un petit avion, en revanche, les engins à chenilles apparaissent soudain au loin, tout comme les centaines d’hectares de champs brûlés, débroussaillés, prêts à être plantés. C’est une vision d’horreur, obscène et pénible à la fois.
« Ils ne mesurent pas les conséquences de leurs actes », dit Pranzoni. « Il faut 50 ans pour reconstituer une forêt ».
Ciao, Léa.
NON AUX OGM ET A LA MAUVAISE FOIS DES SCIENTIFIQUES
RESTEZ DANS VOS LABO MAIS NE SORTEZ PAS VOUS NOUS POLLUEZ
Monsieur,
Je vous prie de publier en commentaire sur votre blog la réponse que je souhaite apporter à votre article et surtout à celui que vous avez publié dans Bakchich. Dans ce dernier cas, je demanderai un droit de réponse, et non pas un simple affichage comme commentaire.
Avec mes remerciements et mes cordiales saluations,
______________
Monsieur,
Je tombe par hasard sur votre article de « bakchich » et par suite sur votre blog qui reprennent un article auquel j’ai contribué et qui a été publié dans « le journal du CNRS », au sujet de l’arrachage de vignes transgéniques sur le site de l’INRA de Colmar.
La présentation que vous faites de l’article du journal du CNRS et des propos que j’y tiens est particulièrement tendancieuse, je vous demande donc de publier cette lettre comme un droit de réponse à la suite de votre article et non comme un simple commentaire.
En premier lieu, et contrairement à ce que vous écrivez dans Bakchich, je ne « m’acharne pas contre les militants anti-OGM [que je] voudrais plus durement condamner au pénal ». Je ne fais que poser un simple constat. Il suffit effectivement de regarder les peines prononcées à l’encontre de faucheurs d’OGM végétaux et le nombre de ses actes pour constater que ces peines ne sont à l’évidence pas dissuasives. Si elles l’étaient, le nombre de ces actes diminuerait. Par ailleurs, il ne m’appartient pas de décider ou de dire ce que seraient des peines dissuasives. Je m’en suis d’ailleurs abstenu dans l’article que vous citez. Votre commentaire « Avec de tels agents de l’État, l’avenir de nos belles prisons est assuré pour les siècles des siècles » est donc tout à fait abusif. En revanche, et quelle que soit votre opinion, vous ne pouvez m’interdire d’exprimer la mienne, ni d’effectuer le simple constat que je présentais plus haut.
Je souhaite de plus revenir sur une première remarque vous avez faite, au sujet du terme d’obscurantisme. Je confirme que ce terme s’applique particulièrement bien aux faucheurs qui ont détruit l’étude menée sur le site de l’INRA de Colmar. Pour mémoire, celle-ci n’impliquait pas uniquement des variétés OGM. Plus précisément, elle visait à :
a) évaluer l’intérêt agronomique et l’impact environnemental de la culture de porte-greffes transgéniques potentiellement résistants au virus du court-noué ;
b) évaluer l’efficacité d’approches fondées sur la lutte biologique ciblant les vers de terre vecteurs du virus (utilisation d’espèces végétales, ou de produits d’origine naturelle, nématicides) ;
c) évaluer l’efficacité d’approche fondée sur l’amélioration variétale classique reposant sur des croisements entre porte-greffe sensibles et résistants au virus.
Pour votre information, les protocoles expérimentaux avaient été discutés et validés avec plusieurs associations environnementalistes. De plus, les premiers résultats semblaient d’ailleurs indiquer une efficacité limitée de l’approche OGM.
En détruisant cet essai OGM, les faucheurs se sont opposés à l’acquisition et à la diffusion de connaissances – en particulier sur la comparaison de l’efficacité des trois approches décrites – et ont même propagé des affirmations dont la véracité n’est pour le moins pas démontrée, voire inexistante. Ils ont à l’évidence préféré le « croire » au « savoir ». Ce type d’action correspond parfaitement à la définition d’un obscurantiste telle que vous la trouverez dans plusieurs dictionnaires ou sur l’encyclopédie en ligne Wikipedia « Un obscurantiste est une personne qui prône et défend une attitude de négation du savoir, de restriction dans la diffusion d’une connaissance, ou de propagation de théories dont la fausseté est avérée ».
Vous-même avez d’ailleurs tenu des propos erronés concernant le risque de dispersion de pollen à partir des vignes OGM dans l’article de Bakchich et sur ce blog. En effet seuls les portes greffes étaient transgéniques, les cépages ne l’étaient pas. De plus, bien que le passage du transgène du porte-greffe vers le cépage choix soit peu probable (mais peut-être pas impossible et l’expérimentation aurait pu étudier cette question), le protocole expérimental impliquait la suppression de toutes les inflorescences de telle sorte qu’aucun transfert du transgène par voie de pollen ne puisse se produire.
Enfin, le dernier paragraphe de l’article de Bakchich m’a fait particulièrement sourire. Voilà à peu près une quinzaine d’années que j’étudie (ou tente d’étudier) l’impact de la culture d’OGM végétaux sur leur environnement et plus particulièrement sur leur environnement microbien. J’ai ainsi publié plusieurs articles sur le sujet dans lesquelles je rapporte dans certains cas un impact, et dans d’autres une apparente absence d’impact. Je n’ai aucun lien avec des entreprises semencières ou de biotechnologie intéressées par la production de variétés OGM et n’ai subi de la part de ma tutelle (le CNRS) aucune pression pour orienter mes travaux dans un sens ou dans un autre. J’ai donc toujours travaillé de façon totalement indépendante et hors de tout conflit d’intérêts. Au vu de ce qui précède, vous comprendrez que je suis donc plutôt informé de l’état de la recherche sur les OGM. Je connais les travaux de G-E Séralini ; je connais aussi ceux des chercheurs des entreprises telles que Monsanto ou DuPont de Nemours. Le premier est un anti-OGM fervent et actif, les seconds sont rémunérés par des entreprises de biotechnologie. Vous comprendrez donc qu’à ces travaux susceptibles de présenter un ou plusieurs biais, je préfère ceux menés dans les laboratoires de recherche publique, hors de toute pression particulière. Cette recherche est plus indépendante de pressions ou de préjugés que celles que mène G-E Séralini, ou que celle menée par les chercheurs des entreprises précitées.
Je terminerai sur un chiffre qui m’avait été donné voilà plusieurs années par un collègue de l’INRA et qui, peut être, vous fera réfléchir (on peut toujours l’espérer). Lorsque des entreprises de biotechnologie investissent 100 € dans de la recherche-développement de variétés OGM, le secteur public investit 0,40 € pour des études destinées à évaluer les conséquences de la culture de ces variétés. Celles-ci sont indispensables à la société dans son ensemble pour cerner précisément les risques liés à la culture de variétés OGM. Vous percevrez donc toute l’absurdité de l’action des faucheurs de Colmar, qui se sont montrés, paradoxalement à mon sens, des censeurs efficaces des travaux d’évaluation menés par les services publics et donc « quelque part » des auxiliaires zélés des entreprises de biotechnologie.
Je vous prie d’agréer Monsieur l’expression de mes salutations distinguées.
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Yves Dessaux
Directeur de recherches CNRS