Mais qui était vraiment Steve Jobs ?

Personne, en Occident en tout cas, n’aura échappé au chœur des Pleureuses. La mort de Steve Jobs, cofondateur d’Apple, a donc ému les gazettes et, du moins le pense-t-on, le bon peuple. Pardi ! Cet homme n’a-t-il pas révolutionné le monde, offrant à des millions de galériens la clé de leur liberté électronique ? Comme je n’ai pas le temps, je ne dirai rien de ce que je pense de l’informatisation du monde, à laquelle Jobs aura tant contribué. Non, mes pauvres amis lecteurs, je n’en pense pas du bien. Quand le bilan réel de cette immense régression aura été tiré, s’il l’est un jour, on pourra éventuellement en reparler.

En tout cas, c’était un pur salopard de patron de combat. Voyez ce qu’on en dit déjà, ici,  au lendemain de sa mort. Imaginez ce qu’il en sera dans quelques années, quand les histoires les plus rudes sortiront. Et cet article n’évoque que le comportement de Jobs chez lui, depuis ses appartements américains. Le centre d’Apple, comme de tant d’autres productions industrielles, c’est la Chine. En juin 2010, Jobs défendait sans état d’âme la ville-usine Foxconn, située à Shenzen, en Chine communiste. C’est là, dans cette immensité de 400 000 employés – je répète : 400 000 – qu’Apple produit tant de ses fameux joujoux.

Or une vague de suicides s’y étant produite, on avait alors interrogé Jobs, grand humaniste devant l’Éternel, qui avait lâché (lire ici en anglais) : « For a factory, it’s pretty nice ». Ou en bon français : « Pour une usine, c’est plutôt sympa ». Ouais, super sympa, même. Une étude publiée à Hong Kong à l’automne 2010 racontait une histoire toute différente (ici). Selon ce travail, 16,4 % des salariés de Foxconn auraient été victimes de violences physiques de la part de leurs garde-chiourmes. Pour les violences psychiques, on ne sait.

Inutile, je crois, d’insister. Le succès planétaire d’Apple reposait donc sur l’esclavage (ici). C’est là que les choses coincent, c’est là en tout cas qu’elles devraient le faire. Car en effet, l’unanimité mondiale autour de son cadavre démontre précisément que l’imaginaire dominant est celui du système dominant, industriel aux dernières nouvelles. Peu chaut aux innombrables thuriféraires que Jobs ait fait assembler ses merdouilles si modernes dans des ateliers où les prolos se font tabasser. Peu leur chaut. Ce qui compte, c’est l’aventure réussie, le bonheur du clic à domicile, la possibilité de répéter dix millions de fois les mêmes éloges. Nous vivons bel et bien dans un monde sans âme.

Plutôt, l’âme de notre univers est mercantile et clinquante, et passe à côté des sombres réalités comme le véritable spectre qu’elle est désormais. Oui, un spectre hante l’Europe et le monde, pour paraphraser le vieil Allemand, et c’est celui de l’insensibilité. Il est possible, il reste loisible de surexploiter des ouvriers dans une usine lointaine, de les payer au lance-pierres, de les voir mourir jeunes et de passer néanmoins pour un héros du temps. Ma foi, je leur laisse leur pacotille, et je poursuis mon chemin, certain qu’il vaut mieux être (presque) seul que mal accompagné. Au fait, le saviez-vous ? Apple et notre bon Steve Jobs ont préféré souder l’Ipad à sa batterie, de manière que l’on soit obligé de jeter le tout quand la batterie est épuisée. Il faut penser à l’actionnaire. Encore et toujours.

Jobs ? Je me retiens tout juste d’insulter un mort.

52 réflexions sur « Mais qui était vraiment Steve Jobs ? »

  1. Une belle oraison funèbre, comme je les aime, pour ces conquis’adorent des temps modernes !
    Dire que j’ai participé à sa fortune en achetant l’Apple II en 1979 !

  2. J’imagine que ce billet a été écrit depuis un ordinateur avec des composants respectueux des droits des travailleurs avec un système d’exploitation libre.

  3. Il faut connaitre au mec le côté « génie en marketing »… Et donc surtout à quel point ce côté marketing déshumanise l’homme!
    Très très fort en néo-esclavagisme: d’un côté des hommes qui payent pour devenir esclave de machines tout en déifiant le créateur, et d’un autre côté des esclaves au sens propre pour assembler l’esclavagisme des autre… Très très fort!
    La moralité de l’histoire c’est que nous ne sommes que des hommes et même déifié et déshumanisé nous ne pouvons pas échapper à une maladie sans doute issue de quelques polluants passant par là.
    Ouais « la réussite moderne » et l’argent à un certains point ça ne sauve personne.

  4. On est vraiment en présence d’une multitude de réalités fort différentes les unes des autres. L' »avantage » de ne pas être dans le monde des Pleureuses, c’est que le risque d’être affecté par son imminent effondrement est bien moindre. Merci Fabrice.

  5. Suite au décès du patron d’apple, Bruckner tient son sujet d’étude pour un prochain essai : « la religion de la pomme ou l’art d’oublier le ver dans le fruit « !!!
    Quand j’entends que certains sont allés se recueillir devant la vitrine d’une boutique, je me demande si je vis bien dans le même monde. Quelle misère !!!

  6. Un rappel difficile à énoncer tellement les médias surexpose au photoshop l’iAuréole. Pour la batterie, combien d’applefans comptent encore faire survivre leur obsolent alors qu’il rêve déjà au modèle suivant l’achat à peine conclu…

  7. On peut ajouter également qu’attend d’un cancer du pancréas avec métastases au foie il avait bénéficié d’une greffe de foie. Foie dont l’origine chinoise était pour le moins douteuse, les Chinois excécutant les prisonniers au gré de la demande payante avec vérification antérieure de la compatibilité des tissus..
    Pas très ragoutant..
    Enfin cela a été dit..
    @+

  8. De bob: « J’imagine que ce billet a été écrit depuis un ordinateur avec des composants respectueux des droits des travailleurs avec un système d’exploitation libre. »

    L’existence d’extensions techniques nous entrave/libère tous dans le même temps. Ce que nous devons faire par contre, c’est ne pas êtres DUPES du cirque médiatique.

    Tenez, un peu de lecture en plus : http://www.article11.info/spip/Fetichisme-de-la-marchandise

  9. Apple, après avoir avec science du bussiness fait fabriquer à faible coût ses produits en chine, applique une marge énorme avant de nous les vendre, sous les projecteurs de bijouteries high-tech. Steve jobs était un commercial avant tout. Si il y a un créateur a (nevro?-)techno-idolâtrer en cette période de prix nobel ce serait plûtot Alan kay http://en.wikipedia.org/wiki/Alan_Kay

    L’informatisation du monde c’est aussi l’internet et la mise à disposition de moyens puissants de communication à bas niveau, décentralisés (et donc pas les gros facebook, tweeter et autres googleries auto-greffés sur les objets Apple), entre les individus qui permettent par exemple librement d’avoir un certain regard sur ce qui se passe en chine. Un réseau d’échange comme ça, c’est sans précédent pour mieux voir et puis pourquoi pas pourrir l’éventuelle paire de dents longues qui vient essayer de croquer la structure sociale à laquelle on appartient… C’est aussi ce qui permet de lire ce blog et de se nourrir de l’esprit critique qui y est déployé :).

  10. Je suis atterré par les réactions suite au décés de ce type… c’est effarant !
    Alors vraiment, merci Fabrice pour cette note salutaire ! Ouf ! On se sent moins seul !

  11. Je ne comprenais pas les foules patientant toute la nuit devant les hangars achalandés pour la vente du dernier gadget d’Apple… je comprends mieux et partage hélas cette triste analyse avec toi Fabrice, et c’est là que l’on doit tous travailler :
    « (…) l’unanimité mondiale autour de son cadavre démontre précisément que l’imaginaire dominant est celui du système dominant, industriel aux dernières nouvelles.  »
    Nous devons vraiment faire oeuvre de nouvelle DECOLONISATION des esprits !

  12. Puisque le très médiatique entrepreneur à la Pomme semble ici faire l’unanimité contre lui, je vais tenter de me faire (un peu) l’avocat de ce diable de Jobs…

    Oui, Ipad, Ipod, Imac, Iphone ont été produits dans des conditions socialement et écologiquement inacceptables.

    Oui, Apple inonde la planète d’objets pour le moins futiles depuis le début du XXIème siècle en exploitant des ouvriers sous-payés et en pillant sans états d’âme les nombreuses matières premières indispensables à leur construction.

    On ne peux que déplorer ces pratiques ignobles. Comme vous,bien sûr je les condamne. Sans hésiter.

    Mais n’est-ce pas aussi faire preuve d’une amnésie avérée et d’une rare hypocrisie ?

    Tous autant que nous sommes, ne surfons-nous pas joyeusement sur la Toile, « jouant du mulot » quotidiennement et, échangeant messages, infos précieuses et lisant avec empressement les billets de Fabrice que notre « babasse » (PC ou Mac) nous délivre à domicile ?

    N’est-ce pas au diable de Cupertino et à son alter ego des seventies, Steve Wosniak, que nous devons cette révolution inédite dans le domaine de la communication, qu’est l’ordinateur domestique ?

    Ne jetons pas le génial bébé Jobs de 1976 avec le bain de ses dérives productivistes actuelles…

  13. @ sancho:

    J’aime bien ta démarche: faire l’inventaire des actions et des idées. Même si le bilan est loin d’être « globalement positif », même s’il n’y a qu’une ou deux idées ou actions à sauver, faisons le. Pas pour l’homme, mais pour ses apports.

    Après tout, l’usurière de Dostoïevski a failli être sauvée parce qu’un jour, la seule générosité de toute sa vie, elle avait donné UN oignon à un mendiant.

  14. Et je repense à cette réponse d’Erri de Luca, à qui on demandait ce qu’il pensait désormais du jeune homme révolté qu’il avait été. Il s’inquiétait surtout de ce que ce jeune homme penserait de l’homme qu’il était devenu, et espérait ne pas trop le décevoir.

    Pour Jobs, apparemment, c’est manqué.

    Pour l’usurière de Dostoïevski, c’est justement la femme qu’elle était devenue qui, en refusant de partager avec ses co-damnés l’oignon sauveur, a achevé sa perte.

  15. Super article, merci !

    Les gens pleurent celui grâce à qui leurs vies ont été robotisées, qu’ils sont pressurisés comme des citrons, qu’ils ont été dépossédés de leurs savoir-faire et de leur savoir-être afin que ceux-ci soient systématisés et insérés dans des machines, puis sont devenus esclaves de ces machines.

    La société qui va avec est la société atomisée du zapping généralisé, coupée des liens humains et avec leurs conditions de vie et manipulable à l’envi.(*)

    Et, comme le dit si bien Pièces et Main d’Oeuvre : Tant qu’on nous réduira à l’état de robot ; les robots nous réduiront à néant.
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=274

    (*) : J’ai lu des chiffre sidérants : selon un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) les si enviés Occidentaux d’Europe qui jouissent du techno-libéralisme s’occupent de leurs enfants 42 min par jour / 1h 40 pour les mères. Quelle tristesse.
    (source : Vies de familles, magazine de la CAF 09/2011).

  16. STEVE JOBS, ok,
    mais il faudrait aussi ETRILLER cet immonde Pascal Bruckner qui a écrit un livre creux sur les écologistes! au lieu d’apporter de la lumière et de l’information à cette masse de gens désinformés amortis entre grandes surfaces, publicité et industrie agroalimentaire, il vend son baratin insignifiant de m! « (écouté l’autre matin sur inter: consternant!)
    « Un mouvement qui refuse le progrès et prône ouvertement la régression est-il de gauche? La question mérite d’être posée. Je remarque simplement que majorité et opposition sont tétanisées devant les écologistes. Regardez José Bové, toujours acquitté depuis qu’il ravage les champs d’OGM: il est intouchable aujourd’hui. Gaïa est sacrée, ses vestales sont à l’abri de tout. »
    QUEL IDIOT! désolée mais il y en a marre de ces gens qui colportent le vide de leur égo commerçant.

  17. NKM la blonde de passage en Savoie va autoriser les tirs sur les loups sans autorisation…pour simplifier les procédures.

    sortir « La mort du Loup » de Alfred de Vigny.

  18. Il y a 40 ans l’informatique était froide, totalitaire, capitaliste, déshumanisante, de droite… L’informatique était une menace qu’on appréhendait avec anxiété. On regardait « 2001 l’Odyssée de l’Espace » et on faisait la loi « informatique et Liberté ».

    Et puis Steve Jobs et ses collègues (Stewart Brand, et tant d’autres) l’on rendue sensuelle, libertaire, bohème, humaniste, de gauche… L’informatique est devenue une promesse, et nous livrons notre vie privée de notre plein gré sur tous les réseaux, privant massivement la loi bienveillante de tout son objet.

    Extraordinaire tour de passe-passe, quand même. Il fallait du génie pour rendre le diable si beau. Et aujourd’hui, si indispensable.

  19. Tous ces gadgets, I phone, I pad, portables, mobiles, GPS, etc… sont les rejetons maudits de la néfaste Révolution Industrielle que M.K.Gandhi décrivait déjà dans les années quarante  » comme la plus grande erreur de l’humanité « 

  20. @Michel,

    Certains agissent en fonction de leur idéaux et utilisent des systèmes d’exploitation libre et pour certain même du hardware ouvert… Mais ça demande de l’apprentissage, du temps et de l’ouverture d’esprit. Facta non verba en somme.

  21. Diksha: Gandhi avait parfaitement raison bien sur, (comme pour pratiquement tout ce qu’il a dit ou écrit a ma connaissance), mais qui veut s’en tenir a ce bon sens et a cette vérité est acculé a devenir un marginal ou un extrémiste aux yeux de la société. Pas facile a négocier! Le téléphone portable (qui est devenu un ordinateur) est devenu encore plus indispensable en Inde que la voiture l’est dans la France rurale. En Inde un architecte ne peut plus faire des dessins a la main, car les municipalités et même les petites entreprises n’acceptent plus que les fichiers informatiques. Dernier point de résistance, lorsqu’on n’a ni télé ni CD/DVD ni film ni jeu vidéo sur l’ordinateur, pour au moins protéger les enfants, il y a toujours des amis bien intentionnés qui vous offrent un DVD « pour les enfants » en vous expliquant que c’est « un très bon DVD ». Pour trouver un jouet traditionnel en bambou, papier et terre cuite, qui étaient vendus a toutes les petites foires de village, il faut maintenant se lever tôt, même en Inde…

  22. @ Mariemelina : Je pense que Brukner se positionne en iconoclaste. Je me souviens avoir été très mal à l’aise lorsqu’il y a 3 ans, il a déclaré à la foire au livre de Calcutta, ou il avait été invité au pavillon de la France par l’Alliance Française, ( http://mathures.blogspot.com/2008/11/provoking-debate.html ) qu’il avait soutenu la guerre du golfe. Devant l’absence de réaction visible dans le public, il a alors précisé qu’il avait soutenu, non seulement la première mais aussi la deuxième guerre du Golfe et l’invasion de l’Irak. J’ai senti qu’il cherchait quelque chose à dire pour lancer une discussion avec l’audience, car il ne trouvait pas grand-chose à dire sur son dernier bouquin sur un bébé qui refuse de sortir du ventre de sa mère. Mais manque de pot, sa provocation a créé une petite gêne et, les Bengali étant très polis avec les célébrités et surtout avec les étrangers, personne n’a relevé, et la conversation s’est envasée puis arrêtée quelques minutes plus tard. Mais il est possible que l’attitude de Brukner révèle que nous entrons dans une époque dangereuse car, les époques ou la provocation iconoclaste s’est rangée du coté de l’argent ont vu naître le fascisme, non ? Il est plus urgent que jamais de renforcer tout ce que la société fait de positif, a tous les niveaux, proche et loin.

  23. Merci Fabrice pour cette remise à l’heure des pendules sur la véritable personnalité de ce monsieur et de son oeuvre. Je dois ajouter que Apple en France a toujours méprisé les clients sans que ceux-ci sans aperçoivent puisqu’il a privilégié la distribution unique par les grandes surfaces et internet, a méprisé les revendeurs spécialisés seuls capables de réaliser le conseil, l’installation, la formation à l’utilisation, et le service après vente, ne leur accordant que récemment qu’une marge insignifiante ou totalement inexistante sur la vente de ses produits notamment nomades ce qui fait que ceux-ci n’avait aucun intérêt économique à vendre ses produits et que le service aux clients n’existent donc quasiment pas, ce qui est un comble pour un fabricant de produit informatique et multimédia.

  24. @ Cultive ton jardin :

    « Un être qui s’habitue à tout, voilà, je pense, la meilleure définition qu’on puisse donner de l’homme. »
    C’est ce qu’écrivait Dostoïevski, il y a environ un siècle et demi…

    PS : J’aime bien mes visites sur ton blog. Comment se porte le lotus sacré ?

  25. @bob: Je suis d’accord avec toi qu’il est mieux de tenter de maîtriser le plus possible – et autant que faire se peut – la technologie. Il n’empêche qu’on peut utiliser windaube – par exemple – et ne pas être dupe. Tout le monde n’a pas le temps/la volonté/l’idée/la possibilité d’aller chercher ailleurs.

    A propos de « Facta non verba »… Le principal intérêt du Verbe est qu’il a cette capacité d’initier le changement dans les Faits. Et souvent, le plus efficace est de partir de la situation factuelle de la personne à qui tu causes.

    Faire découvrir les barreaux de la cage…

  26. Texte en reproduction libre

    Je me sentirai américain quand les Américains se sentiront somaliens

    New-York, après l’attentat criminel du 11 septembre 2001, une petite fille en pleurs attend des nouvelles de sa maman. Coup de téléphone :
    -Oh !c’est toi maman, tu es vivante, j’ai eu si peur, il y a tant de morts.
    -Oui, ma chérie, c’est moi, mais tu sais je t’appelle pour te dire adieu…
    Le même jour, quelque part en Somalie, une petite fille pleure sa maman qui vient de mourir, torturée par la faim. Pour faire le deuil, pas d’aide psychologique… à quoi bon ? Dans quelques heures, l’enfant mourra, emportée par la famine.
    Toutes les heures, 3300 personnes meurent de faim, 100000 par jour ! Ce qui équivaut à trente 11 septembre ! En dix ans, le terrorisme alimentaire a tué 365 millions d’êtres humains…109 500 11 septembre …Pas de condoléances, pas une minute de silence, pas de commémoration, pas de reportages, pas de dessins d’écoliers envoyés aux familles des victimes, pas de mémorial pour cet attentat permanent, rien pour ces pauvres hères qui meurent assassinés dans l’indifférence d’un Nord bien nourri qui réduit l’universel au Word Trade Center.
    Je me sentirai américain quand les Américains comprendront que l’économie dite de marché est incapable de résoudre la misère du monde, quand les Américains comprendront que le marché de l’emploi décrète l’inutilité d’un nombre croissant d’êtres humains dont la valeur n’est que marchande. Les capitaux se déplacent en toute liberté dans le monde à grands coups d’expropriations de terres vivrières et se posent là où les riches espèrent le plus grand profit.
    Je me sentirai Américain quand les Américains comprendront que la sécheresse a bon dos pour expliquer les famines, quand on sait que 93 % des réserves d’eau ne sont pas utilisées en Afrique. Et pour cause ! Malgré leur évidente faisabilité, ces travaux ne seraient pas rentables. L’Afrique n’a pas de problème d’eau, elle a un problème de tuyaux ! Pour les produits à l’exportation, pour les complexes touristiques de grand luxe avec terrains de golf, miraculeusement, l’eau apparaît, là où, pour des productions agricoles locales, hier encore, rien n’était possible. Ce qui était utopique pour l’irrigation de terres nourricières devient réalité quand il s’agit de l’addiction compulsive des riches. Financement de campagnes électorales, aide à l’organisation de coup d’état, soutien aux dictateurs, partout, l’appétit prédateur des riches est à l’œuvre. Les chefs d’état, commis-voyageurs officiels, sillonnent la planète pour la défense d’intérêts strictement privés.
    La famine, conséquence d’une guerre économique , qui, avec le remplacement des hommes par la machine, exige de vendre moins cher avec toujours moins de salaires. La conquête d’un marché, c’est du chômage pour les entreprises vaincues… Exclu de tout revenu, un nombre croissant de gens sont condamnés aux bidonvilles et aux camps de la faim. Autrefois, munis d’outils rudimentaires, tout travailleur manuel rapportait un profit au maître. On était exploités mais assurés du minimum, ne serait-ce que pour continuer à produire. Aujourd’hui, condamnés à mourir de faim car non rentables, chaque jour, cent mille êtres humains sont abandonnés à une mort certaine. Petits producteurs indépendants, expropriés de leur terre ou de leur atelier par l’endettement bancaire ou par des lois décrétées par des gouvernements corrompus à la solde de multinationales. Cent mille personnes assassinées, comme par exemple dans la corne de l’Afrique, à coup de cultures de roses et de tulipes chassant les terres vivrières.
    La liberté de circulation du patrimoine de savoirs et de savoir-faire dont tout être humain est naturellement l’héritier apporterait la prospérité à l’échelle de la planète. Impensable, la prospérité pour tous sans le profit, source de distinction! C’est le butin pris à autrui qui donne à certains cette illusion de grandeur dans un monde qu’ils ont mis à genoux en l’appauvrissant. L’intérêt général est intolérable, quand le charme discret de la bourgeoisie commande d’envoyer son enfant dans une école privée à 20 000 € l’année. Intolérable, pour les « élites », que tous les jeunes accèdent à un enseignement et à des soins de grande qualité semblables à ceux de leurs enfants… Souvenons-nous du Front populaire de1936, de ces riches ne supportant pas voir « leurs ouvriers » en congés payés pique-niquer sur « leurs » plage. Sans le développement séparé, les riches ne se distingueraient pas de ces masses indistinctes et vulgaires.
    La disparition des productions inutiles et dangereuses qui n’existent que pour le seul profit, conjuguée à l’abondance technologique, ferait que 15 % de la population active suffirait à la production des biens matériels pour les particuliers, l’industrie et les services (nourriture, logement, machines…). Le reste, 85 %, s’investissant dans les services publics.
    Ce luxe criminogène provoque de multiples luxations entre les membres du corps social. N’oublions pas que luxation vient de luxe, consommation excessive… L’addiction à l’accumulation compulsive pousse les seigneurs du capital à maintenir les populations en état de nécessité, en dénaturant l’abondance de temps libéré par les machines. Ce temps libéré, on préfère le détourner des services publics, pour le gaspiller dans le chômage ou le salariat.
    Pour endiguer l’extension des services publics, ou pour les détruire, les grands actionnaires possèdent une arme de dépossession massive : l’endettement. Un endettement généré par des intérêts bancaires illégitimes. La monnaie est devenue quasiment gratuite par l’abandon depuis le siècle dernier de la parité-or (95 % de monnaie électronique, 5% de pièces et de billets…). L’argent n’est pas une richesse, mais seulement la mesure des richesses. Quand tout, quasiment, se fabriquait à la main, il était logique de créer la monnaie en fonction du seul travail des hommes, cristallisé dans les marchandises, mais aujourd’hui, en deux cents ans, les marchandises, en moyenne, sont fabriquées à 95% par les machines informatisées. Malgré cela, la création monétaire et le pouvoir d’achat restent alignés sur le seul travail humain !
    La création de monnaie et son usage sont contrôlés par dix millions de millionnaires en dollars et neuf cents milliardaires à la tête des banques, des grands moyens de production et des médias. Par les intérêts sur l’argent, ils décident des productions, et règnent ainsi sur nos existences. L’obligation faite aux Etats de réduire les services publics pour abaisser la dette, a pour objectif caché de mettre à la disposition des capitaines d’industrie un réservoir de chômeurs, taillables et corvéables à merci dans le salariat, chômeurs qui, s’ils devenaient fonctionnaires, seraient à tout jamais perdus pour l’enrichissement privé. On aura compris que le système bancaire ne profite pas qu’aux seuls banquiers, c’est une arme d’expropriation massive entre les mains des multimillionnaires. Une arme d’endettement (par intérêts accumulés), qui rabat les dépossédés vers le chômage ou le salariat. En Somalie, comme ailleurs, des enfants continueront à mourir de faim, tant que les peuples n’auront pas la souveraineté monétaire, préalable à la souveraineté alimentaire.
    Je me sentirai américain quand les Américains comprendront qu’une dette qui n’est que racket ça ne se rembourse pas !
    De l’esclavage au salariat, de l’expropriation par enlèvement d’esclaves à l’expropriation par endettement des petits paysans et artisans indépendants…du racket par l’épée au racket par les intérêts sur la monnaie, le monde est passé de l’occupation militaire à l’occupation monétaire. Sans endettement, pas de profit. Ce racket fait que les dépossédés s’entassent dans les bidonvilles, contraints au trafic de drogue, à la prostitution, au démantèlement des familles par la vente d’enfants à des gens du Nord en mal d’adoption, voire à la vente à la découpe de son propre corps, je veux dire la vente d’organes. Au dernier stade de l’avilissement, un amas de corps dégradés, paysage de famine, dans un océan de terres exploitées ou maintenues en jachère au nom du seul profit.
    Je me sentirai américain quand les Américains comprendront que les commémorations du 11 septembre sont un message à destination des couches intermédiaires de la société, un message pour reléguer dans l’oubli les victimes du terrorisme de la faim, en Somalie et ailleurs. L’intégrisme musulman est présenté comme le pire ennemi, occultant le fait que les intégrismes se développent sur le terreau des inégalités. Sans ce matelas protecteur, sans les couches intermédiaires, du cadre moyen au pdg salarié, les seigneurs du capital seraient directement confrontés à la colère des couches populaires. Millionnaires et milliardaires en seraient réduits à se calfeutrer, comme le font les dictateurs du Sud, au fond de leur palais, dans l’angoisse des révoltes populaires. Sans l’Ecole et l’Université, sans une foule de journalistes et d’intellectuels médiatisés à outrance, banalisant salariat et croyance fausse en l’argent (présenté comme une richesse), comment faire consentir les peuples au système? Et comment légaliser la dette-racket sans ces politiques dont la carrière dépend d’un passage en continu dans les médias, propriétés des riches ? N’oublions pas que le printemps arabe est né de la défection des couches intermédiaires se rangeant au côté des classes populaires… Les couches intermédiaires, portent une énorme responsabilité dans la marche du monde, car, consciemment ou non, elles gèrent le système pour les riches. Que ces couches se lèvent aux côtés des dépossédés de la Terre !
    Je me sentirai américain quand les Américains comprendront que la libre entreprise est un mirage lorsque 92 % de la population active est réduite au salariat. Le Code du travail définit le salariat dans un rapport de subordination aux actionnaires qui achètent une force humaine de travail contre un salaire… Qu’on soit vendu comme esclave ou qu’on soit éduqué à se vendre sur le marché de l’emploi, on doit se plier à un maître, que ce soit le planteur ou le conseil d’administration, (employer, de ployer, faire plier). Ainsi, qu’on le veuille ou non, on reste mancipare, vendu, le contraire d’émancipé, celui qu’on n’achète pas….
    Les seigneurs du capital s’accrochent au capitalisme comme les seigneurs féodaux au féodalisme. Sans les serfs rackettés, pas de château, sans les salariés rackettés, pas d’îles privées, pas de suite dans les palaces, pas d’enveloppes aux politiques qui promulguent des lois d’enrichissement sur mesure. Pour les banksters-racketteurs et leurs copains, pas d’enrichissement sans appauvrissement.
    Je me sentirai américain quand les Américains reconnaîtront que le verrouillage des savoirs et savoir-faire par les brevets, constitue l’une des principales causes de la misère du monde. Un savoir, une idée, une invention, relèvent de la sphère de l’immatériel. La même connaissance peut être utilisée par un nombre illimité de gens sans que son inventeur en soit privé. Contrairement à une idée reçue, le savoir ne se partage pas, il se transmet à l’identique… Dans la réalité, seuls les biens matériels sont échangeables, tu me donnes un bonbon contre une image, chacun a donné, chacun a reçu. Les informations se transmettent sans aucune dépossession, mieux elles s’enrichissent dans leur utilisation à l’inverse des biens matériels qui s’usent dans la consommation. Cette remise en question d’un prétendu marché de la connaissance est aussi lourde de conséquences que celle de la centralité de la Terre par Galilée. L’ignorer, c’est se donner bonne conscience dans des actions charitables, nécessaires certes, mais inopérantes sur le long terme car n’agissant pas sur les causes du mal.
    Qu’un auteur, qu’un inventeur soit reconnu, très bien, mais la propriété intellectuelle qui n’est que le droit de déposséder autrui doit être abolie, aucune œuvre, aucune invention, n’aurait pu voir le jour sans toutes celles qui l’ont précédée, et pour la quasi-totalité, sans aucun brevet.
    Je me sentirai Américain quand viendra le jour du libre accès aux inventions et procédés qui appartiennent au patrimoine de l’humanité. Quand ne seront plus confisqués les savoirs et savoir-faire accumulés depuis la nuit des temps, patrimoine dont nous sommes tous les héritiers…
    Je me sentirai Américain quand les Américains ressentiront de l’émotion à l’égard des victimes du terrorisme alimentaire. Quand seront interdits quotas et destructions concernant les productions utiles aux populations. Quand savoirs et savoir-faire circuleront librement en lieu et place des capitaux. Quand, dans la production des biens matériels, le temps libéré par les machines sera systématiquement déversé dans les services, tous, devenus publics. Quand la création monétaire sera alignée sur les quantités de productions, autorisant ainsi un revenu d’existence, alimenté par une monnaie sans intérêts, une monnaie anti-spéculation, une monnaie anti-expropriation, tout simplement, une monnaie de paix. Fabuleux programme, quand on sait que payer vient de pacare, faire la paix…
    …C’est alors que les Somaliens se sentiront américains.

    Alain Vidal, Nantes le 21 septembre 2011
    http://alain-vidal.blogspot.com/
    http://liberonslamonnaie.blogspot.com/

  27. @ Laurent Fournier

    Ton analyse de cet olibrius est assez juste. Il fut dans les années 70 aux côtés de ces autres médiocres, BHL et Glucksmann un des « nouveaux philosophes » dont la doxa était et est toujours l’atlantisme, le soutien inconditionnel à Israël et l’économie de marché. Alors comme cette vision ubuesque du monde s’effondre comme avant elle le stalinisme, le bouffon se doit pour exister de provoquer comme n’importe quel vulgaire Zemmour.

    Shanti

  28. @ Laurent Fournier

    C’est bien parce que les gadgets de la révolution industrielle ont envahi la planète que Gandhi avait raison avant l’heure. C’est moins l’outil de « communication » qui est détestable que les matériaux rares qu’il a fallu sortir de terre pour les produire. Et surtout les voyous qui inventent d’autres gadgets pour inciter les accros de la tendance à faire le plongeon dans la « nouveauté » sans fin.

    Le pb. de nos jours, pour résister, c’est d’accepter, comme vous le dites si bien, d’être à son petit niveau, un marginal. Et surtout d’avoir le courage d’être montré du doigt. Il faut du courage pour être un marginal, mais il n’y a pas d’autre moyen. F.Nicolino l’est à sa manière, c’est pour cela que sa réflexion sort de l’ordinaire.

  29. @ sancho:

    Le lotus sacré se porte bien, il a l’air d’apprécier son nouveau domicile. Faut dire qu’un bac à eau dans une jardinerie, c’était pas top. Grâce au beau temps, il a sorti une feuille supplémentaire, et une petite libellule rouge vient parfois se poser dessus.

  30. @Alain Vidal,

    « le temps libéré par les machines » 2x

    C’est plutôt l’inverse qui se produit. Au plus nous avons de machines et au plus nous manquons de temps (effet rebond).

    Vouloir se réapproprier les moyens de productions (machines) du patronat (ou des seigneurs du capital) s’inscrit dans un marxisme des plus traditionnels qui a prouvé jusque là son incapabalilité de se dépêtrer de la forme de vie capitaliste mais bien de s’en accommoder en demandant une meilleur répartition des fruits du capital (les fameuses marchandises) et est, à mon sens, considérer l’ennemi (l’industrie) comem la solution.

    Dans nombre de sociétés pré-capitaliste ou non-capitalistese le temps d’activation (et non de travail, puisque ce n’était pas une sphère à part) nécessaire à la reproduction des conditions de vie était d’environ 2h par jour. Sans machine.
    (cf. Marshall Sahlins)

  31. Manipulation intellectuelle dans ce passage :

    « Or une vague de suicides s’y étant produite, on avait alors interrogé Jobs, grand humaniste devant l’Éternel, qui avait lâché (lire ici en anglais) : «For a factory, it’s pretty nice». Ou en bon français : «Pour une usine, c’est plutôt sympa». »

    Je ne suis pas du tout contre qu’on dise les choses, bien au contraire, mais qu’on manipule les mots de cette manière pour faire dire des horreurs à une personne, en revanche, est particulièrement malhonnête.

    En effet, il a bien été interrogé sur l’usine, mais vous avez omis la partie de la phrase qui permettait de comprendre le mot «sympa» de façon tout-à-fait différente : « «You go in this place and it’s a factory but, my gosh, they’ve got restaurants and movie theatres and hospitals and swimming pools. For a factory, it’s pretty nice» he said. »

    Alors, oui, il se masquait sans aucun doute de la réalité des choses, mais en aucun cas il n’a dit qu’une vague de suicides était sympa pour une entreprise comme vous le sous-entendez dans votre texte.

  32. @bob
    Il faut éviter de tomber dans la caricature, il est tout à fait possible de vivre en se passant du superflu(écran plasma, iphone, 4X4, sèche linge, un nouvel ordinateur tout les 3 ans…) sans pour autant revenir au moyen age.

  33. Le paraître et la sensation de pouvoir procurée par la technologie conduit l’individu au résultat actuel. Alors qu’une utilisation intelligent des outils à notre disposition nous permettrait d’avoir un temps d’activation inférieur à 16 heures hebdomadaires tout en préservant notre santé et les services de solidarité.

  34. Ca bouge a Kudankulam en Inde, lieu d’implantation d’une centrale nucléaire de fabrication Russe. Le premier réacteur de 1GW devait démarrer normalement en Décembre, après 2 ans de retard, et le second réacteur de 1GW un an plus tard.

    Des milliers de villageois ont fait une grève de la faim de 21 jours, avant d’obtenir une entrevue avec le premier ministre Manmohan Singh. Le gouvernement de l’Etat du Tamil Nadu semble éviter d’avoir a prendre une position, et a diplomatiquement demandé au gouvernement central de suspendre la construction jusqu’à ce que les peurs « compréhensibles » de la population soient calmées.

    Une délégation a rencontré le Premier Ministre, qui a promis de créer une commission d’experts qui « répondront a toutes les craintes en matière de sécurité ». Mais le même jour, il a écrit au gouvernement du Tamil Nadu en demandant que les travaux se poursuivent et en demandant le plein soutien du gouvernement local. Résultat, des que la lettre a été rendue publique, 7 000 villageois sont a nouveau en grève de la faim et réclament l’arrêt des travaux.

    http://economictimes.indiatimes.com/news/politics/nation/over-7000-people-observe-fast-against-nuclear-project/articleshow/10289655.cms

    Il est intéressant de noter que contrairement au gouvernement du Maharastra qui a décidé de supprimer la contestation par la violence en emprisonnant et en brutalisant les villageois de la région de Jaitapur de manière massive, celui du Tamil Nadu a pour le moment opté pour une prudente neutralité, limitant les actions policières au strict minimum et en soulignant que le projet était un projet du gouvernement central.

    Rappel: Si le chantier est arrêté avec succès ce sera la deuxième centrale nucléaire en Asie a être interrompue sous la pression populaire, la première étant celle de Bataan aux Philippines, abandonnée en 1986, juste avant le chargement de combustible.

  35. Bonjour, après-demain Mercredi a 19h, vous pourrez discuter avec Danielle Fournier et Patrick Gominet a l’occasion de la sortie de leur livre « Fournier précurseur de l’écologie » aux éditions Buchet-Chastel. Galerie Terres d’Aligre, 5 rue de Prague, Paris

    http://terres-d-aligre.over-blog.com/

  36. il auras bien participé a ce grand cirque électronique,en tant que clown attristant et glauque;beaucoup pleurent un homme au dents longues qui a tout fait monté l’échelle du pouvoir,celle des injustices.presque personne ne ce doutes par qu’elles actes immondes ils deviennent médiatique.les gens voient un genie,triste tropique,triste occident

  37. Fabrice brutal accélérateur de travail de deuil. On respire de nouveau après une semaine de larbinage médiatique répugnant. Une tombe de plus à cracher dessus. Il nous faudra beaucoup de salive!

  38. Fire,

    Mais arrêtez donc vos grands et gros mots ! Et relisez plutôt ma phrase. J’ai écrit et je maintiens évidemment que Jobs, interrogé APRÈS une vague de suicides dans l’entreprise, a bel et bien dit que c’était plutôt sympa. Le contexte est bel et bien, ne vous déplaise, celui de ces insupportables suicides. Que Jobs ait enrobé son propos, je le cache d’autant moins que je mets le lien de l’article anglais dans mon texte. Chacun peut s’y référer, et se faire son idée sur Jobs.

    Fabrice Nicolino

  39. @Philou et @bob :
    « il est tout à fait possible de vivre en se passant du superflu(écran plasma, iphone, 4X4, sèche linge, un nouvel ordinateur tout les 3 ans…) sans pour autant revenir au moyen age. »

    D’accord avec toi Philou, tout comme il est tout à fait possible d’utiliser un ordinateur et Internet et vouloir sortir de cette société des numérique et des écrans, de l’ordinateur et d’Internet comme médiation sociale.

    En effet si l’on s’interdit toute pensée radicale sous prétexte que l’on a des contradictions ou que l’on n’est pas pur à 100% comme notre ami bob se plaît à ricaner, on est condamné à perpette avec toujours la même chose.

    Je pense ne pas faire de contre-sens en disant que Fabrice – et nombre d’entre nous – préfèreraient être dans une société non numérique, non travailliste et dans laquelle on n’existe presque pas si on a pas pignon sur web.

    Pouvoir être en mesure d’interpeller, de toucher les gens en dehors du sacro-saint Travail, et hors de leurs prothèses techniques que sont les écrans (télé et ordi) est devenu une gageure (qui rime avec confiture).

    Dans notre cas, Internet est d’abord un refuge afin de se retrouver en groupe affinitaire face au dégout de cette atomisation et numérisation massive des modes de vie et face au champ de ruines qu’est devenue la société sensible à la vie réellement vécue, la société hors-économie.

    Ce qui qualifie Fabrice est tout d’abord sa qualité de journaliste pertinent, qui utilise en premier lieu le support papier en publiant des livres critiques et a, un support minimaliste sur internet : ce blog afin de ne pas être condamné à être muet dans cette société de l’électron.

  40. « «You go in this place and it’s a factory but, my gosh, they’ve got restaurants and movie theatres and hospitals and swimming pools. For a factory, it’s pretty nice» he said.”

    Bien sûr, on comprend mieux ce « pretty nice » à priori plutôt incongru: S.J. était en train d’argumenter que le fait de construire aussi des restaurants, théâtres, hôpitaux et piscines autorise une usine à pressurer ses ouvriers jusqu’au suicide.

    C’est carrément nice, comme philosophie.

  41. @ alain vidal,

    quelle tirade,

    américains, à l’américaine,

    tout ce que tu exprime ici redit avec force toute les milles raisons de mon allergie viscérale à ces mots…. américains, à l’américaine….même ce tartuffe de montebourg parle de campagne à l’américaine….

    je ne les emploient plus…. je nie à cet Etat né de massacres et de génocides, le droit de s’accapparer du nom d’un continent.

    je préfère dire « étasuniens », ou « zuniens » et parler de la « zunie »….. on épargne ainsi aux autres américain cet amalgame supportable qui en ferait des américains de seconde catégories.

  42. Un livre a lire, des auteurs a rencontrer!

    Pour prendre la mesure des combats qui n’ont pas été gagnés, de ceux qui n’ont même pas encore commencé, a l’heure ou l’arrogant négationnisme ecologique officiel, sous l’apparence d’un subtil retournement de veste, cautionne plus que jamais le pillage de la nature de toute l’humanité pour concentrer le profit en des mains de plus en plus raréfiées, et qui loin d’avoir changé, prend de nouvelles formes, y compris celle d’un cynisme qui n’a même plus honte de s’afficher comme tel.

    Aujourd’hui a 19h, vous pourrez discuter avec Danielle Fournier et Patrick Gominet a l’occasion de la sortie de leur livre “Fournier précurseur de l’écologie” aux éditions Buchet-Chastel. Galerie Terres d’Aligre, 5 rue de Prague, Paris

    http://terres-d-aligre.over-blog.com/

  43. J’aurais du écrire « déni écologique », équivalent direct de l’anglais « denial » qui m’était venu a l’esprit, et pas « négationnisme écologique », qui évoque autre chose. Dont acte.

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