Tentative de description d’un déjeuner de têtes

Essayez de me pardonner, mais cet article est long. Et si vous avez autre chose à faire, n’hésitez surtout pas. Samedi, hier donc, j’étais invité au Sénat, dans le cadre grandiose des « Rendez-vous citoyens ». Le thème en était sublime : « Environnement, l’humanité face à elle-même ». Une grosse affaire, croyez-moi, qui mobilisait quantité d’excellences, parmi lesquelles Laurence Parisot (Medef), Jean-Louis Borloo, Nathalie Kosciusko-Morizet, Claude Allègre, Anne-Marie Idrac (SNCF), Jean-Marc Sylvestre (immense journaliste), Brice Lalonde, Michel Serres, Guillaume Sarkozy, Luc Ferry, etc, etc.

Et moi. Je n’ai pas vu tout ce beau monde, mais enfin, j’avais ma place au cours de l’après-midi, pour une conférence-débat sur mon livre, La faim, la bagnole, le blé et nous (Une dénonciation des biocarburants), paru chez Fayard. Une belle place, avec du temps. Mais je me rends compte que je vais trop vite.

Commençons par le repas. Les happy few du jour étaient conviés à un déjeuner dans le salon Bogrand. Mes aïeux ! Champagne bien sûr, au milieu de notables personnes encravatées. J’avais un pull, mais l’heure était à l’exquise politesse. À l’entrée, je vous jure que Christian Poncelet, président du Sénat – appelé donc à devenir président de la République en cas d’empêchement de qui vous savez -, m’a serré la main. L’ambiance commençait à ressembler à Tentative de description d’un dîner de têtes à Paris-France, de Prévert (http://fraternitelibertaire.free.fr).

Ensuite, foie gras, et le reste, dont un bon vin, à profusion je dois reconnaître. De belles nappes blanches et des serveurs, des lustres de cristal, de hautes fenêtres donnant sur les jardins du Luxembourg, des miroirs monumentaux reflétant des tapisseries de goût, de sompteuses moulures. Bref, une halte reposante à l’abri du chaos.

Tout n’était pas aussi parfait. J’ai appris en arrivant que ce déjeuner était en l’honneur d’un certain Luc Ferry, ci-devant ministre de l’Éducation, et considérable philosophe. Je serais bien parti, franchement, mais j’avais faim, inutile de se grandir. Christian Poncelet, dans une éblouissante imitation de Gabin dans Monsieur le président, a tout soudain tapoté deux micros – nous étions déjà assis -, puis commencé un petit discours dont je retiens ceci : « Messieurs les ambassadeurs, excellences, messieurs les sénateurs, chers amis, merci d’avoir fait le sacrifice d’une partie de votre week-end… », « Comme vous pouvez le constater, cher Luc Ferry… », ajoutant pour nous seuls, comme au théâtre : « Je le vouvoie, hein, je fais des efforts » (rires préenregistrés).

C’était un bon début, une mise en jambes s’achevant sur cette note réjouissante, qui nous rapprochait de la nourriture : « Si tu en es d’accord, Luc (Christian n’avait pu contenir plus longtemps son amitié, il tutoyait), tu interviendras après le plat principal ». Et Luc, serré dans sa chemise rose, mais frétillant : « Avec joie ! ».

Nous mangeâmes donc, et je bus surtout, car j’aime le vin rouge. Après le plat de viande, tous les tailleurs bon chic, tous les costumes bien mis soudainement en arrêt au-dessus de leurs assiettes, Luc parla. C’était une conférence, au titre magnifique : « Développement durable et mondialisation ». J’ai la vilaine impression d’avoir été le seul à (beaucoup) m’amuser.

Ce discours relève de l’anthologie bouffonne, et comme il a été diffusé, en direct je crois, sur la Chaîne parlementaire, il est possible qu’on puisse en trouver les images. En ce cas, je suis preneur, à n’importe quel prix. Je ne peux, pour l’heure, que m’appuyer sur mes notes. M.Ferry nous a livré un exposé original et baroque sur l’histoire telle qu’il l’a voit. Si j’ai bien compris, le siècle des Lumières avait donné du sens à la vie, mais les déconstructeurs sont passés pas là et, madonne, ont tout jeté à terre. Qui sont ces voyous ? Les « Hirsutes » – un groupe de poètes chevelus du XIXème siècle – l’avant-garde artistique, la bohème, que sais-je, moi ? En tout cas, ces « antibourgeois » ont réussi leur coup, détruisant une à une toutes les valeurs traditionnelles, dont la famille, bien sacré universel. Je ne suis pas en train d’inventer, je raconte.

Citation : « À la fin du XXème siécle, les valeurs traditionnelles ont toutes été déconstruites, à la manière des statues de bronze de l’ancien dictateur Saddam Hussein ». Et là, pardi, cela ne va plus. L’idée de progrès, symbolisée par Voltaire et le XVIIIème siècle, portée par le rêve de l’émancipation, a chuté, au sens biblique. Nous devons vivre avec, pour seul horizon morne, la consommation. Or – attention, Luc est un révolté ! -, or « il faut donner un sens à la vie, ce n’est pas de la philo, c’est la vérité ». À cet instant du propos, j’ai vu de nobles nuques approuver, et c’était bien mérité.

Bon, où en étions-nous ? Cela n’allait pas. Malgré ses splendides résultats, la mondialisation patinait sur la confondante disparition du sens. Il fallait donc réagir, en affirmant haut et fort que le téléphone portable et le MP3 ne peuvent répondre à toutes les questions. Eh non, et c’est bien triste.

Quel rapport cela peut-il avoir avec la mondialisation réelle, qui disloque les sociétés, affame les peuples, ravage la biodiversité ? Rigoureusement aucun. Mais vient-on dans un comice agricole – même lorsqu’il se tient dans un palais de la République – pour penser ? J’en viens à douter. Donc, pas même une allusion à la réalité mondiale. Et le développement durable ? Pas mieux. Moins bien, même. Peut-être M.Ferry avait-il par mégarde interverti ses fiches ?

Cela ne m’empêchera pas de vous restituer quelques piques, qui firent glousser de contentement. Par exemple : « L’écologie, c’est la peur et la haine de l’initiative individuelle ». Ou encore : « Si le prolétaire d’aujourd’hui avait de l’argent, comme Pinault et Arnault, il n’achèterait pas des toiles d’art moderne, mais des faisans dorés à la Samaritaine ». M.Ferry me pardonnera peut-être, mais me voilà obligé de le contredire, car la Samar n’existe plus, en partie d’ailleurs grâce à l’usage singulier que son dernier propriétaire, Bernard Arnault justement, fait de la mondialisation.

Et tout s’arrêta enfin dans un tumulte d’applaudissements. Nous dégustâmes une glace, avant que de passer au débat avec l’orateur. Je ne devrais pas user votre patience à ce point, je le sais. Notez toutefois que Macha Méryl posa une question. Habillée d’un tailleur tel que je n’en reverrai jamais, la comédienne félicita chaudement son ami Luc avant de l’interroger sur l’état lamentable de la famille, ruinée, si j’ai bien saisi, par un improbable « modèle proudhonien », dont je lui laisse l’entière responsabilité. Guillaume Sarkozy – le frère – félicita derechef, et se demanda si le programme européen Reach de contrôle des produits chimiques était à ce point une bonne idée. En résumé, il ne l’était pas.

D’autres, émus, écrasés par la magnificence des lieux et des hôtes, s’essayèrent vaille que vaille à évoquer la « déconstruction » ou la consommation. Quel pouvait être mon rôle à moi ? Depuis dix minutes, je lorgnais sur un micro baladeur, et montrais par des mimiques exagérées à son Excellence Christian Poncelet que je souhaitais parler. Et notre presque président, je vous l’assure, opinait, preuve de ses bonnes dispositions à mon endroit. Cela aurait pu rater, mais cela a marché : je me suis emparé du micro, et j’ai pu à mon tour poser ma question.

Laquelle ? Oui, laquelle ? Eh bien, respectueusement, j’ai demandé à M.Ferry s’il n’avait pas oublié dans son discours la crise écologique. Pensait-il réellement, comme son verbe le suggérait fortement, que le temps était immobile, en tout cas réversible ? En somme, je lui ai demandé pourquoi il n’envisageait pas cette nouveauté radicale, représentée au premier chef par le dérèglement climatique. J’ai ajouté que les menaces globales apparues dans les dernières décennies font apparaître des limites physiques infranchissables. Et que l’aventure humaine se déroule désormais dans ce cadre.

Voilà ce que j’ai dit. Et alors, deux miracles se sont produit. Un, et je le jure sur la Bible, Christian Poncelet m’a regardé et il a lancé d’une voix forte : « Très bien ! ». Et aussitôt, M.Ferry a commencé sa réponse par ces mots fatidiques autant qu’historiques : « Cher ami, blablabla ». Que se cache-t-il derrière ce blablabla ? Rien. Luc, je crois que je peux désormais l’appeler Luc, a franchement botté en touche, sans répondre quoi que ce soit qui soit en relation.

J’ai réalisé du même coup deux choses qui vous sembleront peut-être évidentes. La première, c’est que Christian Poncelet ne m’a pas écouté une seconde, se laissant porter par l’intonation de ma voix, sûre d’elle, claire et forte. Dans l’univers du docteur Knock et des Précieuses ridicules, il ferait beau voir qu’on se préoccupe encore du sens, ce qui donne au passage raison au conférencier. Et la seconde, c’est que l’ami Luc ne sait strictement rien de la crise écologique. Et qu’il s’en bat l’oeil, qu’on me passe l’expression. Il s’en fout, totalement. Mais il a été ministre de l’Éducation, comme son alter ego – je répète pour le plaisir le mot ego – Claude Allègre, d’ailleurs présent au Sénat, même si je ne l’y ai pas vu.

Au-delà, sachez que cette pathétique oligarchie, que j’ai eu grand plaisir à voir de près, ne bougera pas un orteil pour aider les hommes à régler les dramatiques questions de l’époque. Ils dorment à jamais, pétrifiés, conservés dans des magnums de château margaux, ivres de leur reflet dans la glace. Ce que j’ai vu est un système parfait de légitimation croisée. Poncelet, Méryl, Sarkozy, et même le vieux Leroy-Ladurie – il était là – vante(nt) l’intelligence de Ferry, qui en retour souligne leur hauteur de vue, leur perspicacité, leur attachement au bien commun, etc. La salle, traversée par ce courant d’euphorie, rehaussée d’autant, se félicite d’avoir été invitée à de tels agapes. Et tous s’embrassent. Rideau.

PS 1 : Je parlerai moins de ma conférence de l’après-midi. J’y ai délivré mon message sur les bio/nécrocarburants, dans le salon Médicis s’il vous plaît. J’avais une sorte de contradicteur, l’économiste Philippe Chalmin, ancien d’HEC, agrégé d’histoire, docteur ès lettres, etc. Nous nous sommes frités, ce qui était fatal. Il représente l’idéologie écrasante, cet économisme qui nous a conduits exactement où nous sommes. Et puis, il m’a chauffé les oreilles, parlant à mon propos de discours « manipulant ». J’ai donc dû dire et répéter qu’il était ignorant, notamment à propos de l’écologie, qui est avant tout une science rigoureuse, qu’il rapportait des contre-vérités à propos des biocarburants. À un moment, qui m’a fait sourire, Chalmin m’a demandé un peu plus de respect, car tout de même, n’était-il pas « un professeur de fac » réputé ? Bon, je n’ai pas reculé d’un millimètre, il n’aurait plus manqué que cela.

PS2 : Je ne résiste pas au bonheur de reproduire ici deux extraits de cette si fameuse Tentative de description d’un dîner de têtes à Paris-France, de Prévert. Or donc, les têtes, si semblables aux miennes, arrivent à l’Élysée pour un grand repas. Et puis tout s’effondre.

Premier extrait :

« Et quand je dis, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs : « le Roi, la Reine, les petits princes », c’est pour envelopper les choses, car on ne peut pas raisonnablement blâmer les régicides qui n’ont pas de roi sous la main, s’ils exercent parfois leurs dons dans leur entourage immédiat.
Particulièrement parmi ceux qui pensent qu’une poignée de riz suffit à nourrir toute une famille de Chinois pendant de longues années.
Parmi celles qui ricanent dans les expositions parce qu’une femme noire porte dans son dos un enfant noir et qui portent depuis six ou sept mois dans leur ventre blanc un enfant blanc et mort.
Parmi les trente mille personnes raisonnables composées d’une âme et d’un corps, qui défilèrent le Six Mars à Bruxelles, musique militaire en tête, devant le monument élevé au Pigeon-Soldat et parmi celles qui défileront demain à Brive-la-Gaillarde, à Rosa-la-Rose ou à Carpa-la Juive devant le monument du jeune et veau marin qui périt à la guerre comme tout un chacun ».

Deuxième extrait :

« Dehors, c’est le printemps, les animaux, les fleurs, dans les bois de Clamart on entend les clameurs des enfants qui se marrent, c’est le printemps, l’aiguille s’affole dans sa boussole, le binocard entre au bocard et la grande dolichocéphale sur son sofa s’affale et fait la folle.
Il fait chaud. Amoureuses les allumettes tisons se vautrent sur leur frottoir, c’est le printemps, l’acné des collégiens et voilà la fille du sultan et le dompteur de mandragores, voilà les pélicans, les fleurs sur les balcons, voilà les arrosoirs, c’est la belle saison.
Le soleil brille pour tout le monde, il ne brille pas dans les prisons, il ne brille pas pour ceux qui travaillent dans la mine,
ceux qui écaillent le poisson
ceux qui mangent la mauvaise viande
ceux qui fabriquent les épingles à cheveux
ceux qui soufflent vides les bouteilles que d’autres boiront pleines
ceux qui coupent le pain avec leur couteau ceux qui passent leurs vacances dans les usines ceux qui ne savent pas ce qu’il faut dire
ceux qui traient les vaches et ne boivent pas le lait ceux qu’on n’endort pas chez le dentiste ceux qui crachent leurs poumons dans le métro
ceux qui fabriquent dans les caves les Stylos avec lesquels d’autres écriront en plein air que tout va pour le mieux
ceux qui en ont trop à dire pour pouvoir le dire ceux qui ont du travail
ceux qui n’en ont pas ceux qui en cherchent
ceux qui n’en cherchent pas
ceux qui donnent à boire aux chevaux ceux qui regardent leur chien mourir
ceux qui ont le pain quotidien relativement hebdomadaire
ceux qui l’hiver se chauffent dans les églises ceux que le suisse envoie se chauffer dehors ceux qui croupissent
ceux qui voudraient manger pour vivre ceux qui voyagent sous les roues ceux qui regardent la Seine couler
ceux qu’on engage, qu’on remercie, qu’on augmente, qu’on diminue, qu’on manipule, qu’on fouille, qu’on assomme
ceux dont on prend les empreintes
ceux qu’on fait sortir des rangs au hasard et qu’on fusille ceux qu’on fait défiler devant l’arc ceux qui ne savent pas se tenir dans le monde entier
ceux qui n’ont jamais vu la mer
ceux qui sentent le lin parce qu’ils travaillent le lin ceux qui n’ont pas l’eau courante ceux qui sont voués au bleu horizon
ceux qui jettent le sel sur la neige moyennant un salaire absolument dérisoire
ceux qui vieillissent plus vite que les autres
ceux qui ne se sont pas baissés pour ramasser l’épingle
ceux qui crèvent d’ennui le dimanche après-midi parce qu’ils voient venir le lundi et le mardi, et le mercredi, et le jeudi, et le vendredi, et le samedi et le dimanche après-midi ».

PS3 : À un moment de son discours, Luc Ferry a rendu un vibrant hommage à son grand ami le neurobiologiste Jean-Didier Vincent. Celui-là même qui s’est plaint de moi et de ce site (voir http://fabrice-nicolino.com). Une raison de plus d’être heureux.

18 réflexions sur « Tentative de description d’un déjeuner de têtes »

  1. je n’ai connu la misère que de visu.Quand j’étais môme, tous les dimanches matin, nous allions en famille à la cathédrale .Chaque mère de famille, dont la mienne (entendons nous, je l’aime et la respecte malgré ses goûts, puisqu’elle est pourvu d’intelligence et de coeur), avait son foulard hermès bien noué autours du cou, ou sur les cheveux si bégotte, et j’avais ma plus belle robe. Alors le supplice commençait, car sous le porche, il y avait cette femme et ces deux hommes accroupis qui tendaient la main. Ils étaient maigres, d’une saleté incroyable et rouges, des dents en moins et quelque part pourtant, encore jeunes . je passais chaque cérémonies à soudoyer mon père de quelques pièces jaunes , sans elles , je n’aurai jamais pu resortir du bâtiment pour aller affronter leurs regards .La culpabilité du riche que woody allen tourne si bien en dérision dans son oeuvre.Bravo ! quelle patience tout de même Fabrice, d’avoir affronter , écouter ces joues roses et jouflues que le vent de l’histoire balaye régulièrement d’un revers de justes révoltes .les lucs et les Claudes et leurs princes en pagaille qui n’aiment rien de mieux que leurs grotesques reflets inutiles .le sciècle des lumières ? Enfin, Voltaire avait en plus de notre cher Ferry la pétillance de l’espièglerie, au moins il demeure amusant donc de lui,on se souviendra .Revoir ici le film « ridicule » de patrice lecomte

  2. en parlantd’art, avez-vous entendu parler de cloaqua ? car cloaqua est une série d’oeuvrescôtéesen bourses, et je suis à peu près certaine qu’un des émminents personnages décrits ci-dessus par fabrice en possède au moins une suspendue au-dessus de son lit, bref, cloaqua est un concept : les « artistes » ont fabriqué des machines à digérer comme les huimains ; Ex : un tambour de machine rempli d’enzymes comme en contient notresystèmedigestif . ces machines sont nourries par des ouvriers qui découpent et cuisinnent des aliments, puis elles font des crottes, emballées sous vide, et vendues à prix d’or à des têtes creuses . Pascal, pascal, réssucite ! pascal qui disait que l’homme est au sommet de la création , bien au-dessus des étoiles et du soleil parce qu’il sait, lui, qu’il est né et qu’il a une fin, ce qui le rend de fait RESPONSABLE de ce qui l’entoure . Nous n’avons jamais cessé de faire pareil, des technologies avancées, certes, mais toujours les esclaves, les serfs, les intouchables, le vivant considéré comme un moyen d’être plus fort, invulnérable, quelle sottise ! Nous ne savons pas regarder alentours .Nous avons fabriqué des produits sophistiqués par centaines de milliers qui existent déjà dans la nature .par ex, les noix de lavage contiennent naturellement de la saponine, et plus elles sont chauffées, plus elles en rejettent, les purins d’ortie, de consoude, de prêle ..sont des engrais très efficaces, ect, ect, et puis, cette méconnaissance du beau parce que les gens n’ont plus le temps de regarder tant ils se doivent de consommer, tous les weeckendschez auchan, familly village, disney, et puis voir et revoir en boucle les mêmes émissions pas drôles où tout le monde rit aux éclats, pendant que trois milliards de paysans font pousser en silence notre pain quotidien …et fabrice, j’espère que tu n’as pas consommé de foie gras (voir site stop gavage.com ). Combien de temps encore, pour que l’on songe à comprendre et à utiliser tout notre cerveau avant de chercher à le remplir grâce aux nanotechniques de mémoires informatisées ?A quand l’ere de l’intelligence ?

  3. mais qu’est ce que vous fichiez dans cette galére,debattre en face d’u cretin qui n’en a rien a fiche de vous,que de ses ideologies liberales,je connais,et cela ne sert a en rien la vente de votre livre ,ni sa promotion,les ecolos sont donc tous des terroristes, et Ferry ce fat salonnard reactionnaire et ennuyeux vous le dit bien,le foie gras,vous n’avez pas osé en manger quand même,torturés aux OGM par ces tenardiers de l’elevage industriel,le senat je connais,bon,les lambris,pendant ce temps là a Moscou ,on descend des journalistes,on arrete les presidents d’assoces des droits de l’homme ,on envoie les ecologistes en Siberie,ouonles assassinent, on les descend,le serpent froid Poutine et ses sbires tuent tout ce qui l’empeche d’être le Dictateur sanglant qu’il est et nous allons dependre energetiquement de lui bientôt,gaz,petrole,mamamia,alors ,les marquis poudrés et les cretins officiels ,qu’êtes vous allez faire dans cette galére!

  4. Il est bien possible que l’on trouve l’info que recherche Fabrice sur cette journée au Sénat sur le site internet de la chaine du Sénat. Il y a pas mal de vidéos en ligne, mais je n’ai pas trouvé celle qui nous intéresse. Peut-être dans les jours qui viennent ?

    Voir ici : http://www.publicsenat.fr/cms/video-a-la-demande/vod.html et fouiner sur le site…

    Il y a aussi ce site : http://www.senat.fr/evenement/rendez_vous_citoyens/eco_11_2007/forums_litteraires.html

    Qu’est-ce qu’on gagne, si on trouve ?

  5. Pourquoi tant de haine,
    il n’y qu’une somme d’intérêts particuliers et la cantine avait l’air bonne.
    Le sénat est une maison de retraite trois étoiles elle fait partie des régimes spéciaux de notre classe politique là est l’injustice.
    C’est amusant comme les serviteurs de l’état ce sont appropriés les us et coutumes de la noblesse de cour .
    En résumé en démocratie c’est cause toujours cela vaut peut-être mieux que le ferme ta gueule à la Poutine.
    pour la video peut-être You Tube ?????;-))

  6. Merci Fabrice pour ce compte-rendu magistral qui m’a fait beaucoup rire ! Ca m’a fait penser à la une du Monde Diplo que je n’avais plus acheté depuis au moins 10 ans et qui dépeignait ce type de banquet où tout le gratin autorisé, coopté et malade de consanguinité, jouit de voir le reflet de son image dans les miroirs que chacun lui tend… Dans le Monde Diplo, il était quesiton d’un repas somptuaire où politiques et stars se cotoyaient et où Fillon faisait bombance dans une oppulence indécente. Pour annoncer le lendemain à tous les français … que nous vivions au dessus de nos moyens et que la France était sans le sou. Pas pour résoudre la crise écologique, seulement pour justifier, par exemple, le budget dérisoire du ministère de l’écologie et les milliers de postes de fonctionnaires qui vont diparaitre car, voyez vous, il ya « trop d’Etat » dans ce pays…

  7. C’était « La ferme des animaux » adaptation et mise en scène par le président Poncelet. Avec la participation d’un petit cochonnet en colère. J’applaudis des deux papattes.

  8. Rah, j’en ris encore! Bravo Fabrice pour ce reportage halluciné au coeur de la classe (caste?) dominante et dirigeante. »C’est du lourd! » comme disait Hulot,(l’autre), en parlant du Grenelle de l’environnement.
    Luc Ferry, Macha Meryl…Soit. Mais où diable était donc passé l’omniscient Claude Allegre, sans qui aucune fête n’est totalement réussie? Parti chasser l’écolo sur ses terres?

  9. J’ai lu le Nouvel Ordre Ecologique de Ferry. c’est très bon, il y a de nombreuses tentatives de déconstruction, brillantes, de certaines formes « d’antihumanisme » qui seraient les fondements de certains mouvements écologiques (deep ecology anglo-saxonne, notamment).
    Très bien. Ferry est un philosophe, vulgarisateur et brillant à la fois. Mais ce n’est qu’un philosophe, la pire espèce qui soit (en même temps que la plus utile pour donner un cadre moral à l’action humaine), construisant sa pensée en vase clos, en dialogue ou opposition avec des gens qui réfléchissent comme lui. L’observation du réel, connaît pas. Les lois physiques, non plus. Les formes de déterminisme social, aux chiottes. Il nous bassine avec son athéisme mais il est dans la logique de l’Homme-Dieu. L’Homme qui peut tout parce qu’il est Homme. L’Homme qui ne craint rien car le progrès technique le sauvera de tout. Alors, l’idée qu’à 6 et bientôt 9 milliards d’hommes, la destruction des conditions de vie sur terre peut affecter gravement la marche de l’humanité, il n’a pas à le savoir, il s’en soucie comme d’une guigne.
    Conversation avec mon père, né la même année que Ferry, à l’heure même du discours de Ferry samedi: « mais j’entends ce que tu dis sur la crise écologique, mon grand, mais on compte bien sur vous pour trouver les solutions! Toi et ton frère, vous êtes tellement pessimistes! On dirait que vous voulez nous ramener à la bougie! »

  10. Je suis allé un peu vite. Disons que de manière aussi intéressante que paradoxale, Ferry déconstruit, ou plutôt fait la généalogie de certains courants de l’écologie.
    Il n’empêche que s’il était vraiment rationaliste, il accorderait un peu plus de crédit aux faits scientifiques concernant l’évolution de la biosphère avant de se lancer dans ses envolées sur l’Homme-Dieu!

  11. Bonjour
    espérant entendre Fabrice à la télé suite à son passage au sénat, j’avais regardé le programme de la chaine parlementaire et il n’y avait qu’une émission pour la cérémonie de cloture. Fabrice, toi qui cherchais Claude Allégre, eh bien il était là!
    Voir http://www.programme.tv/les-rendez-vous-citoyens-de-l-economie-2007-749500.php , en fait ça repasse demain matin à 10h30. Les personnes annoncées ne sont pas celles qui étaient là , j’ai oublié certains noms mais il y avait Corinne Lepage, Claude Allégre, Elisabeth Laville, Yann Wehrling, Brice Lalonde, Christian Poncelet (qui a en effet une voix qui porte …), Richert je pense et je ne sais plus. Claude Allégre parlant des centrales de 4éme génération, Corinne Lepage lui a rappelé que le GIEC avait parlé de l’irréversibilité dans son rapport et que nous n’avions plus le temps d’attendre ces recherches et qu’il fallait agir maintenant…. un débat interessant mais bien dans la logique de la continuité de « la croissance économique ». certains ont parlé quand même un peu de diminution de la consommation , pas assez à mon gout . Et claude allégre a rappelé qu’il était contre la decroissance ……. donc débat à voir en sachant que ça peut user un peu les nerfs ;o)
    si le discours de Luc Ferry a été filmé, y’a plus qu’à demander au sénat une copie de l’enregistrement;o))

  12. ce qui m’amusait chez Chirstian Poncelet c’est de l’entendre dire bienvenue à tous sans vouloir faire de différences de classes a t’il dit .. et à côté de ça, il se contredisait en même temps insistant sur le fait que certains étaient ou avaient été ministres etc.
    il était aussi trés fier d’avoir choisi le nucléaire à une époque ce qui permet à la France d’emettre moins de gaz à effet de serre ….. aucun n’a pensé à dire quà cette époque , si les énergies renouvelables avaient été choisies, il y aurait également moins d’effet de serre et la France serait à la pointe de ces technologies.

  13. le discours de ferry n’a pas été filmé, c’est dommage, ça nous aurait fait rire un peu .Seuls l’ont été les discours d’ouverture et/ou de cloture .Terramorsi a raison, on s’est planté sur ce coup là .Il n’y a RIEN a espéré de ce côté de la rive.

  14. Lalonde et Poncelet dans un concours de sénilité bonasse. Allègre dans le rôle du petit cochon qui se la pête(reFerme des animaux). Et le bon peuple qui applaudit, content de se faire entuber.

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