Tazieff, Cousteau et Lorius au café du Commerce (génial !)

Rendons d’abord à César ce qui lui appartient, d’autant que la chose est sublime. Michel R.Tarrier est un naturaliste, excellent connaisseur du Maroc, et il est aussi un essayiste virulent. Je reçois, comme d’autres, certains de ses (vifs) messages par le net, dont le dernier m’a carrément soufflé.

Figurez-vous que Tarrier a dégotté un extrait vidéo d’une émission de la télévision française, datée du 4 septembre 1979. Pour les vieux tromblons dans mon genre, il me suffira de prononcer le nom de Joseph Pasteur, haute figure de ces années-là, pour me faire comprendre. Et pour les autres, il faudra regarder ce morceau d’une émission-phare des années 70, Les dossiers de l’écran (ici), qui ne dure jamais qu’un peu moins de six minutes.

Nous sommes dans l’anthologie, prière de mettre les patins avant d’entrer au salon. Sur l’écran, de gauche à droite, Claude Lorius, Haroun Tazieff, le commandant Cousteau, Joseph Pasteur. Paul-Émile Victor est caché. De quoi parle-t-on ce soir ? De l’Antarctique. Mais dans le morceau choisi, de…réchauffement climatique. Et c’est tout simplement génial.

Quelques mots de présentation. Lorius est alors un de nos grands glaciologues,  spécialiste incontesté des raids en Antarctique. Il a l’air jeune. Je le dis, car je l’ai interrogé il y a deux ans, et nul doute qu’entre-temps, il avait vieilli. Donc, Lorius. Faut-il présenter Tazieff ? D’abord ingénieur agronome, il deviendra volcanologue et sera pendant des décennies une vedette de la télé. Bon, j’en ai souvent fait ma tête de Turc, et si vous voulez savoir pourquoi et que vous avez une patience d’ange, lisez donc ceci. Quant à Cousteau, qu’ajouter ? Tout de même cela : sa formation est celle d’un officier de marine (canonnier, je le jure), point. Et il a également été espion à partir de 1938 au moins. Le reste, vous le savez comme moi : les films sous-marins, la Calypso, les appels au sursaut.

Venons-en au petit film. Pasteur pose une question, inquiet de l’activité volcanique. Pourrait-elle, avec des conséquences majeures, faire fondre les glaces alentour ? À cet instant grave, Tazieff le cabotin s’empare du micro. Un régal. Car il a décidé de faire flipper son monde, ce qu’il commande à volonté. D’un geste ample du bras – façon générosité sans frontières -, il lâche : « Ce ne sont pas les volcans, qui pourront le faire, c’est la pollution industrielle ». En particulier, le gaz carbonique. Ah, on savait cela en 1979 ?

Tazieff atteint vite au magnifique, qui se révèle burlesque. Se tournant vers Lorius, le seul scientifique de l’aréopage,  il précise, toujours à propos, du gaz carbonique  : « C’est Claude qui nous disait tout à l’heure qu’il s’agissait de plusieurs dizaines de milliards de m3 de…». À cet instant, moi, Fabrice Nicolino, qui suis bon public, j’éclate de rire. Car évidemment, Tazieff ne sait de quoi il parle. Et Lorius, légèrement pincé tout de même, le reprend : « Non, il s’agit de 20 milliards de tonnes de CO2 que l’homme rejette chaque année à la suite de ses activités ».

Permettez-vous ? Tazieff n’est au courant de rien. Il est surtout très satisfait d’être soudain le centre de l’attention, ce qui est toujours agréable. Il ne sait rien, mais d’une manière dérangeante et même stupéfiante, il va peu à peu décrire pour nous – en 1979 ! – le scénario même de la crise climatique dans laquelle nous sommes plongés en 2008. Car il ajoute aussitôt : « Ce gaz carbonique risque de changer l’atmosphère en une espèce de serre ». Vous avez bien lu.

Aussitôt, Cousteau grogne : « Ah, ça, c’est du baratin ! ». Regardez Tazieff à ce moment précis. Il a un rictus gêné, et soulève ses mains comme pour s’excuser de ce qu’il vient de commettre. Il est, il me paraît en tout cas manifeste qu’il ne croit guère ce qu’il avance. Mais il continue pourtant, ajoutant, après quelques divagations des uns et des autres : « Il pourrait y avoir un effet de serre général par réchauffement de 2 à 3 degrés de la température. D’où fusion d’une énorme quantité de glaces, tant au nord qu’au sud, et même des glaces de montagne. 2 ou 3 degrés suffisent pour faire monter les eaux, entraînant la noyade de toutes les côtes basses ». Adieu, ajoute-t-il, à New-York, Le Havre, Marseille.

Lorius, le seul vrai savant du lot, s’insurge, et rappelle l’étonnante stabilité des glaces de l’Antarctique, qui n’auraient pas bougé depuis des millions d’années. Et laisse entendre clairement qu’il ne croit pas au réchauffement. Tazieff repart au combat, sous les yeux effarés de Pasteur, qui redoute que les braves spectateurs de l’émission ne s’évanouissent de peur. Haroun met en cause directement l’industrie, « qui vient jeter le trouble sur les grands rythmes naturels ».

Cousteau, alors révulsé, lance: « On commence à me casser les oreilles, avec les histoires de CO2. Il y a des choses bien plus graves, comme les pluies de scories, qui changent la teinte de la glace ». Hélas, le tableau s’achève ici, je n’y peux rien. Quant à chercher la morale de l’histoire, je dois bien avouer ma peine. Mais je vais essayer, puisque je ne suis pas payé pour cela.

Première évidence : en 1979, la vision cohérente de la crise climatique existait. Dix ans avant l’alerte générale. Sauf qu’elle est ici énoncée par un homme qui niera ensuite, farouchement, le dérèglement climatique, et défendra jusqu’au grotesque l’industrie et ses produits les plus dangereux, comme les PCB. Tazieff, on feint de l’ignorer, a terminé sa vie dans un compagnonnage inouï avec les anti-écologistes les plus durs qui soient. En comparaison, Claude Allègre serait un frère d’armes. Pourquoi ces mots, dans cette bouche-là ? Mon hypothèse est que Tazieff les avait glanés de manière inopinée, quelques jours auparavant, et qu’il aura décidé de briller ce soir-là en faisant claquer des dents. Une telle possibilité est conforme à ce que fut cette bête de scène, gravement ignorante dans de nombreux domaines.

Reste cette question, à laquelle je suis incapable de répondre. Qui était, en 1979, à ce point clairvoyant ? Dans tous les cas, cela n’aura servi à rien. Ni à personne. Il est une autre leçon, qui concerne Lorius. Cet homme, sirotant un jour un whisky dans une base antarctique, et voyant éclater dans son verre les bulles d’air contenues dans un glaçon, a eu une illumination. Et si les glaces étaient de parfaites archives climatiques du passé le plus lointain ? Et si, en faisant de longs carottages des glaces de l’Antarctique, on retrouvait, piégées en profondeur, des bulles d’un air vieux de centaines de milliers d’années ? Je vous passe les détails, mais petite cause – le whisky -, grandes conséquences. Les carottages ont fini par révéler l’essentiel du drame climatique en cours. Et précipité l’alerte mondiale en 1988.

Or donc, Lorius, le grand sceptique de la télé, en 1979, est aussi celui – avec quelques autres tout de même – qui aura alerté l’humanité sur la réalité du réchauffement général. Cela fait réfléchir. L’un des plus grands glaciologues planétaires, il y a trente ans, nie pratiquement que l’Antarctique puisse fondre. Or il fond, en partie du moins.

Et Cousteau ? Eh bien, il se révèle ici un Allègre écologiste. Un homme qui abuse de son statut public pour tenir des propos de Café du Commerce qui ne reposent sur rien. Qu’on ne lui parle pas de C02 ! Qu’on lui parle plutôt de ces terribles scories ! Franchement, ce ton d’autorité pour énoncer de telles conneries…

Enfin, et j’en ai terminé, ce débat de basse qualité mais de grande intensité comique révèle surtout l’extrême confusion de l’esprit des humains. En y réfléchissant comme il faut, je crois que telle devrait en être la principale conclusion. Les hommes étant ce qu’ils sont, c’est-à-dire ignorants, hâbleurs, arrogants, il ne faut surtout pas les doter d’outils qui dépassent leurs pauvres petites capacités. Il ne faudrait pas. Car c’est fait, vous le savez comme moi. On a confié le Grand collisionneur de hadrons (LHC) du Cern à des clones de nos trois personnages de la télé. Et la bombe. Et les filets de 100 km de long. Et les nanotechnologies. Et les marchés financiers électroniques, etc. On a confié les clés de l’enfer à de simples couillons qui nous ressemblent comme deux gouttes d’eau.

Bienvenue dans un monde meilleur.

28 réflexions sur « Tazieff, Cousteau et Lorius au café du Commerce (génial !) »

  1. De loin en loin, je travaille à ce que je t’ai promis, Fabrice. Ca finira par arriver. Lorius a l’époque savait déjà que le comportement de l’Antarctide a été remarquablement stable par le passé, savoir qui n’est pas remis en cause. Quant à aux bulles d’air dans la glace et l’idée d’analyser leur composition en remontant le temps, en profondeur, c’était effectivement très très astucieux. Sauf qu’il faut aussi s’interroger sur la valeur de représentativité de ce qu’on trouve, ce qui a été fait depuis et malheureusement amène à regarder les résultats avec circonspection : à voir dans le dossier à venir, avec les références scientifiques bien sûr.
    Quant à Tazieff, je m’apprête à te lire de ce clic…

  2. Tant qu’on sera dans une économie de marché qui récupère tout même les concepts a priori généreux (commerce équitable par ex) pour en faire son beurre, rien ou pas grand-chose ne changera. Regardez le bio: des sites et des magasins se créent tous les jours pour vendre des trucs estampillés « développement durable » qui ne servent à rien… sauf à de types qui ont vu là un beau créneau pour se remplir les poches. un exemple? des poubelles « bio »: 3 bacs pour trier ses déchets. Je ne sais pas pour vous, à paris on a le tri sélectif, donc je trie, mais je ne vois pas en quoi j’ai besoin dans ma cuisine de bacs marqués « plastique » carton » « verre » pour le faire. tout ça pour 80 euros! elles sont très chics,ces poubelles, sobres et élégants… tout à fait adaptées aux cuisines des bobos. c’est sûr, ya un marché!
    bon je suis hors sujet une fois de plus, tant pis!

  3. Je serais moins sévère avec Tazieff, à ce moment il était l’enfant qui balance même en faisant le pitre quelques vérités dans une ronde de vieux empaffés. C’est Cousteau qui m’a le plus touché, car il m’a rappelé ma propre façon de proférer très doctement de grosses conneries.

  4. J’ai vu effectivement cette vidéo, il y a quelques mois sur je ne sais plus quel site. Les rôles inversés de Tazief en iconoclaste, Cousteau en ignorant qui donne des leçons et Lorius effacé, c’est étonnant.

    Ca me fait penser à Conrad Lorenz qui disait que l’humain avec son cerveau performant et un système hormonal primitif qui domine ses émotions, c’est comme un moteur à réaction fixé sur une charrette…

    Attention à l’atterrissage ou à la désintégration en plein vol !

    MH

  5. Etant gosse, j’avais lu des références au changement climatique dans des numéros de la Hulotte datant des années 1970.
    J’avais parlé du changement climatique dans une copie d’anglais au lycée en 1994 (sur le thème, la plage bientôt en bas de chez moi, chic! Quelle consdération déplacée, j’en ai encore honte).
    Quoique gamin, j’avais dès les années 1980 une certaine conscience de la crise écologique globale et puis, j’ai pensé, influencé par l’environnement médiatique, que cette crise était moins aigüe qu’il n’y paraissait.
    Pourquoi? parce que nous nous concentrons trop sur deux choses
    1° la survie de « grandes » espèces emblématiques — je ne parle pas de la baleine, mais, par exemple, de certains prédateurs emblématiques ou grands animaux en France — Lynx, loup, ours, aigles, vautours, mouflons, chamois, mustélidés, échassiers, et autres bébêtes réintroduites et/ou qu’il est facile de protéger
    2° la nocivité de l’industrie (et plus généralement la focalisation sur les nuisances, e.g. le bruit des aéroports, les gaz d’échappement des voitures, choses qui ont effectivement diminué depuis 15 ans) — or si les industries et les nuisances les plus visibles/sonores/odorantes/sales ont largement diminué dans les pays occidentaux, la présence du monde industriel est plus pregnante que jamais dans nos vies. Les industries n’ont fait que se déplacer là où elles emploient des travailleurs corvéables à merci, et nous occidentaux consommons toujours plus.

    Le petite musique des grands médias est douce à cet égard: regardez, telle bébête est sauvée, telle usine polluante a disparu.
    Voilà comment l’importance de la crise écologique est minorée: par des bonnes nouvelles symboliques.
    L’extension urbaine, commerciale, résidentielle, routière, aéroportuaire, qui accumule chaque jour un peu plus les agressions contre le milieu naturel, est pourtant plus forte que jamais.

  6. réflexions sur le café du commerce

    1) il n’y a pas que l’argent qui corrompt, il y a surtout la télévision. Voyez quand Cousteau réussit à couper la parole à Tazieff pour ramener le débat à son sujet (1’37), la caméra zoomesur lui, il devient le héros minable de l’écran!

    2) les personnes les plus légitimes pour parler des grands problèmes sont les gens dotés d’une solide formation scientifique — pas les scientifiques qui promeuvent des technologies, mais les scientifiques qui analysent. Ce qui nous conduit à un deuxième problème: pas ceux qui sont enfermés dans leur créneau de recherche (malheureusement, la structure de la recherche pousse à ce genre de dérive), caricaturalement ici, de Tazieff à Allègre, les vulcanologues), mais ceux qui sont capables de relier différents champs de la physique, de la biologie, de la géologie, de la climatologie, etc. — et qui parlent sur la base de choses vérifiables.

    Eg: le coup des arbres plantés, c’est ridicule. Les calculs macroscopiques menés par Jancovici sur la bse des travaux du GIEC, par exemple, montrent bien qu’à moins d’une reforestation incompatible avec l’agriculture (et donc l’alimentation hmaine), les effets macroscopiques d’une reforestation massive sont limités.
    En revanche, la protection des espaces naturels encore existants (toundra, forêts tropicales, champs cultivés vs. urbanisation, ou forêts primaires vs. culture/patures) est un impératif catégorique. Il vaut mieux des centaines de millions d’ha de toundra ou de forêt primaire où l’homme ne met jamais les pieds que de faire planter un arbre à chaque gosse (ou à un gosse devnt une caméra)!
    Evidemment, la télévision n’est pas l’espace où instruire les gens. Le changement climatique, l’épuisement des ressources, la crise écologique, pourraient constituer une matière scientifique à part entière à enseigner aux lycéens (et à leurs parents)

    EN physique, l’effet de serre a été théorisé à la fin du XIXème siècle.

  7. @ gery , ton commentaire sur la forêt est tout à fait juste ! ce que la forêt primaire a mis des centaines de milliers d’années à accumuler, l’homme ne serait le recréer .
    Ah, les dossiers de l’écran , les grands débats, la grande musique ! je préferais regarder en douce le cinéma de minuit,(cycle chaplin, kurosawa, capra..).
    « depuis 25 anscependant, l’intervention humaine a pris une ampleur inquiétante, et s’est orientée dans une direction qui l’est plus encore. L’homme…est en trin de contaminer l’atmosphère, le sol, les rivières et la mer en y répandant des substances dangereuses, voire mortelles  »
    Tiré du « Printemps silencieux » de Rachel L Carson années 60….encore « un truc » à lire Hacène

  8. bon, bien, nous sommes donc gouvernés par tout un tas de petites crapules dénuées de bon sens et de conscience, continuons à inventer demain, sans accorder le moindre crédit à ce qui est officiellement promulgué . Ne perdons plus de temps .

  9. Bénédicte, j’ai cherché à me procurer « Le printemps silencieux » déjà, mais vainement. Même en bibliothèque, rien. Donc, peut-être un jour… Pourquoi, subitement, m’en recommander la lecture ? Suis-je à côté de la plaque ?

  10. @ Hacène, avec moi, il n’y a pas d’arrière pensée ou de cadavres dans le placard, ça évite les pertes de temps . Non, c’est juste un bon livre témoin de son temps que je recommande en amie. parfois, on peut le trouver d’occase…

  11. Bravo Fabrice. Te lire est un grand plaisir, malgré la gravité du sujet. Il faut rire malgré tout. D’eux, de nous. Ridentem ferient ruinae.
    @ Hacène : Actes Sud, je crois, va rééditer bientôt « Printemps silencieux ».

  12. Merci beaucoup jeanluc (et merci Bénédicte). Je n’avais pas pensé à priceminister, eh bien il y est ! À un prix normal (alors que d’autres sont inaccessibles, dans les 60 à 80 euros, n’importe quoi !). Un tiens valant mieux que deux tu l’auras, je choisis l’occase.

  13. Ci-desous, un site internet sur les vers de terre, vous y découvrirez, entre autre, l’importance de cet animal, son rôle « premier » dans la nature !… Car sans notre ami le vers de terre, pas grand chose existerait sur cette planète !…

    http://www.verslaterre.fr/vers

  14. Nicolas (et les autres), il y a un petit livre tout à fait accessible et bien fait sur le sujet : « Les jardiniers de l’ombre » de Blaise Leclerc (éd. Terre vivante).

  15. Ah les rétrospectives audiovisuelles, c »est terrible pour les « héros », du moins ceux de mes cinq ans de Jojo le mérou et aux « rendez-vous du diable ».
    Fort heureusement pour lui P-E Victor hors champ échappe au verdict.
    Il reste que Claude Lorius aurait été mieux avisé ce jour-là d’aller boire un whisky plutôt que de répondre à l’invitation de Joseph Pasteur…et pourtant il en avait déjà affronté des épreuves, les missions d’un an, l’isolement, les mains, les pieds, les yeux qui gèlent, le froid qui devient une obsession au point de ne plus laisser la capacité de réfléchir, c’est dommage.
    Le voici qui raconte son histoire de glaçon dans son whisky dans cet extrait de film qui lui est dédié, et quel glaçon!
    http://www.science-television.com/pariscience/fiche.php?sID=149

    Mes encouragements à Hacène.

  16. Chère Marthe,

    Je ne dirais pas qu’il y a dissensus. Mais plutôt contestation par certains d’un consensus, ce qui n’est pas la même chose.

    Pour Hacène,

    Je ne cherche nullement à te décourager de chercher et de publier les éléments dont tu disposes sur le sujet, car cela m’intéresse sincèrement.

    Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  17. Personne ne peut nier que la majorité des chercheurs concernés directement par la question vont dans le sens du réchauffement global. Mais pour ma part, je persiste à ne pas parler de consensus, car en face il y a quand même pas mal de monde, y compris de vraies pointures. À suivre…

  18. Merci Marthe (même si c’est peut-être amicalement ironique), mais nul besoin, c’est juste une question de temps à y consacrer, qui me manque un peu (beaucoup). La doc est réunie maintenant, les figures disponibles, je n’ai plus qu’à organiser le tout clairement.
    Quoi qu’il en soit, impossible de me décourager, la solidité des arguments penchent du côté où va ma certitude, provisoirement définitive comme il se doit.

  19. Si si, il faut du « cœur » au sens noble du terme pour s’atteler à cette tâche de manière désintéressée.
    (Non, sans ironie aucune mais sincèrement et amicalement oui.)

  20. Marthe, non seulement cela m’intéresse vivement, mais cela me permettra de formaliser et donc d’y voir moi-même plus clair, ce qui peut donc être très intéressé. Et puis en tant que « vieux » lecteur de Terre Sauvage, en tant que lecteur de ses livres, en tant que lecteur assidu de ces articles ici même, même si cela ne me passionnait pas de le faire, ce serait quand même pas grand chose en retour. Et puis c’est marrant d’entendre qu’il y a consensus en sachant que Yury Izrael a déclaré : « There is no proven link between human activity and global warming » (Il n’y psa de lien prouvé entre activités humaines et réchauffement global) ! Yury Izrael, pour ceux qui l’ignore, est le vice-président du GIEC !!!

    NB : sa pensée ne se résume pas à cette seule phrase, c’est plus complexe. Mais ça montre quand même que c’est pas si clair et unanime qu’on veut bien nous le dire.

    La bise, Marthe

  21. Bonjour !

    tout ceci me rappelle un bouquin de SF de John Brunner, un Américain, qui avait écrit ça sur la vague hippie des années soixante-dix. Le bouquin, « Le Troupeau Aveugle », en deux tomes, paru à l’époque chez « ailleurs et demain », la mythique collection de SF de Denoël, décrivait la vie dans les années quatre-vingts, quatre-vingt-dix d’un jeune universitaire sue la Côte Ouest des Etats-Unis et racontait, avec une précision hallucinante les effets de la pollution, du réchauffement climatique, de l’éffet de serre… Ce qu’il avait écrit il y a plus de trente ans est exactement ce qui est en train de nous arriver. Je me demande si parfois les écrivains et les artistes ne seraient pas dotés de clairvoyance, plus que nos gouvernants et prétendus scientifiques ou autres autodidactes médiatiques… Je crois que c’est le même auteur qui avait aussi commis « Tous à Zanzibar ! », un autre livre proprement dingue sur notre proche avenir, et très pertinent, lui aussi, quasiment prophétique.
    A bientôt !
    Tinky 🙂

  22. Géry, pas d’accord avec toi : il n’ya pas que la crise climatique, il y a aussi la crise de la biodiversité et elle concerne les espèces que tu cites ci-dessous.
    Tu trouves qu’on se concentre trop là-dessus ? Connais-tu les sommes dérisoires consacrées à ces espèces ? Exemple : l’ours des Pyrénées = 0,04 euros par habitant et par an (dont la moitié pour l’élevage ovin)… contre plusieurs dizaines d’euros par ans et par habitant pour l’élevage du mouton. (Les ours des Pyrénées n’en boulotent que 250 à 300 par an…).
    Tout ceci, ce sont des sommes DERISOIRES et même moins que cela…
    Une fois que ces espèces auront disparu partout, si on ne les protège pas aussi chez nous, l’homme ne sera pas capable de les re-créer lui même …

    Non, pour moi, le combat actuel est double : le climat ET la biodiversité.
    D’ailleurs, pour reprendre l’ours, c’est une « espèce parapluie » (comme il existe des espèces « clé de voute », ce qui est différent) et le sauver c’est sauver son habitat, autant dire, la quasi-totalité des habitats de la cordillière pyrénéenne et des espèces inféodées… !

    Par contre, il ya en effet bien d’autres choses qui nous éloigne de ces deux impératifs actuels (climat et biodiversité). Mais de grâce, pas le peu qui est fait pour la biodiversité, pas ça !

    Pourquoi devrait-on toujours diviser les choses et jouer absolument une cause contre une autre ???

    Une fois le climat sauvé (y a du boulot…), que fait-on s’il n’y a plus d’espèces sauvages pour peupler le monde ? On se contente de l’homme, du rat et de la mouche ???

    Non, je ne suis pas d’accord avec ça :

    « Quoique gamin, j’avais dès les années 1980 une certaine conscience de la crise écologique globale et puis, j’ai pensé, influencé par l’environnement médiatique, que cette crise était moins aigüe qu’il n’y paraissait.
    Pourquoi? parce que nous nous concentrons trop sur deux choses
    1° la survie de “grandes” espèces emblématiques — je ne parle pas de la baleine, mais, par exemple, de certains prédateurs emblématiques ou grands animaux en France — Lynx, loup, ours, aigles, vautours, mouflons, chamois, mustélidés, échassiers, et autres bébêtes réintroduites et/ou qu’il est facile de protéger »

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