Lecteurs et amis, je vous néglige : mon dernier article ici date de près d’un mois. Il était consacré à la sortie de mon dernier livre, Ce qui compte vraiment (Les liens qui libèrent, LLL). Il s’ajoute à cela un mauvais état physique, lié en partie à cette funeste matinée du 7 janvier 2015. Cela passera sûrement.
En tout cas, je reviens à mon livre, sorti le 22 février. Si vous avez envie, c’est maintenant, car le sort d’un livre se joue désormais dans les 15 premiers jours de sa parution. Vous trouverez ci-dessous son prologue. Et je vous salue bien, un peu rapidement, car au moment où je vous écris, je déguste un lot de douleurs bien peu agréables.
Voici l’introduction :
C’est bien étrange. D’un côté, le monde entier déborde de nouvelles angoissantes. De l’autre, chacun poursuit sa petite route, comme si de rien n’était. L’accélération de l’effet de serre fait basculer l’un des systèmes essentiels de la vie sur terre. Relativement stable depuis 12 000 ans, le climat est devenu chaotique, de plus en plus imprévisible à terme, et menace de dislocation de nombreuses sociétés humaines. Je rappelle que ces 12 000 années passées, ô combien favorables à l’activité humaine, ont vu naître l’agriculture et des structures historiques glorieuses, entres autres l’Empire jaune en Chine, la civilisation de la plaine du Gange en Inde, l’Égypte des Pharaons, la Grèce antique et Rome, les Incas, les Aztèques. Que serions-nous sans la bienveillance du climat ?
Le reste est également connu. Les espèces et les espaces disparaissent à un rythme sans équivalent depuis bien avant les débuts de l’aventure humaine. Il existe même un consensus mondial, chez les biologistes de la conservation, pour affirmer que nous vivons la « sixième crise d’extinction » des espèces, la dernière ayant entraîné la disparition des dinosaures il y a 66 millions d’années. La chimie de synthèse a libéré dans tous les milieux des dizaines de millions de molécules différentes qui se marient constamment et dessinent le paysage plutôt sinistre d’un empoisonnement universel. Les sols agricoles et fertiles sont largement épuisés, érodés, stérilisés, au moment même où la population humaine s’approche des dix milliards d’habitants. Les forêts meurent, comme les océans, et les cours d’eau sont gorgés de miasmes et flanqués de barrages qui les transforment bien souvent en égouts à ciel ouvert. Je n’ai pas le cœur d’en dire plus, car le constat est indiscuté.
L’époque, inouïe à bien des égards, demanderait des géants d’une taille encore inédite, et ne nous offre qu’une collection pathétique de Lilliputiens se battant entre eux pour les flonflons d’une fête terminée depuis longtemps. Il y a concours national – et international – de la pensée magique, du coup de menton suivi d’un coup de gueule, de griffe, de matraque. Les institutions que l’on croyait solides menacent ruine. La sécurité sociale agonise, la retraite sent le fagot, l’école est une impasse sans fond, le travail disparaît dans le moindre trou du chemin, la nourriture même est surchargée de molécules toxiques. Et l’eau. Et l’air. Et toute la vie.
Ce serait donc le moment du suicide. L’idéal contemporain serait d’annoncer sa mort en direct sur les réseaux sociaux, ce territoire de western où quelques-uns font la loi à leur profit intégral. Mais je crois que je vais passer mon tour. Je ressens tout au contraire la nécessité de relever la tête, et de sortir enfin de la sempiternelle lamentation.
Oui, il est vrai, et chacun le sait, que tout disparaît à vive allure. Les espaces, les espèces, la forêt, l’océan, l’éléphant, l’abeille, le requin, le papillon. Dans ces conditions, et sauf phénoménal sursaut, l’homme va connaître les heures les plus terribles de son existence terrestre. Y a-t-il espoir ? Je le pense, contre certaines évidences. Mais cela suppose une énergie collective dont on peut douter qu’il soit encore possible de la trouver dans de vieux pays fatigués comme la France. Inévitablement, on se demande – je me demande – si le souffle des grands soulèvements n’est pas épuisé. Car l’avenir exige bien davantage que ce qui a conduit à 1789, moment qui reste notre véritable gloire nationale. Le temps à venir aura besoin de valeurs qui paraissent être en perdition. De courage. De volonté. De solidarité. De coopération d’un bord à l’autre de toutes les mers.
Mais parions. Pour commencer d’avancer, pour imaginer un début d’ébranlement, il faut du mouvement. Ce que je vais vous présenter sans détour, ce sont des pistes. De vastes routes possibles où l’esprit des hommes peut s’engager sans trembler. Ainsi qu’on le verra, elles rompent tout contact avec les formes politiques existantes. Puisse cette présentation servir, aujourd’hui ou demain, ici ou bien encore là-bas.
Je vais vous parler de la France, car cela reste mon pays. Mais aussi du monde, car c’est aussi mon pays. Il faut oser penser autre chose, et ce pour tous les habitants de la Terre, hommes et femmes, végétaux et animaux, fleuves et rivières. J’ai la prétention d’affirmer que vous ne perdrez pas votre temps en lisant ces pages.
Cela me fait de la peine de te savoir encore et toujours dans de grandes souffrances.
De ton livre, j’extrais ces deux phrases : « Le drapeau du loup […] est le plus beau, car c’est celui de la vie, du partage de l’espace et des ressources. C’est celui de l’humanisme réél, qui étend ses principes à tous les êtres menacés par notre surpuissance. »
je ne sais pas si nous changerons quelque chose à ce foutu monde Fabrice mais jusqu’au bout nous resterons aux côtés de nos frères sauvages.
Je t’embrasse
bonjour Fabrice et bon courage,
Depuis hier, je déguste ton livre.
Un petit étonnement : le paragraphe titré « Jean Glavany, grand ministre de la République » ne dit pas un mot de ce « grand serviteur » de l’Etat !
Que doit-on en déduire ?
@ Fabrice
Les requins disparaissent… soyons positifs, les surfeurs pourront s’amuser en toute tranquillité pendant que le monde s’effondrera!
Quant à ce qui a conduit à 1789, c’était le capital en mouvement (voir loi « le Chapeiier »et « décret d’Allarde »),souhaitons juste que ça ne puisse se reproduire.. Marre des grands soirs qui nous mènent à toujours plus d’asservissements et de destructions de la nature
Vérifie sur wikipédia pour loi « le Chapeiier »et « décret d’Allarde », c’est édifiant
Bon courage, et si possible bon rétablissement, loin de la folie et de l’hubris des humains
Bonjour Fabrice,
Tu n’as pas le droit à des anti-douleurs, ou ceux-ci ne sont plus assez efficaces ? Bon courage pour tenir le coup en tout cas. J’ai commandé ton livre aujourd’hui.
J’envoie des pensées positives, au cas où ça marche…
Fabrice, tiens bon dans les tempête qui assaillent ton corps, il y aura toujours des moments plus calmes. Courage, mille fois.
J’ai lu ton livre.
Un grand merci de nous aider à baliser la réflexion, moi c’est en cela que ton livre m’aide.
Et puis merci pour le grand espoir qu’il porte malgré tout. Vraiment.
Je parlais il y a peu d’un bouquin de Benasayag que je connais peu avec un copain. Ce dernier me disait que Benasayag semble convaincu que le pire (écologique et tout ce qui en découle socialement…) est inéluctable et qu’il est trop tard, l’effondrement (écologique…) a démarré et personne ne sait où il s’arrêtera.
Je ne parviens pas à être aussi pessimiste sinon je ne peux pas continuer…
Tu vois alors combien ton livre est précieux pour l’espérance !
Bon, Benasayag espère aussi, il dit que ce qui compte désormais, c’est d’essayer de vivre la crise qui monte, les effondrements qui sont là et le chaos qui s’annonce, avec le plus de dignité possible.
En effet.
Je suis aussi tellement heureux que le loup serve de fil rouge a presque tout un chapitre… car c’est bien de cela qu’il s’agit avec cette drôle de bête (bestia disaient ses ennemis !).
Tes écrits sur la sortie de 12 000 ans de stabilité climatiques sont limpides et très forts, les pistes esquissées concernant l’eau, la mer, la pensée magique avec les fausses solutions… sont très clairs aussi !
Je ne peux que vous exhorter tous à lire, maintenant que vous avez terminé « Ce qui compte vraiment », ce fabuleux livre de Baptiste Morizot qui croise différentes disciplines ayant tellement évolué avec les bouleversement écologiques en cours et l’entrée dans ce sinistre Anthropocène qui créent rien de moins que de véritables révolutions épistémologiques touchant peu à peu toutes les sciences naturelles et toutes les sciences humaines… l’énorme coup de tonnerre de Descola avec son « Par delà nature et culture » n’a pas fini de retentir ! Mais je m’égare un peu… le titre du bouquin de Morizot : « Les diplomates », éditions wildproject. Une magnifique mise à jour !
Mouais… » relever la tête et sortir enfin de la sempiternelle lamentation » pourquoi pas… mais reste le mur ! Bon je retourne bouquiner derrière mon fagot, paraît que c’est de saison. 😀
Courage Fabrice et bises .
bon courage, keep up !
Un grand merci pour ton bouquin, Fabrice.
Et mille pensées pour ton corps.
Prends soin de toi. C’est ce qui compte vraiment…
Un lecteur fidèle de tes livres…
La bise des Alpes.
Bonjour Fabrice,
Je vais chercher ton livre ce matin 🙂
Je suis tomber sur cet archive de l’INA de René Dumont pendant la campagne électorale de 74 (euhh 43 ans déjà !). Une envie de pleurer à la fin ..
C’est pour quand le changement de société ?
https://www.ina.fr/video/CAF92033886
Mes meilleurs pensées sont avec toi.
N’en déplaise à Fabrice , que je salue , le changement de société se dessine ici :
https://www.youtube.com/watch?v=B854jwPS7vY&feature=youtu.be
car JLM décrit longuement son projet ANTIPRODUCTIVISTE , tout en expliquant l’Anthropocène de façon très pédagogique !
@gilles , écoutez au moins en partie la conférence au » Salon de l’Ecologie »
et faites vous votre opinion , sans oublier d’en parler avec votre entourage.
Je viens de finir « requiem pour l’espèce humaine » de Clive Hamilton. Est-il trop tard ? Certainement. L’inéluctable arrive. Probablement 4°C, du jamais vu depuis le miocène, et dans une pichenette temporelle. De toute façon, le CO2 balancé en surplus dans l’atmosphère va y rester pour au moins mille ans. On va tout prendre dans la gueule. Faut-il pour autant baisser les bras ? Certainement pas, nom de dieu ! La question de l’utilité ne se pose même pas. C’est un devoir. Une résistance. Point. Chacun doit faire ce qu’il estime le meilleur, à son échelle lilliputienne, dans la limite de ses possibilités et de ses convictions. Et ouvrir sa gueule. Le grand soir, je n’y crois pas. Le crétin est une espèce qui se porte trop bien. Et il a le droit de s’exprimer. C’est dur les convictions démocratiques, c’est très très dur, il faut les assumer en serrant les dents.
Il faut ouvrir sa gueule pour mettre le nez de ceux qui le méritent dans leur caca. Peut-être certains pourront comprendre dans un éclair de lucidité, mais certainement pas tous.
J’ai entamé « Les diplomates », suivant les conseils de P.P. C’est un gros morceau, un livre exigeant, à la croisée de bien des disciplines, et notamment l’éthologie, et qui prend beaucoup de recul. Une remise en cause de plusieurs millénaires de « néolithique», pour le peu que j’en comprends pour l’instant. Ce qu’il nous faut, non ?
« Ce qui compte vraiment » ça va venir, j’ai du mal à suivre, ça va trop vite, toujours trop vite…
Autre chose : Ça continue, c’est à pleurer, la mort avance :
https://reporterre.net/Victimes-de-la-fievre-jaune-les-singes-meurent-par-milliers-au-Bresil
Fabrice, tes blessures me font penser aux gaz à effets de serre pour notre planète. C’est installé et ça fait du mal. Saloperies. Courage. Soutien moral pour la planète Fabrice.
Voilà le genre d’effondrement qui risque de se banaliser… tant qu’il y aura des espèces pour s’effondrer.
A pleurer, oui.
Depuis le 1er février j’essaye désespérément de vous envoyer le message qui suit, en vain, j’ai toujours le même message d’erreur qui s’affiche. J’essaye une dernière fois d’un autre ordinateur.
Bien sûr que je vais vous aider Fabrice, ancien libraire aujourd’hui à la retraite, j’ai toujours défendu vos livres auprès de mes clients, ils ont toujours figuré en bonne place sur mes tables, mes étagères et en vitrine où ils s’exposaient régulièrement.
Cette librairie, elle existe toujours et je vais demander à ceux qui m’y ont remplacé d’accorder une place privilégiée à votre ouvrage. De mon côté, je pense en acheter une vingtaine d’exemplaires que j’enverrai gracieusement aux amis et connaissances qui portent un intérêt réel ou supposé à l’écologie.
Votre blog est un outil indispensable, c’est une mine qui me sert de références quand je fais des commentaires sur des sites divers, il m’arrive souvent de vous citer et d’indiquer le lien pour y avoir accès. Je lis également avec grand intérêt, chaque semaine, vos articles dans Charlie, vous y faites preuve d’une grande lucidité quelque soit le thème traité, ainsi aujourd’hui dans les pages centrales sous le titre « Gauches irréconciliables, choisissez votre camp ». Votre analyse est excellente, ainsi que votre conclusion. Il y a d’ailleurs bien longtemps que je pense que la gauche, ou les gauches ne sont pas compatibles avec les idées et la démarche incarnée par les écologistes. La gauche veut toujours forcer la main aux écologistes afin qu’ils se situent dans une démarche de gauche, mais ça, c’est la problématique principale des gens de gauche, pas des écologistes qui n’en ont que faire car l’écologie est une idée, une pratique et un courant transversal. Vouloir identifier l’écologie à une idéologie est pour moi une erreur fondamentale. L’écologie et les écologistes ne doivent pas s’y laisser enfermer.
J’en parle d’autant plus facilement que j’ai commis cette erreur dans les années 70, je pensais, naïvement je dois le reconnaître, que l’arrivée de la gauche au pouvoir faciliterait les choses et nous permettrait, à nous écologistes, de faire avancer les idées que nous défendions un peu dans le désert, à cette époque. Il n’y avait guère que le PSU et la CFDT pour nous soutenir, en particulier dans la lutte anti-nucléaire. A mon humble niveau, moi, qui animais une association dans les Alpes-Maritimes, il m’arrivait régulièrement de me faire traiter de fasciste par les militants de la CGT, du PCF et du PS qui étaient très remontés contre nos propositions.
En 1981, après quelques mois de pouvoir socialiste, j’ai très vite déchanté et compris à quel point je m’étais fourvoyé, la suite n’a fait que confirmer cette impression qui s’est mué au fil du temps en certitude. Alors, si la gauche disparaît, ça ne me tirera pas une seule larme. Comme vous le faites remarquer, la gauche n’a pas toujours existé. C’est l’affaire Dreyfus qui a scellé l’origine de la gauche avec le rapprochement entre les républicains de progrès et les organisations ouvrières de l’époque devant le danger que représentaient les forces réactionnaires. Les organisations ouvrières de l’époque se conjuguaient en syndicats, mutuelles et coopératives et avaient toujours éprouvés une grande méfiance envers les républicains de progrès qui rassemblaient la bourgeoisie intellectuelle progressiste de l’époque déjà empreinte de modernité. Comme ils avaient raison, comme ils étaient lucides et leur absorption dans cette grande idée de la Gauche a été leur tombeau.
Jacques, j’ai remarqué que si tu écris le message ailleurs (depuis un autre fichier genre .doc ou .txt ou même sur ton courriel) puis que tu viens copier-coller ici, ton texte est systématiquement considéré comme un spam, définitivement annulé et remplacé par un message d’erreur.
En rédigeant directement ici (ou en rédigeant le premier mot ici, puis en copiant collant le reste et en rédigeant ici le dernier mot, ça fonctionne aussi !).
Pour la part j’ai l’impression que le blog rejette les messages lorsqu’il ne sait pas définir de quel ordinateur ils viennent.
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Et ne pas oublier ensuite de rétablir les protections !
Je n’ai pas été très précis dans mon message précédent :
Comme Benasayag, je crois en effet, contrairement à ce que mon texte laisse penser, que, bien entendu, les bouleversements écologiques sont bien en place et qu’ils sont inéluctables. Je crois aussi que le grand effondrement a commencé. Mais ce que je ne crois pas, pas encore, c’est que nous ne pouvons plus rien faire pour diminuer au maximum l’intensité de ce double fléau (bouleversement climatique, VIème extinction massive des espèces vivantes).
D’accord aussi pour dire que l’une des données de notre combat, ce sera de vivre ces catastrophes avec le plus de dignité possible.
Lorsque je suis né, tout était encore possible (début des 70′) et puis tout au long de ma vie, les pires scénarios écologiques ont pris place. C’est terrible de se sentir être la génération « charnière ». C’est aussi celle qui a échoué à alerter efficacement. La dernière génération d’avant les effets du bouleversement climatique et de la VIème extinction… et en même temps, la première génération à devoir comprendre qu’il va falloir vivre avec cette double épée de Damoclès au-dessus du crâne ! Quand je pense que ça fait plus de 25 ans, on alertait déjà sur le changement climatique (je me souvient de documents diffusés par l’associaiton « Bulle bleue » qui luttait aussi contre les CFC destructeur de la couche d’ozone protectrice !)
Aujourd’hui, l’effet de serre anthropique est tellement engagé que les catastrophes seront forcément là, on les voit déjà. Et chaque jour on perd des espèces naturelles…
Il est grand temps qu’une grande vague de fond se lève pour que tout cela change enfin ! Il n’est pas agréable de se sentir embarqué dans un suicide collectif ! Sortons en. Vite. Et bien !
Au lendemain de ces élections scélérates auxquelles j’exhorte tout le monde à ne pas collaborer, il va falloir que nous soyons présents et plus actifs que jamais face à tout cet engluement.
C’est bien de changement de civilisation qu’il s’agit… et de révolution anthropologique et épistémologique ! Bref, il ne reste plus qu’à retourner la table !
« Ce qui compte vraiment » peut vraiment nous aider en cela ! Continuons de contribuer à lui assurer une bonne diffusion 😉
Ce qui compte vraiment. Le livre est là, sur la table. Je viens de tourner sa dernière page. Une pensée jaillit, une autre ; c’est une lente infusion dans les heures nonchalantes de l’hiver, un prolongement de ma lecture…
Un monde a disparu. Celui des campagnes peuplées de paysans, de mares, de rivières vivantes, de sols fertiles, de fleurs des moissons.
Un monde agonise. Dans les élevages industriels, dans les eaux des fleuves et des océans, dans l’air, sur la terre, partout les espèces animales, végétales s’éteignent une à une.
Ce monde, c’est le nôtre. C’est celui où la vie est – a été – possible. Il se défait, et nous continuons comme si de rien n’était. Ce n’est pas faute de le savoir. Mais pour tout un tas de raisons, nous n’y croyons pas vraiment. Nous n’avons pas envie d’y croire. Nous n’en avons pas l’envergure. Notre temps, c’est celui du court terme. S’acheter le gadget dernier cri, être élu ou réélu, gagner un point de croissance et de pouvoir d’achat, c’est l’horizon majoritaire. Quel que soit le prix à payer, c’est ce qui compte. Une addiction avec, pour tout remède, de plus en plus de dépendance pour de moins en moins de bien-être, de santé, d’autonomie, de joie simple. Ce qu’il adviendra plus tard ne nous concerne pas. Nos enfants trouveront une solution. La technologie nous sauvera. Le climat sera préservé grâce à la géo-ingénierie. Et quand bien même, la violence des cataclysmes risque d’être telle qu’elle est proprement inimaginable. La regarder en face est hors de notre portée. Déjà, considérer le présent et toute l’ampleur du désastre sous nos yeux, combien le font vraiment ? Je ne nie pas le nécessité, de temps en temps, de mettre de côté son effroi, sous peine d’être terrassé(e). Mais c’est de toute autre chose qu’il s’agit. C’est d’une diversion sur tous les fronts, en permanence, à renforts de ce qui nourrit le cataclysme : le travail inutile et/ou nuisible, la consommation de superflu, les gadgets de destruction massive, les héros providentiels, le mirage des énergies industrielles faussement renouvelables… Non seulement nous ne faisons rien pour nous attaquer aux racines du mal, mais en plus, nous les aidons à gagner du terrain. Nous n’avons pas la tête dans le sable, c’est bien pire que ça. Les yeux, le nez et les oreilles bouchés, nous fabriquons des déserts et nous y creusons les tombes à tour de machines surpuissantes à qui nous avons délégué nos vies. La maison commune est devenue la fosse commune.
Tenir ces propos en fait fuir plus d’un(e). Moi, je les tiens pour un devoir. Un devoir de lucidité. Sans lui, je ne vois pas d’autre issue que l’extinction de masse doublée d’un abrutissement général.
Le livre de Fabrice ne se dérobe pas à ce devoir. Il alterne entre dénonciations, propositions et communion, c’est ainsi qu’il m’est apparu. J’aimerais m’arrêter un instant sur ce dernier point. La communion avec les rivières, les sources, les animaux, les humains épris de nature et de beauté. Ces merveilleux passages n’occupent qu’une part modeste de l’ouvrage, mais ils sont pour moi le cœur du livre – et pourquoi pas d’un prochain livre. Ils sont le cœur de ce qui fait de nous des vivants, et pas seulement des êtres en vie.
L’écologie est bien plus qu’une affaire d’arguments rationnels et chiffrés. C’est d’abord un grand élan d’affection et de gratitude pour le vivant, me semble-t-il. C’est cet élan que j’ai ressenti dans ces pages. De la vénération, de l’amour, de l’exaltation pour les « ruisseaux adorés », le nid d’un rouge-queue, la beauté des stalactites, nos « frères lointains » si proches, les animaux… Une affection sans besoin de contrepartie, sans égo anthropologique qui nous place au centre de tout et tant pis pour les périphériques qui n’ont d’autre fin que de nous servir, sous la torture s’il le faut, avant de disparaître, exterminés par nos appétits.
Je crois que nous avons à renouer avec cette force – car c’en est une – qu’est l’empathie.
Oui, il y a de la transcendance en ce monde, et du sacré dans les rivières, dans les arbres, dans les vies animales. Et c’est un sacrilège de les dévaster comme nous le faisons.
Le pire, sans doute, est à venir, et malgré tout, nous avons des arbres à planter, des contrées à reboiser, à commencer par nos cœurs, par notre propre humanité.
Nous avons des choix à faire, car nous ne pourrons pas tout avoir et son contraire. Les voyages en avion, la bagnole tous azimuts, le confort moderne, l’innovation perpétuelle… sont mortifères. Les perpétuer, c’est commettre un assassinat.
Nous avons des forces à rassembler, des forces d’amour et de combat.
Nous avons à aggrader nos terres et à mener une lutte sans merci contre la marchandisation du monde, contre son industrialisation, qu’elle soit ou pas labellisée AB, HQE, éco-citoyenne, durable, verte, rouge ou je ne sais quoi. Nous avons à nommer, à hurler, à défendre ce qui peut être sauvé et ce qui compte vraiment.
Bon courage Fabrice, je vous envoie tout une flopée de pensées chaleureuses, même si ces mots me semblent à chaque fois dérisoires face aux souffrances qui sont les vôtres.
Quand on habite à l´étranger, et qu´on évite le plus possible de passer par Amazon ou la Fnac, c´est le parcours du combattant pour trouver certains livres. Ma libraire se bat depuis une bonne semaine, jusqu´ici sans succès mais avec une petite lueur d´espoir.
Frustrée, je viens quand même d´aller sur le site d´Amazon, mais « Ce qui compte vraiment » n´existe qu´en livre numérique. Et de cela, je n´en veux pas. Alors, encore plus frustrée, j´ai commandé « La France sauvage racontée aux enfants » ! Pour le lire avec mon petit-fils. Et je m´en réjouis à l´avance.
Si la librairie ne réussit pas, peut-être ferai-je appel à l´un d´entre vous.
Martine : Amène ton adresse, not’ libraire en a commandé plein, y’en aura un pour toi, et si des fois il lui en reste plus, il en commandera un autre !
Bises du blaireau (stan et véro)
PS La vie secrète des arbres de Peter WOHLLEBEN aussi par chez toi 🙂
D’habitude, j’attends que la médiathèque me procure vos opus, mais là, c’est assez énervant de lire les commentaires d’un bouquin que l’on n’a encore ni acheté ni lu et de tomber en plus par hasard sur le compte facebook de Pierre Rabhi qui évoque lui aussi votre livre. Si tout le monde s’y met!
Je pars donc à sa recherche dès demain matin et vous souhaite le rétablissement espéré
afin que vous puissiez promouvoir « Ce qui compte vraiment » rapidement et de vive voix.
Allez voir mon libraire : la pile de « Ce qui compte vraiment » se trouve ostentatoirement sur son comptoir, à côté de la caisse, tout client est obligé de le voir et de lire le titre ! Promis, je ne lui ai rien demandé, il a fait ça tout seul !
Juste à côté, il y a « notes sur la suppression générale des partis politiques » et « La grève des électeurs ».
Je crois que je l’aime beaucoup ce libraire !
Ca fait partie des petits trucs de la vie tous simples qui remontent le moral !
cher Fabrice
je souhaite fort que vos douleurs disparaissent;
aujourd’hui c’était l’anniversaire de mon frère
je lui ai offert votre livre
et irai mardi en racheter un pour moi…
Ici c’est un festival de violettes et d’anémones bleues;
les mésanges huppées sont encore là,
elles raffolent du beurre cru… quand les bleues et les charbonnières leur laissent le champ libre , même le rouge-gorge s’y est mis!
Je le leur sers dans une petite tasse bien lourde attachée par la queue au grand rosier, c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour que les chats et les pies ne fassent pas la razzia avant eux.
En espérant que la douceur du printemps vous apporte un mieux.
Au plaisir de vous lire
Deux petits extra-terrestres se baladent.
– Pourquoi toujours ce casque lourd ? demande l’un deux.
– Avec leurs présidentielles, en ce moment, on ne sait jamais ce qui peut nous tomber sur la gueule, lui répond l’autre. 🙁
Merci Stan pour la proposition. J´attends la réponse de ma libraire (au plus tard demain). Au cas où elle n´arriverait pas à se procurer le livre, je reviens vers toi.
Grosses bises pour vous deux.
Les extra-terrestres existent, dit-on, et en plus ils seraient très intelligents. La preuve indubitable, ils n´ont jamais essayé d´entrer en contact avec les humains !
Bonjour, c’est mon premier message ici, pour vous remercier de ce livre sensible qui m’a touché au coeur !
Notamment ce passage, à propos des veneurs sous terre qui viennent de trucider un blaireau : « […] et puis on se congratule, car on n’a pas perdu sa journée. »
Ce « plaisir de zigouiller » (comme l’a écrit Alain Souchon dans une de ses chansons) a très probablement à voir avec les colères refoulées dont parle Alice Miller dans ses ouvrages (dont « C’est pour ton bien »).
Si c’est cela, l’état du monde est très lié à la manière dont chacun de nous a été « dressé » par ses parents, et dont il répercute cela (ou non) ensuite sur ses enfants….
Tout va pour le mieux, l’essentiel, c’est de réussir les présidentielles :
http://www.lemonde.fr/pollution/article/2017/03/06/l-environnement-degrade-tue-1-7-million-d-enfants-chaque-annee_5089682_1652666.html
Mais bon… « l’environnement, ça commence à bien faire… (dixit un président justement… enfin, si on peut appeler une telle vacuité de coeur et d’esprit un président…)
Vu chez mon libraire aujourd’hui : « No vote » sur l’abstention et sa grande légitimité !
Quand vous aurez fini le livre de Fabrice, voilà un autre ouvrage, pour ceux et celles d´entre vous qui aiment les arbres, nos compagnons d´évolution :
« La vie secrète des arbres », de Peter Wohlleben. Je vous le recommande, c´est passionnant.
Pour plus d´informations :
http://agora.qc.ca/documents/la_vie_cachee_des_arbres
http://www.terraeco.net/La-vie-secrete-des-arbres-le-best,64318.html
En écho au livre de Fabrice et au texte de Frédéric Wolff, cet extrait de « Conversations avec Kafka » de Gustav Janouch :
Kafka
Nous errons en trébuchant d’un trompe-l’oeil à l’autre, victimes désemparées de faux prophètes et de charlatans, dont les remèdes miraculeux pour obtenir le bonheur à bon compte ne font que nous boucher les yeux et les oreilles […]
Janouch
Qu’est-ce qui nous a placés dans cette situation ? […]
Kafka
Notre avidité et notre vanité surhumaines, l’hybris de notre volonté de puissance. Nous luttons pour des valeurs qui ne sont pas des valeurs réelles et nous ruinons sans y prendre garde des choses auxquelles est liée notre existence humaine toute entière. C’est là une confusion qui nous jette dans la boue et nous tue.
Hallucinant :
http://www.ferus.fr/actualite/rhinoceros-braconne-ferus-apporte-son-soutien-a-thoiry
Dans une société où les « élites » (paraît-il) montrent que le fric prime sur tout et sont prêtes à bouffer les euros par les deux trous du nez à la fois pour rester poli, ce genre de désastre devient évident hélas… Triste. Déprimant même. Mais on ne se laissera pas abattre !
http://www.ferus.fr/actualite/rhinoceros-braconne-ferus-apporte-son-soutien-a-thoiry
@ Fred Wolff : Merci pour ce commentaire qui résume si bien l’ensemble. Bien apprécié aussi cette empathie et cet émerveillement pour des « petites choses », et que je ressens aussi, au point que je suis attentionné envers les lombrics sur lesquels je tombe quand je jardine (oui oui, un petit côté « 7 ans au Tibet » :-)).
Il n’y a que le mot « sacré » dont je me méfie. Il évoque trop pour moi la religion, qui dérive trop souvent (mais pas systématiquement) dans l’esprit humain vers un « fast food » de la pensée, un « prêt à penser » ou à agir à passer au micro-ondes, un court-circuit cérébral (au sens de raccourci). Je préfère l’empathie (l’autre est une partie de nous-même) ou le respect. Respect envers l’autre, l’alter ego animal ou végétal, ou global (biosphère…). Alter ego au sens de miroir, à considérer comme on voudrait être soi-même considéré.
Le bouquin en question, ben ça y est, il est au chaud avec ses petits copains. Il attend son tour d’être dévoré le bougre… Trouvé facilement à Toulouse, il y côtoyait plusieurs exemplaires. Vendredi, en passant à la bibliothèque, je le mettrai en proposition d’achat.
Je n´aime pas Mediapart, mais je voue un grand respect à Elisée Reclus.
« Voter, c´est abdiquer… »
https://blogs.mediapart.fr/altrame/blog/091016/voter-cest-abdiquer
Et ne prenons pas non plus pour argent comptant l´argument fallacieux martelé par les responsables politiques de tous bords et selon lequel l´abstention favoriserait le FN.
https://reporterre.net/Non-l-abstention-ne-favorise-pas-le-Front-national
prenons d’assaut… les libraires locales !
Osons COMMANDER ! cher(e)s libertaires
merci fabrice, et bon courage
jean-paul du « Cap »
La « France sauvage racontée aux enfants » est arrivée chez moi ce matin et elle a illuminé une journée maussade en tout point. C´est un ouvrage magnifique, pour les petits, mais pas que pour eux 🙂 ! Il devrait faire partie de la panoplie de tout prof des écoles qui préfère des « têtes bien faites que bien pleines » !
Je vous le recommande chaudement.
Stan,
pas moyen de trouver « Ce qui compte vraiment », Amazon règne en maître !
Si Fabrice n´y voit pas d´inconvénient, je te fais parvenir mon adresse par son intermédiaire ? Je n´arrive plus à retrouver l´adresse imelle de Véro, elle a dû passer à la trappe quand mon vieil ordinateur a rendu l´âme.
martine : je t’ai renvoyé mon adresse, si tu n’as pas changé la tienne. Fabrice : pardon pour l’invasion , mais c’est pour la bonne cause : c’est pour ton livre !
vero le blaireau
Merci Fabrice pour ce livre magnifique que je viens de lire deux fois . Je me retrouve complètement dans tout ce que vous dites , je souffre avec la nature torturée .
Mais plus je m’informe et plus je suis désespérée , peut on encore renverser la situation ?
Voici un exemple extraordinaire de lutte pour protéger l’eau , celle des Sioux , il faudra beaucoup de gens courageux comme les Sioux pour sauver notre belle terre et nous avec .
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2017/03/08/soutenons-les-lakotas-face-au-trump-pipeline-%C2%A0-5919021.html
PL,
Je reviens sur le sacré. Il est vrai que ce mot est entouré d’une grande confusion et ne va pas sans approximations ni clichés, auxquels je n’échappe pas, je l’admets. Il faudrait sans doute ne l’employer qu’avec beaucoup de précaution. Faut-il le bannir pour autant ? Je ne le pense pas, au moins pour deux raisons.
Déjà, pour tenter de cerner et de préserver « ce qui compte vraiment ». Ce qu’on ne devrait pas s’approprier, la vie en toute chose, digne de respect, porteuse d’un même souffle , chaque vie reliée l’une à l’autre, ce qui nous dépasse et qu’on ne comprend pas, le miracle d’exister, ce qui échappe à l’utilitaire, au calcul… L’empathie en fait partie, et bien d’autres valeurs encore, à mon sens.
Ensuite, pour débusquer le sacré où il se cache sans être nommé. Dans notre modernité marquée par la raison et par la science, le sacré n’a pas disparu. Il a été « transféré à la Technique », pour reprendre les mots de Jacques Ellul. Tout ce qui relève de l’efficacité maximale est devenu un dogme incontestable. Ce qui compte est devenu ce que l’on compte, ce qui est de l’ordre du calcul. C’est une inversion des valeurs, une usurpation d’autant plus fâcheuse qu’elle est masquée et qu’elle évacue la question des finalités et des limites.
Peut-être que le sacré – ce terme ou un autre, qu’importe après tout – peut nous aider à poser ces limites à notre toute-puissance.
Vincent.b,
Je ne connaissais pas ce texte de Kafka, un grand merci. J’avoue qu’il touche au cœur de notre tragédie quand il parle des fausses valeurs et des choses que nous ruinons et dont dépendent nos existences. Il faut une grande force d’âme pour tenir loin l’avidité de puissance qui n’a jamais été aussi destructrice. Mais qu’espérer sans elle, sans ce « soulèvement des âmes » qu’appelle Fabrice de ses vœux ?
Je ne sais pas où écrire ce commentaire, alors je l’écris ici.
Yves Paccalet, que j’aime beaucoup, me déçoit énormément : il vote Macron aux prochaines élections présidentielles (http://www.yves-paccalet.fr/2017/03/09/je-suis-ecologiste-je-choisis-macron). Bon, pour ma part, je ne vote plus depuis un sacré bout de temps.
A la première lecture, je pensais que le texte de M. Paccalet était ironique. Mais en fait, je pense qu’il est tout à fait sérieux. Voter pour les mêmes enculés et, en l’occurrence, pour le candidat des banquiers et de la finance, ça me désole. Voter Macron pour l’écologie ? Plutôt crever !
Paccalet et de ceux qui, lorsque j’étais un ado, a fait de moi un écologiste !
Qu’il soutienne Macron me désespère, je viens de lire son texte sur son blog, à quelques points près (certes parfois des points importants), c’est quasiment aux antipodes de ma vision du monde désormais… hélas.
Macron ! Le ministre de l’Uber-isation !
Ah ! tu n »aimes pas son humour ?
Bien sûr que je te chahute. 🙂
Un commentaire de P.P :
JE VOUS PROPOSE UN TRUC UN PEU DINGUE A PARTIR DE « PLANETE SANS VISA » , de ce que certains ont posté ici, et de « CE QUI COMPTE VRAIMENT » : plutôt que mugir et se plaindre sans cesse, ne peut-on pas essayer d’agir vraiment et essayer de lancer une campagne nationale en faisant en sorte que le message qui suit fasse « boule de neige » ? Et si le moment était venu ?
Voilà l’idée :
Envoyez l’appel ci-dessous tel quel (ou modifié à votre guise) à TOUS VOS CONTACTS et demandez leur de faire pareil ! On verra bien si ça prend de l’ampleur. De toute façon, c’est vraiment dans l’air du temps. Merci à Fabrice et Antoine Peillon pour leurs solides papiers montrant que non, ne pas voter, ce n’est PAS FAVORISER LE FN.
Essayons cette action ! Elle répond à mon avis à ce que vient d’écrire Fabrice (note du 31 janvier ci-dessus) :
« À chaque fois, je prétends démontrer qu’il y a une voie, un espoir véritable, une faille dans le grand mur par laquelle nous pourrions nous faufiler. Ainsi que vous verrez peut-être, certains constats sont difficiles à contester. Et c’est bien pourquoi ce monde malade n’a aucunement l’intention d’en parler. Mais vous, mes amis, mes lecteurs, et même mes critiques ? Ne croyez-vous venu le temps de dire enfin ce que nous pensons ? Ce que nous voulons ? Ce que nous devons, envers et malgré toutes les forces de la destruction ? »
A Diffuser PARTOUT :
__________________________________________
GARDONS NOTRE VOIX : NO VOTE !
L’ennemi de la démocratie en 2017 ? L’électeur !
Un phénomène de fond, de société, est en train de prendre de l’ampleur : en conscience, de manière RESPNSABLE, refuser le vote pour la présidentielle de 2017 !
L’enjeu ?
A très court terme, rendre l' »élu » du 7 mai 2017 illégitime au poste de président et légitimer la colère du peuple sans faire avancer le FN.
A moyen terme : mettre fin à la Vème République (et à ses relents royalistes), elle qui n’a su faire qu’une chose : sélectionner le pire à sa tête en faisant perdre la tête à tous les candidats qui ambitionnent de devenir la tête.. sans tête ! Nous en payons déjà le prix avec les affaires qui ne les empêchent pas de rester en lice.
Sans parler de l’inutile vote blanc qui les favorise encore et qu’ils refusent avec hypocrisie de comptabiliser comme un vote exprimé depuis des décennies malgré toutes les promesses !
Ils ont par contre préféré voter très rapidement et à l’unisson une loi qui prescrit la corruption en col blanc seulement 12 ans après les faits !
Le changement de civilisation nécessaire (notamment face aux catastrophes écologiques inéluctables et croissantes) oblige à virer absolument les responsables et coupables, le vieux personnel politique français usé jusqu’à la corde, corrompu comme la mort pestilentielle, sourd aux besoins du peuple et d’une incompétence sans limites.
C’est le cas de 100% des candidats aux présidentielles de ce printemps 2017 ! Tous viennent du vieux monde et sont restés sourds et aveugles aux nécessaires changements de fond qu’il est urgent d’obtenir ! La confiance est totalement rompue. Leur décalage avec le monde que nous avons à sauver est incompatible avec leur élection !
ALORS, CETTE FOIS, ILS N’AURONT PAS NOS VOIX !
A DIFFUSER SANS LIMITE : 6 documents pour justifier notre grève des électeurs :
1 : ARGUMENTAIRE pour une autre manière de faire échouer le FN :
https://reporterre.net/Non-l-abstention-ne-favorise-pas-le-Front-national
2 : HISTOIRE … le sujet ne date pas d’hier…
https://blogs.mediapart.fr/altrame/blog/091016/voter-cest-abdiquer
3 : PARTOUT ! – Pour réaliser que c’est vraiment dans l’air du temps …
http://www.babelio.com/livres/Bueno-No-vote-/923236
4 : UNE ANALYSE DE FOND + Sur l’illégitimité des partis politiques aujourd’hui…
https://infokiosques.net/IMG/pdf/c.pdf
5 : BIEN COMPTER – Pour regarder les choses en face :
http://fabrice-nicolino.com/?p=2127#comments
6 : LE LIVRE – Des pistes de réflexion et d’actions vers CE QUI COMPTE VRAIMENT !
http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Ce_qui_compte_vraiment-507-1-1-0-1.html
Pour ce qui compte vraiment… le moment est venu :
GARDONS NOTRE VOIX : NO VOTE 2017 !
A propos de citation et de spiritualité, je suis tombé sur ce texte d’Huxley au détour d’une page et j’en suis resté coi. Tant de choses sont dites dans ce texte de … 1960.
« C’est pourquoi on dit toujours au soit disant mystique de résister au désir de s’occuper à des choses qui n’ont rien à faire avec son objet ultime ou qui n’engendrent pas de bien immédiat et concret. Il s’agit en l’occurrence de renoncer à la plupart des choses qui occupent l’individu en dehors de ses heures de travail : les bulletins d’information, l’épisode quotidien d’un feuilleton radiodiffusé, les nouveaux gadgets et les nouvelles voitures, la dernière mode. Mais ce sont de cette mode, de ces voitures et de ces gadgets, de ces informations et ces publicités que dépend le fonctionnement de notre système industriel et économique. Car, ainsi que le rappelait récemment l’ex-président Hoover, ce système exige, pour fonctionner, que la demande de biens non nécessaires soit non seulement maintenue, mais continuellement accrue; et, bien sûr, elle ne peut être maintenue et accrue que par des appels incessants au désir, à la compétitivité et à la stimulation sans but. L’homme a toujours été la proie des distractions qui sont le péché originel de l’esprit ; mais jamais encore on n’avait tenté d’organiser et d’exploiter les distractions pour en faire, en raison de leur importance économique, le cœur et le centre vital de la vie humaine, jamais on n’avait tenté de les idéaliser et de les présenter comme les plus hautes manifestations de l’activité mentale. Notre époque est l’époque de l’absurdité systématisée, et l’imbécile qui est en nous est devenu l’un des titans qui porte sur ses épaules le poids du système économique et social. Il n’a jamais été plus nécessaire qu’aujourd’hui de vaincre les distractions ; ni plus difficile. »
Aldous Huxley « Dieu et moi Essais sur la mystique, la religion et la spiritualité » Seuil Sagesses page 154
PS j’ai le livre de Fabrice, j’en termine un en cours avant de me jeter dedans. Le texte d’introduction est déjà magnifique.
Cher Fabrice
vous êtes un homme de grand courage et de bonne volonté. Bien que les constats soient connus je lis votre livre avec un effroi toujours renouvelé, en même temps qu’un sentiment de fraternité et de profonde connivence. Je salue votre accueil enthousiaste de l’encyclique du pape François. Elle est certainement le fruit du travail de fourmi de catholiques écologiste comme Dominique Lang, et d’écologistes non catholiques comme vous. Elle est aussi le fruit naturel de la pensée écologiste développée par les deux derniers papes, malheureusement méconnue des catholiques eux-mêmes. Je me permets de citer par exemple cet extrait du message de Jean Paul II pour le journée mondiale de la paix de 1990, consacré à la crise écologique : » La société actuelle ne trouvera pas de solution au problème écologique si elle ne révise sérieusement son style de vie. En beaucoup d’endroits du monde, elle est portée à l’hédonisme et à la consommation, et elle reste indifférente aux dommages qui en découlent.(…) L’austérité, la tempérance, la discipline et l’esprit de sacrifice doivent marquer la vie de chaque jour, afin que tous ne soient pas contraints de subir les conséquences négatives de l’incurie d’un petit nombre. »
C’est du lourd.
Il faut poursuivre le travail de sensibilisation et d’établissement de liens fraternels pour que les fidèles de l’église catholique, dont je fais partie, entendent parfaitement ces appels, et deviennent cette force que vous appelez de vos vœux, qui permettra de renverser la tendance, tout en faisant de leurs églises un lieu où d’aucuns pourront venir se ressourcer pour gérer la crise.
[url=https://www.youtube.com/watch?v=9rPIbY9QvQU]réunion publique avec Christian Vélot[/url] à faire partager !
J’ai découvert ça, je vous invite à partager le lien aussi massivement que possible, ce mouvement, nous devons à mon avis y contribuer de toutes nos forces :
http://www.donquichotte-editions.com/donquichotte-editions/livres/voter-cest-abdiquer.html
Je viens tout juste de découvrir cette série d´articles (3) très intéressants sur la FNSEA et les cours d´eau. Comme on s´en doute, la puissante mafia industriello-argricole de feu Beulin ne leur veut pas de bien :
http://altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article33974
Pas très commode de mettre la main sur les trois articles mais on finit par les trouver.
PP,
Je lis votre éloge de l’abstention et je l’approuve. Je ne vote plus depuis une dizaine d’années. Hélas, les raisons de ce choix ne font que croître.
Je me souviens d’une discussion assez vive il y a cinq ans. Mes contradicteurs m’accusèrent tour à tour de faire le lit du Front National, de ne pas m’intéresser à la chose politique – qui, elle, s’intéresse à moi –, de ne pas être digne de celles et de ceux qui se sont battus pour la démocratie, de perdre une occasion de faire entendre mes idées…
A les écouter, j’aurais dû me morfondre, présenter mes excuses, faire acte de repentir. Les scores en hausse du FN, c’était de ma faute. Moi qui pensais naïvement que le chômage, le délitement général, la lobotomisation des grands médias… avaient quelque chose à voir avec la popularité de l’extrême droite, je m’étais trompé. Si les gens votaient pour ce parti abject, c’était à cause de moi et des abstentionnistes dans mon genre !
Pour ce qui est de nos ancêtres qui ont sacrifié leur vie pour la démocratie, deux mots. Je ne vais pas parler à leur place, mais quand même. Que penseraient-ils du désastre où nous sommes au regard de leurs idéaux et des enjeux ? Qui trahit qui ?
Quant à faire progresser la cause de l’écologie avec des partis qui ne sont rien d’autre que des machines à fabriquer des carrières, je veux bien rire un peu, mais de bon cœur.
Bonsoir Fabrice,
Je termine votre bouquin à l’instant, lu d’une traite (je ne sais pas faire autrement) depuis le début de cet après-midi. Merci pour chacun de vos mots. Il m’a semblé y déceler la réponse à votre demande du 28 janvier 2015 sur ce même blog. Sauf que là, c’est vous qui nous aidez.
Même si j’entends les arguments des uns et des autres, le ras-le-bol et la volonté de sortir du système, je ne me retrouve pas dans l’abstention. Je la trouve même dangereuse. Voilà pourquoi :
Le système en place ne pourrait être renversé que si 100 % de la population s’abstenait. Or vu qu’il y a des militants dans chaque parti, on sait déjà que ce ne sera pas le cas.
Car si le président de la république est élu à la majorité des suffrages exprimés. Il n’y a pas de pourcentage de votants requis pour valider cette élection. Ce qui signifie que même avec une très forte abstention, le candidat arrivé en tête sera élu s’il dispose de plus de 50 % des suffrages exprimés (y compris au 1er tour, même si ce n’est encore jamais arrivé).
On mesure bien là le déni de démocratie qui consiste à comptabiliser le bulletin blanc dans les résultats, mais pas dans les suffrages exprimés ! Sur le plan électoral, il ne sert hélas à rien. C’est navrant.
En effet, même si le vote blanc arrivait en tête, le candidat ayant le plus de « suffrages exprimés » (c’est à dire portant le nom d’un candidat) l’emporterait quand même…
Pire, en votant blanc, on favorise celui qui arrive en tête, ce qui est l’inverse de l’objectif recherché. Moins il y a de « votes exprimés », plus les bulletins dûment complétés ont du poids dans le pourcentage total des voix.
Je ne m’abstiendrai pas, car je ne veux pas qu’une poignée de votants puissent décider de l’élection. Et je ne voterai pas blanc pour les raisons indiquées ci dessus.
Ce qui, j’avoue, ne me facilite pas du tout la tâche…
Stef, tu as bien lu ceci ? :
http://www.donquichotte-editions.com/donquichotte-editions/livres/voter-cest-abdiquer.html
Il s’agit bien de construire une mouvement autour de l’abstention, pour la suite…
Avec un président illégitime, ce qui se passera autour de ce mouvement et en son sein sera déterminant. Ce ne peut être qu’un mouvement démocratique massif.
Pour moi, c’est cela que nous tentons, ce n’est pas simplement s’abstenir.
Sinon, ça me fait penser aux collègues instits qui ne voulaient pas « désobéir » aux réformes scolaires des ministres de Sarkozy, sous pretexte que désobéir, c’est la porte ouverte à n’importe quoi.
Mais non ! Ce n’était pas juste désobéir pour n’importe quoi mais bien pour créer un mouvement et mettre en place de solides alternatives. Ce que nous avons fait et réussi: jamais nous n’avons appliqué une seule des réformes scélérates. Et nous avons construit le plus important mouvement de désobéissance civile jamais vu dans le monde éducatif !
Ensuite, ceci a été validé par les urnes d’ailleurs (toutes les réformes de Sarko sont tomnbées…) !
Il faut faire preuve d’imagination et de réalisme, s’exercer à mettre en perspective sociale et historique : si l’abstention est massive et que l’élu est illégitime (et corrompu d’ailleurs !), c’est ce qui se passera dans la rue qui donnera le ton.
Il va falloir y être prêts !
C’est bien cela qui se jour à travers une abstention massive : la France sera ingouvernable par le grand « vainqueur » qui n’aura gagné que l’obligation de nous écouter, de s’efface, de composer avec le peuple réel qui fera preuve d’exigence !
Naïf ?
Beaucoup que de laisser croire qu’il y a la moindre issue dans le système électoral actuel… qui est très bon pour sélectionner le pire !
Ceci n’est pas la démocratie, or c’est elle que nous devons défendre… et la politique aussi !
Tu devrais réexaminer ta position, Stef 😉
Lettre d’Élisée Reclus
http://www.homme-moderne.org/textes/classics/ereclus/jgrave.html
bonjour’
rien à voir avec le sujet et j’en suis désolée
mais à tout hasard, je me demandais
avez-vous travaillé sur la question des usines de dessalement d’eau de mer? si oui, avez-vous rédigé des articles sur le sujet? ou bien avez-vous des références à m’indiquer?
la dernière question s’adresse à every body! (je prends toutes les infos et points de vue écologistes sur le sujet)
🙂
(ah sinon, of course, c pas pour pondre un article.. 😉 _suis pas du tout journaliste_ c pour préciser mon id sur le sujet)
cimer d’avance!!
j’en profite pour vous souhaiter un apaisement des mauvaises sensations
le redoux pointe son nez à paris?
… la douceur
les fleurs’
le printemps!!!
cheers’
re wam
becauz je viens de lire le texte d’Elisée Reclus conseillé par Jacques
permettez un commentaire médiocre
car je ne prends pas le temps
et n’ai point la prose (ni les id?… help, suis une bille)
évidemment le texte est très bien écrit et _en partie? largement?_ fondé..
mais l’un empêche-t-il l’autre? doit-on _parce qu’on vote_ se départir de tout droit de regard, vigilance, action/participation citoyenne? doit-on _parce qu’on délègue qqs responsabilités_ se délester de tout?
je ne le crois point
convaincue qu’il est bon, sain, nécessaire, de s’organiser au niveau citoyen, d’entreprendre, de se concerter…
mais je ne vois point cmt se passer de représentation au délà d’un certain nombre de personnes
au delà d’une certaine échelle
parallèlement les discussions relatives à une 6 rép (également menées par les écolos) me semblent fort bienvenues
luci
ah v haut thé
aah veau taie
aaaaaaaaaaaah v ooooooooooh téééééééééééé
s’cuzé j’déglingue
au plaisir’
Luci je suis d’accord. Il faut tenir nos representants avec une laisse tres courte. Ce qui est en contradiction avec une tendance bien francaise (mais s’il n’y avait que nous!) d’amour-haine de l’autorite, de fascination pour l’autorite (=exercice
Visible du pouvoir). Il y a des pays (l’Islande, la Suisse) ou les politiciens et administrateurs sont bien plus sous controle citoyen que chez nous. Mais est-ce vraiment ce que nous voulons?
visible du pouvoir)
Peut-etre pour (essayer de) reconcilier les uns et les autres dans cette discussion tres interessante: Le plus important pour la securite routiere ce n’est pas la voiture qu’on achete mais bien comment on la conduit.
Pour nos representants elus c’est pareil. Croire que tout est resolu dans l’acte de « choisir » son elu c’est aussi bete que de croire qu’on sera en securite parcequ’on a achete le dernier systeme de freinage ou airbag. C’est reduire la politique a du mercantilisme, et la communication a de la publicite. C’est au fond prendre les politiques pour des cons et nous avec. C’est abdiquer d’avance en faveur du plus menteur (ou de la plus menteuse).
La democratie c’est un projet qui a a peine commence, son progres se mesure a l’erosion du pouvoir de l’argent et des politiques a la fois. (Pas la peine de se liberer de l’un sans se liberer de l’autre, sinon ca devient pire). Bref, on en a pour des siecles, et juste maintenant, le climat de guerre generalisee, avec les memes illusions bravaches et hyper-communautaristes qu’en 1914, n’est guere encourageant.
A la fin du chapitre 3 sur la mer (page 10), Fabrice cite Paul Watson :
« si les baleines survivent et prolifèrent, si les phoques continuent à vivre et à donner naissance, si je peux participer à leur assurer un futur tranquille, alors je serai heureux pour toujours. »
Arte a diffusé un documentaire, très bien fait à mon goût, sur les débuts de Greenpeace avec des interviews de Paul Watson notamment.
http://www.arte.tv/guide/fr/067794-000-A/greenpeace-comment-tout-a-commence
Comment faire pour garder ce documentaire ?
Bonsoir Fabrice,
Dévoré votre livre cet après midi, merci pour votre travail et votre pensée, lumineuse et percutante. Je lis pêle mêle en ce moment des textes et ouvrages de Pasolini, d’Ellul, de Bernanos.. Des auteurs très différents mais de grands esprits courageux également et qui dont les propos plus anciens me semblent néanmoins résonner comme un écho à rebours avec les vôtres… J’ai beaucoup aimé le ton général de cet ouvrage, où vous rappelez à mon sens la question première : la place de l’homme au sein de notre monde, le but de l’existence aussi et le rapport souvent perdu à la Beauté.
Oui, que puisse vivre la vie et la beauté, que puissent couler à nouveau des rivières sans souillure et s’y plonger hommes et bêtes.
Merci encore, et courage à vous pour surmonter vos douleurs.
Bonjour Fabrice
Je viens de finir ton livre. Je partage totalement le commentaire de Nicolas. J’ajoute que ton livre m’engage personnellement et que j’espère qu’il en est de même pour tous ceux qui l’ont lu. J’ai honte de faire si peu (le travail, le train-train, j’y pense et puis j’oublie ..). Mes viscères me disent que tu as raison sur toutes la ligne. Faisons en sorte que gonfle notre communauté de conscience.
Je lis en ce moment ‘sur les chemins noirs’ de Sylvain Tesson’ qui fait écho à la désertification des campagnes dont tu parles.
Encore merci et prends soin de toi.
Gilles
Quelle incroyable et magnifique épopée que celle des origines Greenpeace ! J’ai vu ce docu hier soir, très intéressant.
Je reste scié par l’incroyable et durable trahison de Patrick Moore, j’ignorais tout de cela…
Greenpeace est devenue autre chose… mais les premières décennies de l’aventure sont fabuleuses !
Nous devons beaucoup à Greenpeace, nous, écologistes du monde entier 😉
Ça me plait bien, une campagne présidentielle sabotée par les mésanges bleues ! Si cela pouvait être vrai !
https://reporterre.net/Le-jour-ou-la-France-sera-sans-president
Monsieur Fabrice, merci pour « Ce qui compte vraiment », vraiment merci ! il y a une coquille de conversion de francs en euros page 122. Bon courage et bonne santé, pas la prison hein !!!
Voter, c´est se laisser prendre en otage :
http://www.huffingtonpost.fr/antoine-bueno/voter-ne-sert-a-rien-presidentielle_a_21904521/?utm_hp_ref=fr-homepage
Oulala… un article contre le vote dans le huffingtonpost, les voyants rouges se mettent a clignoter dans ma tete… Que veux nous dire le Huffpost?
Premiere observation, l’article ne propose strictement rien, il n’est qu’une enumeration, fortement contradictoire, d’observations et de raisonnements cyniques. Exemples:
– Si vraiment « les elus n’ont aucun pouvoir », en quoi voter serait dangereux, ou meme different de ne pas voter?
– Si « un régime qui compte sur la vertu est un régime profondément vicié », faut-il inventer un regime qui compte sur le vice? (en esperant que par un tour de passe-passe il devienne « profondement vertueux »???) Que penser de l’auteur d’une telle assertion (Faut-il miser sur son vice ou sur sa vertu? Qu’il nous conseille donc…)
– L’auteur est « Chargé de mission au Sénat », et il ecrit: « une part substantielle du pouvoir de décision politique est placée entre les mains d’autorités non élues. C’est le cas de l’administration dans son ensemble ». Voila qui s’appelle manger a tous les rateliers… ou cracher dans la soupe?
Lorsque des cercles proches du pouvoir promeuvent une aggravation du chaos, je m’inquiete enormement… Rien de bon ne peut arriver lorsque l’entite chargee de faire respecter l’ordre et d’asssurer la securite promeut le desordre… ou fait mine de le faire!
« revolutionnaire officiel »: le genre de contradiction grandiloquente dont les Russes on pas mal souffert sous le regime Sovietique, non?
Pas encore eu le temps de lire votre livre mais dés mon retour en France ce sera fait, il m’attend avec impatience chez une cousine.
En attendant voici une petite histoire édifiante.
Je vie au Togo et je me déplace à vélo, pour des raisons pratiques et par conviction.
Donc un beau matin ayant besoin de faire refaire mon passeport je me rend à vtt au consulat de France. Je trouve un poteau téléphonique à 20 metres de l entrée du consulat et y attache mon vtt.
Un gardien surgit et me demande, pour des raisons de sécurité, de déplacer mon vélo de l’autre coté de la route là ou se garent les voitures. Mais de l’autre coté il n y à qu un mur et des énormes arbres autours desquels mon cadenas ne peut pas sécuriser mon vélo donc je réplique que non je vais laisser là mon vélo car je ne vais pas le laisser contre un mur sans surveillance, c’est un vtt en carbone qui vaut 2000 euros mais là n est pas le pb.
Sur ce le gendarme du consulat sort pour me dire que temps que je ne déplace pas mon vélo je ne peu pas rentrer dans le consulat, punition du cycliste.
Connaissant l ambassadeur j envoie un sms et miracle on m ouvre la porte.
Une seconde fois je retourne au consulat, je m arrete un peu plus loin sous un garage à voiture pour attacher aux montants mon vélo, nouvelle agression des gardiens, interdit de mettre aussi ici son vélo. l’option c’est deux rues plus loins ou de l abandonner sans surveillance contre un mur. Je repart, j’achète un anneau à visser et fait faire un panneau pour parking de vélo.
De retour je vis mon anneau à l’arbre en face du consulat et y plante mon panneau, j attache mon vélo et je rentre enfin dans le consulat .
Trois semaines plus tard je reçoit ceci du consul de France, le représentant du pays qui a organisé la COP 21!!!! :
Monsieur,
J’ai été informé du placardage sauvage d’un pseudo panneau de signalisation indiquant une aire de stationnement pour bicyclettes en face du consulat.
Vous sachant utilisateur de ce moyen de locomotion, je vous informe que la personne qui a, très maladroitement, disposé de l’espace public pour y placarder ce type de matériel, d’autorité et sans aucune autorisation, n’a pas pris conscience que la voie publique ne lui appartenait pas.
En effet, cet espace, particulièrement sensible, car face à une emprise française et contigüe à une structure administrative togolaise, la prison centrale de Lomé, ne peut être utilisé que si les autorités diplomatiques françaises saisissent, si elles le jugent opportun et dans le cadre de leur fonctionnement, le ministère des Affaires étrangères togolais afin qu’il sollicite à son tour le ministère compétent pour étudier la faisabilité de créer un espace dédié au stationnement de véhicules.
Disposer de son propre chef d’un espace public en le déclarant zone de stationnement relève d’un acte irréfléchi et irresponsable qui pourrait contribuer à une détérioration de l’image de marque du consulat vis-à-vis des pouvoirs publics togolais s’il s’avérait, ce que je n’ose imaginer, que l’auteur soit un ressortissant français.
Un tel acte vient en contravention avec la loi locale. Ce ne serait pas acceptable en France et ne l’est pas davantage au Togo. J’ai saisi en conséquence les autorités locales afin qu’une enquête soit diligentée à la connaissance de certains éléments que le consulat leur a fournies.
Je vous confirme donc qu’il n’existe pas d’espace dédié au stationnement des deux-roues en face de notre emprise et que tout dépôt de ce type de véhicule reste sous la seule responsabilité de son propriétaire.
Je vous remercie de votre compréhension.
Philippe Foiret
Consul.
On croie rêver, je me suis constitué prisonnier pour avoir gravement porté atteinte à la sécurité de la France et du Togo
Les deux seuls endroits ou je ne peut pas me rendre avec mon vélo au Togo sont le consulat de France et L’institut Français, on vie dans un monde formidable…….
Pardonnez-moi mais un vélo à 2 000 euros en Afrique, c’est pas un peu indécent ?
Et puis faire sa loi comme vous l’avez fait me semble aussi déplacé.
Mais ce n’est que mon avis…
Question plus complexe qu’il n’y parait… Si un velo a 2000 euro est indecent en Afrique, est-il decent en France? Par quelle vertu? Incroyable le nombre de mes confreres en Inde qui ont un I-pad, ou un telephone a 500 euros, ou un laptop a 2,000 euros! (Qui ne durent meme pas plus longtemps que ceux a 500 euros) Ou une voiture a 12,000 euros, ou un « smart-chiotte » a 300 euros! Oui, en Inde! Et pour ce prix-la il ne separe meme pas l’urine… Question complexe que celle de comment on depense son argent, et plus encore, comment on le gagne. « Le choix politique le plus essentiel que chacun doit faire » (selon Gayatri Chakravorti-Spivak).
Un vélo à 2000 euros c est indécent ? Combien coûte une voiture 2000 euros ???????????
On peut venir au consulat dans un 4/4 à 35 000 euros mais pas à vélo !, elle est là l indécence, celui qui roule à vélo doit se garer à 200 mètre et celui qui conduit un gros 4/4 juste devant la porte, elle est belle l ‘égalité prônée dans notre jolie devise
Je suis le seul étranger dans ce pays à n avoir pour seul moyen de déplacement qu’un vélo
Je me demande comment quelqu un qui lit Fabrice peut écrire ce commentaire, faire sa loi quand la loi est imbécile c’est un devoir c’est comme ça qu’on arrivera par exemple à sauver la planète et promouvoir le vélo meme s’il coute 2000 euros fait partie du jeu.
Combien coute votre voiture ?
A la reflexion le choix le plus « decent » me paraitrait un velo fabrique au Togo. Mais y-en-a-t-il, ou bien sont-ils importes de Chine comme presque partout ailleurs? Sinon, entre un tres beau velo fabrique en France et qui peut se reparer, si on a les moyens de se l’offrir, et un bidule qui rouillera en 2 ans et dont on ne trouve pas les pieces, le choix le plus « decent » c’est quand meme le premier, non? Et puis circuler sur un velo qui coute cher donne un petit message, un petit clin d’oeil, parfois salutaire a certains esprits bornes: Le velo ce n’est pas « forcement » lorsqu’on n’a plus d’argent pour la voiture!
Sinon, triste consul, manquant particulierement d’humour… C’est pourtant une qualite essentielle des bons diplomates!
Fabrice, pourquoi ne profitez-en pas de la belle audience de Charlie pour y mettre à côté de ta signature un truc du genre : Fabrice Nicolino – blog « Planète sans visa »
????
Laurent Fournier,
j´ai déjà écrit ici même que je n´apprécie pas particulièrement le Huff.Post. Mais se contenter exclusivement des articles dans lesquels on trouve ce que l´on cherche n´est pas le meilleur moyen de s´informer. Je lis et je fais le tri entre le bon grain et l´ivraie.
En tous les cas, merci pour votre analyse remarquablement pointue !
Salut tout le monde,
Hé Fabrice, petite lacune au sujet de ta promo : tu pourrais indiquer sur ton blog que tu seras demain au salon du livre de Paris, à 16h, pour faire des dédicaces !
Enfin, c’est ce qu’annonce le site de ton éditeur. Peut-être qu’ils ne t’ont pas mis au courant… C’est parfois taquin, un éditeur.
En tout cas, moi, demain dès l’aube… Enfin non, peut-être pas si tôt, mais j’irai à ce salon demain (samedi 25, donc).
François,
Tu n’as que trop raison. Pas sur l’éditeur, mais sur ma présence demain au stand de France-Inter, au salon du livre, pour l’émission CO2 mon amour, en direct à partir de 14 heures…
Fabrice Nicolino