C’est un jardin extraordinaire

On ne refuse pas un cadeau pareil. Et le fait qu’il me – nous – soit offert par Frédéric Wolff ajoute à mon bonheur. Pour ceux qui découvrent Planète sans visa, je précise que, si je n’ai jamais rencontré physiquement Frédéric, je le tiens pour un ami vrai. Comme il écrit merveilleusement bien, je lui ai laissé ma place ici plus d’une fois. Et je récidive donc avec ces mots consacrés au jardin, magnifiés par des photos que je trouve émouvantes.

Un seul problème, technique. Je vais vous mettre ci-après un document que, je l’espère, vous pourrez ouvrir en cliquant dessus. Et si ça ne marche pas, je tenterai autre chose. Amitiés à tous. Voici le doc : Ce qu’un jardin m’a dit.

57 réflexions sur « C’est un jardin extraordinaire »

  1. Merci à vous Frédéric Wolf pour ce très beau partage, merci de nous permettre d´entrer dans ce merveilleux jardin et de le parcourir au gré des mots et des images. Je vous souhaite de pouvoir y passer encore de longues années de bonheur.
    Et, naturellement, merci Fabrice d´avoir ouvert votre espace à ces splendeurs, et aussi bon courage. Je lis beaucoup vos écrits en ce moment, et je termine la journée, c´est devenu un rituel, par quelques pages de la « France sauvage racontée aux enfants ». Je ne m´en lasse pas. Je vous envoie tout plein de bonnes pensées, tout en sachant qu´elles ne seront malheureusement qu´un piètre réconfort.

  2. merci pour le partage.
    Est ce que Frédéric a pris les photos ? Elles sont magnifiques et ont dû nécessiter de longs moments de patience.

  3. Merci Frédéric !

    On te savait talentueux écrivain, et s’y ajoute le photographe.

    L’ensemble est absolument superbe !

    Je m’y suis retrouvé.

    PL

  4. Superbe !
    Et les photos qui nous montrent de ce qui n’est pas vu la plupart du temps
    Et les mots si beaux…
    De la délicatesse, de l’aérien, du vaporeux, de l’infime et du merveilleux

  5. Merci. Ce jardin est non seulement magnifique, les pensees qui l’habitent sont hospitalieres et rafraichissantes. Bravo!

    .

  6. Quelle merveille que cette magnifique ode épurée et concise à un jardin … extra et ordinaire à la fois.
    Merci Fabrice, merci Frédéric

  7. Merci à Fabrice pour ce partage…
    Merci à Frédéric pour cet hommage à la beauté « qui sauvera le monde »…

  8. Merci cher Monsieur Nicolino pour ce partage dont j’ai, à mon tour, fait profiter mes amis.Merci également pour votre blog, dont je suis fidèle lectrice.
    Enfin ,merci Monsieur Wolff pour ces mots et ces images qui reflètent la grâce et la générosité de Dame Nature, pourtant si malmenée par certains de nos congénères …
    Bon courage et bel été à vous.

  9. Merci cher Monsieur Nicolino pour ce partage, dont j’ai à mon tour fait profiter mes amis.Merci également pour tout ce que vous publiez sur votre blog, dont je suis fidèle lectrice.
    Enfin, merci Monsieur Wolff pour ces mots et ces images qui reflètent si bien la grâce et la générosité de Dame Nature,pourtant si malmenée par certains de nos congénères …Bon courage et bel été à vous.

  10. Ce sont les petites poésies écrites pour les photos qui me touchent particulièrement.
    J’aime votre sensibilité Frédéric , votre vision de la nature.Nous nous rejoignons .
    C’est si bon de savoir que d’autres sentent comme nous !
    Merci et bel été à vous .

  11. Pour les photos, pour les mots délicieux, pleins de sensibilité et de tendresse poétiques, trouvés pour faire partager ce « jardin extraordinaire » (Trénet) que nous ne saurions peut-être pas voir, merci !

    « Oui, terre, je suis à toi.
    Terre! Terre! Oui c’est toi.
    Terre! Terre! Qui donne la joie.
    Terre! Terre! Viens à moi.
    Oui, terre, je suis à toi.
    Quel jardin merveilleux
    Brille sous nos veux.
    Ah, les belles tomates!
    Le ciel est parfumé.
    Quand on aura semé,
    On pourra s’aimer. » (Georges Brassens)

    Cela nous apporte un souffle frais qui permet de respirer et nous change des simagrées et de la pantomime, abondamment relayées par les médias de tout poil, que nous offre notre couple présidentiel. Et c’est précieux quand on ne peut jamais se permettre de partir !

  12. Merci Frédéric pour cette poësie qui déborde du cadre magnifique de ton jardin. Tu nous as appris à connaître le pain, le vrai, et tu prolonges avec cette ode à la Nature. Toute mon amitié.

  13. Merci à Vous Frédéric et Fabrice.
    Pendant ce temps, la lutte contre l’écolo menée par les gouvernements successifs se poursuit. Franchement, où est le terrorisme ?
    Lisez, c’est insupportable, nous aurions tous pu être dans le même cas que cette victime…:
    http://www.liberation.fr/france/2017/08/18/manifestation-a-bure-mon-pied-a-ete-dechiquete_1590628
    Je vous recommande aussi cela si ce n’est déjà lu :
    https://reporterre.net/Remi-Fraisse-et-Vital-Michalon-sont-le-symbole-de-la-violence-d-Etat

    Que font les APN pour taper du poing sur la table ? FNE ? Les autres ? Ce qui vient d’arriver à Bure ne doit pas être banalisé, c’est totalement inadmissible et odieux.
    Notre pays massacre ses propres habitants, comme tant d’autres pays, mais il le fait lui aussi.
    Ces armes de destruction policières doivent être interdites. Absolument interdites ! Demain, c’est nous, ce sont nos propres enfants qui seront mutilés … ou tués ! STOP !

  14. Merci à Vous Frédéric et Fabrice.
    Pendant ce temps, la lutte contre l’écolo menée par les gouvernements successifs se poursuit. Franchement, où est le terrorisme ?
    Lisez, c’est insupportable, nous aurions tous pu être dans le même cas que cette victime…:
    http://www.liberation.fr/france/2017/08/18/manifestation-a-bure-mon-pied-a-ete-dechiquete_1590628
    Je vous recommande aussi cela si ce n’est déjà lu :
    https://reporterre.net/Remi-Fraisse-et-Vital-Michalon-sont-le-symbole-de-la-violence-d-Etat

    Que font les APN pour taper du poing sur la table ? FNE ? Les autres ? Ce qui vient d’arriver à Bure ne doit pas être banalisé, c’est totalement inadmissible et odieux.
    Toute négociation, toute collaboration avec ce gouvernement doit s’arrêter jusqu’à nouvel ordre.
    Notre pays massacre ses propres habitants, comme tant d’autres pays, mais il le fait lui aussi.
    Ces armes de destruction policières doivent être interdites. Absolument interdites ! Demain, c’est nous, ce sont nos propres enfants qui seront mutilés … ou tués ! STOP !

  15. Merci Fabrice de nous faire partager le monde de Frédéric Wolff !

    Est-ce que cette petite merveille a été publiée par un éditeur ?

  16. Bonjour Fabrice et à tou(te)s !

    Je découvre les écrits et photos de Frédéric Wolff et je trouve ce recueil de toute beauté. A lire les poèmes et admirer les photographies, je me surprends à penser « il reste encore des êtres sensibles, attentifs et beaux sur cette fichue planète !». Merci à tous deux donc pour ce partage. J’aimerai beaucoup le partager à mon tour car je suis certaine qu’il touchera les gens que je connais plus que toutes les pétitions et autres nouvelles révoltantes que je partage habituellement et qui justement sont trop « habituelles, routinières, » pour certains (et les habitudes sont mortifères)… Et puis, il faut être fort pour garder les yeux ouverts constamment… Parfois, l’oxygène manque… Et ce recueil est une magnifique bouffée d’oxygène qui, de plus, a l’intelligence de conserver toute la lucidité de son auteur.

    Enfin, pour relier ce recueil de F. Wolff à un de vos articles paru dans Charlie Hebdo de cette semaine Fabrice, j’utiliserai le mot « Friche » ! Et oui, vous connaissez probablement l’Harmas de Jean Henri Fabre. Ce jardin, lui aussi extraordinaire, se visite à Sérignan du Comtat dans le Vaucluse du 1er avril au 31 octobre. Je vous transmets le lien : http://www.harmasjeanhenrifabre.fr/

    Je l’ai déjà visité 2 fois et il m’a servi de source d’inspiration pour mon petit jardin, lequel ne connaît pas non plus la débroussailleuse, la tondeuse et autres engins électriques de torture…Il existe encore, par ci, par là, quelques minuscules oasis pour brins d’herbes sauvages ! Sur ce, je vous souhaite de bien vous rétablir Fabrice !

    Cordialement !

  17. Bonjour Fabrice, je lis chaque semaine dans Charlie Hebdo la page, sur fond vert, consacrée à notre planète.

    Trois articles détaillant chaque fois une horreur ou une autre.

    Je rêve qu’il en soit fait une compilation annuelle.

    Est ce en projet ?

    Les humainEs, surtout certainEs, se comportent de façon criminelle.

    Mettre en lumière leurs agissements est un travail que vous faites à merveille.

    Merci, merci et encore merci !

  18. De la fin d’un monde à la renaissance en 2050.

    Il y a trente-trois ans naissaient Les Verts, première organisation unifiée de l’écologie politique en France. Jusqu’à aujourd’hui, les représentants de ce parti, puis ceux de son successeur EE-LV, ont rempli presque tous les types de mandats aux fonctions électives des institutions républicaines. Pour rien, à peu de choses près.

    Sous l’angle écologique de l’état géo-bio-physique de la France – de l’Europe et du monde – avouons que l’état de santé de ces territoires ne cesse de se dégrader par rapport à celui de 1984, comme le montrent à l’envie les rapports successifs du Giec, du PNUE, du Programme géosphère-biosphère, et autres publications internationales alarmistes les plus récentes.

    Sous l’angle social et démocratique, le constat est du même ordre : creusement des inégalités, accroissement de la xénophobie, raidissement des régimes politiques. Initialement munis d’une immense générosité intellectuelle et porteurs de la seule alternative nouvelle à la vieille gauche et à la vieille droite, les écologistes politiques ont aujourd’hui presque tout perdu, même leurs sièges. Ils apparaissent périmés, faute d’être présents au réel. Celui-ci a beaucoup changé depuis trente-trois ans, particulièrement par le passage du point de bascule vers un effondrement global, systémique, inévitable. Jadis, inspirés par le rapport Meadows ou les écrits de Bernard Charbonneau, René Dumont et André Gorz, nous connaissions déjà les principales causes de la dégradation de la vie sur Terre et aurions pu, dès cette époque et à l’échelle internationale, réorienter les politiques publiques vers la soutenabilité. Aujourd’hui, il est trop tard, l’effondrement est imminent.

    Bien que la prudence politique invite à rester dans le flou, et que la mode intellectuelle soit celle de l’incertitude quant à l’avenir, j’estime au contraire que les trente-trois prochaines années sur Terre sont déjà écrites, grosso modo, et que l’honnêteté est de risquer un calendrier approximatif. La période 2020-2050 sera la plus bouleversante qu’aura jamais vécue l’humanité en si peu de temps. A quelques années près, elle se composera de trois étapes successives : la fin du monde tel que nous le connaissons (2020-2030), l’intervalle de survie (2030-2040), le début d’une renaissance (2040-2050).

    L’effondrement de la première étape est possible dès 2020, probable en 2025, certain vers 2030. Une telle affirmation s’appuie sur de nombreuses publications scientifiques que l’on peut réunir sous la bannière de l’Anthropocène, compris au sens d’une rupture au sein du système-Terre, caractérisée par le dépassement irrépressible et irréversible de certains seuils géo-bio-physiques globaux. Ces ruptures sont désormais imparables, le système-Terre se comportant comme un automate qu’aucune force humaine ne peut contrôler. La croyance générale dans le libéral-productivisme renforce ce pronostic. La prégnance anthropique de cette croyance est si invasive qu’aucun assemblage alternatif de croyances ne parviendra à la remplacer, sauf après l’événement exceptionnel que sera l’effondrement mondial dû au triple crunch énergétique, climatique, alimentaire. La décroissance est notre destin.

    La seconde étape, dans les prochaines années 30, sera la plus pénible au vu de l’abaissement brusque de la population mondiale (épidémies, famines, guerres), de la déplétion des ressources énergétiques et alimentaires, de la perte des infrastructures (y aura-t-il de l’électricité en Ile-de-France en 2035 ?) et de la faillite des gouvernements. Ce sera une période de survie précaire et malheureuse de l’humanité, au cours de laquelle le principal des ressources nécessaires proviendra de certains restes de la civilisation thermo-industrielle, un peu de la même façon que, après 1348 en Europe et pendant des décennies, les survivants de la peste noire purent bénéficier, si l’on peut dire, des ressources non consommées par la moitié de la population qui mourut en cinq ans. Nous omettrons les descriptions atroces des rapports humains violents consécutifs à la cessation de tout service public et de toute autorité politique, partout dans le monde. Certains groupes de personnes auront eu la possibilité de s’établir près d’une source d’eau et de stocker quelques conserves alimentaires et médicamenteuses pour le moyen terme, en attendant de réapprendre les savoir-faire élémentaires de reconstruction d’une civilisation authentiquement humaine.

    Sans doute peut-on espérer que s’ensuive, autour des années 50 de ce siècle, une troisième étape de renaissance au cours de laquelle les groupes humains les plus résilients, désormais privés des reliques matérielles du passé, retrouvent tout à la fois les techniques initiales propres à la sustentation de la vie et de nouvelles formes de gouvernance interne et de politique extérieure susceptibles de garantir une assez longue stabilité structurelle, indispensable à tout processus de civilisation.

    Ce type de sentences aussi brèves qu’un slogan peuvent entraîner une sensation de malaise chez le lecteur qui viendrait à se demander si la présente tribune n’est pas l’œuvre d’un psychopathe extrémiste qui se vautre dans la noirceur et le désespoir. Au contraire, débarrassés d’enjeux de pouvoir et de recherche d’effets, nous ne cessons d’agir pour tenter d’éviter la catastrophe et nous nous estimons trop rationnels pour être fascinés par la perspective de l’effondrement. Nous ne sommes pas pessimistes ou dépressifs, nous examinons les choses le plus froidement possible, nous croyons toujours à la politique.

    Les extrémistes qui s’ignorent se trouvent plutôt du côté de la pensée dominante – de la religion dominante – basée sur la croyance que l’innovation technologique et un retour de la croissance résoudront les problèmes actuels. Si notre prospective est la plus rationnelle et la plus probable, reste à en convaincre les militants d’EE-LV, les Français et tous nos frères et sœurs en humanité. La dissonance cognitive de nos sociétés empêche que ceci soit possible en temps voulu. Cependant, les orientations politiques déduites de cette analyse deviennent relativement faciles à décrire : minimiser les souffrances et le nombre de morts pendant les décennies à venir en proposant dès aujourd’hui un projet de décroissance rapide de l’empreinte écologique des pays riches, genre biorégionalisme basse-tech, pour la moitié survivante de l’humanité dans les années 40. Autrement dit, profiter de la disponibilité terminale des énergies puissantes et des métaux d’aujourd’hui pour forger les quelques outils, ustensiles et engins simples de demain (les années 30), avant que ces énergies et ces métaux ne soient plus accessibles.

    Sans surprise, hélas, notre perspective générale ne semble pas encore partagée par la majorité des écologistes qui tiennent leurs Journées d’été européennes à Dunkerque. Ainsi, la plénière finale du samedi 26 août est-elle en partie consacrée au «développement industriel» en Europe. Un élan vers le pire.

    Yves Cochet, ancien ministre de l’Environnement.

    http://www.liberation.fr/debats/2017/08/23/de-la-fin-d-un-monde-a-la-renaissance-en-2050_1591503

    1. BA,

      J’ai lu avec intérêt, mais non sans un vrai malaise. J’ai vu Cochet à l’oeuvre dans les coulisses des Verts, et ma foi, cela ne donnait guère envie. Je reconnais qu’on ne peut juger son texte à cette aune, mais enfin, on a le droit d’y réfléchir. Cochet est tout de même un drôle de personnage, qui prétend croire à la politique alors que son propos, fataliste – l’histoire est écrite, selon lui, de manière certaine – ne peut avoir pour effet que de démobiliser encore un peu plus. Qu’est-ce que cela veut dire réellement ?

      Fabrice Nicolino

  19. Dans la droite ligne du materialisme du « Club de Rome » et du « rapport Meadows » qu’il cite, Yves Cochet ne voit pas que la renaissance a commence bien avant la « prise de conscience » plutot tardive des technocrates dont la partie visible, comme celle de l’iceberg, a ete la publication de ces rapports, qui sont davantage concernes par la preservation des metaux, de l’electricite et de tous les gadjets de la modernite que par la poursuite de la vie, et que cette renaissance est en cours, plus que jamais et qu’elle s’accelere. Ce n’est pas 2050, c’est aujourd’hui. La disparition lente et silencieuse de villes entieres (Mossoul, Alep, Raqqa…), la survie non seulement sans electricite mais sans eau (Gaza), des millions de morts, tout aussi silencieux, d’un trait de plume (Irak-Syrie-Afghanistan), c’est aujourd’hui meme sous nos yeux. Le choix est entre la continuation du capitalisme qui n’a plus d’autre issue que la forme du terrorisme generalise, et l’ecologie. La preservation des metaux et de l’electricite? Et pourquoi pas conserver le petrole, tant qu’on y est? Pour qu’on puisse continuer a s’empoisonner avec les gaz de combustion aussi longtemps que possible? Pour continuer a faire fonctionner les chars Leclerc et les Rafale? Je ne suis pas desespere, je suis plein d’espoir. Les gens sont bien moins bete que le systeme, qui s’effondre. C’est le systeme qui va vivre une catastrophe, pas les gens. Le tout est de le mettre a bas sans y passer tous. C’est faisable, plein de gens le font aujourd’hui meme, en plein d’endroits sur la planete. Comme ecrivait Pierre Fournier dans Hara-Kiri Hebdo en 1969: « Le paradis concentrationnaire qui s’esquisse et que nous promettent ces cons de technocrates ne verra jamais le jour parce que leur ignorance et leur mépris des contingences biologiques le tueront dans l’œuf. La seule vraie question qui se pose n’est pas de savoir s’il sera supportable une fois né mais si, oui ou non, son avortement provoquera notre mort. »

    http://partage-le.com/2016/08/yen-a-plus-pour-longtemps-la-civilisation-industrielle-et-son-desastre-ecologique-par-pierre-fournier/

    L’avortement du « paradis concentrationnaire », accelere par son suicide, est aujourd’hui bien visible, bien engage, et la vie continue plus que jamais.

    Amities a tous!

  20. A bien des égards, « l’avortement du paradis concentrationnaire » ressemble au démantèlement d’une centrale nucléaire: Apparemment tellement difficile, voire tellement impossible, qu’on préférerait continuer « encore un peu » et en même temps inévitable, et plus vite on commence moins les conséquences seront graves. Ou bien comme certains disent, aider l’empire Américain à ralentir, de manière suffisamment progressive et indolore (pour lui) pour ne pas provoquer de troisième guerre mondiale. Je dis « empire Américain », je pourrais dire « empire Européen » avec à peine un peu plus de recul, ou « empire capitaliste » avec encore un peu plus de recul… (Parmi les meilleurs théoriciens de ce ralentissement progressif, lucide et contrôlé de l’empire, ralentissement suffisamment habile pour ne pas nous tuer tous dans l’opération, il y a beaucoup d’Américains et d’Européens.)

    Parler de guerre dans le contexte écologique n’est pas une digression. La domination européenne s’appuyait sur le mythe de la domination du soit-disant « modèle » européen, sur l’idéal colonial de « développement », c’est a dire qu’avec le temps, même le paysan Soudanais irait un jour au travail en voiture, et rentré le soir dans son douillet HLM, lirais « Le Monde » pour s’informer et « Charlie Hebdo » pour critiquer la société… La contradiction entre cet objectif déclaré et la poursuite de la domination est devenue visible avec la décolonisation, ce qui a motivé les préoccupations du « Club de Rome » et des « environnementalistes » d’extrême-droite comme Ehrlich etc. et à partir de là, l’exploitation a continué avec des justifications néo-malthusiennes basées sur l’idée que les pauvres sont trop nombreux, mangent toutes les ressources et salissent la planète. Il fallait donc « protéger » les forêts et les rivières des populations locales qui les avaient non seulement préservées, mais souvent amplifiées voire créées, durant des siècles de labeur confiant. L’origine humaine des oasis et des savanes, les anciennes techniques Indiennes d’amélioration des nappes phréatiques et de régulation des rivières et des inondations (redécouvertes il y a une vingtaine d’années et baptisées de manière un peu étroite « rain water harvesting »), sont maintenant bien établies. L’imposition du soi-disant « modèle » européen, pour justifier la colonisation, s’autodétruisant dans ses contradictions, a finit par s’accorder avec lui-même et se condenser en ce « modèle » simple: le développement comme guerre, la guerre comme développement. Vendre les gaz de combat a Saddam Hussein et massacrer en 20 ans plus d’1 million d’Irakiens sont deux épisodes du même projet. De même qu’inventer, puis fabriquer les gaz de combat et les finalement les utiliser, comme a montré Fabrice Nicolino dans son livre sur la chimie, ou bien vendre la plus grande usine de ciment en Syrie, puis vendre six mille tonnes de ciment par jour à l’Etat Islamique et Al-Qaeda, tout en organisant en même temps les « Holcim Awards »… Le « développement durable », voire « à l’infini », ou la continuation du business par tous les moyens, selon Holcim-Lafarge.

    La gourmandise avec laquelle la France, Israël et les Etats-Unis ont proposé ces derniers mois de vendre du matériel militaire à l’Inde au plus fort de l’étrange confrontation entre l’Inde et la Chine au Doklam révèle assez les avantages qu’une guerre la plus coûteuse, la plus majeure, la plus « équilibrée » possible, entre les deux géants d’Asie, apporterait aux yeux de certains stratèges raffinés, descendants spirituels, plus pervers encore, des théoriciens de la colonisation.

    Et puis selon certains, ca serait même « bon pour la planète », en tout cas il resterait plus à manger pour les survivants selon Yves Cochet, qui pense qu’on est encore à l’époque de la peste noire.

    Erreur fondamentale qui montre qu’il n’a pas quitté la mentalité de la technologie-comme-pouvoir, qui a conduit aux centrales nucléaires. Mentalité qui peut être dépassée, non seulement en sciences, en sciences humaines, en philosophie, mais aussi, ce qui étonnera certains dogmatiques, à l’intérieur même des disciplines de l’ingénieur, comme le montre Gilbert Simondon (« du mode d’existence des objets techniques » – la « concrétude » est un concept qui démonte l’illusion matérialiste des notions de calcul et de pouvoir qui mènent, en politique, au néo-malthusianisme).

    Pour démanteler les centrales nucléaires on a besoin de l’intelligence et des efforts de tous, surtout pour démanteler cette gigantesque centrale qui fuit et pète de toutes parts qu’est le capitalisme aujourd’hui.

    On a énormément besoin de tous les Frédéric Wolff d’ici et d’ailleurs, et parmi ces poètes qui travaillent dans les profondeurs, qui voient un peu au delà de la surface des choses, il y a aussi des ingénieurs.

    1. Fabrice écrit moins, certains commentaires semblent prendre une certaine forme de relais. C’est bien aussi.

      En tout cas, merci Laurent pour tes mots qui aident à dépasser une certaine vision madmaxesque assez désespérante.

      Je pense que le parcours de Salgado est plus intéressant et motivant pour l’avenir que celui de Cochet.

  21. Fabrice, même constat que toi concernant Cochet. Il dénonce une dérive politique qu’il a abondamment (et comment, et combien !) contribué à faire déraper…
    Il est de ceux qui ont tenté de faire croire que l’avenir et la nature de l’écologie, c’est l’alliance avec cette gauche immonde autant responsable de la catastrophe écologique éctuelle que la droite productiviste et industrialiste… (mort de rire la plénière finale d’EELV à Dunkerque sur le développement de l’industrie en Europe ! Mais, dis-moi, Cochet, tu récoltes exactement ce que tu as semé… souviens toi du claquage de porte de Nicolino vis à vis de Politis pour des raisons à peu près similaires, c’est à dire celle qui veulent enfermer l’écologie dans le vieux dogme gauchiste immanquablement productiviste, développementiste, industrialiste… 😉
    Et cette manie de gauche (marxisme) de croire religieusement que l’Histoire est écrite, que dire sinon que c’est enfantin de naïveté. Je ne comprends pas qu’on puisse imaginer l’évolution de l’Humanité dans un tel carcan… Tu dis « fatalisme », Fabrice, c’est bien ça, fatalisme dogmatique.
    Amis gauchistes, réfléchissez davantage sur ce qu’est l’Humain s’il vous plait. Il est grand temps, même s’il est déjà bien tard…

  22. Jusqu’a maintenant comme architecte je n’avais guere que deux « lignes rouges »: l’amiante et le Chloropyrifos. J’essaie de limiter le PVC, l’aluminium, etc. mais il y a des cas ou c’est difficile a eliminer, comme les tuyaux, les interrupteurs electriques, les bavettes alu, etc. Mais si mon client veut de l’amiante, ou empoisonner son terrain avec de l’anti-termite, il finit le chantier tout seul. Il n’a encore jamais ete necesssaire d’en arriver la, heureusement: Mes clients sont des gens sympa, en general.

    Maintenant j’ai une autre « ligne rouge »: Pas de ciment, ni plaques de platre, Lafarge-Holcim. Plus de produits djihadistes dans mes batiments!

    Amities a tous!

  23. Bonjour à toutes et tous,

    Je pose ici pour tous, ce livre : « L’école devant le problème paysan ». J’ai dans l’idée, cher Fabrice Nicolino, qu’il t’intéressera !?
    Le lien : http://pdf.lu/uDOx
    Belle journée

    Philippe
    PS : Fabrice, voici le lien de notre page. Notre texte de présentation et nos albums photographiques t’en diront davantage sur ce que nous mettons en place, à la Boisselière : https://www.facebook.com/laboisseliere/

  24. bonjour Fabrice et merci pour ce merveilleux texte.c’est beau ,paisible ; c est la vie; c’est mon jardin un cœur qui bat. le monde serait peut être meilleur si chaque personne aurait un petit jardin..Rien qu un instant de grâce…

  25. A l’approche de certains mobilisations potentielles…

    Petit mémento à l’usage de ceux qui restent éveillés :

    Présidentielles, vote pour Macron :
    1er tour = 18,2 % des inscrits = 81,8 % n’ont pas voté pour lui
    2ème tour = 43,6 % des inscrits = 56,4 % n’ont pas voté pour lui
    (et la plupart de ceux qui ont voté pour lui ne l’ont fait que pour éviter le FN au pouvoir et l’ont très clairement annoncé comme tel).

    Législatives :
    LRM (La République en Marche = Macron) :
    1er tour = 13,4 % des inscrits,(15,4 avec le Modem) = 86,6% ou 84,6 % n’ont pas voté pour eux
    2ème tour = 16,5 % des inscrits = 83,5 % n’ont pas voté pour eux

    Conclusion : Macron et LRM sont certes légalement au pouvoir, ils n’ont néanmoins aucune légitimité populaire liée à une quelconque majorité électorale. Ils sont en effet… MINORITAIRES par rapport à tous ceux qui ont voté pour d’autres ou qui n’ont PAS voté.
    En aucun cas « les français » (!!!) n’ont choisi majoritairement Macron.
    Ce qui se rapproche le plus à un choix « des français », c’est le choix du corps électoral SOUVERAIN. Or si on rapporte le vote Macron au corps électoral, comme on le voit ci-dessus, Macron et LRM sont ridiculement MINORITAIRES.

    Ceci en grande partie grâce à nous, abstentionnistes ! Et remarquez bien que cet abstentionnisme n’a aucunement fait monter le FN, au contraire, cela l’a fait baisser, notamment parce que des abstentionnistes auraient voté FN s’ils avaient voté ! (d’où les appels à voter lancés à tue-tête par les cadres FN durant les élections…).

    Se révolter efficacement aujourd’hui, c’est s’abstenir et construire fermement la suite ! Une suite qui ne fait aucun choix politique sans les confronter à la double catastrophe écologique en cours : le climat que l’on détruit et la biodiversité qui est en train de s’effondrer.

  26. J’ai rencontre un homme qui a travaille toute sa vie avec les tribus, qui a echappe a de nombreuses tentatives d’assassinat, y compris deux fois par la police, et qui porte un regard percant, petillant et plein d’humour sur les choses, et plutot tendre envers les gens. Denue de hargne ou d’animosite, le jugement le plus severe qu’il puisse apparemment porter sur quelqu’un est: « cet idiot »…

    Etonnant comme certains semblent comme petrifies dans la glaise, comme s’ils portaient le poids du monde sur leurs epaules, alors que cet homme, pourtant plutot robuste physiquement, semble leger comme un papillon.

    Comme si ce qui nous pesait le plus n’etaient pas nos actions, mais notre inaction…

  27. Pour P.P, et probablement interessant pour tout le monde aussi:

    Un article publié dans une revue à comité de lecture démonte complètement la théorie que la guerre de Syrie serait « causée en partie », ou bien aurait été « déclenchée par » le changement climatique.

    http://www.mikehulme.org/climate-change-and-the-syrian-civil-war-revisited/
    (Pour les fauchés ou les pingres, l’article est trouvable en pdf sans payer, en cherchant un peu…)

    Deux des auteurs avaient déjà publié, dès novembre 2015, un article dans « The Guardian », qui dénonçait les erreurs, fondamentales comme de méthode, des théories du changement climatique comme cause de la guerre de Syrie:

    https://www.theguardian.com/commentisfree/2015/nov/29/climate-change-syria-civil-war-prince-charles

    Maintenant le nouvel article mobilise une recherche multidisciplinaire et bien plus approfondie, qui permet aux auteurs d’affirmer ceci:

    « A la lumière de ce qui précède nous pouvons maintenant répondre à la question principale: Y-a-t-il des preuves claires et fiables qu’une sécheresse induite par le changement climatique fut un facteur contribuant au début de la guerre civile du pays? Et, si et là où la réponse est oui, était-ce aussi significant qu’il a été prétendu dans la littérature académique et spécialisée? Pour chaque étape de la chaine causale théorisée, nos réponses sont non. Nous trouvons qu’il n’y a pas de preuve claire et fiable que le changement climatique anthropogénique fut un facteur de la sécheresse dans le nord-est de la Syrie entre 2006 et 2009; Nous trouvons que, s’il est vrai que la sécheresse 2006-2009 a contribué à la migration, cette migration ne fut pas à l’échelle prétendue dans la littérature existante, et fut, de manière bien plus probable, causée davantage par la libéralisation économique que par la sécheresse; et nous trouvons qu’il n’y a pas de preuve claire et fiable que la migration due à la sécheresse fut un facteur contribuant au début de la guerre civile. »

    Et voila.

    Cette etude est fascinante par l’ampleur des moyens theoriques et techniques qu’elle mobilise, pour une question apparemment si simple que meme le Prince Charles peut se permettre sans choquer personne de lancer des petites phrases d’apparence innocente et evidente.

    Jusqu’a present, les catastrophes ecologiques ont toujours ete des armes de guerre, jamais des « causes » de guerre. Ne pas tout confondre est essentiel a notre survie. Meme si on ne s’interesse pas a l’ecologie. Et meme si l’ecologie nous force a reconsiderer toutes les questions anterieures.

  28. Ca serait interessant qu’une etude mesure la contribution de la guerre, en prenant comme etude de cas la guerre de Syrie, ou celle d »irak, ou celle de Libye, au changement climatique.

    Il est assez evident que le tsunami d’argent et de ressources qui ont submerge la Syrie afin de permettre a la guerre de continuer tant d’annees, n’a pu avoir qu’un effet catastrophique sur le rechauffement climatique.

    La quantite enorme de bombes fabriquees et utilisees, le petrole, les pick-up Toyota (la majeure partie de la production, absorbee par l’Etat Islamique pendant plusieurs annees), le ciment Lafarge-Holcim (les 7000 tonnes de ciment produites par jour a l’usine ultra-moderne, surement tres « verte » et tres « eco-consciente » de Jalabiya, qui ne fut jamais bombardee par les americains au contraire des centrales thermiques et des usines de traitement de l’eau, et dont la production tout entiere a servi aux tunnels et quartiers generaux terroristes construits sous les immeubles residentiels, les ecoles et hopitaux de Raqqa, Alep, etc.) les immeubles, ponts et routes bombardes, et la perte immense de vies humaines, l’empoisonnement de la terre, etc.

    Chacun de ces aspects a ete devastateur pour le climat.

    Donc, « en quittant la piece, eteignez la lumiere »… « mettez un pull, et baissez le thermostat »…

    « Saviez-vous que chaque ampoule incandescente remplacee par une LED permet, au bout d’un an, a un rafale de voler durant 13 secondes? »

    Voila l’essence du « developement durable »… Selon Lafarge-Holcim, « le ciment prefere de l’etat islamique », surement un connaisseur!

    Reiser, avec 20 ans d’avance, avait vu s’avancer les neo-conservateurs, de Brzezinski a notre marionnette Macron:

    https://ludovicyepez.wordpress.com/2016/09/09/une-planche-de-reiser-qui-avait-anticipe-la-politique-etrangere-us-a-lamericaine/

  29. Purifier l’eau d’une riviere en deux mois et pour 5% du prix d’une installation classique de traitement des eaux usees:

    https://sandrp.wordpress.com/2017/08/22/intach-pilot-project-reduces-assi-river-pollution-in-varanasi-by-70-in-two-months-at-least-cost-without-any-structures/

    …sur LE site de reference sur l’eau, « les rivieres, les barrages et les gens » (dams, rivers & people), dont chaque article est une mine d’or (d’information precise, pertinente et pratique).

  30. Question : j’espère que, malgré les vicissitudes prévisibles générées pas la Présidence de M. Macron, Yves Paccalet va bien, mais n’aurait-il pas fermé son blog ?

    1. Merci Martine pour ce tres, tres interessant article!

      C’est passionant de voir comment, tout en evitant soigneusement de mentionner, ne serait-ce qu’une seule fois, les mots « agriculture biologique », l’article se prepare mentalement a en accepter, sinon le concept en general, du moins l’un de ses premisses.

      Nous sommes en 2017, soit 95 ans apres 1922-23, lorsqu’un groupe de fermiers qui avaient observe (deja!) la degradation de la qualite des recoltes depuis une trentaine d’annees, commence a travailler avec Rudolf Steiner pour fonder ce qu’ils appelleront l’agriculture biodynamique. Ou dans la continuation (et pas en opposition) avec les travaux de Liebig on parle pour la premiere fois du role des metaux et des micro-nutrients.

      C’est bien sur une necessite editoriale aujourd’hui de concentrer le recit sur une seule personne, de facon a susciter un rapport de sympathie entre le lecteur et une figure « heroique », mais tout de meme, Loladze n’est pas tout a fait seul, et l’adage « les grands esprits se rencontrent » est souvent verifie:

      Deb, Debal, Soujit Sengupta and T. Pradeep 2015. A profile of heavy metals in rice (Oryza sativa ssp. indica) landraces. Current Science 109 (3): 407-409.

      http://www.currentscience.ac.in/Volumes/109/03/0407.pdf

      Mais bon, Debal Deb est sans doute trop marque politiquement « pro-agriculture biologique » pour etre mentionnable dans « politico » 🙂

  31. Salut Laurent, peu de temps mais oui, intéressants travaux. Quoi qu’il en soit, la sècheresse n’aura pu qu’aggraver la situation, contribuant sûrement aussi à atteindre des seuils rendant les processus inéluctables
    C’est cela aussi le côté sombre du bouleversement climatique, pourquoi le nier ?

    1. Salut PP, je ne « nie » pas, personne (ou presque) ne « nie » je pense le changement climatique du a l’industrialisation et a l’activite humaine en general.

      Ce qui me parait important, c’est qu’il ne faudrais pas manquer l’opportunite d’assoir notre pensee et notre rationalite sur des bases plus solides, que l’ecologie nous force en quelque sorte a faire.

      Un contre-exemple a mon avis est Yves Cochet, qui s’accroche a la vieille pensee, pre-ecologie. La majeure partie du courant « developpement durable » en gros va dans ce sens retrograde (meme si elle a du potentiel pour s’ameliorer).

      L’exemple que je donne plus haut est celui-ci: Est-ce le changement climatique qui cause la guerre, ou la guerre qui cause le changement climatique? On peut toujours accumuler des modeles pour demontrer l’un ou l’autre, mais a la base il y a une question morale: Ou est notre responsabilite exactement?

      Il est tres important que chacun developpe une notion claire de la « causalite ». Je ne dis pas qu’il faut que nous ayons tous la meme, mais il faut absolument que chacun fasse un effort pour s’approprier sa propre notion. C’est une chose qu’on ne peut pas deleguer a une autorite quelquonque. Si on accepte une notion implicite de causalite, on donne bien trop de pouvoir a celui, celle, ou a « ce » qui nous suggere cette notion.

      La notion de causalite est religieuse. Croire qu’il existe un « temps » c’est croire qu’il y a une relation entre les evenements. Je ne dis pas qu’il ne faut pas y croire, ni qu’il faut y croire d’ailleurs (meme si essayer de ne pas y croire serait se rendre sa propre vie bien compliquee), mais qu’il faut se rendre compte que c’est bel et bien une croyance et qu’il faut la reconnaitre comme telle pour eviter de la soumettre a une autorite, ou une entite, etrangere.

      Il y a un bel article ici sur la relation entre temps et religion:

      http://ckraju.net/papers/Planetary-motion-Newton-and-Buddhism.pdf

      En fait, c’est le livre de C.K. Raju, « the eleven pictures of time » qui m’a ouvert les yeux sur cette relation entre temps et religion. (Le livre est un peu gros, et pas disponible en PDF apparemment).

      La physique est aujourd’hui la discipline la plus en pointe sur la notion de temps. C’est en general tres esoterique, mais il y a ici un article (un peu trop radical dans ses choix, l’auteur a prit le parti de « ne pas croire » au temps, mais Raju dirait surement, malicieusement, que l’auteur decide d’y croire a nouveau dans sa vie quotidienne, lorsqu’il n’ecrit plus un papier ou ne parle plus a ses etudiants…) qui est assez lisible par le commun des mortels:

      http://fqxi.org/data/essay-contest-files/Barbour_The_Nature_of_Time.pdf?phpMyAdmin=0c371ccdae9b5ff3071bae814fb4f9e9

      Barbour et Raju sont d’accord sur une chose: L’astronome Clemence et Poincarre savaient ce qu’est une horloge, au contraire de Newton et Einstein qui etaient empetres dans des notions que Raju appelle « religieuses », et qui sont a l’origine de certaines de leurs confusions.

      Je ne dis pas qu’il faut lire les papiers de physique, mais qu’il faut se mefier des notions implicites de causalite, car ca repose sur des premisses non seulement morales, mais meme religieuses, et que nul ne devrait accepter ces notions aveuglement ou inconsciemment.

      Retourner la causalite, ne serait-ce qu’a titre d’exercice, (comme plus haut sur la guerre et le climat) peut etre une bonne maniere de la mettre en perspective et de prendre une position lucide, defendable.

  32. L’Ariège est aussi une terre de tarés :

    http://www.ladepeche.fr/article/2017/09/14/2645335-ariege-armes-encagoules-hommes-annoncent-reouverture-chasse-ours.html

    Ils sont prêts à tout pour continuer à palper des subventions publiques en lachant des milliers de brebis en estive et en les y laissant crever : sur environ 600 000 brebis en estive dans les Pyrénées chaque année, ils en perdent 20 à 50 000…(hors ours bien entendu), tous les ours, en tout, et en comptant large (bénéfice du doute systématique)n’en prennent que moins de 200 (!) par an ! (un peu plus cette année, mais toujours moins de 2% des pertes totales !).

    1. Loups et cerfs, c’est un duo qui fonctionne bien et qui a tendance à équilibrer les écosystèmes.
      Communiqué Ferus (+ préfet) après la pathétique mascarade ariégeoise digne d’un skeatch des inconnus chassant la Galinette cendrée (sauf que l’humour ne suffit pas : en Haut Ariège, il y a déjà au moins un ours qui a été braconné ces dernières années, le mâle Boutxi) :
      http://www.ferus.fr/actualite/commando-arme-contre-lours-rien-de-glorieux-que-des-braconniers

  33. @ P.P
    Les tarés sont partout, voilà le problème. Je viens tout juste de lire un article du New York Times au sujet des stratégies employées par les oiseaux migrateurs nord-américains pour survivre aux ouragans. Sur leur route de migration vers le continent sud-américain, ils se réfugient souvent dans les Caraïbes, comme par exemple en Guadeloupe. Et là, ils se font tirer dessus par les excités de la gachette, parce que la saison des ouragans est considérée comme une période de chasse propice. Alors, les malheureux oiseaux qui sont sortis indemnes de tempêtes monstrueuses ou qui se sont détournés pour y échapper, prolongeant ainsi un voyage déjà long et périlleux vers leur lieu d´hivernage, se font massacrer par les brutes qui les attendent avec impatience. Dame ! c´est facile de tuer des êtres vivants à bout de force.
    Il y a 3000 viandards en Guadeloupe. Même l´oiseau le plus aguerri aux tempêtes est sans défense face à un fusil.

  34. Bonsoir Fabrice,

    Concernant ce lâcher de cons encagoulés, probablement éleveurs ariégeois , une idée de dessin pour Charlie Hebdo :
    Titre : Le drame de la précarisation des encagoulés.
    Un dessin d’encagoulé déclarant « Ben ouais, on s’est fait éjecter d’Alep et de Mossoul. On a essayé de se recycler, et on a trouvé ces emplois aidés de snipers en Ariège ! »

    A toi de voir 😉

  35. Une organisation Sikh vient d’arriver au Bangladesh pour secourir les refugies Rohingya. Ils avaient prevu de nourir 50.000 refugies par jour, il y en a 300.000. Alors d’autres volontaires arrivent.

    http://indianexpress.com/article/india/rohingya-crisis-sikh-volunteers-reach-bangladesh-myanmar-border-to-provide-langar-to-refugees-4839349/

    Comment une poignee de personnes peut nourrir 300.000 personnes par jour, meme en supposant suffisament de donateurs pour les finances?

    En fait, la nourriture, les Sikh connaissent…

    https://www.youtube.com/watch?v=MjgUjGCpuPk

    Peut-etre faut-il prendre le probleme a l’envers de ce qu’on croyait?

    Peut-etre que c’est une ethique de la nouriture qui peut re-fonder une ethique de l’agriculture?

    (Note 1: Jason Taylor a fait tout plein de merveilleuses mini-video comme celle-ci)

    (Note 2: Mon employe architecte le plus gentil et le plus competent etait Sikh; Ces gens sont comme du bon pain; plein de ressources!)

  36. Merci beaucoup, Fabrice, pour nous avoir fait connaître ce texte (et photos) qui nous ont beaucoup touchés, mon compagnon et moi. Pourriez-vous demander à Frédéric Wolf s’il est possible de se procurer son ouvrage sous forme de livre en papier?
    Merci d’avance.
    Très amicalement.
    Catherine et Daniel

  37. Un grand, grand merci pour tous ces commentaires, un peu tardif, mais n’étant plus connecté, je ne vais sur internet que très rarement, et pour des durées courtes.
    Ce petit recueil n’est pas imprimé, peut-être qu’un jour je le proposerai à des éditeurs, quand il sera un peu plus étoffé. Mais bon, je sais cet univers difficile d’accès.
    Très bel automne à vous,
    Frédéric

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