Finalement, attendons (sur la fin du monde)

Damned ! La fin du monde a une nouvelle fois été reportée. L’expérience du Grand collisionneur de hadrons (LHC), dont je vous ai rebattu les oreilles, a donc raté. Ou réussi, je ne sais plus. En tout cas, le monde est encore là, au moment où j’écris en tout cas. Et moi aussi, du même coup. Je continue donc, comme si de rien n’était, ou presque.

Ou presque, car après mes deux derniers articles, j’ai été pris par un sentiment de malaise. Des lectrices et lecteurs de ce blog ont très visiblement flippé, un peu comme si j’annonçais pour de bon la fin de nos ennuis. Du coup, j’ai fatalement pensé à Welles. Oui, Orson. Non pour me comparer à lui – pardieu ! -, mais en souvenir du 30 octobre 1938. Ce soir-là, sur CBS radio, Welles proposait une lecture de La Guerre des mondes, de Wells, son presque homonyme. Le livre, excellent d’ailleurs, raconte comment les terriens que nous sommes perdent en un éclair une guerre lancée par les envahisseurs martiens. Mais Wells, facétieux autant qu’inconscient, avait tant joué ce jour-là avec les nerfs de ses auditeurs, qu’un grand nombre crurent l’événement réel. On a parlé de suicides, je ne sais pas si c’est vrai.

Je suis loin de cette catastrophe, mais je m’en veux un peu tout de même. Je ne voulais faire peur à personne. Je souhaitais continuer à dire ce que je pense, à ma manière. Et, malheureusement, je ne retire rien. Les gens du Cern se sont octroyé des moyens de démiurges et ne sont contrôlés par personne. Des pouvoirs – économiques, politiques, militaires, scientifiques – sont bel et bien devenus des géants dépourvus de la moindre morale humaine. Autonomes déjà, ils seront totalement indépendants sous peu. Sauf si. Sauf si nous. Sauf si nous réinventons une relation – qui vaille de vivre -, entre la liberté et la limite.

Pour en revenir une seconde au Cern et à cette fin du monde différée, j’aurais d’autant plus regretté d’être dérangé en ce moment que je relis le chef d’oeuvre d’Ed Abbey, Désert solitaire (Payot). Je ne sais pas pourquoi, ni comment on peut ressentir un tel sentiment de fraternité pour un être mort depuis trente ans, qu’on n’a jamais vu par surcroît. Abbey était devenu garde dans le parc national des Arches, dans le sud-est de l’Utah, en 1957. Je ne vous raconte pas dans le détail, pour le cas heureux où vous auriez encore à découvrir le livre.

Enfin. Abbey y est seul, habitant une caravane au milieu du désert, sans voisin dans un rayon de trente kilomètres. Et il raconte le jour, la nuit qui vient, le soleil qui pointe, le vent qui lève, l’aridité, l’extrême étrangeté de la pluie, le goût du genévrier mis au feu, le grès, la souris, le serpent, la bourrache jaune, l’astragale pourpre, le castillège indien, le penstémon rouge. Mais, note Abbey, « la plus belle de toutes, douce et gaie comme une jolie fille, avec son parfum pareil à celui de la fleur d’oranger, est [le] rosier des falaises, Cowania stansburiana ».

Abbey est un frère, Abbey est un frère, Abbey est mon frère. La preuve : « Une planète jaune, l’objet le plus brillant du ciel, flotte à l’ouest. Vénus. Je guette attentivement l’appel d’un hibou, d’une colombe, d’un engoulevent, mais je ne parviens à entendre que le crépitement de mon feu, un souffle de vent.

Le feu. L’odeur du genévrier qui brûle est le parfum le plus doux sur terre, selon mon équitable appréciation ; je doute que tous les encensoirs fumants du paradis de Dante pourraient l’égaler. Un souffle de fumée de genévrier, comme un parfum d’armoise après la pluie, évoque, dans une catalyse pleine de magie, comme une certaine musique, l’espace, la lumière, la clarté, l’étrangeté saisissante de l’Ouest américain. Qu’il puisse brûler longtemps ».

La fin du monde, alors qu’il reste tant de morceaux de genévrier ? C’est non. Je vais attendre.

48 réflexions sur « Finalement, attendons (sur la fin du monde) »

  1. Et oui, je t’en ai voulu car j’ai pensé à tous ceux qui te lisent, anonymes ou non, fragiles ou non . Faire peur, c’est de la violence .
    Et puis, faire passer le monde occidental riche(sans passer par un trou noir)de disneyland à la réalité, c’est risquer, soit un rejet, soit des roulés-boulés dans l’escalier ! les physiciens du cern sont comme Platonov avec sa valise à la main, sur le départ . Peut-être sauteront-ils d’une chaise à la fin de l’experienxce pour simuler leur sucides , comme dans un excellent film russe représentant la pièce . En tout cas, je vous recommande Tchekov, dramaturge-philosophe . la condition humaine est de rester sur le départ . Nous connaitrons un peu mieux les dates du début et de la fin, et après . et la faim, on s’en occupe quand avec la même énergie ?
    Merci pour Abbey .

  2. C’est vrai que dans certains lieux de l’Ouest américain, un sentiment quasi-mystique t’envahit. La nature y est tellement sublime, mystérieuse… sacrée, pour tout dire, vue comme telle par les Indiens déjà. On ne peut que s’interroger, alors, sur le pourquoi des Etats-uniens de s’éloigner toujours plus de cette nature (qui leur fait si peur, peut-être) de s’enferrer dans des modes de consommation destructrice qui ne satisfont personne au final…

  3. Ah ! je prefère cette prose là Fabrice. C’est vrai ça l’odeur de la nature, la beauté d’un ciel, la paix de la solitude… ca donne pas envie d’en finir tout de suite. C’est d’ailleurs ce qui m’inquiète moi quand je serais morte : ne plus voir ses beautés là (alors que d’autres les verrons encore…) est une idée insupporable.

  4. moi je n’y ai pas cru 1 seconde à la fin du monde, par contre, à la dispararition des papillons (des poissons et du reste)oui et çà n’est pas une croyance, je le vois par ici et çà, c’est l’horreur! se dire que le monde a pu en arriver là! (symbole).
    Flippant aussi la réaction des gens (tes contemporains) qui te traitent de fragile parce tu en es touchée mais je trouve cela normal, moi je suis humaine et pas encore « robotcopisée ».
    et aussi tu te demandes pourquoi ils ont une autre analyse (sur quoi çà se se fonde)

    René char: j’ai vêcu une enfance…je ne dirais pas le reste, cherchez.

  5. Comment ça ? La fin du monde est encore reportée ? Et moi qui avais claqué toutes mes économies et vidé ma cave (à vin) depuis deux jours, comment je fais, hein ?

  6. @ Marie, en parlant de fragilité, je ne parlai de personne en particulier, et puis, c’est normal d’être touché, ce n’est pas une faiblesse .
    Ma colère est humaine aussi, au fond elle visait davantage les scientifiques et je n’ai pas été juste . Quand tous ces braves gens auront pris un beau cliché bien net de nos ancêtres (amas de gluons pour les intimes) auront-ils enfin l’esprit libre pour trouver des solutions en ce qui concerne l’eau potable disponible sur terre et tout le reste ? je vous assure que la recherche scientifique me passionne, mais pas à ce prix .
    bon, j’éteins la machine .

  7. Le propos n’était assurément pas de faire peur, mais de faire réfléchir. Quelle est la quête de l’Homme, si tant est qu’il ait une quête ?
    Pour faire un focus sur l’esprit scientifique, nous en revenons inévitablement à la fameuse phrase de Rabelais.
    Il est malgré tout triste de constater que l’Homme « moderne » ne bougera pas tant que ses principes vitaux ne seront pas clairement et directement mis en cause. D’ici là, il sera hélas trop tard pour redresser une situation qui fera de toutes les machines infernales, de vulgaires jouets pour les enfants.
    A nous tous d’oeuvrer en conscience et en actes pour faire bouger, chacun à son niveau, chacun en fonction de ses possibilités, les esprits et les consciences chloroformées par tant de décennies de consommation compulsive et destructrice tant pour l’environnement que pour soi-même.
    La tâche est rude mais elle est passionnante puisqu’elle touche l’humanité que nous portons tout un chacun en nous-même.

  8. Holy Shit! if you are his brother, and I am his brother, does that make you and me brothers, too?
    Ma phrase preferee de Abbey, en plus du celebrissime « growth for the sake of growth is the ideology of a cancer cell’, je ne sais pas comment c’est traduit, c’est qd il raconte son emploi du temps dans le Moab et comment le lundi apres-midi son taff consiste a regarder filer les nuages au dessus du pic de Tukuhnikivats, (because) « SOMEONE has to do it. »
    Ma modeste contribution a la tradition du nature-writing americaine (j’ose? bon, d’accord: http://thenatureofnewyork.blogspot.com/2007/06/chapter-14-leaving-it-to-beaver.html), c’est un chapitre sur les castors, la ville de New York, mon chez moi du Vermont, tout ca dans ce blog en reponse a ce pere spirituel qu’est Abbey – ce qui voudrait dire Fabrice, que t’es mon oncle, en fait. Peu importe. « All men are brothers, we like to say, half-wishing sometimes in secret it were not true. But perhaps it is true. And is the evolutionary line from protozoan to Spinoza any less certain? That may also be true. We are obliged, therefore, to spread the news, painful and bitter though it may be for some to hear, that all living things on earth are kindred. » E. Abbey, a la fin de Serpents of paradise.

  9. Eh Bénédicte, t’es gonflée! Fabrice n’a pas à se sentir coupable de quoi que ce soit. Ce serait un comble. Nous avons plus que jamais besoin de lanceurs d’alertes comme lui. Cerise (bio) sur le gâteau, Fabrice fait ça avec humour et talent!
    autre chose, si je peux me permettre un conseil de lecture : Une guerre dans la tête de Doug Peacock ed. Gallmeister, un grand ami d’Ed Abbey

  10. une autre releve s’appelle Terry Tempest Williams et c’est vraiment dommage qu’elle ne soit pas traduite en francais. Ici, un entretien que j’ai trouve (http://www.terrain.org/interview/17/), ou elle parle de la necessite de parler/ecrire a propos de la crise ecologique et de l’environment dans un langage qui ouvre les coeurs, pas qui les ferment. Terry, en plus d’etre une grande soeur, spirituelle, c’est une copine – pour de vrai. Elle connaissait Ed et elle connait Doug. C’est pour certains un defaut je sais, mais c’est aussi tres americain, j’appelle tout le monde par son prenom.

  11. A David : Spinoza ? C’est un hasard ou pas ?
    A part ça, je viens d’entendre qu’il y en aurait pour 10 ans d’expériences au Cern – tous les espoirs apocalyptiques sont donc permis !

  12. eh oui d’aprés les infos la collision n’aura pas lieu aujourd’hui mais dans quelques semaines. le LHC est seulement en rodage pour l’instant.
    mais ca fait du bien de se faire peur parfois.
    Bénédicte, la peur n’est pas si mauvaise elle est nécessaire a tous les etres vivants, c’est un systeme de survie.et si le probleme était que justement on a pas assez peur….l’alarme qui devrait retentir dans notre cerveau est assourdie par le ronron quotidien et chacun continue a vivre dans sa bulle. et pourtant la peur a montré son efficacité en 2001, tous les américains terrifiés étaient unis par la peur du terrorisme savamment entretenue par l’équipe Bush. cet évènement a fait accepter aux américains des lois liberticides, une guerre sans fin et sans issue qui coute cher en vies et en armement.
    c’est encore une fois des personnes mal intentionnées qui se servent de cet outil de manipulation des masses.
    pourquoi ne pas faire peur intelligemment aux gens?c’est une émotion assez puissante pour faire changer des modes de vies.
    en attendant je vais jouer plus souvent à »la fin du monde est pour demain »c’est plutot libérateur, on se sent tout léger…..

  13. Bruno: peut-etre que deleuze ou Russel aurait moins bien sonne apres Protazoan, je ne sais pas. Ou peut-etre, tout simplement, parcequ’en bon renegat qui se respecte, Abbey s’identifiait au cote prophete et paria du grand philosophe. Mais peut-etre que ce n’etait pas le sens de ta question. Perso, je ne pense pas que le hasard « existe ». je trouve plutot qu’il domine, oui, et qu’il designe tout ce que la science est totalement incapable d’expliquer. Personne ne formule mieux cette idee que Prigogine et Stengers, a mes yeux, dans « la Nouvelle Alliance ». Puis il y a ce bijoux: Chaos and Life, d’un anglais, Richard j. Bird. Mon fils vient de peter une touche de mon clavier avec la patte de sa giraffe. Est-ce que cela constitue un evenement?

  14. Sophie La girafe! L’éternelle et douce Sophie la girafe, en guerre contre la modernité! çà c’est vraiment une bonne nouvelle David!

  15. Moi je trouvais que ça aurait été une belle fin, plutôt qu’une bombe atomique ou la lente agonie par les pollutions diverses.
    Je remercie Fabrice parce que pendant toute la journée d’hier je me suis posé la question de la fin du monde dans des conditions presque réelles. J’ai regardé les gens qui m’entourent et mes montagnes d’une autre manière. On se demande parfois ce qu’on ferait si c’était nos derniers instants. Eh bien hier, j’avais la réponse : rien de différent. Juste regarder les choses autrement.
    A tout hasard, j’ai différé la rédaction d’un compte-rendu professionnel un peu chiant et là je vais devoir m’y mettre …
    Que les âmes sensibles ne lisent pas la suite : les industriels qui ont fabriqué le fameux accélérateur de particules souhaitent en vendre plusieurs exemplaires voire de nombreux exemplaires. Non pardon, pas vendre : mettre à la disposition des savants du monde entier. Entier ?
    L t o n i
    e r u o r
    n’est que partie remise.

  16. L t o n i = trou noir
    e r u o r
    j’avais fait un effet graphique qui n’est pas passé : les particules de mots que j’avais espacés se sont télescopés !

  17. Carpe Diem. Faut juste se sentir en vie pour bien vivre. Et aller ramasser quelques mûres sauvages et généreuses éclatant sous les doigts avides de gourmandises non brevetées et gratuites.
    Ce matin, très grand jour: pain maison BIO aux céréales et aux noix, une croûte dorée, fumante, parfumée. Un massage de matière sensuelle. Dégustez cela avec une confiture maison de framboise, un café équitable, sous un érable ensoleillé taquiné par des genévriers…et les enfants gourmands. Voyez, je ne suis pas dans la lecture mais dans le faire. Fabrice…t’as besoin de vacances!
    biosous.

  18. @ raton on est toujours plus exigent avec ceux qu’on estime .
    @ mariouchka, la peur, une arme efficace oui, pour vendre n’importe quoi . « Tous les soirs à vingt heures, la France a peur.. » , un vieux tube . Une énergie négative pour donner du positif ? Comme tu l’as souligner toi-même, ça a permis des guerres suplémentaires . comme je le répète car je le constate, la peur anihile . je croyais que tu avais fait psy …et pour moi, la fin ne justifiera jamais les moyens , traité écrit d’ailleurs par un homme torturé, qui , donc, a connu la peur .
    lisez plutôt le commentaire de david sur terry tempest william que j’admire . la destruction secombat en effet par l’instruction, pas par la contrainte .

  19. un petit extrait pour le plaisir:

    « La montée en régime sera progressive. L’énergie des premiers protons injectés dans l’anneau sera de 0,45 tera-électrons-volts (TeV ou million de millions d’électrons-volts). D’ici à la fin de cette année, elle devrait monter à 5 TeV, pour atteindre en 2010, lorsque la machine tournera à pleine puissance, 7 TeV, soit, à chaque collision frontale de deux protons, 14 TeV. Concrètement, chaque choc libérera la même énergie que celle produite par un essaim de 14 moustiques, mais concentrée dans un espace mille milliards de fois plus petit qu’un diptère. Une force de frappe très supérieure à celle des précédents accélérateurs de particules.

    Le compte à rebours est désormais lancé. La chasse est ouverte au boson de Higgs, à l’antimatière, à l’énergie sombre et aux particules primordiales.  »
    Pierre Le Hir
    Article paru dans Le Monde du 10.09.08.

  20. A David : merci pour ta réponse. Spinoza sonnait sans doute mieux que Heidegger, par exemple… Et ce n’est sans doute pas un hasard – je suis d’accord avec la définition que tu en donnes.

  21. Un peu d’humour…

    Petits problèmes et travaux pratiques.
    Par Jean tardieu.

    PROBLEME D’ALGEBRE A DEUX INCONNUES :
    Etant donné qu’il va se passer je ne sais quoi je ne sais quand, quelles dispositions prenez-vous ?…

    LA LOGIQUE :
    Lorque vous « supposez le problème résolu », pourquoi continuez-vous quand même la démonstration ? Ne feriez-vous pas mieux d’aller vous coucher ?

    L’ARCHEOLOGIE :
    Reportez-vous par la pensée dans les temps antiques : la municipalité d’Athènes pose la première pierre des ruines du Parthénon.
    Décrivez la cérémonie.

    LA VIE DE TOUS LES JOURS :
    Sachant que vous êtes immortel, comment organiserez-vous vos journées ?

    LA PERSONNALITE :
    Supposez que vous n’êtes pas et trouvez-vous un remplaçant.

    METAPHYSIQUE :
    Est-ce que l’univers vous apparaît comme un « poids » ? Que vous portez ? Que vous traînez ?
    Ou, au contraire, avez vous l’impression de « flotter » sur le monde ? Motivez vos réponses.

    On dit communément que « le temps, c’est de l’argent ». Faites le calcul, au cours du dollar.

    Le Néant est-il plus sensible le dimanche que les autres jours ?
    Souhaitez-vous y passer vos vacances ?

  22. Si nous ne suivons pas les mises en garde d’un autre Wells Orson, les fichiers de types edvige avec une utilisation incontrôlée des nanotechnologies et de l’informatique, nous mênent droit vers un nouveau totalitarisme.

  23. Marco,

    Mais c’est parfaitement exact ! Et cela montre précisément au point où nous sommes tous rendus. À ce point-là, justement. N’hésitez pas à développer votre propos, car il m’intéresse. Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  24. On écrira donc un jour sur de l’anti-matière? Ou de la matière noire, un peu comme sur le tableau noir…
    Que de poésie malgré les peurs d’un moment, et l’inhumanité de cerntains.

  25. Bravo Stephanie!
    Vive l’essentiel, les plaisirs simples, la vie au jour le jour, des petits riens qui nous illuminent et nous permettent d’échapper un tant soit peu au trou noir de nos angoisses existentielles et métaphysiques…
    Désolé Fabrice!

  26. oui j’ai un peu(bcp?) flippé hier soir, mais je suis un peu naïve et avec la flemme de me renseigner plus sur le coup, j’en ai juste pour écrire, comme le fait oscar dans la pièce d’e.e.schmidt, non pas à dieu mais à l’univers, et ça m’a fait du bien et remis mes idées en place.
    merci quand même d’être toujours là pour nous alerter fabrice. je n’ai pas bu de vin bio pour fêter la vie mais du jus d’abricot (bio) ! ^^
    bises à tous

  27. Lu ce soir :
    « Un premier faisceau de protons a été envoyé à 09h33 dans l’anneau géant de 27 kilomètres construit 100 m sous la montagne.

    Les centaines de physiciens et techniciens qui se tenaient dans la salle de contrôle ont laissé exploser leur joie lorsque le premier faisceau a accompli sa trajectoire.

    Un porte-parole du Cern a qualifié de « formidable » cette étape du projet. La construction du LHC – la plus grande et plus complexe machine jamais mise au point – avait été approuvée par le Cern en 1994.

    Un autre faisceau a été envoyé dans l’autre sens – inverse à celui des aiguilles d’une montre – pour vérifier que le système fonctionne. Le processus a été brièvement interrompu mercredi après-midi en raison d’une légère montée en température due à une avarie sur les aimants. »

    Ce qui signifie donc que pour le moment, le « système » ne fonctionne pas. On en est donc réduit – pour l’instant seulement, car nul doute va être mis en oeuvre pour résoudre ce léger incident – à un trou noir économique de quelques 3 ou 4 milliards d’euros…

  28. Finalement, les accélérateurs de particules ne sont peut-être que prétextes pour occuper des chercheurs et qu’ils inventent l’internet…

    Et puis si l’humanité doit finir happée dans un trou noir qu’elle aura elle-même provoqué, emportant avec elle la planète qui l’a portée, je trouve ça plutôt biblique comme fin du monde. Dommage qu’il n’y ait plus de générations futures après ça pour véhiculer ce mythe prométhéen d’un nouveau genre, et ses leçons.

    En attendant, profitons du temps qui reste pour goûter notre pain aux noix (ou aux figues – mmmm) et la fumée d’un barbecue de genévrier (avec modération, tout de même, quand on sait le temps qu’il faut à un genévrier pour atteindre un diamètre digne d’un feu de camp).

  29. @Anne-Marie : je comprends tout à fait ce que tu dis. J’ai vécu cette « fameuse » journée de la même manière. Rien fait de particulier, à part préparer un p’tit apéro et un bon p’tit repas (et oui, toutes les occasions sont bonnes !). J’ai également remis à plus tard quelques corvées…
    Mais, j’ai promené avec moi toute la journée cette minuscule probabilité que c’était peut-être – non pas MON dernier jour, mais – NOTRE dernier jour à tous. J’ai regardé les gens dans des situations ordinaires d’une autre manière. Plus aimable, plus souriante, plus attentive. Il faut vraiment que nous (l’être humain en général, chercheurs compris) prenions conscience que nous ne sommes pas immortels, que la vie et toutes les formes de vie sont précieuses. Il ne s’agit ni de faire peur, ni de vivre la peur au ventre. Il s’agit de relativiser, d’apprendre à vivre ensemble, à communiquer, et décider ce que nous allons faire du temps qui nous est imparti.
    Tout de même, il y a quelque chose qui m’a bien contrariée : c’est tout ce pognon investi qui pourrait, au lieu d’être utilisé à comprendre d’où nous venons, être employé à résoudre les problèmes écologiques du présent pour espérer un (meilleur) avenir.
    Une autre chose, au journal TV, un passionné se réjouissait de voir travailler ensemble des chercheurs, ingénieurs… du monde entier malgré les intérêts géo-politico-économico… qui opposent leurs nations respectives. Dommage qu’il n’en soit pas ainsi dans des domaines beaucoup plus essentiels. Quelle misère.

  30. @ Stephanie, tu sais quoi ? merci et bises ! En te lisant hier, j’ai « laché prise », fait une tarte aux pommes, des calins à toute ma famille , le nez au soleil .

  31. « Qu’allons-nous faire du temps qui nous est imparti ? » Ca me rappelle Gandalf dans The Lord of The Rings !

    En fin d’après-midi, sur France 5, l’émission « C dans l’air » revient sur LHC et le risque de trou noir. C’est visible en différé sur le net.

  32. à Fabrice,
    et autres gourmands, faut arrêter de trop lire des trucs qui font flipper ou de se réfugier le nez dans les bouquins. J’en parle en connaissance de cause: on passe à côté des mûres à force de craindre de se prendre la tête dans le mur. Faut fédérer le positif sans faire l’autruche. Difficile de trouver l’équilibre.Lâcher prise pour mieux rebondir.Montrer les alternatives, les partager, informer sans braquer…
    sinon, Fabrice, tu connais l’adresse du chemin de pierres sèches chatouillé par la brume matinale et les premiers rayons solaires qui illuminent le coeur de vibrations colorées. Tout ça pour dire que je te garde un pot dédicacé, si j’ai pas tout bouffé d’ici là par peur de la faim du monde!

    bises et humanisme!

    http://www.pierrerabhi.org/blog/index.php?post/2007/05/10/Quest-ce-que-vivre

    PS: un ami me disait à juste titre: c’est pas parce que l’air est pollué que je vais m’empêcher de respirer;

    mais j’ajouterai ceci:
    le silence des chaussons est pire que le bruit des bottes, donc, Fabrice, t’as raison d’enfiler tes pompes de marche!

  33. Hé Stéph.! pieds nus dans le Toulourenc, c’est pas mieux qu’à toutes pompes, fussent-elles de marche?
    D’accord, ça fait mal aux pieds mais on fait tellement plus de rencontres sauvages*.
    A nos anoures : tchin!
    *http://www.rencontres-sauvages.fr/rando_page/verdon_imbut.html

  34. chut, tabou, caca, on dit: « tibet-tibet », désormais!

    je suis d’ac avec les pieds nus, surtout quand tu grattes la terre du potager pour découvrir des….patates, ô, non ogm! ça existe encore!!!!et ça fout la frite! connais pas le verdon en vrai mais ça donne envie. Le célé c’est pas si mal… bises!

  35. Toes in potatoes? It’s not much fun!
    Mille excuses, David pour les patates bleues, et puis « sauvage  » c’est pas correct entendu, « vierge » également, avis aux natifs d’août/septembre.
    Le Célé c’est aussi le pied mais en canoë -à bientôt pour de nouvelles aventures-

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