Je vous en préviens, ce qui suit fera causer dans le Landerneau écologiste, et ce ne sera que justice. Pour l’occasion, je vous prie de faire circuler massivement ce qui relève avant tout de l’information. Faites-le, car les enjeux, comme vous le découvrirez dans les différents épisodes de cette tragique pantalonnade, sont considérables. Chopez donc votre carnet d’adresses, et alertez !
Commençons par le commencement. France Nature Environnement (FNE) est une confédération d’environ trois mille associations locales ou régionales – elles-mêmes fédérées, comme Bretagne Vivante – de protection de la nature. Née en 1969, FNE (ici) est devenue au fil des années une petite bureaucratie, chargée de gérer les intérêts communs. Si j’emploie le mot de bureaucratie, c’est simplement pour dire que ses responsables se sont peu à peu, sans s’en rendre compte je pense, éloignés des pratiques démocratiques. Cela arrive aux meilleurs.
Donc, une lente mais irrésistible décadence de l’esprit de liberté, entretenu par une source de financement majeure : l’État. C’est l’État, depuis des lustres, qui paie les factures. Le ministère de l’Écologie, à lui seul, offre près de 45 % du budget. Bien que les chiffres ne soient pas transparents, on peut estimer que les financements publics représentent au moins 65 % des dépenses de FNE. Peut-être davantage. À quoi il faut ajouter des partenariats avec des entreprises privées, dont on va reparler. Il faut donc composer. Et quand on a d’emblée l’échine souple, cela ne fait même pas mal.
Le président de FNE, avec qui j’ai eu l’occasion, il y a peu, de ferrailler, s’appelle Sébastien Genest. Il préside un conseil d’administration de 22 membres, qui ne sont pas des malandrins, je le précise. Je connais personnellement Frédéric Jacquemart, qui est un brave. D’autres doivent aussi être d’excellentes personnes. Je ne le conteste évidemment pas. Mais il n’empêche.
Au moment du Grenelle de l’Environnement d’octobre 2007, Sarkozy et Borloo ont réussi un coup de maître en transformant en interlocuteurs légitimes ceux que la droite – la gauche aussi, d’ailleurs – avait toujours méprisés. Les « écolos » pénétraient dans les salons ministériels et tapaient sur l’épaule du ministre, ou presque. La bureaucratie de FNE en a été encore plus tourneboulée que le WWF, Greenpeace ou la Fondation Hulot. C’est dire. À l’époque, les « négociateurs » de FNE étaient considérés par les autres associations comme de simples faire-valoir du pouvoir. C’est un fait. Je ne peux écrire ici ce que j’ai entendu alors de la bouche de personnalités écologistes. Cela serait très offensant pour FNE. L’antienne était que la proximité entre le ministère de Borloo et FNE était complète, totale. Indécente même.
Nous y sommes enfin. Peut-être connaissez-vous l’association bretonne Eau et rivières de Bretagne (ERB). À mes yeux, c’est l’une des plus intéressantes de France. Créée elle aussi en 1969, elle a mené un combat homérique, parfois héroïque contre l’agriculture productiviste et les pollutions chimiques (ici). ERB appartient au réseau FNE, et vient d’envoyer une lettre inouïe à son président, j’ai nommé Sébastien Genest. J’ai mes sources, comme dirait l’autre, et je vais vous en faire profiter.
La lettre est datée du 23 février 2009, et n’a pas eu le temps de sécher. ERB reproche tout d’abord d’étranges comportements de FNE dans le cadre de discussions avec le ministère de Jean-Louis Borloo. Ses petits chefs ont ainsi décidé, sans en avertir ERB, pourtant partie prenante, de traiter en direct avec le cabinet de Borloo sur l’importante réforme des installations classées pour la protection de l’environnement. Pourquoi ? Et de quel droit ?
Mais le pire n’est pas encore là. FNE, dans le dos d’ERB, a décidé un partenariat avec la société Compo (ici), spécialisée dans les pesticides, et associée depuis 2005 avec le géant de l’agrochimie Syngenta. Beau, hein ? Pour Compo, il y a deux bonnes raisons de désherber son jardin. La première est « esthétique », car « les mauvaises herbes et la mousse, ça ne fait pas très propre ». Texto. La seconde est préventive, car « les mauvaises herbes peuvent attirer des insectes ou être des vecteurs de maladies pour le reste des plantes ». Texto derechef.
On espère vivement que le partenariat, pour FNE, est juteux. Car cela s’appelle se vendre. Ni plus ni moins. Voici en complément un large extrait de la lettre d’Eau et Rivières de Bretagne, qui mérite bien cette publicité : « Votre communiqué du 6 février dernier nous a appris la décision de FNE de “s’associer avec la société COMPO” ! Les pratiques commerciales et publicitaires des entreprises et marques de cette société (Algoflash, Resolva, Pack Aïkido (glyphosate), Debrouss EV, Monam Ordoval…) sont celles contre lesquelles se battent quotidiennement notre association et les organisations de consommateurs : incitation au désherbage chimique systématique, (…) offres promotionnelles incitant à la surutilisation des pesticides (…)
Ce partenariat est pour nous inacceptable. Au-delà de FNE, il ternit l’image de nos associations engagées de longue date dans un combat difficile contre ce type de pratiques : cf. procès Monsanto, actions menées en Bretagne dans le cadre du programme eau & pesticides etc…
Nous vous demandons de bien vouloir nous informer des conditions dans lesquelles ce partenariat a été engagé (quelle concertation préalable, qui a décidé ?) et souhaitons qu’il y soit mis fin rapidement.
Nous ne pourrons pas poursuivre le légitime combat mené pour réduire l’utilisation des pesticides par les particuliers, et en même temps, par notre adhésion à FNE, cautionner ce partenariat qui constitue à nos yeux, à la fois une faute éthique et une erreur stratégique ».
La lettre s’achève sur une vigoureuse et douloureuse interrogation. Voici : « Notre conseil d’administration s’interroge sur la promiscuité grandissante entre FNE, la FNSEA, et les tenants de l’agriculture raisonnée : présence largement médiatisée de JC Bevillard [ chargé de mission de FNE] le 21 février aux côtés du Ministre de l’Agriculture et du Président du réseau FARRE au lancement de « Terres 2020 », présence de deux représentants de la FNSEA (P. Ferrey, R Bailhache) au prochain congrès, mais par contre… absence de tout représentant de l’agriculture durable et biologique à ce congrès !
En Bretagne, première région agricole de France, si les associations travaillent régulièrement en partenariat avec le réseau agriculture durable, la fédération régionale de l’agriculture biologique et parfois avec la confédération paysanne ; elle constatent, certes une inflexion des discours des FDSEA et des chambres d’agriculture mais le maintien d’un soutien sans faille à un modèle intensif qui ne laisse aucune chance, ni aux ressources naturelles, ni à la biodiversité…».
Voilà, chers lecteurs. Grave ? Dramatique, oui. Il y a quelque chose de pourri au royaume de l’écologie. Et n’oubliez pas qu’il y aura sous peu, ici même, d’autres épisodes. Retenez votre place.
Dramatique ?
Au moins, les lignes se clarifient.
C’est déjà ça, non ?
A entendre certains ministres, tout va mieux, le grenelle c’est formidable, y’a plein de sous pour l’université …
A entendre les personnes concernées, agriculteurs bio, chercheurs … c’est tout le contraire.
Il y a un énorme boulot de traduction du « langage officiel » à continuer de faire afin de clarifier les (op)positions.
A suivre …
C’est effectivement hallucinant. « Proprement » orchestré par les politiques et « intelligemment » accepté par FNE, d’autant plus facilement que ces « grosses assocs » ont pour préoccupation majeur de maintenir le niveau d’intrants financiers, et notamment pour payer les (énormes) charges de fonctionnement…
ps : Fabrice, bien vu ta réponse que je ne cherchais pas au bon endroit, méa culpa et continuons à échanger..
Personnellement, je vais demander aux associations dont je suis membre et qui sont membres de FNE de QUITTER cette fédération qui trahit nos engagements et nos valeurs.
Je commence après-demain à l’AG de l’une d’entre elles.
Ce Grenelle était vraiment un piège à …(s)
Merci de continuer à dire très fort ce qui pourrit de l’intérieur l’écologie, Un sursaut est-il improbable ?
Dans les grosses associations, qui ont fait disparaître les petites, (le mythe du « plus on est nombreux », plus on est fort), les salariés ont remplacé les bénévoles. Si la compétence a remplacé l’amateurisme, le plan de carrière (qu’il faut financer) à remplacé l’idéal.
A quand une vraie fédération ouverte tournée vers la seule écologie généreuse de la diversité ?
Fabrice,
Par définition, on ne fédère pas sur des positions radicales… Encore moins en s’appuyant sur des propos partiaux et caricaturaux.
N’oubliez pas que les idéaux que vous portez ont plus d’importance que vos états d’âme ou vos rancoeurs.
Vous souhaitant le meilleur,
Marc Brignon
Marc,
Mais ce n’est pas la question ! Et pour ce qui me concerne, je n’entends fédérer personne. Si vous pensez qu’une grande association de protection de la nature doit passer un accord de nature financière avec un marchand de pesticides, c’est votre problème. Et, Dieu du ciel, ce n’est pas le mien.
Bien à vous,
Fabrice Nicolino
Démocratie au sein de FNE ? Relisez bien, Mme LATOUR n’a pas écrit ça ; elle a écrit « démocratie interne ». Oui, la démocratie existe à FNE, elle est INTERNE, c’est à dire qu’elle concerne la quinzaine d »apparatchiks », qui « en interne » font leur petite cuisine avec les « grands de ce monde » au nom des 3000 associations fédérées qui, elles, ne sont PAS DU TOUT AU COURANT et n’ont donné aucun mandat.
Très vieux militant, ce n’est pas de gaieté de cœur que, à quelques uns, nous avons décidé de mettre un grand coup de pied dans notre propre fourmilière… Mais trop, c’est trop !
Eh! Mme LATOUR, j’ai autre chose à faire que de perdre mon temps à « régler des comptes personnels ». Le coup du « régler des comptes personnels » est un argument classique de ceux qui sont pris le doigt dans la confiture et qui ont peur d’en être privé (pas du doigt, mais de la confiture).
Tiens, ça me rappelle une autre entourloupe de la FNE… On en aperçoit quelques relents ici (trouvé sur google) : http://alerte-environnement.fr/?p=1589
La FNE a financé une énorme campagne de publicité, sans en avertir ses associations adhérentes (dont Résistance à l’Agression Publicitaire, qui a du être ravi de se retrouver face au fait accompli !).
Vive le courrier d’Eau et Rivières de Bretagne qui montre ô combien la démocratie interne existe au sein de FNE !
Honte à celui qui utilise des extraits de ce courrier pour régler des comptes personnels.
* mon commentaire vient d’être supprimé pour la troisième fois, curieux, non ?
oui, c’est curieux, mais peut-être devriez-vous en dire davantage sur le fond de votre pensée? c’est très insidieux ce que vous écrivez, et guère argumenté, non?
Un petit rappel,
Je laisse le commentaire de Latour, mais ce sera la dernière fois si elle continue dans cette veine. Voici le message que je lui ai adressé sur sa messagerie. Ce sera à vous de juger.
« Mon blog n’est pas un dépotoir, contrairement à ce que vous semblez croire. Et je ne suis pas près d’accepter tout commentaire écrit à l’abri précieux de l’anonymat. Le vôtre est simplement stupide, mais ce n’est pas une raison pour ne pas le publier.
Je précise néanmoins deux choses. Un, je ne sais pas qui vous êtes. Vous savez qui je suis en revanche. Et, deux, vous m’accusez sans le moindre argument de visées basses. C’est votre droit de vous situer à cette altitude. C’est le mien de préférer l’air des cimes ».
Fabrice Nicolino
Quel petit filou, il fuit. Il feint.
– Des questions de fond : éthique ? Construction ?
Et hops, pirouette lapido-démago ;
– « Monsanto, c’est des salauds ! »…
– schluss, fertig, amen.
…
Il fuit ses aspirations, il feint d’être bête.
Marc Brignon
Vous prenez manifestement un grand plaisir à taper sur FNE. Ma question est pourquoi ?
– IL s’agit d’une fédération, qui est pilotée par un coneil d’administration, dont les membres sont issus du terrain que vous chérissez (au moins en paroles), y compris sans doute de membres d’Eau et Rivières de Bretagne par exemple, présentés par la fédération régionale dont ils sont membres, élus pour 3 ans en Assemblée Générale. Assemblée générale à laquelle sont évidemment conviées toutes les assos fédérées. Je n’invente rien, tout cela est sur leur site.
– Evidemment, comme dans toutes fédérations, ce n’est pas la dictature, des voix différentes s’expriment, et c’est la majorité qui tranche.
Evidemment, comme ce sont des bénévoles qui sont au commande, tout n’est sans doute pas parfait
Ma propre asso a eu l’occasion il y a quelques mois d’envoyer une lettre de divergence à FNE sur un point particulier. Nous n’aurions pas du tout apprécié que des extraits de cette lettre soient jetés sur la place publique comme vous le faites avec celle-ci, et utilisés contre le mouvement auquel nous sommes fédérés, et dont l’intérêt dépassait largement les quelques reproches que nous pouvions faire.
En vous souhaitant de ne plus vous tromper de cible,
Anna
Latour,
Il y aurait presque de quoi désespérer. Heureusement, je suis d’humeur joyeuse. Les questions de fond évoquées dans le courrier d’Eau et Rivières n’auraient donc pas à être connues ? Au fou ! Je place un peu au-dessus de cette petite institution qu’est FNE le sort de la vie, de la planète, et même ce que j’ai toujours appelé la démocratie.
Mais je ne saurais ni ne voudrais être d’accord avec tout le monde sur des questions de cette sorte. Continuez donc votre chemin, je crains qu’il ne s’agisse pas du mien.
Quant à Marc, je dois avouer que je ne comprends rien. Est-ce bien normal ?
Fabrice Nicolino
Différents chemins pour parvenir au sacré ?
Celui des cimes d’un côté, celui du terrain, du cambouis et des taches (avec ou sans accent) de l’autre. Effectivement j’ai choisi.
Ce serait bien si celui qui avance (seul ou avec quelques amis de cordée) sur le chemin des cimes ne jetait pas des caillous à ses petits copains qui rament dans la vallée, au milieu des autres hommes.
Ah, je suis naïve, je pensais que les ONG avaient compris la leçon. Apparemment pas…
Extrait du Monde :
« Jean-Louis Borloo, lancera, vendredi 27 février, un Grenelle de la mer, qui réunira, comme le Grenelle de l’environnement en octobre 2007, cinq collèges représentant l’Etat, les collectivités locales, les entreprises, les représentants des salariés et les ONG environnementales. Toutes les questions relatives au secteur maritime seront abordées : ressources halieutiques, biodiversité, transports, recherche, impact du réchauffement climatique, énergie… Le groupe devra rendre ses conclusions, qui déboucheront sur une série de mesures, en mai. M. Borloo doit également annoncer la réforme des services décentralisés en charge de la mer et du littoral. »
au dessus des cimes de Fabrice il y a cette question qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ? Latour et Marc présentez vous un peu mieux, cessez de dire les choses à moitié (à bas l’hypocrisie) ou alors fuyez !
Je ne sais qui a transmis le texte de la lettre à Mr Nicolino, mais en tant que membre de ERB je dis bravo.
Il y a belle lurette que beaucoup d’entre nous dénoncent l’absence de démocratie (je n’ai pas dit dictature mais je le pense) de FNE qui maintenant voudrait se poser en chavalier blanc pur et lumineux. Ce serait comique si ce n’était aussi triste.
Latour (Anna) qui défend l’indéfendable (FNE) prendrait-elle soin de ses espaces verts à grands renforts d’Algoflash pour honorer le partenariat COMPO/FNE?
Les associations écologistes, c’est devenu du grand n’importe quoi: Greenpeace, FNE… Les partis soit-disant écologistes, c’est pas mieux: les verts.
Rien ne vaut les collectifs où on parle librement, où chacun à le droit de s’exprimer. Y’a plus que là qu’on avance sans compromission.
Quelle journée !Quel bruit ! Ma messagerie m’informe du retrait de la martre et de la belette des nuisibles, de la rencontre efficace des chasseurs et de Borloo, de la manif pro loup qui se prépare. Je reçois de la doc sur les cormorans qui me montre que le lobbying ornitho anglo saxon a été autrefois efficace, et que c’est pour cela qu’on est obligé de tirer actuellement les Cormorans espèce protégée. Pour me reposer, j’ouvre le blog de Fabrice , et toc je tombe sur FNE engluée dans le Compo et Eau et rivières de bretagne -une assoc que j’estime-, qui pousse -très justement- un coup de gueule.Grâce à Fabrice qui fait son métier et nous informe. Merci Fabrice.
Et notre petit village gaulois qui s’engueule et qui s’excite. Avec délices. Car en France, c’est bien connu on aime cela…Et on brise avec allégresse un outil imparfait…Et on démissionne .. Et on s’indigne du haut de sa vertu offensée..
Fort bien… Qu’est ce que je fais demain? Je milite pour faire adhérer Lot Nature à une autre Fédération? Eclairez moi…Guidez mes pas…Bonne nuit à tous…Je vais rêver…
Entre la culpabilité rentrée qui voudrait bien se soulager se justifiant d’une realpolitik et le militantisme qui ne saurait supporter que l’on touche à ses idoles, à son église, nous avons deux invités dont nous nous passerions bien.
Défendre la realpolitik et l’absence de critique publique, voilà une convergence qui parle pour soi-même.
Cela me fait penser à cette phrase du Gai Savoir de Nietzsche :
« Il se fabriquera avec toute cause qu‘il défendra une demi-mesure, et la transformera ainsi en demi-mesure – un tel disciple, c‘est à mon ennemi que je le souhaite. »
Eclairant. Edifiant. Effrayant.
Ce blog est vraiment intéressant. Bravo.
Toutes les associations même Eau et rivières traversent des crises graves.
Il faut gérer les égaux trop forts qui ont besoin de reconnaissance, ils sont aussi sensibles à la flaterie du pouvoir.
Certains se transforment en véritables gourous.
Il faut beaucoup de temps donc des horaires dans la journée pour les réunions donc des retraités peu de jeunes.
L’expérience est le maître mot, encore peu de jeunes.
Les grandes associations naissent de la carence de l’état
Les emplois dans ces assos sont souvent précaires sans véritable plan de carrière.
En tant que militant nous devons nous remettre en cause au lieu de se croire indispensable.
merci fabrice de nous informer comme tu le fais sur ce blog ou avec tes livres.la critique d’une fédération qui a de l’influence sur l’élaboration de lois est un exercice des plus démocratique. c’est même vital!
sinon je vais donc pouvoir très bientôt utiliser du algo flash sans remords grace à la pastille fne qui sera collée sur le flacon… chouette alors!
institutionalisation, bureaucratisation… faut du pognon!!
« La fédération France Nature Environnement et COMPO se sont associés pour promouvoir et développer un jardinage plus respectueux de la biodiversité et de l’environnement. »
C’est le titre du communiqué de presse de FNE du 06.02.2009. Comment peut-on prétendre de défendre la biodiversité en s’alliant à un pilleur de tourbières comme COMPO ? Cela ressemble fortement à une association de malfaiteurs, on hésite entre proxénétisme et corruption active et passive.
Et comment s’y prendront M. Genest et M. Compo ? Tout simplement en tuant les limaces avec un poison qui ne tuera plus le hérisson. On se demande pourquoi les deux marques appartenant à Compo que sont SEM et algoflash continuent à vendre des tue-limaces au méthaldéhyde ?
« Se nourrissant de limaces, de chenilles et de coléoptères, le hérisson, en arpentant les potagers la nuit, évite la prolifération des déprédateurs. Il est ainsi un auxiliaire naturel fort utile pour tous les jardiniers. » Donc on détruit la proie du hérisson pour mieux l’attirer. Pas très logique.
« Un site Internet sera bientôt disponible pour apprendre à mieux connaître ce mammifère discret. Ludique, il sensibilisera particulièrement les enfants et les adultes aux gestes éco-responsables. » Qui est ludique, le site ou le hérisson ? Probablement ce dernier, car à qui internet peut-il s’adresser en dehors des enfants et des adultes ?
Le potager et le jardin deviennent ainsi des lieux ouverts à la vie sauvage où le jardinier profite de belles récoltes dans un environnement préservé. » Retenez-moi !
« Une somme de petits gestes, pour plus de biodiversité ! »
Le hérisson est une forte tête, vrai anarchiste des haies champêtres et ne manquera pas de faire un petit geste en forme de bras d’honneur à l’adresse de MM. Genest&Compo assoc. mais aussi à tous ces trous du cul de jardineurs qui croient que sous prétexte d’avoir retourné (encore une erreur) 10m² de terre et de posséder un titre de propriété ils ont acquis le droit de tout flinguer dans leurs jardins répugnants.
Finalement le mariage Jouanno-Genest est annulé et allons-y dans le Pacs Genest-Compo.
Mes condoléances à Mme. Bérangère.
J’aime la France, la nature et l’environnement et j’ai l’impression de ressembler de plus en plus à un élan.
Bravo à Jean-Yves (message du 26 février) Il a très bien résumé la situation.. Les assos doivent maintenant réinventer la démocratie, ouvrir les fenêtres, abandonner la langue de bois.
à Jean Yves et Jacques
On retrouve dans les remarques de Jean-Yves cette évolution lente des associations. C’est vrai que c’est dur de potasser un dossier, cela demande des heures et des heures. Alors souvent, on se professionnalise, on s’expertise et on finit parfois, dans ces comités et autres commissions obscures, par ne plus pouvoir faire la différence entre les technocrates verdâtres et les technocrates grisâtres…
Jacquues enchaîne en disant que les associaitons doivent maintenant réinventer la démocratie. Non, non. Arrêtons de demander tout aux associations, par procuration.
C’est à chaque citoyen de prendre les choses en main. Créez de nouvelles associations, des collectifs plus informels, investissez les structures existantes ou créez ce qui vous plait.
C’est moins l’expert et son ego qui sont un problème que ces milliers de citoyens qui croient pouvoir dormir tranquille parce que des associations font le boulot pour eux.
Amitiés
MH
@ Marthieu Hangue
Jean Yves
jacques,
je vais jusqu’au bout:
Un citoyen qui dort (se repose sur les autres, ni résistant ni collabo, qui ne s’enGAGE pas) n’est plus un citoyen.
Un expert qui n’enGAGE pas son honneur n’est qu’un valet de la doxa scientifico-techno-économistique.
L’institutionnalisation d’une structure éloigne avec le temps la première génération des créateurs-battants pour y substituer des gestionnaires. (grassement payés… comme ds les méga coopératives productivistes…?)
Les politiques (ayant perdu le sens de leur job)
opportunistes et les yeux rivés sur l’horizon de leur prochaine réélection (carriéristes donc) ont besoin d’interlocuteurs représentatifs des courants d’opinions ( qu’ils manipulent). Ils préfèrent donc FNE, sinon comment peuvent-ils s’y retrouver ds une myriade d’assos imprévisibles ou trop prévisibles?
Notre hôte Fabrice à raison, tout un tas de mots et de pratiques relatives à la politique la liberté sont à repréciser d’urgence pour reconstruire un avenir supportable! Sinon, c’est business as usual et écologiquement plantage de première.
Qui peut s’autoriser et de quoi?
Qui peut décider et de quoi?
Qui peut devenir représentant et de quoi?
A chaque fois le fond de la question est morale, je veux dire qu’il faudra assumer ses enGAGEments et son HONNEUR, deux denrées plus rares que les ambitions…
Eugène, parfaitement d’accord.
De toutes façons les associations de par leurs statuts sont dans des domaines d’interventions limités, sectorisés.
Individuellement nous devons rester des citoyens.
Les jeunes vont reprendre le flabeau un jour ou l’autre et vont demander des comptes à leur ainés.
C’est vrai que se coltiner des dossiers d’enquête publique il faut du temps.
Il ne faut jamais travaillé seul sur un dossier.
Le monde politique se régénérait dans les associations, c’est moins le cas pour cause de non renouvellement de dirigeants.
Mathieu, je ne sais pas si on s’est bien compris. Je voulais dire que les associations souffrent d’un déficit démocratique, c’est-à-dire d’un manque d’écoute de leur base. Cette base milite dans le vide et se fatigue. Il faudrait ouvrir les fenêtres… Et on entendrait alors, venues des adhérents de base, des choses comme celle qui suit, repiquée par moi sur un forum Pyrénéen (son auteur ne devrait pas m’en vouloir car c’est tellement vrai !) , je le cite :
» D’un coté on a un président de la republique qui a le temps de s’occuper de la gestion des mustélidés ! (1) Et de l’autre côté une urgence ursine (2) , qui restera sans réponse sous couvert d’ interminables concertations ! Dans tout cela le plantigrade est bien loin , et on pourrait presque entendre : Casse toi pauvre ours !! »
(1) Voir les aventures de la belette et de la martre réintégrées dans les espèces piegeables sous la pression des chasseurs par Nicolas Sarkosy en personne.. sans se soucier de JL Borloo qui avait réussi à les sortir de la liste des nuisibles.
(2) Le message fait allusion au fait que le Béarn est vide d’ours femelles, ce qui annonce clairement la disparition de l’espèce dans la région, et à l’inefficacité des structures de concertation type » Groupe national Ours » qui n’a jusqu’à maintenant rien proposé. Et surtout pas de renfocement de la population ursine. Comme d’ailleurs le Grenelle, muet sur le sujet et particulièrement maigre au niveau de la sauvegarde de la faune sauvage en général.
Résultat des courses dans cette affaire il y a une leçon à retenir en méditant ce vieux proverbe : « Il faut une longue cuillère pour souper avec le diable ».
En ce qui me concerne, j’ai toujours pensé que ma cuillère était trop courte ! Je me suis donc toujours passé dans ma longue vie de militant de souper avec mes adversaires, même si la soupe était particulièrement apétissante !
Cyrano
Affligeant, effectivement. Mais quels sont les arguments de FNE pour cette alliance contre nature ? L’argent seulement ? ou bien est ce l’impression de jouer dans la cour des grands ? ou bien est ce que les gens de Compo sont particulièrement sympathiques ? Je n’arrive pas à croire que les dirigeants de FNE ne croient pas à leurs idéaux, ni que leurs idéaux divergent autant des tiens, des miens.
Nicolas
En lisant les propos de Mr Nicolino, j’ai eu l’impression de me faire cracher au visage.
Militant pour la protection de l’environnement depuis qq décennies, je trouve abusif de mettre en exergue les divergences entre qq personnes.
La démocratie au sein du réseau FNE est parfaitennement réelle et strucurée mais sa pratique ne sera jamais qu’à la hauteur des ressources dont le réseau dispose pour la faire fonctionner( et elles sont dérisoires par rapport aux enjeux vitaux de la planéte).
Je demande donc au détracteurs de s’investir , en dehors de toute polémique stérile, pour la seule cause prioritaire qu’ il est urgentissime de défendre: la sauvegarde de la vie sur terre.
Non, Mr Nicolino tu ne craches pas aux visages des militants, du moins ceux qui défendent la nature. Merci de dire la vérité. Dans certaines grandes associations sous tutelle financière des Régions, on fait beaucoup de com (au profit final de qui ??) et bien peu d’interventions contre les innombrables agressions que subit la nature. Pourquoi ?
Oui, comme l’écrit Mr Charbonneau, il faut prendre une très longue cuillère pour souper avec le diable. Mais là à force de compromission, à réduire le manche de la cuillère, on peut en final terminer le museau dans la gamelle du chien.
Plutôt que se voiler la face, il faudrait ses ressaisir en commençant par être très exigeant sur l’indépendance des associations.
Histoire vraie sur la Belette et la Martre, ou comment apprendre à ne pas Fouiner dans le grand foutoir !
« on fait beaucoup de com (au profit final de qui ??) et bien peu d’interventions contre les innombrables agressions que subit la nature. Pourquoi ?
Oui, comme l’écrit Mr Charbonneau, il faut prendre une très longue cuillère pour souper avec le diable. Mais là à force de compromission, à réduire le manche de la cuillère, on peut en final terminer le museau dans la gamelle du chien ».
Céline: bravo!.
Merci beaucoup Fabrice de cet éclairage, qui m’éclaire effectivement beaucoup.
Personnellement j’étais surprise de voir récemment la FNE (et sa « Netscouade » (sic)) me contacter de manière insistante (j’appelle celapour positionner son nouveau blog dans la blogosphère environnementale. Non que je trouve cela un problème en soit, juste ce sont plutôt les méthodes de ceux d’en face 😉 en tout cas des méthodes qui me font me méfier… (et qui m’encourage certainement pas à diffuser).
Je me suis donc demandé quelle mouche piquait la FNE ces temps-ci, je pense avoir un début d’explication…. Merci
Merci a Fabrice NICOLINO homme de terrain et militant engagé pour la protection de la nature de dénoncer ces initiatives digne d’une compagnie « Bananière ».A nous maintenant( Associations adhérentes) a obliger notre fédération a s’exprimer et s’expliquer sur ces agissements qui non rien a voir avec une éthique, une responsabilité environnementale sur laquelle nous avions confiance!!!( Administrateur et adhérant (LPO) et association de protection de la nature de Midi- Pyrénées)
une petite note positive quand même, pour FNE : extrait du Monde : La sécurité des 1 204 installations industrielles à risque s’est-elle dégradée, plus de sept ans après la catastrophe d’AZF ? On pourrait le croire, après le coup d’éclat des associations environnementales, mardi 3 mars : elles ont boycotté la réunion du Conseil supérieur des installations classées, dénonçant une réforme assouplissant le régime d’autorisation de ces installations.
« La réforme en cours, qui a été avalisée par le plan de relance, est inacceptable, affirme Marc Sénant, expert du risque industriel chez France Nature Environnement (FNE). Elle supprime dans un grand nombre de cas les enquêtes publiques et les études d’impact ou de danger. »
quand moral et valeurs défendus associativement sont remisent en causes et anéanties à coup de déserbant. au delà de toutes polémyques ou remises en causes de démocratie un coup de gueule ca fait du bien!!!
pis sa informe en partis, à nous de faire le reste….si il y a part des choses à faire
Merci à Fabrice pour cette alerte en direction des militants de l’environnement. Pour ajouter au dossier cette collusion entre FNE et la Lyonnaise des Eaux :
FNE et la Lyonnaise des Eaux partenaires pour la protection de l’eau (http://www.enviro2b.com/environnement-actualite-developpement-durable/10203/article.html)
Avons nous des certitudes car l’information si elle est validée nous porterait gravement préjudice sur le Grand Est ou est-ce une désinformation, de l’entrisme, une dérive droitière des verts?
bonjour Fabrice;
Je viens de lire avec un grand intérêt ton article incisif sur FNE.
Sans faire de commentaire au fond, n’ayant pas le temps aujourd’hui, je dirais qu’il lance, prolonge, nourrit un débat salutaire, celui des moyens que se donnent les ONG pour faire entendre leur voix, donc de l’argent dont elles ont besoin pour faire leur travail, tout simplement. Ahn l’argent…
Depuis des années, plus même, je travaille, avec beaucoup d’autres, pour que les ONG se professionnalisent, aient des moyens financiers décents, n’hésitent pas à se rapprocher des acteurs économiques, des autres usagers de la nature, de ceux qui usent de notre environnement à tous, c’est à dire tout le monde.
Pendant des années, je me suis fais reprocher, ainsi que l’ONG dans laquelle je travaille, le WWF (et SOS Loire Vivante avant) par une bonne partie de FNE, sans doute ces « bureaucrates », cet establishement que tu évoques (et heureusement, il y a des gens formidables dans ce réseau) le fait de passer des alliances avec des entreprises (pas n’importe lesquelles), reprocher de chercher, dans notre volonté de communication vers l’extérieur, les autres, ceux qu’il faut intéresser et convaincre, des ressources financières. Le seul argent « propre » était l’argent public, ce qui n’a évidemment aucun sens. L’Etat était perçu comme un recycleur idéal, en quelque sorte. La puissance publique valait quitus, enlevait le fond peccamineux de l’argent, semblait-il.
Je vois que, enfin, certains à FNE (je parle toujours de la direction) ont compris que l’argent privé pouvait aussi permettre de travailler : le problème, c’est qu’ils semblent être allés le chercher là où tous les autres ne vont pas, précisément parce que des critères éthiques président toujours à la mise en place de partenariats avec des groupes privés.
Cela m’amuse donc, même si c’est un rire de second degré, de voir une partie des donneurs de leçons se faire prendre la main dans le pot de confiture.
Une expérience salutaire ? A tout le moins, elle apprendra, je l’espère, quelques règles d’usage et de modestie qui seront les bienvenues pour faire en sorte que les ONG coopèrent mieux, et il y a encore du travail, là aussi.
Cordialement,
Martin Arnould
WWF-France
bonjour fabrice
rien ne me surprend dans tout cela et je connais encore quelques autres fait comme
la LPO et le programme Outarde quelques millions d’euros et peut ou pas d’oiseaux
la destruction chimique des goélands sur la méditerranée par le siem, le tir des goélands aux sept îles pour la protection des 3 macareux , le tout financé par l’état et avec l’approbation de tout les grands chef de l’écologie . pour résumer fait ce que je vous dit mais pas ce que je fait.
l’écologie de nos jours ce résume par INTERDIR avec des fonds public