Je n’ai (presque) rien contre France Nature Environnement

Avis : le vrai sujet du jour, Jean-Claude Bévillard, est caché plus bas.

Tout le monde ne connaît pas France Nature Environnement (FNE). C’est la principale structure de protection de la nature en France, et de loin. FNE prétend fédérer 3 000 associations locales, au travers de grandes associations régionales comme Alsace Nature, Nord Nature, Bretagne vivante ou encore la Frapna (ici). Le chiffre est peut-être exagéré, mais l’ordre de grandeur est là. Je précise d’emblée que je suis membre de Bretagne vivante depuis 25 ans, et que j’écris un billet dans chaque livraison de la revue de cette belle association. En somme, je suis membre de FNE, ce qui en fait enrager plus d’un, et voici pourquoi.

FNE est née en 1968 sous le nom de Fédération française des sociétés de protection de la nature et de l’environnement (FFSPNE), et a changé de nom en 1990. En résumé brutal, cette structure est le fruit d’une rencontre entre des sortes de sociétés savantes emplies de bon naturalistes – souvent des professeurs – et une partie de la jeunesse révoltée de l’après-68. Les sociétés savantes naturalistes ont une histoire, qui plonge ses racines dans notre 19ème siècle. Je ne crois pas calomnier en disant qu’elles ont le plus souvent été du côté des pouvoirs en place. Sans 68, ce train-train aurait continué sans aucun doute, et il faut reconnaître que dans ces années-là, nos naturalistes estampillés ont fait le notable effort de s’ouvrir à la société.

70 % de financements publics

Comme j’ai écrit un livre sur le sujet (Qui a tué l’écologie ? LLL, 2011, Points-Seuil pour l’édition de poche en 2012) je ne m’attarde pas. Ce livre m’a conduit à des ruptures avec des responsables de FNE que je connaissais depuis des lustres. Et qui n’ont pas supporté, et c’est bien leur droit, la très vive mise en cause de FNE que j’y ai exposée. En deux mots, il me semble que cette fédération s’est bureaucratisée, qu’elle ne mène plus aucun grand combat, qu’elle mange dans la main des pouvoirs politiques en place, ligotée qu’elle est par un financement public qui, toutes sources confondues, doit approcher, voire dépasser 70 % de ses revenus. Chemin faisant, FNE s’est compromis dans de très mauvaises actions avec des fabricants de pesticides (ici) ou des tronçonneurs des Antipodes (ici), et de plus en plus souvent, côtoie des gens que je considère comme des ennemis, et qui sont traités comme des copains.

Une anecdote inédite permettra de situer la détestation qu’éprouvent pour moi bien des chefs et chefaillons de France Nature Environnement. Je la crois très drôle, et j’espère que vous rirez avec moi. Nos sommes en mai 2011 et Sarkozy, alors maître de l’Élysée, reçoit pour la énième fois les associations écologistes officielles qui lui ont permis de produire le Barnum du Grenelle de l’Environnement, à l’automne 2007. Tout le monde est là : la fondation Hulot, Greenpeace, le WWF, FNE, Écologie sans frontières, etc. Quel est l’ordre du jour du raout ? Je gage que tout le monde l’a oublié. À un moment, contre toute attente, un geignard de FNE dont je tairai charitablement le nom, s’adresse directement au président Sarkozy. Pour lui parler enfin de la gravité de la crise écologique ? Hé non ! Pour se plaindre de moi. En substance, le pleurnichard raconte à Sarkozy qu’un vilain méchant du nom de Nicolino vient de publier un livre qui s’attaque d’une manière odieuse à FNE, et à tous les gogos du Grenelle.

Sarkozy et Nicolino à l’Élysée

Attendait-il que Sarkozy envoie le GIGN ? Plus probablement qu’il envisage des sanctions. En tout cas,  Sarkozy écarquille les yeux, se tourne vers Serge Orru, du WWF, pour lui dire : « Mais c’est qui, ce Nicolino ?». Orru aurait calmé le jeu en affirmant qu’il n’était pas convenable de déballer son linge de cette manière. Je ne garantis pas tout, mais l’esprit général de la scène, oui. Deux personnes, indépendamment l’une de l’autre, m’ont raconté l’épisode. Je crois pourvoir donc dire que les bureaucrates-en-chef de FNE me détestent. J’espère qu’ils savent à quel point je m’en fous.

Reprenons. Si j’écris aujourd’hui, c’est pour parler d’un de ces bureaucrates, Jean-Claude Bévillard. Il est vice-président de FNE, en charge des questions agricoles. Le sujet est chaud, car le Parlement européen, travaillé par les habituels lobbies industriels – dont fait partie, au premier rang, l’étrange syndicat paysan FNSEA (1) – a voté le 13 mars une réforme de la Politique agricole commune (PAC) qui ne change rien, hélas, à la puissance colossale de l’agro-industrie (ici). Un Bévillard devrait en ce moment être sur les barricades, fussent-elles symboliques. N’est-il pas, censément, un écologiste ?

Oh pas si vite ! Cela fait des années qu’à l’occasion, toujours par hasard, je tombe sur des propos de Bévillard. On ne saurait trouver plus conciliant avec les grandes structures de l’agriculture intensive, dont la FNSEA, le Forum de l’agriculture raisonnée respectueuse de l’environnement (Farre), entourloupe maintes fois dénoncée, les coopératives agricoles, et même l’industrie des pesticides. Pour vous donner une idée, et si vous en avez le temps bien sûr, jetez un regard à l’entretien que Bévillard a accordé à l’automne 2012 (ici) à Farre. Cela dure 4mn18, et je vous conseille la fin, quand Bévillard exprime sa vision de l’agriculture de demain. Précisons que Farre (ici) regroupe à la bonne franquette Monsanto, In Vivo, la FNSEA, Syngenta, DuPont, l’UIPP (l’industrie des pesticides), etc.

Une tribune parue dans L’Écologiste

Donc, Bévillard. Je n’aurais rien écrit sur lui si je n’avais lu la tribune qu’il a signée dans le dernier numéro de L’Écologiste (janvier-mars 2013). Cette fois, j’en ai eu franchement marre, mais grave. Sous le titre « Les nitrates sont-ils vraiment un danger », il nous sert des bluettes tout à fait dignes de ses amis de Farre. Mais le pire, selon moi, est cette phrase, qui résume jusqu’où va la compromission : « L’agriculture biologique montre le chemin par la qualité de ces [sic] pratiques et de ces [resic] produits mais de nombreux agriculteurs, dits conventionnels, démontrent aussi que l’on peut être compétitif en respectant mieux la qualité de l’eau, du sol, de la biodiversité ».

Je n’ai pas un goût particulier pour l’exégèse, mais je crois nécessaire de commenter ce morceau de bravoure bien involontaire. Notez d’abord la manière de parler de la bio. Ce n’est plus une manière nouvelle, cohérente d’habiter la Terre. Ce n’est pas un système écologique et social susceptible d’enfin rebattre les cartes. Non, Bévillard vante la qualité des produits. La suite n’est jamais que pleine et entière réhabilitation de l’agriculture industrielle, présentée gentiment sous l’euphémisme « agriculteurs dits conventionnels ». Et ces braves qui font le bien ne sont nullement une minorité, car voyez, ils sont « nombreux ». Enfin, je vous invite à réfléchir à la présence tonitruante de l’adverbe « aussi », qui introduit sans détour l’idée d’égalité entre les deux parties de la phrase bévillardienne. La bio et ces excellents paysans « conventionnels » sont mis sur le même plan.

C’est lamentable ? Pour moi, aucun doute, c’est lamentable. Déshonorant serait plus juste, mais ce mot n’aurait de sens que si Bévillard était un écologiste. Mais il ne l’est pas. Il est évidemment la caution verte d’un capitalisme agricole qui continue de détruire les équilibres naturels, et promeut l’usage criminel des biocarburants dans un monde qui compte près de 900 millions d’affamés chroniques. Est-ce que je passerai mes vacances avec lui ? Plutôt rester chez moi.

Le salon de l’Agriculture de 2007

Pour la route, une seconde anecdote. Nous sommes en mars 2007, au salon de l’Agriculture de la porte de Versailles, à Paris. François Veillerette, mon vieil ami, et moi-même, venons juste de publier Pesticides, révélations sur un scandale français (Fayard). Le journaliste Bernard de La Villardière s’occupe d’une télé qui émet à l’intérieur du salon, et nous a invités, François et moi, pour un débat qui s’annonce vif. Je me marre intérieurement, car je me réjouis d’affronter ceux que nous venons de secouer comme des pruniers dans notre livre. Nous arrivons. Pas de bouses lancées sur nos têtes, mais une certaine tension, oui. La Villardière a visiblement dealé avec les organisateurs (voir le nota bene), car nous sommes confrontés, sur le plateau à quelque chose comme six représentants du système agro-industriel. Ou peut-être sept ? Il y a là la FNSEA, l’industrie, une chambre d’agriculture, je ne sais plus trop qui. En face de nous deux.

Le débat a lieu, qui ne m’a pas laissé de francs souvenirs. L’idée de nos adversaires était de nous asphyxier, mais je crois pouvoir écrire sans forfanterie qu’on ne nous étouffe pas aisément. Bref, cela se termine. À ce moment-là, et j’espère que l’on me croira, je découvre, stupéfait, que, sur le papier du moins, nous n’étions pas seuls, François et moi. Car, et vous l’avez sans doute deviné, Jean-Claude Bévillard avait lui aussi été invité. Mais, par Dieu ! il avait choisi son camp, au point de siéger de l’autre côté de la table, avec ses bons amis. Je jure, je vous jure solennellement que je pensais qu’il faisait partie de la clique. Tous ses propos, en tout cas, pouvaient me le laisser croire. Si quelqu’un, par extraordinaire, dispose d’un enregistrement de ce grand moment de vérité, je suis preneur. Oh oui !

(1) Existe-t-il beaucoup de structures dont l’activité principale consiste à faire disparaître au plus vite leurs membres ? La FNSEA a cogéré depuis près de 70 ans, avec tous les gouvernements, la mort des paysans. Qui formaient le tiers de la population active française en 1945 et peut-être le trentième aujourd’hui. Ou moins encore.

Nota Bene du 16 mars au soir : Bernard de La Villardière écrit qu’il n’est pas content de cet article. Il affirme qu’il a été mis devant le fait accompli et qu’il ne savait pas qu’il y aurait au Salon de l’Agriculture, face à François Veillerette et moi, une escouade de l’agriculture intensive. Je me souviens en effet qu’il n’était pas content, et je retire donc volontiers le mot « dealé ». Il s’agissait bel et bien d’un procès d’intention, et je n’ai pas de raison de douter de sa parole. Dont acte.

27 réflexions sur « Je n’ai (presque) rien contre France Nature Environnement »

  1. J’ai beaucoup aime l’analyse du texte de Bevillard. Et le reste est tres instructif! Aussi ! 😉

  2. vas y fafa, don’t give up…on est avec toi.c’est des gars comme toi qui tiennent la barque en france, avec chareyron etc.

  3. Salut Fabrice,

    Je me permets de te tutoyer car je considère qu’on combat les mêmes cochons. Même si ta tendance à l’autocongratulation m’agace parfois, j’apprécie ton sens aigu de la subversion. Mais à ce propos, ça fait plusieurs fois que ça me titille, je m’étonne de ton affiliation à Bretagne Vivante. A l’image de FNE, cette structure est devenue une entreprise déguisée qui n’hésite pas à faire du dénigrement médiatique dans la presse régionale (digne d’une fédé de chasse) d’une espèce (déjà mal-aimée dans l’inconscient collectif)non subventionnée au profit d’une autre (dont la population est maintenue dans l’ouest de l’Europe à grand renfort d’aménagements artificiels)qui l’est pour faire tourner la boutique (voir tout en bas de la page Chroniques sur mon site).
    Si ce n’est sur ton blog, j’aimerais au moins avoir ta réaction par retour de courriel.

    Au plaisir de te lire,

    Xavier

  4. Xavier Brosse,

    Que te dire ? Et d’un, je plaide bien volontiers l’incohérence. La cohérence est un but et un chemin, hasardeux autant qu’incertain. Nul n’arrive jamais au but. Nul.

    Et de deux, je ne crois pas qu’il s’agisse en l’occurrence d’une preuve d’incohérence personnelle. J’ai adhéré à Bretagne vivante au début de 1987 après avoir ramassé un guillemot englué dans le mazout, sur une plage de Plouhinec, Finistère. C’était donc en partie émotionnel. Et puis j’ai connu des gens, en particulier François de Beaulieu, l’un des piliers de Bretagne Vivante, que j’aime beaucoup. Il n’est pas vrai, à mes yeux en tout cas, que Bretagne Vivante soit affligée d’une bureaucratie, au sens où je l’entends pour FNE.

    Mais il est vrai que l’association s’inscrit dans un cadre que je crois définitivement inefficace. Grossièrement, on sauve des confetti, et on limite la casse ailleurs par des compromis avec les destructeurs. Je n’y crois pas une seconde. Je l’ai écrit, proclamé, et tu le vois, je continue. Le billet que j’écris dans Bretagne Vivante exprime d’une manière ou d’une autre ce que je viens d’écrire, et on me laisse libre.

    Par ailleurs, et je dis bien, par ailleurs, je suis un type qui, comme toi, aime le sauvage, le vivant, les bêtes, la nature. Si la SEPNB, devenue Bretagne Vivante, n’avait pas existé, je ne profiterai pas, comme je le fais encore assez souvent, des quelques merveilles préservées. Du point de vue de la situation générale, c’est dérisoire. Et peut-être même néfaste, car cela fait accroire que quelque chose est fait, alors que tout se délite. Mais je ne parle pas d’un point de vue général, en la circonstance. Je parle pour moi, qui ne peux supporter l’idée de tout voir partir à la benne.

    Dans une personne, en résumé, il y a fatalement quantité de dimensions qui s’entrecroisent et parfois se contredisent. Mais, et je me répète, je ne pense pas devoir parler d’une contradiction entre mon point de vue public sur la crise écologique planétaire et mon adhésion personnelle à Bretagne Vivante. J’y vois une tension, certes oui, mais rien de plus.

    Bien à toi dans ton travail.

    Fabrice Nicolino

  5. La réponse à Xavier me convient tout à fait, surtout le terme de « sauveur de confetti » qui « limite la casse ». J’ajouterai que beaucoup de temps est utilisé avec peu de résultats à court terme. A long terme, c’est différent, ce qui ne supprime pas le risque de » tout voir partir à la benne ».

  6. Merci Fabrice pour ce que je considère comme une alerte fort bien argumentée (je suis au CA d’une asso membre de FNE moi aussi…).
    Xavier, en effet, que ce soit la préfecture qui interdise à une APN d’effaroucher une espèce protégée peut sembler assez significatif.
    La culture du monde sauvage manque à bien des membres et cadres d’APN… Est-ce bien le projet de tout écologiste, de tout naturaliste de laisser le maximum de place possible à la Naturalité et au Sauvage ? J’en doute et c’est bien le problème… car c’est bien cela qui va disparaitre (nourrir l’humanité dans ses besoins réels et dans ses folies…).
    Mais ne sois pas trop dur non plus, sans défendre personne, j’entends que lorsqu’un couple de pélerin met à terre des années de travail pour une autre espèce menacée (Sterne de Dougall, couples passant de 1500 à 35…) quand on « gère », le problème se pose.
    Pour moi, la question, c’est faut-il gérer ou pas et quand on gère, a-t-on avant délibérément choisi d’aller vers le plus de naturalité et de sauvage possible, vers le moins d’intervention humaine possible, vers des écosytèmes fonctionnels ou bien ne s’est-on même pas posé la question ? C’est capital…!
    Je te trouve dur car je pense que si, après s’être posé les bonnes questions et avoir agi dans ce sens (davantage de naturalité), alors, si on se trouve en phase de restauration d’une espèce ou d’un espace, certains questions épineuses se posent. Celle de l’effarouchement du faucon par exemple. Mais uniquement dans le cadre que j’ai essayé de décrire ci-dessus.
    Existe-t-il pour le cas que tu soulèves ? Pour d’autres cas ?
    Ton blog m’a l’air très intéressant, très agréable en tout cas, j’y vais plus longuement dès que possible 😉

  7. Juste un petit dernier pour la route…D’abord, je n’ai pas la prétention d’être parfait, ni l’intention de faire la leçon à qui que ce soit, mais la volonté d’exprimer mes réflexions et mes sentiments. Pour moi, la cohérence n’est pas un « chemin hasardeux et incertain » mais un guide fiable et indispensable pour avancer en dehors des sentiers battus (un GPS intégré dans le déambulateur !) et même une béquille solide sur laquelle s’appuyer pour rester debout (on n’est pas obligé d’avancer tout le temps, on peut s’arrêter aussi et même reculer…). Lorsqu’on en est arrivé, comme toi (je te l’ai entendu dire à la fin d’une conférence sur les pesticides il y a quelques années) et moi, à la conclusion que la masse ne changera de comportement qu’au pied du mur ou au bord du gouffre, la cohérence avec nos convictions est la seule chose qu’il nous reste pour ne pas « tout mettre à la benne ». Pour finir, je ne pense pas qu’aménager et gérer à outrance le moindre site c’est sauver les derniers confetti, mais les dénaturer (lire ou relire François Terrasson, Bernard Boisson, Jean-Claude Génot…). Et pire, mettre dans la tête du « grand » public que l’entretien et l’intervention sont indispensables pour que la nature soit intéressante c’est tuer définitivement tout espoir.

    Vive les faucons, à bas les vrais !

    Bon vent,

    Xavier

  8. Je comprends parfaitement le lien étroit, fort et émotionnel qu’il peut y avoir entre le sauvetage d’un guillemot et ce qui devrait être la raison d’exister d’une association et la raison de se battre pour que vive un territoire préservé.

    Quand la menace pèse c’est avec les sentiments qui nous touchent que nous donnons des ailes à nos combats.

    C’est effectivement sur cette base, le sauvetage du vivant et la préservation des espaces naturels et des écosystèmes que devraient se recentrer ces grandes associations médiatiques qui courent beaucoup trop de lièvres à la fois et copinent beaucoup trop avec le chasseur pour pouvoir espérer sauver la tortue .

    Quand donc ces Associations vont-elles enfin engager un vrai combat contre les Bayer, les Syngenta et autres Monsanto qui dictent impunément leur loi aux grands acteurs politiques en condamnant la biodiversité et les hommes à la consommation forcée de produits phytosanitaires mortels ? En attendant les hommes, les abeilles et autres animaux en périphérie de cette agriculture où le pesticide est roi trinquent à la santé de l’agro industrie .

    Il serait temps, aussi, que ces associations soi disant de défense de la nature s’expriment sur les ravages que font courir à nos derniers espaces naturels la notion de nature et de paysages  » humanisés  » dont bien trop usent et abusent en se drapant de vert.

    La nature ne sera  » intéressante  » c’est à dire ne vivra que si la vie sauvage y subsiste encore avec la charge émotionnelle d’un au-delà de mystère ,de liberté et d’authenticité originelle .

    Quant à l’intervention humaine sur la nature , quand un guillemot est pris dans le mazout, la question se pose t-elle ?
    J’ai un jour recueilli un moineau femelle tombé du nid, il a été nourri et a grandi fenêtres et portes ouvertes, a vécu en famille , a mangé souvent en picorant et en courant à table entre les assiettes , un an après, à la saison des amours, il s’est envolé , il est repassé plus tard deux ou trois fois à la maison puis est parti définitivement faire sa vie de moineau , l’instinct de l’espèce ayant repris le dessus sur l’intervention humaine .

    Sans intervention, ni gestion excessive qui conduiraient à la création de parcs et jardins , l’homme a le devoir impératif de récupérer les espèces en voie de disparition et d’être capable de les faire vivre en toute identité et en libre expression sur un territoire naturel préservé pour cela.
    Sinon nous devrons faire le choix d’un monde dénaturé, aux paysages humanisés, à la civilisation toute puissante et à ses conséquences …

    Cordialement à tous, et bien amicalement à P.P ,

  9. La nature ne sera ” intéressante ” c’est à dire ne vivra que si la vie sauvage y subsiste encore avec la charge émotionnelle d’un au-delà de mystère ,de liberté et d’authenticité originelle .

    Merci à christb64 pour cette phrase et sa belle intervention, merci aussi à ceux auxquels elle répond. Un peu d’air frais, enfin.

    Valérie

  10. Ne soyons pas trop facilement manichéen, Xavier, parfois, notre espèce a tellement détruit, que pour restaurer, une phase de gestion est nécessaire. Le tout est que ce soit réellement une phase et que l’objectif réel soit celui du Sauvage, c’est à dire du maximum de naturalité.
    Et tu as peut-être raison : sur le cas des sternes et du faucon, ce n’est peut-être pas ce qui est fait.
    Génot, Terrasson et Boisson, Cochet et Nicolino même (!) sont mes lectures quotidiennes et je tâche de les faire partager autant que faire se peut dans mes actions associatives ou personnelles de tous les jours.
    Et je suis bien d’accord avec ça et oeuvre à ma mesure dans ce sens sur plusieurs fronts :
    « Pour finir, je ne pense pas qu’aménager et gérer à outrance le moindre site c’est sauver les derniers confetti, mais les dénaturer (lire ou relire François Terrasson, Bernard Boisson, Jean-Claude Génot…). Et pire, mettre dans la tête du “grand” public que l’entretien et l’intervention sont indispensables pour que la nature soit intéressante c’est tuer définitivement tout espoir. »
    Je répète : il faut mettre dans la tête (et les actes de chacun) que les actions de restauration de la nature (donc de gestion « forte ») sont transitoires et ne sont pas l’objectif final qui doit toujours rester le sauvage c’est à dire une naturalité maximale.

  11. Dans le prolongement de Xavier, P.P., christb64, Valérie…
    La nature est mal en point, mais l’Homme l’est plus encore. Une hypertrophie de l’égo est en train de l’étouffer. L’idée qu’un espace puisse être spontané, imprévisible, lui est insupportable. Rien ne doit échapper à son emprise. Tout doit être colonisé, répertorié, soumis, financiarisé, mis en colonnes de chiffres, en coûts, en bénéfices. Tout.
    Le hasard doit être aboli. La vie, ce feu follet incontrôlable n’a plus droit de cité. Jusque dans les semences qui doivent être stables et homogènes pour être inscrites au grand catalogue officiel. Une bonne nature est une nature morte.
    On peut détruire ici pourvu que l’on compense ailleurs. On protègera ce qui est rentable, ce qui émeut. L’écocide est parfaitement légal, à condition de payer un certificat sur le marché des compensations écosystémiques, à la manière des indulgences qui nous accorderont la rémission devant la conscience universelle.
    On appelle ça gestion de la biodiversité. On bombe le torse. On s’auto-proclame sauveur de la planète. On délivre un oiseau de sa gangue de mazout et on repart tranquillement en voiture sur les routes jonchées de cadavres.
    Foutre la paix à la nature, enfin. La laisser respirer, déborder, s’élancer, sommeiller. Ne renversons pas les rôles, la nature sauvage n’a pas besoin de nous.
    Laisser vivre les friches, les forêts, l’océan, pour ne pas étouffer ce qui vit autour de nous. Pour ne pas suffoquer à notre tour.
    Gérer, c’est tuer.

  12. Tres interessante et belle discussion sur « la nature »! Chacun avec sa sensibilite, ses perceptions, ses mots, decrivant des paysages differents.

    Si vous me permettez mon grain de sel, j’y vois un exemple qu’on ne peut etre veritablement humain que dans le mouvement d’ouverture vers ce qui n’est pas soi, vers ce qui est radicalement autre que soi. Ce qui me fait penser a la philosophie de Levinas!

  13. Délivrer un oiseau de sa gangue de goudron n’a pas pour but de flatter l’ego, de nous faire bomber le torse ou de nous prendre pour Dieu le père , c’est simplement une goutte d’eau dans un bec de colibri pour sauver le vivant, un geste souvent spontané de survie, geste qui vise sans doute au plus profond de notre inconscient à nous sauver nous-mêmes, instinct de survie qui au-delà, qui sait, pourrait sauver l’humanité.

    Après j’entends bien ce qu’il faut faire, ce qu’il faudrait faire et je suis parfaitement d’accord avec les écrits de M.Génot que j’ai lu et que j’approuve . Pas de gestion, pas d’intervention, laisser faire la nature serait forcément la consigne la plus utile dans le meilleur des mondes où vivraient des hommes responsables, vertueux, pondérés et raisonnables . Monde dans lequel nous ne sommes hélas pas … Ce sont certainement des consignes qu’il faut suivre au mieux, vers lesquelles il nous faut tendre mais la réalité ne peut que nous rendre plus pragmatiques … Nous l’impose … Alors qu’est-ce qu’on fait ?…

    On contemple le peu de ce qu’il reste de vivant et d’authenthique en espérant qu’il s’en sorte par lui-même et on laisse tout un pan de nature mourir sous les coups de boutoirs d’une civilisation toujours plus envahissante , ou on intervient pour faire quelque chose ? On laisse, du haut de notre impuissance, le guillemot mourir fatalement dans sa gangue de pétrole sans rien faire ? Ou on le recueille pour le nettoyer et le relâcher un peu plus tard , vaille que vaille ?

    La nature par essence sauvage , dans l’idéal, n’a pas besoin de nous j’en suis absolument persuadé , ce n’est pas moi qu’il faut convaincre ! Le problème c’est qu’à l’inverse les 9/10ème de l’humanité sont persuadés de ne pas avoir besoin de la nature pour vivre et même dans certains cas vont jusqu’à penser que la nature les empêche de survivre … Nature trop sauvage qu’il faut, disent-ils, humaniser, civiliser, domestiquer voire éduquer comme on l’a entendu à propos du loup … Alors qu’est-ce qu’on fait ? On s’interpose ? On essaie de sauver ce qu’on peut encore sauver, on tente quelque chose , ou on laisse tomber, tant pis pour le guillemot , et on passe sans rien faire des heures à regarder la mer , le coeur abasourdi et les pensées de travers ? …

    On intervient, ou pas ? On essaie de conserver des lieux sauvages avec la faune et la flore qui vont avec , en intervenant, en s’interposant, en s’imposant pour la sauvegarde d’espèces qui disparaissent , pour la sauvegarde d’équilibres vitaux à des écosystèmes remarquables où on laisse tomber en regardant san rien faire la civilisation, son économie et ses tractopelles transformer ces territoires en espaces de plus en plus domestiqués ?

    Car une chose est sûre, c’est qu’avant que nous ayons convaincu tout le monde du sens du mot nature, que nous ayons convaincu chacun que cette nature doit se suffire à elle-même beaucoup de livres qui ont raison auront été écrits mais hélas qui n’empêcheront pas malgré tout les marées noires de sévir encore , les milieux naturels d’être agréssés, des aéroports de se construire et des écosystèmes de disparaître . Je suis d’accord pour foutre la paix à la nature , mais qu’est-ce qu’on fait quand moins de 1% de la population va en ce sens alors qu’au contraire les 99% restant massacrent les derniers espaces naturels , crient à l’ensauvagement dès qu’un loup ou un ours pointe son museau et ne rêvent que de paysages humanisés ?… Pour ma part, j’estime qu’il faut intervenir avec nos petits moyens, notre petite conscience , nos petits becs de colibris,nos petites mains et notre bon sens pour sortir le guillemot de sa gangue de mazout, car à moins que nous les ayons bues avant pour oublier, lancer des bouteilles à la mer, pleines de bonnes intentions et de certitudes, ne suffira pas à sauver ni la planète , ni les guillemots …

  14. christb64
    Le geste de sauver les oiseaux mazoutés, comment ne pas l’avoir ? Et en même temps, comment ne pas être abasourdi quand des milliers de vies viennent s’échouer dans vos bras, quand si peu survivront aux soins après tant de souffrances, quand les pétroliers et les politiques se réjouissent de cette mobilisation citoyenne, quand la société émue aux larmes se donne bonne conscience en voyant toutes ces bonnes volontés en action, sans rien changer sur le fond ?
    On peut penser qu’on dépose sa « goutte d’eau dans un bec de colibri pour sauver le vivant ». Eteindre l’incendie planétaire avec une goutte d’eau ? Non vraiment, je n’y crois pas.
    Soyons clairs : Je ne suis pas en train de vilipender celles et ceux qui font leur part, à l’image du colibri, même si je n’emploie pas cette métaphore. J’ai côtoyé des personnes remarquables, au moment de l’échouage de l’Erika ; j’ai vu des gens infiniment précieux qui tentaient de sauver des oiseaux, j’en ai croisé d’autres qui se prenaient pour mère Thérésa, j’avais un ami naturaliste extrêmement critique et pourtant, je peux vous assurer qu’il les aimait, ces oiseaux.
    J’essaie, moi aussi, de faire ma part à mon niveau. Simplement, je n’imagine pas une seconde changer ainsi quoi que ce soit au désastre en cours, parce que, comme vous l’écrivez, « moins de 1% de la population va en ce sens ». A aucun moment, je ne me sens quitte et je ne me berce d’illusions.
    N’allez pas croire que j’aie des certitudes tous azimuts, ce serait plutôt l’inverse. Je doute, à commencer par l’efficacité des petits gestes. Je doute que sauver un oiseau ici, un coin de friche là soit très enthousiasmant, quand on bousille tout autour. Je doute même que, d’une certaine façon, cela ne serve pas à continuer de tout détruire et en même temps, comment ne pas essayer de protéger ce qui peut l’être encore ?
    Je ressens bien qu’il faudrait employer des moyens beaucoup plus radicaux qui mettent en péril jusqu’à notre liberté et notre vie. Et je l’avoue lamentablement, je n’en ai pas le courage, même si je mène certains combats sans concession qui peuvent m’exposer. Et je ne sens pas l’élan collectif qui serait indispensable pour rudoyer le système en place.
    Cette position est loin d’être facile à tenir, je sais. Elle a un côté désespéré sans toutefois être inactive. Qu’y puis-je ?

  15. Eh bien, Frédéric, le moral ou la lucidité dans les chaussettes !
    Pourtant nous l’avons eue notre fin d’hiver blanche. J’ai même vécu ma première coupure d’électricté digne de ce nom, la rivière au plus haut, et la bise à gogo la semaine passée, arrachant des ardoises (mal clouées, certes !).
    Je vous charrie un peu. J’ai parfois le réflexe ironique.

    Peut-être ce que je vais dire ensuite va paraître grotesque ou béat, mais, comme j’espère que ce n’est pas la situation limite et la méga-merde qui vont réveiller le nombre (ou chacun) – comment imaginer alors quelque chose de bon d’ailleurs en de telels circonstances ?, je m’accroche à la version de ce qui peut s’écrouler sans violence, par disparition.
    C’est sûr, je me penche sérieusement sur l’homéopathie ne ce moment, et ce qu’elle m’apprend a un côté tellement hallucinant, tout en restant fort rationnelle, et surtout si humaine, que je peux avoir tendance à transposer son phénomène en d’autres domaines.

    Et si telle était la possibilité ?
    Nous avons aussi atteint un niveau de savoir (à moins que ce ne soit un confort engraissé ?) aujourd’hui qu’il nous est difficile d’imaginer l’attaque frontale, la violence sanguinaire, la levée des masses, les armées persuasives, etc.
    Et pourtant nos gouvernements d’Occident, eux, n’ont pas peur d’exercer ces manières, en les travestissant, et de préférence sous d’autres cieux.
    Et quand il faut, le faut-il ? Là, je ne suis pas en mesure de le dire, car certainement trop au chaud, servie et protégée…

    Où je veux en venir (et sûrement pour tenir moi-même) : d’autres liens, d’autres flux, d’autres informations peuvent ourdir, agir de toutes autres sortes que celles que nous avons eu l’habitude de voir, particulièrement entre les mains des dominants, des puissants (matériellement et abusant de la peur, avec une once de plaisir et de gratification distribués). Cela n’exclut ni l’action, ni la radicalité, exige encore de l’énergie, avec aussi de la réflexion, et de l’affect, mais sous des formes qui nous sont accessibles, ailleurs que dans la traditionnelle dichotomie grand / petit, dans une articulation des échelles cherchant sa cohérence.
    C’est couillon, mon truc, en ce que cela veut relever du positif. Je m’inscris dans quelque chose de véritable et de profond… Et ce que je dis est en ébauche, dans l’inquiétude, à l’écoute…

  16. Florence,
    Quelques mots à la suite des vôtres.
    « D’autres liens, d’autres flux, d’autres informations peuvent ourdir, agir de toutes autres sortes que celles que nous avons eu l’habitude de voir… »
    Sans doute. L’avenir est on ne peut plus imprévisible. J’ai tendance à voir dans cette incertitude la menace du pire. Je ne nie pas que quelque chose de salutaire puisse advenir et nous surprendre. Simplement, je n’en voie pas même les prémices, hormis des actions ici et là, trop diluées et isolées pour peser à mon sens. Et je ne suis pas un fervent des Deux ex machina, ni dans la fiction, ni dans le réel.
    « Nous avons atteint un niveau de savoir » technique qui nous donne une puissance inédite, cependant que notre conscience s’est atrophiée, « pétrifiée » à grande vitesse. Je reprends vos mots en les assemblant autrement. Comment imaginer les conséquences de nos méga-machines, de nos actes collectifs et individuels ? Nous pouvons tout détruire autour de nous sans être pour autant des sadiques, sans même culpabiliser à outrance, puisque plus personne n’est vraiment coupable.
    C’est sur tous les fronts qu’il faudrait déployer ses combats, est-ce possible ?
    Faire ce qu’on peut sans rien attendre vraiment, faire parce que ça nous semble juste, parce que l’on y trouve un certain élan, de la joie même. Durer. Inventer du nouveau. Se relier. Déjà ça. Et ne pas se raconter d’histoire.
    Pour le reste, je ne sais pas.

  17. Le savoir ici n’avait absolument rien de technique, Frédéric !
    J’ai explicité mon approche par rapport à l’homéopathie : cela pourait peut-être permettre de clarifier mes propos.
    Et je signifie homéopathie d’Hahnemann, donc uniciste, ni complexiste, ni pluraliste.
    Sans avoir lu votre réponse hier, puisque je me trouvais au chevet de ma soeur, que l’allopathie a bousillé toute sa vie durant, l’idée d’un monde fictionnel m’est venu pour décrire notre monde de fous. Une fiction, oui.
    Ca oui, elle est durement matérialisée, cette satanée fiction. Et par nos faits, notaùùent techniques.

    L’homéopathie vraie opère de telle sorte que la « maladie » (même ce terme y est à revoir) disparaît, comme par « enchantement ». Et sans doute s’agit-il d’une « simple » information, délivrée par un medium simple ou non (l’eau, par exemple). Il n’y est jamais question d’agressivité ou de guerre contre un quelconque germe pathogène, ou un symptôme cerné de toutes parts. L’essentiel du fonctionnment du remède nous échappe, si quelques évidences ou manifestations peuvent nous guider. Une grande cohérence du vivant et même du minéral y trouve souveraineté.

    Je crains que je sombre dans le ridicule et le malentendu à force de commentaires.
    En tous cas, je crois toucher quelque chose d’essentiel, dans mon propre chemin. Et j’ai souhaité vous en toucher deux mots.
    Les ondes, les informations, les photons… La science et ses limites nous laissent entrevoir des choses incroyables que notre perception, et même notre intelligence ont du mal à concevoir. Est-il d’ailleurs capital que ce travail de dévoilement aussi minime soit-il ?
    Il est de notre ressort, parmi tant d’autres !
    Et je pense sincèrement que nous sommes DANS la nature, pour faire écho à l’article suivant. Je ne me pose pas davantage de questions sur notre position.
    Nous avons des potentiels incroyables.
    Qui sait ? QU’en faisons-nous ? Comment vivons-vous ? Comment vivre ? Sempiternelles questions. Je dois avoir la foi…
    Bien à vous.

  18. Florence,
    J’avais bien compris que vous parliez d’un autre savoir que technique, je voulais juste prolonger la discussion, j’aurais dû être plus explicite.

    A propos de l’homéopathie, j’avoue mon ignorance. Les quelques expériences que j’ai pu avoir en tant que patient ont été dénuées d’effets, tant positifs que négatifs (ce qui est déjà ça, comparé aux conséquences parfois désastreuses de l’allopathie). Je n’en conclue pas que cette thérapie est inefficace ; les guérisons d’animaux malades par homéopathie étant là pour interpeler même les plus sceptiques. Sans doute n’ai-je pas trouvé le bon praticien et probablement ne faut-il pas attendre d’une méthode unique le remède à tous nos maux.
    Je vous rejoins quand vous écrivez : « L’essentiel du fonctionnement du remède nous échappe ». Il en va de cette approche du vivant comme de bien d’autres. Ce qui n’est pas prouvé ou expliqué scientifiquement n’existe pas, aux yeux des scientistes. Voir à ce titre les 95% d’Adn non élucidés, appelés « Adn poubelle » !
    C’est à croire que le mystère de la vie est devenue l’humiliation ultime, pour l’homo dit sapiens. Du coup, le voilà qui se prend à fabriquer de la vie. Là, il maîtrise, enfin, c’est ce qu’il croit. Après avoir voulu dompter la nature, il s’imagine dominer la technologie… Et finalement, c’est l’inverse qui est à l’œuvre.

    Vous proposez de « transposer » le phénomène de l’homéopathie « en d’autres domaines ». Je ne suis pas certain de saisir le sens de cette idée. Pouvez-vous m’éclairer ?

  19. Bonjour,

    pour être membre d’une association adhérente de FNE, il faut surtout être politiquement du même coté que son conseil d’administration, surtout dans le département du DOUBS.
    Vouloir militer dans une telle association pour défendre et tenter d’agir ou faire agir pour réhabiliter une rivière relève de la soumission totale aux pensées du conseil d’administration.
    Je suis pourtant un scientifique formé dans les universités et ai excercé durant ma carrière dans différents services proches d’eau , ceci dit pour me situer.
    Deux associations émargeant à FNE m’ont malproprement exclu de la liste leurs membres car je dénonce périodiquement l’impértie de l’Administration et des Etablissements publics face à ce problème non seulement biologique mais aussi économique. Cette rivière était une réference halieutique internationale.
    Pour statuer sur ce qu’il faudrait faire pour faire taire les rouspéteurs, comme moi, le Préfet du doubs organise des réunions à huis clos où bien sur, les responsavbles de FNE sont les seuls conviés de toutes les associations et socités de pêche voulant s’engager dans la restauration de la rivière.
    De plus, au sein de ces associations, il n’y a aucun spécialiste avéré de ce genre de problème. de ce fait, toutes les rares et inutiles propositions de l’Etat sont validées comme positives par FNE.

    j’ai lu aussi que FNE avait des liens finaciers avec VEOLIA, quelqu’un peut-il m’en dire plus sur ce sujet ?
    Cordialement

  20. Pour compléter ce tableau :FNE vient de signer un accord avec Boralex ,un des principaux acteurs éoliens . On aimerait connaître tous les articles de cet accord entre un des principaux responsables de la destruction des sites naturels et cette association censée les défendre .

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