Socialisme et peau de lapin (sur DSK, bis repetita)

On va me traiter de feignant, ça ne saurait tarder. C’est le second texte que je publie ici pour la deuxième fois, à la suite. Celui-ci concerne Dominique Strauss-Kahn, DSK pour ses nombreux intimes. Je crois qu’il faut savoir dire les choses. Moi, ma voie est nette. Je ne vote pratiquement pas, pour des raisons de fond dont j’ai déjà souvent parlé. Mais DSK est un cas. Et moi qui déteste tant Sarkozy, je vous le dis dès maintenant : si le choix des élections de 2012 devait se limiter à voter DSK ou Sarkozy, je les enverrais tous deux se faire rhabiller chez plumeau. Je sais que la haine ne se porte plus. Je sais qu’il faut désormais se montrer présentable en toute circonstance. Mais moi, que voulez-vous ? je hais pour de bon DSK, l’homme du Fonds Monétaire International (FMI). Pas tant lui, du reste, que l’institution criminelle qu’il dirige, et qui saigne les peuples et les pauvres.

Je souhaite, de toute mon âme, qu’un tel homme, s’il osait se présenter, soit aplati comme il le mérite. DSK, mais c’est Millerand ! Mais c’est Noske ! Mais c’est l’ennemi de toujours ! Je viens de lire (ici) ce que cet imbécile pense de la question des retraites dans Le Figaro. Dieu du ciel ! Il a notamment déclaré : «On vit 100 ans, on ne va pas continuer à avoir la retraite à 60 ans». Voilà ce qu’un homme de sa taille fait d’une question aussi essentielle que celle du droit historique à la retraite. On vit 100 ans ? Bien sûr, c’est faux. Puis, dans quel état réel sont ceux qui passent les 80 ans ? Combien d’Alzheimer ? Combien de Parkinson ? Combien de maladies neurodégénératives, de cancers, de hanches pourries, de dos pliés ? Combien, monsieur le richissime ?

Je n’ai ni le temps ni l’envie de détailler son parcours scolaire, qui me semble plus ridicule que bien d’autres. Pour aller vite, et comme des milliers de son genre, il aura obtenu un doctorat en économie, qui le fera aussi aveugle sur la marche des événements que n’importe lequel de ses clones. Il faut croire qu’il aura déployé d’autres talents pour devenir ce qu’il est. Avez-vous entendu dire une seule fois que DSK se serait montré plus futé, plus conscient, plus prescient ? Vous souvenez-vous avec quelle morgue il traitait ceux de la taxe Tobin, qui entendaient il y dix ans et plus imposer le capital ?

En attendant, voici ce texte qui date des tout débuts de Planète sans visa. Il a paru le 29 septembre 2007. Toutes ses dents.

On ne descendra pas beaucoup plus bas. Et c’est déjà cela. La nomination de Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fonds Monétaire International (FMI) restera, quoi qu’il advienne, le sommet inversé de la fin d’une époque, celle de la gauche. Ce mot ancien, ce mot de cimetière, ce mort-vivant éclaire comme le font les étoiles disparues.

L’affaire est certes entendue depuis des lustres, mais je dois avouer qu’une telle clarté de cristal éblouit les yeux. D’abord, quelques mots sur ce monsieur DSK. Il est avant tout l’ami de l’industrie, nationale ou transnationale. Avocat d’affaires, il a conduit un grand nombre de deals – ces gens aiment l’anglais – pour de très puissantes entreprises. J’oublie, car ne n’est que détail, sa mise en examen mouvementée dans l’affaire de la mutuelle des étudiants, la MNEF.

Sachez, ou rappelez-vous, que DSK a présidé entre 1993 et 1997 un lobby appelé le Cercle de l’Industrie, regroupant une sorte de gotha des (grandes) affaires. Dans le but exclusif de favoriser ses clients auprès de la Commission européenne, à Bruxelles. Mais quel beau métier, vraiment ! En 1994, car l’appétit vient en mangeant, DSK devient un lobbyiste appointé du nucléaire. Il signe un contrat avec EDF, et puis s’en va faire son travail occulte chez ses amis du SPD allemand, qu’il travaille au corps. Sa mission consiste à convaincre Siemens de rejoindre Framatome et EDF dans le vaste chantier de l’EPR, le nouveau réacteur nucléaire français. C’est beau, la gauche.

Après avoir ainsi copiné, DSK n’hésite pas une seconde quand le devoir l’appelle au gouvernement de la France, en 1997. Taper sur le ventre de Vivendi, Renault et Areva durant tant d’années, puis devenir ministre de l’Économie et retrouver les mêmes en face de soi, avec pouvoir d’État en sus, cela s’appelle la classe. La classe internationale.

DSK a-t-il la moindre idée réelle de ce qu’est la pauvreté ? Non, bien sûr. Quand il était le maire de Sarcelles, sa voiture avec chauffeur le ramenait chaque soir dans son bel appartement parisien. Connaît-il la misère ? Bien sûr que non. Du Sud, il ne connaît que son riad de Marrakech. Une superbe maison traditionnelle, dans un quartier de superbes maisons traditionnelles où il peut recevoir dignement ses superbes clients traditionnels.

Non, DSK ne sait rien du monde réel, et je crains qu’il ne veuille guère en entendre parler. Il vient en tout cas d’être nommé patron du FMI, institution majeure de la destruction du monde et de la dévastation écologique. Tout va bien. Ses amis socialistes, de Pierre Moscovici à Jean-Christophe Cambadelis – défense de rire – applaudissent. Le FMI. Les plans d’ajustement structurel. Les pressions sur les grouvernements mafieux, pour qu’ils serrent davantage la gorge de leurs peuples. La faillite organisée de l’Argentine, en décembre 2001. La fin programmée des forêts, des agricultures, des paysans. Le FMI.

Je me rassure comme je peux. Je n’ai rien, RIEN à voir avec ces gens-là, ces socialistes en peau de lapin. Les mêmes qui beuglaient Nach Berlin en septembre 1914, après avoir promis d’empêcher la guerre. Les mêmes qui lâchèrent la République espagnole aux abois, en 1936. Les mêmes qui menèrent l’ignoble guerre algérienne, au son du canon et de la gégène. Je me rassure. RIEN. RIEN.

31 réflexions sur « Socialisme et peau de lapin (sur DSK, bis repetita) »

  1. DSK, c’est un sale c.. t’inquiétes pas ce n’est pas toi qui exprime de cette façon si peu littéraire, c’est juste une de tes lecteurs.et tu n’es pas forcèment caution .
    ce que je veux dire par là, c’est que ce monsieur (et sa femelle) sont des égoïstes au cube ou au carré! me rappelle d’un reportage de Carles ..et que c’est terrorisant de se dire que somewhere notre sort ainsi que celui de nos oiseaux dépend de ces esprits;
    en attendant nos chers journaliste vont commencer leur travail de manipulation et de conditionnement çà a toujours marché puisqu’il suffit d’atteindre LA cible (dont je ne fais pas partie! et vous non plus, mes petits amis , j’imagine çà c sur! bordel).Dommage car il a eu un certain charme ..mais trop c’est trop.

  2. éffectivement marie,c’est bien triste de se dite que le sort du monde dépend de personnes aussi cupide,et m’enfoutistes de ce qui se passe.de par leurs acions(ou inactions),les forets sont détruites,les pauvres le sont encore plus avec le temps,et l’argent qui en gros vas dans des industries polluantes,nourries ces riches,ou le spatial serait tellement plus utile pour ces urgences .mais les journaliste parlent de ces millionnaires qui jouent au ballon,et de bien d’autres produits de conditionnement.Nous sommes comme des produits a peine pensant pour eux.

  3. Lorsque je le vois , je l’imagine toujours en chef de la mafia, il le porte sur lui.

    Et bien nous allons être servi en 2012 aucun candidats serieux en vue.

  4. @ Lléa, ouais, bof, sans intérêt….ont-ils amené leurs pulvérisateurs ??

    DSK, il me dégoûte, c’est physique, il porte la malhonnêteté sur lui.Mais ce qui m’horripile en ce moment , c’est le bourrage de crâne médiatique sur sa possible candidature.Ils vont nous bassiner avec ça pendant encore deux ans et tous les jours ???
    c’est fou ça !

  5. DSK arrive a point,sa horde de publicitaire le sort du chapeau,c’est prévu,organisé, au moment ou les anglosaxons,veulent mettre l’Europe et l’euro a plat,a leur ordre,il bosse pour ces gens ,donc,idem Sarko,alors no comment ce mec travaille pour les néos-ideologues cyniques,alors le tour n’est pas joué ,car tout le monde voit le montage grossier,on espére que jamais ce mec soit élu et reste a son poste de fossoyeur du vivant avec tout les lobbies qu’il représente!

  6. encore un message : pour un jour de BOYCOTT MONDIAL DES PRODUITS PETROLIERS LE 6 JUILLET 2010

    http://www.facebook.com/profile.php?
    WE would like to institute a Global Boycott Petroleum Products Day on July 6th 2010. We all use to many Petroleum Products. Oil Plastics etc. We would like to boycott all Petroleum Based Products for one day. The Big Oil Companies need to know that we will no longer stand for the pollution of our planet by their Oil based products. In light of the recent oil spill in the Gulf Coast we feel the large Oil Companies need a wake up call. We ask that you do not buy any Petroleum Products that day
    id=1575732703#!/pages/Boycott-Petroleum-Products-Day/117242101649732

  7. Le plus dramatique, c’est que parmi le bon peuple, il y a énormément de gens qui sont persuadés que les socialistes sont « de gauche »…

  8. Wolfgang n’a rien à cirer des grenouilles:

    « Piques entre La ministre française de l’Economie Christine Lagarde et son homologue allemand Wolfgang Schäuble.. »Nous ne faisons pas que parler, nous agissons », a encore dit le ministre Wolfgang pour justifier… »ne m’a pas particulièrement affecté, a-t-il ajouté,

    « si vous voulez assécher un marais, vous ne demandez pas leur avis aux grenouilles ».

    En pleine année de la biodiversité, ce mec là il prouve à quel point on est loin du compte..et nul commentaire de lecteurs ne vient signaler cette spontanéité.

  9. C’est pas de moi mais c’est bien dit, je sais pas mettre un lien…..

    La gauche. J’ai toujours répugné ce la unificateur qui occulte les différences, les oppositions, et les conflits. Car la gauche est une notion complexe, dans le sens où ce terme comporte en lui, unité, concurrences et antagonismes. L’unité, elle est dans ses sources : l’aspiration à un monde meilleur, l’émancipation des opprimés, exploités, humiliés, offensés, l’universalité des droits de l’homme et de la femme. Ces sources, activées par la pensée humaniste, par les idées de la Révolution française et par la tradition républicaine, ont irrigué au XIXe siècle la pensée socialiste, la pensée communiste, la pensée libertaire.
    Le mot « libertaire » se centre sur l’autonomie des individus et des groupes, le mot « socialiste » sur l’amélioration de la société, le mot « communiste » sur la nécessité de la communauté fraternelle entre les humains. Mais les courants libertaires, socialistes, communistes sont devenus concurrents. Ces courants se sont trouvés aussi en antagonismes, dont certains sont devenus mortifères, depuis l’écrasement par un gouvernement social-démocrate allemand de la révolte spartakiste, jusqu’à l’élimination par le communisme soviétique des socialistes et anarchistes.
    Les fronts populaires, les unions de la Résistance n’ont été que des moments éphémères. Et après la victoire socialiste de 1981, un baiser de la mort, dont François Mitterrand a été l’habilissime stratège, a asphyxié le Parti communiste.

    Voilà pourquoi j’ai toujours combattu le la sclérosant et menteur de la gauche, tout en reconnaissant l’unité des sources et aspirations. Les aspirations à un monde meilleur se sont toujours fondées sur l’oeuvre de penseurs. Les Lumières de Voltaire et Diderot, jointes aux idées antagonistes de Rousseau, ont irrigué 1789. Marx a été le penseur formidable qui a inspiré à la fois la social-démocratie et le communisme, jusqu’à ce que la social-démocratie devienne réformiste. Proudhon a été l’inspirateur d’un socialisme non marxiste. Bakounine et Kropotkine ont été les inspirateurs des courants libertaires.

    Ces auteurs nous sont nécessaires mais insuffisants pour penser notre monde. Nous sommes sommés d’entreprendre un gigantesque effort de repensée, qui puisse intégrer les innombrables connaissances dispersées et compartimentées, pour considérer notre situation et notre devenir dans notre Univers, dans la biosphère, dans notre Histoire.

    Il faut penser notre ère planétaire qui a pris forme de globalisation dans l’unification techno-économique qui se développe à partir des années 1990. Le vaisseau spatial Terre est propulsé à une vitesse vertigineuse par les quatre moteurs incontrôlés science-technique-économie-profit. Cette course nous mène vers des périls croissants : turbulences crisiques et critiques d’une économie capitaliste déchaînée, dégradation de la biosphère qui est notre milieu vital, convulsions belliqueuses croissantes coïncidant avec la multiplication des armes de destruction massive, tous ces périls s’entre-développant les uns les autres.

    Nous devons considérer que nous sommes présentement dans une phase régressive de notre histoire. Le « collapse » du communisme, qui fut une religion de salut terrestre, a été suivi par le retour irruptif des religions de salut céleste ; des nationalismes endormis sont entrés en virulence, des aspirations ethno-religieuses, pour accéder à l’Etat-nation, ont déclenché des guerres de sécession.

    Considérons la grande régression européenne. D’abord relativisons-la, car ce fut un grand progrès que l’émancipation des nations soumises à l’URSS. Mais l’indépendance de ces nations a suscité un nationalisme étroit et xénophobe. Le déferlement de l’économie libérale a surexcité à la fois l’aspiration aux modes de vie et consommations occidentales et la nostalgie des sécurités de l’époque soviétique, tout en maintenant la haine de la Russie. Aussi les idées et les partis de gauche sont au degré zéro dans les ex-démocraties populaires.

    A l’Ouest, ce n’est pas seulement la globalisation qui a balayé bien des acquis sociaux de l’après-guerre, en éliminant un grand nombre d’industries incapables de soutenir la concurrence asiatique, en provoquant les délocalisations éliminatrices d’emplois ; ce n’est pas seulement la course effrénée au rendement qui a « dégraissé » les entreprises en expulsant tant d’employés et ouvriers ; c’est aussi l’incapacité des partis censés représenter le monde populaire d’élaborer une politique qui réponde à ces défis. Le Parti communiste est devenu une étoile naine, les mouvements trotskistes, en dépit d’une juste dénonciation du capitalisme, sont incapables d’énoncer une alternative. Le Parti socialiste hésite entre son vieux langage et une « modernisation » censée être réaliste, alors que la modernité est en crise.

    Plus grave encore est la disparition du peuple de gauche. Ce peuple, formé par la tradition issue de 1789, réactualisée par la IIIe République, a été cultivé aux idées humanistes par les instituteurs, par les écoles de formation socialistes, puis communistes, lesquelles enseignaient la fraternité internationaliste et l’aspiration à un monde meilleur. Le combat contre l’exploitation des travailleurs, l’accueil de l’immigré, la défense des faibles, le souci de la justice sociale, tout cela a nourri pendant un siècle le peuple de gauche, et la Résistance sous l’Occupation a régénéré le message.

    Mais la dégradation de la mission de l’instituteur, la sclérose des partis de gauche, la décadence des syndicats ont cessé de nourrir d’idéologie émancipatrice un peuple de gauche dont les derniers représentants, âgés, vont disparaître. Reste la gauche bobo et la gauche caviar. Et alors racisme et xénophobie, qui chez les travailleurs votant à gauche ne s’exprimaient que dans le privé, rentrent dans la sphère politique et amènent à voter désormais Jean-Marie Le Pen. Une France réactionnaire reléguée au second rang au XXe siècle, sauf durant Vichy, arrive au premier rang, racornie, chauvine, souverainiste.

    Edgar Morin

  10. Lumières de Voltaire ??? :
    « Il me parait essentiel qu’il y ait des gueux ignorants »
    Cette phrase tirée d’une lettre du 1er avril 1766 témoigne du mépris du libertin Voltaire pour les humbles. De même écrit-il en mars 1766 : «Il est à propos que le peuple soit guidé et non pas qu’il soit instruit». Dans une autre lettre, en 1769, il estime que lui sufisent «un joug, un aiguillon et du foin».
    Ma foi, que faut-il en penser, malgré le relativisme historique .. il est tellement cité en exemple de..

  11. Parfois , je me demande , si certains politiques savent lire ou s’ils ont internet, tant leurs prises de position sont inadaptées à la réalité du monde et à sa finitude.
    Voir, écouter, observer, questionner, partager, éprouver , puis décider en co-naissance.
    Les décisions pyramidales du « haut  » vers le « bas » ne peuvent porter aucun fruit sans irrigation du bas vers le « haut » et sans « éclairage » car elles n’ont aucun SENS, elles ne pratiquent pas le RESPECT qui est d’abord une juste vision de soi-même, qui produit une ouverture d’esprit permettant une évolution de notre représentation du monde , un ajustement de chacun de nos actes donc. DONC

  12. Bon. C’est là où je suis pas d’accord avec Fabrice. Je m’explique. Si nous avons le choix en 2012 entre Sarko et DSK, je ne les enverrai pas se faire voir tous les deux chez plumeau. Contre Sarko, si l’occasion se présente, j’irai jusqu’à voter Villepin au second tour. Pourquoi ? Parce qu’avec Villepin ou DSK nous sommes confrontés à des adversaires politiques « normaux ». Avec Sarko (ou Berlusconi en Italie) une frontière est franchie. Nous sommes dans la pathologie. Ne serait-ce que pour des raisons morales et psychologiques, sans parler d’autres motifs non négligeables, j’élimine Sarko sans aucune hésitation, si vous voyez ce que je veux dire. Ensuite, le combat politique « normal » (non violent) continue contre Villepin élu ou contre DSK élu. Pour moi, c’est simple. Je suis déterminé sur le coup et sans état d’âme.

    Concrètement, s’abstenir de voter face au choix Sarko – DSK, mènera à quoi ? A l’élection ric-rac de Sarkozy ou l’élection ric-rac de DSK. D’abord, imaginez-vous cinq ans de plus avec Sarkozy, Président de la République Française ? Ce serait évidemment une profonde défaite, une honte renouvelée. Ce serait aussi courir le risque de la violence lors du quinquennat suivant. Et ce serait ouvrir en douce, toute grande, la porte à l’extrême droite. Les rats sont là. Je ne sais pas si vous le savez. Ils attendent dans leurs trous que le temps soit suffisamment couvert pour sortir.

    Tant qu’à souhaiter l’élection de DSK face à Sarko, je préférerais qu’elle ne soit pas ric-rac et donc qu’on ne s’abstienne pas à gauche, même si l’on vote avec des pincettes, un masque à gaz, des bottes et tout l’équipement de protection nécessaire dans ces cas-là. Je préférerais que DSK soit élu avec un score massif, incontestable, que les électeurs de gauche et écolos fassent entendre fortement leur voix, démontrent leur force et leur motivation, disent quelque chose. Cela engagera pour la suite et nous permettra au moins de mieux respirer. Ras le bol de chipoter et de se lier les mains devant l’ennemi. Levez-vous de vos chaises. Bordel…

    Ceci dit, premièrement, je suis 100% d’accord pour rentrer fortement dans le chou des bouffons de gauche. Deuxièmement, chez A. Chabot (qui est apparue un peu fatiguée), DSK a ramené encore une fois l’idée de la croissance comme solution à la réduction du chômage et de la pauvreté. Comment peut-il encore ignorer que la croissance, à supposer qu’elle revienne en Europe, nous conduit droit dans le mur et est le problème ? Qu’il faut penser la question de l’emploi et du partage des richesses en même temps que celle – régulatrice – de l’environnement, indépendamment des considérations de croissance ou de décroissance car, hors abus, il y a assez pour tous sur la planète, y compris de la place pour les espèces animales et végétales qui nous accompagnent.

    Je sais bien qu’avec DSK et toutes les décisions qu’il pourrait prendre s’il devenait président de la république, nous seront très loin du compte sur ces trois questions, mais ce sera mieux qu’avec l’opportuniste Sarkozy et son pitoyable carnaval de la rue de Grenelle. En tout cas, pour ma part, je ne jouerai pas la carte de la politique du pire.

    Il y aurait évidemment aussi à dire sur la question de la démocratie et de son accaparement par les puissances industrielles et financières. Il faudrait la libérer de ces chaînes. Cela avait prévu par le Conseil National de la Résistance après la seconde guerre mondiale. Il faut rappeler ces exigences fondatrices, remparts contre la corruption. L’abstention électorale fait le jeu des destructeurs de la démocratie qui, au fond, peut-être, nous mettent à l’épreuve. En secret, intérieurement, je prônerais bien une certaine fraîcheur, une certaine innocence de l’électeur sachant que ces valeurs ne sont pas contradictoires avec la radicalité, la verticalité. Elles la croisent. Il n’y a pas d’ordre vrai s’il n’y a pas d’innocence. Je ne sais pas si je me fait bien comprendre.

  13. Clap, clap, clap et reclap ! DSK n’est qu’un gros bourgeois capitaliste qui est au P »S » uniquement parce qu’il n’y avait plus de place à droite. Quant à aller voter cela fait bien longtemps que le pouvoir du citoyen n’est plus dans les urnes mais cela est tellement évident qu’il est même devenu inutile de le clamer.

  14. J’ai toujours prôné le vote, mais là franchement, je ne pourrais que rejoindre le camp des absentionnistes si le duel Sarko / DSK s’avérait le seul. Désolée, mais on n’a pas à perdre notre âme…

  15. Nous pourrions espérer que l’on ne va pas nous bassiner pendant deux ans avec les candidatures possibles ou certaines à l’élection présidentielle de 2012. Il n »y a rien, absolument rien à attendre de ce scrutin. Que Strauss-Kahn , directeur du F.M.I. , soit détestable, je veux bien en convenir, mais il n’est pas pire que Pascal Lamy, autre membre du P.S., directeur de l’O.M.C. et ils font partie de même clique que les Royal, Aubry et consorts. Il n’y a chez eux aucune volonté ni aucun projet de transformation sociale et, en ce qui concerne l’écologie, ce n’est même pas la peine d’en parler.

    Ci-après le point de vue de Patrick Mignard sur l’évolution du rôle de l’Etat

    La privatisation de l’Etat
    Un oxymore, une contradiction dans les termes ? Et pourtant c’est bien à ce phénomène politique que nous assistons aujourd’hui.
    La dérive libérale du système marchand, caractérisée par le désengagement économique et social de l’Etat, la liquidation des services publics et son accaparement par un clan, … aboutit à une véritable mutation de la nature de l’Etat en parfaite contradiction avec les principes républicains.
    Ce n’est pas nouveau d’affirmer que dans une société divisée en classes sociales, aux intérêts antagonistes et contradictoires, l’Etat représente la force coercitive qui garanti les intérêts de la classe des possédants.
    Ce n’est pas nouveau, mais il est urgent et indispensable de le rappeler aujourd’hui.
    Ce n’est certes pas l’apanage du système marchand. En effet, tous les systèmes d’organisation sociale de l’Histoire ont fonctionné sur cette logique… sauf peut-être les sociétés dites « primitives ».
    L’Etat garantit les intérêts des possédants en tenant compte des rapports de forces, des évènements historiques, des évolutions de la société qu’il domine. Il peut apparaître à certains moments conciliant, voire donner l’apparence de la médiation, comme il peut apparaître parfaitement autoritaire, voire dictatorial – le 20e siècle est une parfaite illustration de ces facultés d’adaptation de l’institution « Etat ».
    LE MYTHE REPUBLICAIN
    L’effondrement de l’Ancien Régime, en Europe au 18e et 19e siècle a laissé la place au système marchand, capitalisme, salariat, qui s’est fondé sur une ambiguïté dont nous payons encore aujourd’hui les conséquences politiques.
    Les discours philosophico-humanistes des penseurs des Lumières, et de certains des philosophes de la Révolution Française ont vite laissé la place au discours « réaliste » des affairistes et des marchands.
    Les intérêts des nouveaux possédants se sont bien vite heurtés aux valeurs que ceux-ci avaient précipitamment mais imprudemment gravées dans la pierre des frontons des édifices publics. L’écrasement des révoltes ouvrières dès le début du 19e siècle, la Commune de Paris, n’ont été que le prélude des grandes répressions du 20e siècle.
    Le mythe de la République pour tous, pour le peuple, d’une République garante et défenseuse des opprimés s’est très vite avéré être une remarquable et efficace escroquerie.
    Le système électoral, c’est-à-dire le moyen de tenir compte des désirs et de la volonté du peuple, en nommant des représentant a été depuis longtemps parfaitement détourné ce qui a permis l’émergence d’une nouvelle « aristocratie » qui a pris possession du Pouvoir et l’a gardé,… quels que soient les modifications apportées aux modes de scrutins.
    Il suffisait, pour entretenir l’illusion d’asséner régulièrement et systématiquement le « bon peuple » de slogans bien conçus pour lui faire croire que « les promesses seront bien tenues », « les élus sont responsables devant leurs électeurs » et,… cerise sur le gâteau « le vote est non seulement un droit mais aussi un devoir ». Ainsi l’Etat, « bien commun » du Peuple (ce qu’il n’a jamais été), s’est donné le beau rôle :
    –  donner l’illusion de la démocratie,
    demeurer le garant d’un système fondamentalement inégalitaire et exploiteur.
    La force, mais aussi les faiblesses et les ambiguïtés politiques du mouvement ouvrier vont, au 19e siècle, et surtout au 20e, entretenir le mythe de l‘ « Etat démocratique » avant un début de renversement de la tendance au début du 21e siècle.
    L’ETAT ET LE MOUVEMENT OUVRIER
    Très tôt, les ouvriers, les salariés ont eu à pâtir de la politique de l’Etat dans le système marchand,… mais ils ont su aussi l’utiliser.
    Les multiples et sanglantes révoltes ouvrières montrent, s’il en était besoin, que tous les discours « démocratiques » s’arrêtent où commencent les intérêts du système marchand. Pourtant, n’en déplaisent aux « révolutionnaires professionnels », jamais, dans aucun pays développé, la classe ouvrière n’a voulu et n’a pris le pouvoir. Au contraire elle a lutté, et efficacement, pour améliorer ses conditions de travail et de vie, rencontrant en cela un Etat, prêt à faire des concessions pour s’acheter la « paix sociale ».
    Ainsi l’illusion d’un Etat défendant l’ « intérêt public » s’est peu à peu fait jour, au point que les organisations politiques ouvrières sont allées elles mêmes gérer le capitalisme dans « l’intérêt des travailleurs ». Le mythe du « système démocratique », de l’ « Etat défenseur de l’intérêt général » était né, y compris et surtout parmi ses plus déterminés détracteurs, les salariés.
    Les rapports de forces, les évènements historiques (les guerres), les cultures nationales ont permis aux salariés d’acquérir des avantages conséquents qui existent encore – pas pour longtemps – aujourd’hui, les acquis sociaux. Cette situation a renforcé la vision « démocratique » de l’Etat, la soumission des salariés à un système qui savait leur accorder des miettes substantielles, bref, la croyance aujourd’hui encore profondément ancrée en un Etat neutre, médiateur et défenseur de l’intérêt public.
    Cette croyance a produit et continue de produire, le réformisme des organisations « révolutionnaires » et « contestataires » – qui ne jurent que par les élections, même si elles ont un discours opportunément radical, de même que des syndicats partenaires de l’Etat dans la gestion du capitalisme.
    VERS LA PRIVATISATION DE L’ETAT
    Tout ce bel agencement économico-politique a été bouleversé par la mondialisation marchande. Les petites affaires, les négociations, les compromis, entre classes antagonistes dans le cadre d’un « Etat-nation »,… c’est terminé. Le Capital, désormais intégralement mondialisé, aussi bien dans sa valorisation, que dans sa gestion, n’est plus à même d’accorder des miettes aux classes salariées des « anciens pays industriels », il peut même s’en passer ayant de multiples ressources, et moins chères, ailleurs.
    L’Etat, sans changer de nature – toujours garant des intérêts du système -, a évidemment changé de tactique et de politique.
    La notion de « bien public », d’ « intérêt public », bref de « service public », perd de son sens. On garde ces termes pour les discours électoraux afin de tromper l’électeur naïf. Dans les faits on livre toutes ces activités juteuses aux appétits du Capital. Opération d’autant plus facile que le « bon peuple », consciencieusement endormi par les médias et la classe politique ne sait absolument pas comment réagir sinon par des manifestations, pétitions et autres « votations » ridicules et inefficaces.
    L’Etat se réduit de plus en plus à ses fonctions régaliennes qui n’ont qu’un seul et unique but : maintenir contre « vents et marées » le système en place. La classe politique devient une « aristocratie » au renouvellement limité, via les partis qu’elle contrôle, à partir d’élections complètement sous contrôle. Quand le « bon peuple » « vote mal », on recommence ou on contourne le scrutin (voit le référendum sur l’Europe). Cette « aristocratie », divisée en clans se partage le Pouvoir où règne la voyoucratie
    (des noms ?), l’incompétence (des noms ?), le népotisme (des noms ?), l’impunité (des noms ?),… Le tout protégé par une milice armée de plus en plus efficace, bénéficiant d’une quasi impunité, abusivement baptisée « police républicaine »( ?).
    L’Etat n’a plus ainsi à « défendre l’intérêt général » désormais soumis aux lois du marché, mais à défendre les privilèges de la classe politique qui sait intégrer et corrompre tout ce qui peut apparaître comme une opposition dangereuse… Ainsi, les uns après les autres, les « contestataires » accèdent à des postes grassement rémunérés donnant accès à privilèges exorbitants.
    L’Etat n’est plus qu’une affaire de clans et un instrument coercitif destiné à faire respecter l’ordre marchand.
    Toutes les « grandes démocraties » glissent sur cette pente qui ne peut conduire qu’au déclin et à la décadence. Les cas les plus significatifs, parmi celles –ci, et caricaturaux sont aujourd’hui la France et l’Italie.
    Le citoyen, si tant est que ce terme ait encore un sens, n’a plus rien à attendre des institutions étatiques qui ne sont là que pour l’asservir à des contraintes qui correspondent non pas à ses intérêts mais à ceux de la classe politique défenseuse des intérêt du Capital – le sens et la teneur des mesures prises lors de la crise que nous traversons en est la plus parfaite illustration.
    En l’absence d’une alternative crédible, ce qui est actuellement le cas, la situation ne peut qu’empirer ouvrant la voie à toutes les aventures…
    Octobre 2009 Patrick MIGNARD

  16. Salve René.je ne comprends pas la comparaison de monsieur Mignard (concrètement)
    les journaux italiens font tous les jours des articles, des reportages sur la nature; tous les jours; quand je récupére la presse française les articles sont rares et une très négative image en est donnée par la presse ; on peut d’ailleurs la remercier pour çà.
    concrets.
    la marche pour la paix 100 000 personnes (Palestiniens, afgan etc.. et chomeurs) eh bien j’apprécie et çà me change des aperos géants;

    Par ailleurs il y a un paquet de petits commerces en Italie, et les grandes surfaces ainsi que les mac donald ne pullulent pas comme ici (380 mac do en Italie contre 1000 ici); ce qui donne aux villages un côté animé que n’ont plus les villages d’ici (pharmacie, boulangerie); certes ces monstres tentent de conquérir tous les marchés du monde mais je serais curieuse de connaitre le taux de pénétration italien.
    culture bio (1er en Europe avec l’Autriche); taille et nombre des exploitations : 1 600 000 (source Politis)..
    le referendum de 1987 (je crois)qui a repoussé l’énergie nucléaire; les italiens restent très opposés ;celui des 18 régions qui ont repoussé les OGM; le procès de l’amiante, etc..etc..bref j’arrête la liste
    Extrait d’un site : andiamo », une française à PERugia
    « Je viens de lire que l’année dernière, deux trentenaires ont ouvert un « slowfastfood », à Rivoli, dans le Piémont, qui proposait des panini-hamburgers composés exclusivement de produits locaux, baptisés « MacBün », ce qui veut dire en dialecte piémontais « seulement bon ». Ils ont immédiatement été mis en demeure par l’avocat de Mac Donald’s de choisir un autre nom. Ils ont opté pour l’instant pour « M**Bün », certainement moins « vendeur » qu’un « MacItaly »; çà se passe comme çà en Italie

    Le pouvoir de droite fait son maximum pour détruire l’Italie et sa culture millénaire, il ferait mieux de ne pas s’en mêler, de ne pas gouverner du tout et laisser la population se débrouiller comme elle l’a toujours fait en reussisant très bien tout en méprisant toutes les formes de pouvoir.

    Si « la crise » n’a pas épargné nos cousins transalpins (une famille sur quatre a du mal à arriver à la fin du mois), les Italiens conservent néanmoins le titre enviable d’Européens les moins endettés (fin 2008, le taux d’endettement était de 47% du revenu disponible, contre 140% en Grande Bretagne, 95% en Allemagne et 75% en France). Cette place d’honneur sur le podium est due en grande partie à leur méfiance atavique des achats à crédit et surtout à l’utilisation très réduite de la carte bleue: celle-ci sert à régler seulement 3% de leurs achats. 90% de ceux-ci sont en revanche réglés en espèces et 7% par virement bancaire. Recourant donc au crédit de manière très parcimonieuse..
    http://andiamo.blogs.liberation.fr/mongin/2010/01/prends-loseille-et-tiretoi.html#more

  17. J’ajoute que ce monsieur est un amateur de torture tauromachique et qu’il se délecte de la souffrance d’un herbivore au système nerveux élaboré, ayant subi les pires sévices avant son entrée dans l’arène et massacreé par des gestapistes en collants roses et ballerines noires.Stauss-Kahn, de la race des Fillon, Bachelot, Kouchner, Alliot-Marie, Wauquiez,Henri Emmanuelli,Bertrand, Valls, De Villiers, Le Pen,Sarkozy…Etonnant, non ?

  18. René. Je ne connais pas Patrick Mignard mais son discours que vous rapportez est parfaitement défaitiste. Il semble mûr pour adhérer au NPA, parti de l’impuissance, parti qui a tué dans l’œuf l’organisation d’une gauche plus radicale que celle du PS, ce qui aurait modifié le paysage politique en France et tiré tant soit peu le PS à gauche.

    Henri. « Le pouvoir du citoyen n’est plus dans les urnes… » Voilà une idée reçue et une idée fausse. Que je sache, avec leurs bulletins de vote, les citoyens ont envoyé Sarkozy au pouvoir. Ils pourraient aussi bien y envoyer un candidat écologiste de gauche. Ils ne le font pas. Du coup, pour certains plus conscients des enjeux, plus sensibles, la gauche officielle n’est pas assez à gauche et les écolos officiels ne sont pas assez écolos. Ces certains-là de gauche et écolos vont s’abstenir aux élections parce que les raisins sont trop verts. Ce faisant, ils feront perdurer la situation pernicieuse qu’ils condamnent à juste titre et l’aggraveront, de fait. C’est à se les mordre.

    Le découragement à gauche fait partie du problème. C’est une position victimaire. C’est le pendant du cynisme à droite et le résultat du sadisme très efficace de Sarkozy. C’est un syndrome. Réveillez-vous de cette torpeur.

    Pour éclairer mon propos, je propose un exemple simple. Premier cas de figure : L’électeur écolo et/ou de gauche boude les urnes et nous avons Sarko réélu avec 51% des voix au second tour. La honte… La dépression à gauche et chez les écolos.

    Deuxième cas de figure : L’électeur écolo et/ou de gauche boude mais DSK est tout de même élu avec 51% des voix au second tour. On l’a échappé belle mais bof… Il y aura moins de casse sociale, mais bon, pas de quoi pavoiser… La France ne penche vraiment ni d’un côté ni de l’autre. DSK a une marge de manœuvre faible.

    Troisième cas de figure : Les électeurs de gauche et écolos ont enfin compris et se sont mobilisés. DSK est élu avec 70 % des voix au second tour, avec une forte participation et après un gros score pour le (ou la) candidat (te) écologiste au premier tour. Cela n’a plus rien à voir avec les deux cas de figure précédents. DSK a une très forte marge de manœuvre. La France est réveillée. A gauche, les gens sont debout et fiers. Ensuite, tout reste à faire évidemment. C’est pourquoi nous nous retiendrons de sauter en l’air, de hurler de joie comme des idiots devant les caméras le soir des résultats. Nous serons conscients de la gravité de la situation.

    Alors ? On se réveille à gauche ou on continue à se morfondre ? A ceux qui sont de gauche et écolos, je dirais ceci : il faudrait que vous sachiez ce que vous voulez et que vous fassiez en sorte, avec ténacité, de le faire advenir, sans tomber dans les pommes – ou craindre pour votre âme, Hélène – s’il faut pour cela préférer, quand même, DSK à Sarkozy. Il ne s’agit pas de se coucher devant DSK. Il s’agit de faire des choix engageants, adultes et responsables, et ensuite de ne pas lâcher l’affaire. Faut-il se coucher parce que ce n’est pas gagné d’avance ? Faut-il aller à la pêche parce qu’il n’y a qu’un seul bulletin de vote par électeur ?

    A gauche, l’abstention est prônée et conceptualisée par exemple par Alain Accardo dans un article intitulé « Vidons le bocal » dans « La décroissance » n° 69. Il préconise l’abstention pour clarifier la situation. Selon lui : « Cette clarification est la seule voie pour mettre un peu de clarté et d’honnêteté dans un jeu politique complètement perverti par les mafias régnantes de droite et de « gauche » ». Eh bien, non. Ce n’est pas la seule voie pour l’honnêteté et la clarification. En fait, par dépit (peut-être par dépit amoureux vis-à-vis du peuple trompé par Sarko, abruti par les médias et si décevant), il préconise le pourrissement de la situation. Et il se lave les mains des conséquences pendant le processus, dans l’attente du retour de la lutte des classes… Et peut-être la réouverture des mines de charbon… Ah, non, ça pollue.

    Sarkozy le démagogue, Sarkozy le manipulateur, a gagné trois fois. Une première fois en se faisant élire. Une seconde fois en s’asseyant sur les résultats du référendum sur le Traité Constitutionnel Européen. Une troisième fois en décourageant par ce moyen les électeurs de gauche. Devant son miroir, sa Suffisance doit jouir sur son piédestal en voyant à la fois ses partisans et ses ennemis couchés à ses pieds.

    En rédigeant mon précédent commentaire, j’ai entr’aperçu un début de réponse à une question qui me hante un peu (sans m’empêcher de dormir) depuis longtemps. Le pourquoi du mal. Il serait là pour nous obliger à avancer. C’est tout bête finalement mais l’affaire est d’envergure. Il ne faut toutefois pas trop s’attacher à cette explication verbale. Merci, Fabrice, de ton écoute. Salut à tous et toutes.

  19. Marie,

    Tout ce que tu écris est sans doute exact, mais n’enlève rien à la pertinence des propos de Patrick Mignard sur le rôle de l’Etat et de la marche vers sa privatisation, que des élections politiques nationales n’entraveront pas, quels que soient les vainqueurs.

  20. A Janot Lapin

    « Une seconde fois en s’asseyant sur les résultats du référendum sur le Traité Constitutionnel Européen. »

    F

  21. A Janot Lapin

    “Une seconde fois en s’asseyant sur les résultats du référendum sur le Traité Constitutionnel Européen. »

    Est-il nécessaire de rappeler que c’est grâce aux parlementaires socialistes qui, eux aussi, comme Sarkozy, se sont assis sur les résultats du référendum sur le projet de Traité constitutionnel que la ratification de ce Traité a été possible ?
    Le discours de Patrick Mignard n’est pas défaitiste, il est tout simplement lucide.

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