J’aime l’Amérique latine d’un amour ancien, et ses peuples. Les Indiens, les mestizos, les Blacks descendants d’esclaves, les forêts primaires, le jaguar, la Nicaragua libre y luminosa, la savane, la saveur du castillan mêlé de toutes les folies tropicales, et el ron, mon dieu oui. El Ron. Le rhum. Oublions les dames. Mais je déteste beaucoup d’autres choses et bien des gens de même.
En ce moment, trois purs salauds soutiennent le tyran Kadhafi de Libye. Que cette crapule tire à l’arme lourde sur son peuple révolté, ce n’est pas grave, puisque les Américains sont contre lui. Et si les Américains sont contre lui, n’est-ce pas une icône altermondialiste ? Je dédie ce texte à un certain Michel Collon, qui prétend informer sur le net de ce qui se passe dans le monde. C’est à chialer, vraiment. Mais qui sont ces trois salauds ?
D’abord Daniel Ortega, président du Nicaragua grâce à la fraude, jadis guerillero du Front sandiniste. Une dépêche AP, reprise par le quotidien nica La Prensa, note en date du 22 février 2011 : « He estado hablando con él (Gadafi), hemos estado hablando por teléfono. Lógicamente él está librando nuevamente una gran batalla, cuántas batallas ha tenido que librar Gadafi, y en estas circunstancias ellos están buscando cómo dialogar, pero defender la unidad de la nación, que no se vaya a desintegrar el país, que no vaya a darse una anarquía en el país », dijo Ortega ». Ortega soutient Kadhafi dans la grande bataille engagée. Contre son peuple, ce que ne dit pas Ortega.
Ensuite Castro. On ne présente plus ce satrape affublé des oripeaux de l’émancipation. Déclaration, le 22 février aussi : « El mundo ha sido invadido con todo tipo de noticias, empleando especialmente los medios masivos de información. Habrá que esperar el tiempo necesario para conocer con rigor cuánto hay de verdad o mentira, o una mezcla de hechos de todo tipo que, en medio del caos, se produjeron en Libia. Lo que para mí es absolutamente evidente es que al Gobierno de Estados Unidos no le preocupa en absoluto la paz en Libia, y no vacilará en dar a la OTAN la orden de invadir ese rico país, tal vez en cuestión de horas o muy breves días ». Eh oui, Castro ne sait pas où est la vérité et le mensonge, dans ces histoires de tueries de masse organisées par les bandes armées de Kadhafi. Ce qui compte, c’est l’Amérique ! Dieu sait que je déteste l’Amérique impériale, qui joue un rôle central dans la destruction de la vie. Mais, Dieu du ciel, Castro n’est vraiment qu’un salaud, qui était prêt à sacrifier son peuple, en 1961, sur l’autel de l’holocauste nucléaire. Et qui n’a pas changé d’un iota.
Enfin el jefe Hugo Rafael Chávez Frías, président du Venezuela. L’idole de tant de gens sincères ici. Le 26 février 2011, après avoir mis quelques formes, Chávez déclare : « Pero sí apoyamos al gobierno de Libia, la independencia de Libia, queremos la paz para Libia y nos tenemos que oponer rotundamente a las pretensiones intervencionistas ». En somme, malgré les massacres, el jefe soutient le gouvernement du boucher de Tripoli. Ma foi, tout est dans l’ordre.
Je le sais, certains d’entre vous ne me suivront pas. Mais je m’en fous. Au temps de l’Union soviétique stalinienne, on était censé choisir son camp. Celui de l’impérialisme. Ou l’autre. Je vous dis avec certitude qu’il existe une autre voie, encore peu explorée, car dangereuse, car étroite, car terriblement incertaine. Cela s’appelle la liberté. Mort aux tyrans ! À tous les tyrans !
PS : Salut à toi, Patrick Pappola.