Archives mensuelles : mai 2018

Miserere (à propos de M. de Rugy)

Je n’ai toujours pas une seconde à moi. Car je prépare quelque chose, oui. Mais vous trouverez ci-dessous la copie d’un article du Monde sur la grande puissance des lobbies industriels jusqu’à l’intérieur de notre si glorieuse Assemblée nationale. Quelque chose, qui n’est pas ça, a arrêté mon attention : les propos de François de Rugy, président en titre de l’Assemblée. Je vous les retrouve aussitôt : « Il ne faut pas non plus fantasmer sur des lobbies. Je considère qu’il est normal qu’il y ait des groupes de pression qui fassent entendre les intérêts privés (…) après c’est le Parlement qui tranche en toute transparence. »

C’est sublime, non ? Les preuves sont innombrables du comportement criminel de l’industrie dans des douzaines de sinistres affaires, mais ce M. de Rugy, ci-devant « écologiste », n’y trouve rien à redire. Au contraire ! Et il était l’un des chefaillons du parti de Placé et Duflot il y a si peu de temps ! Et il s’est présenté à la primaire socialo après avoir promis de soutenir le vainqueur – qui fut Hamon -, avant de trahir sa promesse. Ce Rugy et tous les autres qui ont tant occupé les fenestrons de la télé au nom de l’écologie, n’étaient ni de taille ni d’esprit. Tant d’années perdues !

Vous trouverez ci-après, dans l’ordre, quelques papiers publiés ici sur le compte de Rugy. Et puis l’article du Monde. Attention, il va falloir agir, je vous le promets.

UNE PETITE SALOPERIE COMMERCIALE S’EST INVITÉE, QUE J’ESSAIE DE FAIRE SORTIR DE CHEZ MOI. NE CLIQUEZ PAS SUR WHOLESALE NFL…

François de Rugy le supplétif d’Ayrault (à Notre-Dame-des-Landes)

Vers une rencontre au sommet François de Rugy/Fabrice Nicolino

 

Des nouvelles de la vieille politique (De Rugy et Mélenchon)

La violence à Nantes (à propos de François de Rugy)

Vous qui ne connaissez pas François de Rugy

 

Jean-Vincent Placé, François de Rugy et le dégoût de la politique

——————————————–LE MONDE

Glyphosate : Stéphane Travert dément tout lien avec les lobbies après la fuite d’un amendement

La députée socialiste Delphine Bato a affirmé, mercredi, que des industriels avaient eu accès à un amendement avant les parlementaires. Une enquête interne n’a pas permis de déterminer l’origine de la fuite.

Le Monde.fr avec AFP |

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image: https://img.lemde.fr/2018/05/22/0/0/4223/2813/534/0/60/0/7b1ef72_5609466-01-06.jpgLe ministre de l’agriculture, Stéphane Travert, le 22 mai à l’Assemblée nationale.

Alors que l’Assemblée est en plein examen de la loi sur l’agriculture et l’alimentation, l’ancienne ministre socialiste Delphine Batho a affirmé devant les députés, mercredi 24 mai, que l’Union pour la protection des plantes (UIPP), réunissant des producteurs de pesticides comme Monsanto ou Bayer, avait eu accès à son amendement d’interdiction de l’herbicide controversé glyphosate « plus de quatre-vingt-dix heures » avant les députés.

« J’ai saisi le 30 mars le président de l’Assemblée nationale de ces faits. (…) Il est inacceptable que des lobbies puissent avoir des accès privilégiés à des informations internes à l’Assemblée nationale afin de déployer des stratégies pour court-circuiter nos débats », a-t-elle dénoncé.

Estimant que cet « exemple est rarissime », le président de l’Assemblée nationale François de Rugy a indiqué, jeudi, qu’une enquête menée en interne n’avait « pas permis de déterminer d’où venait la fuite ». « Sur la sécurisation du processus de dépôt de nos amendements nous allons encore renforcer nos règles », a-t-il conclu.

« En tout cas, ce ne sont pas les fonctionnaires de l’Assemblée nationale (…) qui diffusent les amendements dont ils ont connaissance », a-t-il précisé, avant de poursuivre : « Il ne faut pas non plus fantasmer sur des lobbies. Je considère qu’il est normal qu’il y ait des groupes de pression qui fassent entendre les intérêts privés (…) après c’est le Parlement qui tranche en toute transparence. »

Stéphane Travert « pas aux mains des lobbies »

Interpellé sur d’éventuels échanges avec l’UIPP sur Franceinfo, vendredi matin, le ministre de l’agriculture, M. Travert, a d’abord estimé « curieux de retrouver des amendements comme ça dans la nature », avant d’affirmer : « Je ne suis jamais en contact avec l’UIPP. Ça commence à bien faire. (…) Cela fait des semaines et des semaines qu’on m’insulte à longueur de journée, en disant que je suis aux mains des lobbies. C’est quoi, les lobbies ? Est-ce que c’est la FNSEA, est-ce que c’est la Coordination rurale, est-ce que c’est la Confédération paysanne, qui sont les organisations syndicales ? »

Lire aussi :   Les impasses de la commission pesticides au Parlement européen

Le retrait d’un amendement inscrivant l’interdiction du glyphosate dans le projet de loi sur l’agriculture et l’alimentation a été qualifié de « rétropédalage » du gouvernement par les dizaines de milliers de signataires d’une pétition réclamant une sortie de cet herbicide en France en trois ans.

Alors qu’Emmanuel Macron avait demandé à la fin de novembre au gouvernement de « prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans trois ans », M. Travert a fait savoir qu’il s’agissait avant tout d’une « mobilisation ».

Des élus de plusieurs groupes, y compris certains députés En Marche comme Matthieu Orphelin, proche de Nicolas Hulot, espèrent néanmoins « de nouvelles avancées », dont une « programmation raisonnée de la fin du glyphosate » inscrit dans la loi.

En savoir plus sur https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/05/25/glyphosate-stephane-travert-dement-tout-lien-avec-les-lobbies-apres-la-fuite-d-un-amendement_5304529_3244.html#Di377do8lQMT4I2J.99

 

Et si c’était le moment ?

Bon, mon dernier papier ici était sinistre. Je l’assume, car je pensais chacun des mots écrits. Mais je ne crois pas que cela, de loin. J’aime profondément tout ce qui bouge, tout ce qui se tortille, l’eau, les fleurs, le soleil, l’arbre, tant d’autres merveilles. En somme, j’aime la vie. Puissamment.

Je commence ce jour ce qui pourrait bien ressembler à un suspense. Je pressens qu’il faut réunir toutes les forces disponibles, bien au-delà de nos cercles respectables. Et je crois que la question des pesticides est une clé. Il ne vous a pas échappé qu’ils annoncent la mort de tout ce qui compte vraiment. La nôtre, celle de nos proches et de nos bébés. Celle des oiseaux, des insectes, des grenouilles, des fleurs sauvages.

Je prépare quelque chose dont je ne vous dis rien ce jour. C’est trop tôt. Mais il est juste temps que chacun de mes lecteurs se demande ce qu’il pourrait faire lui-même dans le cadre d’une vraie confrontation avec ces poisons. Pas de malentendu : tout ce à quoi je pense est et restera non-violent et ne conduira personne en prison. Mais la marge est immense. À quoi sommes-nous prêts pour nous débarrasser de ces horreurs ? Je vous demande comme une préparation psychologique. Le moment venu, vous verrez combien j’ai besoin de vous. Plutôt, combien vous avez besoin de vous. À bientôt.

Ce monde que j’abhorre

 

Il y a les nouvelles insignifiantes du monde, celles qui dominent du matin au soir. Celles qu’on entend et qu’on voit, celles que l’on lit. Un petite mémé est morte d’une infection à la listeria dans le Nord-Pas-de-Calais. Une pauvre gosse a été tuée, éventuellement martyrisée, à Romorantin. Un avion s’est crashé dans les Alpes. Ces faits-divers sans aucun intérêt, au-delà des familles, et quelle qu’en soit la charge dramatique, saturent l’espace public. Jusques et y compris dans le domaine des livres et de la culture. Ne loue-t-on pas ces jours-ci Régis Debray pour son énième livre que personne ne lira jamais ?

Or il existe des nouvelles autrement fracassantes. On apprend ainsi que si les humains consommaient de la même façon que nous, il faudrait 2,9 planètes pour satisfaire les appétits de tous (ici). Je gage que l’on peut passer des saisons entières à réfléchir sur le sens d’une information à peu près documentée. Moi, j’en resterai à quelques commentaires. D’évidence, TOUS les propos politiques et moraux en deviennent ipso facto illégitimes. N’avons-nous pas – nos ancêtres proches – rêvé l’universalité des valeurs morales ? 1789, avec sa Déclaration universelle des droits de l’homme, c’était exactement cela. L’affirmation, l’assurance que tous les hommes de cette petite Terre sont égaux, et qu’il faut donc partager en frères ce qui existe.

Pardon, mais le programme n’a pas été tenu. Nous sommes des goinfres irrépressibles. Des monstres qui aimeraient tant passer pour de braves gens. Seulement, nous préférons de loin saisir tant qu’il est temps ce qu’on peut encore arracher pendant quelques années aux écosystèmes. Car pour le reste, tous aux canots du Titanic, et vogue la galère.

Si nous étions sérieux, il va de soi que nous n’accorderions plus aucun intérêt aux vaticinations de notre monde égotiste. Je l’ai déjà écrit trente fois ici : je ne vote pas, et je dois reconnaître que j’en suis fier. Car ce monde atroce, qui préfère parfois évoquer la crise démographique – réelle – avant son écrasante responsabilité dans la destruction du vivant, ce monde est détestable. Et je le déteste. Et je l’abhorre. Et j’aurai rêvé toute ma vie sa pleine et entière destruction.