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L’affaire Daeninckx

Je vous dois une courte explication. Ce long article a paru dans Politis 659, le 12 juillet 2001. Et il est l’un des rares à sortir du cadre de la crise écologique dans le site que j’ai créé fin août 2007, Planète sans visa. Pourquoi ? Parce que Didier Daeninckx ne renonce jamais. Sur son site Amnistia.net figure toujours une attaque absurde contre ma personne et le travail que j’ai eu l’honneur de faire en 2001 dans le journal Politis. Les quelques lecteurs que cela intéresse constateront que Didier Daeninckx ne prend pas le risque de reproduire l’objet de sa grande colère contre moi. Il m’a semblé que ce texte devait être disponible, pour que toute personne de bonne foi puisse former son jugement sur les habitudes extra-littéraires du romancier. Le texte en gras ci-dessous – ce qu’on appelle dans le jargon un chapeau – présente le dossier de juillet 2001. Viennent ensuite les articles qui le composent.

N’hésitant pas à employer le mensonge, la calomnie, d’effarants syllogismes, le romancier Didier Daenincks mène depuis cinq ans une offensive contre des militants connus de la gauche. Il les accuse tout bonnement de faire partie d’un complot négationniste ! Histoire d’un délire. Ou comment un écrivain organise des procès de Moscou à Paris.

On est là, à Aubervilliers, dans le bureau de Didier Daeninckx, sous son toit. Il fait terriblement chaud. Terriblement.  » Hervé Delouche m’a floué, dit-il. Il a basculé très vite du côté de Quadruppani, et ça, je n’ai pas compris. Et puis un jour, il a fini par me dire que lui aussi, il avait fréquenté ces milieux-là, les négationnistes. Si au moins il était venu me voir en me disant : « Voilà, j’ai fait une connerie » ! Mais non, il avait noué des relations qu’il m’avait cachées.  »

Cacher quelque chose au romancier Didier Daeninckx coûte très cher, et le journaliste Hervé Delouche, un homme fragile pour qui l’affectif – et l’affection – compte beaucoup, a payé le prix lourd en plongeant dans la dépression. C’est que Delouche, pendant des années, a été un ami, un intime de Daeninckx : les familles se fréquentaient, et passaient même des vacances ensemble. Mais en janvier 1996, Daeninckx apprend que les éditions La Baleine s’apprêtent à sortir un livre de l’ancien militant d’ultragauche Gilles Dauvé dans sa fameuse collection  » libertaire  » Le Poulpe.

Or Dauvé, selon Daeninckx, est un négationniste de longue date, un vieux complice de Robert Faurisson, l’ami des nazis. Daeninckx menace aussitôt La Baleine de retirer un manuscrit qu’il a déposé chez elle. Et voilà que Serge Quadruppani, auteur de polar lui aussi, prend la défense de Dauvé, qui fut son camarade. Tel est le point de départ d’une croisade de plus de cinq années : Dauvé, Quadruppani, et leurs innombrables complices vont devoir rendre gorge.

Pour Delouche, c’est la descente aux enfers. Il était un frère ou presque, il devient le traître. Dans un premier temps, Daeninckx se  » contente  » d’exhumer une revue confidentielle dont Delouche s’est occupé en 1980, lorsqu’il avait une vingtaine d’années, Magazine. Tout s’éclaire ! Ses pages, écrit-il  » font la part belle à l’écrivain d’extrême-droite Ernst Von Salomon (…) au théoricien de la Nouvelle Droite française Alain de Benoist et à son homologue italien Freda (1) « . Mais il s’agit d’un flagrant délit de mensonge, de montage, de trucage. Outre que Delouche ne signe aucun des articles incriminés, ceux-ci disent très exactement le contraire de ce que prétend Daeninckx !

Celui sur Alain de Benoist proteste  » contre cette remontée des courants idéologiques droitistes et néocapitalistes (parmi lesquels la Nouvelle Droite « . Cet autre, qui contiendrait une  » critique complaisante  » d’un livre de Freda, est en fait une dénonciation de  » l’ultradroite radicale « . La technique de Daeninckx n’est que trop claire : un coup de ciseau, un coup de stabylo pour sortir de leur contexte quelques bouts de phrase, et Delouche, qui milite à l’extrême-gauche depuis plus de vingt-cinq ans, devient un fasciste d’autant plus dangereux qu’il est camouflé.

La suite est pire et ne laisse place au moindre doute : Daeninckx,  » floué « , veut détruire celui qui fut si proche. Rencontrant Gérard Delteil, autre écrivain de polar, il lui confie sans hésiter :  » Delouche est un flic ! Et d’ailleurs, qui lui a payé son appartement ?  » La rumeur gagne et enfle, mais Javert n’en a pas encore fini. Sur le site Internet qu’il a créé (amnistia.net), Daeninckx accuse Delouche, à mots à peine couverts, d’avoir joué un rôle des plus troubles dans l’assassinat en 1988, à Paris, de la militante anti-apartheid Dulcie September !

Sur quelle base ? Voici : au début des années 90, Delouche est secrétaire de rédaction d’un journal d’enquêtes, J’accuse, auquel, par parenthèse, Daeninckx collabore. Une journaliste sud-africaine, Evelyn Groenink, vient proposer un article sur l’assassinat de September, qui met en cause les services français. J’accuse lui paie une avance, semble sur le point de publier son travail, puis hésite, puis refuse, estimant qu’elle ne dispose pas de preuves suffisantes. Amère, Groenink écrira en janvier 1998 un article dans un journal sud-africain où elle attaque Delouche, mais aussi Jacques de Bonis et Michel Briganti, les responsables de J’accuse.

Elle ne se demande pas pourquoi aucun journal dans le monde n’a repris ses informations, non. Elle écrit :  » Au fait, n’est-il pas typique des services secrets de monter un journal qui enquête sur les services secrets ? Peut-être suis-je devenue complètement paranoïaque.  » Voilà bien une question que ne se pose pas Daeninckx. Delouche l’infâme est un complice des tueurs parce que son journal n’a pas apprécié le travail d’une journaliste.

Et parce que, ne l’oublions pas, il n’a pas voulu accabler Serge Quadruppani. Le fond du dossier contre ce dernier est un mélange insupportable de petits faits vrais et d’énormités mensongères. Certes, Quadruppani a fréquenté dans les années 70 Pierre Guillaume, vieux militant d’ultragauche qui sombrera plus tard, sur fond de négation des chambres à gaz, dans l’antisémitisme le plus abject. Certes, une partie des militants qui l’entouraient alors éditèrent à la fin de ces années-là un journal confidentiel et nauséabond, La Guerre Sociale, aux relents en effet négationnistes.

Daeninckx, qui croit tenir sa proie, l’accuse d’en être l’un des piliers, mais c’est faux : Quadruppani n’a jamais appartenu à La Guerre Sociale. Dans un autre journal dont il s’occupe au même moment, La Banquise, Faurisson est en réalité décrété  » indéfendable « . Mais il faut ajouter que Quadruppani manie aussi, pendant quelque temps, de douteux paradoxes qui lui vaudront une sèche mise en cause de Pierre Vidal-Naquet, en 1983, pour  » discret révisionnisme « .  » Avec le recul, reconnaît Quadruppani, il est certain que j’aurais dû rompre plus tôt avec Guillaume. Nous pensions, et c’était une énorme connerie, que ce n’était pas la question de l’existence des chambres à gaz qui était un problème, mais bien l’extermination de masse. Nous nous sommes trompés, et nous l’avons dit, et écrit.  »

Ecrit ? Oui. En juin 1996, en réponse aux premières attaques de Daeninckx, Quadruppani et Dauvé publient une brochure, préfacée par Gilles Perrault, au titre explicite :  » Libertaires et ultragauche contre le négationnisme « . Ce pourrait être l’apaisement, c’est le déchaînement. Au fil des mois et des années, dans un crescendo angoissant, Daeninckx accusera, à l’aide d’insinuations et d’effarants syllogismes, Quadruppani d’être un agent de la DST, de faire l’apologie de la pédophilie, sous-entendra qu’il a des liens avec des petites frappes nazies et en effet pédophiles, comme Michel Caignet. Rien ne l’arrête, pas davantage une pétition signée en 1997 par Vidal-Naquet, Gilles Perrault, Maurice Rajsfus, Pierre-André Taguieff, et bien d’autres, cette fois en faveur de Quadruppani, et qui souligne notamment :  » Nous connaissons assez Serge Quadruppani, par ses écrits ou personnellement (…) pour estimer inacceptable qu’on lui applique aujourd’hui une étiquette de  » négationniste « .

Daeninckx tente même d’obtenir contre Quadruppani une interdiction professionnelle de fait. Auteur de polar on l’a dit, et directeur littéraire, Quadruppani est écarté, grâce à des manoeuvres, des festivals de Saint-Malo, Granville, Aubervilliers; on lui refuse une résidence d’auteur à Vienne, etc.  » Il existe tout un réseau, explique sans état d’âme Daeninckx aujourd’hui, un réseau de gens qui se connaissent depuis de très longues années, et dans lequel se retrouvent, j’en suis sûr, au moins Quadruppani, son ami Dauvé et Gilles Perrault.  »
Perrault ? Mais bien entendu ! L’auteur de L’orchestre rouge n’a-t-il pas signé la préface de la brochure de Quadruppani ? De juin 1996 jusqu’à ces tout derniers jours, Daeninckx mène une enquête terrifiante sur ce qu’il appelle  » l’icône de la gauche radicale « . On ne peut que résumer ici les étapes d’une construction géante qui figure en partie dans un pamphlet qu’il lui a consacé (2).

Perrault, qui fut un jeune homme de droite, s’est engagé pendant la guerre d’Algérie dans les parachutistes. Il tire de cette expérience un livre paru en 1961, Les Parachutistes. Daeninckx :  » Ce livre est une horreur absolue, qui justifie la torture et le viol des femmes algériennes  » Perrault :  » Si c’était vrai, il faudrait expliquer pourquoi Le Seuil, une maison d’édition plastiquée à l’époque par l’OAS, l’a publié ! Mon livre a reçu le prix Aujourd’hui, décerné par des directeurs de journaux, dont nombre étaient d’anciens résistants.  »

Pour Daeninckx, ce livre est pourtant une pierre angulaire, preuve irréfragable que Perrault est un homme d’extrême droite. Tout s’enchaîne à la suite, dans ce qu’il faut appeler par son nom : un délire, dont le site amnistia.net offre des développements stupéfiants. Le livre L’orchestre rouge, bréviaire pourtant de générations entières de militants de gauche et d’extrême-gauche ? Une savante opération de la DST, menée par le seul vrai mentor – et marionnettiste – de Perrault, le maître-espion Constantin Melnik, ancien chef des services secrets français ! De proche en proche, Perrault apparaît dans toute son horrible lumière : il fut l’ami dans les années 60 de Jean-François Steiner, auteur d’un Treblinka – du nom d’un camp de la mort nazi – que Daeninckx considère comme une entreprise souterraine de banalisation du nazisme, un précurseur du négationnisme. Seul problème : à sa sortie en 1966, le livre, qui obtiendra le Grand Prix de la Résistance, est salué par toute la critique, y compris communiste ! Et qui le préface ? Simone de Beauvoir !

Pour Daeninckx, ce n’est qu’une preuve de plus de la malignité du réseau. D’ailleurs, Steiner n’a-t-il pas témoigné en 1997 en faveur de Papon au moment de son procès ? Si Perrault connaît Steiner, et que Steiner défend Papon, n’est-ce pas la démonstration éclatante que Perrault a partie liée avec l’ancien Waffen-SS François Brigneau et les chefs de la DST, lesquels pourraient avoir commandité l’assassinat du militant internationaliste Henri Curiel en 1978, auquel, comme par hasard, il a consacré une biographie ? A peine exagérée – si peu vraiment -, voilà en quoi consiste la méthode du commissaire Daeninckx.  » Si Perrault était venu me voir, affirme-t-il sans rire, pour me dire : j’ai travaillé pour la Dst, mais maintenant je veux participier à la lutte antifasciste, j’aurais dit : pas de problème !  »

C’est sans doute pourquoi, parachevant son oeuvre, Daeninckx va jusqu’à traquer la soi-disant homosexualité de Perrault. Dans un chapitre de son livre, Le goût de la vérité, il atteint à l’ignoble, faisant  » l’analyse  » d’un roman de ce dernier, Dossier 51, où  » la fiction balise au plus près les aveux les plus terribles « . Pas les aveux d’Auphal, le personnage de cette fiction, mais ceux de Perrault, suggère Daeninckx de mille façons. Auphal, homo refoulé, tombe à cause de cela dans le piège d’un espion, et le devient lui-même. CQFD. L’ombre de l’espion Constantin Melnik, une fois de plus, plane sur ce méli-mélo sans nom.

Est-il bien étonnant, dans ces conditions, que tout le monde ne marche pas ? Maurice Rajsfus, inlassable militant antifasciste, dont la famille a été exterminée à Auschwitz, dirigeant pendant de longues années du réseau Ras Le Front :  » Fin mai 1996, j’apprends que Daeninckx a dit à Gérard Delteil, au cours d’une conversation : « Rajsfus a intérêt à fermer sa gueule, parce qu’il y a vingt ans, il a fricoté avec les gars de la Guerre Sociale ». Autrement dit, avec des négationnistes ! Quelque temps plus tard, et je ne le regrette pas, j’ai dit dans une conférence de presse que si Daeninckx était là, à répéter ces saloperies, il ne sortirait pas indemne de la salle. Ses méthodes sont celles du Guépéou. Un tel qui a connu un tel qui a connu un tel est coupable. Avec ça, chez ses amis staliniens, on avait droit à une balle dans la nuque ou au goulag. Assez !  »

Thierry Jonquet a lui aussi de bonnes raisons d’en avoir marre. Ce romancier reconnu, membre pendant vingt ans de la Ligue communiste, antifasciste de toujours, est appelé en urgence par Daeninckx un jour de 1997.  » Il me dit : « Delouche est dans le coup, c’est grave, je t’envoie les documents ». Je les reçois, les lis, tombe sur le cul, et le rappelle en lui disant : « Didier, tu perds la boule ! ». Mais il insiste, exigeant de moi que je prenne position au point que je raccroche en lui disant : « Je t’emmerde ! »  »

Funeste, très funeste réplique. Pourquoi Jonquet se refuse-t-il à admettre l’évidence d’un vaste complot négationniste ? N’en ferait-il pas lui-même partie ? Le 19 juillet 2 000, il fait une entrée spectaculaire sur le site Internet de Daeninckx, dans la redoutable rubrique  » Menaces fascistes « . Quel crime a commis Jonquet ? Celui d’avoir publié un livre qui a fort déplu à l’imprécateur, Jours tranquilles à Belleville (Méréal), dans lequel est abordé le thème de l’insécurité dans un quartier populaire.

 » La campagne de Daeninckx contre moi va loin, note Jonquet. Je ne peux plus aller dans une librairie de province, pour une signature, sans qu’on vienne me dire : « Mais pourquoi soutenez-vous les négationnistes ? ». Il y a quelque temps, invité à l’Institut français d’Athènes, je suis même tombé sur un professeur grec qui m’a dit : « Vous n’êtes pas clair avec les négationnistes » !  »

Selon des sources proches de Didier Daeninckx, lui et sa petite équipe de policiers prépareraient une enquête dont on n’ose imaginer le résultat sur Pierre Vidal-Naquet, le Juste. Dans l’atroce et crépusculaire roman noir qu’est le monde selon Daeninckx, chacun porte donc un masque. On a reconnu le sien : c’est celui du procureur Andreï Ianouarievitch Vychinski. Didier Daeninckx se croit à Moscou, en 1937. Son pistolet Nagant à lui, c’est la phrase qui tue.

(1) Didier Daeninckx, Le Goût de la vérité, Verdier, 1997
(2) Le Goût de la vérité

Contre l’assassinat moral

Ne nous y trompons pas, l’affaire Daeninckx est très grave. Depuis plus de cinq ans, sans jamais rencontrer une véritable opposition, ce romancier longtemps membre du parti communiste français – dont il est resté proche -, tente d’assassiner moralement des gens parfaitement respectables, dont une particularité saute aux yeux : ils sont tous de gauche ou d’extrême-gauche. Daeninckx prétend que Gilles Perrault, Serge Quadruppani, Hervé Delouche, Thierry Jonquet, Maurice Rajsfus et quelques autres sont, à des degrés divers, impliqués dans une épouvantable conspiration négationniste.

A l’en croire, les trois premiers seraient purement et simplement des agents des services français, policiers ou espions, qui cacheraient leurs idées d’extrême-droite sous des déguisements antifascistes. Quand Daenincks a-t-il dérapé ? Nous ne le savons pas. En 1993, il avait été à l’origine de la révélation, essentiellement dans Le Monde , de liens honteux entre quelques militants communistes et des cercles d’extrême droite. Fustigeant avec raison ces rouges-bruns, il avait néanmoins surpris certains militants antifascistes par ses raccourcis et ses exagérations, décrivant un vaste complot là où il n’y avait que dérive – infâme – de quelques individus.

Dans l’affaire qui nous occupe, et qui menace à tout instant de tourner à l’affrontement tant la colère d’une partie des victimes de Daeninckx est grande, il est bien entendu hors de question d’être neutre. Politis, dénonce des méthodes qui mêlent tous les grands classiques de la manipulation et du trucage : le mensonge quand c’est nécessaire; l’amalgame, le syllogisme, l’insinuation et la calomnie à chaque page ou presque de l’abracadabrantesque réquisitoire d’un écrivain devenu procureur.

Où sont donc ses preuves ? Il n’y en a aucune. Et quel serait le but de militants qui n’ont cessé, depuis des décennies, de soutenir toutes les causes de la gauche, y compris la plus radicale ? De se découvrir brutalement, le jour J, et d’appeler à rejoindre le combat de leur seul véritable allié, le nazi Robert Faurisson ? En d’autres circonstances, le délire – oui, il faut employer ce mot – de Didier Daeninckx aurait pu faire hurler de rire.

Mais des hommes qui n’ont à rougir de rien ont gravement souffert, moralement, d’être ainsi mis en cause. Mais un Delouche, mais un Quadruppani, mais un Jonquet rencontrent constamment dans le milieu du polar et de l’édition dont ils dépendent pour vivre des difficultés et des désagréments. Car Daeninckx, qui ne compte ni son temps ni sa peine, fait son possible pour les isoler, voire les empêcher de travailler.

Au-delà, ses folles accusations ont semé un trouble redoutable à l’intérieur même de l’association Ras Le Front, pourtant constituée pour lutter contre le fascisme, le vrai. Des départs ont eu lieu, d’innombrables bruits ont circulé, d’anciens amis et camarades ne se parlent plus. A cause de Daeninckx.

Celui-ci n’est nullement isolé. Malgré ses campagnes, il garde l’oreille de nombreux refondateurs du PCF, et de Robert Hue; de militants de premier plan de la Gauche Socialiste; de responsables du Mrap. Et beaucoup de journaux le considèrent, sans jamais être allés au fond de ses prises de position, comme le chevalier blanc de l’antifascisme. Il est temps, largement temps de stopper cette terrible mécanique qui, à l’instar des procès staliniens, entend découvrir ses pires ennemis au beau milieu de ses meilleurs amis.

Comment et pourquoi la gauche et le mouvement social ont-ils pu tolérer si longtemps ces procès de Moscou à Paris ? La question mérite d’être posée, et largement débattue. Quoi qu’il en soit, nous en prenons l’engagement, nous ne laisserons plus Didier Daeninckx dire et écrire n’importe quoi sans réagir. Et nous appelons solennellement tous ceux qui savent encore faire la différence entre la discussion publique et la calomnie à en faire autant. Stop !

Est-il enfin allé trop loin ?

Les victimes de Daeninckx sont cette fois décidées à réagir, y compris sur le plan judiciaire. D’autres  » négationnistes  » et  » pédophiles  » se sont ajoutés à la liste de la calomnie ces dernières semaines, dont Guy Dardel, directeur de la radio Fréquence Paris Plurielle, très engagée à gauche. Divers proches de Daeninkx, dont l’écrivain Fajardie dans un fax adressé à un éditeur, l’ont ainsi traité, sans seulement trouver un prétexte, de nazi et de pédophile.

Le 15 juin dernier, un groupe composé d’amis de Dardel, Rajsfus, Perraultn Quadruppani, Delouche, Jonquet et autres, a tenté de demander des comptes à Didier Daenincks au cours d’un festival du polar qui se déroulait à la Bastille. Des coups ont été échangés, mais aucun qui ait visé ou atteint Daeninckx, qui prétend avoir été agressé par un véritable commando.
Le climat actuel ne peut de toute façon que dégénérer, d’autant plus que Didier Daeninckx a franchi un pas supplémentaire en accusant Gilles Perrault, au cours d’une réunion avec le Syndicat de la magistrature, d’être derrière une vaste entreprise de  » libération de la parole antisémite  » orchestrée par la DST !

Gilles Perrault n’entend pas en rester là :  » J’ignore ce que fera la DST, accusée de commanditer une entreprise de  » libération de la parole antisémite « . En ce qui me concerne, j’ai transmis le dossier de cette lamentable affaire à mon conseil, maître Daniel Soulez Larivière. «