Du vent et surtout plein de fric

Ah là là, ne me parlez plus d’éoliennes, les amis. J’ai écrit l’article qui suit, paru dans Charlie Hebdo voici trois semaines, et j’ai reçu pas mal de plaintes en retour. Pour être juste, également des mots de soutien, à peu près aussi nombreux. Mais il me reste un goût d’amertume, car enfin, j’ai eu la vilaine impression d’un pénible remake de ces années où il fallait appartenir à un camp. Nombre de mes critiques me reprochent explicitement d’être passé de je ne sais quel côté de je ne sais quelle barricade. Extrait représentatif : « Je te tutoie car nous avons mené des combats communs et j’avais l’impression que nous étions du même camp ».

Je mentirais en disant que cela ne m’atteint pas. Mais je suis décidé à continuer, car quel crime ai-je commis ? D’abord, ainsi que je l’ai expliqué à un de mes contempteurs, Claudio, qui s’exprime quelquefois ici, je suis parti d’une info du Syndicat des énergies renouvelables (SER), que j’ai estimée fausse. Et elle l’est. Ensuite, j’ai fait un court papier dans lequel j’ai présenté une facette de l’éolien que ses défenseurs refusent de voir : la place grandissante de l’industrie la plus lourde et les magouilles dont sont les victimes  de simples gens souvent sans défense. Lesquels sont soutenus par une Fédération Environnement Durable (FED), de droite, avec laquelle je ne dois guère partager grand-chose. Ai-je écrit qu’ils étaient merveilleux, et que je les soutenais de tout cœur ? Nullement. J’ai écrit que ses 1057 associations avaient des histoires extraordinaire à raconter, qui disent comment circule le pouvoir réel, et au détriment de qui.

C’était déjà trop. J’aurais dû, d’emblée, écrire au feutre rouge que FED est un rassemblement de salopards et que les éoliennes sont notre bel avenir à tous. Seulement non, on aura frappé à une mauvaise porte. Le soutien de certains aux éoliennes me semble un avatar de l’idéologie progressiste qui aura tant fait de mal. Puisqu’elles sont mues par le vent, elles tournent le dos au nucléaire et nous prépare un monde heureux où les énergies renouvelables seront reines. Et que dans ces conditions, il faut serrer les rangs, malgré qu’on en ait. Mais il se trouve que je ne crois plus aux contes de fée.

En résumé, on peut soutenir l’idée des éoliennes – c’est mon cas, sans réserve – et critiquer durement la manière dont leur développement se fait. La place d’Alstom, d’EDF et d’Areva dans le tableau dit bien que l’on assiste à une expropriation en bonne et due forme. Il ne s’agit plus, s’il s’est jamais agi, de défendre une énergie décentralisée, adaptée aux besoins modestes de petites communautés humaines, mais de remplir les poches des Grands de l’énergie en augmentant encore leur puissance. Je prends le pari : l’essor prodigieux des éoliennes ne permettra en aucune façon de réduire notre consommation énergétique, manière pourtant essentielle de lutte contre le dérèglement climatique. Tout au contraire, cet essor permettra d’offrir aux pauvres couillons que nous resterons tous, davantage de possibilités de gaspiller l’électricité. Nous assistons déjà à un empilement de nucléaire, de pétrole, de gaz, d’hydroélectricité, de solaire et de…vent. Non ?En bref, l’énergie éolienne est aussi un rapport social et ce que promeut le modèle actuel signifie toujours plus de contrôle et toujours moins de liberté pour chacun d’entre nous.

J’ajoute encore deux détails. Il y a 25 ans, j’ai mouillé ma chemise, au-delà du raisonnable, pour les riverains de l’infernale décharge de Montchanin, en Saône-et-Loire.Tous les pouvoirs étaient coalisés contre les victimes d’un cauchemar. Le ministre de l’Environnement était un certain Brice Lalonde, que j’ai eu la joie de pouvoir malmener au cours d’une réunion publique houleuse. La petite ville était socialiste depuis 1906, et le maire avait pourtant imposé au pied des jardins une décharge industrielle ultradangereuse où étaient entassées, quand je m’y suis rendu en 1989, la bagatelle d’un million de tonnes d’ordures. J’ai vite compris que l’association locale était tenue par des gens de droite, dont mon si cher Pierre Barrellon. Était-ce une raison pour les laisser crever sur place ? Je n’ai jamais eu avec eux la moindre discussion politique générale, et c’est tant mieux. Ils étaient formidables, ils se battaient, ils avaient raison. Je pense que c’est la même chose dans beaucoup d’endroits où des truands de l’énergie tentent d’imposer à des communautés tranquilles la cohabitation avec des mâts de 130 mètres de haut.

Bien sûr, Claudio Rumolino, bien sûr qu’il existe des PME de l’éolien qui ne partagent pas nécessairement les vues du Syndicat des énergies renouvelables (SER). Mais leur silence devant la main-mise en cours me paraît devoir les disqualifier.

PS : J’ajoute, et franchement, cela me fait sourire, que mes nombreux critiques attaquent un texte riquiqui qui n’a jamais prétendu faire un point général sur les éoliennes. Ce n’était qu’un maigre article, mais il m’aura appris beaucoup. Et voilà donc ce papier, paru dans Charlie :

 

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Les éoliennes ? On est très loin des rêves de Reiser il y a quarante ans. Au lieu de l’autonomie énergétique pour tous, Areva, EDF, Total, Alstom ont fait main basse sur le pactole. Ça rapporte et ça ment. Beaucoup.

C’est pas tout à fait du vent, mais ça rafraîchit. Selon un audacieux communiqué de Syndicat des énergies renouvelables (SER), « la France vient de franchir le cap des 10 000 mégawatts éoliens raccordés au réseau (…)  Le parc éolien français permet d’alimenter en électricité un peu plus de 6 millions de foyers, soit plus que (…) la population de la région Ile-de-France ».
Les communicants du SER sont d’habiles filous, car tout est vrai, bien que tout soit faux. Le premier mouvement est simpliste, mais permet d’entuber le journaliste feignasse : 10 000 mégawatts, mazette, c’est du lourd ! Le deuxième est là pour achever le gogo : 6 millions de foyers, c’est au moins 13 millions de personnes ! Rien à dire, sauf que c’est bidon. En 2014, la production électrique nette, en France, a atteint 540,6 Terawattheure (TWh), dont 17 TWh grâce aux éoliennes. 3,1 % du total.
Sans entrer dans les détails, il faut ajouter qu’aucun foyer n’est alimenté directement par les éoliennes, car des problèmes techniques – à commencer par les facéties du vent – interdisent une production en continu. Dans l’état actuel, l’électricité éolienne est donc un tout petit complément. Ben alors, pourquoi ce grand bluff du SER ? Parce qu’il lui faut épater le monde, et chaque jour un peu plus. Tu vas voir, ami lecteur, ça vaut le dérangement. Les éoliennes, même si ça ne ressemble pas, c’est comme une vache à lait. Le marché atteint environ trois milliards d’euros  par an et le parc installé dépasse 5 000  grosses éoliennes, chiffre qui pourrait doubler d’ici quelques années seulement. Qui dirige le SER ? Jean-Louis Bal, qui a fait ses nobles classes dans le public – il dirigeait le service des Énergies renouvelables à l’ADEME, l’Agence de l’environnement – avant de mettre son carnet d’adresses au service de l’industrie.
Et quelle industrie ! On trouve au conseil d’administration du SER une magnifique bande de philanthropes : EDF et Areva, mais aussi Alstom – les turbines du délirant barrage des Trois Gorges, c’est elle -, la Compagnie nationale du Rhône – les gros barrages dégueu de chez nous – , Total et Sofiprotéol-Avril pour les nécrocarburants. Ce très puissant lobby a comme on se doute de nombreux amis dans les ministères de gauche comme de droite. Et il a réussi un tour de force qui n’est pas à la portée d’un débutant. Via une obscure « contribution au service public de l’électricité » (CSPE), ponctionnée sur les factures d’électricité, EDF achète sur ordre la production éolienne à un prix deux fois supérieur à celui du marché. Qui paie pour la grande industrie ? Nous, patate. Compter 5 ou 6 milliards d’euros chaque année selon les grands teigneux de la Fédération environnement durable (FED).
Cette dernière (http://environnementdurable.net) est peut-être bien de droite et elle a le grand malheur d’être soutenue par le vieux Giscard, ce qui est bien chiant. Mais ses 1057 associations ont souvent des histoires hallucinantes à raconter. Notamment à propos de ces armées de commerciaux déchaînés par l’appât du gain, qui font le tour de France en toutes saisons pour appâter de nouveaux candidats. Et il s’en trouve aisément, car les mieux organisés de ceux qui louent leurs terrains peuvent empocher jusqu’à 100 000 euros par an. Hum.
On reviendra sur ce dossier démentiel, mais il faut encore parler de la corruption, qui accompagne gentiment les installations de mâts pouvant atteindre 130 mètres de haut. Dans son rapport de 2013 publié à l’été 2014, le Service central de prévention de la corruption (SCPC) notait sans emphase : « Le développement de l’activité éolienne semble s’accompagner de nombreux cas de prise illégale d’intérêts impliquant des élus locaux ». La combine est simple : un maire rural fait voter le principe d’un parc éolien, et comme par extraordinaire, on le retrouve ensuite sur des terrains appartenant à lui-même ou à ses proches. Depuis dix ans, les condamnations d’élus pleuvent, mais tout le monde s’en fout. C’est si bon, le fric.
Je t’entends mal ? L’écologie, dans tout ça ? Avec Alstom, Areva et Total ? Je vois que tu es blagueur.

51 réflexions sur « Du vent et surtout plein de fric »

  1. Assurément, notre époque bouscule les vieux réflexes parfois un peu grégaires.
    Ici, il a fallu se mobiliser contre des éoliennes sur un axe migratoire majeur pour les oiseaux. Et alors ? Il fallait se battre, en effet.
    Le triomphe de la com’ à tout prix fait que le meilleur passe pour le pire et vice-versa ! Jusqu’au grand effondrement ?

    COMMENT TOUT PEUT S’EFFONDRER…

    Continuons de lire, conseiller et faire lire ce dernier livre essentiel de Fabrice sur l’agriculture : « Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu’est devenue l’agriculture ».

    Voilà aussi comment un second livre est venu à moi : « Comment tout peut s’effondrer ».
    Une claque !
    L’autre dimanche, je me la suis pris en pleine tête. Une de ces claques magistrales qui te changent et qui font que tu n’es plus jamais le même qu’avant.
    Cette claque formidable, c’est un jeune chercheur qui me l’a assénée, avec une violence faite de lucidité, de détermination et… de générosité.

    J’arrête de tourner autour du pot : dans le cadre de l’excellent Festival d’Ici là, j’étais donc à une conférence donnée par Pablo Servigne . Il est agronome et biologiste. C’est important pour la suite. Ce chercheur a travaillé avec son équipe sur l’agriculture après le pétrole.
    Un truc quasiment impossible à imaginer (au début en tout cas) où ils se sont sentis bien seuls dans son équipe… Juste une image (bien réelle), je la trouve explosive (c’est le cas de le dire) :

    un plein de carburant (essence classique et pétrolière) dans une voiture moyenne, c’est l’équivalent énergétique de … 4 ans de travail d’un être humain ! 4 !

    Voilà ce que nous gaspillons…

    Il faudrait donc plus de 110 millions d’agriculteurs en Europe (un habitant sur 4) pour remplacer le système agricole actuel sans utiliser de pétrole…
    Et on ne parle là que de l’agriculture.

    Pour Servigne, des successions d’effondrements (alimentaires, des ressources naturelles mais aussi démographiques, économiques, financiers…) vont inévitablement se produire qui rendront par exemple (juste un exemple) l’humanité incapable d’extraire ce qui reste de pétrole pour poursuivre sa folie… (ça, c’est plutôt une bonne nouvelle
    Ces différents effondrements pourraient se produire entre 2015 et dans 20 ans.
    On en connait déjà plusieurs : quantité de poisson dans les océans, biodiversité, etc…

    Nous vivons une période inédite, Fabrice a raison, c’est bien plus grave que les deux guerres mondiales réunies.

    Il va falloir être à la hauteur des enjeux. Partout et pour longtemps…
    L’auteur racontait comment il en est venu à déprimer jusqu’aux larmes et à perdre beaucoup de poids même (il n’est pas épais !) en menant ses recherches et en découvrant ce qu’il a découvert et qu’il nous livre… il va mieux depuis et explique que le processus est exactement celui du deuil…
    La société dans son ensemble (nous avec) doit faire un deuil sur son mode de vie.
    Même les associations écologistes sont en-deça de la réalité et font tourner en boucle de vieux disques éculés dit Servigne…
    Combien je ressens cela dans mon militantisme quotidien (ce que tu appelles les « ghettos de la pensée, Fabrice ?;-)

    N’est-ce pas d’ailleurs ce qu’annonçait « Qui a tué l’écologie » ? N’est-ce pas cela aussi l’ »écologie palliative » ? Mais bien entendu !

    Servigne ajoutait que la lecture de ce livre doit se faire en étant entouré, en partageant, en parlant abondamment de ce qu’on y trouve, sans quoi, la gravité est telle que le risque est réel de s’effondrer soi même !
    Des individus, des assos, des chercheurs, des citoyens convergent dans un mouvement qui se nomment « la collapsologie » et qui réunit ceux qui se disent lucides face aux changements énormes à venir (et face à ceux que nous devons nous même provoquer dans notre société).

    Je ne remercierai jamais l’auteur d’avoir tant insisté sur l’importance de notre imaginaire individuel et sociétal dans la persistance et l’aveuglement face à la crise écologique qui est aussi, et peut-être avant tout une crise anthropologique (nous sommes d’accord Fabrice

    J’aime beaucoup la portée à mon avis énorme car tellement juste du titre d »Hervé Kempf : « Fin de l’occident, début du monde » ! Tout est dit. 3000 ans de philosophie occidentale, ça laisse des traces das notre manière d’être de tous les jours et presque de chaque instants, il faut en être bien conscients.
    Il ne s’agit pas de tout jeter, simplement (simplement ? Oui finalement !) de bifurquer, enfin, en toute conscience ou presque !

    Le plus grand mythe, c’est de croire que nous ne sommes pas dans un mythe dit souvent l’un de mes amis.

    Je n’ai hélas pas le temps de m’étendre davantage, juste celui de vous dire, quitte à alourdir encore mon propos : en plus du livre de Fabrice sur l’agriculture, il est donc nécessaire de lire, si ce n’est déjà fait :

    « Comment tout peut s’effondrer » de Pablo Servigne et Raphaël Stevens. Editions du seuil, collection anthropocène, 300p, 19 euros.

    Merci à ceux qui l’ont lu d’en parler, de dire comment ils voient les choses…

    Bon week-end à tous (un peu en avance), on en reparle après ?

    P.S : dans la même collection, il faut aussi lire et diffuser « L’événement anthropocène » de Christophe Bonneuil. Nous devons être capables de parler de tout cela et de le diffuser dans la société. C’est urgent et c’est important.

    1. Pourquoi l’effondrement devrait faire peur? Quels sont les pays qui s’en sortent? Ceux dont la structure sociale est forte. Ils resistent aux crises economiques, ecologiques, au terrorisme. Notre avenir est directement lie a la decroissance. Le reste, plus vite ca s’effondrera, mieux on respirera, mieux on survivra!

      1. Laurent, ça ne me fait absolument pas peur ! Ca me rend au contraire serein et prêt à d’énormes étonnements. Mais avec lucidité et sans illusion bien entendu ! Et puis… avec joie et convivialité c’est encore mieux ! 😉

      2. Non, Laurent, non ! L’effondrement ne me fait nullement peur. Je me surprend même à … l’attendre ! Parfois en tout cas…
        Il ne me fait pas peur, sa perspective me rend plus serein.
        C’est vrai que c’est comme après un deuil !
        Et puis on reprend le dessus et c’est la vie qui éclate.
        C’est Fabrice qui s’étonne de rire en écoutant son voisin jouer du piano, c’est le ciel rose ici, ce soir, le long d’une traînée de nuages semblant sortis d’un roman de science-fiction au dessus des gorges calcaires béantes et tellement belles !
        Et c’est comme ça qu’on va s’en sortir, je vous le dis ! 😉
        Sans illusion bien entendu, et très conscients du chaos possible et inévitable, des horreurs qui peuvent aller avec. Mais ce monde est déjà tellement horrible par certains de ses aspects. Comment s’y sentir durablement heureux ? Même le Dalaï-Lama qui n’a de cesse de sourire le dit… A ce jour, impossible… Alors que ça s’effondre, ca apportera de l’humilité aux connards qui ne pensent qu’à la vitesse de leurs saloperies industrielles et… tellement insignifiantes !
        Alors que l’effondrement remette vite certaines choses à leur place.

    2. à P.P : Heureusement que vous nous mettez en garde par cette phrase « Servigne ajoutait que la lecture de ce livre doit se faire en étant entouré, en partageant, en parlant abondamment de ce qu’on y trouve, sans quoi, la gravité est telle que le risque est réel de s’effondrer soi même ! ». Pour ceux qui se sentent un peu seuls, la solution pourrait-être d’assister à la présentation du livre  » Comment tout peut s’effondrer : petit manuel de collapsologie à l’usage des générations » par l’autre de ses coauteurs, Raphaël Stevens, ce dimanche à 15h30 au salon du livre et de la presse d’écologie à la Bellevilloise à Paris.

      Fabrice on vous trouvera bientôt à Pièces et Main d’œuvre ?

      PS : j’ai posté sous d’autres alias que j’oublie et que mon ordi oublie aussi après diverses opérations de maintenance. Par ailleurs, j’utilise ixquick préférentiellement à G..Gl.

    3. Vraiment merci, c’est de la lecture dans laquelle je vais tomber tête première… J epasse mon temps libre à faire ce genre de calcul, à me rendre compte que TOUT ce qui nous entoure, et pas seulement les bagnoles, TOUT, donc vient du pétrole, y compris la patate pour laquelle j’ai fait tourner le motoculteur..

      Grand merci donc

      f.

  2. Merci Fabrice pour ce complément.

    Moi aussi j’ai de sérieux doute sur l’éolienne:
    – intermitence donc nécessité pour chaque parc éolien d’une centrale au gaz.
    – il y a les prêcheurs de la super grille au niveau européen, mais quand on regarde à cette échelle, il n’y a pas de jeu à somme nulle, un jour non venteu l’est généralement pour toute l’Europe. Et qui pour installer cette super grille intelligente? Les transnationales de l’énergie pardi.
    – quid du néodyme, terre rare dont l’extraction participe en parti au désastre écologique chinois, en plus de la dépendance.

    – en 2013, il y avait 15 parcs éoliens de l’isthme de Tehuantepec (Oaxaca, MX) gérés par multinationales (espagnoles en général + la CFE la compagnie d’électricité nationale). Il s’agit d’une des zones les plus venteuses du monde. Ces 15 parcs représentent :
    – un investissement de 2.5 milliards de dollars nord-américains,
    – presque 1000 éoliennes
    – 12000 hectares occupés
    – un potentiel de production de 1200 MW.
    Malgré les gros chiffres, cette capacité de production ne représente que 0.4% de la capacité électrique installée au Mexique (73,6% est thermique, avec dans l’ordre usage du pétrole, du gaz et du charbon, mais le charbon gagne du terrain !).
    Par rapport aux gains, il s’agit d’investissement démesurés traduisant une bulle financière dans le domaine, investissements profitant aux transnationales. Ces parcs éoliens a participé à l’expropriation de communautés indigènes. Le point positif : certaines se sont rebellées et déclarées autonomes du gouvernement central.
    Plus d’infos (en español):
    http://www.sinembargo.mx/01-04-2015/1298234
    http://www.noticiasnet.mx/portal/general/laboral/147337-duerme-90-de-potencial-e%C3%B3lico

    Salutations !

    1. Je viens de voir le dernier film de Yannis Youlountas »Je lutte donc je suis »qui parle du ravage en cours en Créte du fait de l’implantation d’éolienne par notre EDF bien français .A relayer absolument car les méthodes laissent pantois

  3. Non, non cet article sur les éoliennes bien au contraire est très apprécié: sauf 1 mail citant un article de Claude Rumolino à fond pour le centralisme identique à celui du nucléaire votre article n’ a reçu que des appréciations louangeuses voici un début « criant de vérité, j’habite près d’une zone ZED. Les bois et haies bocagères sont rasées des qu’une ZED est annoncée. Du jour au lendemain, le propriétaire du bois se rend compte que ses arbres sont infestés de parasites et rase tout. De plus Mr claudio-rumolino, nous sort de grandes théories mais n’est jamais allé voir les habitants qui sont à 500 m des éoliennes qui n’osent même plus s’exprimer tellement ils ont eu de pression de la part des maires et des agriculteurs propriétaires des terrains. Pourquoi les éoliennes industrielles ne sont elles pas en zone industrielle? et non en pleine nature… » Votre article met le doigt sur le même raisonnement justifiant les centrales photovoltaïques au sol, les panneaux remplaçant les arbres, ces installations sont uniquement spéculatives et non pour l’autoconsommation et nous rendre indépendant par rapport à l’énergie nucléaire… Bravo Fabrice! On en redemande!

  4. Merci Fabrice pour cet article.

    Il me semble notamment évident que la consommation énergétique devrait rimer avec réduction des besoins et énergie décentralisée. Ceci afin d’avoir plus de liberté.
    Et cela ne semble pas être le chemin emprunté par l’éolien aujourd’hui.

  5. Un habitant de mon village construit une micro-centrale hydraulique… c’est beau l’alternative énergétique hein ? La « transition énergétique », les « économies d’énergie » Bravo, bravo !
    Mais… depuis, que fait-il avec l’argent que sa central lui apporte ? Il a installé la clim (!) dans tout son (grand) logement, il chauffe un piscine en plein hiver dans son jardin et il vient d’installer un « spa » en plein air sur sa terrasse !
    Fabrice, tu as pleinement raison hélas quand tu écris :

    « l’essor prodigieux des éoliennes ne permettra en aucune façon de réduire notre consommation énergétique, manière pourtant essentielle de lutte contre le dérèglement climatique. Tout au contraire, cet essor permettra d’offrir aux pauvres couillons que nous resterons tous, davantage de possibilités de gaspiller l’électricité. Nous assistons déjà à un empilement de nucléaire, de pétrole, de gaz, d’hydroélectricité, de solaire et de…vent. Non ? »

    Pire : si par malheur l’Humanité en venait un jour à maîtriser la « fusion » atomique (ITER, Cadarache, etc…), ce serait une catastrophe écologique définitive et monstrueuse : on détruit déjà entièrement notre planète avec le peu d’énergie dont on dispose… imaginons ce que cela serait avec une énergie illimitée ! L’Hubris absolu et… fulgurant : l’Humanité n’y survivrait pas, c’est certain.

  6. Merci pour nous faire beneficier de ce papier important, qui met les points sur les i. Il y a le meme probleme en Inde, comme plusieurs papiers de Down to Earth l’on montre, les grands groupes financiers « investissent » dans les eoliennes, empochent les subventions, qui retournent en partie dans le financement des partis au pouvoir , et aussi un peu dans l’opposition pour ne pas fermer toutes les portes au cas ou, bref un circuit ferme qui rappelle celui du nucleaire. En plus en Inde c’est encore plus drole, beaucoup d’eoliennes ne tournent meme pas, car c’est plus rentable de les construire (avec subventions) que de les faire tourner. Est-ce plus ou moins « efficace »? Ca depend de quel point de vue! Si le but c’est de faire de l’argent, et si l’argent c’est bon pour la croissance, alors au moins ca va droit au but. Bon c’est vrai les dechets de l’eolien sont moins toxiques que ceux du nucleaire. Mais ca montre que quand plus grand-chose ne reste a exploiter dans la nature, il reste une autre nature exploitable: les gens eux-memes, les fameux « 99% » popularises par le mouvement « Occupy Wall Street ». Donc la nature est aussi une invention du capitalisme, au sens ou si elle n’existait pas le capitalisme l’aurait bien invente tout seul. A la maniere qui est la sienne, bien sur. On dit que les ingenieurs « transforment la nature en capital », c’est vrai mais en fait leur discipline est capable de creer de la nature la ou on ne la soupconnait pas: les gens, la vie sociale, la vie quotidienne non commerciale, il y a toujours un moyen d’en tirer du jus. C’est au fond l’essence de la corruption, soeur jumelle de la technique.

  7. Il aura fallu quelques piquets à hélices tourbillonnants aux quatre vents, fières balises de la modernité que nous pensions être là pour une juste cause au service de l’homme et de la planète, pour que nos girouettes décisionnaires nationales, perchées encore plus haut, prennent le sens du vent en se trompant d’étage, de gré ou de force, de gré plutôt. Caressées à tout va dans le sens du poil par le puissant souffle des multinationales, habiles manipulatrices qui orchestrent ce jet-stream continu mais invisible ici bas, nos castes politiques ont fait le choix de défendre mordicus ce courant d’air mondialisé stratosphérique ou aucune éolienne ne tiendrait le choc, pour nous déplumer un peu plus, puisque c’est dans l’air du temps. Il ne nous reste que quelques souffles chaotiques et imprévisibles venus d’Est, d’Ouest, du Sud voire du Nord, pour nous faire croire que le peuple maîtrise encore quelque chose et vogue vers un avenir radieux.

    Et l’écologie dans tout ça ?

    Tiens bon la vague et tiens bon le vent. Hissez haut Santiano…

  8. Bonjour Fabrice,

    Plusieurs choses dans ton article :
    oui, le développement des EnR ne se fait pas dans un sens souhaitable. Mais plutôt que de les rejeter, il faut se battre pour que les citoyens en reprennent le contrôle. C’est possible, et doit assurer que les retombées économiques servent à des économies d’énergie sur le territoire.

    Pour faire fermer des centrales nucléaires, ça va aussi être compliqué, mais encore plus sans l’éolien qu’avec !

    Pour le coût, l’argument est erroné : il suffit de regarder le coût des EPR pour voir que la FED rejette une énergie à 86 €/MWh (éolien) pour promouvoir une à plus de 100 €/MWh (EPR Flamanville).
    Le coût du nucléaire amorti est déjà selon le rapport de la cour des comptes 2014 (avant la faillite d’Areva !) de 59,8 €/MWh, soit au-dessus du prix moyen, et le surcoût n’apparait pas sur la facture !
    http://www.ccomptes.fr/index.php/Publications/Publications/Le-cout-de-production-de-l-electricite-nucleaire-actualisation-2014
    En comparaison, le coût de production de l’éolien amorti est de l’ordre de 15 €/MWh…

    Fais aussi l’effort de comparer le tarif d’achat du nucléaire (EPR de Hinkley Point, promu par la filiale locale d’EDF : 92,5 £/MWh pendant 35 ans !) et de l’éolien (52,7 £/MWh à la même époque mais baisse continue depuis) sur le site du gouvernement anglais :
    https://www.ofgem.gov.uk/sites/default/files/docs/2015/07/fit_non-pv_tariff_table_1_october_2015_0.pdf
    Là au moins c’est clair, on parle bien des mêmes tarifs plutôt que de comparer fallacieusement un coût de développement d’un côté et un coût amorti de l’autre.

    Je n’ai pas le temps aujourd’hui de continuer, mais les rares arguments de la FED qui survivent à une simple vérification peuvent être corrigés par une reprise en main des citoyens.

    DM

    1. Ces chiffres sont connus et c’est bien la raison pour laquelle les gouvernements des pays nuclearises s’efforcent de maintenir a grands frais une industrie du nucleaire vivante, parce que la gestion des dechets deja accumules reclame la conservation d’un savoir-faire, coute que coute, et que ces pays essayent, avec de plus en plus de mal, d’exporter a n’importe quel prix dans les pays non encore nuclearises. Mais l’article tel que je l’ai lu, c’est assez clair, n’est pas contre l’energie eolienne mais contre la maniere sauvage, destructrice et corrompue dont elle est mise en oeuvre! Avec un peu de mal et de perseverance, on arrivera bien un jour a rendre les eoliennes aussi absurdes et dangereuses que les centrales nucleaires, vous verrez! Maintenant sur le cout de l’energie, c’est simple: Elle est beaucoup trop bon marche. Produisons-la de maniere un peu raisonable et responsable et la on verra ce que ca coute!

  9. Bonjour,

    Autre sujet corollaire: la campagne gouvernementale « République numérique », où chaque citoyen est amené à écrire la loi sur les TIC (technologies de l’information et de la communcation). Avez-vous visité le site dédié?
    http://www.republique-numerique.fr

    Pour ma part, j’ai proposé un article intitulé « Impact environnemental des TIC » (autrement baptisé: on arrête un peu l’orgie… et les contes de fée). Voici mes arguments, postés sur le site en question:

    « Rappelons que, contrairement au bon sens qui tendrait à affirmer que la numérisation des données (administratives, culturelles, personnelles, etc.) constitue une économie d’énergie globale (réduction des déplacements, diminution de la consommation de papier, etc.), l’usage massif des TIC entraine l’effet inverse, pour la bonne raison que cet usage est matériellement fondé sur une consommation importante de ressources (énergie nécessaire aux Data center, matières premières nécessaires à la fabrication des appareils et des infrastructures de communication, etc.).

    De plus on observe depuis le XIXème siècle que l’apparition d’un nouveau mode de communication est chaque fois étroitement corrélé avec une augmentation des déplacements physiques de personnes et de marchandises: Internet, malgré des outils comme Skype, n’y échappe pas. Par exemple, les économies réalisées par quelques visioconférences ou autre appel à distance sont vite annulées par quelques ventes réalisées sur Amazon ou Price Minister… Autre exemple: l’économie d’énergie réalisée par les écrans plats a été presque aussitôt annulée par l’augmentation de la quantité et/ou de la taille des écrans (tablettes, écrans TV, écrans publicitaires) et l’obsolescence de plus en plus rapide des appareils.

    Informer et sensibiliser chaque usager sur ces aspects environnementaux glogaux est essentiel. Internet, contrairement à son apparence, n’a rien d’un « nuage » (Cloud): il s’agit bien d’une infrastructure réelle dont la démesure énergétique s’ajoute aux autres (industrielles, domestiques…). Dans le contexte de réchauffement climatique contemporain, il serait suicidaire de l’oublier. Comme toute technologie, le « numérique » a besoin d’être canalisé, encadré, pour apporter réellement le bien, – et non le mieux additionné du pire. »

  10. Merci pour cet article!
    effectivement l’éolien est imposé partout en France contre l’avis des citoyens.
    pour exemple en baie de St Brieuc à quelques kilomètres des côtes magnifiques, il y a un projet de 64 éoliennes de plus de 200 mètres de haut (l’équivalent de la Tour Montparnasse) sur une surface équivalente à 80% de celle de Paris!!
    arrêtons le massacre!
    soutenez nous aussi contre les projets éoliens offshore!

  11. @ PP : Salut Papours ! Je regrette de n’avoir pas mis Planète sans visa dans mes favoris plus tôt. Je le dévore à rebrousse-poil maintenant. Le travail de fouille-merde que Fabrice fait à merveille est passionnant !
    Ce que dit Servigne est partagé, à des degrés divers, par un nombre croissant de chercheur. Lester Brown, Pierre-Yves Longaretti, qui est invité pour ses conférences un peu partout en France par le Collectif Roosevelt. Je suis pessimiste car je vois que nos concitoyens, parfois même très proches, et malgré ce qu’on en dit, ont l’attitude du mouton au milieu du troupeau courant vers la falaise. Comme eux, ils se réveilleront quand ils auront les pieds dans le vide, comme à Cannes l’autre jour.

    @ Fabien et Françoise : l’éolien ne peut se concevoir qu’en mix avec d’autres types de renouvelables pour lisser les problèmes d’intermittence. Les éoliennes ne sont pas installées dans des zones industrielles mais souvent sur des lignes de crêtes car la vitesse moyenne du vent y est plus élevée et l’écoulement « laminaire » (non turbulent). Bon, c’est sûr c’est très moche.

    @ Fabrice : D’accord à 100%. J’ai du mal à comprendre ceux qui ont pu te répondre avec autant de manichéisme et de manque de discernement.

    OK il faut virer en priorité énergies fossiles et nucléaire, mais ce n’est pas une raison pour mettre en place du renouvelable n’importe comment.

    1/ Priorité à la sobriété. Actuellement les tarifs énergétiques sont dégressifs et pas progressifs, c’est débile ! et ça n’a pas l’air de bouger. C’est une incitation à la consommation débridée.

    2/ Energie centralisée (avec dépendance énergétique accrue, lourdes infrastructures de transport, pertes par effet Ohm) ou décentralisée ? Est-ce qu’on a vraiment étudié les pour/contre ? (je n’en sais rien et je n’ai pas cherché). Beaucoup de petites éoliennes ou « petit » nombre de grosses éoliennes ? Impact paysager / écologique / sur l’avifaune / bilan énergétique et émissions sur le cycle de vie complet / coût de l’investissement et du KWh / possibilité de régulation de la production / etc. Il faut tout regarder dans l’intérêt général.

    Photovoltaïque : quand on voit le nombre de toitures inutilisées, surfaces perdues pour le photovoltaïque, et la gabegie pour sa mise en place : EDF impose des panneaux intégrés dans le plan de la toiture au mépris de la bonne orientation par rapport au soleil = aberration énergétique. Non régulation des prix de vente des panneaux, du coup tout le monde s’en est mis plein les fouilles, EDF en premier qui vendait au prix fort des panneaux chinois, jusqu’à l’arrêt complet des subventions, leur reprise, et le casse-gueule de la filière. Du grand n’importe quoi, on affiche une volonté et tout est fait pour saboter le processus.

    Et des personnes qui naviguent entre l’ADEME et l’industrie, c’est encore le mélange des genres, la consanguinité. Des élus locaux juges et parties, comme d’habitude. Pas étonnant qu’on assiste à une éruption de conflits d’intérêts comme acné purulente au printemps.

    Bon, c’est quoi la recette du coup de torchon dans ce panier de crabes ? Viva Zapata !

    1. Salute P.L ! Merci pour tes mots. Et… oui, lis bien ce qui se trouve ici, ce sera bientôt remboursé par la sécurité écosystémique (elle remplacera sous peu la sécu sociale ;-).
      Lis et diffuse surtout, aussi 😉

  12. Le thème du grand effondrement a déjà été élaboré en Occident par St-Augustin, cette idée que la fin du monde est pour très bientôt, peut-être même demain matin. Servigne est surement quelqu’un de bien, et je ne doute pas qu’il a étudié ce dont il parle. Mais quand il écrit (ou laisse écrire en titre de son article) que les refugiés Syriens sont des refugiés climatiques, une telle confusion, ca montre que les Occidentaux, chacun individuellement, et en groupe, devraient s’interroger sérieusement sur leur rapport avec l’idée de fin du monde, de catastrophe finale.

    En Europe, la catastrophe est vécue comme venant de l’intérieur de soi. Seule une transformation de soi est capable d’y répondre. Ailleurs, elle est vécue comme une invasion tombant du ciel, et souvent de manière absolument littérale: Quand un paysan au Vietnam se prend du napalm sur la tête, quand un village en Inde est submergé du jour au lendemain et pour toujours, sans que personne n’ait été prévenu car il n’était pas sur la carte officielle, par la montée des eaux d’un barrage, quand un hôpital en Afghanistan est pris d’assaut par des hommes en armes dans un char quelques jours après avoir été bombardé, il n’y a aucune manière dont ces gens peuvent trouver une réponse à l’intérieur d’eux-mêmes, et ils n’ont donc aucune raison de chercher dans cette direction. Il y a donc une raison profonde pour laquelle beaucoup de gens, en Inde comme ailleurs, continuent de ressentir la colonisation comme la source de tous leurs maux : Monsanto et la compagnie des Indes, c’est de leur point de vue exactement la même chose, même à 200 ans d’intervalle, et honnêtement il n’y a guère d’arguments contre ce fait.

    De leur coté, les militants du nouvel ordre mondial ont trouvé une manière bien à eux de résoudre leur angoisse de fin du monde, et elle est exprimée de manière concise par Karl Rove dans cette phrase célèbre : « Nous sommes un empire maintenant, et par notre action, nous créons notre propre réalité. Et alors même que vous étudiez cette réalité – de manière pertinente, pourquoi pas – nous agissons encore, créant d’autres réalités, que vous pouvez étudier à leur tour, et c’est ainsi que les choses vont se passer maintenant. Nous sommes les acteurs de l’histoire. Et vous, vous tous, il ne vous restera plus rien à faire qu’étudier ce que nous faisons ».

    Il y a une phrase de Novalis qui m’a toujours paru énigmatique parce qu’elle est vraie, mais elle parait illogique : « Nous vivons toujours du fruit d’époques meilleures » (poèmes et fragments).

    Le paradoxe, c’est que si toute époque est pire que la précédente (ancienne idée Indienne) alors pourquoi essayons-nous de vivre quand même, qu’est-ce qui nous motive ?

    Il est difficile de nier que lorsque nous observons ce qui nous vient du passé, ce que nous sommes capables d’y discerner, ce qui nous a été transmis venant du passé, on ne voit que des choses meilleures, à tout point de vue, que tout ce que nous sommes capables de faire aujourd’hui. C’est le paradoxe de la notion de patrimoine. Et c’est pourquoi l’architecture écologique, l’architecture vernaculaire, la préservation du patrimoine, la préservation des semences anciennes, etc. c’est au fond exactement la même chose. En même temps ce n’est aucunement une continuation immobile. Même essayer d’être archaïque c’est une attitude profondément moderne. On n’y échappe pas, à la modernité.

    La notion de patrimoine est l’antithèse de l’idéal de la « destruction créatrice » du nouvel ordre mondial. Encore une fois, c’est illustré de manière horriblement littérale en ce moment même en Syrie, ou le patrimoine social, le patrimoine écologique et le patrimoine architectural sont pulvérisés tous les trois d’un même geste.

    La notion de patrimoine est un idéal partagé entre l’Europe et le reste du monde, qui permet de franchir le pont entre la catastrophe venant de l’intérieur et la catastrophe venant de l’extérieur, et d’y répondre de manière absolument pratique et concertée. Voila pourquoi les écologistes des différentes régions de la planète, quelle que soit l’extraordinaire diversité de leurs cultures et justifications idéologiques, s’entendent toujours sur ce qu’il faut faire dans la pratique.

    1. Laurent, les arguments de Servigné sur les réfugiés syriens ont tendance à emporter mon adhésion à condition qu’on ne dise pas qu’il ne s’agit que de ça, chose que ne dit pas Servigne il me semble 😉

  13. Evidemment qu’on est d’accord avec toi, que les éloliennes sur le principe c’est bien, mais que le pays devient un champ d’hélices, que c’est moche, que ça fait travailler l’industrie allemande, que ça produit peanuts, qu’il vaudrait mieux arrêter les grille pains et les lave-vaisselle plutôt que nous encombrer le paysage avec ces bêtises…

    Fabrice on dirait que les dents te sont revenues, c’est tant mieux, tu vas pouvoir mordre à droite et à gauche, vas-y, y’a de quoi faire !

    Courage
    f.

  14. D’accord avec toi Fabrice : pour moi tout ce qui est marqué du sceau « développement durable » fait parti de la grande farce qui consiste à faire que tout change pour que rien ne change. Tant que la relocalisation (circuit court) des moyens de productions énergétiques, comme de la nourriture et de tant d’autres choses, n’est pas mise en oeuvre et totalement indépendante du capitalisme privé ou étatique tout ce qui sera fait ne sera qu’une des tartufferies supplémentaires si chères à tous les partis politiques productivistes. C’est à dire tous les partis politiques.

  15. T’es dur, Fabrice!
    Ils auront bientôt plus de pétrole, on leur fait des misères sur les gaz de schistes, ya des rigolos qui les empêchent de construire des centrales de xième génération ultra performantes, même pour les bons vieux barrages hydro-électrique on chipote.
    Alors, hein, les éoliennes, regarde comme elles sont belles!

  16. Contente que tu utilises le terme ‘nécrocarburant’ plutôt que ‘agrocarburant’ ou pire ‘biocarburant’.

    Appelons un chat un chat !

    Et puis j’aimerais bien qu’on arrête la fabrication et l’utilisation des sacs plastiques soi-disant ‘biodégradables’ en amidon de maïs.
    C’est encore une vaste fumisterie

      1. Il y a plein de raisons pour arrêter la fabrication des sacs plastiques soi-disant biodégradables.
        http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2834_plastiques_degradables.php
        Utiliser des terres agricoles pour faire pousser du maïs avec engrais et pesticides rien que pour fabriquer des sacs plastiques me semble criminel.
        De plus des micro particules s’infiltrent et se retrouvent dans le corps humain en fin de chaîne alimentaire.
        J’ai vu un documentaire cette année et pour le moment il n’y a aucune solution valable.
        Que chacun ait un sac en tissu ou plastique réutilisable avec soi et tout ira mieux.

  17. De retour de la table ronde Quel climat pour la presse ? ( salon du livre et de la presse d’écologie). Avec moi, le dernier livre de Sylvestre Huet qui faisait partie des invités. Et une inquiétude : la position de Huet va commencer à devenir difficile à Libération.

    Et un rappel, une date, le 29 novembre, la marche pour le climat : http://www.jevotepourleclimat.fr/fr/actualite/22446/la-marche-mondiale-climat

    Stéphane Foucart n’a pas pu être présent. Dommage !

    A l’occasion des questions avec auditeurs présents dans la salle, un fait scandaleux a été signalé qu’apprécieront les personnes informées du débat sur la question du réchauffement climatique : http://actions.maisondelachimie.com/index-p-colloque-i-31.html

  18. Merci Fabrice, pour cet article qui fait du bien ! J’me disais bien aussi, qu’il n’y avait pas grand-chose d’écologique dans l’éolien tel qu’il est pratiqué… surtout au mépris des riverains dont la vie est pourrie par les nuisances sonores !
    Le changement climatique est prétexte à tout une nouvelle économie, qui n’a d’écologique que le nom.
    A se demander si ça n’est pas du lavage de cerveau, cette histoire de changement climatique dont on nous rebat les oreilles… Histoire de placer de l’éolien partout, des panneaux solaires chinois, des pommes bio sur plastique qui viennent du Chili…

  19. http://www.mesopinions.com/petition/nature-environnement/retrait-projet-abattage-110-tilleuls/16093
    merci pour l’article et tous ces commentaires
    je crois qu’en matière d’éolienne tout est question de taille et de coopération (centraliser la production d’énergie est une idée de « colonialisme » interne: des citoyens autonomes accepteraient-ils comme une nécessité de faire toujours plus de centrales électriques, de lignes HT, de routes, de voies à GV, d’aéroport etc.?)
    Oui il faut d’abord se restreindre dans nos consommations collectives (ex: les panneaux de pub lumineux ) et domestiques.
    Sur la notion de patrimoine évoquée par Laurent Fournier, j’ajouterai que la disparition des variétés potagères et fruitières gravissime mais passe totalement inaperçue du grand public: on ne peut pas faire un prime-time sur monsieur Michu regrettant ses bons haricots verts ou ses bons melons dont ils ressemait les graines d’année en année, alors que la destruction manu militari de statues ou de monuments romains est E-patente…
    Pourtant ces variétés anciennes de fruits et légumes sont un héritage patrimonial d’une richesse incroyable que les lois semencières françaises récentes semblent rejeter (voir les amendes de 450 euros par variété encourues par les vendeurs de graines « rebelles »)

    1. C’est vrai, les semences sont attaquees par tous les moyens, par l’industrie de la semence soutenue par les gouvernements et abandonnees par l’inaction des citoyens, laissant de rares fermiers marginaux et appauvris defendre seuls ce qui nous reste de securite alimentaire globale.

      Les pires ennemis des semences sont souvent les institutions gouvernementales qui font profession de les aider, comme en Inde, « l’autorite pour la protection des varietes de plantes et des droits des fermiers », qui apres avoir tente d’interdire la conservation des semences par les fermiers, veut maintenant imposer une taxe sur les semences de ferme. Autrement dit, les rares fermiers, la plupart du temps pauvres, qui font l’effort de preserver ce qui reste du patrimoine collectif de l’humanite devraient etre… taxes!!!

      La conservation du patrimoine, qui etait le soc sur lequel toutes les civilisations ont ete baties, est maintenant devenu, sous la contrainte politique, un acte revolutionnaire.

  20. Votre analyse sur l’éolien industriel est réaliste, c’est avant tout une grosse affaire de fric….avec néanmoins une erreur lorsque vous écrivez que la FED est une fédération « de droite ». Je peux vous assurer que ses 1100 adhérents sont de toutes sensibilités politiques.

  21. Merci pour cet article.
    Et je vais rajouter de l’huile sur le feu : avez vous entendu parler du scandale du Surfolaxor, dont il parait que seule la Bête Immonde aurait demandé l’interdiction ?

  22. Une réaction, un peu longue – je n’ai pas eu le temps de faire plus court ! – aux textes de Fabrice et des commentateurs à qui j’adresse mes pensées fraternelles.

    A celles et à ceux qui se demandaient :
    Comment continuer à saccager, enlaidir, piller, asservir dans l’enthousiasme général ?
    Comment faire semblant de changer d’énergie sans rien changer de notre société ni de notre mode de vie ?
    Les bonnes âmes de la destruction massive ont trouvé une réponse, parmi d’autres : l’éolien industriel ! Cette trouvaille est une synthèse. Grâce à elle, les fanatiques de la pollution propre ont de quoi jubiler et la caste techno-industrielle peut se réjouir à l’idée de concentrer toujours plus de pouvoirs entre ses mains. La fuite en avant peut continuer, la croissance se renouveler sans limite, les objets inutiles et nuisibles encombrer ce qui reste d’espace pour la vie… L’éolien va alimenter « la clim partout dans son logement, la piscine en plein hiver dans son jardin » (P.P), les tablettes, les smartphones, les Facebook, les selfies, les data centers (Patrick), l’industrialisation du monde tous azimuts… A quand les panneaux publicitaires et les élevages hors-sol autonomes en énergie grâce aux champs d’éoliennes ? C’est peut-être déjà fait, qui sait. Et grâce aux villes, aux compteurs et aux objets intelligents, la surveillance et la rationalisation générales seront optimisées, la contrainte sera consentie. Le nouvel ordre énergétique étend son empire, l’efficacité fait place à la beauté des arbres et des saisons, et le pire qui pourrait arriver, c’est qu’un jour on oublie la lumière d’un châtaignier dans l’automne.

    Dans cet univers là, tout devient froid et on a beau faire feu de tout ce qui brûle, on a beau transformer ce qui souffle, ce qui s’écoule en force ardente, quelque chose manque à nos vies, quelque chose qui se dérobe à nous, à notre parole et on est là avec ce qu’on ne peut nommer, mais on essaie quand même parce qu’on sait confusément qu’une porte est à ouvrir et que rien n’est plus impérieux, alors on tâtonne, un peu comme dans ces jeux d’enfant où parfois on brûle, où d’autres fois on a si froid qu’on ne peut plus mettre un pied devant l’autre et c’est avec la même intensité que l’on se débat, grand brûlé ou albatros pris dans les glaces, jusqu’à ce que des mots viennent, des questions : est-ce une source vive, l’affluent d’une parole, les vagues d’une main sur la peau, est-ce tout cela qui manque, qui a tant manqué et qui nous met en état d’urgence quand on espère un signe, quand on cherche sans y parvenir pleinement à l’adresser ?
    Je me disperse, sans doute, du propos dont il est question ici : la force du vent dont on fait des profits pour les uns et des pertes pour les autres, pour tant d’autres qu’on ne peut les compter, mais ce que j’essaie de dire, au fond, n’est pas sans rapport avec ce qui nous anime, ce qui fait de nous des vivants, des combattants dans le monde froid des machines. Ce n’est pas de l’énergie du vent, du feu ou de l’eau dont nous avons tant besoin pour l’essentiel, c’est d’un autre souffle, celui d’un frère humain, d’une sœur d’âme, d’une vie sacrée de trois fois rien qui ne serait pas de notre famille, de notre pays, de notre espèce, ce n’est rien d’autre que de préserver ce qui fait de nous des humains, même si parfois c’est difficile, même et surtout si l’on frôle les gouffres qui s’ouvrent en nous. Les abîmes sont des chemins vers les cimes et à en vivre, à en mourir, que faire d’autre qu’aimer ?

    Je reviens à mon propos liminaire.
    Quand les énergies classiques – pétrole, gaz, charbon, nucléaire… – ne seront plus compétitives, il faudra continuer à faire tourner la machine à détruire ce qui reste de vie naturelle, d’inattendu, d’inespéré. Place à l’éolien industriel, donc. A noter que l’industrie solaire accomplit de belles prouesses aussi, en matière de fléaux (lire « Le soleil en face » aux éditions L’échappée, collection Négatif dirigée par Pièces et main d’œuvre).
    Vous les appelez comment, celles et ceux qui vendent du vent, se gargarisent d’énergie propre et s’enrichissent au passage sur le dos des « communautés indigènes expropriées » (Fabien), sur la peau des millions d’exterminés du carnage industriel ? A mes heures gracieuses et policées, je les nommerais bien des « philouthropes », et peu m’importe qu’ils ou elles soient de droite, de gauche, d’Escrologie les verts ou de je ne sais quels chapelle, mafia, industrie ou collectif.
    Est-il encore nécessaire de le rappeler ? La croissance verte, le développement durable et solidaire sont des mystifications, inséparables de la fabrique de nouveaux besoins, de gadgets superflus et prédateurs, de l’effet-rebond, ce mécanisme insidieux par lequel une réduction de coût, d’énergie ou de ressources d’un bien se traduit par une augmentation de son usage, par une consommation accrue d’un autre bien. Ainsi, les nouveaux modèles de voitures brûlent moins de carburant, mais nous roulons davantage, nous les renouvelons sans modération, nous faisons venir des marchandises de l’autre bout du monde, nous utilisons toujours plus l’avion et de technologies énergivores… Au final, l’économie de départ se solde par une gabegie plus importante. Et l’on voudrait se féliciter d’un tel gaspillage ?
    Tant que nous resterons dans une société de croissance et de développement, nous n’aurons rien à espérer des soi-disant énergies propres.
    Si l’éolien devait avoir un avenir estimable à mes yeux, il aurait un tout autre visage. Je l’imagine auto-construit et auto-réparable (pako del riu), à l’échelle d’un foyer ou d’un quartier, s’inscrivant dans une « réduction des besoins » (Love Bille), une « décroissance » (Laurent) volontaire (On peut prononcer le mot désormais, même le Pape le revendique).
    Ce n’est pas la voie retenue par nos énarques et par nos ingénieurs des Mines, des Ponts et des Charniers, ça ne le sera jamais tant que l’hédonisme marchand, la toute-puissance technologique seront nos dieux intimes et collectifs ; ce capitalisme – que d’aucuns dénoncent avec véhémence comme s’il nous était extérieur – nous est consubstantiel, pour ainsi dire ; plus ou moins, nous sommes les proies et les carnassiers, les persécuteurs et les cobayes, les spoliés et les bons soldats de la débâcle, les empoisonnés et les empoisonneurs pour qui l’emploi est plus important que la vie, la nôtre et toutes les autres, nous sommes le tortionnaire et le bétail supplicié de la naissance jusqu’au trépas, les contremaîtres et les employés en batterie troquant leur vie, leur liberté contre un salaire. Même si, et je ne le sais que trop, certain(e)s sont plus responsables que d’autres, même si nous sommes un certain nombre à chercher le chemin pour nous libérer de ces chaînes.
    Dans cette roue qui tourne sous l’impulsion de notre course folle, le seul horizon, c’est l’emballement. L’éolien, quand il participe à cette démesure, ne fait que nous précipiter vers le néant et ce ne sont pas les dogmatiques de la croissance verte qui me feront prendre des messies, les leurs – des leurres – pour des lanternes, si j’ose cet à-peu-près. Que l’on puisse se laisser abuser par de tels escrocs, c’est, me semble-t-il, le cœur du désastre où nous sommes. Et peut-être est-ce aussi l’une des raisons de l’amertume ressentie par Fabrice et des réactions saines et majoritaires des commentateurs ?

  23. Moi, aussi, j’ai été impressionnée par une conférence de Pablo Servigne, j’avoue, jusqu’au moment où il a annoncé que pendant qu’il écrivait son livre, qu’il était si mal et tout et tout, IL A FAIT UN ENFANT, tout de suite, il m’a paru nettement moins sympathique et crédible : je me suis dit : soit il est sadique et il pense que c’est bien fait pour sa progéniture ce qu’elle va vivre dans le futur, soit il pense que lui et sa petite famille font partie des gens qui vont s’en sortir…

    Je sais que je touche à un tabou important dans notre société, les enfants, mais enfin, si on croit à ce point que l’avenir est noir est bouché et qu’il n’y a plus d’espoir, pourquoi mettre au monde des humains qui vont nous survivre et vivre beaucoup plus douloureusement que nous ?

      1. Non, justement, Laurent, je n’en ai pas fait, en toute conscience, et m’interroge sur ceux qui en font, eux aussi en toute conscience j’espère.
        Je continuerai à employer ce mot, car désormais, les enfants ne nous arrivent pas par magie, accident ou fatalité, en tout cas dans nos sociétés qui connaissent le contrôle de leur fécondité. Il me semble bien qu’on choisit plein de choses à leur sujet et en premier lieu le moment où ils arriveront dans le foyer, c’est pour cela que j’emploie le verbe faire et non pas avoir.
        J’ai beau ne pas avoir « fait » d’enfants, j’en ai quand même plein dans ma famille et me fait beaucoup de souci pour mes nièces et neveux, et j’ai même des petites nièces très jeunes et la question de leur avenir me préoccupe beaucoup.
        On me questionne sans arrêt sur le fait de ne pas avoir enfanté, (je ne sais pas si vous allez préférer ce mot) mais la question de savoir pourquoi on a enfanté, elle, ne doit pas se poser, je le répète, c’est un tabou.

        1. Anne-Lise, je respecte votre point de vue mais je trouve que vous manquez particulierement de respect envers celui de Servigne! Je suis sur que les enfants de Pablo Servigne seront des gens tres bien qui continueront son travail ou feront d’autres choses tres necessaires. Et ce n’est pas manquer de respect envers les gens qui n’ont pas d’enfants, « par choix en toute conscience » ou par la force des choses ou, plus souvent qu’on ne croit, simplement parceque l’occasion ne s’est pas presentee et que ca ne s’est tout simplement pas fait, que de croire cela!

        2. Il y a une figure classique de la tante ou de l’oncle sans enfants, souvent une personne particulierement creative (et c’est confirme par ceux que je connais, meme si c’est hors de ma famille) qui a une relation speciale avec ses nieces et neveux, une relation innocente, genereuse et complice que les autres adultes ont souvent perdu…

        3. Il y a une figure classique de la tante ou de l’oncle sans enfants, souvent une personne particulièrement créative, à l’humour aimant et lumineux, (et c’est confirmé par ceux que je connais, même si c’est hors de ma famille) qui a une relation spéciale avec ses nièces et neveux, une relation innocente, généreuse et complice que les autres adultes ont souvent perdu, et lorsqu’on fait mine de les plaindre c’est surtout pour ne pas s’avouer notre jalousie et notre sentiment d’avoir perdu l’accès a un autre monde, qui survit lorsqu’on n’a pas opéré cette séparation entre l’amour et l’humour, et qu’on essaye tous de reconquérir.

  24. Comme c’est étrange, lorsque j’ai voulu publier ici ma réponse à l’article de 4 000 signes paru dans Charlie le 23 septembre, cela n’avait pas marché. Du coup, je l’ai publié sur mon blog, dans Mediapart : http://blogs.mediapart.fr/blog/claudio-rumolino/270915/lettre-un-ami-journaliste-qui-semble-avoir-perdu-ses-helices

    Je me demande combien parmi ceux qui tirent à boulets rouges sur moi, ont lu mon article.
    Je suis navré de lire autant de poncifs, de litanies et d’antiennes dans les réponses ci-dessus.
    Me rendre au pied des éoliennes ? Je le fais très souvent. Et je peux vous présenter plein de braves gens qui vivent très bien près de ces machines. Ne leur trouvant aucune des nuisances que vous dénoncez ici avec tant de hargne et, je me permettrais-je d’ajouter, d’ignorance.
    Je suis vraiment admiratif devant tant de certitudes.
    Bon vent à tous.

  25. La FED rassemble 1057 associations? Et bien, j’ai eu beau chercher sur leur site, j’ai du mal à trouver la liste… je trouve celà d’autant plus étonnant que la FED est membre de la « Plateforme Europénne Contre l’Eolien Industriel – EPAW : (ww.epaw.org) qui regroupe 832 associations de 24 pays européens »

    Sur ce coup là Fabrice, je ne te suivrais pas. Ces mecs sont autant vérolés que les bandits que tu dénonces (EDF, Engie…). J’ai assisté à une réunion publique où ils se sont pointés avec des ventilateurs géants pour faire croire aux riverains qu’ils allaient vivre dans ce boucan! L’éolien ne se résume pas à ses magouilles, heureusement et il se passe des trucs passionnants sur l’éolien citoyen (comme l’explique Claudio).

  26. Eolienne, non tout n’est pas vrai dans le discours du SER… loin de là. Le SER ment surtout par omission, et par un arrangement de la réalité toujours conforme à ses intérêts financiers, souvent avec un grand cynisme. Le plus bel exemple de désinformation que j’ai entendu est celui d’un maire inaugurant un site éolien : « j’ai vu les éoliennes fonctionnent à 95 % même par un vent de 130 km/heure ». Propos probablement soufflé par un membre du syndicat patronal (ces gens soufflent plus que le vent). Lorsqu’on sait qu’une éolienne ne produit qu’à 21 % de rendement sur terre et doit être arrêtée avec un vent d’ environ 80 km/h (pour des raisons de sécurité) on ne peut que rester pantois… il fallait bien sûr comprendre que « fonctionne » signifie « être en état de fonctionnement, donc disponible pour une utilisation », un peu comme un ascenseur vide qui attend un passager, et que dès lors la puissance du vent importe peu.. On ne peut pas non plus oublier que les éoliennes doivent être doublées de centrales fossiles pour 74 % de leur production.. et donc sont une production supplémentaire à la fois d’énergie et de pollution. Le SER ne vous dira pas non plus que les agriculteurs (en pratique quelques centaines de gros céréaliers ou bettaviers) disposent d’une niche fiscale les exonérant jusqu’à 100 000 € d’impôt sur les revenus sur ces énergies. Ajouter les loyers perçus, on est dans l’inégalité fiscale et sociale la plus choquante. Tout le discours du SER est une constante désinformation. N’en ajoutons pas et observons les faits comme ils sont.

  27. Eolienne, non tout n’est pas vrai dans le discours du SER… loin de là. Le SER ment surtout par omission, et par un arrangement de la réalité toujours conforme à ses intérêts financiers, souvent avec un grand cynisme.

    Le plus bel exemple de désinformation que j’ai entendu est celui d’un maire inaugurant un site éolien : « j’ai vu les éoliennes fonctionnent à 95 % même par un vent de 130 km/heure ». Propos probablement soufflé par un membre du syndicat patronal (ces gens soufflent plus que le vent). Lorsqu’on sait qu’une éolienne ne produit qu’à 21 % de rendement sur terre et doit être arrêtée avec un vent d’ environ 80 km/h (pour des raisons de sécurité) on ne peut que rester pantois… il fallait bien sûr comprendre que « fonctionne » signifie « être en état de fonctionnement, donc disponible pour une utilisation », un peu comme un ascenseur vide qui attend un passager, et que dès lors la puissance du vent importe peu..

    On ne peut pas non plus oublier que les éoliennes doivent être doublées de centrales fossiles pour 74 % de leur production.. et donc sont une production supplémentaire à la fois d’énergie et de pollution.

    Le SER ne vous dira pas non plus que les agriculteurs (en pratique quelques centaines de gros céréaliers ou bettaviers) disposent d’une niche fiscale les exonérant jusqu’à 100 000 € d’impôt sur les revenus sur ces énergies. Ajouter les loyers perçus, on est dans l’inégalité fiscale et sociale la plus choquante. Il est donc particulièrement malin de tenir un discours pseudo-écolo utilisant des naïfs pour défendre ses intérêts personnels, sans considération pour le respect de la population.

    Tout le discours du SER est une constante désinformation. N’en ajoutons pas et observons les faits comme ils sont…. encore faut-il vouloir regarder la vérité en face et pas à partir de préjugés.

  28. Bonjour à tous,
    Une réponse à DM sur les prix:
    cela n’a aucun sens de comparer les prix à la production des différentes sources d’électricité, car ces sources sont utilisées en combinaison dans ce qu’on appelle le mix électrique d’un pays. Et là, on constate à l’expérience que plus les électricités intermittentes (éolien et solaire PV) sont utilisées dans un pays, plus le prix de l’électricité pour les ménages est élevé.Les records de prix sont actuellement en Europe, l’Allemagne et le Danemark. Cela s’explique aisément par le simple fait de l’intermittence, qui impose d’associer à une source intermittente une source « commandable » dite de back-up, fossiles ou nucléaire. Il y a donc double dépense en capital, la source intermittente et la source commandable. D’autre part, la source intermittente produit beaucoup moins que la source commandable, et il en faut donc d’énormes capacités: en Allemagne, les capacités installées d’éolien et de solaire sont déjà plus importantes que les capacités nucléaires françaises, mais produisent dans l’année 4 fois moins d’électricité.
    Ajoutons que les sources commandables sont indispensables car ce sont elles qui par leur inertie, assurent la sécurité du réseau ce que ne peut pas faire l’éolien et encore moins le solaire.
    En ce qui concerne Hinkley Point de capacité 3,3 GW, le prix du courant produit , environ 110 Euros par MWh, sera en principe plus de 2 fois inférieur au tarif de rachat, environ 250 euros/MWh prévisible pour les 3,5 GW du programme éolien en mer déjà acté par le Gouvernement français. Mais il délivrera une électricité commandable et occupera environ 1 km2 au lieu de 1000 pour cet éolien en mer.
    Un grand merci à Fabrice Nicolino, pour lequel j’ai la plus grande estime, de contribuer à déniaiser les évangélistes de l’éolien, mais il y a encore du travail à faire !

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