Passer le Sahara dans un tamis (adage new age)

Je suis à peu près certain que la plupart d’entre vous en ont entendu parler. Une équipe américaine de la Sea Education Association (SEA) a découvert l’existence d’un continent fait de déchets, essentiellement plastiques, dans l’Atlantique (ici en français et là en anglais). Continent est certes un mot abusif pour parler d’une masse liquide, mais cela donne au moins une idée de la taille. Environ la surface de la France, de la Belgique et de la Grèce réunies. Notons avant d’oublier que l’on parle beaucoup ces derniers jours de cette dernière, mais pour des raisons plus intéressantes : comment diable ses habitants vont-ils faire pour continuer à acheter les merdes qui finiront dans l’Atlantique ?

Donc, une découverte. Faite de milliards de fragments de plastique industriel, sur dix mètres de profondeur, à moins de 1 000 km des côtes américaines. De l’autre côté, dans le Pacifique, on a trouvé dès 1997 le Trash Vortex (tourbillon d’ordures), autrement dénommé The Great Pacific Garbage Patch, pour Grande nappe de déchets du Pacifique. Je vous en avais parlé il y a deux ans (ici). Cette gentille monstruosité doit aujourd’hui dépasser la taille des États-Unis d’Amérique, qui atteignent tout de même 9 millions et 600 000 km2. Mais ce n’est qu’un début.

Autre nouvelle aussi réjouissante : la mousson d’Asie envoie dans la stratosphère l’extraordinaire pollution atmosphérique produite par les croissances chinoise et indienne. Vous avez dû entendre parler de ce miracle qui nous permet de vendre des turbines et d’acheter des ordinateurs. De vendre des centrales nucléaires et d’acheter des T-shirts. De vendre des locomotives et d’acheter des joujous. Bref, de continuer à vivre sans aucun but. Revenons à la mousson, qui est aussi une sorte de pompe surpuissante, capable de propulser l’air chargé de polluants de toutes sortes au-dessus des villes d’Asie, avant qu’il ne rencontre des courants porteurs et rapides, entre 32 et 40 km d’altitude (ici). Une fois bien installés dans ces couches de la haute atmosphère, ces masses colossales de molécules souvent redoutables circulent pendant des années au-dessus de nos têtes, mais finissent largement par retomber. Sur nous ? Pardi.

Si j’ai choisi le titre « Passer le Sahara dans un tamis », c’est grâce à Charles Moore, le navigateur qui a découvert le Trash Vortex du Pacifique en 1997. Lui ne se paie pas de mots. Il sait pertinemment qu’il est impossible de « nettoyer » les océans des épouvantables déjections que nous y rejetons chaque jour. Et sa formule me paraît pleine de bon sens : « Autant essayer de passer le Sahara au tamis ». On ne peut nettoyer, désolé. Mais on ne peut continuer bien longtemps. De même qu’on ne peut stopper les si magnifiques croissances asiatiques, même si elles s’effondreront fatalement, et bientôt probablement. Cette situation me rappelle le sort d’Antigone, cette pauvre fille d’Œdipe et de Jocaste. Quand Créon, le nouveau roi de Thèbes, lui interdit d’enterrer son frère Polynice, considéré comme un traître, elle se trouve prise dans un étau qui lui sera fatal.

D’un côté, elle doit obéir à son roi, car c’est la loi. De l’autre, elle ne peut pas abandonner la dépouille de son frère à la charogne, car elle l’aime. Que faire ? Oui, que faire dans un cas pareil ? Antigone décide finalement d’enterrer Polynice, mais Créon l’emmure vivante encore dans le tombeau des Labdacides. C’est un cas de double contrainte, bien étudié depuis par les psychologues et les psychiatres. Pour ce qui concerne la crise écologique, si manifeste, la société des hommes ne sait visiblement pas quoi faire. Il lui faudrait arrêter les frais, et tout de suite. Mais elle ne le peut pas. Je vous en préviens, les situations de double contrainte peuvent aisément conduire à la folie. Pour ma (toute petite) part, je suggère de commencer par la révolte.

PS : Amis lecteurs qui êtes en désaccord avec mes prises de position, par exemple au sujet des Verts et d’Europe Écologie, sachez que je vous comprends, en partie du moins. Mais de vous à moi, vous croyez qu’une telle stratégie, qui n’a rien donné de probant en quarante ans, est susceptible d’arrêter le nuage chinois et de réduire la taille des océans de merde plastique dont nous remplissons notre petite baignoire planétaire ?

72 réflexions sur « Passer le Sahara dans un tamis (adage new age) »

  1. Minou/raton, tu peux être sûr qu’agresser les gens ne servira pas la cause du « sans voiture ». Déjà, faut que les gens comprennent… Je préfère me déplacer à vélo. ça les em… bien quand je prends de la place et qu’ils doivent aller moins vite. Ils vont finir par s’habituer.

    Le continent de déchets, oui je connaissais. J’ai passé un lien il n’y a pas longtemps sur facebook. Tout ce qu’a trouvé à répondre un de mes contacts, c’est que finalement ça n’était pas si grave puisqu’on localisait à peu près la chose……………………….

  2. Voilà ce que disait Nietzsche, vers 1873-74, à propos de la barbarie actuelle qu’il a flairée avec une exactitude presque parfaite:

    « Maintenant, comment le philosophe envisage-t-il la culture à notre époque? Tout autrement, il faut l’avouer, que tous ces professeurs de philosophie satisfaits de l’État dans lequel ils vivent. Quand il pense à la hâte générale, à l’accélération de la vitesse de chute, à la disparition de tout recueillement, de toute simplicité, il lui semble presque discerner les symptômes d’une extirpation, d’un déracinement complets de la culture. Les eaux de la religion sont en reflux et laissent derrière elles des marécages ou des étangs; les nations s’opposent à nouveau avec la plus grande hostilité et désirent se pourfendre. Les sciences, poursuivies sans mesure et abandonnées au plus aveugle laisser-faire déchirent et dissolvent tout ce en quoi on croyait fermement; les classes cultivées et les États sont emportés par une économie monétaire gigantesque et méprisable. Jamais le siècle n’a été plus séculier, plus démuni d’amour et de bonté. Les classes cultivées ne sont plus des phares ou des asiles au sein de tout ce tourbillon d’esprit séculier. De jour en jour elles deviennent elles-mêmes plus inquiètes, plus vide d’amour et de pensée. Tout est au service de la barbarie qui vient, tout y compris l’art et la science de ce temps. L’homme cultivé a dégénéré pour devenir le plus grand ennemi de la culture car il veut nier par des mensonges la maladie générale et il gêne les médecins. »

    Bien que Nietzsche aie prédit deux siècles d’horreurs, « de guerres comme il n’y en a jamais eu sur terre », je doute qu’il aie pu prévoir une catastrophe d’une telle ampleur.

  3. La messe est dite. Appelons Allègre tout de même et son camarade Cabrol( le vendeur de poêles à frire)pour nous sauvez de la décharge.

  4. En écho à Charles Moore : entre 2004 et 2007, l’association Robin des Bois relève que 561 mini marées noires ont eu lieu dans diverses rivières de France, bien souvent par négligence. Et je ne parle pas de l’état des nappes phréatiques.

    ChatRat/Se révolter c’est juste le point de départ pour bouger mais faut pas en reste là (je crois). Ensuite, après la révolte, faut bouger, bouger vraiment. Commencer par bouger de soi, de sa colle de révolte qui fait encore adhérer ferme à ce dont on ne veut plus. Dès qu’on sort de la dépendance au confort évidemment tout devient plus compliqué – en apparence. Puis on commence à rencontrer des gens « pareils », plein de ressources, d’idées, et zou, c’est parti. Et l’énergie de la révolte se déplace dans la créativité : on gueule encore, certes, mais on propose autre chose derrière, on n’est plus seul pour le faire. C’est toute la démarche de S!lence… En glisser sur tous les pare-brises ?

    Rompre avec le cadre de toute cette merde sans but qu’on porte en soi, même un peu, depuis tout petit, tout est là. C’est difficile mais un jour on lâche une fois pour toutes. Et là, c’est bon parce qu’on retrouve un peu d’oxygène et de sens, et pas que pour soi.

    Rompre avec la chaîne mentale intérieure et soudain, découvrir qu’on sait quoi faire. On retrouve le sens de ses propres définitions, on débarrasse la table de son propre bavardage (et en un sens, Fabrice, les élections, y croire encore de cette façon, tout cela relève du bavardage) bref, on cesse d’être « spectateur du désespoir » (dixit IAM).

  5. j’avais entendu dans une emission qu’il n’y avait plus un endroit sur terre et dans les océans où il n’y avait pas de plastique. C’est horrible de se dire que cette saloperie est partout, sans même qu on le soupçonne.

    Pour ce qui est des verts fabrice, ce n’est pas que je suis en désaccord avec toi, sur le fond bien évidemment qu’ils sont tous avides de pouvoirs, mais sur les faits vu que l’abstention ne compte pas, si nous ne votons pas sa laisse la porte ouverte aux plus pourrit donc je me dis qu’il vaut mieux que je vote pour celui qui est à mon avis le moins pire si je peux m’exprimer ainsi, même si je sais aussi que je choisi entre la peste et le cholera, mais c’est un cercle vissieux, alors a moindre de trouver un leader « honnete », la révolution verte et bien c’est pas demain…

  6. BIEN MINOU, mais je suis sur qu’il ne voudra pas, je l’entends déjà dire que ce n’est pas sa vocation…n’est ce pas fabrice .. lol

  7. Bonjour,

    Pas plus tard qu’hier, comme à mon habitude en allant en cours, je pète quelques rétroviseurs, -nonchalemment, croyez-le ou pas- pour me défouler. Je suis conscient que ça ne fait pas avancer le smilblick.

    Depuis ma fenêtre, je jette pelures, épluchures, vieux ronron, vieux dégueulis de mon chat sur le pare-brise des bagnoles d’en bas. Je déplace barrières et poubelles sur le milieu de la route. Bon, ça ne sert à rien.

    Mr Moitié truc,moitié machin,

    J’espère que c’est une plaisanterie?
    Si cela est bien réèl,vous ne manquer pas d’air!
    Quel culot en plus d’en parler sur ce site!
    Vous le dites vous même: »cela ne sert a rien »,je confirme!
    Si tout le monde fait pareil,cela donne quoi?
    Bref…
    Allez donc vous dégonfler ailleurs!:)

    L’autre soir en bruit de fond,j’écoutais l’émission de Châââbot,a vous de juger.Du joli monde et des questions.Les réponses « fûûûtent » a la hauteur de mon désespoir.
    Entre la crise écologique,économique,et tout le reste qui nous pend au nez,il va falloir se lever tôt.
    Ceux qui aiment faire la grasse matinée en seront pour leur frais!Ils seront emportés par la spirale mensongère et dangeureuse que notre socièté leur impose.
    Il faut sortir des rangs!Pacifiquement!

    Bien a vous,Léa.

  8. « Mon entourage me prend pour un “alarmiste”, un taré, un extrémiste… » ne te décourage pas, MMMR, il faut trouver la petite graine à planter dans ces cranes ignorants ou inconscients; çà doit bien se trouver..peu importe sous quelle forme, et peu importe le sujet, il faut que cela mène à un peu de prise de conscience, et il est vrai que casser des rétro, çà fait l’effet inverse la plupart du temps; change, métamorphose toi en une forme habile si les cranes ne sont pas obtus, cela devrait faire un peu d’effet; courage. et prends conseil auprès de ceux qui partagent. mais oui c’est dur. pense aux premiers chrétiens: carrèment donnés en pature aux lions dans l’arène et ils ont tenu le coup! c autre chose qd même.

  9. Coucou,

    Quelques misérables rétroviseurs?

    Ne fait jamais aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse.
    Aime ton prochain comme toi même.

    Amen.:)))

    Léa.

  10. Attention,

    Ne mélanger pas foi et religions,
    Autre débat,merci.
    C’est un site écolo,non?
    On remballe le missel!!!

    Léa,sage..

  11. Casser des rétroviseurs ne sert à rien, puisque les gens touchés pourraient bien facilement se braquer et s’inscrire dans l’opposition face à vos éventuels arguments. Par dessus le marché, ne vous est-il pas venu à l’idée que parmi les gens touchés par vos actions, certains sont déjà convaincus, mais que dans un monde conçu pour rendre l’automobile indispensable il est pour certaines personnes indispensable de posséder un véhicule personnel ? Ils sont alors doublement victimes. S’ils sont chrétiens, vous avez cependant la certitude d’être pardonné.

  12. Oui, mais balancer sa m… sur les gens (surtout quand ils ne le voient pas) ça n’est pas très courageux.

  13. Quelle agressivité aujourd’hui. Que se passe t il?

    Sinon j’avais lu la nouvelle dans le Monde il y a quelques jours. Ça fait froid dans le dos.

    Pourrons nous aller de Brest à Miami en marchant,
    le sac à dos vide car nous n’aurons plus qu’a nous servir….La désespérance disait le poète.

  14. Je crois que M. Le Quellec a choisi avec vous la seule chose réellement pertinente : vous laisser à vos certitudes. Bon courage.

  15. chrétiens et compagnie: tout çà ce sont avant tout des aventures humaines, je répète que ce sont des gens qui ont eut le courage de fonder un nouveau monde; désolé pour les athées ou laicards fanatiques, mais ceci est un fait, non une opinion. l’histoire çà doit nous aider non? quant au « pauvre petit automobiliste.. » que çà te plaise ou pas il est là! d’où l’importance d’avoir des autres avec lesquels on partage des valeurs; c’est ainsi : la « souveraineté » incontounable de l’automobiliste ou du verseur de pesticide, dans le fond le vrai obstacle il est là..et il est coton.

  16. Houlàlà minouraton, excuse-moi mais péter du rétroviseur non seulement c’est contre-productif car les gens vont se braquer comme dit plus haut, mais de plus ça ne fera qu’enfler le tas de déchets d’un rétro en plastique de plus et consolider notre société de surconsommation. C’est mathématique: un rétro cassé = un rétro neuf acheté, et le rétro cassé… à la poubelle :-/

  17. Les rétroviseurs et poubelles m’ont plutôt fait rire… c’est défoulant, c’est sûr – mais ça n’avance pas à grand-chose.

    Comment répondre pacifiquement à la violence qui nous est faite ?

    C’est une question difficile et grave. Non violence XXI et les mouvements de désobéissance civile tentent de bonnes réponses.

    Il y a la violence indirecte qui nous est faite à nous de l’hémisphère Nord par la pollution orchestrée de la planète et la mise à terre de toute valeur humaine (pour le dire vite). A quoi il faut ajouter la violence directement exercée sur la quasi-totalité de l’hémisphère Sud par des institutions comme l’OMC pilotées par de tristes sires que personne n’a jamais élu…

    Face à cela quelques rétroviseurs ne sont pas grand-chose… et ne seront jamais perçus que comme du vandalisme.

    Faut rompre comme dit Fabrice. Et c’est toujours difficile. Ce peut être quitter la ville pour découvrir qu’on peut bouffer comme un roi des trucs frais et non-emballés et vivre bien avec 400 euros/mois. Ceci suppose un certain renoncement, évidemment, aux sirènes citadines. C’est juste un exemple.

    Je ne crois pas que le pire soit à venir – je pense qu’on y est déjà et que le reste ne seront que des variations de ce qui est déjà là. La seule chose à faire est de rompre et de ne pas y revenir.

    L’histoire des résistances est aussi longue que celle des oppressions. L’avantage aujourd’hui c’est que nous sommes nombreux, des milliards de gueux, de déclassés, d’aventuriers, hippies, marginaux, créatifs culturels et autres tous bien informés, tous très déterminés, chacun dans sa partie, et tous avec des savoir-faire immenses. Nous sommes nombreux, et nous sommes prêts. Prenez votre sac à dos, filez au Chiapas, filez voir les marcheurs de Janadesh, filez à l’Assemblée des Mouvements sociaux de la Via Campesina en Bolivie en avril prochain, et si vous ne pouvez aller si loin, épluchez S!lence, l’Age de Faire et autres et allez rencontrer.

    Moitié Raton Moitié Chat on m’a prise pour une alarmiste. Aujourd’hui on vient me demander des conseils… Ne tentez de convaincre personne, taillez votre route.

  18. Mais de vous à moi, vous croyez qu’une telle stratégie, qui n’a rien donné de probant en quarante ans, est susceptible d’arrêter le nuage chinois et de réduire la taille des océans de merde plastique dont nous remplissons notre petite baignoire planétaire ?

    Salut Fabrice Tu as donc posé cette question à la fin de ton article. Perso je suis apolitique, mais je ne peux m’empêcher de voter à chaque élections, je crois que je le fais dans esprit très Français, qui ne vote pas pour quelqu’un mais contre quelqu’un. Maintenant à savoir si un cohn bendit peut sauver la planète, je ne pense pas que l’écologie soit compatible au libéralisme. Mais il y a trente ans j’avais 10 ans, mon père faisait déjà partit plus ou moins d’une mouvance écolo c’était le début de la tendance(politique), du coup à 10 ans on a crée un ptit groupe avec les potes qu’on avait appelé écologitafleurus, on avait nettoyé le petit bois à côté de chez nous(5 m cube de plastique et daube en tout genre) après quoi le petit canal derrière chez nous.30 ans plus tard je suis convaincu et actif sur l’écologie et j’éduque mes enfants à vivre en conscience de leur emprunte écologique. La manière de consommer peut changer la face du monde et pour répondre à ta question je pense que l’importance du mouvement « écologique » peut faire une emprunte durable qui se répercutera sur la prochaine génération et les autres,et sur leur manière de consommer. C’est vrai ça peut prendre plusieurs générations et il sera peut-être trop tard, mais il n’est jamais trop tard pour bien faire. La dessus, si je peut me permettre de citer une autre phrase toute toute faite comme la précédente et ceci afin d’éviter les généralités(mon cheval de bataille)qui pourraient suivre:
    « ON » pronom indéfini imbécile qui ne qualifie que celui qui l’emploi.
    Yann.

  19. Fabrice a écrit : « On ne pourrait pas se calmer un peu ? Merci. »

    Ce qui suit n’est pas une moquerie. Je regrette souvent de ne pas savoir méditer ou prier pour me calmer. me recentrer.
    Et voilà que je découvre un livre formidable signé François Cheng paru aux éditions de l’Iconoclaste.
    Le titre : Et le souffle devient signe, Portrait d’une âme à l’encre de Chine, de François Cheng donc.

    « Mon père ne m’a pas légué des meubles ou des bijoux, mais des bâtons d’encre. Depuis trois ou quatre générations, ces bâtons sont un trésor de famille plus précieux que l’or. Tous les matins, je calligraphie pour me calmer, pour chasser les restes de cauchemars et entrer dans le rythme de la vie. La pratique quotidienne de cette discipline m’est devenue indispensable, comme une prière intérieure. Chaque jour, il faut repartir de la feuille blanche, plonger en soi, se mettre en quête du vrai et du beau. Fruits de longues maturations, ces créations d’encre révèlent sans doute le portait de mon âme. »

    un extrait d’interview de François Cheng paru dans l’Express tout récemment.
    L’univers semble souvent surdimensionné dans la peinture chinoise par rapport aux personnages humains…
    F.C. : Là où vous voyez un personnage perdu dans la nature, pour un Chinois ce personnage devient l’œil du paysage. Au lieu d’être une scène extérieure, décorative, le paysage devient le reflet de son âme, le mouvement de son esprit. Ce que la peinture chinoise peut nous enseigner, c’est cette longue intimité avec la nature. La nature n’est pas un décor, un agrément, mais la part vitale de notre propre esprit. Elle nous initie à la loi de la vie et au mystère de la beauté, tout en incarnant ce que notre esprit porte en lui de secret et de nostalgique.

  20. Expliquer, c’est déjà mieux que « rien » ! Dans mon entourage, je crée le doute, l’inquiétude; le fait majeur de ce tournant de millénaire c’est que nous avons atteint les limites, les murs de notre cellule planète. Cellule au sens vivant de la planète, pas carcéral. Enfin pas encore. On ne peut plus faire semblant d’ignorer que nous avons déjà scié la moitié de la branche, ou que nous pourrons trouver une autre branche pour poser notre cul. Alors il faut que nous poussions tout le monde à douter, en essayant de ressembler au moins un peu à ceux que nous voulons convaincre. C’est pour cela que je m’interdis d’être extrémiste, car être trop différent, ça touche moins l’autre. Comment dire… par exemple , quand une chatte tue un de ses petits mal formé, ça n’ a pas valeur d’exemple pour l’humain, c’est trop éloigné de nos schémas.

  21. Claude, pas vraiment parce que, ici, il me semble que nous n’acceptons pas tout çà (et ce n’est pas nouveau) c’est aux gens qui ne veulent rien entendre qu’il faudrait le communiquer, et là.. la tâche est ardue, il n’est pire sourd qui ne veut entendre..ou alors pire la résignation..

  22. Très bien, le manifeste « j’accepte » proposé par Claude. Bien sûr que ce « j’accepte » nous contrarie !

    Et dans mon mot ci-dessus, il y a un contre sens : « ou que nous ne pourrons PAS trouver une autre branche » Mais ça fait une triple négation , je ne suis pas bon pour le Goncourt! allez, on comprend quand même.

  23. « J’accepte » est sur le ton de l’ironie, l’ironie du sort.
    « c’est aux gens qui ne veulent rien entendre qu’il faudrait le communiquer »
    pour Marie, la communication est une chose ardue, et déjà être en accord avec sois même(comme le soulignait notre ami raton laveur) : ses action sa manière de vivre , sa soumission à la matrice comme le souligne « Black Marianne » en est une autre.Car quand on décide d’allumer une ampoule c’est du nucléaire.Avant d’allé convaincre, positionnons nous comme modèle incarné en évitant de placer le dogme devant l’humain, faillible comme moi, comme toi.

  24. @ marie :

    Quand je dis « notre », je ne parle pas forcément de ceux qui interviennent ici ou qui lisent régulièrement les billets de Fabrice. Ce notre s’adresse à nous tous en tant qu’1/6 de l’humanité 😉

    Mais, plus sérieusement, dans tous les points évoqués es-tu sûre qu’aucun ne te concerne à un titre ou un autre ? Si la réponse est NON, alors tu es une extra-terrestre ou une sainte (berk, le vilain mot) ou un peu inconsciente peut-être. S’opposer moralement ou mentalement et agir ou s’engager concrètement, telle est la ligne de partage des eaux de ce texte, je pense. Et malgré tous mes efforts, j’avoue que je fais trop souvent partie des opposants moraux : par exemple, je ne regarde pas la télé et je n’écoute pas la radio (un peu de musique parfois, quand même). Pour autant, est-ce que cela m’autorise à empêcher mes enfants de la regarder ? Ben, je les laisse voir leurs dessins animés et « plus belle la vie » (quelle daube ce truc !). Comme toutes leurs petites copines, mes gamines rêvent de petshop et autres. Devrais-je les en priver parce qu’accepter de leur offrir leurs trucs c’est tomber dans le consumérisme le plus vil ?

    Affaire de compromis que je ne fais pas forcément de gaîté de coeur !

  25. Voici une année que je pratique le kayak de mer , sur l Atlantique, le long des cotes et certaines fois à plusieurs kilomètres. Les choses, hélas, les CHOSES, et pas les, ETRES, que je croise en abondance sont des déchets, des plastiques en tous genres, des milliers de déchets ……..

  26. Marie:
    1/6 de l’humanité?d’où vient ce chiffre?La question est de « ne pas s’opposer à ses enfants » mais de vivre sa vie.J’ai coupé la télé y’a 10 ans à la naissance de ma première fille en me disant: un jour elles voudront être comme les autres et voir les même choses, et la je craquerais et je dirais OK, on met la tv.10 ans après elles ne demande rien à part bien sûr la « ds » accès à l’ordi. Mais dans ce mode de divertissement elle ont un choix qui correspond à leur « Humeur »contrairement à la télé. Peut être au niveau de l’écologie faudrait-il lancer une « Humeur » plutôt qu’une loi où conviction où dictat où je ne sais quoi, car je suis fatigué ce soir indépendamment de la conversation en toute amitié que l’on peut avoir.

  27. J’avais déjà senti,ce matin que cette journée, sur le blog sentait un peu le soufre. ça n’a pas manqué.

    La tolérance devrait être de mise et je m’aperçois qu’il faille une personne exprime son ressenti pour que ça dérape.

    Je suis heureux que Farice ressente un peu la même chose.Mais je me trompe peut être.

    Bonne soirée à vous.

    A vous lire. Yves

  28. Bonne soirée mon Yves, ça sent pas le souffre, ça sent la vie, l’émergence, si on arrive à pas trop se diluer ça va le faire, hé on est des humain , on se remet pas trop mal en cause. »Je suis heureux que Fabrice ressente un peu la même chose », faut dire que là… allez amour et paix

  29. Bon après la réflexion de Yves je viens de relire les propos et Je dis Allo Marie , ça va? Si y’a un truc qui cloche , ne te gène pas, envois. Dans mon propos précèdent j’ai fondu le 1/6(sans grande ampleur) avec les propos de Claude. Pareil pour Claude si y’a un problème J’entends…

  30. Désolé j’ai ouvert mes yeux, merci Léa;l’écologie ce n’est pas que s’alarmer sur la finitude de la beauté de la nature, c’est aussi se ressourcer de cette beauté, bon week end à toi.

  31. Chat-rat, cha-peau ! J’adore les anars…
    Qu’en a-t-on à pêter -si vous le permettez- de quelques rétroviseurs, d’oreilles de bagnoles, quand, chaque jour, sont torturés des milliers de chats, de rats, etc, dans les labos de la « science », des millions de vaches, veaux, cochons, couvées, dans les camps et les abattoirs de l »alimentation », quand un milliard d’humains crève de faim et que les plastiques forment une île de la taille de l’Amérique dans l’océan -radeaux-décharges pour les naufragés du déluge???

    Bien vu, minou/raton, la vision de Nietzsche, depuis le 19ème siècle ! Par les temps qui courent, je trouve qu’il est logique et pas bien méchant de se défouler un peu sur les symboles du dieu roulant, de la tyrannie pétrolière, de la mécanisation de la vie… Pour tolérer l’intolérable, pour surmonter l’absurdité de la situation, pour demeurer vivant dans ce monde de mort, il ne nous reste que l’amour, l’humour, l’humeur et l’action! Alors pitié, pas de morale à deux balles sur la préservation du bien d’autrui, de l’objet, du matériel…

    Passer de la casse de rétros au christianisme, il faut oser. Parlons-en de la chrétienté: alliée à l’empire romain, c’est elle qui nous a menés droit à la civilisation apocalyptique qui nous asphyxie, après avoir détruit les antiques cultes animistes polythéistes, pourfendu purs et incroyants, brûlé sorcières et hérétiques, imposé un calendrier d’esclave aux générations futures…

    La croix du malheureux Jésus, c’est d’avoir été trahi par son propre camp, la secte politique qui en a fait un dieu et un prétexte à prédation massive, alors que l’araméen prêchait pour l’idéale trinité républicaine : liberté, égalité, fraternité. Retrouver le sens de ces mots, gravés sur les frontons des temples étatiques mais aussi dévoyés que la parole du fils de l’homme, affronter la double contrainte sachant qu’il y aura forcément de la casse, c’est tout, semble-t-il, ce qu’il nous reste à faire.

    J’ai une bagnole: pas pour aller bosser – en ville j’ai mes pieds et la RATP – mais pour pouvoir filer parfois à la campagne – amer paradoxe: maudite machine indispensable pour atteindre la nature. C’est un vieil engin du siècle dernier, absolument pas aux normes écologiques actuelles, mais si je le mettais à la casse contre une nouvelle voiture basse consommation, combien d’années faudrait-il pour amortir l’énergie et la pollution de sa fabrication avec l’économie de consommation et d’émission ? Le parfait cercle vicieux de notre société de consommation. Si je retrouve le rétro cassé ou la pare-brise repeint au compost et pipi de chat (y’a déjà les traces de patte), ça sera pas la fin du monde! On est déjà en plein dedans, vous n’avez pas remarqué ?

  32. Depuis quelques semaines, je suis consterné par les commentaires.

    On est dans le n’importe quoi, la digression, le texte libre primaire, la chansonnette fleurie, la réunion Tupperware, la certitude des adolescents savants, la philo pour tous, les convictions SPA, la mièvre condescendance.

    Ca donne pas envie de réagir aux posts de Fabrice, malgré les vrais problèmes et interrogations qu’il pose.

    Cette mauvaise mosaique d’opinions me confirme que La Cause est loin d’être gagnée.

  33. Me comptant parmi tes amis lecteurs préoccupés par le matraquage des Verts et d’E.E. de la part d’un écologiste fervent comme toi, je veux dissiper ce qui est peut-être un malentendu. Je sais, nous savons, que l’urgence est telle aujourd’hui que la démarche politique des partis écolos ne suffira pas. Reste que la mouvance écolo ne se résume pas aux Verts ni à E.E. Qu’en outre, ce n’est pas faute, de la part des écolos, d’avoir gueulé dans le désert depuis 40 ans. Maintenant, il est probablement tard. Viendra un moment où la situation sera totalement hors de contrôle. Quand les seuils d’emballement des processus du réchauffement climatique et/ou ceux de l’effondrement de la biodiversité seront passés.

    Comme l’expliquait de façon imagée Isabelle Delannoy sur son blog eco-echos, il faut du temps pour faire bouillir du lait. Brusquement, il monte et déborde. Quand il a débordé, on ne peut pas le remettre dans la casserole. Le lait commence à frémir dans la casserole et les médias invitent plus souvent Claude Allègre que toi… A qui faut-il s’en prendre ? Aux Verts qui sonnent la cloche comme ils peuvent ou à ceux qui ne veulent rien entendre ? A Yves Cochet ou aux députés imbéciles de l’UMP qui ricanaient à l’écoute de son discours à l’Assemblée Nationale ?

    Ceci dit sans parler de l’ouragan de la concentration du capital, des problèmes économiques, sociaux, sanitaires, énergétiques et autres. Les Verts et E.E. ont au moins une pensée globale et sont au moins de bonne volonté. Le programme d’E.E. pour l’Ile de France comporte 140 propositions. Même si ce programme était intégralement appliqué, cela ne suffira évidemment pas et nous savons qu’ils ne seront pas seuls décisionnaires. Je m’en voudrais pourtant de ne pas pousser à la roue, même si cela sera insuffisant. Et cela ne m’empêche pas, n’empêche personne d’agir par ailleurs. Suis-je clair ?

    J’adhère à l’idée de rupture et à sa nécessité. J’aimerais en savoir plus à ce sujet car les actions individuelles son nécessaires mais ne suffiront pas, elles non plus. Nous ne pourrons pas faire l’impasse du politique. Tous les niveaux (individus, producteurs, collectivités, Etats, organisations internationales) doivent prendre en charge la question écologique et la question sociale. Ces questions ne doivent pas être dissociées et doivent être traitées à égalité. Ségolène Royal et DCB l’ont dit ensemble chez Arlette Chabot.

    Oui, le parti socialiste a trahi et ce n’est pas la première fois. Oui, il s’est embourgeoisé. Oui, il faut lui rentrer durement dans le chou pour cela mais nous renvoyer au « bonnet blanc et blanc bonnet », (dire que la droite et la gauche c’est pareil) est un propos de comptoir, est une malhonnêteté intellectuelle qui aboutit à la confusion, la démobilisation, le désespoir et le déconnage comme on peut voir à certains commentaires ci-dessus. A mes yeux, c’est une démarche sadique. Elle relève d’une certaine jouissance de l’impuissance.

    Le problème de l’océan de déchets plastiques échappe par sa localisation et son ampleur à l’action des partis écolos français. C’est déjà le lait débordé de la casserole. Probablement impossible à réparer. Les écolos crient contre ce genre de chose depuis 40 ans. Ce n’est pas leur faute si les gouvernements n’ont pas pris des mesures pour empêcher ce désastre. Il y a dans certains pays d’immenses décharges qui donnent directement dans la mer. Les écolos ne peuvent pas les déplacer ni les traiter à la main.

    Tu as écrit avec François Veillerette un livre remarquable sur les pesticides. Normalement, le scandale dévoilé de la collusion entre les services de l’Etat et les fabricants de pesticides aurait dû faire imploser ou exploser le système. Que s’est-il passé ? Pas grand chose. Ce n’est pas ta faute si les salauds et les collabos continuent de nuire et la lutte continue (je suis adhérent au MDRGF). N’ai-je pas le droit, moi aussi, d’être un peu en colère ? Merci de ton attention.

  34. C’est complètement stupide de casser un rétroviseur pour se « venger » ou « éduquer » des gens, parce que ça provoque 2 pollutions, une au rachat du nouveau rétro usiné, une autre pollution lors de l’incinération, sans parler du stress non nécessaire généré auprès du proprio qui, vivant dans une mégacité, va essayer de se calmer avec des substituts ou médicaments parce qu’il doit subir l’acte d’un c…qui n’a même pas le courage de descendre dans la rue pour dire au propriétaire du véhicule droit dans les yeux  » Je vais vous expliquer pourquoi je vais casser maintenant votre rétroviseur », tout en accompagnant son acte de la théorie de Nietzche.
    Ca s’appelle du courage, tout le reste n’est que bavardage.

  35. BONJOUR À TOUS,

    Je ne suis pas et ne risque pas de devenir un professeur de morale, mais il me vient parfois l’envie de fermer tout simplement l’espace des commentaires.

    Je rejoins Jo à propos de l’inflation de propos qui n’ont aucun rapport avec ce dont on parle. Pis, certains me gênent carrément. Ainsi, et désolé pour son auteur, je n’ai pas envie de lire des développements aussi hasardeux que ceux rapprochant la bagnole des grands massacres nazis (voir plu haut).

    J’ai créé Planète sans visa pour y faire circuler des informations intéressantes sur la crise écologique, et permettre, éventuellement, d’aider tel ou tel à y voir un peu, un tout petit peu plus clair. Pas pour que chacun raconte son petit bastringue avant d’aller faire ses courses.

    Je sais que cela paraîtra dur à certains, mais tant pis. Je crois pouvoir demander un peu de respect pour un lieu de travail et d’élaboration qui ne demande rien d’autre qu’un peu d’attention. Et de respect, je me répète.

    Le contre-exemple parfait est le texte de Janot, qui n’est pas d’accord avec moi, mais apporte quelque chose – de la réflexion – à ce que je considère comme une petite communauté intellectuelle et morale. Planète sans visa ne peut servir et ne servira pas au blabla. Je suis d’avance navré, mais c’est comme cela. Que chacun, en conscience, fasse ce qu’il a à faire. Et que chacun se souvienne qu’il existe une multitude d’autres lieux où parler de rétroviseurs à casser.

    Nos vemos.

    Fabrice Nicolino

  36. Chaperon,

    J’ajoute ce lien : http://cozop.com/nature_environnement_actualite/le_citarum_etouffe_par_les_rejets_industriels_et_les_dechets_domestiques

    Et cette citation : « La rapide urbanisation et l’industrialisation ont transformé le fleuve Citarum en véritable poubelle. C’est en Indonésie, à l’ouest de l’île de Java que se trouve le fleuve le plus contaminé du monde. Mais combien de temps encore la Terre va t-elle pouvoir supporter notre évolution, notre croissance, notre inconscience et notre négligence ?
    ‹ Plus de 500 usines, beaucoup d’entre elles produisant des textiles qui requièrent des traitements chimiques, s’alignent sur les presque 300 kilomètres de rives de la rivière, la plus large voie d’eau dans l’Ouest de Java, et y recrachent leurs déchets. A ces produits chimiques s’ajoutent toutes les autres sortes de détritus humains des usines et des gens qui y travaillent.

    Ici, le luxe d’un service de collecte des ordures n’existe pas. Pas plus que des toilettes modernes. Tout se retrouve dans la rivière. L’eau putride est pompée dans les rizières, et des familles entières mettent leur santé en péril en y collectant l’eau destinée à la boisson, à la cuisson et à la toilette. ›

    Fabrice Nicolino

  37. Bonjour à tous,

    Peut-on imaginer qu’il existe un gyre/vortex/patch (comment faut-il appeler un continent de plastique, d’ailleurs ? Un pangéovinyle ?) dans la Méditerranée également ? La configuration des courants marins locaux est-elle propice à cela ?
    Merci pour vos réponses, et passez une bonne fin de semaine.

  38. @Fabrice,

    Merci pour tes excellents textes, billets d’humeur dynamiques et puissants qui nous portent à la cogitation et concertation sur le thème essentiel de la vie sur Terre aujourd’hui (et demain?). Merci aussi pour ta patience et ton intervention claire à propos des digressions agressives dans les commentaires qui en viennent à se commentent entre eux (et je regrette d’avoir contribué à ce petit jeu) au lieu de se centrer sur les sujets que tu offres à notre réflexion sur ta publication électronique.

    @ :pierre
    Merci pour http://www.chrisjordan.com/
    Chez cet incroyable photographiste, il n’y a pas que la série macabre des albatros plastiqués, mais aussi « Running the numbers » une série sur l’échelle d’énormité de la consommation contemporaine, à regarder absolument, vue d’ensemble et plongée vers les détails…

    @ Eva
    Merci de ton éclairage sage et tempérant dans le faux débat des rétros. Cet hors-sujet est une amusante métaphore de nos errements car ces bidules ont pour fonction de regarder en arrière!

    @ Janot Lapin

    Il est difficile de croire aujourd’hui à la pertinence du front politique quand les alarmes lancées et combats menés depuis cinquante ans par les écolos de tous pays n’ont pas réussi à sortir l’humanité de l’impasse économique. Une autre comparaison de notre situation est celle des grenouilles plongées dans une casserole d’eau froide qui est mise à chauffer. La température monte progressivement mais sûrement et les batraciens apprécient le bain tiède avant de sentir l’épouvante de l’ébouillantement. Pour moi, nous y sommes, jusqu’au cou, dans l’eau devenant dangereusement chaude. L’intervention politique m’apparait comme implorer le cuisinier de baisser le feu – on sait déjà qu’il refusera de l’éteindre. La stratégie vitale ne serait-elle pas de sauter tous ensemble hors de la marmite, pour qu’elle n’ait plus de sens, et d’envahir les cuisines ?

    @ tou(te)s,

    La toile, le nouveau medium planétaire, est à l’image des humains qui y circulent et interviennent, solitaires derrière leurs écrans cherchant à y voir plus clair et à communiquer entre eux. L’exercice du commentaire est significatif de la difficulté d’écoute, de compréhension et de concentration dans le maëlstrom des infos, idées, opinions, appels et altercations qui la composent.

    Comment adopter l’attitude juste face à la double contrainte permanente et perverse du système rouleau compresseur ? That is the question, à laquelle nous cherchons réponse dans nos vies, dans nos esprits et sur ce blog humaniste construit par Fabrice…

    Comme le dit Jean-François Brient sur sa page « de la servitude moderne »
    http://www.delaservitudemoderne.org/francais1.html
    « La crise économique, sociale et politique a révélé la faillite patente du système totalitaire marchand. Une brèche est ouverte. Il s’agit maintenant de s’y engouffrer sans peur mais de manière stratégique. Il faut cependant agir vite car le pouvoir, parfaitement informé sur l’état des lieux de la radicalisation de la contestation, prépare une attaque préventive sans commune mesure avec ce que nous avons connu jusqu’à maintenant. L’urgence des temps nous impose donc l’unité plutôt que la division car ce qui nous rassemble est bien plus profond que ce qui nous sépare… »

  39. Pour rester claire; Sincères excuses, si j’ai pu commenter les commentaires,je ne le referais plus, promis.
    Pour ce qui est de la diffusion d’infos, en rapport avec l’actualité de ce samedi et le dernier article ainsi que les moyens d’agir sans s’en remettre aux mains des partis politiques écologiques: « l’enterrement des grenelles de l’environnement à Bayonne » c’était à midi par le mouvement Bizi(tout prochainement assos). Si vous avez des échos dans les média(mais ça m’étonnerais) merci de me le signaler.
    Respectueusement votre, Yann.
    http://www.copenhague2009bizi.org/

  40. Mon cher Fabrice,
    Je commençais à me demander comment tu pouvais supporter des commentaires aussi pitoyables que ceux que l’on a subi ci-dessus, et tu me rassures : tu ne supportes pas. Il faut que leurs auteurs sachent que nous non plus, nous, c’est-à-dire les lecteurs fidèles de ton blog, ceux qui en attendent, à travers l’échange d’opinions et d’arguments, une avancée aussi minime soit-elle.
    Cet exemple illustre assez bien la fragilité de ce qui passe par Internet, on se croit sur un site en pointe de réflexion et un beau jour, on constate qu’il est pris d’assaut par les adversaires de cette réflexion.
    PS : tu observeras que je fais de gros progrès, grâce à toi, car en temps ordinaire j’aurais dit : « pris d’assaut par une bande de connards ! »

  41. Le mieux serait pour éviter ce genre de dérapage de faire de ce blog un genre de « club ».ne pas ouvrir ainsi à tous ceux préoccupés et deséspérés pour certains par l’ampleur de la crise écologique. Que chacun fasse comme il peut avec ce qu’il a.
    Car ouvrir ainsi au large, ne peut qu’entrainer des « dérapages », plus ou moins fréquents, ou des commentaires déplaisants ou à coté de la plaque ; en même temps, n’est-ce pas ce qui fait aussi la richesse du truc? comme un genre de champ dans lequel il y a aussi des mauvaises herbes..de la biodiversité en quelque sorte…

    discuter d’une façon rationnelle avec des internautes pour la plupart inconnus, de culture et d’origine différentes, ne peut se faire sans aucun risque de ce genre ; j’ose espérer que malgré les désagréments l’exercice amène aussi quelque satisfaction à son auteur.

    une autre solution consisterait à créer un index de mots et de termes à proscrire, mais là je rigole.

    la personne qui parlait ainsi des rétroviseurs doit être très jeune.

  42. Je suis bien d’accord que ces derniers temps c’était bas de plafond. Je fais aussi mon mea culpa. Réfléchissons avant d’écrire…

  43. ça recommence. Après Jacques Le Goff, voici Henri Atlan qui publie dans les pages du Monde une tribune titrée « La religion de la catastrophe »
    ici
    http://www.lemonde.fr/opinions/article/2010/03/27/la-religion-de-la-catastrophe-par-henri-atlan_1325086_3232.html
    extrait :
    « Cette croyance, reprise et amplifiée par des oeuvres et des discours à grand retentissement médiatique, a pris la forme dans une grande partie de l’opinion publique mondiale d’un dogme et d’une religion du « sauvez la planète », alors que celle-ci, qui en a vu bien d’autres, n’est pas en danger. »
    je vous laisse imaginer la suite. débordements idéologiques.totalitarismes et, suprême danger, le principe de précaution. Brrr!

  44. @Raton Laveur :

    Solution simple, expéditive et économique en même temps : arrêter de lire le Monde.

    En plus d’avantages immédiats et conséquents tels qu’arrêter de se faire laver le cerveau gratuitement, cela a le mérite d’économiser du temps (celui passer à l’acheter, à le lire puis à la commenter), du papier (enfin, c’est relatif à court terme) et c’est financièrement avantageux… Sauf pour le Monde qui, lorsqu’il aura perdu un bon paquet de lecteurs sera forcé de changer d’orientation dans ses articles ou de mettre la clé sous la porte. Personnellement, l’une comme l’autre solution m’indiffèrent, je ne le lis plus depuis le début des années 80 😉

  45. Coucou,

    Georges,

    « Je commençais à me demander comment tu pouvais supporter des commentaires aussi pitoyables que ceux que l’on a subi ci-dessus, et tu me rassures : tu ne supportes pas. Il faut que leurs auteurs sachent que nous non plus, nous, c’est-à-dire les lecteurs fidèles de ton blog, ceux qui en attendent, à travers l’échange d’opinions et d’arguments, une avancée aussi minime soit-elle. »

    ———

    Si ce que tu as a dire n’est pas plus beau que le silence,alors tais toi.
    Cela compte pour moi uniquement,de toutes façons Je ne suis pas a la hauteur des débats,et je m’en fou royalement.
    Je tentais juste de mettre un rayon de soleil dans ce monde perverti,en dérision et en amour d’autrui,mais apparemment,certains préfères les débats musclés.
    Vous ne changerez pas le Monde en paroles…
    Finalement,je me demande si ce n’est pas les filles qui auront plus de couilles que les garçons!

    Mes bottes,amoureuses de mes pieds,m’attendent!

    Bonne soirée,Léa.

  46. Je n’ai peut être pas la science infue mais je fais ce que je peux pour aider les hmains les animaux et l’écologie à mon niveau, si c’est celà et bien je vais aller voir ailleus manquer de respect comme celà ‘est minable et c’est un manqu d’intelligence.

  47. Salut,
    Le problème des déchets (car c’est bien le sujet), c’est je pense, et ça n’engage que moi, un problème d’éducation avant tout.
    On commence par jeter son chewing-gum par terre à l’adolescence, puis au sortir de celle-ci on balance son mégot de cigarette par la fenêtre de sa voiture (équipée d’un cendrier…), l’emballage de son sandwich à la pose déjeuner et parfois les ceintres des fringues nouvellement achetés par la vitre de cette même voiture (si, si, véridique, j’ai vu faire…). Plus tard, on balance son vieil aspirateur dans un champ car il ne marche plus…
    Le souci c’est tous ces actes qui se banalisent. Ce ne sont pas la plupart des lecteurs de ce blog que je souhaite convaincre.

    Fabrice posait très justement la question du « que faire? », sachant que les déchets sont partout et en nombre. La Terre « vomit » ces atrocités de tous côtés et « on » tire la sonnette d’alarme malheureusement un peu tard.
    Pour bien commencer il faudrait déjà arrêter de jeter n’importe où car les poches de la planète débordent déjà.
    Je suis convaincu que beaucoup de gens n’ont pas encore adoptés le tri des déchets.
    Quand on sait que les océans recèlent une multitudes d’êtres vivants encore non découverts, la pollution des eaux par les matières plastiques et autres est une catastrophe pour la biodiversité.

    Les gouvernements du monde entier se cachent les yeux et brassent de l’air pour nous faire croire qu’ils cherchent des solutions.

    Tout cela est triste… surtout pour nos enfants.

  48. @atololo :

    Certes, mais le problème est bien plus frofond que cela : après les décharges à ciel ouverts des années 70, on s’est mis à brûler nos déchets puis à en recycler une (toute petite) partie. Viennent maintenant les centres d’enfouissements (cachez ces déchets que je ne saurais voir) et quelques autres balivernes scientistes du même tonneau qui masquent la réalité qui, pourtant nous crève les yeux : ces déchets ne sont que les résidus de nos envies consuméristes et seul un changement radical de nos modes de vie et de pensée permettront de les réduire à ce qu’ils n’auraient jamais dûs cesser d’être : presque rien.

    Dans un billet récent, Fabrice rêvait d’un monde où les objets ne seraient JAMAIS jetés et dureraient toute une vie. J’ai beau être informaticien (ou peut-être est-ce à cause de cela, allez savoir), son rêve est aussi le mien, pour une grande partie. J’ai chez moi des ordinateurs – totalement fonctionnels – qui ont plus de 10 ans (le plus ancien doit bien en avoir 15, voire plus) : ils fonctionnent sous linux et ne permettent peut-être pas de se connecter à facebook ou youtube, mais je m’en fous ! je les garde et les utilise… Seul bémol, ils consomment certainement bien plus qu’un ordinateur plus récent.

  49. Petit minou écrit : « En effet, je suis un jeune con idéaliste. » mais non! tu ne sais pas encore à quel point les humains sont de vieilles carnes !
    « Il ne suffit pas sur cette terre d’être tendre et naïf pour être accueilli à bras ouverts. » Albert Cohen.

  50. Après avoir lu cette quantité de commentaires pour la plupart totalement affligeants, je suis totalement en accord avec ceux d’Atololo et Claude. Pour moi le seul déchet valable est celui que l’on ne produit pas. Essayons peut-être tout simplement de résister aux sirènes consuméristes.

  51. Coucou,

    Composteur,
    « je vais essayer d’en faire installer un ».

    Vous pouvez le faire vous même,pas besoin d’être un spécialiste.

    Pain au chocolat trempé dans le café?Eh,oui,a éliminer!Pour moi,cela est déja fait!
    Chocolat noir?Flûte alors,je n’y avait pas pensé.J’ai bien peur que cela aussi,nous devons le mettre a l’écart.

    Il nous reste,fruits,légumes,et pââââtes,cela devrait suffir pour survivre.:)))

    PS.Je doit faire gaffe ce que je dit,ce n’est pas un forum,et je ne veux pas me prendre un savon!

    Amitiés,Léa.

  52. Je me demande si certaines personnes souhaitent lasser Fabrice et le faire arrêter de nous informer sur ce blog. Je ne pense pas être d’un naturel particulièrement grincheux, mais franchement il arrive un moment où on finit par se fatiguer à lire des âneries. Il y a certainement d’autres pages sur la toile pour les élucubrations du 1/2 chat-1/2 rat qui tente très astucieusement de tourner l’écologie en dérision.

  53. Hello,

    Fabrice dit,

    Je suis moralement et légalement tenu de modérer les textes qui apparaissent ici. Ce qui signifie qu’il existe un filtre, et que ce filtre, c’est moi. Je ne peux laisser passer des écrits injurieux, diffamatoires, racistes, etc. Et c’est bien normal.

    Il est cassé le filtrage?Ce qui ne convient pas,peut être effacé…

    Ciao,Léa.

  54. @Moitié etc.
    21 messages sur 89 pour cet article. Et encore un sur Le Goff. La jeunesse n’a jamais été une excuse pour quoi que ce soit. Surtout pas pour le manque de respect. Et encore moins pour se moquer du monde : votre prière de vous répondre aimablement dans un espace qui a toujours été à peu près immanquablement lieu de cordialité jusqu’à votre arrivée et votre localisation de faille à propos d’un ami de celui qui héberge vos commentaire, c’est ce que vous-même pourriez aisément appeler du foutage de gueule. Si Annick a tort et que vous n’êtes pas là pour mettre la pagaille, montrez-le.

  55. Mon précédent message n’a plus guère de sens, si ce n’est de témoigner que Moitié etc. a laissé beaucoup de messages, qui ont été supprimés. Il peut être dirigé vers la corbeille, avec celui-ci.
    Bonne soirée.

  56. Charles,

    Ce Moitié n’existe pas, en tout cas pas de la manière dont il se présente (jeune, anar, etc). Ce n’est qu’un saboteur qui se détend les nerfs. J’en ai vu d’autres, et je ne doute pas qu’il ressurgira sous un autre nom. Heureusement, les poubelles sont profondes.

    Fabrice Nicolino

  57. «  »L’homme sait user en maître de sa puissance sur les animaux, il a choisi ceux dont la chair flatte son goût, il en a fait des esclaves domestiques, il les a multipliés plus que la Nature ne l’aurait fait, il en a formé des troupeaux nombreux, et par les soins qu’il prend de les faire naître, il semble avoir acquis le droit de se les immoler ; mais il étend ce droit bien au-delà de ses besoins, car indépendamment de ces espèces qu’il s’est assujetties, et dont il dispose à son gré, il fait aussi la guerre aux animaux sauvages, aux oiseaux, aux poissons, il ne se borne pas même à ceux du climat qu’il habite, il va chercher au loin, et jusqu’au milieu des mers, de nouveaux mets, et la Nature entière semble suffire à peine à son intempérance et à l’inconstante variété de ses appétits ; l’homme consomme, engloutit lui seul plus de chair que tous les animaux ensemble n’en dévorent ; il est donc le plus grand destructeur, et c’est plus par abus que par nécessité ; au lieu de jouir modérément des biens qui lui sont offerts, au lieu de les dispenser avec équité, au lieu de réparer à mesure qu’il détruit, de renouveler lorsqu’il anéantit, l’homme riche met toute sa gloire à consommer, toute sa grandeur à perdre en un jour à sa table plus de biens qu’il n’en faudrait pour faire subsister plusieurs familles ; il abuse également et des animaux et des hommes, dont le reste demeure affamé, languit dans la misère, et ne travaille que pour satisfaire à l’appétit immodéré et à la vanité encore plus insatiable de cet homme, qui, détruisant les autres par la disette, se détruit lui-même par les excès. » »
    Un quart de millénaire après Buffon (Histoire naturelle – le Boeuf), Buffon qui ne connut pas les joies du plastique, voilà le résultat de notre – à nous, hommes/femmes ‘riches’ du Nord – intempérance, titillée par la publicité…
    Merci encore pour ce nouvel article. Il faut sans faiblir enfoncer le clou ! Bientôt, les mots « croissance durable » devraient sonner dans toutes les têtes comme un odieux oxymore de mort annoncée.
    «  »…commencer par la révolte. » » Certes, mais pas la révolte au plastic !
    En agissant pour que nos descendants puissent encore croquer la vie à BELLES dents (et non pas à pleines dents : toujours cette pub qui veut faire passer la quantité pour de la qualité) !

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