Archives mensuelles : mai 2012

Les truands en pleine action climatique

Interdira-t-on les prévisions climatiques ?

C’est une histoire tellement incroyable qu’il vaut mieux commencer par donner les faits tels que les a rapportés, lundi 28 mai, le News & Observer, journal implanté en Caroline du Nord. Les autorités fédérales américaines ayant estimé qu’en raison de leur relief peu élevé, les côtes de cet Etat étaient vulnérables face à la montée du niveau de l’océan due au réchauffement climatique, il a été demandé à une commission scientifique d’évaluer les risques. Son rapport, rendu à la Commission des ressources côtières de Caroline du Nord, a expliqué qu’il fallait s’attendre à une montée des eaux d’un mètre d’ici à la fin du siècle, avec pour corollaire quelque 5 000 kilomètres carrés de terres passant dans la catégorie des zones inondées ou inondables. Ce qui signifie, en clair, des conséquences économiques importantes avec le bouleversement de la politique locale d’aménagement du territoire, la fin de projets de stations balnéaires et l’obligation de construire des routes surélevées.

Beaucoup trop pour le NC-20, un groupement de 20 comtés côtiers de Caroline du Nord. Jugeant que le catastrophisme était mauvais pour les affaires et qu’il ne fallait pas s’appuyer sur « des modèles informatiques basés sur de simples hypothèses humaines », ce lobby local est donc passé à l’offensive contre ce rapport scientifique, avec tant d’efficacité que l’évaluation d’1 mètre de hausse du niveau de l’océan a été substantiellement revue à la baisse : la Commission des ressources côtières a finalement validé le chiffre de 15,6 pouces, soit un peu moins de 40 centimètres. Mais cette contre-attaque ne s’est pas arrêtée là. Un texte amendant une loi sur la politique d’aménagement des côtes de Caroline du Nord a même été préparé en avril, qui ajoute des restrictions sur l’évaluation de la hausse du niveau de l’océan dans cet Etat ! Il explique notamment que la Division de la gestion des côtes (qui n’est pas un organisme scientifique) sera la seule agence habilitée à la réaliser et ce uniquement à la demande de la Commission des ressources côtières. Les chercheurs pourront toujours effectuer des calculs dans leur coin, cela ne sera pas pris en compte par la Commission.

Ce texte présenté par des élus républicains va même plus loin en expliquant comment la hausse future du niveau de l’océan devra être estimée ! La prévision ne s’appuiera sur aucun modèle de climatologie mais devra seulement être extrapolée à partir des relevés historiques de niveau de la mer effectués depuis 1900. Quant à l’extrapolation elle-même, il s’agira d’une simple ligne droite prolongeant la tendance passée et « n’inclura pas de scénario prévoyant une accélération de la montée du niveau des océans ». Alors même que tous les modèles prévoient ce genre d’accélération et que les mesures effectuées ces dernières années, en particulier par les altimètres des satellites Topex-Poséidon et Jason 1 et 2, concordent avec ces prévisions.

On pourrait très bien arguer que la valeur de 15,6 pouces est tout à fait correcte puisqu’elle s’insère bien dans la fourchette allant de 18 à 59 centimètres inscrite dans le rapport du GIEC de 2007. Ce serait omettre que cette fourchette a été volontairement conservatrice comme le précisait à l’époque le GIEC lui-même : « Les projections ne tenant compte ni des incertitudes liées aux rétroactions entre le climat et le cycle du carbone, ni des effets complets de l’évolution de l’écoulement dans les nappes glaciaires, les valeurs supérieures des fourchettes ne doivent pas être considérées comme les limites supérieures de l’élévation du niveau de la mer. » Dans les faits, la perte de masse des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique s’accélère depuis plusieurs années comme l’ont montré les mesures des satellites GRACE. Une étude de 2009 a donc réévalué la hausse à venir du niveau des mers : selon le scénario le plus modéré (augmentation de température limitée à 2°C à la fin du siècle), la hausse moyenne serait de 104 centimètres, ce qui est en bon accord avec la mesure donnée par le panel de chercheurs s’intéressant aux côtes de la Caroline du Nord.

Le projet de loi en question n’a, à ma connaissance, pas encore été soumis au vote. Cela dit, et au-delà des disputes sur les chiffres, on ne peut que trouver inquiétantes cette envie de vouloir faire taire la science par la législation et cette manière de se dire qu’un phénomène naturel sera limité parce que des responsables politiques ont décidé de le sous-évaluer. Cela rappelle évidemment l’arrêt aux frontières de la France du « nuage » radioactif de Tchernobyl. La hausse conséquente du niveau des océans au XXIe siècle aura lieu partout sur la Terre sauf en Caroline du Nord où elle sera limitée à moins de 40 cm, alors que l’article du News & Observer fait remarquer que d’autres Etats côtiers américains comme la Louisiane, la Californie, le Delaware et le Maine se préparent respectivement à des hausses de 1, 1,4, 1,5 et 2 mètres.

Il se peut aussi que rien de tout cela n’arrive, à en croire le sénateur républicain de l’Oklahoma James Inhofe, tout simplement parce que Dieu ne permet pas le changement climatique. C’est écrit dans la Bible. Lors d’une intervention à la radio début mars, cet homme politique a cité un passage de la Genèse pour soutenir son propos : « Tant que la terre subsistera, les semailles et la moisson, le froid et la chaleur, l’été et l’hiver, le jour et la nuit ne cesseront point. » Il a ajouté : « Dieu est toujours là-haut. Je suis scandalisé par l’arrogance des gens qui pensent que nous, êtres humains, serions capables de changer ce qu’Il fait avec le climat. » Tout est dit.

Pierre Barthélémy (@PasseurSciences sur Twitter)

Le ridicule ne tue pas (madame Voynet, monsieur Lipietz)

Je sens qu’on ne va pas me croire, et c’est pourtant vrai. Seul l’enchaînement hasardeux des clics du Net m’a amené à cette page (lire ici). Il s’agit, comme vous verrez peut-être, de la page d’accueil de la candidate d’Europe-Écologie les Verts dans la circonscription d’Hénin-Beaumont, où se présentent également Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Cette militante s’appelle Marine Tondelier, que je ne connais pas. Il est tout à fait possible que ce soit une excellente personne. Je précise cela, car si je rejette en bloc ce parti funeste, qui fait perdre un temps pourtant si précieux, j’ai pu connaître, depuis plus de deux décennies, quantité de gens honorables, hélas membres de ce mouvement qui ne l’est guère.

Donc, dans un premier mouvement, confiance à Marine Tondelier, qui est au reste soutenue par un homme que j’estime, bien qu’étant fort éloigné de lui, le maire de Loos-en-Gohelle Jean-François Caron, que je salue au passage. Fin des (inutiles) précautions. Sur cette page d’accueil se trouve une vidéo censée exprimer le soutien de quelques pontes écolos à madame Tondelier. Ma foi, cela ne mange pas de pain. Sauf que, tel l’imbécile que je suis trop souvent, j’ai eu l’idée de cliquer sur ce bout de film de deux minutes. Vous le trouverez ici.

Tout est très nul, aux marges mêmes du pathétique. Mais chacun peut avoir son avis sur le sujet, j’en conviens. En revanche, deux extraits m’ont scié le cul. Je commence par le moins grave : Dominique Voynet. Insubmersible de cette galaxie qu’on nomme verte, très proche et de plus en plus proche des socialos, à qui elle doit à peu près tout, elle est maire de Montreuil, ville francilienne de 100 000 habitants, depuis 2008. Comme j’habitais là-bas, j’ai voté pour elle. Ou plutôt contre l’indéracinable poststalinien – aujourd’hui mélenchoniste – Jean-Pierre Brard, détestable autocrate. Je pensais aussi, avec une naïveté dont je souhaite ne pas me débarrasser tout à fait, qu’elle ne commettrait pas trop d’erreurs manifestes. En quoi je me suis trompé, puisqu’elle se révèle être une bétonneuse de première, et qu’elle s’attaque sous mes yeux impuissants à l’un des joyaux de la ville, le territoire des murs à pêche (ici).

Bon, la vidéo de Marine Tondelier. Madame Voynet, appelant donc à la soutenir. Que dit-elle ? Textuellement, ceci : « Je voudrais dire aux habitants d’Hénin-Beaumont que l’écologie populaire, ça marche ». C’est extrêmement audacieux. C’est aussi, si l’on se base en tout cas sur l’exemple de Montreuil, un authentique mensonge. Madame Voynet a grossièrement trompé ses électeurs et si grandement raté son mandat municipal qu’Eva Joly, au premier tour de l’élection présidentielle, n’a obtenu que 4,41 % des voix, contre 9,34 % à Marine Le Pen. Cela, dans une cité qui aura donné 75,84 % des voix à François Hollande au second tour. Pas à dire, amis fantaisistes,  « l’écologie populaire, ça marche ». Et ça marche tellement que madame Voynet a renoncé à se présenter aux élections législatives face à son vieil adversaire Jean-Pierre Brard, de peur de perdre piteusement. C’est un socialiste qui ira à la compétition, et c’est d’autant plus cruel que Dominique Voynet avait abandonné – volontairement – à l’automne 2011 son poste de sénatrice, dans le but justement de pouvoir se présenter à la législative de juin 2012. Dans ces conditions, sera-t-elle réélue maire de Montreuil ? J’ai comme un doute.

Reste que son cas demeure moins fascinant que celui d’Alain Lipietz. On le sait peut-être, cet homme a failli représenter les Verts à l’élection présidentielle de 2002, avant que de devoir céder, contraint et forcé, la place à Noël Mamère. Monsieur Lipietz a connu nombre d’aventures de l’extrême-gauche de l’après-68, et il fut même un maoïste fervent, ce qu’il a quelque mal à admettre vraiment. Dans la notice biographique figurant sur son propre site (http://lipietz.net), Lipietz résume ainsi 18 ans de sa vie, entre 1968 et 1986 : « Membre du PSU de 1968 à 1971 et rapporteur de sa Commission Cadre de vie, il participe ensuite à divers groupes de la nouvelle gauche et sera l’un des principaux organisateurs des Marches sur le Larzac. De 1978 à 1983, il anime la revue Partis Pris, tout en collaborant au Monde Diplomatique, aux Temps Modernes, etc. ».

Ce que c’est que la science-fiction. 18 ans de militantisme, trois lignes. Nul ne saura donc – notamment – que Lipietz a été un pilier du mouvement maoïste appelé Gauche ouvrière et paysanne, puis Gauche ouvrière et populaire (GOP). Interrogé par le journaliste Didier Hassoux (Libération du 21 juin 2001), un ancien de cette GOP effacée de la mémoire lipietzienne raconte : « Alain [Lipietz] nous assénait les mots d’ordre grotesques de Mao. Du genre : “Chez Staline, le positif l’emporte sur le négatif”. Le jour de la mort de Mao, nous sommes allés à l’ambassade de Chine signer le livre de condoléances ». La mort de Mao, ce n’est pas celle de Mathusalem, car elle remonte au 9 septembre 1976, date à laquelle Lipietz a tout de même 29 ans. Et le 11 septembre 1976, la GOP au complet, emmenée par Alain Lipietz, défile dans Paris en hommage au terrible despote. En compagnie de la canaille stalino-maoïste de l’époque, représentée par des groupuscules du nom de PCR(ml), PCMLF, UCFML. Combien de morts le totalitarisme maoïste a-t-il entraîné ? Nul ne le sait. Les chiffres oscillent entre 20 et 70 millions. Je rappelle que l’ensemble de la Seconde Guerre mondiale a tué autour de 65 millions d’humains, y compris 25 millions de militaires. La quasi-totalité des morts du communisme chinois sont des civils.

Loin de moi l’idée d’interdire quoi que ce soit à un ancien défenseur de la tyrannie. Mais encore plus loin de moi l’horrible facilité qui consisterait à oublier. Moi, je n’oublie rien. En bref, monsieur Lipietz a bien le droit de faire de la politique, mais son si sombre passé ne devrait-il pas le conduire à faire attention à de menues notions telles que vérité ou mensonge ? Je le pense. Dans la vidéo de Marine Tondelier, Alain Lipietz déclare exactement ceci : « Oui, j’ai été mineur dans la région d’Hénin-Beaumont. Je sais ce que ça veut dire pour les anciens d’avoir vu fermer une mine [inaudible] tant de souffrances et tant d’efforts. Je sais ce que ça veut dire pour leurs enfants ».

À ce stade, deux possibilités. La franche rigolade. La sincère indignation. Je suis passé de l’une à l’autre. Alain Lipietz est né dans une famille bourgeoise, ce qui n’a rien d’une honte. Mais c’est un fait. Comme il est certain qu’il a intégré l’école Polytechnique, et qu’il est devenu plus tard ingénieur des Ponts et Chaussées, faisant du même coup partie de cette « noblesse d’État » décrite par Pierre Bourdieu. Il n’a donc pas été mineur. Jamais. Nulle part. Dans le cadre de son stage à Polytechnique, Lipietz a passé quelques semaines dans une houillère du Nord. Je ne sais ni ne souhaite savoir ce qu’il aura fait au cours de son séjour. Disons qu’il me paraît vraisemblable que les patrons des Charbonnages n’auront pas envoyé Lipietz au contact vivifiant des veines de houille et des coups de grisou. Disons.

Lipietz ment donc avec un aplomb extraordinaire, qui montre mieux que bien d’autres événements à quel point nous sommes tous rendus. Attention ! Attention ! Attention ! Je sais qu’un montage fait dire à peu près n’importe quoi à n’importe qui. Je vois, sur la vidéo, qu’il y a un avant et un après cette phrase de Lipietz. Celle-ci est donc bel et bien retirée de son contexte. Il n’est pas exclu que Lipietz, hors-champ, explique mieux ce qu’il a fait, ou non. Mais restent trois choses indélébiles. Un, il a bien dit, sans que personne ne le force, qu’il a été mineur. Chacun comprend le français. Quand il prononce ces mots, Lipietz ne peut ignorer que tous les spectateurs de sa saynète croiront le faux. Deux, le montage est, en toute hypothèse, celui d’Europe-Écologie Les Verts. Qui aggrave en l’avalisant cette étonnante invention. Trois, aucun des collègues et amis politiques de Lipietz n’est aussitôt intervenu pour modifier l’intervention du faussaire.

Cela fait deux jours, ce 26 mai 2012, que les sectateurs de la « politique autrement » laissent croire aux habitants d’Hénin-Beaumont et d’ailleurs que le polytechnicien Alain Lipietz est un fils du peuple. Un ancien mineur. On raconte une affreuse salade aux prolos de là-bas tout en jurant vouloir lutter contre la candidate de l’extrême-droite. Y a quelque chose qui cloche là-dedans.

Entartons les pompeux cornichons (le cas Geneviève Fioraso)

Je viens de rajouter (17h30, ce 25 mai) au bas de cet article un excellent portrait – vraiment d’une rare qualité – de madame Fioraso, tiré du mensuel de Grenoble Le Postillon. Dire que je ne l’avais pas vu ! Que Frédéric Boutet soit remercié.

Il y a de quoi dégueuler, purement et simplement. La nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, est une scientiste tragique, dans la veine de Claude Allègre. Certes, elle ne nie pas, comme lui, l’évidence. Mais elle est, comme lui, une détestable aventurière de l’esprit humain. En vrac, elle est pour les OGM et les biotechnologies, pour le nucléaire et les nanotechnologies. Elle a par exemple créé et dirigé une start-up du Commissariat à l’énergie atomique, le CEA, en 1989. Et elle est la présidente d’une société d’économie mixte appelée Minatec-Entreprises. Minatec est cette saloperie – 4 000 salariés – née de l’argent public et qui développe dans notre dos, à Grenoble, le cauchemar nanotechnologique.

Fioraso, qui ne s’arrête jamais, en tient aujourd’hui pour la « biologie de synthèse » (BS), nouveau champ délirant de la technoscience. Pour autant que je puisse résumer, cette BS entend développer, sans limite, une « ingénierie du vivant ». En manipulant, de manière à combiner les organismes réels et trucs et astuces de laboratoire. On peut de la sorte créer des génomes synthétiques. De nouvelles chimères, ouvrant la voie, évidemment, à la transformation commandée de l’homme. La voie est grande ouverte au transhumanisme, sans doute l’une des pires tentations de notre époque, qui n’en manque pas.

Madame Fioraso n’est pas une adversaire. C’est une ennemie de tout ce que je crois. J’assume ce mot. Il n’est pas pour autant question, je pense que c’est évident, de mener une action de force contre elle. Que ce soit juste – ce que je crois généralement -, que ce soit naïf – il m’arrive de douter -, je suis un non-violent. Ce qui n’empêche pas d’agir.  À destination de tous, et donc des gens de Pièces et Main d’œuvre (PMO), je suggère la création d’un collectif capable d’intervenir partout où cette dame interviendra ès-qualités. Il n’est pas possible, il n’est pas pensable que le mouvement de critique de la société n’intervienne pas. Ne serait-ce que sous la forme d’entartages à répétition (jets de tartes à la crème).

Vous trouverez ci-dessous une fiche du réseau Sortir du nucléaire consacrée à notre nouvelle ministre

Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, candidate PS sur la 1ère circonscription de l’Isère

Signe distinctif : Représentante du CEA

Membre de l’Office Parlementaire des Choix Scientifiques et Techniques, Geneviève Fioraso semble éprouver une grande fascination pour les technologies de toutes sortes : biotechnologies, nanotechnologies (elle est présidente de la SEM Minatec entreprises), et bien sûr le nucléaire, qu’elle considère comme une technologie « vertueuse ». Geneviève Fioraso est proche des milieux du nucléaire.

En 1988, elle participe avec Michel Destot à la création de Corys, une start-up spécialisée dans la réalisation de simulateurs industriels, notamment pour les centrales nucléaires, et résultant de la privatisation d’une activité développée au sein du Commissariat à l’Énergie Atomique autour du réacteur Siloette [1]. Avec son compagnon Stéphane Siebert (actuellement directeur délégué de la recherche technologique au CEA), elle codirigera Corys jusqu’au dépôt de bilan de la société en 1995.

Nommée directrice de cabinet de Michel Destot, elle restera très proche du CEA [2]. Ses rapports parlementaires [3] témoignent d’une confiance démesurée dans la technologie nucléaire. Dans son dernier rapport pour avis sur le budget 2012 de l’industrie et de l’énergie, elle affirme notamment que le réacteur EPR « peut supporter la fusion de son coeur sans danger pour quiconque » [4] et que « la durée de vie d’une centrale correctement entretenue est aujourd’hui de 50, voire 60 ans », alors qu’aucun réacteur dans le monde n’a encore atteint cet âge. Elle déclare également que le nucléaire est une énergie « nationale » [5], oubliant un peu légèrement que tout « notre » uranium est désormais importé… Depuis mars 2010, elle remplace Christian Bataille comme représentante des parlementaires au Conseil d’Administration de l’Agence Nationale pour la Gestion des Déchets Radioactifs [6]

> Voir sa page sur le site de l’Assemblée Nationale

[1] http://www.corys.fr

[2] http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=373

[3] http://www.genevieve-fioraso.com/documents/

[4] pourtant, dès 2003, une association allemande mettait en garde contre les risques d’explosion d’hydrogène en cas de fusion du coeur de l’EPR : www.atomenergie-und-sicherheit.de/epr_sicherheit_1.pdf

[5] http://www.assemblee-nationale.fr/13/budget/plf2012/a3807-tii.asp#P911_92457

[6] http://www.andra.fr/pages/fr/menu1/l-andra/qui-sommes-nous-r/membres-du-conseil-d-administration-6638.html

Ci-dessous, le formidable portrait tiré du Postillon, que je n’avais pas vu avant que Frédéric Boutet ne me le signale. C’est donc un rajout, ce même 25 mai, un peu plus tard.

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Geneviève Fioraso™, l’élue augmentée

Vous avez certainement déjà entendu parler de «  l’homme augmenté ». Ce vieux rêve de la science fiction, des eugénistes et des transhumanistes – augmenter les performances humaines grâce aux progrès technologiques – devient réalité dans les laboratoires du monde entier. Le jour où l’on verra des cyborgs dans la rue se rapproche. En attendant, on peut observer un prototype grenoblois : l’élue augmentée, plus connue sous le nom de « Geneviève Fioraso™ ». Actuellement au poste de députée, d’adjointe à la Ville de Grenoble (chargée de l’économie, l’emploi, l’université et la recherche), de première vice-présidente de la Métro (chargée du développement économique, universitaire, scientifique et de l’innovation), et de présidente de la SEM Minatec Entreprises, c’est une innovation développée par le Parti socialiste en partenariat avec le Commissariat à l’énergie atomique et les grandes entreprises de la région. La preuve de la réussite de ce produit ? Geneviève Fioraso™ a été chargée de l’« innovation  » dans l’équipe de campagne du candidat à la présidence de la République François Hollande.

Tous les jours, Geneviève Fioraso™ se dépense sans compter pour «  monter des projets  » et « faire aboutir des dossiers  ». Inlassablement, l’élue augmentée se dévoue avec le même élan pour la cause de l’Innovation, repoussant toujours plus loin les capacités de l’élu du peuple. La perfection du système est telle que Geneviève Fioraso™ ne s’arrête jamais, pas même pour penser : aucune réflexion ne vient retarder sa quête du Bien, c’est-à-dire du Progrès Technologique. Alors que Geneviève Fioraso™ se démène actuellement sur plusieurs fronts – de la ville intelligente à la promotion de la biologie de synthèse, de l’industrie innovante à sa réélection au poste de députée de la première circonscription de l’Isère –, partons à la découverte des fonctionnalités de cette post-élue.

«  Ils m’appelaient Miss dollar, s’amuse-t-elle. C’est vrai. Ça ne sert à rien de chercher à faire le top du top si on ne le vend pas. Il faut coller à un cahier des charges et dégager de la marge pour réinvestir dans la R&D…  »2. Ainsi parle Geneviève Fioraso™, alias Miss Dollar, surnom donné par ses collègues de la start-up Corys où elle a travaillé dans les années 1990. Chez elle, «  le style spontané est direct, rapide, efficace, sans formules de politesse  » et elle est « ‘‘à l’aise dans le monde du business, elle sait parler prix, profit…’’, note Guy Sarrey, de Grenoble Ecole de Management »3. Dans le monde d’aujourd’hui, savoir parler prix et profit plutôt que salaires et acquis sociaux est un réel atout pour les représentants du peuple.

Le langage fait partie des nombreux avantages que possède l’élue augmentée. C’est un point essentiel car il permet de multiples développements. Ainsi quand les élus 1.0 restent entre eux à cause de leur langage non-adapté au monde de l’entreprise, Geneviève Fioraso™ parle avec les patrons et «  œuvre depuis dix ans pour un rapprochement entre les milieux économiques et politiques  ». Elle proclame même fièrement : « Notre municipalité de gauche travaille étroitement avec la Chambre de Commerce et d’Industrie  »4.

Que ceux qui croient que son étiquette « socialiste  » implique un rapport avec la dépassée « lutte des classes » ou la délirante «  fin du capitalisme  » se rassurent tout de suite. L’époque où elle était, selon elle, « un peu ‘‘écolo gaucho’’ et vivait en communauté, style baba très coloré, en salopette rouge »5 est heureusement bien révolue. Aujourd’hui Geneviève Fioraso™ est plus que socialiste : elle est strauss-kahnienne. À l’occasion de l’injuste mise en cause de son mentor en mai dernier, elle déclarait : « J’aimerais que tout cela soit un cauchemar dont nous allons nous réveiller »6. Quelques mois auparavant, elle avait fait preuve de toute sa lucidité : « DSK est celui qu’il nous faut dans ce monde de zapping. DSK est stable et pas compulsif comme Sarkozy »7.

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En fidèle de DSK, Geneviève Fioraso™ a su développer des connexions solides avec les patrons grenoblois. De Frédéric Abbal (président de Schneider Electric France) à Jean Therme (directeur du CEA-Grenoble), en passant par André-Jacques Auberton-Hervé (PDG de Soitec), Bruno Cercley (PDG de Rossignol), Nicolas Samman (directeur R&D d’Eaton) et Michel Cosnard (président de l’Inria), on ne compte plus les photos côte à côte, les communiqués communs, les félicitations réciproques, les enthousiasmes partagés de la Geneviève Fioraso™ avec les patrons grenoblois. Mais cette proximité ne se contente pas des paroles et des flashs des journalistes, elle se traduit en actes. Geneviève Fioraso™ peut déclarer fièrement, à propos de Jean Therme, initiateur de Minatec (premier pôle européen pour les nanotechnologies), de GIANT (projet visant à transformer la presqu’île grenobloise en un «  campus mondial d’innovation  ») et promoteur de l’urbanisation intensive du Sillon alpin : « Le directeur du CEA nous fait courir, mais nous suivons  »8.

Les raisons de cette symbiose sont multiples. Penchons-nous sur son parcours professionnel. Titulaire d’une maîtrise d’économie et d’anglais, Geneviève Fioraso™, a été professeur d’anglais, « chargée d’information » à la Ville de Grenoble, attachée parlementaire d’Hubert Dubedout (ancien député-maire de Grenoble) puis a été incubée pendant six ans à Corys. Dans cette start-up du CEA crée par Michel Destot et spécialiste dans le domaine de la simulation nucléaire, elle a été « cadre de direction » et « directrice-adjointe en charge des projets européens et de recherche et développement  ». Cette expérience, débouchant sur un redressement judiciaire de l’entreprise (voir encart), lui a fait comprendre les énormes contraintes que doivent affronter chaque jour les cadres et les dirigeants. Après un nouveau passage à la mairie de Grenoble, à la direction du cabinet de Michel Destot, elle a été optimisée par son passage à France Télécom. Cadre marketing à temps partiel de 2001 à 2004, en plus de son poste d’adjointe à la ville de Grenoble, elle a pu intégrer là-bas, à son poste de «  chargée des marchés émergents dans le secteur social-santé  », les bienfaits du management, de la flexibilité, de la privatisation et de tout ce qui fait le bonheur des salariés de France Télécom.

Geneviève Fioraso™ est également parvenue à casser les frontières entre la vie publique et la vie privée. Les rares loisirs qu’elle se programme, elle les réalise avec des patrons : à l’Ekiden (marathon par équipe) de Grenoble en 2011, elle fait équipe avec Tristan Rousselle, qui dirige l’entreprise de biotechnologie Px’Therapeutic. En 2007, elle affirmait, pour ne pas perdre de temps, avoir «  ‘‘beaucoup de copains dans le milieu professionnel’’. Façon pragmatique de régler le problème. De même, elle travaille avec son compagnon, directeur général des services de la Ville, et affirme être ainsi épanouie dans sa vie hyperactive »9. Elle entretient en effet un partenariat conjugal avec Stéphane Siebert, qui est maintenant adjoint à la Ville de Grenoble au développement durable, en charge du projet Giant et – mais c’est un hasard – directeur délégué de la recherche technologique au CEA. Cette proximité de centres d’intérêts et de responsabilités permet d’optimiser les quelques repas et détails de la vie quotidienne qu’ils partagent dans leur luxueuse résidence de l’avenue Félix Viallet.

Car l’élue augmentée déteste perdre son temps à des choses inutiles. « Je suis incapable de lire une BD sur le canapé. Peut-être ai-je peur du vide ?  » Lire une BD ? Et pourquoi pas rêvasser ou réfléchir ? Cette strauss-kahnienne, qui se dit «  féministe depuis son entrée en politique »10, est parvenue à prouver que les femmes pouvaient faire de la politique comme les hommes. Qu’elles étaient également capables de toujours foncer et de ne jamais se poser de questions. Qu’elles pouvaient tout autant se mettre en avant et faire don de leur personne à la communication, comme le faisait perfidement remarquer Le Canard enchaîné (02/02/2011) : « Dans sa ‘‘lettre’’ distribuée à toute sa circonscription de l’Isère, Geneviève Fioraso est parvenue à faire apparaître seize fois sa photo en quatre pages. Notre concours ‘‘ma binette’’ partout continue  ».

Plutôt que penser, Geneviève Fioraso™ préfère se dépenser : «  Levée avant 7h30, elle lit les journaux, s’occupe de son blog, répond aux mails, enchaîne rendez-vous et réunions, puis finit par des dossiers… jusqu’à minuit. (…) Elle tire sur la corde jusqu’au surmenage. Parfois, ça craque. ‘‘J’ai du mal à me dire que j’ai des limites. C’est complètement infantile’’, lance-t-elle »11. Pas de limites. Pour elle, pour l’économie, pour le développement technologique, pour la ville, pour la cuvette grenobloise. Toute entière tournée vers la Croissance, Geneviève Fioraso™ est l’élue «  no limit  ». Une philosophie qui rejoint celle de l’homme augmenté, dont le but est avant tout de repousser toutes les limites (faiblesse physique, maladie, dépression, vieillesse) que doit affronter l’homme ordinaire.

Bien que l’élue augmentée concède n’avoir « jamais été très forte pour les dogmes »12, elle défend quand même avec une vaillante ardeur une valeur fondamentale : l’Innovation. Ainsi déclare-t-elle dans Le Métroscope de janvier 2012 : « nous ne vivons que de nos projets, et nos projets c’est l’innovation ». Dans une perspective augmentée, l’Innovation est en effet centrale. C’est même la valeur morale de base, sur laquelle repose tout le processus de l’augmentation. C’est elle qui permet de sans cesse regarder en avant et de comprendre que le Bien est à rechercher vers le Nouveau et jamais – non, jamais – vers le passé, le dépassé, le repassé. Impatiente car exigeante, elle est parfois un peu dure avec ceux qui ne comprennent pas ce postulat évident. Dans son numéro de février 2011, le magazine Acteurs de l’économie Rhône-Alpes déplore dans son éditorial qu’ « une députée de l’Isère ait fait interdire sine die les partenariats de la Ville de Grenoble en rétorsion à des articles qu’elle estime desservir l’image de l’agglomération  ». Mais elle travaille sur elle et selon Annie Deschamps, ancienne première adjointe à la Ville de Grenoble : «  Elle admet désormais que d’autres puissent penser différemment  »13. Son problème, c’est qu’elle a déjà tout compris. À l’excellent site Cleantech Républic (19/01/2011), elle confie : «  notre job, à nous les élus, c’est faire en sorte que ce mouvement [NDR : de l’innovation] ne s’arrête pas et faire en sorte que la dynamique s’accélère et s’enrichisse  ». Une philosophie résumée dans la maxime inscrite sur sa carte de vœux 2012 : «  la meilleure façon de créer l’avenir, c’est de l’inventer  »14.

Le rapport à l’industrie de Geneviève Fioraso™ est à ce titre exemplaire. Face à la crise que traversent de nombreux secteurs industriels en Isère, Geneviève Fioraso™ ne tombe pas dans la facilité d’accuser la mondialisation, le capitalisme ou le libéralisme. Elle ne cède jamais à la tentation du populisme, de la démondialisation et du protectionnisme. Exemple : quand Photowatt, entreprise de panneaux solaires du Nord-Isère actuellement en dépôt de bilan, doit « faire face à une concurrence par les prix venus d’Asie où les fabricants produisent dans des usines de capacités au moins dix fois supérieures et bénéficient de fortes économies d’échelle  »15, l’élue augmentée préfère accuser l’Etat et son « manque de vision industrielle à long terme  ». Surtout, elle propose de « ré-industrialiser par l’innovation  », titre d’une de ses tribunes dans le très socialiste journal Les Échos (9/12/2011). Sur ce tableau, elle ne se contente pas de phrases incantatoires mais cite également des réussites locales : «  L’exemple le plus frappant cité en exemple par Geneviève Fioraso est celui d’une petite entreprise industrielle dans le secteur de la plasturgie. Cette PMI spécialisée dans la fabrication de tuyaux en plastique et menacée par la concurrence venue pour l’essentiel des pays à faible coût de main-d’œuvre, ne doit son salut qu’au Commissariat à l’énergie atomique (CEA). (…) C’est en proposant d’équiper les tuyaux de capteurs, autrement dit de donner au produit des fonctions nouvelles que le CEA a permis à la petite entreprise en question non seulement de survivre, mais de doubler ses équipes de production et de devenir un acteur majeur dans son secteur et à l’international  »16.

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Mettre des capteurs partout, dans les tuyaux comme dans les bâtiments : voilà l’idée centrale défendue par Geneviève Fioraso™. Une idée qui est, à n’en pas douter, promise à un bel avenir et qui pourrait bien sauver la Gauche et la France. Geneviève Fioraso™ en fait en tout cas l’alpha et l’omega de sa politique. À travers les projets de développement urbain de la caserne de Bonne, de Bouchayer-Viallet ou de Grenoble Presqu’île, elle veut faire muter Grenoble en une écocité intelligente. Pour construire cette ville augmentée, elle met tout en œuvre pour développer les « smart grids  », c’est-à-dire les réseaux intelligents, construits à base de puces et de capteurs. Les premiers à avoir la chance de tester cette « révolution urbaine » sont des habitants de la caserne de Bonne : «  Gaz et électricité de Grenoble ‘’recrute’’ actuellement 500 foyers de la ZAC de Bonne et de la Presqu’île, pour tester des ‘’smart grids’’, réseaux intelligents de gestion de l’énergie. (…) Chaque foyer testeur va être équipé d’un compteur Linky, dit ‘’intelligent’’, ainsi que d’une ‘’box’’ de gestion de l’énergie »17.

Mais ce n’est qu’un début. Sur le site Cleantech Républic (19/01/2011), elle annonce que « sur la presqu’île scientifique, on va un peu se déchaîner entre guillemets sur les démonstrateurs, avec une expérimentation de smart grids, (…) une expérience grandeur nature, (…) de nouvelles pratiques, de nouveaux usages et c’est bien entendu là où on intervient, nous les collectivités. C’est pour soutenir la recherche mais aussi pour faire le lien entre l’usager, consommateur et surtout citoyen (sic) et puis les technologies. Parce que si ces technologies ne sont pas appropriées par le citoyen, ça ne marche pas. (…) On est vraiment un pôle d’expérimentation dans le domaine des smart grids. On y réfléchit beaucoup ». À la base de ces smart grids, il y a les fameux compteurs intelligents Linky. Et ce n’est pas un hasard si Atos Origin, la firme qui conçoit Linky, a choisi d’installer ses nouveaux locaux et ses 700 collaborateurs grenoblois dans le nouveau quartier Bouchayer-Viallet (voir Le Postillon n°10). Car l’aménagement de ce quartier, en phase d’achèvement, a été mené par… Geneviève Fioraso™ !

Une des entreprises que Geneviève Fioraso™ affectionne particulièrement est la société Bull. Tous les trimestres, elle se rend dans ses locaux d’Échirolles pour «  faire le point sur les dossiers à venir ». Après sa dernière visite, elle a vanté sur son blog les mérites de cette entreprise : « Fournisseur de supercalculateurs parmi les plus puissants au monde, acteur majeur des systèmes numériques, Bull est un bel exemple d’une croissance renouvelée par l’innovation  ». C’est effectivement un bel exemple : la société a fait parler d’elle récemment dans les journaux car une de ses filiales, Amesys – qui possède également des locaux à Échirolles – avait vendu à feu Khadafi un système informatique baptisé Eagle de « surveillance massive  » de l’Internet, «  à l’échelle d’une nation  », ayant beaucoup servi au régime libyen pour traquer ses opposants. Exporter le savoir-faire français à l’étranger, voilà une des solutions prônées par l’élue augmentée pour avoir «  une croissance renouvelée par l’innovation ».

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Le 6 mai, à Grenoble, l’élue augmentée laisse libre cours à son enthousiasme.

Son désir de changer la vie ne s’arrête pas à la porte des appartements, ni aux fonctionnalités des ordinateurs. En 2011, à la demande du président de l’Assemblée nationale, elle réalise un rapport parlementaire sur la biologie de synthèse (voir encart), discipline considérée comme « une nouvelle révolution industrielle », visant à développer «  la modification rationnelle et maîtrisée du vivant » grâce aux «  convergences entre nanotechnologies, sciences de la vie et de l’information, appelées convergences NBIC (Nano-Bio-Info-Cogno) »18. En clair, grâce à ces « nouveaux OGM », l’émergence d’« hommes augmentés » sera accélérée et améliorée. Geneviève Fioraso™ pourra enfin se sentir moins seule dans ce monde pour l’instant tristement peuplé de personnes imparfaites, sensibles, réactionnaires.

Dans son rapport fait au nom de l’Office parlementaire de l’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) , l’élue augmentée prend les devants et tente d’éviter pour la biologie de synthèse les scénarios obscurantistes et rétrogrades qu’ont dû subir les OGM et les nanotechnologies : « du fait de ses nombreuses applications potentielles, la biologie synthétique est considérée comme une nouvelle révolution industrielle, même si les débats sur les enjeux sont encore actuellement limités à des cercles fermés. Dans ce contexte, je me félicite que l’Office s’en soit saisi très en amont, ce qui devrait permettre un débat responsable sur les risques et les avantages de la biologie synthétique et empêcher les dérives qui ont marqué les débats sur les OGM et les nanotechnologies ». Elle s’insurge – à juste titre – contre les prises de position de ceux qui osent en parler alors qu’ils n’ont pas reçu son autorisation : « S’agissant du rôle joué par l’association VivAgora, je dois déplorer certaines de ses déclarations qui, comme celles de Craig Venter, peuvent avoir des effets dommageables, même si, j’en conviens, à la différence de Pièces & Main d’Oeuvre, elle accepte de participer au débat ». Son rapport a débouché sur la création d’un site ministériel de promotion de la biologie de synthèse.

Ce n’est pas la première fois que Geneviève Fioraso™ vient apporter tout son savoir-faire au soutien des nouvelles technologies. Déjà en 2002, dans les réunions de la Métro, elle argumentait avec une admirable rhétorique : « Je ne comprends pas qu’on s’en prenne comme ça à Biopolis [NDR : pépinière d’entreprises], alors qu’à Minatec on fera des choses bien plus dangereuses  ». Et quand elle parle de santé, c’est avant tout pour s’émerveiller devant la niche économique que ce domaine représente : « On parle déjà de bioéconomie et les chiffres sont éloquents : le seul domaine de la santé humaine représente aujourd’hui 12% du PIB américain. Et, dans un contexte économique déprimé, l’industrie du médicament (premier poste à l’export avec la chimie pour la France !) a crû de 5% en Europe. Enfin, une récente étude évalue le coût des maladies du cerveau, pour les 514 millions d’habitants de l’Union Européenne, à 798 milliards d’euros pour la seule année 2010. »19

Voilà donc comment, au quotidien, Geneviève Fioraso™ invente le socialisme de demain. Un socialisme non-idéologique, où les élus n’ont plus peur de s’afficher avec les patrons et d’accéder à toutes leurs demandes. Un socialisme pragmatique où la quête de la justice sociale et de la protection de l’environnement sont portés par la fuite en avant technologique. Un socialisme moderne, où l’on accepte la compétition mondialisée entre les peuples et la guerre économique de tous contre tous. Un socialisme efficace, où la volonté d’améliorer le sort des hommes se résume au développement de prothèses technologiques en tous genres.

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Bonus

Combien ça coûte ?

L’élue augmentée jouit du salaire qui va avec : augmenté. Entre ses indemnités de députée (7 008,65 € bruts en plus de toutes sortes d’indemnités), d’adjointe à la Ville (1346,85 € bruts), de vice-présidente de La Métro (1533 € bruts), de présidente de la Sem Minatec (plafond mensuel net de 750 € et plafond d’avantages en nature de 100 €), de professeure à Sciences-Po Paris (chiffres non communiqués), Geneviève Fioraso™ touche plus de 10 800 € bruts, soit au moins 8000 euros nets mensuels. À bientôt 58 ans, elle assure n’être « pas du tout dans des relations de pouvoir »20. Mais – et alors qu’elle vise une seconde élection en juin prochain au poste de députée de la très bourgeoise première circonscription de l’Isère – elle peut déjà estimer avoir réussi sa vie.

Corys, l’entreprise qui a pris la ville

Michel Destot, Geneviève Fioraso™ et Stéphane Siebert. Tous trois travaillent actuellement à la Ville de Grenoble, respectivement aux postes de maire, d’adjointe à l’économie, et d’adjoint au développement durable. Tous trois mènent la plupart des grands projets de la municipalité (candidature ratée – aux Jeux olympiques, réaménagement urbain de Bouchayer-Viallet et de la presqu’île scientifique, campus mondial d’innovation GIANT, pôles de compétitivité, etc.). Tous trois sont passés par l’entreprise Corys, start-up issue du CEA créée par Michel Destot en 1989, présentée sur son site comme « un des acteurs mondiaux de référence dans le domaine des simulateurs  », tant dans le domaine du nucléaire que des transports. Destot aimerait faire aujourd’hui que le développement de cette entreprise soit « une belle histoire, une success story  » (Le Daubé, 01/04/2011). Ce n’est pas exactement l’avis du tribunal qui avait mis la société en redressement judiciaire en 1997.

Mandatés en 1998, des experts judiciaires avaient alors démontré que les comptes ont commencé à être dans le rouge quand Destot et sa bande étaient encore aux manettes : « compte tenu de tous ces éléments, on constate que la société se trouve dans une impasse financière dans le courant de l’exercice 1995. On peut de ce fait penser que la société CORYS SA se serait trouvée en cessation de paiement courant 1995, si elle avait respecté les règles régissant le financement des entreprises  » (Le Rouge et le Vert, 8/04/2011). Si on en entend encore parler aujourd’hui, c’est qu’elle a été rachetée par une filiale de la Lyonnaise des Eaux en 1997, et qu’aujourd’hui le géant du nucléaire Areva est son actionnaire principal.

Sa première circonscription

Ce n’est pas un hasard si la socialiste Geneviève Fioraso™ est députée sur la première circonscription : elle a été «  taillée pour la droite » par Charles Pasqua pour son ami Carignon. Elle comprend, outre quelques quartiers de Grenoble, toutes les communes les plus riches de l’agglomération : La Tronche, Corenc, Meylan, St-Ismier, Montbonnot, Biviers. Si Geneviève Fioraso™ l’a remportée en 2007 après un duel fratricide à droite entre Carignon et Cazenave, elle a encore de fortes chances de l’emporter en juin 2012. Le candidat investi par l’UMP est le président départemental Jean-Claude Peyrin, mais il devra faire avec une candidature dissidente, celle de la maire de Meylan Marie-Christine Tardy. Un suspense terrible.

La biologie de synthèse

La biologie de synthèse est un des nouveaux champs d’application de la fuite en avant technologique. Il s’agit ici ni plus ni moins de «  recréer la vie  » grâce aux «  convergences entre nanotechnologies, sciences de la vie et de l’information, appelées convergences NBIC (Nano-Bio-Info-Cogno) ». On peut avoir quelques idées des applications possibles en lisant des articles, comme celui d’Hervé Le Crosnier, paru sur blog.mondediplo.net le 21/05/2010, « La boîte de Pandore de la biologie synthétique » : «  Car les craintes sont importantes : développement d’armements biologiques ; conséquences pour les employés des laboratoires en contact avec des virus extrêmement pathogènes ; et risques d’un relâchement accidentel dans l’environnement d’organismes de synthèse (…). Aux journalistes qui lui demandaient s’il n’avait pas le sentiment de jouer à Dieu, Hamilton O. Smith, prix Nobel, actionnaire de Synthetic Genomic Inc., répond par sa blague favorite : « Nous ne jouons pas. » (…) Car au fond, c’est bien une logique prométhéenne qui se répand dans la recherche aujourd’hui : une volonté de « réparer la machine-terre », depuis sa structure globale par le « géo-engineering » jusqu’à la nanomatière, en passant évidemment par la « maîtrise » du vivant. La nature n’est plus le modèle unique et singulier que la science doit interpréter, mais un simple objet que les ingénieurs doivent améliorer…. et si possible au nom de la « liberté du chercheur », c’est-à-dire sans que les citoyens puissent s’emparer ni des décisions d’orientation de la recherche, ni de l’évaluation des conséquences tant sur l’environnement naturel que sur les fondements sociaux… ni même des conséquences philosophiques, avec cette quête extrême du pouvoir sur le vivant. (…) Car les technologies en jeu forment une épée de Damoclès excessivement tranchante. C’est en octobre 2004 déjà qu’un éditorial de la revue scientifique Nature précisait : « Si les biologistes sont sur le point de synthétiser de nouvelles formes de vie, l’étendue des désastres qui pourraient être provoqués volontairement ou par inadvertance est potentiellement immense ». »


1 Entretien millésime 2010 à lire ICI ; les anciens numéros sont consultables en ligne ICI.

2 Journal des entreprises – Isère, 2/10/2009.

3 Acteurs de l’économie Rhône-Alpes, mai 2007.

4 Le Point, octobre 2009.

5 Acteurs de l’économie Rhône-Alpes, mai 2007.

6 Blog de Geneviève Fioraso. http://www.genevieve-fioraso.fr/

7 Le Daubé, 31/03/2011.

8 Les Échos, 21/10/2008.

9 Le Point, octobre 2009.

10 Le Daubé, 31/03/2011.

11 Acteurs de l’économie Rhône-Alpes, mai 2007.

12 Acteurs de l’économie Rhône-Alpes, mai 2007.

13 Acteurs de l’économie Rhône-Alpes, mai 2007.

14 Blog de Geneviève Fioraso.

15 L’Expansion, 04/11/2011.

16 www.lepays.fr, 03/11/2011.

17 20 minutes, 28/11/2011.

18 Sur son blog.

19 Blog de Geneviève Fioraso.

20 Journal des entreprises – Isère, 2/10/2009.

Ce beau gouvernement plein de promesses (Patrick Vieu au pouvoir)

Je serais étonné que vous connaissiez monsieur Patrick Vieu. Moi-même,  je n’ai découvert son existence que par un lecteur avisé de Planète sans visa, Salin, que je remercie évidemment. Vieu, ce type formidable, est administrateur civil hors classe. Énarque, il est employé par l’État dans le cadre d’expertises et missions de contrôle. Et sa spécialité, c’est la bagnole et le transport. Reconnaissons, car je sais être beau joueur, que M.Vieu a aussi travaillé pour avec la SNCF [merci à Domenach] et sur les transports collectifs. Mais l’un de ses actes de gloire semble bien être le viaduc de Millau, dans l’Aveyron, que tant de cuistres présentent comme la huitième merveille du monde. Moi, comme je connais bien les lieux, je trouve que ce pont suspendu entre deux Causses, au-dessus de la vallée du Tarn, est un crime. Voyez, les points de vue sont divers.

Patrick Vieu, sauf erreur que je suis prêt à rectifier, n’est pas Ingénieur des Ponts et Chaussées. Mais il est dans une telle proximité avec cette noblesse d’État qu’il siège au Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), en qualité de numéro 2. Mazette ! Je vous prie de m’excuser, mais je crains que vous ne réalisiez pas tout à fait. Ce CGEDD résulte d’une fusion bureaucratique entre le Conseil général des ponts et chaussées (CGPC) et le Service de l’inspection générale de l’environnement (SIGE). Les Ponts et Chaussées, caste qui remonte à 1716, ont une histoire liée de façon définitive à la révolution industrielle. Ses ingénieurs – un peu plus de 1500 de tous âges en 2009 – ont dévasté la France comme bien peu. On leur doit canaux et rivières « rectifiées », équipements touristiques et barrages, routes et autoroutes, ports et aéroports, châteaux d’eau et ronds-points, et même un peu de nucléaire sur les bords. Cet État dans l’État est aux antipodes de la démocratie. Ils commandent, nous subissons.

Patrick Vieu siège donc au sommet de ce bastringue. Et le viaduc de Millau lui arrache des sanglots de fierté. Pour bien saisir, je vous prie de lire des extraits d’une brochure officielle – et ministérielle – consacrée à ce puissant chef-d’œuvre de l’humanité. Il est possible que Patrick Vieu en soit au moins le co-auteur. Je ne le sais pas avec certitude – le rédacteur, en sa modestie, reste inconnu -, mais comme Vieu a écrit des choses fort voisines, je suis sûr que cet administrateur hors classe ne s’en offusquera pas.

LES EXTRAITS DE LA BROCHURE  : L’A75 et le contournement de Millau. L’expertise de l’État et l’excellence des entreprises au service de l’équipement et de l’aménagement du territoire.

L’A75 : une autoroute respectueuse des paysages, de l’environnement et du patrimoine
Désormais, un projet routier ne peut plus s’envisager sans intégrer pleinement la notion de développement durable. L’environnement et le patrimoine paysager et culturel ont été particulièrement pris en compte pour que soit respecté la variété des territoires traversés comme les monts de la Margeride dans le Cantal, les monts d’Aubrac et les gorges du Lot dans la Lozère, les causses de Séverac et du Larzac dans l’Aveyron, et après avoir franchi le Pas de l’Escalette, la plaine du Languedoc dans l’Hérault. L’objectif a été de préserver la biodiversité et les paysages. Millau et ses environs sont également riches de sites archéologiques de la préhistoire et de la Gaule romaine. A proximité de la culée nord du viaduc par exemple, des sépultures néolithiques ont été découvertes et mises en sécurité avant le lancement du chantier. La chapelle et l’ancienne ferme de Brocuéjouls ont été préservées et seront accessibles depuis l’autoroute.

Avant la fin de l’année 2004, le bouchon de Millau, bien connu des vacanciers, aura vécu. Les automobilistes pourront alors emprunter un itinéraire fluide sur quarante kilomètres reliant Engayresques à La Cavalerie.

Plus haut que la Tour Eiffel, plus long que le Brooklyn Bridge de New York, pour certains le plus beau du monde, le viaduc de Millau est l’ouvrage d’art qui marque la technique et l’esthétique du génie civil de ce début de siècle. Avant même sa mise en service, il a déjà accueilli un demi-million de visiteurs du monde entier, enthousiastes de découvrir dans le ciel ce trait d’union entre les plateaux du Causse Rouge et du Larzac.

Le viaduc de Millau un ouvrage d’exception
Un partenariat exemplaire entre ingénieurs des services de l’État et du secteur privé.

L’exigence d’une meilleure qualité environnementale des projets autoroutiers conduit les services de l’État à veiller à la préservation des espèces, à la mise
en valeur des espaces remarquables, à la protection de la ressource en eau et à la prise en compte des risques naturels et technologiques

Partenariale et contractuelle, la politique du “1 % paysage et développement” mise en place en 1989 par la direction des routes avec les collectivités territoriales et les associations, cette politique renforce l’intercommunalité. Elle vise à préserver le patrimoine paysager, à assurer sa promotion et sa mise en valeur, et aussi à améliorer l’attractivité touristique de la région.

FIN DES EXTRAITS

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Vous, je ne sais pas, mais moi j’adore cette idée qu’un viaduc et les autoroutes qui les accompagnent « mettent en valeur des espaces remarquables ». C’est vraiment grand. Ces espaces remarquables encore plus remarquables me font frissonner d’émotion. Et font remonter dans ma mémoire un souvenir vieux de vingt ans. Au printemps de 1992, j’allai visiter à La Défense, au vingtième étage de la Grande Arche, M.Christian Leyrit. Je préparais alors un livre, paru en 1993 au Seuil, Le tour de France d’un écologiste. Christian Leyrit était directeur des routes au ministère de l’Équipement. Un poste stratégique, décisif pour tout ce qui touchait – notamment – au système autoroutier. À ce programme de fragmentation, de dislocation, de destruction planifié des équilibres écologiques de notre pays. Je me cite. Plutôt, je le cite, lui : « Un industriel très performant de Castres me disait hier encore qu’il vient de recevoir la visite d’investisseurs japonais. Les voilà qui débarquent à l’aéroport de Toulouse, on les emmène dans un minibus, direction la nationale. Ils ont mis une heure trente pour arriver. Certes, me disait cet industriel, ils ont fait un excellent repas, fort bien arrosé. Mais ils sont repartis sans poser une question ».

Quelle belle histoire, hein ? Et tellement édifiante. En serions-nous là, en 2012, s’il y avait enfin une autoroute à chaque coin de rue ? Je reprends. Leyrit reprend : « Dans bien des cas, nos ouvrages mettent en valeur des points de vue. Je pense à la cité de Carcassonne. De toute façon, le paysage bouge (…) L’autoroute est un inventeur du paysage. Nos responsabilités sont immenses ». Le paysage bouge, mais il est réconfortant de voir que monsieur Leyrit reste à la même place. L’autoroute améliore donc le point de vue. Surtout à 130 km/heure, lorsqu’il faut tourner la tête sans provoquer un accident mortel, pour le vif plaisir d’entrevoir les tours de Carcassonne dans la brume de l’aube. Ou du crépuscule.

Si j’ai pensé à Christian Leyrit, c’est à cause de Patrick Vieu. Je vous ai dit que ce dernier est le numéro 2 du Conseil général de l’environnement et du développement durable, fief des ingénieurs des Ponts et Chaussées. Le numéro 1 s’appelle Christian Leyrit, ingénieur général de ces mêmes Ponts. Oui, mais pourquoi avoir commencé ce long papier en évoquant un parfait inconnu, Patrick Vieu ? Mais parce qu’il vient d’être promu d’une magnifique manière. Le 17 mai, notre bon président François Hollande a nommé une trentaine de conseillers rapprochés, parmi lesquels, bien entendu, Patrick Vieu. Il sera lesté d’une responsabilité « immense », pour reprendre le mot heureux de son excellent ami Christian Leyrit. Intitulé baroque de la charge : « Environnement et territoires ». La vie commence.

Des petits oiseaux au-dessus des champs de ruines nucléaires

Merci à Nathalie – et bisous à Clara -, qui m’envoie ce merveilleux poème en prose trash. Pour bien apprécier à sa juste valeur, sachez que l’Andra est l’agence nationale chargée de la gestion des déchets nucléaires. Elle est la création du CEA, ce Commissariat à l’énergie atomique à qui nous devons nos bombes nucléaires ainsi que tant de nombreux et ténébreux mystères. Quant au Centre de stockage de l’Aube, il est le plus grand entrepôt de surface de déchets nucléaires dans le monde. Dans le département voisin de la Meuse, les nucléocrates tentent d’imposer depuis dix ans un soi-disant laboratoire ouvrant la voie à l’enfouissement pour l’éternité de déchets nucléaires radioactifs pendant des milliers d’années, et plus.

Voilà donc comme est la vie sur terre en mai 2012.

Les oiseaux à l’honneur dans le cadre de la fête de la Nature

Publié le mardi 22 mai 2012

Atelier nids en torchis avec les enfants du centre de loisirs de Soulaines

Atelier nids en torchis avec les enfants du centre de loisirs de Soulaines

Soulaines-Dhuys – Une journée d’animations a été organisée récemment par l’Andra à l’attention des enfants

Cette année, la thématique de la Fête de la nature portait sur l’observation des oiseaux. L’Andra a ainsi souhaité mieux faire connaître sa tour-nichoir pour hirondelles de fenêtre, installée depuis 2010. C’est la première tour nichoir occupée sur un site industriel ! Le CPIE du Pays de Soulaines (plus particulièrement Vincent Ternois) réalise tous les ans un suivi scientifique de la population d’hirondelles. En 2011, ce sont 90 poussins bagués qui se sont envolés de la tour et que nous espérons retrouver cette année.

Deux ateliers mis en place

Dans le cadre de la fête de la Nature, les centres de stockage de l’Aube ont organisé récemment une journée d’animation dédiée à l’observation des oiseaux. Une cinquante d’enfants de 6 à 12 ans des centres de loisirs de Soulaines, Morvilliers, Dienville et de la Fondation Lucy Lebon y ont pris part. Deux ateliers se sont déroulés sur le centre de stockage de Soulaines-Dhuys : avec Emmanuel Fery et Thomas Akremann de Nature de Der, les enfants ont observé les hirondelles de fenêtre à la tour nichoir du site et ont fabriqué un nid en torchis. Dans un deuxième temps, avec Caroline Rosnet de Upculture, ils ont participé à des jeux sur les becs, sur les chants avec « La Nouvelle Star des oiseaux », les milieux naturels et ont réalisé une réserve à graines pour les oiseaux à partir d’une pomme de pin, de saindoux et de graines…