Leçon de géographie chinoise (et de morale)

Un journaliste peut-il devenir un épidémiologiste ? Peut-il se transformer en un lanceur d’alerte scientifique de premier rang ? La réponse est oui. Et le nom du gagnant est Deng Fei. Ce Chinois vient de publier dans une revue de Hong-Kong, Fenghuang Zhoukan, une série de données tristement passionnantes. Dans un premier temps, il a épluché systématiquement la presse officielle de son pays. Je n’ose imaginer l’ennui.

Mais il est vrai que les journaux d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’hier, et que des moments de vérité y surgissent fatalement. Que cherchait-il ? Des liens possibles entre dégradation des conditions écologiques locales et apparition de cas de cancers (ici, lire le petit article nommé Cancer Villages in China). Réussite complète, si j’ose écrire, dans un rayon de 50 km autour de Pékin. Mais chemin faisant, Deng Fei décide de mener son enquête à l’échelle de la Chine entière. C’est ce travail-là qui circule, relayé par un internaute qui en a fait une carte aux normes internationales de l’inévitable Google.

On a beau savoir, c’est stupéfiant. Je ne vous donne ci-dessous qu’un aperçu, mais sachez que certains cas ont été décrits en français ici. Chacun mériterait une enquête internationale, qui ne viendra jamais, on s’en doute. Prenez l’exemple du village de Guanshan Qiao, dans la province du Jiangxi. Depuis des lustres, six fours à chaux fonctionnant au charbon envoient jour et nuit des particules de cendres sur les potagers, dont la production s’est effondrée. Même lorsqu’il pleut, le dessus des feuilles est couvert d’une pellicule blanche. Les cancers ont explosé.

Dans le village de Yinggehai, 118 habitants sont morts d’une manière étrange en dix ans. La proximité d’une gigantesque décharge pourrait bien être l’explication.

Dans le village de Shangba, les canards qui plongent dans l’eau rougeâtre des mares meurent en quelques heures. Des activités minières sans contrôle, et surtout leurs énormes déchets pollués,  ont changé le lieu en un dépotoir. Les habitants souffrent de maladies de peau et du foie, du cancer aussi, bien entendu.

Dans le village de  Huangmengying, une centaine de personnes sont mortes de cancer entre 1990 et 2004, soit près de la moitié de tous les décès. La rivière locale est un égout. Certains habitants achètent de l’eau (un peu plus) potable.

Vous imaginez bien que la liste est sans fin. J’ai sur ma table, au moment où je vous parle, un livre d’une immense valeur, Le rapport Campbell. Publié par un éditeur québécois, Ariane, il est passé inaperçu au moment de sa sortie française en 2008. Quel dommage ! Car T. Colin Campbell est probablement l’un des meilleurs nutritionnistes vivants, et dans ce livre, il nous offre le cadeau d’une vie de recherche. Campbell a mené en Chine, dans les années 70 et 80, la plus vaste étude nutritionnelle jamais conduite. Avec le concours de l’université Cornell et de l’Académie chinoise de médecine préventive.

Concernant le cancer, le travail de Campbell et de ses amis est inouï. D’abord par le constat : dans certains cantons, on observe jusqu’à 100 fois plus de cancers que dans d’autres, alors qu’aux États-Unis, les différences d’un État à l’autre varient entre deux et trois fois, au plus. Un tel résultat ne saurait être expliqué en quelques lignes. Disons que la piste du cholestérol sanguin est première. Il est chez les Chinois l’un des précurseurs des maladies dites « occidentales », comme le cancer. Quand son taux passait en moyenne, dans l’immense échantillon chinois, de 170 mg/dl à 90mg/dl, les cancers du foie, du poumon, du cerveau, de l’estomac, de l’œsophage, du sein, du rectum, du côlon, la leucémie infantile, la leucémie adulte baissaient. Or, le taux moyen de cholestérol trouvé au cours de l’étude chinoise était de 127 mg/dl, soit 100 de moins que la moyenne américaine !

Pour comprendre l’importance de ces chiffres, il faut rappeler que longtemps, l’Amérique officielle a proclamé que des problèmes de santé apparaissaient chez l’homme en dessous de 150 mg/dl de cholestérol sanguin. À ce compte-là, 85 % de la population chinoise aurait dû être malade ! Bien entendu, les découvertes de Campbell ne se limitent pas au cholestérol. D’une façon générale, les protéines animales augmentent la présence de cholestérol dans le sang, tandis que celles d’origine végétale la diminuent. D’une manière certaine, les cantons chinois les plus pauvres, consommant beaucoup de végétaux, de fibres alimentaires et peu de gras, comptaient beaucoup moins de maladies cardio-vasculaires, de diabète et de cancers. Mais bien davantage, évidemment, de tuberculoses, de maladies parasitaires, de rhumatismes et de pneumonies.

Pourquoi vous parler de Campbell ? Mais simplement pour faire comprendre ce que veut dire le « développement » foudroyant de la Chine. Ce « développement » aura fait de ce pays l’atelier du monde, capable de sortir pour une bouchée de pain n’importe quel produit que nous achetons ici avec le plaisir de le payer moins cher. En consommant chinois, y compris l’une de ces clés USB dont je me sers, il est indiscutable que nous participons au grand massacre là-bas. Un dernier mot : combien de génuflexions en souvenir de l’esclavage ? Combien de prosternations et d’excuses ? Combien ? Les hommes d’il y a trois siècles avaient pourtant bien peu de moyens et de valeurs à leur disposition pour combattre l’infamie.

Mais nous, qui savons tout ? Mais nous, qui sommes gorgés d’informations sur tout ? Mais nous, qui ne parlons jamais – ou si peu – de ce qui se passe au-delà des marches de notre empire de pacotille ? Ne mériterions-nous pas une leçon ? Une véritable grande leçon de morale humaine ?

44 réflexions sur « Leçon de géographie chinoise (et de morale) »

  1. l’enfer est sur cette terre et LES ENFANTS pleurent:
    Ours mort près de Paris: d’où vient-: d’où vient-il?
    Dimanche soir, une passante a découvert le cadavre d’un ours, sur un sentier de Cormeilles-en-Parisis (Val d’Oise), à une quinzaine de kilomètres de Paris, selon Le Figaro.fr.

    L’animal était dans un état de décomposition avancé, selon LCI.fr.

    Selon les premiers éléments de l’enquête, l’ours se serait échappé d’un cirque.

    L’enquête, confiée au commissariat de Bezons, devra déterminer si l’ours s’est échappé d’un cirque, l’hypothèse la plus probable, selon la police

  2. @Fabrice,
    un grand merci pour ce courageux article, il en faudrait plus comme celui-ci dans la presse quotidienne, en général peu désireuse de jeter un oeil sur l´envers dramatique du décor de ce qu´on appelle le « miracle » économique chinois.
    N´oublions pas non plus la situation dramatique des hauts plateaux du Tibet, déforestés et transformés en décharge.

    @Nicolas,
    chacun peut et doit faire quelque chose à son niveau, même si cela nous semble n´être qu´une goutte d´eau dans l´océan. Nous sommes tous un petit maillon d´une immense chaîne. Il ne s´agit pas de se flageller pour l´ensemble des crimes commis par l´humanité, mais il est bon de reconnaître lucidement la responsabilité que nous portons tous plus ou moins, de l´accepter sans émotions futiles et d´apporter sa pierre, aussi minuscule soit elle, à la construction d´une société peut-être un peu plus juste. Un petit pas modeste après l´autre vaut mieux que du « sur place ».
    Bonne journée pour vous tous.

  3. Ours (et autres animaux) tenus chez nous en esclavage dans les cirques, ours à collier martyrisés là-bas en Chine pour la traite de leur bile!

  4. « chacun peut et doit faire quelque chose à son niveau, même si cela nous semble n´être qu´une goutte d´eau dans l´océan. Nous sommes tous un petit maillon d´une immense chaîne »…oui, bof, je commence à en avoir marre d’entendre ce type de discours minimaliste; et les décideurs, affairistes, hommes politiques qui ont ouvert les vannes et permis ces choses, ils font quoi eux?
    Au pérou, c’est toi qui a ouvert la porte, tu es d’accord avec ce qui se passe? et que fais-t-on? on remet la charrette en marche?
    C’est toi Martine, qui a permis cette déreglementation généralisée?
    toi (et moi avec): contentes-toi de payer tes pv, tes impôts, allez! on veut bien lâcher quelques légumes bio..si les puissants de la FNSEA sont d’accord et fais bien là où on te suggère de te contenter de faire, et pour le reste, va jouer plus loin.

  5. désolée de t’avoir blessée, ce n’était pas mon but

    Non Martine, tu n’as pas, entendu, (ou pas voulu) pas à MES ordres, mais aux ordres de ce système, qui nous mène à l’abime.

    Et tu ne donnes pas de réponse sur le fond.

  6. excusez moi, mais je commence à trouver cela vraiment pénible le ton acerbe de certains messages et même lourd . A part chercher à décourager les autres, voir ,parfois Nicolas, mettre le feu au lac , je n’en vois pas l’intérêt .
    Arrêtez de vous prendre au sérieux quoi !

  7. @Marie,
    non, non, je ne suis pas blessée du tout, j´aurais bien mis un « smiley » après le dernier commentaire, mais je ne sais pas comment cela fonctionne.
    C´est vrai, je ne donne pas de réponse sur le fond, et je ne prétends pas en avoir.
    J´essaye seulement de vivre en accord avec ce que je souhaite pour les générations futures et de laisser le moins possible de traces « merdiques » de mon passage sur cette planète. C´est peu, j´en conviens.
    @Benedicte
    Tout à fait d´accord avec vous.

  8. Tout à fait d’accord avec Bénédicte. On peut être sérieux sans se prendre au sérieux. Par ailleurs, on peut rappeler l’importance des petits gestes, dont la somme fait la vie quotidienne de chacun, en se rappelant qu’il faut aussi taper plus haut.

    @Martine. Pour 😉 il faut taper un « ; » puis juste après (sans espace) une « ) » (sans les guillemets bien sûr). Pour un 🙂 un « : » puis un « ) » ; enfin, pour un 😀 il faut un « : » puis un « D ». Il y en a d’autres, mais ça devrait suffire pour la plupart des cas…

  9. @Martine. Tu devineras toute seule comment faire un 🙁 …
    NB quand même : si tu met un smiley en fin de phrase, mets un espace entre le smiley et le point final, sinon wallou, ça marche pas.

  10. Bénédicte écrit: « Arrêtez de vous prendre au sérieux quoi » ; je ne sais pas qui se prend au sérieux ici, mais une chose est sure la situation est sérieuse: il y a des gens qui se font tuer, pendant que nous devisons, gentiment de nos gentils petits gestes à faire; il y a des endroits qui se font pourrir par des exploitateurs sans scrupules, des animaux qui souffrent loin de nos regards et personnellement çà m’affecte car je ne vois pas quoi opposer à tout ce mouvement de destruction, ce que je veux dire c’est que nos petits gestes écolos, pour positifs qu’ils soient me semblent juste un peu courts. 😉

  11. @ Marie
    – qui te dit que je ne suis pas au courant, voire, même, directement inquiétée par différentes situations sanglantes et dramatiques actuelles ?
    – ne jamais mépriser ce qui semble petit et humble .
    – ni toi ni moi sommes omnipotentes
    maintenant, des affreux, il y en a aussi toujours eu, et Zaratoustra s’est fait lapidé, J-B décapité pour une brune, La Boetie a dénoncé la puissance des méchants, etc . A force de ne parler que de la noirceur, on peut également en oublier l’action .

  12. @ Marie encore, sincèrement , je pense que chaque geste compte . Par ailleurs, Hyppocrate disait « que ta nouriture soit ton medicament » et bien je pense que c’est valable également pour l’esprit . On est plus fort si on se nourrie de beauté, de tendresses, etc. le web est plein davantage encore que la télé des mauvaises nouvelles du monde, c’est un bon moyen d’anhihiler l’action .
    Qu’est ce que je peux actuellemnt pour le Pérou ? Pas grand chose c’est sûr . et bien ce tout petit rien , je le fais quand même .

  13. @Hacène,
    Merci pour les modes d´emploi. Et cela fonctionne aussi sur un clavier étranger (je tape en Allemagne!)?

    @Bénédicte,
    Je partage votre point de vue sur la beauté, la tendresse. Il ne faut pas s´en couper, elles sont une part d´humanité. L´action peut aussi se faire au quotidien, dans les « petits rien ». Apprendre à dire non, partout où on le peut. Je me rappelle une bataille de plusieurs années pour arracher un coin de forêt à la rapacité des promoteurs et le rendre à ses habitants légitimes, oiseaux, renards, blaireaux, cerfs et daims, etc, etc…
    Bien sûr, ce n´est pas spectaculaire mais ceux qui ont participé à la lutte ont ressenti un peu de bonheur, un tout petit peu.

  14. C’est justement parce que des affairistes s’attaquent à la beauté,et à la tendresse du monde, et qu’ils attaquent partout, dans une stratégie, j’oserais dire « diabolique » que je suis accablée par le type de réponse apportée, sous nos contrées en tout cas; je finis par me dire que finalement les gens s’adaptent à tout, et que les descendants et survivants s’adapteront à ce monde climatisé qu’on leur prépare; l’essentiel étant, pendant le voyage aller de se raconter des histoires et de ne pas être soi-même touché de trop prés.
    Je trouve que tout cela est bien tiède, et je me rappelle que le christ vomissait les tièdes.

  15. @ marie, cette phrase sur le christ , je l’ai entendue récupérée à toutes les sauces . elle semble destinée à justifier toutes nos colères bien plus qu’à être approfondie . mais tu sais, je te comprends et je sens bien combien tu aimes la vie .
    @ martine, c’est juste magnifique !

  16. Je suis d’accord avec Marie. Elle a, de plus, le mérite de donner son point de vue sous une forme très diplomatique, raccord avec son prénom. J’aurais été plus rugueux, bien sûr.

    Pour moi, la question de l’environnement, d’une façon générale, et même au Pérou, n’est plus centrale. Elle fait corps avec des considérations sociales, politiques. Le Pérou est un pays qui pratique une ségrégation et le terme génocide est tombé dans le discours comme pour dévoiler qu’il pouvait prendre corps.

    A notre niveau, nous devons trouver des espaces de dialogue adaptés pour y developper des idées, construire un projet multifacette, documenté, fouillé, accroché à ses objectifs. Puis lui donner une audience, la plus vaste possible.

    Je dis, le temps n’est plus à s’échanger des recettes aux topinambours, ou le point mousse en macramé, ou des photos de daims en rut. J’ai rien contre mais que ceux qui le font s’otent de la tête qu’ils contribuent en quoi que ce soit dans la sauvegarde de la planète. Ca, c’est le fantasme du Bisounours bien rembourré qui part en croisade contre le sucre dans les chamallows. On s’en fout.

    Le problème est d’abord national ‘et multinational). Notre pays, la France, n’est pas propre, que ce soit écologiquement, socialement, politiquement, financièrement.

    Nous sommes en 2009, instruits des erreurs du passé, encore à commenter le match…

    Ok, il faut savoir raison garder et ne pas partir sur un malentendu dans une « révolution » qui ferait pchiit comme disait quelqu’un. La quantité de causes exhumées par les medias, jour après jour, peut nous transformer en papillon écologique, finalement consommateur de cause.

    Alors, qui autour de nous possède ce fameux projet global, focalisé, loyal et courageux, combattant l’injustice, refusant les compromis, pronant le dialogue transparent et démocratique, etc ?

    Si vous avez un numéro, une adresse, un nom, je prends ! Sinon, ça voudrait dire qu’il faut le faire nous même…

  17. C’est en notre nom qu’on tire sur les indiens, qu’on pousse les paysans chinois dans des ateliers à l’air irrespirable, ou qu’on rase les dernières forêts primaires pour de belles palmeraies. En notre nom à tous. Consom’ même pas acteurs, nous nous permettons encore de réclamer des Smics à 1500 euros et autres fantaisies consuméristes!
    En notre nom toutes ces destructions et tous ces pillages.
    A partir de là, chaque minuscule action et initiative vers plus de sobriété est un point de résistance.
    Comment accélerer cette prise de conscience? il me semble que des pistes sont régulièrement évoquées ici. Inutile de chercher des solutions clés en main qui nous dédouaneraient de nos responsabilités.

  18. Toujours pas de nouvelles de Tata Thérèse, notre sioux préférée? 😉
    je reste joignable – uniquement par pneumatique – à Raton Laveur, Impasse de l’arbre creux, Long Champ.Salut!

  19. @ Jo et oui , qui ? qui suivre, quelles fiches faire , quels livres éclairant réécrire sans fin ? pendant que la majorité de l’humanité représentée par le monde paysan nourrit le monde tout en mourant de faim dans le plus grand mépris des idéologues ?
    Enfin, s’il te faut des adresses via campesina c’est très bien ..bon , ça parle un peu de jardinage, mais enfin…
    @ raton, j’adhère .

  20. @Raton Laveur
    Tout à fait d´accord. C´est aussi en minant peu à peu la société de consommation qu´on aidera ceux qui se crèvent à produire cette avalanche de biens inutiles. Notre confort matériel est la cause directe du drame qu´ils vivent.

    @Marie, Jo le Bug
    Je me demande combien, parmi ceux qui comme vous, gueulent très fort et ridiculisent les gens qui ont une vision différente de la vôtre, n´ont ni voiture, ni portable, ni TV, ne partent jamais en vacances, portent leurs vêtements jusqu´à épuisement de la trame, mangent sobre, en un mot, savent dire NON. Résister au quotidien est plus difficile que les grandes tirades.

  21. Martine : gueulent très fort et ridiculisent… » tu n’exagères pas un tout p’tit peu ? Je ne suis pas toujours d’accord avec ce que dit Marie, ni avec le ton (passionné) employé. Mais ça n’enlève rien à sa sincérité et à sa sensibilité.
    Personne n’est parfait, toi-même : pas d’huile de palme dans tes aliments ? Tu en es sûre ? Rien de « made in China » dans ton humble demeure ? Pas d’ordi ? Tu as renoncé à tout produit testé sur les animaux ? Etc, etc…
    On sait finalement peu de choses les uns des autres. Et on n’est pas obligé de faire état ici des différentes actions engagées au quotidien pour être crédible.
    La communication par les commentaires d’un blog a ses limites et peut être source de malentendus. Les crêpages de chignon ne feront pas avancer le schmilblick et sont décourageants.
    Ces malentendus me gonflent. Voilà, c’est dit. Ca fait un p’tit moment que ça dure. J’ai rebondi sur le commentaire précédent, mais ça aurait pu être sur celui de quelqu’un d’autre. Promis, je le ferai plus.

  22. @Martine : j’imagine que tu ne touches pas aux médecines, ni aux cosmétiques, ni aux détergeants. Pas de voyages, pas de vacances… Tu as pensé au Carmel ? C’est une solution qui te permettrait de couper le dernier lien qui te reste encore avec cette triste vie.

    La résistance, dans les conditions que tu décris, c’est une acceptation passive, la mort dans l’ame. Ce n’est pas un mode de vie à léguer à une génération à venir.

    Il faut toujours et encore faire confiance à la science, à la réflexion, aux nouvelles technologies emergentes (les microalgues par exemple). Il faut soutenir, financièrement et politiquement, les axes de recherche qui peuvent faire sourire la vie.

    Les vétements usés, je peux pas, désolé, je bosse dans une tour d’un quartier d’affaire de Paris. On a plutot tendance à faire dans le costard/cravate. Tu comprends pas ? Tu crois que je n’ai rien à faire ici ?

    Ce que je lis dans ton discours, c’est un isolement, une peur. Tu vas sans doute me prouver le contraire, Martine.

    PS : j’adore les daims et Bamby, moi aussi. Le rut, c’est naturel aussi.

  23. Assez d’accord avec Marie et Jo.
    La pensée dominante en cours dans nos sociétés (la croissance, toujours la croissance) est d’une efficacité redoutable. Elle empêche toute critique.
    On bousille des paysages, une rivière, des terres agricoles ? On les bétonne pour y implanter des hangars de logistique ? mais c’est pour l’emploi, voyons ! Là c’est imparable. tout le monde la boucle. Quel maire, conseiller général ou autre s’y opposerait ?
    Non, on n’a pas choisi cette destruction, cette fuite en avant. Mais on sait et on ne fait rien, c’est peut-être ça le pire.

  24. @Chaperon Rouge,
    Le respect de l´opinion des autres et le fair play sont basiques pour faire avancer l´échange des idées, la communication entre les gens, l´enrichissement réciproque, que ce soit sur un blog ou dans une discussion entre « vifs ». Sinon, je suis d´accord avec vous.

  25. Pendant ce temps, « l’ennemi » coordonne ses troupes :

    « Vincent Moulin Wright vient d’être nommé directeur de l’Union française des semenciers (UFS), cette nouvelle structure créée en mars 2009 afin de fédérer les entreprises semencières françaises. Agé de 46 ans, Vincent Moulin Wright est ingénieur agronome diplômé de l’Institut national agronomique Paris-Grignon (INA-PG), ingénieur en chef du corps des Ponts, des Eaux et des Forêts (Engref), et diplômé d’un master Essec. Le nouveau directeur général venait de rejoindre début 2009 le ministère de l’Agriculture pour piloter une mission d’appui sur l’enseignement supérieur agronomique. Au cours de sa carrière – débutée au ministère de l’Agriculture – Vincent Moulin Wright a exercé des fonctions au sein de Sanofi Bio-Industries, à Coop de France (programme AgriConfiance), et Veolia Eau. L’Union française des semenciers (UFS) mutualise les ressources de 6 associations : Afsa, Seproma, Oleosem, SPFGB, FFSFG et FNPSP. »

    Voilà un nouveau syndicat, plus puissant, plus proche du gouvernement et des chimistes, qui n’agira pas dans l’interet de la société, mais pour les siens.

  26. Ce qui manque un peu dans nos échanges c’est la dimension historique. Pour faire vite, nous n’avons pas la même histoire que les chinois, africains, péruviens. un peu plus avec les allemands et italiens…anglais..
    Notre conso viande a une histoire depuis par exemple la poule au pot tous les dimanches d’Henri IV; après on est passé à la viande tous les jours…Vertige, Qd même, car qui nous aurait dit que cette « poule » nous ménerait aux élevages industriels via commerçants et affairistes désireux de s’enrichir, sans aucune morale, ni soin des bêtes?
    « minant peu à peu »: je crois au contraire, Martine, que nous en sommes arrivés à un point où il faut que cela devienne massif le plus vite possible; facile à dire, bien sur; et pour te répondre: je suis comme chacun de vous, j’essaye d’être cohérente et de vivre mon temps, pas toujours facile, aller à dos d’âne par les rues de nos villes? On a vite fait de passer pour un huluberlu dans nos sociétés formatés..
    Je suis parfois indignée, oui.Parce que j’ai mal à la nature.En ce moment c’est naissance hérissons bébés adorables: bonjour hécatombe sur routes: ingénieurs DDE à l’époque rire si toi dire: pensez hérisson! alors entre le roundup dans les jardins, la route etc..etc..eh bien ils morflent les ptits choux et çà me fout les boules! oui.Et en parler autour de soi, pas facile non plus..çà les barbe, nos contemporains..
    Je crois aussi qu’il ne faut pas être trop suceptible avec les gens sensés être de notre « bord ».

  27. @Marie,
    « Parce que j´ai mal à la nature. » et tu as raison. Je partage complètement ton point de vue.
    Hécatombe de hérissons et de blaireaux, les automobilistes ne ralentissent pas pour « si peu ».

  28. @Bénédicte
    Il est joli comme tout, merci.
    Et merci de lever un peu le pied de l´accélérateur, on peut souvent les éviter (pas toujours, c´est vrai).

  29. Et la nouvelle parade (fruit du résultat des « Verts » aux dernières élections, je pense) pour mettre fin à toute discussion entre défenseurs de la nature et les autres : « Alors, vous, vous préférez les animaux au humains, ça se voit ! » Imparable ! Ca donne juste envie de répondre par l’affirmative !

  30. @Benedicte

    Je n’ai pas vocation à être agressif. Martine nous décrit sa vie quelque peu monacale.. Je respecte ses choix tant qu’elle ne nous les oppose pas comme une regle à suivre ou un point de comparaison.

    En me relisant, pour retrouver cette agressivité dont je témoigne, semble-t-il, je me rends compte que j’écris un peu comme je parle au quotidien. Sans fard (écolo donc 🙂 ).

  31. @Chanee19 :
    Il suffit de lire la charge de DCB, aujourd’hui, contre Barroso pour prouver que le mouvement, celui là en tout cas, ne se mobilise pas que pour les animaux.

  32. Jo le Bug: je suis d’accord avec toi, c’est ce qui manque, le mise en place « d’une vraie force verte », authentique, cohésive.
    Où peut-on lire la charge de DCB contre Barrosso ? Merci.

  33. je me répète je vous conseille la cécile duflot: quelle simplicité! quelle pureté, eh oui, rien d’autre à dire et combien elle est « amarrée » à ce qu’elle raconte et défend et avec quelle jolie force; cette nana elle est top! pourvu que le grand crik ne la croque!
    eh bien cette liste ecolo, finalement me plait car comme dit ici je ne sais plus qui elle fédére des gens différents, tous porteurs de convictions et dE valeurs, et dany, joue ici le rôle de ciment qui a permis de faire tenir et de présenter, maintenaNt j’espère qu’il ne va pas se révéler traitre et j’espère aussi que les « sirènes » et ors du parlement européen! mazette! ne vont pas perdre les infortunés navigateurs dans les méandres de la compromission.

  34. Ben, toN hérisson est tout tout tout mignon, mais faut pas non plus oublier les crapauds qui sont moins beaux..croa croa croa!

  35. merci KANTZ connaissais pas bien. ceci dit je n’agirais certainement pas, non pas que je sois sans coeur ou que je m’en fiche..mais bon, les chinois, sont nombreux, travailleurs, pas cons du tout, toutes les grosses légumes occidentales sont à leur botte? Chez eux pas de dictateurs affirmés, ouvrant bêtement leurs gueules, juste un paquet de vieux autoritaires.
    Par contre ici , il est temps d’agir, tous ces gens qui sombrent en silence certes, la société dans laquelle ils sombrent est riche: beaucoup de lumières autour quand on crève de froid dans la rue, c’est pas la montagne afgane. Télés allumées aux fenêtres lointaines..jpierre Foucault: « qui veut gagner des millions? » voitures hauts de gamme, glissant sur le bitume mouilé par la pluie froide , ou vélos de bobos par un beau soir d’été, le panier rempli de salade bio pour ce soir..la « Petite fille aux allumettes » version 2009 en france.
    De quoi vous plaignez-vous?

  36. Je viens d’apprendre que Vincent Moulin-Wright, directeur general de l’Union Française des Semenciers, avait été viré pour manque flagrant de résultats. Il avait intégré l’UFS en mai 2009.
    Haut fonctionnaire au ministère de l’agriculture, il a exercé de nombreux détachements. Ainsi, il a eu le titre de Vice-président de Véolia Environnement.

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