Archives mensuelles : juin 2011

Un rapide hommage à Christine Lagarde

Je n’ai pas le temps d’écrire un portrait de Christine Lagarde, nouvelle directrice du Fonds Monétaire International (FMI), qui est l’un des quartiers généraux de la destruction accélérée du monde. Elle remplacera donc le socialiste DSK, sans que personne ne puisse deviner la moindre différence entre les deux politiques. Pardi ! il s’agit de la même.

Je rappelle que les socialistes français, y compris Martine Aubry, très grande amie de DSK et des patrons, avaient souhaité publiquement l’élection de cette libérale de choc au sommet du FMI. Libérale, de choc ? Elle a fait l’essentiel de sa carrière chez Baker & McKenzie. Exceptionnellement,  je pique à Wikipédia une partie de la fiche que ce site consacre à la dame : « Baker & McKenzie est un cabinet d’avocats d’affaires international, fondé à Chicago en 1949 par Russell Baker et John McKenzie. Il emploie plus de 3750 avocats et compte 69 bureaux répartis dans 41 pays à travers le monde. C’est aujourd’hui l’un des plus grands cabinets d’avocats au monde, le premier aux États-Unis ».

Les affaires, selon vous, c’est quoi ? Construire des barrages, extraire du manganèse et du cuivre, fourguer du nucléaire, arracher les forêts tropicales, sortir par millions de tonnes ciment et parpaings. Rien d’autre. Je vous fais au même prix cette phrase d’anthologie prononcée à l’Assemblée nationale française le 10 juillet 2007. Par notre héroïne, cela va sans dire : « Que de détours pour dire une chose au fond si simple : il faut que le travail paye. Mais c’est une vieille habitude nationale : la France est un pays qui pense. Il n’y a guère une idéologie dont nous n’avons fait la théorie. Nous possédons dans nos bibliothèques de quoi discuter pour les siècles à venir. C’est pourquoi j’aimerais vous dire : assez pensé maintenant. Retroussons nos manches ».

Ne plus penser. Ne plus penser à elle, au moins. Au moins un jour, un mois, et même une seconde. Lagarde. Et Tapie, qui n’est jamais très loin derrière. Merci qui ?

Isabelle Autissier as a wonderful boss

Rue89 a publié un article que plusieurs d’entre vous ont justement remarqué. Vous le trouverez en cliquant ici. En résumé, une forte majorité de salariés du WWF-France réclament la démission du directeur, Serge Orru, qu’ils accusent de quantité de choses. Je ne me prononce pas sur le fond, car je ne sais rien. En revanche, je suis en état de juger la qualité de la réponse faite aux mécontents par la présidente en titre du WWF-France, c’est-à-dire Isabelle Autissier. La navigatrice, oui.

Je vous mets le texte de son courrier ci-dessous, et m’empresse de vous dire un court commentaire. La madame est choquée. Choquée que des salariés d’une entreprise s’expriment. Car c’est tout de même de cela qu’il s’agit. Des salariés. D’une entreprise. Et qui ont peut-être – on verra bien – des raisons de ne pas s’exprimer publiquement. Je sais des boîtes où il vaut mieux ne pas trop s’opposer, et j’imagine que vous aussi. Mais la madame la présidente, avant toute interrogation, est choquée. Et je suis moi choqué qu’elle le soit.

Deuxième point : elle menace de considérer comme faute grave le fait de parler à la presse. Ah ! Mais n’est-ce pas exactement la manière classique d’étouffer tout examen public d’affaires intéressantes ? Ne voit-on pas cela chaque jour, pour des histoires de toute espèce, et parfois graves ? Le WWF ne réclame-t-il pas constamment de l’argent à ses sponsors et donateurs ? Cet argent ne repose-t-il pas sur une moralité supposée exemplaire ? La libre information vaudrait donc pour tous, sauf le WWF  ? Eh bien, voilà une nouveauté radicale.

Enfin, je n’oublie pas que madame Autissier est une navigatrice. Cette activité n’a visiblement rien de contradictoire avec l’exercice du pouvoir, avec le plein exercice du pouvoir. Lisez lentement cette lettre, et rapportez-vous à mon texte précédent sur l’état réel de l’océan mondial. Lisez lentement ces mots de manager : « Je vous demande de vous souvenir que le WWF France ne s’est jamais aussi bien porté ». Si même c’était la vérité, cela resterait ridicule. Le WWF se porterait bien, mais au milieu du tumulte et des décombres. Franchement, cette lettre ne passe pas.

WWF France
Bois de Boulogne
1, Carrefour de Longchamp
75016 Paris

iautissier@wwf.fr

Paris le 20 juin 2011

Mesdames et messieurs les membres du Conseils d’Administration de la Fondation du WWF France, Mesdames et messieurs les membres du Conseil des Amis du WWF France, Mesdames et messieurs les membres du Conseil scientifiques du WWF France, Mesdames et messieurs les membres du personnel du WWF France, Mes chers amis,

Je conçois le désarroi qui vous a saisi à la lecture du courrier non signé qui m’a été adressé et dont vous avez eu copie ainsi qu’un certain nombre de personnes extérieures à notre organisation, demandant la destitution du  Directeur Général.

Je suis profondément choquée que de telles accusations soient émises d’une façon publique, ce qui ne manquera pas de porter atteinte à notre travail auprès de nos donateurs, partenaires et institutions avec qui nous  travaillons en confiance pour faire évoluer les dysfonctionnement du rapport homme / nature. J’y apporterai, bien entendu, une réponse sur le fond en tant que Présidente.

Je tiendrais une réunion avec l’ensemble du personnel le 5 juillet entre 14 et 16 h au siège du WWF et, pour ce faire, je souhaite que  tout autre rendez-vous ou réunion soient différé. Les membres des CA et du Conseil Scientifique qui souhaiteraient y assister seront, évidemment, bienvenus.

Entre-temps, je demande à tous la plus extrême réserve vis à vis de l’extérieur tant que ce dossier est en cours de traitement. En particulier, je considérerai la communication sur ces questions à la presse comme une faute grave et vous voudrez bien me renvoyer toute demande vous parvenant.

Dans l’attente de nous voir, et malgré les difficultés en interne et en externe auxquelles cette situation vous expose, je vous demande de vous souvenir que le WWF France ne s’est jamais aussi bien porté. Notre audience, nos moyens, notre réputation, notre efficacité n’ont cessé de progresser grâce au travail de mes prédécesseurs et de toutes les équipes présentes et passées. Nous pouvons être fiers de ce travail et je m’attacherai avec toute mon énergie à le poursuivre.

Les difficultés sont inhérentes à notre combat et doivent nous servir à être plus fort.

Sincèrement à vous.

Isabelle Autissier

Ce que sont les siècles pour la mer*

J’ai déjà écrit, ici ou ailleurs, et tant de fois, que la crise actuelle des océans – d’où nous venons tous – dépasse l’entendement humain. Nos ressources intellectuelles sont faibles, quoi qu’en pensent les paons, si nombreux où que l’on se tourne. J’ai dit, écrit, et par-dessus tout pensé que le désastre des eaux sous-marines est de nature biblique, en ce qu’il sépare un avant impensé et un après impensable. L’état des mers révèle, comme aucune autre crise actuelle, où nous en sommes réellement. Des chaînes trophiques, des équilibres stables depuis des millions d’années se rompent sous nos yeux d’humains, dont la vie est si brève.

Millions ou dizaines de millions. Un groupe de scientifiques de haut niveau vient de compiler pour nous de nombreuses études. L’océan mondial paraît être sur le point de basculer, en quelques années, dans une crise d’extinction de la vie comme il n’en a pas connu depuis 55 millions d’années. L’acidification – par l’explosion des émissions de carbone -, la pêche industrielle évidemment, les massives pollutions charriées par les fleuves, qui créent des zones d’anoxie – absence d’oxygène – de millions de km2, tout cela forme un tout atterrant.Vous lirez le résumé de tout cela ici.

Je n’ai cessé de radoter, en particulier sur Planète sans visa, la même chose : c’est à cette aune-là, et à aucune autre, qu’il faut comprendre le monde, et juger ses acteurs principaux. Le reste n’est que bullshit. J’ai vu plusieurs commentaires concernant Hulot ou Europe-Écologie, qui montrent bien la distance qui me sépare même de certains lecteurs pourtant fidèles. Eh bien, j’en prends évidemment mon parti. Hulot, Joly et tant d’autres, sans compter les ridicules de droite ou de gauche qui dansent et rient sur le pont du Titanic, je ne les supporte plus. C’est un fait que je dois bien assumer : je ne marche plus du tout et ne marcherai plus jamais. J’espère qu’au moins cela sera compris. Hulot, pour ne prendre que cet exemple, est de nouveau en train, après son fameux Pacte et son piteux Grenelle, de nous faire perdre ce que nous n’avons plus : du temps. Dans ces conditions, et compte tenu de ce qu’il incarne, je dois avouer que je lui en veux.

Arrêtons une seconde, une minute peut-être, de nous raconter des salades. Nous ne sommes pas sur une voie possible. Nous accompagnons le désastre en sifflotant. Et ceux qui voteront siffloteront un peu plus fort que les autres.

* Ce titre est inspiré d’un livre ancien, Que sont les siècles pour la mer. Beau titre, pour un auteur qui n’est pas de mon goût : Max Gallo.

Le barrage brésilien qui fait pleurer Hulot (dans Charlie)

Peut-être finira-t-on par croire que je déteste Nicolas Hulot. Eh bien non, je ne le déteste pas. Il était à sa place – il en faut bien une, n’est-ce pas ? – sur TF1, dans son rôle de commandant Cousteau des années 2000 et 2010. Il n’est évidemment pas à la sienne dans cette élection présidentielle. Ce qui ne signifie surtout pas que je lui préfère Éva Joly. Comme j’ai pu le dire, comme je le répète, cette mise en scène est une perte de temps radicale, qui correspond fort bien, il est vrai, à la nature réelle d’Europe-Écologie-Les Verts.

Jusqu’ici, Hulot diffusait des images et portait des messages simples, mais clairs, à des millions de personnes. Et le voilà qui entend représenter ce qui le dépasse de cent coudées, et davantage même. Non qu’il soit plus bête qu’un autre. Simplement, il ne sait pas, et vraisemblablement ne saura jamais ce qu’est une société. De quoi elle est faite. De ce qui peut, très éventuellement, la faire changer. Comme, à cinquante-cinq ans, il n’a encore jamais pointé aucune cause structurelle du désordre général – par exemple, l’existence de transnationales plus puissantes que les États -, on peut penser, et craindre, qu’il ne le fera jamais. Pour ma part, il est évident que je ne lui donnerai jamais ma voix. Mais chacun fait ce qu’il veut, c’est entendu.

Je vous glisse ci-dessous l’article publié dans Charlie-Hebdo de cette semaine, en vente jusqu’à mardi. Oui, il est de moi, comme on peut s’en douter.

Le barrage brésilien qui fait pleurer Hulot

Si tous les gars du monde voulaient bien se donner la main, Hulot serait vachement content, mais comme ils se foutent sur la gueule, ça le rend bien malheureux. Mettons-nous à sa place. Sur terre, la vie n’est pas gaie. D’autant qu’on ne sait jamais qui est responsable. Le capitalisme ? « Je ne suis pas quelqu’un qui juge », répond Hulot, qui ajoute gentiment : « Je parle sans haine, car je ne suis pas favorable à la lutte des classes (1) ». Sarkozy ? « Être antisarkozyste, ça ne m’intéresse pas, je ne le serai pas (2) ».

Mais comme c’est un grand cœur, quand il voit le chef indien du Brésil Raoni pleurer, il craque : « La construction de ce barrage, ça me rend fou (3) ». Quel barrage ? Mais celui qui fait chialer Raoni, celui qui va noyer les terres ancestrales de son peuple et détruire la forêt, celui de Belo Monte. On dira ce qu’on voudra de la technique, mais là, chapeau bas aux artistes. En pleine jungle infestée d’araignées, de serpents, de moustiques et d’Indiens cracheurs de curare, il faut le faire. La bête produira à terme 10 % de l’électricité du Brésil, et pourra du coup servir à extraire de la bauxite non loin de là, ce qui repoussera plus loin les Indiens au curare, et permettra de produire de l’aluminium grâce à quoi l’on pourra boire de la bière proprement dans des canettes. Mes aïeux, le progrès est une chose merveilleuse.

Bon, il est vrai qu’avec l’autre complexe Altamira-Babaquara, 6140 km2 seront inondés. Soit la moitié de l’Île-de-France, région qui abrite chez nous presque 12 millions d’habitants. Charlie espère vivement que l’on pourra faire du pédalo, de la voile et de la plongée, car ce serait trop bête de rater une occasion pareille. Sur ce plan-là, la France est bien placée, car figurez-vous que notre champion Alstom est dans le coup. La boîte de Belfort que défendait avec ses petits bras Chevènement est devenue un « leader mondial de l’hydroélectricité » et a signé en février dernier un contrat de 500 millions d’euros pour le chantier de Belo Monte. Alstom fournira une bonne part des turbines géantes, ce qui donnera tant de travail chez nous que c’en est un bonheur.

Mais revenons à Nicolas Hulot. Le barrage le rend fou. On s’apprête à le retenir – un geste violent est si vite arrivé -, mais notre écologiste planétaire est en vérité placide. « On doit se mobiliser, il en va du sort de l’humanité tout entière », insiste Hulot, sans rien proposer du tout. Le premier imbécile venu penserait aussitôt à une action contre Alstom, mais Hulot est plus malin, se contentant d’attaquer la méchanceté du monde. D’ailleurs, Alstom n’a-t-il pas un partenariat stratégique avec Bouygues, donc TF1, depuis 2006 ? Bouygues ne possède-t-il pas 21% du capital d’Alstom ?  TF1 n’est-elle pas, par hasard, l’entreprise reine de Nicolas ? Si.

Le Brésil de la présidente « de gauche » Dima Roussef est une sorte de Chine des Amériques, qui entend bien bouffer l’Amazonie entière, en attendant mieux. Ces dernières semaines, quatre paysans dans la tradition de Chico Mendes et de la sœur Dorothy Stang, dont Jose Claudio Ribeiro da Silva et sa femme, ont été butés pour avoir tenté de protéger la grande forêt. Pendant ce temps, le gouvernement de Brasilia modifiait le Code forestier de 1965, qui ouvre la voie à une déforestation massive.

Au Brésil encore, un autre barrage, celui de Jirau, est en construction sur la rivière Madeira, à la frontière du Pérou et de la Bolivie. Mauvais coucheurs, l’écrivain Le Clézio et le directeur de Survival France Jean-Patrick Razon estiment que le barrage : « menace non seulement la diversité biologique et socioculturelle de la région, (…) mais aussi la survie même de certaines des dernières tribus isolées du monde (4) ».

Or, incroyable mais vrai, notre GDF-Suez à nous est le grand constructeur du barrage. Comme indiqué sur son site internet, le groupe est « un acteur de référence eu Brésil », installé depuis cinquante ans, au point d’être le premier producteur privé d’électricité du pays. Et voilà que ces idiots d’Indiens protestent eux aussi contre la destruction de leurs cases à toit de paille et de leurs flèches.

Ce serait une excellente occasion pour le grand Nicolas Hulot de démontrer au monde entier la vigueur de son engagement altermondialiste. Mais il y a problème. Un, GDF partage encore de nombreux intérêts avec EDF, partenaire de longue date de Hulot. Et deux, l’État Français est actionnaire de GDF-Suez à hauteur de 35 %. Hulot fera-t-il de la peine à Sarkozy et à ses si nombreux amis de l’industrie ? La suite dans Charlie, sans faute.

(1) Terraeco, mai 2011

(2) Le Monde, 6 mai 2011

(3) Le JDD, 4 juin 2001

(4) Le Monde, 7 avril 2010

Hulot, Lhomme, Meirieu et tant d’autres (une fabuleuse attraction)

Si je pouvais exprimer combien je me fous de leurs primaires dites « écologistes » ! Mais mon Dieu, je serais alors le prince des mots, le roi du vocabulaire, et l’on me porterait en triomphe de ville en ville, sur les épaules de foules en délire. Par malheur, je ne sais le dire. Ce que je peux affirmer sans hésiter, c’est que leur stupéfiante mise en scène restera dans mes annales personnelles. Tel, qui affirmait pour l’avoir vécu de près : « Autrement dit, j’avoue l’échec, personnel et collectif : je ne souhaite plus m’épuiser à construire des passerelles alors que l’essentiel des préoccupations consiste à entretenir les suspicions ou à rêver d’en découdre pour affaiblir tel courant, détruire tel individu ou conquérir tel pouvoir. Je n’assumerai pas plus longtemps la fiction et l’imposture d’un rôle revenant à concilier l’inconciliable », tel a rejoint madame Duflot et les si nombreux militants écologistes tamouls de monsieur Gatignon (voir, pour mieux comprendre, ceci, ceci et cela). Une manière originale, assurément, de faire de la politique autrement, scie bien connue des Verts depuis leur origine. Tel autre, autoproclamé « numéro 2 » du parti, poste qui à ma connaissance n’existe pas, soutient désormais Éva Joly après l’avoir traitée de « vieille éthique ». Comme les deux camps se ressemblent ! Comme ils sont mignons !

Et tout cela, n’en doutons pas, fait d’excellents soldats, dont le nombre croît à mesure qu’on se rapproche des urnes. Oh quel spectacle ! Combien de votants ? Et parmi eux, combien de milliers qui ne présenteront pas même leur identité ? Et quelles sont les mesures publiques et vérifiables susceptibles de donner confiance dans un scrutin organisé par de si braves personnes ? Allons, cesser de persifler. La planète est en danger, savez-vous ? Il sera donc dit qu’au moment où une partie de l’Europe célèbre ses Indignés, qui tournent le dos aux mascarades, les vieux politicards auront dominé la scène d’un parti soi-disant « écologiste ». J’ai conscience de paraître déçu, voire énervé. Je me dois de jurer à nouveau ma vérité : n’attendant rien, depuis vingt ans au moins, d’un parti à mes yeux lamentable, je me contente de rire, à gorge bien déployée.

Dernier épisode en date, qui paraît si outré qu’on le dirait faux : le cas Philippe Meirieu. Ayant découvert sur le (fort) tard la question écologique, ce pédagogue se rattrape de belle manière. Ce soir du 16 juin 2011, Hulot était de passage à Lyon, ville de Meirieu, dans le cadre de sa campagne électorale interne. Je précise que Meirieu est présenté comme le grand sage de cette vaste pantomime, et qu’il est officiellement l’arbitre. Celui qui est censé calmer le jeu entre candidats, celui chargé de garantir la justice entre les quatre prétendants. Un arbitre, ce me semble, ne prend pas position. Sauf Meirieu, qui a violemment attaqué le pauvre Stéphane Lhomme, celui qui, ainsi que l’on commence à le savoir, attaque Hulot l’icône.

Qu’a dit Meirieu ? Selon L’Express (ici), ceci: « Dans ses professions de foi [celle de Lhomme], il y avait des passages délibérément insultants et mensongers à l’égard de Nicolas Hulot. Il a franchi la ligne rouge. Il n’a pas fait la totalité des modifications que nous lui avons demandé. Nous étions sur le point de ne pas les envoyer mais Nicolas Hulot a accepté qu’elles le soient. D’une certaine manière il ne participe au sprint final que parce que Nicolas l’a bien voulu ». Meirieu est-il en train de passer un concours international, et en ce cas, lequel ? Tout est grotesque, de la première à la dernière ligne. Lui, le pseudo-arbitre, transforme Hulot en un admirable héros magnanime, qui aurait consenti, par grandeur d’âme, à laisser parler un aboyeur. La réalité est un poil différente. J’ai pu lire la version non expurgée de la profession de foi de Lhomme, qui est une attaque politique du candidat Hulot. On en pense ce qu’on veut, mais elle ne contient pas de bassesse. D’ailleurs, vous pouvez la lire ici.

Pour comble, mais là, des records mondiaux sont pulvérisés au passage, Meirieu-l’arbitre-évidemment-impartial a conclu en assurant Hulot de toute son  « admiration », précisant pour les sourds et malentendants : « Je serais très heureux de faire sa campagne ». Mais que voilà une offre de services joliment tournée ! Ceux qui croient aux Verts sont ceux qui croyaient au PS en 1981. Les conséquences de cet aveuglement total risquent d’être un petit peu plus graves, car l’on parle désormais d’effondrement des écosystèmes, et plus seulement des postes à se partager dans l’appareil de l’État. Dites, un petit jeu : parmi ceux qui tiennent le manche dans ce parti délétère où triomphent les Meirieu, combien ont déjà obtenu des sinécures publiques ? Combien en attendent ? Combien rêvent d’une circonscription ? D’un ministère ? Et du reste ? Combien, dites-moi ?