Archives de catégorie : Santé

Chimie, pesticides, air, pollutions en tous genres

Une maison on ne peut plus active

Il y a une quinzaine de jours, j’ai bu un verre à la gare Montparnasse (Paris) avec Jean-Claude Pierre. Je vous parlerai de lui tantôt, et sans doute plus d’une fois. Il me fait venir le sentiment d’amitié à fleur de peau. Et en outre, moi qui suis du genre très difficile, je dois avouer que j’ai pour lui de l’admiration.

Mais je veux vous entretenir d’un convive, qui buvait sa bière en notre compagnie. En deux minutes, cet homme que je n’avais encore jamais rencontré m’a captivé. Et voici pourquoi : Étienne Vekemans est le président de l’association Maison passive (1). Au risque de saper ma réputation, je dois avouer que je ne savais rien du sujet. Rien de rien. Je crois que je confondais un peu tout : maison écologique, maison bioclimatique, maison passive. Hors quelques lieux communs, je me serais aisément ridiculisé en public.

Pourtant, c’est passionnant. Figurez-vous qu’une maison passive – il existe des normes strictes – ne consomme que 15 kWh par m2 et par an de chauffage. Soit dix fois moins, en moyenne, que les maisons modernes. J’imagine que vous commencez à comprendre. Et j’ajoute dans la foulée que je n’ai fait aucune étude sur la question, me fiant à la littérature disponible sur le Net. Et à la clarté des propos d’Étienne. J’espère que vous faites volontiers confiance aux gens que vous rencontrez. Moi oui.

En dessous de 15 kWh par m2, une maison n’a en fait plus besoin d’un système de chauffage réellement indépendant. Ces maisons seraient, pratiquement, sans chauffage ni climatisation. Je ne vous ferais pas un cours, dont je suis au reste incapable. Tout repose sur une inversion des priorités. Il ne s’agit plus d’empêcher la chaleur de partir en isolant le toit, par exemple, mais plutôt d’empêcher le froid d’entrer en rendant la maison étanche à l’air extérieur. Un système malin de ventilation permet en outre de garantir une qualité de l’air intérieur remarquable. Je sais, cela sonne comme une douce rêverie.

Reste que de telles maisons existent. Ailleurs. En Allemagne et en Autriche, par milliers. Mais pas en France, ce qui explique en partie ma totale ignorance. Je ne vais pas me transformer pour autant en VRP de la maison passive. En tout cas, pas demain. Mais cette histoire me conduit droit à des interrogations. Dont celle-ci : pourquoi diable les ONG n’ont-elles pas fait de l’habitat l’une des vraies grandes priorités du Grenelle de l’Environnement ? Je ne doute pas que notre grand Sarkozy, dans son immense générosité, lâchera quelque chose dans ce domaine. Ses services de communication ne manqueront pas de vendre au JT de 20 heures des chiffres, des courbes, des coûts. Mais je sais comme vous que cela restera dérisoire au regard du défi climatique.

Pourtant, s’il est bien un domaine où il eût fallu se battre au couteau – il y en a d’autres, que j’oublie une seconde par commodité -, c’est bien celui-là. Et la maison, je nous le rappelle, c’est oïkos, ce mot grec qui a aidé à forger celui d’écologie. La maison parle instantanément à tout le monde. Elle rassure ou inquiète. Fait rêver. Fait agir. Oui, franchement, pourquoi ne pas avoir élevé la voix à ce sujet au cours du Grenelle de l’Environnement. Était-on trop occupé par ailleurs ? Mais par quoi, alors ?

(1) http://www.lamaisonpassive.fr

Adrienne et le jardin bleu

Un jour de chance extraordinaire, j’ai rencontré Adrienne. Adrienne Cazeilles. C’était il y aura bientôt douze ans, en janvier 1996. Je tiens sur ma table sa dernière lettre, datée d’août, à laquelle je n’ai pas encore répondu. Shame on me !

J’étais alors – en 1996 – en balade dans les Pyrénées, côté Catalalogne et Canigou. Il faisait froid et bleu, j’avais vu la mer et la montagne, croisé l’hiver et peut-être le printemps, mais le grand moment approchait. Adrienne m’attendait à l’entrée de son mas del Pull, dans cette microrégion des Aspres, contrefort de la vraie montagne. Pull, vous n’êtes pas obligé de le savoir, est un mot catalan qui désigne le peuplier. J’arrivais donc au mas du peuplier, après avoir traversé des collines boisées de châtaigniers et de chênes verts. Elle m’attendait, sur l’antique aire de battage de la ferme.

Car c’était une ferme où des générations s’étaient succédé depuis des siècles. Une tuile du toit, peinte, annonçait l’an 1769. Mais la famille d’Adrienne était installée là depuis bien plus longtemps que cela. Des siècles, comme on dit des jours. Adrienne, je vous le dis, est une formidable conteuse. Ce jour-là, nous nous sommes mis au coin du feu, comme pour une veillée en plein jour. Elle me parla longtemps d’un temps disparu, mais qu’elle avait connu. Née en 1923, elle se souvenait fort bien d’un monde où l’argent était tenu en lisière. Où l’économie, modeste et parfois terrible, pouvait se concevoir à peu près sans lui. Où la richesse relative s’exprimait en herminettes, trusquins, rabots, harnais, serpettes et colliers à mouton.

Vous n’êtes pas obligé de me croire, mais ce n’est pas de la nostalgie. Pas seulement. Nous avons tous besoin de nous rappeler que le clinquant insupportable du monde n’est pas fatal. Qu’il finira, d’une manière ou d’une autre. En tout cas, Adrienne me parla ce jour-là des arbres et des plantes. Le catalan distingue par exemple, pour désigner le bois, les mots el bosc (les bois) la llenya (le bois de chauffage) la fusta (le bois d’oeuvre). Elle me confia : « Mon père connaissait les plantes, mais moins que ma grand-mère maternelle, qui habitait à quinze kilomètres d’ici et chez qui j’allais à pied. Elle ne savait ni lire ni écrire, mais elle connaissait admirablement les plantes et les tisanes ». Rencogné dans un fauteuil, les genoux près de la flamme, je savourais une à une les figues et les nèfles du jardin.

Le jardin ! Je n’oublierai jamais la visite du jardin d’Adrienne. Jamais. J’avais pris un seau de sable pour aider la jardinière à l’épandre sur ses artichauts. Dehors, le soleil tentait sa chance. Nous circulions entre haies de buis, oliviers, fraisiers, rosiers, lilas. À l’entrée dans le potager, Adrienne cueillit pour moi une feuille de roquette, dont le goût de poivre est encore là. Tandis que j’admirais le verger d’amandiers et d’oliviers, juste au-dessus, elle me dit enfin : « Ici, c’est mon jardin bleu. Revenez donc en mai, vous verrez. Tout est bleu. Il y a de la lavande, des violettes, des nigelles, des asters, des campanules, de l’hysope, des muscaris ».

Un jardin bleu. Un jardin bleu. C’était la première fois que je voyais Adrienne. Du haut des marches du si vieil escalier, elle m’a crié : « Bona pluja ! ». Bonne pluie ! On parlait cette année-là, déjà, de sécheresse. Et Adrienne me souhaitait donc de l’eau, comme les Fremen du roman de Franck Herbert, Dune. Alors je suis remonté, et je l’ai embrassée. Adrienne.

Nuit de Chine, nuit câline ?

En Chine, c’est la nuit. Désolé, mais je ne suis pas porteur de bonnes nouvelles. Si je vous envoie ce mot, c’est parce que je viens d’apprendre une étrange affaire. À Pékin, le gouvernement en place s’avise que le barrage des Trois-Gorges est peut-être une mauvaise idée.

Avant de commenter cette audacieuse pensée, permettez-moi de rappeler quelques faits. Le barrage chinois des Trois-Gorges est le plus grand ouvrage hydroélectrique de l’histoire humaine. Installé sur le fleuve Yangzi – Le Fleuve bleu -, haut de 185 mètres, il forme à l’amont un lac de retenue de 600 kilomètres de long. Près de deux millions de personnes ont été déplacées, car leurs villages ont été détruits. Il est officiellement terminé depuis mai 2006. Coût officiel : 25 milliards de dollars. Mais dans les coulisses, on parle de 50 à 75 milliards de dollars réellement dépensés.

Nous sommes clairement dans un au-delà du délire humain. Et seule une dictature encore vaillante, comme celle qui règne là-bas, pouvait venir à bout d’un tel projet. Lequel a permis au passage, ce qui n’est pas loin d’être son seul mérite, de faire émerger en Chine une contestation écologiste. On s’en serait bien passé.

Pourquoi y revenir ? Parce que monsieur Wang Xiaofeng, le directeur des Trois-Gorges, a pour la première fois dit une partie de la vérité au cours d’un séminaire, et que ses propos ont été rapportés. Selon lui, et je le cite scrupuleusement : « Nous ne pouvons sacrifier notre environnement contre des perspectives de prospérité à court terme ». Et d’ajouter aussitôt ce que je sais – moi l’ignorant- depuis une quinzaine d’années : ce grand désastre va entraîner une pollution massive, une érosion massive, une raréfaction massive des ressources en eau, une raréfaction massive des (rares) terres arables du pays.

Inutile de perdre du temps en compagnie de ce Tartuffe. Maintenant que le barrage est fait, et que les paysans ont été sacrifiés, comme il est plaisant de reconnaître l’évidence ! Tartuffe, bien sûr, et criminel, évidemment. Mais je ne veux pas nous laisser sur cette affreuse nouvelle. La lutte contre le barrage, je vous le disais, a fait éclore un véritable mouvement. Il existe en Chine des centaines, peut-être des milliers d’ONG plus ou moins écologistes. Et la bureaucratie chinoise elle-même, du moins une part d’elle, est terrifiée. Le mot n’est pas trop fort : terrifiée par le monstre qu’elle a fait naître.

Je vous suggère, si vous lisez un peu l’anglais, d’aller visiter le site Internet du Centre pour l’assistance légale aux victimes de la pollution (1). Ses animateurs, Chinois vivant en Chine, jouent à cache-cache avec la police et l’État. Mais cela vaut la peine. J’essaierai de vous indiquer plus tard d’autres adresses du même genre. Savez-vous que des valeureux, dans ce pays prêt à tout sacrifier au fric et à la bagnole, tentent d’y sauver les derniers tigres ?

Un dernier point, et je vous laisse, car ce 3 octobre sort chez Fayard mon livre intitulé : La faim, la bagnole, le blé et nous (une dénonciation des biocarburants). Cela crée quelques obligations. Une dernière chose : qui a fourni à la Chine une grosse partie des turbines géantes du barrage des Trois-Gorges ? Qui ? Cocorico ! C’est nous. Nous, Alstom Hydro Power, géant français et transnational installé à Grenoble. J’ai trouvé une adresse presque miraculeuse (2) où l’on raconte les efforts héroïques de ces bâtisseurs pour satisfaire leurs clients chinois. On a le droit de pouffer, car c’est à peu près tout ce qui nous reste.

L’un des ingénieurs d’Alstom rapporte ceci : « Le diamètre externe de la roue des Trois-Gorges est 23 % plus grand que tout ce que nous avions fabriqué jusqu’à présent. Son diamètre est de 10,6 mètres pour une hauteur de 5 mètres ». Et ils l’ont tout de même fabriquée. Et nous conserverons donc, avant l’effondrement général, le niveau de vie matériel que nous envie la terre entière. À commencer par les Chinois.

(1) http://www.clapv.org

(2) http://www.infrastructures.com

Quand Diabrotica débarque (tous aux abris)

Jacques Baillon, j’espère bien que tu me lis ! Car ce papier que je suis en train d’écrire, c’est ta faute. Jacques est un naturaliste de la région d’Orléans, auteur en 1990 du livre Nos derniers loups, consacré à l’histoire naturelle de ces animaux dans sa région. Je l’ai dans ma bibliothèque, et j’en ai lu l’essentiel il y a une dizaine d’années. Ce que j’appelle un bon livre.

Et à part cela, Jacques m’envoie hier une information qui m’a aussitôt fait sursauter. La voici, dans un bref résumé. Il y a quelques jours, on découvre dans un champ de La Motte-Servolex (Savoie) une chrysomèle du maïs. Diabrotica virgifera virgifera, de son petit nom scientifique, est un coléoptère originaire d’Amérique centrale, devenu ensuite le principal ravageur du maïs en Amérique du Nord. Et il a été signalé pour la première fois chez nous, en Europe, en 1992. En Serbie. Probablement apporté là-bas dans les soutes d’avions militaires américains. D’où cette rumeur persistante : certains services étasuniens auraient délibérément répandu la chrysomèle pour mieux faire passer les OGM. Car Monsanto a, il faut le préciser, mis au point un maïs génétiquement modifié, le MON 863, qui résiste aux attaques du coléoptère.

Je n’ai aucun avis sur la question, car je n’ai pas regardé de près. Et je préfère donc en revenir à l’info du départ, transmise par l’ami Jacques. En Savoie, découvrant la chrysomèle, les autorités appliquent le plan. Et pulvérisent toute la région, dans un rayon de 10 km. Par avion. Réaction presque immédiate : « France Nature Environnement et la Fédération Rhône Alpes de Protection de la Nature dénoncent ces pulvérisations aériennes pratiquées sans information, qui exposent la population locale à un insecticide dangereux et posent un grave problème de santé publique. Par ailleurs les producteurs biologiques de la zone n’ont pas eu la possibilité d’envisager avec les services administratifs concernés des solutions alternatives ».

Roulez jeunesse, passez muscade. Ce que j’en pense ? Voilà une énième poussée bureaucratique, indifférente, automatique. L’administration applique, comme elle a toujours fait. Ce qui me fascine, c’est que cette histoire me rappelle toute l’histoire. Celle des pesticides en France, que j’ai racontée avec François Veillerette dans notre livre Pesticides, révélations sur un scandale français (Fayard). Les mêmes, ou leurs fils, ou leurs petits-fils, ont constamment pulvérisé, sans jamais rien régler. Contre le doryphore, le mildiou, le pou de San José. Pour le plus grand profit de l’industrie, amorale comme on sait, et dont le but unique et perpétuel est de vendre.

Vous allez m’excuser, mais je reviens sur notre livre. Il contient de quoi alimenter vingt procès. Il est empli de vraies révélations sur le système qui a permis l’empoisonnement universel aux pesticides que nous connaissons. Il cite des organismes prestigieux, des noms impeccables, il dénonce à haute voix. Et ? Et rien. Nul n’a osé mettre l’affaire sur la place publique. Aucune des personnes, parfois très en vue, citées et bien souvent vilipendées, n’a osé nous attaquer. Ce n’est certes pas la preuve que nous avons raison sur tout, en tout. En aucune façon. Mais c’est le signal on ne peut plus clair que ces braves gens sont sur la défensive. Qu’ils ont peur. J’aimerais croire qu’ils ont peur de nous. D’un sursaut qui tarde à venir. Vous me comprenez ?

Fâché avec Robin des Bois

Avant de vous expliquer cette malheureuse histoire avec Robin des Bois, laissez-moi vous dire deux mots d’Annie. Annie Thébaud-Mony. J’ai le privilège de connaître cette chercheuse de l’Inserm, infatigable combattante des droits humains. Elle a écrit récemment un livre remarqué, Travailler peut nuire gravement à votre santé (La Découverte).

Depuis des lustres, elle se bat pour le droit des travailleurs à vivre sans être constamment menacés. Cela l’a menée loin. Sur le front international de la grande bagarre contre l’amiante, par exemple. Mais aussi, bien plus près de nous, en Seine-Saint-Denis, où elle tente de faire émerger la vérité (volontairement) engloutie des cancers professionnels.

Bref, Annie est une brave. Elle m’envoie hier, ainsi qu’à d’autres, un communiqué signé par une coalition internationale, Platform on Shipbreaking. Des associations du monde entier ont uni leurs forces pour poser un problème jusqu’ici dédaigné : celui du démantèlement de nos vieux navires, gravement pollués pour la plupart.

Vous vous souvenez de l’histoire affligeante du Clemenceau, faisant des ronds dans l’eau avant de revenir, la queue basse, à Brest. Un petit miracle s’était produit : sous la pression première d’une minuscule ONG à laquelle appartient Annie, Ban Asbestos (Interdire l’amiante !), la France avait dû renoncer à livrer le vieux porte-avions bourré d’amiante à des chantiers navals de démolition en Inde. Greenpeace ayant embrayé, et l’histoire étant devenue mondiale, le gouvernement français s’était totalement ridiculisé.

Bref. Platform on Shipbreaking publie donc un nouveau communiqué, que m’envoie Annie. Lequel dénonce le démantèlement, sur les plages d’Alang, en Inde à nouveau, du paquebot Blue Lady, l’ancien France. Extrait du texte :  » L’autorisation d’échouer le bateau a été donnée sur la base d’une vague inspection visuelle du navire, inspection menée par un comité technique issu des mêmes agences qui sont accusées de violer la loi concernant le démantèlement des navires. Aucun échantillonnage des polychloropyphényls n’a été fait alors qu’ils sont présents en quantité importante dans ce type de navires. Le comité n’a pas remarqué la présence de 5 500 points de détection des incendies contenant des substances radioactives. Plus de mille tonnes de matériaux contenant de l’amiante, recensées antérieurement, ont été considérées comme quantité négligeable, ceci en dépit du fait qu’une étude réalisée en 2006 à la demande de la Cour suprême indienne montre que 16% des travailleurs d’Alang présentent des signes d’asbestose, et suggère la survenue ultérieure probable de cancer chez les travailleurs exposés ».

Voilà. Et Robin des Bois, là-dedans ? Il s’agit d’un groupe écologiste créé en France par Jacky Bonnemains, Katia et Marlène Kanas en 1985. Jacky est resté seul à bord. C’est un homme de grand talent, que je connais depuis près de vingt ans, et que j’ai souvent défendu contre les critiques. Je n’ai pas le temps de détailler ici pourquoi. Souvent, je dois tout de même le dire, à cause de complaisances supposées – que j’ai contestées publiquement – avec des industriels ou des institutions, dans le nucléaire par exemple.

Je pensais, je pense toujours que Jacky est un homme intègre, qui a rendu d’innombrables services à la cause écologiste. Et pourtant, je suis fâché avec lui. Pour longtemps, je le crains. Pourquoi ? Mais parce que j’ai osé lui adresser, au moment du Clemenceau, un petit mot de protestation. Ferme, je dois dire. Jacky soutenait en effet la position de la Marine nationale, défendait même la réputation de celle-ci, prétendant contre toute évidence que les conditions d’un démantèlement correct du Clem’ étaient réunies en Inde.

Or, je savais, et il ne le contestait d’ailleurs pas, qu’il ne s’était pas rendu en Inde pour juger de l’état des « chantiers » locaux de démantèlement. Pour soutenir, sur ce dossier, l’armée, il lui avait suffi de photographies ! Alors non. Alors non. Je me suis fâché, nous nous sommes fâchés. Et cette amitié sincère de près de vingt ans a sombré dans un trou noir. Un de de plus.

Je vais vous dire, et ce n’est pas un mystère. Un écologiste qui oublie la misère humaine, qui se rend aveugle à la domination, à l’exploitation, aux désastres réels du monde réel, ne saurait être à mes yeux un écologiste. C’est une position, n’est-ce pas ? Elle est évidemment discutable. Mais c’est la mienne. Et voilà pourquoi je salue et embrasse Annie Thébaud-Mony. Et voilà pourquoi je suis fâché avec Robin des Bois.