Archives mensuelles : août 2009

Michel Rocard est un zozo (suite)

Merci à Hacène et Jean-Paul, qui ont glissé deux commentaires vigoureux et pertinents à la suite de mon dernier papier sur Michel Rocard. Hacène a extrait de France-Info un morceau de roi dudit Rocard, tentant la semaine passée d’expliquer aux auditeurs la gravité de la crise climatique. C’est à ce point grandiose que je vous le recopie ici même :

« Le principe, c’est que la terre est protégée de radiations excessives du soleil par l’effet de serre, c’est à dire une espèce de protection nuageuse, enfin protection gazeuse qui dans l’atmosphère est relativement opaque aux rayons du soleil. Et quand nous émettons du gaz carbonique ou du méthane ou du protoxyde d’azote, un truc qu’il y a dans les engrais agricoles, on attaque ces gaz, on diminue la protection de l’effet de serre et la planète se transforme lentement en poële à frire. Le résultat serait que les arrière-petits-enfants de nos arrière-petits-enfants pourront plus vivre. La vie s’éteindra à sept huit générations, c’est complètement terrifiant. »

À quoi Jean-Paul a ajouté qu’en l’occurrence, et d’évidence, le pauvre Rocard mélangeait totalement deux phénomènes tout différents : l’effet de serre et la protection que nous offre la couche d’ozone, sauf là où elle a disparu pour cause d’activités humaines, bien sûr.

Mon commentaire sera, j’en suis sûr, le même que le vôtre. Nous sommes gouvernés par des ignorants complets. Qui ne prennent même pas le temps de lire les pages Wikipédia sur les quelques sujets où il serait bon de savoir une ou deux choses. Sarkozy est un homme qui ne lit jamais, malgré les campagnes de propagande lancées ce printemps, qui prétendent le contraire. Il est de cette génération qui, ayant parcouru un feuillet concocté par un sbire, s’estime quitte, et passe à autre chose. Et toute la chaîne de responsabilité est ainsi faite de gens qui ne savent rien, mais décident.

Rappel :  Rocard a, je crois, reçu quatre grandes missions officielles en très peu de temps. Sur l’Antarctique, sur les priorités du grand emprunt à venir, sur la taxe carbone. J’ai oublié la quatrième, et j’ai la flemme de rechercher si peu de chose. Enfin, voici, je crois, de quoi vous faire rire une ou deux secondes. Nous sommes le samedi 6 septembre 2008, il y a presque un an. Rocard vient d’avoir 77 ans, et s’emmerde comme ce n’est pas permis. On lui tend un micro – celui du Journal du dimanche, ou JDD -, et il déclare exactement ce qui suit : « Nicolas Sarkozy mène une politique économique buissonnante et incertaine. Il n’a pas assez de connaissances économiques, il ne connaît pas l’industrie. Il n’a ni constance, ni patience. Il gouverne à l’impulsion, dans des rythmes médiatiques et pas économiques. Il a trop d’images dans la tête. Il est à la télévision, dans les annonces (ici)».

Vous avez bien lu : Rocard accuse Sarko de ne rien savoir sur ce qui fonde pourtant la politique de tous ces zozos. Avant d’accepter quelques mois plus tard une mission sur la taxe carbone, sujet dont il ignore tout. Au fait, cette déclaration à France-Info ? De la désinformation ? De la fantaisie ? Du gâtisme ? Je préfère écrire ce que je pense : de la connerie. De la pure connerie.

Michel Rocard le preux (de la taxe carbone)

Oui, je sais qu’il ne faut pas tirer sur les ambulances. Mais je dois avouer que celle conduite par Michel Rocard m’arrache un sourire. Cet homme extravagant doit avoir en ses magasins intérieurs des stocks industriels de masochisme. Après s’être fait humilier comme il arrive rarement par Mitterrand entre 1975 et 1995 – oh, ce passage à Matignon, en 1988 ! -, il a donc accepté de donner une cuillerée de soupe à Sarkozy. À 78 ans, il n’est jamais trop tard pour servir.

Entre autres bagatelles, Rocard vient donc de remettre un rapport sur la taxe carbone, dont je me fous à un point inexprimable. Et voici pourquoi, en quelques phrases. Admettons par pure hypothèse que ce projet soit sérieux et qu’il voie le jour en 2010. Si, faisons semblant.

On fera donc un peu plus attention aux émissions de carbone qui nous seront imposées par la machine. Laquelle est justement fondée sur le gaspillage permanent de ressources naturelles irremplaçables à terme, dont l’assemblage sous forme d’objets émet justement de grosses quantités de carbone, sous la forme de gaz.

En admettant – un effort, que diable ! – que la taxe carbone existe un jour, elle ne servira strictement à rien. Je dis bien : à rien. Car l’âme du système consiste à fabriquer, vendre et faire jeter au plus vite des milliers d’objets et de gadgets qui aggravent la crise climatique dans des proportions effarantes. Pour ne prendre que le triste exemple que je ne connais bien, les marchands organisent l’obsolescence des ordinateurs, de manière que, tous les quatre ou cinq ans, il faille en acheter un neuf, qui produira son pesant de gaz à effet de serre.

Dans mon métier, qui implique l’ordinateur, j’ai été contraint par l’industrie d’acheter cinq ordinateurs en un peu plus de vingt ans. Aucun n’était seulement usé. Croyez-vous qu’il en aille autrement avec la bagnole, les écrans plasma, les IPod, les téléphones portables, les micro-ondes ?

Or donc, un pauvre vieillard nommé Rocard, dont la carrière n’est qu’une suite d’échecs, accepte de jouer les faire-valoir auprès de notre Seigneur à tous. Et propose une taxe carbone dans le temps même où l’industrie se demande comment accélérer la rotation des objets, sur quoi tout repose. Il est dans ces conditions IMPOSSIBLE d’imaginer diminuer les émissions de carbone produites OU UTILISÉES en France. Car de la même manière qu’on commence à parler d’eau virtuelle pour désigner cette eau nécessaire à la fabrication de T-shirts made in China ou Morocco, de la même manière, il faudra bien parler de carbone virtuel, importé avec les machines que d’autres fabriquent pour nous. Combien de carbone est-il caché dans cette machine par laquelle je vous parle ?

Malgré cela, tout le monde, ou presque, s’interroge gravement sur les chances que cette taxe carbone made in France a de passer l’obstacle du Parlement, et de l’opinion. Voilà ce que j’appelle volontiers une farce. Une autre farce estivale, comme il en est tant quand il faut remplir des journaux flapis et dépourvus de la moindre idée. Pour ce qui me concerne, outre que je plains – hypocritement – Rocard d’aussi mal terminer sa vie, j’ajouterai avec ma rudesse coutumière qu’ils peuvent aller se faire foutre. La planète fond. Le permafrost fond. Les glaciers de l’Himalaya fondent. Ceux du Groenland aussi. Des morceaux d’Antarctique partent à la dérive, et une palanquée de crétins continuent à danser sur le pont, comme si de rien n’était. Si seulement je pouvais être ailleurs ! Si seulement je ne devais pas partager le même monde qu’eux !