« Vive l’abolition de la chasse ! »

Ces deux articles ont paru dans Charlie Hebdo le 18 septembre 2013. Le premier est un entretien que j’ai mené avec Gérard Charollois ; le second un court récapitulatif de l’été. Au passage, les chasseurs du Var et des Alpes Maritimes ont désormais le droit de tirer des loups au cours de leurs habituelles battues au gibier. Deux loups ont été abattus en deux jours. Le loup est redevenu un gibier. Nous sommes retournés à la belle époque de l’éradication, entre 1870 et 1925. Le progrès, aucun doute.

Un mot sur Gérard Charollois, grand héros du mouvement antichasse. Ce type est réellement un cas. Aveugle, il est juge à Périgueux, où il préside la Chambre de la famille du tribunal de grande instance. Amoureux de la vie, de la nature, des animaux, il a été le vice-président du glorieux Rassemblement des opposants à la chasse (ROC), du temps de Théodore Monod. Il vient de publier une nouvelle édition de Pour en finir avec la chasse (éditions Imho) et il prépare une manif. Le 21 septembre, à 14 heures, place d’Iéna. Une partie de l’équipe de Charlie sera là, dont Cabu et Luce Lapin.

Vous organisez donc une manif contre la chasse, ce qu’on n’avait pas vu en France depuis des lustres. Mais pourquoi ?

(Il rigole) Pourquoi ? Mais parce que l’opposition à la chasse est en France majoritaire, et qu’il est grand temps de la rendre visible. L’association que je préside, la Convention Vie et Nature (CVN, www.ecologie-radicale.org) a commandé à la Sofres, en janvier 2011 un sondage. La question posée était celle-ci : « Êtes-vous plutôt favorable à ce que l’animal sauvage bénéficie, comme l’animal domestique, de la protection légale contre les actes de cruauté et les mauvais traitements ? ». 87 % ont répondu oui, et 7 % non. C’est écrasant ! C’est formidable ! Et pourtant, rien ne bouge.

Justement. J’allais vous dire : rien ne change. Vous avez l’explication ?

L’évidence, c’est qu’il y a divorce entre l’opinion publique et la classe politique. Cette dernière se sent obligée de s’agenouiller devant les fédérations de chasse, et tous les deux ou trois ans, les députés votent une nouvelle loi chasse pour faire plaisir au lobby. Franchement ! Certes, nous n’avons pas la puissance matérielle, la puissance financière des chasseurs. Eux, quand ils organisent une manifestation importante, ils louent des cars et font monter les leurs par dizaines de milliers. J’en sais quelque chose, car le 25 février 1989, au cours d’une grande manifestation du parti de l’extrême-chasse CPNT dans les rues de Périgueux, où je travaille, j’ai été pendu en effigie. Seulement, moi, je suis fier d’avoir essuyé leurs injures.

> Pour la manifestation que nous organisons le 21 septembre, nous n’avons pas un sou. CVN ne touche pas un euro de l’État, et je sais des sympathisants qui viendront à leurs frais de province, alors qu’ils sont aux minimums sociaux. C’est à ce prix, élevé, que nous entendons donner enfin une visibilité à ceux qui, en France, refusent et condamnent la chasse.

Sérieusement, vous la voyez venir, la fin de la chasse ?

Tout a une fin. Les combats de gladiateurs, les bûchers, le bagne, l’esclavage appartiennent au passé. Beaucoup, qui sont victimes du syndrome de la faiblesse, croient que la chasse est forte. C’est une illusion ! Je me suis battu des années – au passage, je salue la vaillance d’Allain Bougrain-Dubourg – contre la chasse à la tourterelle dans le Médoc. Tout le monde craignait une jacquerie, avec des incidents graves à la clé, en cas d’action de l’État. Il aura suffi de la dissolution du « comité tourterelles » des braconniers et d’une action judiciaire enfin concrète pour faire disparaître le problème.

>Tout l’édifice repose sur deux pieds vermoulus. Un, les fédérations de chasse sont les héritières directes de structures corporatistes créées par Pétain le 28 juin 1941, les sociétés départementales de chasseurs. Deux, les décideurs entretiennent la vision bucolique et passéiste d’une France qui n’existe pas.

La chasse est peut-être moribonde, mais elle bouge encore…

Les chasseurs étaient 2 millions 400 000 en 1975, ils ne sont plus qu’1 million 200 000, et encore ! car on compte les cartes distribuées et certains peuvent en avoir une départementale et une nationale. Le monde de la chasse se comporte comme une Bastille assiégée, comme si elle était à l’abri d’une ligne Maginot imprenable. Alors que l’Europe se dirige doucement vers l’abolition, la France s’obstine. Or il n’est plus possible que moins de 2 % de la population s’octroie des droits pareils sur la faune sauvage et le territoire national tout entier. C’est un déni de démocratie. Et n’oublions pas la question éthique : a-t-on le droit de tuer un être sensible pour se distraire ? Ma réponse est : NON.

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L’été des vautours anthropophages
C’est le bordel. Les paysans ont foutu le camp, des millions d’hectares retournent à la friche, le loup revient, les chasseurs sont de moins en moins nombreux. Et comme ils ont, par des pratiques comme l’agrainage, multiplié sangliers et cochangliers – croisements avec les porcs domestiques – les voilà dépassés. Ils n’arrivent même plus à tenir leurs plans de chasse départementaux. Les pauvres.

C’est dans ce contexte déprimé que l’été a passé. Mal, du moins pour les animaux. Les chasseurs les plus foldingues inventent chaque jour de nouveaux scénarios destinés à justifier leurs tueries contre le Loup, revenu d’Italie il y a vingt ans, ou l’ours, réintroduit dans les Pyrénées centrales à partir de 1996.

Mais les délires les plus inventifs concernent le Vautour. Il y en a quelques centaines en France, et c’est déjà trop. Des Alpes aux Pyrénées, passant par le Massif central, la presse régionale, chauffée par les fédérations de chasse, rapporte des faits-divers fantastiques. Ici, une randonneuse achevée par des vautours dans un ravin des Pyrénées-Atlantiques. Là des génisses en pleine forme attaquées par des escadrilles de vautours en folie. Genre : « Une génisse en pension au lieu-dit Fondorsol a été attaquée par une cinquantaine de vautours. Ces derniers ont réussi à (…) se jeter sur l’animal âgé de deux ans. Des vététistes passant à proximité n’ont rien pu faire ».

C’est le retour des chouettes clouées sur la porte des granges. En réalité, les vautours sont des nécrophages, et leur conformation physique les empêcherait de devenir des prédateurs, même s’ils en avaient envie. Variante à propos des blaireaux, accusés désormais de bouffer le maïs des gentils cultivateurs. Dans La République des Pyrénées du 29 août dernier, un « lieutenant en louveterie » s’est reconverti dans la chasse au blaireau : « Je viens d’en avoir trois, il a fallu creuser à plus de quatre mètres et ils m’ont esquinté deux chiens ».

Même les cerfs s’y mettent. En Haute-Saône, un chasseur émérite a été éperonné le 8 septembre par un cerf psychopathe. Commentaire éclairé de L’Est Républicain : « Le chasseur présentait une plaie de quelque 10 cm à la gorge, “à quelques millimètres de la carotide”, commente encore sous le choc, Serge Garnier ». Salauds de bêtes.

28 réflexions sur « « Vive l’abolition de la chasse ! » »

  1. « L’évidence, c’est qu’il y a divorce entre l’opinion publique et la classe politique » : cela donne une idée de ce que sont, en réalité, les urnes, votes et autres singeries.

  2. Paroles et musique : Henri Tachan

    Sur un’e boîte de conserve, sur un pigeon d’argile, vains dieux, c’est pas pareil !
    Pour les chasseurs, les vrais, il faut de la chair tiède avec du sang vermeil,
    Pour les chasseurs, les vrais, il faut que ça palpite de plumes et de ramage,
    Il faut que ça ait peur, il faut que ça se sauve, bref, que ce soit  » sauvage « …

    La Chasse,
    C’est le défoul’ment national, c’est la soupape des frustrés,
    La Chasse,
    C’est la guéguerr’e permise aux hommes en temps de paix !

    Chaque mois de septembre, le plumet au chapeau, ils part’ent comme en quarante,
    Ranimer la flaflame du Chasseur Inconnu qu’avait du poil au ventre,
    En cart’e comme les putes, ils dragu’ent à Rambouillet, ils tapin’ent en Sologne,
    Mais quand ils tir’ent leur coup, le client de passag’e se réveille charogne…

    La Chasse,
    C’est le défoul’ment national, c’est le coït des frustrés,
    La Chasse,
    C’est la guéguerr’e permise aux hommes en temps de paix !

    Regardez-les marcher, l’arrogance au visage, le coeur sur la gâchette,
    Ces spadassins rentrés, ces héros d’Epinal, ces tueurs de fauvettes,
    Regarder les marcher, ces Zaroff de banlieue, ces Hemingway d’Neuilly,
    Vers le trou à lapin, vers la mare à canards, y faire leur safari…

    La Chasse,
    C’est le défoul’ment national, c’est la Villette des frustrés,
    La Chasse,
    C’est la guéguerr’e permise aux hommes en temps de paix !

    Les soldats ça s’enraye, les soldats ça se rouille, c’est comm’e les carabines
    Le servic’e militair’e ça s’continue plus tard à coups de chevrotines :
    Pour le chasseur français y avait le perdreau boche ou le lièvre fellouze,
    Pour le chasseur franquiste l’anarchiste rouge-gorge et la chienne andalouse…

    La Chasse,
    C’est le défoul’ment national, c’est le p’tit Vietnam des frustrés,
    La Chasse,
    C’est la guéguerr’e permise aux hommes en temps de paix,
    De paix ?!

  3. L’abolition de la chasse n’est pas pour demain à mon avis: le sanglier est génant en Europe, même en ville et bien sûr sur les routes. C’est un probléme réél de coexistence avec l’homme, comme les rats; comme les oies aux Pays Bas qu’on est obligé de gazer.

    Je reviens à la chasse dans mon département:

    http://www.ladepeche.fr/article/2013/09/24/1715849-un-stage-pour-les-chasseurs-distraits.html
    où, sauf le procureur !, j’ai fréquenté en Commission de la chasse et de la faune sauvage les personnes photographiées. Cette info m’amuse…

  4. Bonsoir
    Merci pour cet article

    Je voudrais ajouter une piste à propos de l’attitude complaisante des pouvoirs publics (préfectures, politiques) face aux chasseurs. Ces gens sont bien armés, ils ont l’habitude de tuer, et au risque de tomber dans de grossières généralités, ils ne sont pas du genre le plus enclin au dialogue courtois. Je pense que dans la tête d’un préfet, il est possible que la question se pose en termes de maintien de la paix sociale, quitte à négliger le droit. Non?

    À l’attention de Jean-Pierre.
    Le « livre noir de la chasse » de Pierre Athanaze répond sans appel à l’argument de la régulation des sangliers. Par la négative.

    Rapidement, les sangliers prolifèrent pour deux raisons principales : d’abord ils ont été croisés volontairement avec des cochons d’élevage, si bien que les cochongliers d’aujourd’hui font des portées atteignant la dizaine de petits contre un à deux il y a trente ans. Ensuite, ils sont assidûment nourris par les chasseurs, dans le Lot comme ailleurs. La « prolifération » de ces animaux est parfaitement artificielle. Lisez ce bouquin, il vaut le coup d’y consacrer un moment.

  5. Guillaume Desgranges
    Les mineurs ou les sidérurgistes, bien que non armés (de fusils), n’étaient pas non plus des tendres. Ils ont pourtant été mis au pas, et souvent sans ménagement.

    En fait, les préfets ne sont que la courroie de transmission de la veulerie des gouvernants. Et quand on voit que le « parti des chasseurs » est ultra-majoritaire au Parlement(*), on n’est pas arrivé.

    (*) Cf. http://www.charliehebdo.fr/news/cpn-premier-pari-politique-de-france-562.html

  6. @ Guillaume, J’ai lu le livre de Pierre Athanaze et il y a quelques années j’ai aidé le service juridique de l’Aspas pour annuler la liste des nuisibles. Pour le sanglier, c’est bien plus compliqué que l’histoire des cochongliers: en particulier les femelles actuelles mettent bas beaucoup plus tôt. Mais indéniablement il y a une responsabilité totale des chasseurs dans l’augmentation non controlable du nombre de sangliers; dans le Lot c’est maintenant un animal nuisible dont les dégats coutent cher à la Fédération de chasseurs. Et l’augmentation des cultures de maïs chez nous favorise l’animal, sans qu’il soit trop besoin de le nourrir. Et les élevages de sangliers sont souvent curieusement vulnérables.

  7. Nuisible,ca y est le mot est laché,et de quel droit l’homme qui a modifié leurs vies et les terrains sauvages et les a cloné ne serait il pas le nuisible,de quel droit on tue,anthropocentrisme est une debilité obsoléte,et laies sauvages le peu qu’il reste n’ont qu’un petit,alors les nécroculteurs et les elus et les federations Jean Pierre on connait et si l’ASPAS prend cette tournure et n’est pas venu a la manif antichasse et pour épauler les petites assoces et les grosses qui ont permis a l’Aspas d’acheter des terres sauvages et terrain dans le Drome dont la Fondation Bardot qui était a la manif, et Fondation pour une Terre Humaine ,c’est fort dommageable pour leur image,on ne peux être des deux côtes ,je suis totalement contre la chasse et les sangliers qui labourent mes terres pour se nourrir de vers de terre,ne me derangent pas,c’est ainsi,c’est la faute des chasseurs et maintenant on les traite de nuisibles,quelle inconscience,pour qui vous prenez vous,reguler,trier,nuisibles,etc ce langage de guerre est mauvais signe dan la bouche de gens soit disant ex ASPAS

  8. @ ourse

    inutile de perdre votre temps à rouscailler.
    Je ne fais pas partie de l’aspas, je l’aide comme je peux et je ne suis pas chasseur.Je lis Théodore Monod depuis longtemps, qui demandait qu’on foute la paix aux animaux. Je pratique cette paix là où je vis.

    Vous pouvez exercer votre colère énergique contre les Fédérations de Chasse. Par exemple aller siéger dans la commission départementale qui organise la chasse chez vous. Vous perdrez votre temps, vous rongerez votre frein le tout sans trop de résultat, mais c’est une expérience humaine intéressante pour qui veut étudier les moeurs des administrations qui représentent nos gouvernements et qui font tourner la boutique France. Et l’on comprend comment le lobby chasseur se maintient dans notre société française conservatrice droite-gauche EELV Mélenchon, Borloo-Bayrou, peu importe etc….et totalement aveugle sur la crise écologique planétaire qui nous attend.

    « Nuisibles » est le terme employé par l’administration, les chasseurs piégeurs et aussi les agriculteurs. Les cochongliers sont nuisibles, comme les écrevisses américaines et les poissons chats. Et comme l’ambroisie à feuilles d’armoise
    .wikipedia.org/wiki/Ambrosia_artemisiifolia

    L’administration demande de les détruire

    Les laies sauvages n’ont pas qu’un petit. Renseignez vous. Auprès de l’ONCFS par exemple.

    Amicalement.

  9. Ptit nouveau
    J’ai déjà eu l’occasion de m’engueuler fortement avec de bons vieux syndicalistes « pas tendres » comme vous dites, nous avons pu nous insulter sainement sans arrière pensée. Une altercation avec des chasseurs, pour moi c’est autre chose. L’arrière pensée dans c’est cas, c’est « pourvu qu’il n’y en ai pas un qui dégoupille ». J’admets que c’est peut-être juste un sentiment personnel, coupé de la réalité ; et qui même s’il peut expliquer certaines choses, ne suffit pas à expliquer l’invraisemblable position de l’administration et des politiques par rapport à la chasse.
    D’autre part, les chasseurs ne sont pas précisément un mouvement de contestation de l’ordre établi, ou du pouvoir des oligarques, tout ce qu’ils veulent c’est flinguer tranquilles. Cela limite la pertinence de votre comparaison.

    Jean-Pierre,
    Je suis convaincu que par endroits la prolifération des sangliers est un réel problème pour les activités humaines, je ne doute pas que le problème ne peut se résumer en quelques lignes.
    Cela dit, il me semble que lorsqu’on interdit de nourrir, les dégâts baissent rapidement. S’il y a vraiment un problème de surpopulation, alors c’est aux pouvoirs publics de se saisir de cela, et d’organiser des stratégies de régulation.
    Notamment, comme c’est le cas dans le canton de Genève, par des tirs d’agents territoriaux.

    Autoriser à nourrir puis à faire des rodéos, c’est comme autoriser la culture d’ambroisie en milieu sauvage, puis les « amicales agents orange » pour gérer le problème.

    C’est insensé, sauf si l’on admet que l’objet de cette hypocrisie est de permettre aux clubs agent orange de pratiquer leur hobby.

  10. merci de vos lanternes,mais je connais tres bien ce sujet ,et je fait attention a ne jamais parler de nuisible,le terme sémantique est immonde,pour le reste,et bien no comment………..

  11. Guillaume Desgranges
    Nous sommes bien d’accord. Je ne parlais pas de ça mais des affrontements entre grévistes – manifestants et forces de l’ordre. Et il semble me souvenir que c’était particulièrement violent (de mémoire, je crois que les CRS ou les Gardes mobiles n’aimaient pas le rôle de quilles quand les boules étaient des rouleaux de tôle d’acier de sept tonnes).

    À moins qu’ils ne sortent les armes, les chasseurs ne tiendraient pas la comparaison. Je suis même persuadé qu’ils s’écraseraient s’ils étaient confrontés à une véritable volonté républicaine. Ils sont forts contre les non chasseurs pacifiques mais contre l’État, leur force ne tient qu’à la faiblesse volontaire des politiques.

  12. appel des maires dans le petites commmunes dans les gazettes de signaler, les bêtes dites « nuisibles » afin que les piégeurs viennent chez vous les massacrer,ils ont tout tué et ils n’ont plus rien a tuer en Indre et Loire ,alors ils se rabattent sur ce qui reste qui se planque chez nous tous,Petain quand tu nous tiens!

  13. Attention à l’amalgame, luter contre la maltraitance animale : corrida, combats d’animaux, chasse à courre, élevages concentrationnaires, destruction de l’habitat, oui; contre les éradicateurs de vautours, ours, rapaces…,oui, lutter contre les bourgeois déboulant en horde de 4X4 et autres viandards alcoolisés mettant la population en danger, oui.

    Si l’on veut abolir la chasse, il faudrait que tout le monde devienne végétarien, ce qui est irréaliste, si nous divisons par 2 ou 3 notre consommation de viande et notre empreinte écologique, cela sera déjà pas mal.

    Envoyer des gardes détruire et incinérer des animaux en surpopulation (sangliers…), alors que dans le même temps la population consomme des produits des élevages intensifs nécessitant des destructions de milieux pour produire du soja et de l’huile de palme, est une aberration.

    Il est préférable de laisser un ou deux chasseurs à l’affût pour réduire la surpopulation si elle existe, et consommer ensuite les proies, est préférable.

  14. Philou a écrit :
    « Si l’on veut abolir la chasse, il faudrait que tout le monde devienne végétarien… »
    Eh !?
    Ou j’ai raté un (très long) épisode ou il me semble que la chasse ne sert plus depuis longtemps, dans nos contrées, à alimenter les humains.
    Des produits de la chasse sont consommés, effectivement, mais c’est très marginal dans la consommation de viande.
    Il fut un temps, pas si lointain, où, dans le monde rural, la chasse procurait un complément alimentaire à une catégorie de la population.
    À cette époque, le permis de chasse ne coûtait pas cher (quand il était pris), on utilisait la pétoire de l’arrière grand-père et on rechargeait soigneusement ses cartouches.
    Pour ces personnes, même si ce n’était pas vital, la chasse améliorait l’ordinaire. Il n’est pas sûr que cela existe encore.

    « Il est préférable de laisser un ou deux chasseurs à l’affût pour réduire la surpopulation si elle existe, et consommer ensuite les proies… »
    Tant que l’on donnera un prétexte, aussi mince et futile soit-il, pour justifier la chasse, on n’en viendra pas à bout. Les chasseurs sont suffisamment menteurs et retors pour inventer des justifications, inutile de leur en fournir.

  15. @P’tit nouveau « Il fut un temps, pas si lointain, où, dans le monde rural, la chasse procurait un complément alimentaire à une catégorie de la population. »

    Actuellement c’est encore le cas et j’en suis un représentant si je mange peu de viande environ 15 kg par an soit 45kg (viande et os)pour un foyer de 3 personnes, près de la moitié (20 kg) provient de gibier acheté à un chasseur du coin, l’autre à un éleveur de volailles.
    En prenant l’exemple du milieu dans lequel je vis : 100 km2, (10000 ha),les chasseurs peuvent prélever, sans mettre en péril les espèces, environ une centaine de sangliers et une douzaines de cervidés, soit près de 10 tonnes, de quoi couvrir la moitié des besoins de 500 habitants ayant un régime similaire au mien.
    A comparer avec les besoins de 500 habitants mangeant deux fois par jour de la viande provenant d’élevages intensif, soit 160 kg (viande et os) par an par personne, soit 80 tonnes = 1000 porcs ou 40000 poulets ou 240 bovins séquestrés avec les dégâts collatéraux (faim dans le monde, pollution, déforestation, transports…) pour produire leur nourriture.

  16.  » Les chasseurs sont suffisamment menteurs et retors pour inventer des justifications, inutile de leur en fournir. », si effectivement, il y a une bonne partie de C..S parmi ces derniers, ce n’est pas le cas de tous.

  17. La viande des sangliers et des chevreuils est au menu des repas organisés par les associations de chasse dans chaque village. Cela crée une animation et c’est relaté dans le journal local. La Fédération départementale se forge ainsi une popularité certaine chez la plupart des habitants.

  18. Philou, je crois que l’on ne pourra pas tomber d’accord. Vos 15 kg par an sont très méritoires mais ils seraient beaucoup plus justifiables s’ils venait d’élevage bio. Le gibier c’est *aussi* de l’élevage, sans compter les 5.000 tonnes de plomb dispersé dans la nature tous les ans.

    Quant à l’existence de chasseurs fréquentables, je ne doute pas que ce soit possible mais j’aimerais bien savoir pourquoi ce n’est jamais eux que l’on croise.

    À propos, je ne doute pas que les chasseurs qui vendent leur gibier déclarent scrupuleusement leurs revenus aux services des impôts.

    De toute façon, le problème n’est pas là. On pourrait éventuellement discuter si les chasseurs acceptaient des concessions substantielles (a minima : respect de la convention de Berne, des directives Oiseaux et Habitats, suppression de cette liste imbécile dite « nuisibles », « gestion » sans aucun lâcher même si cela nécessite de mettre en réserve des surface importantes, limitation des durées d’ouverture de la chasse, jour(s) non chassé(s), etc.).
    Malheureusement, le monde de la chasse a démontré depuis des décennies qu’il n’accepte de discuter que pour obtenir toujours plus (d’heures, de jours, d’espèces et de quantité).

    Le monde de la chasse n’est pas réformable car il ne veut faire absolument aucune concession. Il ne reste donc que l’abolition.

  19. la viande de gibier était interdite a la vente et a la transformation,ce n’est plus le cas et les élevages de chevreuils et sangliers nourris pour la chasse des viandards ,ils font du pâté et divers immondices sanguinolantes et les vendent désormais librement,sur les marchés en faisant croire que c’est du sauvage et que l’industrie des élevages via la Pologne et la France ,ca se cache,voir les lièvres blanc et mutant dans les campagnes!!

  20. @P’tit nouveau
    « Quant à l’existence de chasseurs fréquentables, je ne doute pas que ce soit possible mais j’aimerais bien savoir pourquoi ce n’est jamais eux que l’on croise. », étant pêcheur et randonneur, je dois souvent cohabiter avec les chasseurs, un peu plus que les citadins. Aussi, il est vrai qu’il y a une plus grande proportion de cons que chez les pêcheurs ou les randonneurs, probablement l’attrait des flingues, mais ce n’est pas le cas de tous.

    Pour les chevreuils et les sangliers, vu les forêts et les champs de maïs dans la région ou je vis, il n’y pas besoin de les élever.
    Pour la déclaration des ventes, je n’en sait rien, ce que je sais c’est que le chevreuil annuel que nous achetons avec un autre ménage, a sa bague, de toute façon le montant des ventes reste minime, entre 200 et 400 euros par an pour le chasseur en question.
    Je vais justifier une dernière fois mon point de vue, il est préférable de consommer peu de viande, dont une partie à un chasseur , que d’acheter la même quantité ou plus provenant d’élevage concentrationnaire, et d’euthanasier les sangliers en sur-nombre, même si le surnombre résulte des chasseurs, de l’agriculture ou des deux à la fois.

    Plutôt qu l’abolition de la chasse, il est préférable de revoir sa réglementation, période d’ouverture, deux après midi de fermeture hebdomadaire (plus intéressant qu’une journée, car cela limitera les problèmes d’alcoolémie), et l’application du taux légal (0,5 g/L) à tout détenteur d’armes.

  21. Philou
    Revoir la réglementation de la chasse semble malheureusement totalement impossible. Il est très probable que certains chasseurs seraient prêts à lâcher du lest mais je ne suis pas sûr du tout qu’ils soient majoritaires.
    De toute façon, le système est totalement bloqué par les instances, que ce soit les fédérations départementales ou la fédération nationale. Les représentants officiels de la chasse refusent totalement toute concession et quand ils acceptent une « discussion » ce n’est que pour obtenir toujours plus. Nous somme le pays en Europe où les durées de chasse sont les plus longues et où le nombre d’espèces chassables est le plus important. Or, à chaque fois qu’un pouvoir a voulu restreindre très légèrement leur « droits », il en a toujours résulté des manifestations, souvent violentes.

    D’autre part, entre les animaux sauvages chassés et les « élevages concentrationnaires » il existe des éleveurs qui font leur travail proprement en respectant les animaux, dans la mesure du possible et même si l’abattoir est au bout.
    Il ne faut pas oublier non plus que, pour le monde de la chasse, la nécessité d’avoir du gibier disponible est la justification de la destruction de leurs prédateurs. Si le loup n’était pas une espèce (très mal) protégée, il est rigoureusement certain que les chasseurs demanderaient son classement en « nuisible » car détruisant du gibier (cervidés car d’ici qu’il y ait assez de loups pour venir à bout des sangliers…).

  22. comme le dit trés bien notre BB nationale, « la France est devenue un cimetière d’animaux » : entre les chasseurs extrémistes, le braconnage (maintenant certains venus des pays de l’est s’y mettent), l’extension de la corrida dans le Midi, la vivisection qui continue, les abattoirs industriels (hallal cachére ou non), les camps de concentration pour volaille,la reprise des ventes de fourrure, la poursuite de l’extermination des « nuisibles », la France de ce début du 21éme siécle, si politiquement et « humanitairement » correcte par ailleurs, se lâche en ce qui concerne ce que je n’hésite pas à qualifier (tant pis pour mon « point godwin ») du « nazisme ant animal ». Le « progrès » sans doute…(sans compter l’ignorance crasse -et savamment entretenue- ) des jeunes générations concernant la nature en général…

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