Tout est à nous ? (à propos du NPA et de quelques autres)

Je ne pense pas que l’on puisse m’accuser de vouloir plaire. Mais je dois tourner cela autrement, car bien entendu, on veut toujours plaire. Disons que, si tel était mon but principal, j’aurais sans doute choisi depuis longtemps une autre voie. Et comme je suis sur celle-ci, et que je n’ai pas l’intention d’en changer, il faut bien croire un peu que mon engagement est profond. Il commande, tel que je le conçois, une certaine vérité. Bordée si l’on veut, limitée pour sûr, mais authentique.

Je dois reconnaître que le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) ne hante pas mes nuits. Je vois cette structure et ceux qui la soutiennent comme les spectres d’une histoire à jamais engloutie. Ce qui ne m’empêche pas de trouver d’épatantes qualités à des piliers du NPA, comme l’ornithologue Pierre Rousset (ici), davantage il est vrai pour son amour des oiseaux que pour ses positions politiques. Mais j’ai fait mieux en soulignant le caractère démocratique d’un mouvement, la LCR, qui a entrepris ce que nul autre n’aurait osé : la disparition dans un ensemble plus vaste, menaçant pour les vieilles lunes (ici).

Cela me met plus à l’aise pour ce que je vais écrire. L’autre matin, me rendant au métro – j’habite en région parisienne -, j’ai croisé le chemin d’une poignée de militants du NPA, qui distribuaient des tracts et vendaient le journal de leur parti, Tout est à nous. Je n’aurai peut-être pas fait attention si une amie, quelques jours plus tôt, ne m’avait parlé de ce titre, en le moquant un peu. L’occasion étant là, j’en ai profité pour réfléchir. Tout est à nous. Cette expression renvoie à un slogan scandé dans les cortèges de l’après-68, et qui disait : Tout est à nous, rien n’est à eux/Tout c’qu’ils ont, ils nous l’ont volé/Nationalisation, sous contrôle ouvrier/Sans rachat ni indemnité. C’était entraînant, c’était plaisant. Si plaisant que le gamin de ce temps – moi – reprenait cela à pleins poumons. Voyez, je m’en souviens.

35 ans plus tard, les mots ont à peine changé. On ajoute désormais, je crois : Partage des richesses, partage du temps de travail, etc. Mais revenons au nom de ce journal. Tout est à nous. Vous me direz que je coupe les cheveux en quatre – travail fort délicat pour moi – et que je vois le mal partout. Mais sérieusement, cela me dégoûte purement et simplement. Ce Nous est typiquement, sans que ses défenseurs l’imaginent, dans la tradition léniniste et trotskiste. Eux et nous. La classe ouvrière et la bourgeoisie. Les purs et les autres. Ce Nous trace une frontière simpliste et redoutable entre les bons qui seront sauvés et les méchants qu’il faudra bien achever. Et cette idée a fait ses preuves dès la fin de 1917, d’abord contre l’opposition dite « bourgeoise » au parti bolchevique – les Cadets du Parti constitutionnel démocratique – , puis contre le parti socialiste révolutionnaire et les anarchistes.

Je ne prétends aucunement que la société de classe n’existe pas. Et j’ai affirmé, écrit des centaines de fois que le pouvoir réel est entre les mains d’une oligarchie capitaliste qui mène les sociétés au désastre, quand celui-ci n’est pas déjà consommé. Mais je récuse cette dramatique indigence qui consiste à croire que le combat opposerait un petit groupe à une immense majorité. Ce fut la base de quantité de tyrannies, ce le serait demain. Le vrai combat unit ceux qui comprennent leur rôle, évident, dans la destruction des formes de vie. Il n’est pas vrai que nous serions seulement les victimes d’un système, les marionnettes de l’aliénation. Nous sommes tous, TOUS, les acteurs du drame, et nous serons TOUS amenés à jouer certain rôle pour qu’il ne se termine pas en tragédie.

Puis, cet autre mot, plus insupportable encore à mes yeux : Tout. Ce fantasme dit l’essentiel. L’homme est au centre, et tout doit lui être subordonné. Le NPA réinvente l’eau chaude, à savoir ce bon vieux précepte de Descartes selon lequel « L’homme doit se rendre comme maître et possesseur de la nature ». Dans l’essai Art révolutionnaire et art socialiste, publié au milieu des années 20 du siècle passé, Léon Trotski, qui demeure tout de même l’un des inspirateurs du NPA, écrivait ceci : « L’homme socialiste maîtrisera la nature entière, y compris ses faisans et ses esturgeons, au moyen de la machine. Il désignera les lieux où les montagnes doivent être abattues, changera le cours des rivières et emprisonnera les océans ».

Rien n’a donc fondamentalement changé au NPA, comme on pouvait légitiment le supposer. Et rien ne changera, car le cadre de la pensée de ces militants est pour l’essentiel le même que toujours. Produire plus – et mieux, admettons-le -, distribuer davantage. Aucune remise en cause du paradigme commun à la gauche et la droite  – appelons cela le progrès – n’est à l’ordre du jour ni ne le sera. Quant à oser prétendre que tout pourrait appartenir à des humains, je considère cela comme une offense terrible au monde, à la planète, à ses habitants non humains, à ses mystères, à ses promesses, à son avenir. Rien ne saurait m’être plus étranger.

75 réflexions sur « Tout est à nous ? (à propos du NPA et de quelques autres) »

  1. Merci de cette archéologie sur L. Jospin et le journal du NPA.
    C’est ce langage politique dit, redit, usé, passé à la moulinette écœurante du marketing échevelé auquel nos cerveaux sont soumis depuis quelques décennies à tout bout de champ et pour n’importe quoi, c’est ce non-sens, cet artifice, ces postures qui ont usé tant de gens – et il y a de quoi ! La langue commune est usée, l’esprit commun est usé, la mémoire, en toute logique, fait défaut.
    Effectivement, « Tout est à nous » ne veut rien dire et ces visions binaires ont assez montré leurs dangers.
    Pendant longtemps j’ai regretté de n’avoir pas connu une époque de Grande Cause Politique, d’être de la première génération sida/chômage ainsi baptisée par les médias. Maintenant, bien sûr, j’espère le renouveau, la sincérité, l’honnêteté, l’engagement pour les mouvements à venir en même temps que je trouve extraordinairement stimulante cette situation de crise qui oblige à tout repenser et repenser sans cesse, et vite.
    C’est difficile, c’est certain, mais ce n’est pas pour ça qu’il ne faut pas essayer de le faire.
    Certains (je pense à Patrick Viveret ou Pierre Rhabi), parlent souvent de ré-enchantement du monde. On sent que « Tout est à nous » tangue avec ça, on sent confusément ce qu’ils veulent dire mais tout cela fait encore appel à quelque chose d’une littérature qui, elle aussi, s’enracine dans un monde qui n’existe plus.
    J’ai envie d’écrire que la seule façon… mais, non… l’une des façons de (peut-être) reconnecter l’esprit des hommes avec leur conscience, leur environnement, leur sens de la vie et tout ce qui va avec c’est de faire preuve de rigueur dans le langage. L’exercice est rude, habitués que nous sommes à l’imprécision, au non-vérifié, à la réactivité de base, à la vitesse qui freine la réflexion. Oui, c’est difficile de se retenir de tout effet de séduction envers soi comme envers un lecteur, de traquer la mise en place des (auto)illusions… de remettre son langage au niveau de son humanité réelle (et non fantasmée). Les mots sont si piégeux ! N’empêche, la piste du langage aide à retrouver ce goût de la vérité qui, effectivement, manque terriblement à nos sociétés qui ne perçoivent pas plus le mensonge que la corruption.
    NB. Je lis en ce moment Tocqueville – je n’en reviens pas de la clarté de sa langue et de son intention, sans même parler de l’actualité du propos !

  2.  » Puis, cet autre mot, plus insupportable encore à mes yeux : Tout. Ce fantasme dit l’essentiel. L’homme est au centre, et tout doit lui être subordonné…. Quant à oser prétendre que tout pourrait appartenir à des humains, je considère cela comme une offense terrible au monde, à la planète,… » écrit Fabrice Nicolino

    Fabrice, sauf erreur de ma part, vous reprenez la thèse de Arne NAESS, fondateur de la  » deep ecolgy », mouvement auquel je crois à 100%.

    Ce mouvement précise que :

    « … Au contraire de la deep ecology, l’écologie traditionnelle est une écologie de type réformiste qui se focalise uniquement sur la réduction de la pollution et la sauvegarde des ressources naturelles en vue de garantir le niveau de vie actuel des sociétés riches.

    La crise écologique actuelle est le résultat d’une perception du monde erronée dans laquelle l’homme se conçoit comme une une partie INDEPENDANTE de la nature  »

    Et si l’on ajoute à cela la phrase de M.K.Gandhi qui affirmait  » que la Révolution Industrielle a été une des plus grosses erreurs de l’humanité… », on comprend mieux pourquoi la planète se trouve dans un tel état.

  3. Erreur fatale que d’assimiler la nature aux outils de production. Il serait temps que l’opposition dans ce pays prennent conscience que nous ne pouvons nous en passer, mais qu’elle peut se passer de nous, ce qui arriverait si la crise biologique que nous connaissons arrive à son terme.

    Pour hifi, la gueguerre entre deep ecology et écologie traditionnelle n’est pas une solution.
    Préserver les ressources et faire décroître notre pollution est indispensable, mais cela nécessite des alternatives efficaces sans sombrer dans le chaos (mortalité, pauvreté, violence en hausse et développement des fanatismes, totalitarismes vers lesquels s’engouffrent et s’engouffreraient des millions de moutons).
    Un exemple nous pouvons réduire notre consommation d’énergie de plus de 70% sans retourner au 18ème siècle. Cependant si on veut arrêter les centrales nucléaires encore faut-il développer le renouvelable.

  4. Etonnamment, tu reprends ce slogan qui n’a que l’intérêt d’exister pour n’en percevoir que les intonnations au premier degré.
    Tout le combat contre la détérioration de la bio-diversité prend sa source dans la lutte contre les inégalités. Le partage du monde entre une minuscule minorité nantie et l’immense majorité soumise aux dictats de la croissance et de la concurrence entre les pauvres est la cause des dégradations anthropiques. Par le simple jeu de la dette( et de l’accumulation des fortunes), le monde du futur est déjà plus inégalitaire que le nôtre et pour aller au plus court l’augmentation des températures sera d’abord le cauchemar des populations indigentes.
    La sauvegarde du brin d’herbe n’a pas de sens en Haïti, le fait qu’on tache de sauver d’abord les occupants de l’hotel Montana, blancs et possédants le bon passeport, devrait être la préoccupation prioritaire.

  5. le systeme capitaliste est extremiste en un sens,et forcémént pour faire contrepoid ,il est souhaitable pour etre éfficace d’etre sensé ,et sur de ces convictions! comme la deep écologie.On est tous responsable ,mais tout de meme,Les oligarques,ces grand destructeurs,qui envoutent la population avec les voitures(bientot le 6X6 dans paris peut etre),la viande ,ou le bois de l’autre coté de notre monde,sont responsable a 90% des désastres de la planete.Ils peuvent changer les choses ,car ils détiennent des leviers, qui grand malheur décide de la marche du monde.Mais leurs but a la grandeur du reve d’un cochon ,qui souhaite plus de nourriture.La vie ils s’en foutent.Et les pauvres aussi.Alors avec aussi peu de morale,comment croire a une inssurection des esprits?

  6.  » On nous dit que les méchants , c’est les riches , et que les pauvres , c’est les gentils . Ben , tout le monde veut devenir méchant , quoi …  » Coluche .
    Dit autrement :  » les réalités des riches ne sont pas si éloignées des aspirations des pauvres … » Desproges

    Et je ne vois toujours pas en quoi il est  » anticapitaliste  » de vouloir augmenter le Smig de 400 euros qui ne serviront pas à acheter bio ou des livres , mais des télés et des voitures , c’est à dire à alimenter au contraire le capitalisme jusqu’à ce que ce serpent se soit mangé la queue jusqu’à la tête …

  7. Azer,
    Cela peut se discuter. Pourquoi 400 euros de plus ne pourraient-ils pas servir à acheter des produits sains? Ou des livres? Ou des places de théâtre? Cela n’a rien d’évident.

  8. « Quant à oser prétendre que tout pourrait appartenir à des humains, je considère cela comme une offense terrible au monde, à la planète, à ses habitants non humains, à ses mystères, à ses promesses, à son avenir. Rien ne saurait m’être plus étranger. »

    Et en attendant, Fabrice pianote sur un ordinateur branché sur un immense réseau de câbles issu de l’exploitation très industrielle de ce monde, de ses espèces, de ses hommes et femmes, dont la fabrication a une impact tout ce qu’il y a de négatif sur la nature (ce qui lui permet de « communiquer à grande échelle avec des anti-dustrialistes deep écolo du type de HiFI qui font la même chose que lui à l’autre bout du câble tout en rêvant d’un retour à cette époque bénie où il n’avait pas encore d’ordinateur pour perdre tout ce temps).

    Sans parler des magazines publicitaires en papier glacé dans lesquels il pond quelques articles au milieu d’invitation à visiter le déserten 4×4 avec un authentique guide autochtone.

    Bref, Fabrice offense terriblement le monde tout en prétendant s’en offusquer et en affirmant que rien ne changera (ni au NPA, ni ailleurs).

    Niccoliner en rond ou l’autre nom du dandysme post-moderne et parisien.

    Jacques Banano,
    Empêcheur de niccoliner en rond.

  9. Cher Fabrice,

    Votre commentaire sur le titre du journal du NPA, est très intéressant. Même si, j’ai tendance à penser que vous pourriez mieux faire en termes de virtuosité dans la qualité théorique de l’analyse des sociétés capitalistes.

    L’analyse que je développe brièvement ci-après, doit beaucoup à ce courant qu’en Allemagne on appelle la  » wertkritik  » et qui s’est constitué autour des théoriciens Robert Kurz, Anselm Jappe, Moishe Postone, par exemple. Auteurs dont André Gorz au soir de sa vie, nous incitait à lire. Des informations sur ce courant sur ce site http://palim-psao.over-blog.fr/

    Le titre du journal du NPA est moins à renvoyer à mon sens sur la fameuse phrase de Descartes (ce qui serait encore une manière transhistorique et non spécifique de penser) qu’aux fondements du marxisme traditionnel, quand il dit que le problème reste celui de l’existence de classes sociologiques qui ont un simple statut de propriété différents (et donc qu’il suffirait de le transformer). J’ai l’impression plutôt que ces classes sociologiques ne sont que les effets sociologiques des différents éléments composant la métamorphose du capital (en tant que rapport social), donc des différentes formes de la valeur dans le cycle commandé par le rapport social capital, au travers de la possession desquelles les individus rentrent en relation d’interdépendance (ce que l’on possède pour rentrer en relation finit par nous posséder), une relation particulière, relation capitaliste qui veut accroitre la forme argent.

    La division en classes de propriété et du division du travail moderne ne doivent pas être pensée sur un mode transhistorique (esclaves/oisifs), on a l’impression alors que nous sommes dans une sorte de domination directe et personnelle vis à vis de la classe propriétaire. La forme spécifiquement historique de division en classes sociologiques et la forme de division du travail dans la société de la forme valeur (capitaliste), doivent être il me semble ramenés en amont au double caractère du travail et de la marchandise aujourd’hui (valeur d’usage et valeur ; et pas valeur d’échange), et c’est-à-dire à l’existence du travail en lui-même comme médiation sociale (moyen) entre les êtres, le travail abstrait, et, (au travers des éléments avec lesquels ils rentrent en relation : travail, argent, marchandise..), l’existence des processus de rapports sociaux qui vont alors circuler de manière abstraite dans le dos des gens et venir se présenter en face d’eux comme des étrangers (travail mort, marchandise, argent, etc). Les classes semblent alors être plutôt les effets sociologiques de la métamorphose de la valeur qui se valorise (capital), plutôt que l’effet d’une domination directe d’une classe sur une autre. Les classes sont alors plutôt dans leur condition d’existence spécifiquement modernes, informées par les formes de vie et de socialisation du capitalisme, au lieu d’imaginer que la classe du travail, est forcément hétérogène à la classe des propriétaires privés. La lutte des classes est ainsi plutôt une lutte d’intérêt à l’intérieur même des formes et catégories économiques (argent, etc.), qu’une lutte qui permettrait une sortie du capitalisme (on sait le sort tragique du mouvement ouvrier, avec l’autogestion de toujours les mêmes catégories économiques et l’actionnariat salarial, mouvement ouvrier qui à son corps défendant a très souvent accompagné le capitalisme en affirmant sans cesse de manière positive le travail et la modernisation). Le marxisme l’a pensé cette lutte comme la contradiction fondamentale et hétéronomisante (sans voir qu’il y avait une contradiction peut-être bien plus fondamentale dans le mécanisme même de la valorisation, non seulement une limite externe – la finitude de la planète – mais une limite interne), alors qu’elle est peut-être bien plus secondaire et immanente au monde dont on l’avait chargé de nous arracher.

    Les capitalistes comme les travailleurs peuvent alors être pensés comme des créatures des effets abstraits de formes de vie et de socialisation très spécifiques et qui n’ont pas toujours existé, à mon sens il n’y a pas grand chose à faire en s’acharnant à dénoncer la classe capitaliste comme  » classe parasite « , dont on pourrait se passer si la classe exploitée prenait le pouvoir (on en met d’autres et c’est vraiment pas mieux). Les gens qui aiment l’argent, qui dans leur vie se disent,  » moi je veux gagner beaucoup d’argent « , ou ceux qui en ont et veulent accroitre cette somme, sont aussi des créatures des  » conditions muettes  » (Marx) du cadre coercitif et totalitaire de la dynamique de la valeur, ils sont plutôt des  » fanatiques de la valorisation de la valeur « , qui vont avec intérêt (bien sûr) et bonne volonté endosser les rôles que la métamorphose de la valeur va leur présenter sur un plateau. Comme les autres sujets du capital (y compris donc nous en tant que simples travailleurs), les sujets du capital-cadres, ont aussi ce double caractère d’être à la fois sujet d’un système et objet d’un système qui les dépasse. Il faut laisser de côté à mon sens la recherche folle d’un méchant  » Dieu-architecte « , du genre des critiques altermondialistes complotistes contre les firmes, le grand vilain MONSANTO, les paradis fiscaux, « bilberderg « , la société du mont-pelerin, etc.., rendus responsables de tout, ou du genre de l’économie politique de l’antisémistime nazi ou d’une partie de l’extrême gauche historique – Proudhon, Fourier…, contre les Juifs ; quand dans les années 30, la gauche s’en prenait aux  » 200 familles « . Dénoncer comme le fait Michael Moore dans  » Roger et moi « , le vilain patron de General Motor, sans chercher à comprendre la mécanique intime du capitalisme, ne débouche que sous la forme d’une volonté jalouse de redistribution de toujours les mêmes catégories économiques qui sous les formes de vie qu’elles constituent, continuent à nous dominer de toute façon, que l’on ait viré  » Roger Smith le patron  » ou pas : le problème d’une sortie de la cage de fer de la valeur, c’est moins de dénoncer les patrons, les traders, les actionnaires, les paradis fiscaux, pour les remplacer par des  » de gauche  » ou  » moraliser le système  » – une grosse blague – que de penser un arrachement aux formes de vie et de socialisation modernes (ce qui est très loin des  » petits gestes  » écologistes à changer dans un  » mode de vie  » que l’on appréhende que du côté du consommateur, c’est-à-dire de manière complètement scotomisée et naturalisante – les décroissants sur ce plan là sont eux-aussi totalement dans le marxisme traditionnel du travail). Une simple dénonciation ou un espoir dans une  » régulation politique  » est illusoire dans une société fétichiste. Copenhague avait fait rêver les écologistes (sauf vous à ma connassance) et l’opinion publique médiacratique et même le bon sens des populations, sa décision (son absence bien sûr) nous a enfin ramené à la dure réalité : c’est bien joli tous les doux rêves de régulation des écologistes mais nous vivons simplement dans ce qu’on appelle le capitalisme…

    Tout ça pour dire, et pour revenir à la  » classe des propriétaires « , que dans notre impuissance (nous déjà, les vendeurs simples de leur force de travail physique et intellectuelle, journaliste, etc), on rencontre aussi l’impuissance des cadres (le suicide aussi est important et ils se font exploiter à mort avec des temps de travail très extensif, et la vie affective, familiale… très précaire qu’ils doivent parfois aussi accepter), du management, des patrons et des capitalistes, qui eux aussi, mais à un autre niveau, subissent aussi à mort les lois de la guerre économique de la compétitivité. Les directions d’entreprise ont des pressions énormes sur elles pour faire du fric avec du fric, il faut pas imaginer que  » là haut  » c’est un long fleuve tranquille. Ces individus qui endossent volontiers en en subissant les contreparties (méfaits et intérêts), sont plutôt les fonctionnaires du sujet automatique du capital, car s’ils veulent jouer à faire plus de fric ils doivent bien se courber devant les mécanismes abstraits et automates de la valorisation pour les accompagner. Se pose bien sûr la question de la responsabilité individuelle pour eux (mais aussi pour nous). Je reprend là un texte de Robert Kurz qui me semble porte à réfléchir sur cette question, et qui en même temps répond à ceux qui penseraient qu’il y aurait là un retour d’un  » déterminisme économique  » (ce qui serait à mon sens déjà très étrange de toute façon quand au contraire de ce que fait l’économisme, on part des principes de constitution sociaux de la socialité) :

    Citation:

     » Tout ceci soulève naturellement le problème de la responsabilité. La conception simple du monde du marxisme du mouvement ouvrier distinguait encore nettement entre le  » nous  » et les  » autres « , le  » bien  » a priori et le  » mal  » a priori dans ce que voulaient les classes sociales. Mais si le complexe commun constitué par le travail abstrait, la forme marchandise, la citoyenneté, etc., entre dans le champ de la critique, où se trouve alors la responsabilité ? Peut-on rendre un complexe de structure aveugle, peut-on rendre le sujet automatique responsable de quoi que ce soit, même s’il s’agit des pires crimes ? Inversement : si finalement la barbarie capitaliste est présente dans les contraintes silencieuses de la concurrence, les exactions des méchants managers, du sale politicien, du bureaucrate affecté à la gestion de crises, du boucher entaché de sang de l’état d’exception ne sont-elles pas excusées d’une certaine façon, parce que toujours conditionnées et causées par les lois structurelles de la  » seconde nature  » [la socialisation abstraite par le travail] ?

    Une telle argumentation oublie que la notion de sujet automatique [du capital, seul sujet qui anime ses créatures les individus qui eux sont plongés dans l’impuissance] est une métaphore paradoxale pour un rapport social paradoxal. Le sujet automatique n’est pas une existence à part se cachant quelque part dehors, mais il est la sphère d’influence sociale qui oblige les hommes à subordonner leurs propres agissements à l’automatisme de l’argent capitalisé. Mais ne sont-ce pas toujours les individus qui agissent ? La concurrence, la lutte pour une survie artificiellement suscitée, les crises, etc, font apparaitre la force de la barbarie. Cependant en pratique, il faut bien que cette barbarie soit le fait d’acteurs humains, donc elle passe à travers leur conscience. Voilà pouquoi les individus sont subjectivement responsables de leurs actes, autant le méchant manager et le sale politicien que, de l’autre coté, le chomeur raciste et la mère célibataire antisémite.

    Tous les jours il faut que soit surmonté l’énorme potentiel de peur et de menace qui pèse sur cette société. A chaque instant, les individus prennent des décisions qui ne sont jamais complètement dénuées d’alternative – ni à la petite échelle de la vie quotidienne ni à la grande échelle de la société et de l’histoire. Personne n’est qu’une marionnette sans volonté, tout le monde doit se libérer des effarantes contradictions, des angoisses et des souffrances de cette emprise de la peur. Il n’y a rien d’absurde à concentre l’indispensable critique de la société sur le niveau des structures sociales générales, sur le travail abstrait et le sujet automatique, mais, en même temps, à rendre les individus agissants responsables de leurs actes, même si leur statut social leur vaut l’état d’irresponsabilité.

    Marx a évoqué tous les niveaux de la barbarie capitaliste. Mais que ce soit justement le Marx ésotérique qui associe la critique catégorique des formes sociales capitalistes à l’indignation provoquée par les actes de barbarie et accuse les responsables avec une rare violence, est ce qui rend sa lecture aussi alarmante. En effet, on se rend compte là, avec inquiétude, que c’est le capital, parce qu’il n’est justement pas un simple rapport subjectif de volonté, qui, par son caractère fétiche irrationnel, engendre la mauvaise volonté – l’irresponsabilité des responsables et la responsabilité des irresponsables.

    dans Robert Kurz, Lire Marx, La Balustrade, 2002, épuisé, p. 213-214.

    Penser en terme de première nature, en disant finalement que le titre du journal du NPA ne relève que de la phrase de Descartes, exprime à mon sens de votre part, comme une involontaire naturalisation de la société présente, en disant finalement que cela ne relève seulement que du métabolisme transhistorique avec la nature. Or, on peut penser à l’inverse, que le métabolisme direct avec la nature, mais qu’il est médiatisé par une machine sociale énorme qui se compose d’une forme dynamique très spécifique. L’existence d’une  » seconde nature  » qui est donc (entre autres) une forme indirecte de domination de la nature.

    Sur notre  » seconde nature  » produite par la société elle-même fétichiste (du fait du statut de l’abstraction en tant qu’  » abstraction réelle « ) et  » seconde nature  » qui n’existe que dans les conditions modernes :

    Citation:

    Article Wikipedia sur  » Guy Debord  » :

    Lukács décrit ainsi cette nouvelle situation : « Car, d’une part, les hommes brisent, dissolvent et abandonnent toujours plus les liens simplement « naturels », irrationnels et « effectifs », mais, d’autre part et simultanément, ils élèvent autour d’eux, dans cette réalité créée par eux-mêmes, « produites par eux-mêmes », une sorte de seconde nature dont le déroulement s’oppose à eux avec la même impitoyable conformité à des lois que le faisaient autrefois les puissances naturelles irrationnelles (plus précisément : les rapports sociaux qui leur apparaissaient sous cette forme). « Leur propre mouvement social, dit Marx, possède pour eux la forme d’un mouvement des choses, sous le contrôle desquelles ils se trouvent au lieu de les contrôler » Histoire et conscience de classe (1923), éditions de minuit (1960) page 163.

  10. Ossian d’accord avec toi ce n’est pas le statut social ou la profession de l’individu qui lui donne envie d’acheter un 4×4 ou autre chose, si on lui donne les moyens. Les cons existent partout chez les pauvres et les riches.

  11. Deux précisions supplémentaires
    Au sujet de la « deep ecology » et de l’écologie traditionnelle », les opposer systématiquement n’a pas de sens, s’il existe des écolos tartuffes, d’autres : José Bové, Eva Joly, Christian Vélot… ;
    ont apportés plus (lanceurs d’alertes sur les ogm, affaire elf…) que certains partisans de la deep écology.
    S’il est indispensable que nous contrôlons correctement les secteurs énergétiques, financiers, de santé, d’éducation et de transports pour changer réellement de politique, il faut aussi que certains militants comprennent que nous ne possédons pas la nature mais que nous faisons partie de l’environnement, qu’il nous permet de vivre.

  12. Pardonnez cette référence mais le Christ a dit entr’autre chose : « Tout ce que vous ferez au plus petit d’entre vous, c à moi que vous le ferez »; je suis un peu restée bloquée à ce niveau là et aussi à la notion de troupeau (pour notre grande faiblesse) et donc de « bergers »; bon ou mauvais bergers qui menent le troupeau vers des précipicipes ou vers les verts paturages..Donnez-leur du pain et des jeux.

  13. Pour ce qui est de la croissance ou de la décroissance, il me paraît nécessaire de décroître fortement le gaspillage, les rejets polluants et le pillage des ressources tout en développant le partage des biens produits. La croissance ou la décroissance des PIB et PNB étant secondaire.

  14. Pleine lune fin janvier. Prévoir remue-ménage dans les cerveaux. Du boulot assuré pour les pompiers. Ne pas jardiner le 30 après 14h05 (lune au périgée).*

    *Rustica Pratique

  15. @Diggers
    « les décroissants sur ce plan là sont eux-aussi totalement dans le marxisme traditionnel du travail »

    Les « décroissants » ?
    Réduire et englober les « décroissants » aux petits gestes pour sauver la planète et à la lutte des classes (gentils travailleurs/méchants patrons) est pour le moins simplificateur.

    Ceux qui se réclament de l’objection de croissance sont fort heureusement multiples et certains suivent ou sont en train de suivre votre analyse (remettent en question la totalité du travail sur leur vie, développent des activités vivrières avec d’autres hors économie).
    Je pense à la branche « libertaire » de la décroissance qui a eu entre les mains les bulletins « Sortir de l’économie » :
    http://sortirdeleconomie.ouvaton.org/

    :o)

  16. @philou
    A propos de l’augmentation du smic :
    Sans même parler de cons ni de 4*4, les gens ordinaires n’étant pas dans le besoin pourraient déjà acheter bio, des livres et des places de théatre mais ils ne le font pas.
    Certes les 400 euros d’augmentation du smic pourraient soulager des fins de mois difficiles mais pour ce qui est d’être investis dans des activités plus respectueuses de la planète et de ses habitants ça semble bien illusoire.
    C’est l’ensemble de nos vies, de nos liens aux autres qu’il faut revisiter et ce problème des revenus en fait partie mais il ne peut-être isolé du reste.

  17. @ ours blanc et quelques autres Je vous trouve bien méprisants pour les « pauvres ». Ca me rappelle la réflexion de je ne sais plus quel homme politique dans les années 30 je crois qui disait : n’augmentons pas les ouvriers, ils vont s’en servir pour boire. ou celle dans un autre domaine de Jeannette Vermersh (femme de Maurice Thorez) qui refusait la contraception au motif que les mœurs des ouvrières allaient devenir aussi dissolues que celles des bourgeoises.

  18. Sylvie, d’accord avec toi, ce n’est pas le fait d’être pauvre ou riche qui rend responsable, et un meilleur partage des richesses est indispensable pour réduire les inégalités qui ne cessent de s’accroître depuis plus de 30 ans.

  19. C’est vrais azer,et cela dénote notre manque fondamentale de coeur aussi ,et d’égoisme,mais ça n’emlève rien au fait qu’ils sont responsable de ce qui arrive car ils détienne le pouvoir .Ils ont donc plus de latitude ,et sont sensé amilioré le sort des gens et de l’environnement .Toi et moi ont peu toujour marcher ,ou prendre le velo au lieu de la voiture,ne pas manger de viande etc…mais ça reste isolé .Eux surtout qui alimentent la machine a faire du fric(pour preuve les délocalisation,pour augmenter les marges),qui alimente le désir par les pubs ,pour achetez,achetez et comsommer le monde.D’ailleur ça n’empeche pas les critiques,c’est constructif,et tout le monde a besoin de critique;(en france critiqué avec raison est un scandale!!!!ETRANGE)

  20. @sylvie
    Je parle dans mon message de gens ordinaires qui par chance ont les moyens suffisants pour vivre aisément. Et je constate que le montant du salaire à la fin du mois ne change pas les comportements. C’est ce que dit philou aussi mais visiblement on n’interprète pas les choses de la même manière.
    Je n’ai pas dit non plus qu’il ne fallait pas augmenter le smic. Et bien évidemment qu’il faut réduire les inégalités. Cependant en faire une mesure primordiale est à mon sens une vision trop étroite pour susciter un véritable changement dans nos sociétés. Soit on remet tout en cause, soit on se contente de demi-mesure.

  21. Diggers écrit : »Il faut laisser de côté à mon sens la recherche folle d’un méchant.., du genre des critiques altermondialistes complotistes contre les firmes, le grand vilain MONSANTO, les paradis fiscaux, “bilberderg “, la société du mont-pelerin, etc.., » »

    et bien je ne suis absolument pas d’accord avec ce que veut dire cette phrase; pour le dire vite ces nombreuses personnes, partie des entités que vous citez et en charge de « nos » affaires, pilotes, décideurs, appelez cela comme vous le voulez, ont un grand Mépris, mélé de frousse pour les peuples, certes soigneusement dissimulés,notamment derrière des « ainsi font, font,font les petites marionnettes » .Face à çà, le moule me semble avoir été cassé des citoyens que l’on formait à l’école, éduquait et à l’esprit critique, la question », source de tant d’ennuis pour les dits décideurs;
    comment neutraliser un « peuple » qui réfléchit un peu trop? Quant à Monsanto quel est son but? exactement? le connaissez-vous? et Syngenta, Bayer, Basf, Pioneer; Bildeberg? pourquoi tout ce silence de la presse (qui y assiste pourtant) autour de ses activités? certainement parce qu’ils sont en train de concevoir les bases d’un nouveau monde paradis, et ils veulent nous en faire la surprise. je crains bien que non.
    « Un monde se meurt, un nouveau monde tarde à apparaître, dans ce clair-obscur, apparaissent les monstres » (Gramsci) »

  22. tous les avis extrêmes sont dangereux. Le NPA, si j’ai (tout compris ) milite pour qu’il n’y ai plus de propriété, plus de patron …… plus rien quoi. Ils se foutent totalement de la nature et se croyent comme les autres d’ailleurs superieur à elle (enorme erreur), ce qui vaut à mes yeux pas mieux voir pire que les autres, car eux sont vraiment extremistes, lorsque je les vois j’ai l’impression de revoir la russie car si ils viennent au pouvoir il ne faut pas rêver, se sont des humains le pouvoir leur montera à la tête et ils deviendrons des tirans au nom de leur idéologie, le mieux c’est de fuir le pouvoir afin de garder une neutralité et la sagesse de pensée.

    Demain avec eux, je ne suis plus propriétaire de ma maison, ils prendront tout au nom de « tout est à nous » à mes yeux (et c’est mon avis) se sont des fauchetons comme leurs collègues de la gauches à la droite.

    cordialement

    sophie

  23. Pour moi la richesse c’est forcément l’apauvrissement de la nature, industrie, pollution et infertilité des terres, destruction de la bio diversité etc etc…

    si c’est partager le travail, alors il faudra tout revoir car on ne peut pas gagner le m^me salaire si nous travaillon moins, dons si – de salaire – de richesse – de niveau de vie – – – donc il faut revoir notre société en profondeur êmeet j’en reviens toujours au même il faut faire diminuer la démographie dans le monde aussi non nous finirons par nous entre tuer car il y aura de plus en plus de pauvrees et de + en + de très très riches et moins d’eau etc etc..

    sophie

  24. marie : super, c’est vrai Monsanto veut breveté la vie comme celà il sera impossible pour les agriculteurs de pour exercer leur métier (nourrir le monde) sans passer par eux, se sont de vrai voyoux des mafieux qui n’ont qu’un seul but avoir le monde à leur merci.
    J’ai vu le film « le monde selon Monsanto » terrifiant.

    amicalement

    sophie

  25. Diggers, vous savez, nous aussi on comprend ce qu’est le capitalisme. Par contre, si je puis me permettre, pourriez-vous faire un peu plus court… 😉

  26. je suis d’accord david, l’humain a tendance à croire qu’il est propriétaire de la planète et que le reste doit suivre selon ses volontés bien sur.

  27. Philou, Sylvie,
    Alors… « TOUT EST A NOUS » ???
    Comme Sophie, je vous pose la question : comment concevez-vous cette notion de « partage des richesses » ?

  28. Ne soyons pas trop durs avec ceux qui sont élus ! Les pôvres, ils n’y connaissent rien de rien, sont des urbains profonds et n’ont une conception de la nature que risible, digne de ce qu’en disait Bernardin de Saint Pierre en 1784, une conception de plus de 225 ans déjà à la ramasse à l’époque ! «Le melon a été divisé en tranches par la nature afin d’être mangé en famille. La citrouille étant plus grosse peut-être mangée avec les voisins.» Je crois que nos politiques ne valent pas mieux que cette citation…

  29. @Chanee En attendant, tout est à eux, non? Et ça ne vous choque pas? Même la bouffe bio est récupérée par les industriels qui ont bien senti le vent tourner et ont compris qu’il y avait du profit à faire avec ça

  30. tot a fait filou, je ne vois pas comment nous pourrions moins polluer si nous ne cessons ce croitre démographiquement!!!

  31. c’est vrai ils en profitent à max, ils étaient les premiers à dire que c’était pour les bobos et les écolos et que leur produits étaient aussi bon voir meilleurs sanitairements et maintenant c’est l’inverse ils vantent les merites du bio et le respect de la nature et si je comprends bien celà veut dire que leurs produits non bio c’est de la cochonnerie puisce qu’ils vantent la qualit du bio ils se contredisent comme des idiots cupides qu’ils sont.

    bien à vous

    sophie

  32. Et de toute manière c’est vrai tout est à eux, ils ont les moyens d’acheter les terres, sans eux les agriculteurs sont perdu (du moins c’est ce qu’ils aiment à leur faire croire),et nous, du moins une grosse partie tombe dans le panneau, les humains ne valent pas mieux qu’un troupeau de moutons de panurge. pourtant ils devraient avoir une concience et un cerveau plus évoluer que les animaux mais en pratique nous nous appercevons que malheureusement c’est toujours les plus gueulards et les plus teigneux ou bien encore ceux qui barratinent le plus qu’ils suivent et c’est pas près de changer…

  33. @Alban. Saurais-tu pourquoi avec Safari je ne parviens pas à charger correctement le blog de Fabrice. C’est p’têt le terme safari qui gêne ici !!! 🙂
    Je ne rencontre aucune difficulté avec Firefox !

    @autres. Suis-je le seul dans ce cas ?

  34. Je reviens une seconde sur ma citation. «Le melon a été divisé en tranches par la nature afin d’être mangé en famille. La citrouille étant plus grosse peut-être mangée avec les voisins.» Nos politiques sont même loin en dessous, puisqu’il est ici question de partage…

  35. Coucou,

    « Tout est a nous ».

    Non,non,tout n’est pas a nous!
    La terre nous a été prètée,elle ne nous appartient pas.
    Elle est a tous a condition que le partage soit équitable et pour le bien de tous.

    Il y a de la place pour tout le monde,mais certains sont tellement « obèses » qu’ils prennent celle des autres.

    Une sérieuse et sévère cure d’amaigrissement serait bénéfique et il y a urgence,je vous le dit!

    Tant que les gens n’évaluerons pas leurs vrais besoins vitaux et se refuserons de descendre de quelques crans leur magalomanie surdimensionnée,rien ne changera.

    Dans la valise du départ définitif,il y a quoi?
    La même chose pour tous,non?
    Alors!

    Bien a vous,Léa.

  36. A Chanee
    Pour le partage des richesses plusieurs mesures :
    – Taxer les importations en fonction des conditions sociales et environnementales selon les quelles sont faites le produit
    – Augmenter le taux d’imposition des tranches très élevées (une personne gagnant 12 millions d’euros par an peut en reverser 8)
    – Réduire le temps de travail pour le partager et réduire du même coup le chômage et la pression sur les salaires
    – Revoir la politique du financement du secteur de santé : faire réellement payer les pollueurs et revoir le financement des labos et des cliniques privées.
    – Lutter réellement contre les paradis fiscaux et le blanchiment d’argent.
    – Augmenter les taxes sur les véhicules consommant beaucoup de carburant et les transports aberrants, s’en servir pour réduire le coût des billets de train et augmenter leur fréquence.
    – Nationaliser (comme cela était prévu par le conseil de la résistance) les entreprises des secteurs suivants : ferroviaires, télécommunications, énergétique, financier pour mettre en place une véritable politique de réduction de la consommation et non une augmentation comme avec edf.
    – Arrêter le financement de projets couteux et polluants comme l’EPR.
    – Appliquer correctement le principe pollueur payeur.
    – Revoir la répartition des subventions agricoles et privilégier l’agriculture biologique à la place des céréaliers et de l’élevage intensif.
    – Subventionner plus les dispositifs d’économies d’énergie (isolation…)
    – Réorienter la recherche (économie d’énergie, énergies renouvelables)
    – Revoir la distribution, réduire les marges des grossistes et de la grande distribution…

    Pour la décroissance démographique, elle me paraît aussi indispensable, et doit passer par une réduction de la natalité plutôt qu’une forte augmentation de la mortalité (ce qui pourrait se produire si la situation actuelle ne s’améliore pas)
    Cependant il ne faut pas pour cela passer par un malthusianisme ségrégationniste ou un système totalitaire à la chinoise mais par une poursuite de l’émancipation des femmes, ne pas stigmatiser les personnes ne désirant pas d’enfants, l’autorisation du mariage homosexuel, une promotion de la contraception et une autre politique de distribution des allocations familiales : garder la même somme mais plafonner au 2ème enfant (mesure évidemment non rétroactive).

  37. Pour ce qui est des clichés sur les pauvres, la consommation de substances psychotropes (alcool et autres) , l’inceste ou la maltraitance conjugale ne sont pas plus fréquents chez les pauvres que chez les riches.
    Quand à la conscience écologique elle dépend moins du statut et du niveau d’études que de la sensibilisation par les activités pratiquées et les informations consultées.

  38. philou pour la démographie je ne pense pas que celà pourrait marcher car les gens ne se sentent pas concernés. Beaucoup sont très loin de ces problèmes, et ils ne font même pas la relation d’ailleurs.

    Pour le partage du travail je suis désolé mais celà se suivra d’une gros perte de salaire et si les prix continuent leurs flambées celà deviendra invivable.

    Pour le reste je suis d’accord mais je fais le pari qu’aucun de nos politiques n’auront le courrage de se mettre à dos les multi nationnales qui menaceront de partir, mais si nous consommateurs nous décidions de ne plus acheter les produits fabriqués à perpette et bien là celà pourrait bien fonctionner.

    bien à toi

    sophie

  39. Dans la plus part des pays européens dont la Turquie, l’indice de fécondité est compris entre 1,5 et1,9 , en Algérie et Tunisie il est de 1,84 et 2,02, si le tiers monde se développe, quasiment tous les pays auront un indice de fécondité inférieur à 2 ce qui permettra une légère diminution de la population sans augmenter la mortalité.

  40. j’ai oublié de poster ce texte de John Stuart Mill:

    “Un monde duquel toute solitude aurait disparu serait un pauvre idéal. La solitude, c’est-à-dire un isolement fréquent, est la condition nécessaire pour réfléchir et former son caractère en profondeur. Être seul dans la nature, dans sa beauté et sa grandeur, est le berceau de pensées et d’aspirations salutaires pour l’individu mais aussi indispensables à la société. On n’éprouverait guère de satisfaction à contempler un monde où la nature serait privée de toute activité spontanée, où le moindre lopin de terre propre à produire des aliments pour l’homme serait mis en culture ; où chaque parcelle vierge où poussent des fleurs, chaque prairie naturelle serait livrée au labour ; où tous les quadrupèdes et tous les oiseaux qui ne seraient pas apprivoisés pour l’usage de l’homme seraient exterminés pour ne pas lui disputer sa nourriture ; où on déracinerait chaque arbre et chaque haie, où il ne resterait pas d’espace pour qu’un buisson ou une fleur sauvage puisse pousser, sans qu’on vienne aussitôt les arracher au nom du progrès de l’agriculture. Si la terre doit perdre ce charme qu’elle doit en grande partie à des choses que l’accroissement illimité de la richesse et de la population feraient disparaître, et cela simplement pour nourrir une population plus nombreuse, mais qui ne serait ni meilleure ni plus heureuse, j’espère sincèrement pour la postérité qu’elle se contentera de l’état stationnaire bien avant d’y être contrainte par la nécessité..

  41. Dans toutes ces réflexions, je perçois une confusion entre les buts à atteindre et les moyens d’y parvenir. Une société riche comme la notre ne renonce pas du jour au lendemain à sa richesse et ses gaspillages; un commencement peut être politique, éducatif . Déjà une réforme des systèmes électoraux , puis des partis qui annonceraient clairement et par écrit les limites et règlements qu’ils s’imposeront à eux mêmes pendant leur mandat, c’est à dire le contraire de « faites moi confiance ». Ensuite l’exemplarité en commençant par le haut de l’échelle sociale, là ou c’est relativement faisable sans crever de faim ou de froid. Après, montrer du doigt tout ce dont on peut se dispenser. Et tout au long de ce processus, des tribunaux pour les lobbyistes, magouilleurs, traficoteurs d’influence, et publicistes.
    Bon, j’arrête de rêver.

  42. Bizarrement, ce blog est épargné par les tenants de la solution par le progrès; peut être grâce aux bons soins du nettoyeur des lieux ? merci !

    Après l’adverbe « Allègrement » que j’ai bien aimé, qui pourra inventer un autre néologisme, mélange de anthropique et entropique ? Je m’explique : l’entropie est une grandeur des physiciens qui mesure l’état de dégradation d’un système, et cette mesure augmente toujours. En résumé, si vous tentez d’organiser un système, par exemple transformer de l’eau salée en eau et sel séparés, vous dépensez tellement d’énergie, que le résultat final est forcément plus dégradé (désorganisé) qu’au début. Appliqué à « anthropique » par analogie, ce raisonnement démontre que quels que soient les efforts technologiques, scientifiques, économiques que les homo-scientificus déploieront pour organiser notre survie future, la somme des pollutions, des énergies et ressources dépensées dépassera toujours le bénéfice escompté.
    En tout cas c’est comme ça que je vois fonctionner notre libéralisme scientiste actuel.

  43. @ Jacques banano

    Votre attaque en règle contre les méchants écologistes qui osent utiliser un ordinateur, et par extension, non plus graver leur texte dans la pierre est d’un tel ridicule que cela ne mériterait même pas une réponse. Apparemment le fait d’avoir appris à lire et écrire à partir de papier (qui consomme des milliers d’arbres) ne vous dérange pas non plus ?

    @ philou

    Je n’oppose pas la « deep ecology » à « l’écologie traditionnelle ». Je souhaite mettre en garde les écologistes en devenir qu’il y a déjà sur le marché des voyous qui proposent des jeans en coton bio et des baskets en pousse de bambou « pour protèger la planète », alors que pour la protèger, il faudrait surtout arrêter de tomber dans le consumérisme stupide.

  44. « Apparemment le fait d’avoir appris à lire et écrire à partir de papier (qui consomme des milliers d’arbres) ne vous dérange pas non plus ? »

    En effet, même pas mal.

    Ce qui me gêne plus, ce sont les « écologistes » tout en posture radicale, mais dont l’essentiel des bavardages s’oppose à tout débat proprement politique sur les meilleurs moyens de changer structurellement cette société productiviste (c’est à dire basée sur l’accumulation du capital).

    Vous n’avez pas compris le sens de « Tout est à nous » pas plus que l’anti-partageux primaire Niccolino. Ce n’est pas le plus grave. Chacun projette ses fantasmes dans les mots.

    La révolution industrielle a certainement été une « erreur » (oups). Mais après un diagnostic aussi « deep », que fait-on docteur Haute-Fidélité ?

    On se drape dans les pages de l’Ecologiste et on psalmodie quelques vers tirés de l’Insurrection des consciences lors d’un stage de « développement personnel » à 3000 euros la semaine ?

    Le problème que nous avons à affronter est si grand, si démesuré, qu’il devrait appeler chez les hommes et femmes de quelque raison, un minimum de modestie… et de patience, malgré l’urgence et l’imminence de la catastrophe qui vient.

    Au lieu de ça, les « deep écolo ultra-tech » ont remplacé les maos dans leurs diatribes simplistes, anti-démocratiques et anti-politiques.

    Au-lieu de ça encore, nous avons ici un Parfait (frère Fabulous Fab), qui tout en disant bien haut son attachement à la politique et à la démocratie, passe son temps à fabriquer des cadavres.

    Après avoir déblayé le champ de ruines de ses diatribes, il ne reste plus personne debout : plus un Vert, plus un associatif, plus un alternatif, plus un anti-capitaliste, plus un objecteur de croissance… Rien que quelques cyber-fayots qui « abondent » après chaque libelle du Maître.

    A vous lire, il y a des gauchismes plus stériles et plus dangereux que celui du NPA.

    Gorz, Illitch, Charbonneau… étaient des penseurs « radicaux », mais aussi des gens capables d’envisager la complexité et donc d’appuyer les médiations nécessaires menant du réel à l’idéal. Bref, la délibération démocratique.

    C’est ça, ou le prophète apocalyptique hissé sur sa caisse à savon (hi-tech).

  45. gandhie des années 20 ,avait déja évoqué que la plus grande érreur de l’humanité était la révolution industriel.le pétrol sera encore la pour 25 ans environs peut etre 30,mais il sera trop tard.Il faudait ensemble faire pression pour des énergie propre,notamment l’électrique;faire blocus quoi.Individuellement ça sert a rien

  46. L’électrique ? Et en quoi est-ce propre ? Le nucléaire et le charbon sont les principales sources de production de l’électricité !

  47. @Hacene
    salut
    safari avec quel version de mac os, il y a souvent des pb de compatibilités avec safari et les macos un peu anciens (le site est en php et les versions changent vite).
    Firefox est certainement plus calibré pour cette version de php.
    A+
    alban

  48. @Alban.
    Il s’agit de la version 10.5.8 de mac os et mon mac n’a que deux ans. Ce qui est curieux, c’est que les problèmes d’affichage de la page n’ont que trois ou quatre jours.
    Bon, c’est pas un drame, du moment que ça marche avec Firefox…
    Merci et @+

  49. Hacène,
    Je rencontre le même problème depuis 3-4 jours aussi, l’affichage n’est pas complet en page principale, et les textes de Fabrice ont vu la taille de leurs caractères se réduire considérablement.
    Sur la page des commentaires, tout est pourtant en ordre !

  50. Hifi,
    Les allégations de M’sieur Banane ne méritent en effet aucun commentaire.
    On ne peut discuter avec quelqu’un que de ce qu’il connait.

  51. Chanee, tout pareil ! Avec Safari, impossible de se promener sur le site, puisque l’affichage est tronqué dans la partie basse.
    Tu peux télécharger Firefox si tu as des difficultés, c’est un navigateur gratuit très bien…

  52. Je ne pense pas qu’on avancera beaucoup en se contentant de lieux communs sur ce que font ou ne font pas les pauvres, les moins pauvres et les presque riches.

    Pas facile d’acheter bio quand on manque de fric, mais si on combine avec le non gaspillage et manger moins de viande, c’est pas hors de portée. J’en connais qui ont fait ce choix.

    Tentant de gaspiller quand on a un peu de superflu, mais j’en connais (aussi) qui ne le font pas.

    Le facteur limitant en bio, c’est pas la consommation, c’est la production. Je trouve tout à fait normal d’importer du café (si on admet qu’on en a « besoin », ce que contesteront certains) mais je trouve vraiment dommage d’importer du miel, de l’huile d’olive, du riz (même si on peut comprendre que certains craquent devant le riz parfumé thaïlandais).

    Soutenir l’agriculture bio, l’installation des jeunes, aider au maintien de l’existant menacé, empêcher la disparition progressive et rapide des terres cultivables, il est désormais certain que ceux qui nous gouvernent ne le feront pas.

    Parmi les presque riches, et les moyennement riches, il en est qui soutiennent, par exemple, la foncière Terre de Liens, qui participe à ce genre de projets. Si vous ne connaissez pas, allez voir pour commencer le type de projets qu’ils inscrivent à leur actif, certains réalisés, d’autres en cours, et méditez sur le fait qu’ils trouvent des gens pour investir du fric là dedans. .

    Penchez vous un peu plus sur ce qui va bien, sans oublier, bien sûr, de parler de ce qui va mal, mais qui ne doit pas nous envahir!

  53. C’est toujours rigolo de voir quels articles de Fabrice provoquent le plus de commentaires. Déjà 71 ! Aïe aïe aïe ! On ne touche pas à la gauche, fut-elle extrême, sans risquer de prendre quelques coups de lattes…

    Avant d’avoir lu aucun commentaire, ce que j’ai pensé à la lecture de cet article, c’est que, effectivement, l’extrême-gauche semble bien se foutre royalement de la Nature, vit toujours dans un monde où seule la lutte des classes existe, c’est à dire l’Humain. Il y a trente ans, les anarchistes ne faisaient qu’à peine mieux. Mais, eux, heureusement, ont fait du chemin depuis. À l’époque, régnait encore dans ce mouvement, un sacré ouvriérisme. Les féministes, les homosexuels (qui osait dire qu’il (elle) l’était au sein des groupes de super militants ?) étaient relégués dans les fameux «fronts secondaires», ceux qui détournaient de la vraie lutte et faisaient perdre du temps. Alors, les autres espèces ! Alors, la Nature !!! La lutte anti-capitaliste devait libérer du même coup tout le monde, régler tous les problèmes… Heureusement qu’on n’en a rien cru et qu’on ne les a pas attendus !

    Que le capitalisme soit largement responsable de la catastrophe écologique, j’en suis persuadée puisque sa logique est le profit à tout prix, quitte à tout détruire, quitte même à en crever, tant cette avidité implique une vision à très court terme. Il est évident qu’il faut se débarasser de cette saloperie.
    Reste que beaucoup d’anti-capitalistes ne sont pas écologistes, pire n’aiment pas la Nature et croient encore que l’Homme est le seul habitant de la planète, ou en tout cas, constitue une espèce supérieure aux autres. Je considère ces gens là comme des ennemis. Je détesterais vivre dans le monde qui les fait rêver.

    Cette phrase : « Tout est à nous », je l’avais repérée comme détestable depuis longtemps. Provola, crois-tu vraiment que Fabrice n’ait pas perçu le « deuxième degré » de cette phrase ? Il n’empêche que le premier existe bel et bien. La façon dont on dit les choses n’est pas innocente. Hé bien non, tout n’est pas à nous ! À reléguer au même plan que l’également détestable « Du passé, faisons table rase » (Provola, je t’assure, je saisis ce que c’est censé vouloir dire… mais aussi hélas ce que ça dit). Mais là, il faut bien dire que c’est toute « l’internationale » qui est atroce, sur le plan poétique et sur le plan musical.

  54. Attention hors sujet, mais çà tourne autour utopie, non? Qui va renoncer vraiment de bon coeur à sa « hiérarchie » sociale (honnètement je veux dire), même si elle ne se concrétise pas comme certains par des voyages en concorde ……
    « En effet, c’est la nature même de ces biens qui interdit le plus souvent leur répartition équitable : comment voulez-vous répartir « équitablement » les voyages en Concorde, les Citroèn DS ou SM, les appartements au sommet des immeubles-tours avec piscine, les mille produits nouveaux, rares par définition, que l’industrie lance chaque année pour dévaloriser les modèles anciens et reproduire l’inégalité et la hiérarchie sociales ? Et comment répartir  » équitablement  » les titres universitaires, les postes de contremaitre, d’ingénieur en chef ou de titulaire de chaire.

    Comment ne pas voir que le ressort principal de la croissance réside dans cette fuite en avant généralisée que stimule une inégalité délibérément entretenue : dans ce que Ivan Illich appelle « la modernisation de la pauvreté  » ? Dès que la masse peut espérer accéder à ce qui était jusque-là un privilège de l’élite, ce privilège (le bac, la voiture, le téléviseur) est dévalorisé par là même, le seuil de la pauvreté est haussé d’un cran, de nouveaux privilèges sont créés dont la masse est exclue. Recréant sans cesse la rareté pour recréer l’inégalité et la hiérarchie, la société engendre plus de besoins insatisfaits qu’elle n’en comble, le taux de croissance de la frustration excède largement celui de la production  » (lllich).

    Tant qu’on raisonnera dans les limites de cette civilisation inégalitaire, la croissance apparaîtra à la masse des gens comme la promesse – pourtant entièrement illusoire – qu’ils cesseront un jour d’être  » sous-privilégiés », et la non-croissance comme leur condamnation à la médiocrité sans espoir. Aussi n’est ce pas tant à la croissance qu’il faut s’attaquer qu’à la mystification qu’elle entretient, à la dynamique des besoins croissants et toujours frustrés sur laquelle elle repose, à la compétition qu’elle organise en incitant les individus à vouloir, chacun, se hisser « au-dessus  » des autres. La devise de cette société pourrait être : Ce qui est bon pour tous ne vaut rien. Tu ne seras respectable que si tu as  » mieux  » que les autres.

    Or c’est l’inverse qu’il faut affirmer pour rompre avec l’idéologie de la croissance : Seul est digne de toi ce qui est bon pour tous. Seul mérite d’être produit ce qui ne privilégie ni n’abaisse personne. Nous pouvons être plus heureux avec moins d’opulence, car dans une société sans privilège, il n ’y a pas de pauvres.

    Ce texte de André Gorz est là:
    http://www.ecorev.org/spip.php?article5

    Parfois je me dis qu’il aurait mieux valu que chacun reste chez soi, sans cette névrose d’aller voir ailleurs! ce qui n’empêche pas les échanges;Comment on va faire à présent? reculer socialement pour les uns? partir et quitter son pays pour les autres pour un sort incertain, et souffrance pour tout le monde; je parle de ceux qui sont « de l’autre côté de la barrière » à n’avoir aucun privilège d’aucune sorte, ni entrée nulle part; un lambda de chez lambda, comme on en croise tous, tous les jours.

  55. « Mais là, il faut bien dire que c’est toute « l’internationale » qui est atroce, sur le plan poétique et sur le plan musical. »

    Jeanne oublie l’histoire et l’espoir des gueux qui ont chanté cet air? de ceux qui se retrouvaient livré à l’arbitraire total des puissants et des plus forts qu’eux sans AUCUN espoir d’être gagnant, ceux qui avaient la haine? les fusillés de la commune..les embastillés, les virés, les filles mères, etc…etc…bref ce que l’on a appelé les prolétaires: méprisés et niés par la classe bourge et sup! oh combien.Merci à Zola et bien d’autres d’avoir fixé un peu de ces histoires..

  56. Marie, de quel livre de Stuart Mill provient l’extrait que vous avez cité le 21 janvier s’il vous plaît?

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