Archives mensuelles : septembre 2007

Foutage de gueule (Grenelle encore)

Excusez, je reprends la plume une seconde ce 11 septembre, après avoir déjà écrit mon papier du jour. Mais voici ce que je trouve, et dont je vous laisse juge. Le Grenelle de l’environnement est une foire. Je le savais. Mais je n’imaginais pas cela, dont je vous livre un extrait :

« La TFL, la fédération des entreprises de Transport et Logistique de France, a présenté dans un communiqué du 6 septembre, ses neuf propositions dans le cadre du Grenelle de l’Environnement. La TFL souhaite qu’une agence indépendante puisse  »élaborer un éco-comparateur transport-CO2 et que soit indiqué sur les étiquettes l’impact environnemental du transport et son coût en CO2 ». La TLF propose un plan 2009-2015 de développement des biocarburants en cohérence avec l’objectif européen 2020 sur les biocarburants sur les transports routiers: l’objectif est de réduire de 10 % les émissions de CO2 du transport par augmentation de l’usage des biocarburants, assortie d’une fiscalité incitative réservée à la distribution privée (1) »

Donc, l’industrie des bagnoles et des camions milite pour le développement des biocarburants, une infamie que je dénonce sur le site http://fabrice-nicolino.com/biocarburants/index.php

Autrement dit, si ces gens l’emportent, et comment pourraient-ils perdre ? la jachère, refuge en France de la petite faune ordinaire qui nous plaît tant à nous, les couillons, disparaîtra à la vitesse d’un feu de brousse. On tâchera de demander des comptes à ceux qui accepteraient d’entériner une telle saloperie.

(1) www.actu-environnement.com

OGM mon ami (Grenelle toujours)

Ce sera court, pour une fois. Deux groupes de protection de la nature, France Nature Environnement (FNE) – 3 000 associations revendiquées – et la Fondation Nicolas Hulot travaillent en ce moment à une « sortie de crise ». Oui, car il y a blocage de la discussion sur les OGM au Grenelle de l’environnement.

De quoi discutent ces braves ? J’ose à peine l’écrire. D’abrogation d’une loi ancienne. De dispositions nouvelles. De la création d’une Haute autorité « disposant des pouvoirs nécessaires pour accomplir les missions qui lui sont imparties ». Etc.

Autrement dit, ayant anticipé notre défaite en rase campagne – c’est l’expression, non ? -, ils négocient la retraite, qui sera une déroute, je l’écris ici sans hésiter. Quand on veut réellement négocier avec des gens qui ne sont pas d’accord avec vous – et c’est le cas, ou je me trompe ? -, il faut au moins deux conditions. D’une part, disposer de troupes. D’une force. D’au moins quelques divisions. Et d’autre part entretenir avec elles des relations dialectiques, démocratiques, qui imposent des va et vient. Des palabres, pour parler comme en Afrique. De l’imagination. De vraies idées.

Ce que nous voyons à l’oeuvre n’a rien à voir. Le combat réel, dans les champs de France, et la nuit désormais, fait rage, sous la forme de fauchages clandestins. Telle est la base, sans laquelle FNE et la Fondation Hulot n’auraient pas même un strapontin pour y discuter OGM. Pourtant, ces associations respectables s’approprient le droit de parler au nom de tous. Elles privatisent à leur profit la discussion publique. Et seront ensuite, évidemment, les meilleurs défenseurs des accords au rabais qu’ils auront signés, et qui leur assureront une place de choix aux tables de futures discussions avec nos Excellences.

Franchement, je suis déçu. Tel ne peut être le mandat accordé aux ONG. Dans le meilleur des cas, elles ne représentent qu’elles-mêmes. Et sûrement pas nous autres. Dans le pire, bureaucratisées, autoproclamées, autoencensées, elles sont en train d’apparaître comme des alliés. Pas de la nature, on m’aura compris.

Borloo, roi des bulles

Borloo. La moquerie serait aisée. Le ministre de l’Écologie a en effet, il n’y a pas si longtemps, été un des avocats d’affaires les mieux payés au monde. Selon un classement, excusez du peu, réalisé par le magazine américain Forbes. Puis, ne l’oublions pas trop vite, il a été l’avocat d’un certain Bernard Tapie, dont la personnalité défie tout commentaire, fût-il extrémiste. Et son ami. Dans un monde aussi beau, aussi noble que celui des tribunaux du commerce, de la liquidation des entreprises et de leurs employés, on respire l’air des cimes, sûr. Borloo, de ce point de vue-là, fut un alpiniste des sommets du monde.

Mais passons. On le dit sympathique et rigolard. Et pourquoi ne le serait-il pas ? On dit son attachement pour la ville de Valenciennes, dont il fut le maire dès 1989, et l’on vante un bilan social et culturel bien meilleur que dans d’autres villes. Je suis certain que c’est vrai. On rappelle qu’il a fait partie de cette bande, autour de Lalonde, qui fonda Génération Écologie. Là, je tique davantage, car j’ai vu de près, en son temps, ce que fut cette entreprise. Et je vous en parlerai à l’occasion. Restons-en là pour l’heure. Borloo n’est pas si vache, quoique. Borloo n’est pas si bon, mais.

Et continuons. Il vient de donner au Figaro Magazine (1) un entretien qu’il me serait (assez) aisé de décrypter de la première à la dernière ligne. Mais le faut-il vraiment ? Borloo a été envoyé en mission commando au ministère de l’Écologie par Sarkozy, qui avait un trou à boucher après le départ précipité d’Alain Juppé le preux.

Borloo n’a strictement rien à voir ni à faire avec la crise écologique. Grave ? Même pas. Il pourrait, au fond, avoir décidé de tout miser là-dessus. Matignon, pour commencer. L’Élysée en 2012, ou 2017, ou 2022. Mais tel n’est pas le cas. Ce ministère l’emmerde prodigieusement, car en homme (relativement) intelligent, il a compris qu’au bout du compte, il n’avait aucun moyen d’utiliser le poste pour obtenir mieux encore. Et donc, je puis vous le dire en confidence, il enrage.

Bon. Dans son entretien au Fig’ mag, dirigé par un certain Mougeotte, de TF1, Borloo clame sur des pages son ignorance. ll n’est pas le seul, il est en plein concours. Mais il tient la corde, assurément. Et passées les envolées réthoriques qui ne mangent pas de pain – « La situation est grave. Tout se dégrade. Nous dilapidons le capital de la planète, quel que soit l’angle sous lequel on envisage le problème. Certaines choses sont peut-être déjà irréversibles, mais nous pouvons encore inverser la tendance » -, Borloo sèche.

C’est pitoyable. Dans une pièce ordinaire, on se pousserait du coude, et l’on hurlerait de rire. Car il sèche bel et bien. La planète se fracasse, mais je tiens la barre de mon petit poste ministériel, mais n’oublions pas mon avenir propre, qui pèse tout de même plus lourd. Je n’ai qu’une vie, les amis ! Or donc, annonce Borloo – et il le répète dans une déclaration à l’AFP -, nous allons vers un accord global au Grenelle de l’environnement. Oui, si, applaudissez tout de suite, comme à la télé, nous allons vers un accord global.

Merde alors, avec qui ? Et sur quoi ? Eh bien, à croire notre histrion, sur les OGM et sur la réduction des pesticides. Je sais depuis des semaines, de même que les initiés point trop éloignés de la scène, que le dossier des OGM est le grand machin du Sarkozy’s circus. On va faire une loi – j’ai cru un temps que, plus intelligents, ils pensaient organiser un référendum -, et donc gagner du temps. Et donc entourlouper le monde. Ma naïveté est parfois sans bornes : je pensais que dans un pays démocratique, on respectait l’opinion, même quand elle se trompe (éventuellement). L’opinion est contre les OGM, mais le vrai pouvoir est pour. Et donc, habillage. Borloo est une splendide costumière.

Quant aux pesticides, je trouve accablant ce qui se prépare. L’industrie, que j’ai le malheur de connaître de près pour cause de livre (Pesticides, révélations sur un scandale français), a compris depuis un moment qu’il fallait changer de présentation. Eh oui, 60 ans d’empoisonnement dans l’impunité ont fini par lasser. Incroyable, non ?

Et elle a anticipé, car elle sait, à notre différence, et travaillé sur des produits actifs à des doses bien plus réduites que ceux qui sont sur le marché. Autrement dit, lecteurs, l’industrie des pesticides est déjà D’ACCORD pour réduire les volumes à épandre. Mais elle demeure, mais nous demeurons tous incapables de décrire et d’apprécier l’empoisonnement universel dans lequel nous sommes plongés. Je veux dire que tout peut changer et changera, à la condition essentielle que rien ne change.

Et où est le procès ? Qui paiera pour le chlordécone aux Antilles ? Qui paiera pour le paraquat ? Qui paiera pour les nappes, les rivières, les sols pollués pour des décennies ? Pour les paysans malades ? Qui assumera la responsabilité des cancers ? Des maladies neurologiques ? De la stérilité ? Qui dira la justice ? Le Grenelle de l’environnement ? J’ai les lèvres gercées, je passe mon tour.

Allons, restons calme et poli. M. Borloo, roi des bulles, du champagne et des petits fours, nous attend pour nous serrer la main. Ah ! Jean-Louis, tu n’aurais pas changé de cravate, par hasard ?

(1) http://www.lefigaro.fr/

Barnier, homme de paille

Allons, allons, un peu de charité. J’en suis bien d’accord. Aussi bien, le titre de cet article ne moque que modérément notre ministre de l’Agriculture, Michel Barnier. J’ai voulu jouer sur les mots. Paille, agriculture, voyez.

Mais je dois avouer qu’il y a une raison plus sérieuse. Qui est M.Barnier, dont le microcosme dit sans se gêner qu’il n’a pas nécessairement inventé la poudre ? C’est un ministre, et puis ? Et puis c’est tout, ou à peu près. Diplômé de l’École supérieure de commerce de Paris en 1972, il n’a jamais fait que de la politique. Soit. Il n’est pas le seul.

Dans cette déjà longue carrière, je note qu’il s’est occupé de sport, de commerce et d’artisanat, d’Europe. Et il a été, au passage, ministre de l’Environnement, ainsi que des Affaires étrangères. En 2005, viré sans ménagement par Chirac et Villepin, il a poussé un (petit) cri de guerre et obtenu en échange d’entrer au Conseil d’État, sinécure bien connue. Le voilà donc ministre de l’Agriculture, une première pour lui.

Que sait-il de ce domaine ? Je peux vous le révéler, bien que ce ne soit pas une révélation : rien. Quand un politique arrive dans un ministère aussi cadenassé que celui de l’Agriculture, il emmène avec lui, dans son cabinet, quelques proches. Qui feront leur possible pour faire passer leur patron au journal télévisé de TF1. Et sinon, à celui de France 2. Au pire, six fois dans Le Figaro et cinq dans Le Monde, le plus rapidement qu’il sera possible.

Pour le reste, tout est plié. Au ministère de l’Agriculture, les directions centrales – l’ossature stable de l’administration – sont dirigées par de hauts fonctionnaires le plus souvent issus des grands corps techniques de l’État. Les ingénieurs du génie rural et des eaux et forêts (Igref) s’y taillent logiquement la part du lion. J’ajouterai que ce ministère sis rue de Varenne pratique une gestion rapprochée des questions agricoles. Je veux dire rapprochée de la FNSEA et des industries qui considèrent l’agriculture, justement, comme une industrie.

En clair, les dossiers sont en main. Bouclés, étayés, défendus bec et ongles par des techniciens sûrs de leur pouvoir. Arrive donc un Barnier. Je lis ce matin un entretien qu’il a accordé à la France Agricole, et qui est une merveille (1). Parlons de chef-d’oeuvre bien involontaire, ce sera mieux. Je vous cite un court extrait. FA veut dire bien sûr France Agricole et MB Michel Barnier :  »

FA: Sur le plan international, comment interprétez-vous l’évolution des cours de certaines matières premières agricoles. Est-ce une situation durable?

MB: Mon sentiment est que cette tendance est vraisemblablement durable. J’ai présenté le 29 août une communication en conseil des ministres sur ce sujet car c’est une situation nouvelle à laquelle on assiste.

Pourquoi cette tendance est-elle durable? Les agriculteurs ne produisent pas assez pour nourrir le monde. L’Inra explique que pour alimenter la planète en 2050, la production devrait être doublée par rapport à aujourd’hui.

Le monde va avoir faim. Mais en plus de consommer davantage, nous allons consommer différemment. L’évolution des habitudes alimentaires dans un pays comme la Chine, qui s’oriente vers une consommation plus élevée de protéines animales, va introduire des changements importants.

On assiste à une demande croissante des pays émergents, à des habitudes alimentaires qui évoluent, avec des stocks qui ont un niveau historiquement bas et un partage des terres aux Etats-Unis ou en Amérique Latine, notamment, qui réduit la part de l’alimentation au profit des biocarburants.

FA: Justement, il y a un débat sur ce sujet

MB: Ce débat est normal. Il faudra établir des priorités. C’est pour cela que l’on a besoin de gouvernance dans le monde et en Europe. Sans remettre en cause le choix stratégique de favoriser les agro et biocarburants. Il ne faut pas se dire «c’est l’un ou l’autre». En fait, c’est l’alimentation ou les biocarburants avec la question du partage des terres.

Je reprends ici mon propos. Au-delà de la qualité générale des réponses, sur laquelle je préfère ne pas m’étendre, songeant au risque bien réel de diffamation publique, un point me frappe. Barnier, homme excellement nourri aux meilleures tables, habitué des notes de frais et des fonds secrets ministériels, Barnier parle de la faim avec tranquillité. Eh oui, nous dit-il, la faim revient. Eh oui, les biocarburants jouent un rôle essentiel dans le phénomène. (Je consacre d’ailleurs à cette tragédie un chapitre au vitriol dans mon livre à paraître : La faim, la bagnole, le blé et nous.)

Il charge au passage – commode – les États-Unis et l’Amérique latine, oubliant ce que la France est en train de faire sur plus d’un million d’hectares de terres agricoles. Oubliant que l’Europe, et la France donc, sont les destinataires privilégiés de ces biocarburants produits ailleurs. Et puis, revenant à sa sieste coutumière, et à ses enfilages de perles, il nous dit : « C’est pour cela que l’on a besoin de gouvernance dans le monde et en Europe ». Ah, je me retiens, je vous jure.

Tenez, des nouvelles du monde réel. Je lis, dans la foulée de cet entretien indigne, un récit envoyé depuis Asuncion (Paraguay) par Javiera Rulli (2). C’est en espagnol, mais c’est surtout abominable. Cela commence ainsi :  » San Vicente es un importante centro agrícola en el Departamento de San Pedro, en el norte de la Región Oriental de Paraguay ». Je vous résume : cette région, jadis d’élevage extensif, est envahie jour après jour par le soja, souvent transgénique, destiné au carburant des bagnoles. On déforeste, on ruine pour des décennies, sinon des siècles, le fragile équilibre écologique d’une zone longtemps tranquille. Les habitants de San Vicente ont perdu la forêt, les animaux qu’ils y chassaient, les poissons qu’ils pêchaient dans les rivières. Ils ont en échange des fumigations massives de ce que les Latinos appellent agrotóxicos, les pesticides. Beaucoup de malades, qui n’iront pas à l’hôpital.

Bref. Le 18 août, quatre paysans sont partis chasser là où, de tout temps, ils l’ont fait. Une petite montagne désormais encerclée par le soja, à l’intérieur d’une grande propriété presque totalement déforestée. Les gardes du propriétaire leur ont tendu une embuscade et ont tiré, sans hésiter. Pedro Antonio Vázquez, 39 ans, est mort. Cristino González, 48 ans, est mort. Pour les biocarburants. Pour que nous puissions en consommer ici. Pour que Barnier puisse poser dans les journaux. Et merde !

(1) http://www.lafranceagricole.fr

(2) http://www.ecoportal.net

Un Grenelle (Bis repetita)

J’ai écrit ici, il y a deux jours, un article consacré au Grenelle de l’environnement, ce rendez-vous prévu fin octobre, à Paris. Il réunira les services de l’État, dont notre grand héros à tous Nicolas Sarkozy, la plupart des associations de défense de la nature, et les amis de toujours que sont le Medef, la FNSEA, ainsi que quelques autres lobbies solidement installés, comme il se doit, dans les coulisses.

Bon, il s’agit d’un rendez-vous présenté partout ou presque comme historique. Certains pensent ou affirment que la France en sortira meilleure, dotée d’une stratégie, appuyée sur des mesures fortes et cohérentes, susceptibles d’inverser le courant. D’affronter, en somme, la crise écologique gravissime dans laquelle nous sommes plongés.

Je ne reviens pas sur les arguments qui me font regarder cela avec tristesse. En revanche, je peux vous dire que les premières réactions à mon précédent article m’étonnent grandement. Car j’en ai reçu. Venant de responsables de la protection de la nature. Qui siègent dans des instances, comme on dit. Bien entendu, cela n’est pas représentatif. Mais instructif, oui.

Voici donc quelques extraits. De ce responsable de France Nature Environnement, que je connais bien : « Nous venons de lire ton coup de gueule sur ton site, sur le « Grenelle ». Une fois de plus, on est sur la même longueur d’onde. Sarko est un génie de l’embrouille et de la manipulation (…)
Notre réponse n’est pas faite en commentaire sur ton site, car nous ne voulons pas aggraver les choses. C’est là que ton commentaire pose problème: si la dislocation du mouvement associatif n’a pas été planifié par Sarko dans le cadre du Grenelle, c’est en tout cas le résultat le plus probable. Pour nous, la principale action dans ce cadre, c’est justrement d’essayer de recoller les morceaux. D’où le fait que ce message que nous t’adressons, pour marquer notre accord sur le fond, doit rester aussi entre nous ».

Si ce texte est signé « nous », c’est que ce responsable le cosigne avec une autre personne.

Autre réaction de cadres de terrain, très actifs, très connus, et reconnus. La lettre exprime un point de vue collectif : « J’ai jeté un coup de d’oeil à ton site : simple et clair. Ce qui m’a permis de lire rapidement ton analyse du Grenelle de l’environnement. Je t’avoue, que depuis ce rendez-vous pris, ça cause ! Ici dans notre trou, on regarde cette mascarade de très loin et avec le mauvais pressentiment qu’il n’en sortira rien de bon ni pour l’environnement, ni pour les assoc ».

Troisième réaction, qui figure en commentaire d’ailleurs : « Au départ, il y a tromperie sur l’étiquette. Le ” Grenelle” de 1968 avait été le résultat d’une grande bagarre. Après plusieurs semaines de grève
générale, l ‘Etat et les employeurs avaient été contraints de lâcher prise… (mon maigre salaire de jeune salarié avait doublé !). Il est évident que sans ce rapport de forces préalable il n’y aurait eu aucun résultat, pas même de négociations. Alors pourquoi avoir utilisé le même terme, ” Grenelle”, sinon pour faire illusion, puisqu’il n’y a pas eu de ” grande bagarre” en matière de protection de la nature et que l’on assiste seulement à des escarmouches isolées (type OGM, ortolans, vraie-fausse candidature de Nicolas) ? Parler aujourd’hui de ” Grenelle de l’environnement “, comme si le rapport de forces nous était favorable, est donc une mascarade ».

Enfin, une naturaliste connue, ô combien, d’un bout à l’autre de la France, m’adresse un petit mot privé pour me dire qu’elle s’apprête à quitter ses importantes fonctions dans le mouvement associatif. Le Grenelle aura été la goutte d’eau de trop.

Rien de cela ne peut se prétendre représentatif, je me répète. Mais je ne pensais pas, je vous le jure, exprimer un point de vue aussi répandu. Ainsi donc, il y a une marge, des marges. Et la discussion doit s’ouvrir. Enfin !