Archives mensuelles : mars 2010

Le pourquoi du comment par les mots (d’un autre)

J’ai mis en commentaire de mon texte précédent les quelques mots qui suivent. Certains d’entre vous connaissent certainement Commune présence, de Char. Et les autres apprécieront peut-être ce qui exprime une sorte de quintessence. Il y a ce qui peut être dit, écrit, commenté. Et puis ce qui vit et se transmet par des voies plus essentielles, secrètes et parfois définitives. Char est pour moi définitif.

Tu es pressé d’écrire
comme si tu étais en retard sur la vie
s’il en est ainsi fais cortège à tes sources
hâte-toi
hâte-toi de transmettre
ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance
effectivement tu es en retard sur la vie
la vie inexprimable
la seule en fin de compte à laquelle tu acceptes de t’unir
celle qui t’es refusée chaque jour par les êtres et par les choses
dont tu obtiens péniblement de-ci de-là quelques fragments décharnés
au bout de combats sans merci
hors d’elle tout n’est qu’agonie soumise fin grossière
si tu rencontres la mort durant ton labeur
reçois-là comme la nuque en sueur trouve bon le mouchoir aride
en t’inclinant
si tu veux rire
offre ta soumission
jamais tes armes
tu as été créé pour des moments peu communs
modifie-toi disparais sans regret
au gré de la rigueur suave
quartier suivant quartier la liquidation du monde se poursuit
sans interruption
sans égarement

essaime la poussière
nul ne décèlera votre union.

Pourquoi je ne voterai surtout pas pour Europe Écologie

Ne votant pas, je ne vote pas. Je sais bien que la plupart d’entre vous font leur devoir, mais il faut bien que quelqu’un tienne le rôle du voyou. C’est donc moi : je ne voterai pas, mais je ne voterai pas, surtout, pour les listes d’Europe Écologie, ce qui mérite une petite introduction. Avant de vous la livrer, j’aimerais dire que les commentateurs ont le plus souvent la mémoire qui flanche. Par extraordinaire, et par chance, ce n’est pas, pas encore mon cas.

Il me faut donc écrire que les divagations journalistiques quotidiennes sur le score possible, attendu, vraisemblable d’Europe Écologie doivent être contrebalancées. Figurez-vous qu’aux élections municipales de 1977, il y a donc 33 ans, les écologistes obtenaient déjà 8,4 % des voix dans les villes de plus de 9 000 habitants (16 millions d’électeurs inscrits dans cette catégorie cette année-là). Brice Lalonde parvenait à 13,86 % dans le 5ème arrondissement de Paris et Antoine Waechter – l’insubmersible – à 13,09 % à Mulhouse. En 1988, aux présidentielles, le même Waechter obtenait 3,88 % des voix, et en 1989, aux élections européennes, 10,59 % des voix. Dominique Voynet n’a rassemblé que 1,57 % des suffrages aux dernières présidentielles de 2007, et Daniel Cohn-Bendit, aux européennes de 1999, présentées comme un triomphe, 9,72 %. Aux régionales de 1992, dernier exemple qui me vient, l’ensemble Verts et Génération Écologie a dépassé les 14 %. Ma conclusion n’étonnera guère : ça va, ça vient. Entre René Dumont – 1,32 % des voix en 1974 – et Dominique Voynet en 2007, quel beau chemin parcouru, non ? René Dumont, qui ne mâchait pas ses mots, osait alors expliquer face aux caméras ce qui demeure pour moi une évidence : « La voiture, ça pue, ça pollue et ça rend con ».

Je n’insiste pas davantage. L’histoire, cette marâtre du rêve, est là pour nous ramener aux réalités. Les écologistes officiels ne gagnent pas de voix, et chemin faisant, ne racontent plus que des fadaises acceptables par le système dont ils vivent, plutôt bien. Je ne déteste pas les Verts ni Europe Écologie. J’ai connu, je connais encore nombre de valeureux qui sont à bord de l’attelage. Des amis comme François Veillerette ou Jean-Paul Besset en sont. Des cœurs purs, comme Jean-François Caron ou Thierry Grosjean, y croient encore et toujours. Aussi bien, le débat n’oppose certes pas des « fondamentalistes » dans mon genre et des « pragmatiques » comme Cohn-Bendit. Le débat oppose ceux qui croient à la réalité implacable d’une crise écologique planétaire désormais dévastatrice, et ceux qui pensent à autre chose, parfois seulement à eux-mêmes.

Je ne voterai surtout pas pour Europe Écologie, parce ces messieurs et dames ont le devoir sacré, sur le papier hélas, d’aider ce pays à trouver une voie neuve. Les autres partis m’indiffèrent davantage, car eux au moins ne font pas semblant. Les autres se foutent royalement de ce qui se passe au Sud, sous le niveau des mers, au milieu des forêts tropicales, chez les orangs-outans et les tigres. Les écologistes officiels, eux, parlent chaque matin de la fin programmée du monde, puis repartent siéger, qui au Conseil régional, qui en mairie, qui au Parlement européen. Cela n’arrive même pas à me choquer, car j’ai déjà écrit maintes fois que ce mouvement, queue de comète de mai 1968, attaché à des valeurs aujourd’hui perverses, comme l’hédonisme ou l’individualisme, ne peut pas rompre. Il ne dispose pas du cadre intellectuel et moral qui lui permettrait, au moins, de tracer des lignes, et d’entraîner ailleurs que dans de nouvelles impasses.

Ce mouvement est mort alors qu’il se croit vivant, incarnant l’avenir en marche. Il est mort pour la raison qu’il ne sait ni penser, ni dire. Dans ces conditions, comment pourrait-il agir ? Le bricolage ridicule de ces élections régionales – ici un Philippe Meirieu ou une Laurence Vichnievsky, là un Robert Lion – masque le vide. Et quel que soit le résultat de ce dimanche, le vide demeurera. Des gens qui proclament chaque matin l’urgence se montrent définitivement incapables de rendre compte des quarante années passées de leur propre mouvement. Qu’il ait échoué – comme nous tous – crève les yeux. Mais le reconnaître obligerait à secouer pour de bon l’édifice, qui convient encore à trop de gens, trop d’ego, trop d’appétits personnels. On ne le fera donc pas. Ce que Cohn-Bendit et ses amis réclament, c’est quarante ans de plus. Pour encore, et toujours, faire la même chose. Mais moi, voyez-vous, je crois à ce que j’écris. Et je sais, oui je sais, que le temps nous est réellement compté. Je ne cours donc pas le moindre risque de me déplacer dimanche.

Silence sur les vrais chiffres (comment camoufler nos importations)

Il est bien possible que l’on nous cache des choses. Je sais, c’est très peu probable dans une vieille nation démocratique où la presse est libre d’informer comme elle l’entend. Et je me reprends donc aussitôt : nos vaillants veilleurs de nuit, ceux qui scrutent pour nous les vilaines entrailles du monde, ont dû, malheureusement, fermer un œil, et oublié de nous signaler ce qui suit. Voilà, je crois que c’est mieux ainsi. Les informations qui ne nous parviennent pas sont retenues dans un embouteillage. Il suffit d’attendre. Disons un siècle ou deux.

Moi qui n’ai pas ce temps devant moi, je vous signale une étude sans appel, sèche comme un coup de trique, parue le 8 mars dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences (ici). Deux chercheurs, Steven Davis et Ken Caldeira, ont étudié des milliers de documents concernant 113 pays et 57 secteurs industriels, sur la période comprise entre 2004 et 2009. Et leur conclusion est simple : les pays du Nord externalisent une grande part de leurs émissions de gaz à effet de serre. Que veut dire externaliser ? Ce néologisme est une sorte de synonyme de transfert. On externalise quand on se débrouille pour envoyer loin de soi, de ses comptes, de ses soucis, une partie de ce qui nous revient pourtant, indiscutablement.

Dans le domaine des émissions de gaz à effet de serre, l’externalisation est une vraie baguette magique. Nous importons massivement des biens – ordinateurs et bimbeloterie électronique, vêtements, jouets – qui sont produits au Sud, et notamment dans cette Chine que tant d’imbéciles congénitaux voient encore comme un modèle économique. Oui mais, les amis, ce faisant, nous importons aussi la merde des centrales au charbon – ce n’est qu’un mince exemple – qui aura permis de produire à si bas prix les beaux objets qui trônent partout chez nous. Davis et Caldeira estiment que le tiers des émissions, dans les pays riches, passe ainsi à l’as. Nous nous appuyons tous sur des chiffres truqués, des statistiques fausses, et des discours du même coup irréels.

Si l’on faisait les comptes pour de vrai, on réaliserait que la Suisse guillerette de Heidi et des pâturages émet deux fois plus de gaz que ce qu’elle prétend. Et qu’un pays comme la France devrait ajouter au moins 30 % d’émissions de gaz à effet de serre à ses chiffres pour être un peu plus proche du vrai. Nous sommes donc dans un mensonge global, cumulatif, permanent. Ne cherchez pas plus loin : tout est bidon. Si le cœur vous en dit, et que vous lisez l’anglais, un bon article du magazine Time, en anglais, ici.

Un Tchernobyl made in France ?

Probablement savez-vous que le réseau Sortir du nucléaire, qui regroupe des centaines d’associations, fait des siennes en révélant l’existence de documents internes à EDF (ici). J’ai regardé, sans être le moins du monde capable de comprendre ce que je lisais. On y parle « éjection de grappe », « enthalpie déposée dans la pastille »«réduction de la limite droite du domaine de fonctionnement », « abandon du combustible HTP au profit de l’AFA3G ». Vous me suivez, j’espère.

Je l’espère d’autant plus que je suis définitivement perdu. D’après le réseau, ces documents démontreraient que le nouveau réacteur EPR, construit en ce moment même à Flamanville (Manche), pose de graves problèmes de sécurité, pour l’heure sans solution. La conception même de ce réacteur serait en cause, qui ferait planer le risque d’une destruction de l’enceinte de confinement de la centrale, ouvrant la voie à un scénario du type Tchernobyl. En France. EDF comme Areva, entreprises concernées au premier chef par cette publication, parlent de documents de travail, qui permettent d’aborder, dans le calme des bureaux, toutes les questions de sécurité. Je note donc pour commencer que ces documents sont authentiques.

La suite ? Une madame Caroline Muller, responsable de la communication chez EDF, commente ainsi l’affaire : « Il est tout à fait normal d’étudier le fonctionnement et les réactions possible du réacteur, y compris dans les circonstances les plus improbables. Nous nous devons de nous poser toutes les questions. Et bien sûr de trouver les réponses ». Derechef, je tire mes propres conclusions de ce qui sonne diablement comme un premier aveu. Il y a donc des questions. Et des réponses qu’on cherche. Et des « circonstances », aussi improbables qu’elles paraissent à nos si chers ingénieurs. Cela ne commence-t-il pas à faire un peu beaucoup ?

Pour le reste, je ne sais évidemment pas si l’EPR nous menace d’un Tchernobyl qui vitrifierait une partie de la France. Je sais que je ne le souhaite pas. Vous auriez envie de vivre sans le quart nord-ouest de notre vieux pays ? Ou son quart sud-est ? Vous aimeriez émigrer à tout jamais ? Moi non. Il est donc de la plus haute importance de tirer le bilan moral, politique, démocratique en somme, des révélations de Sortir du nucléaire. J’emploie le mot de révélation dans un sens bien particulier. Même si le risque d’un Tchernobyl à la française était voisin de zéro – mais qui oserait le garantir ? -, les textes internes d’EDF font surgir, devraient faire surgir dans n’importe quel esprit lucide un authentique effroi.

Nous en sommes donc là. Précisément à ce point de l’histoire où une poignée d’ingénieurs peut décider pour le monde entier. Combien sont-ils à disposer d’une vue d’ensemble ? 100 ? Plus probablement 50. Ni madame Lauverjeon – patronne d’Areva -, ni monsieur Proglio – patron d’EDF – n’ont davantage de compétence en la matière que moi. Ils suivent, contraints qu’ils sont d’avaliser le point de vue technique de gens que personne n’est en mesure de contrôler si peu que ce soit. Toute la folie intrinsèque du nucléaire est là. On déploie une puissance de feu sans aucun précédent dans l’histoire humaine, et on la confie à des êtres en tout point semblables à nos parents du Néolithique. Certes, ils sont adroits. Les ingénieurs, je veux dire. Probablement d’une adresse étonnante et presque miraculeuse. Mais soumis comme nous à l’autorité, à la jalousie, à la folie, au mensonge, à l’erreur futile qui se transforme peu à peu en cataclysme.

Le nucléaire est la preuve, une preuve de plus que la démocratie, telle qu’elle a été pensée en Europe entre 1789 et 1848 – pour l’essentiel -, est morte. Pas moribonde : morte. Quantité de cadavres bougent encore, qui ne reviendront jamais à la vie. Le souffle qui a porté nos pères se sera épuisé en route. Le monde, chacun d’entre vous le sait parfaitement, appartient en totalité aux forces de la destruction, quel que soit le nom dont elles s’affublent. Dans le cas qui nous occupe, les grands ingénieurs ont purement et simplement volé au peuple le droit de décider de son avenir dans une certaine liberté. Mais bien entendu, ils ne le peuvent, ils ne l’ont pu qu’aidés par des politiques qui apparaissent comme autant de fourriers de cette insupportable dictature technocratique.

Le programme électronucléaire était en germe dans la tête de De Gaulle, qui y voyait une manière d’assurer à la France un rang mondial. Plus concrètement, il aura été arraché à un Georges Pompidou malade et même mourant – en 1974 – et supporté avec enthousiasme par Giscard, qui prédisait à la France de 1977 un destin énergétique digne de l’Arabie Saoudite. Grâce au surgénérateur, cette infernale technique abandonnée en route. Superphénix, le monstre de Malville, aura coûté au moins 10 milliards d’euros. Mais connaîtra-t-on jamais les chiffres ? Son démantèlement ne s’achèvera pas, dans le meilleur des cas, avant 2027 ! Faut-il, dans ces conditions, s’étonner d’un Sarkozy ? Il vient de déclarer des choses folles, qui passent pour une vision auprès des aveugles qui nous entourent (ici). Promettant du nucléaire français – EPR – à qui le veut, des Chinois aux Israéliens, en passant par les Jordaniens, il a tranquillement ajouté, profitant d’une conférence internationale : « Nous avons besoin, nous tous dans le monde, de former des générations d’ingénieurs et de techniciens. Ce n’est pas un pays qui y arrivera, mais le pays qui a été le premier dans le nucléaire civil est prêt à partager sa compétence, son expertise et son expérience avec vous ».

Fermons le ban. Sarkozy ne sait rien du nucléaire. Rien d’autre que ce qui figure sur des fiches d’un feuillet – 1500 signes standard – que lui tendent des conseillers techniques inféodés à l’industrie de l’atome. Comme dans un jeu de poupées russes – nous revoilà près de Tchernobyl -, notre président bégaie des mots préparés par d’autres, dont personne ne sait le nom. Lesquels sont confortés dans leur rôle de conseillers cachés par l’apparente puissance de personnages comme Lauvergeon et Proglio. Lesquels appuient leur légitimité sur des entreprises qui, compte tenu de leur poids stratégique, ont forcément, FORCÉMENT raison. Et tous oublient que le système repose en totalité, comme je l’ai dit, sur une poignée ridicule de grands seigneurs de la technique, bien plus féodaux, dans leur rapport au commun que nous sommes à leurs yeux, que ne le furent la plupart des anciens maîtres de la France. Ah ! que revienne le vent des tempêtes.

PS : Le réseau Sortir du nucléaire est victime d’une crise interne grave, dont je ne connais et ne peux connaître les détails. Des amis, comme Pierre Péguin, assurent que l’on y assiste à une reprise en mains par des « réalistes », qui voudraient normaliser un réseau dérangeant pour l’industrie nucléaire. L’autre camp met en cause, notamment, le porte-parole du réseau, Stéphane Lhomme. Je suis au moins sûr d’une chose : l’appareil qui tient l’industrie nucléaire en France, et dont une partie reste perpétuellement en plongée, ne sera pas, en la circonstance, resté inactif.

Pathétique monsieur Sarkozy (sans oublier les autres)

Comme le signale Marie dans un commentaire, cet excellent président Nicolas Sarkozy a refermé les portes du salon de l’Agriculture en fanfare. Qui lui aura, cette fois, écrit son texte ? J’avoue ne rien en savoir. Un quelconque ghost writer – un nègre -, dans tous les cas. Peut-être bien Christophe Malvezin, ingénieur en chef des ponts, des eaux et des forêts, nouvelle appellation technocratique de deux corps décisifs de la noblesse d’État, les Ponts et Chaussées d’une part, le Génie rural des eaux et des forêts d’autre part.

Malvezin est aussi le conseiller agricole de monsieur Sarkozy. Tout est donc possible. Quoi qu’il en soit, la sortie élyséenne du salon de l’Agriculture est splendide. Je cite notre maître : « Je voudrais dire quelques mots à propos de l’environnement. Parce que, là aussi, ça commence à bien faire ». Gé-nial. Il faut se mettre à la place du type, qui croyait tout dominer et qui voit les cartes lui échapper une à une. Il est populaire chez les plus de 65 ans, et sans doute chez les patrons de PME. Partout ailleurs, on l’exècre, au mieux il énerve ou consterne. Et 2012 approche. Que c’est dur.

Les paroles du salon de l’Agriculture annoncent des mesures qui contrediront les (fausses) annonces du Grenelle de l’Environnement. On va – eux – regarder de près les « distorsions de concurrence » avec les pays voisins, ce qui veut dire en français courant qu’on va lâcher la grappe aux paysans productivistes, y compris sur la question capitale de l’usage des pesticides, qui constituent une forme d’empoisonnement universel. Je ne sais pas vous, mais moi, à la place des thuriféraires du Grenelle de l’Environnement – Greenpeace, WWF, fondation Hulot, France Nature Environnement -, je serais tant soit peu honteux. Car ces associations ont démobilisé la société en lui faisant croire qu’un processus positif était en cours, ce qui ne se pouvait, pour des raisons de fond qui ne sont jamais débattues. Maintenant que le voile se déchire, les Pleureuses du mouvement écologiste officiel regrettent, déplorent et en appellent à « l’esprit du Grenelle de l’Environnement ». Rions, puisque nous sommes impuissants.

Changeons de sujet, mais pas totalement. Je vous signale un papier intéressant sur l’entourage proche de Son Altesse Sérénissime Nicolas 1er. On n’y rencontre que des hommes (ici). Sur les 50 membres de son cabinet, dont notre bon Malvezin, six femmes. Le cercle le plus restreint compte Claude Guéant, 65 ans; Raymond Soubie, 69 ans; Jean-David Levitte, 63 ans. Le plus jeune est ce fantastique Henri Guaino, 52 ans, auteur de l’inoubliable discours colonial, dit de Dakar. Vous vous doutez bien que parmi la bande des cinquante conseillers présidentiels, aucun n’a la moindre culture dans le domaine de l’écologie. Je dis bien : aucun. Autrement dit, ces gens incultes, ces gens médiocres, ces gens en bout de course, de carrière et même – n’ayons pas peur des mots – de vie, se contrefoutent de ce qui arrivera demain, quand ils ne seront plus là à parader. Ma foi, si c’était une farce, elle serait somptueuse.