Sarkozy et l’art du go (cherchez l’erreur)

Quand j’avais vingt-deux ans, et pendant quelque temps, j’ai joué au go avec une telle intensité que je me rappelle encore, trente ans plus tard, certaines combinaisons. Je ne sais évidemment pas si vous connaissez. Le souvenir que j’en ai conservé est au-delà des mots. Soit un damier – le go-ban – formé de 361 intersections. Les pions noirs commencent toujours, suivis des blancs. Le jeu est la mise en scène d’une bataille militaire dans laquelle s’affronteraient deux corps d’armée.

On place des pions une fois, à une intersection, qu’on ne peut plus bouger. Et de la sorte se dessine peu à peu, sur le damier, un territoire convoité, disputé, mouvant, où chacun tente d’occuper un espace plus grand que celui de l’adversaire. On peut faire des prisonniers, mais tel n’est pas l’enjeu principal. Le but, c’est l’espace conquis, dont on fait soigneusement l’appréciation lorsque les deux adversaires estiment que la partie est finie.

Parmi les émotions les plus grandes de ce jeu, il y a l’incertitude. On peut croire un moment, qui parfois dure, que l’on a encerclé une part du go-ban, et que l’autre joueur est pris dans un piège dont il sortira affaibli. Et puis, dans un éclair, par le placement d’un seul pion, la situation s’inverse complètement. Autre joie inexprimable, celle d’accepter de perdre pour mieux gagner. Le go est un jeu de stratégie, pas de tactique. La meilleure des tactiques au service d’une piètre stratégie conduit au désastre. Il est aisé de se concentrer sur une partie, et de se voir déjà vainqueur, alors que le sort de la bataille se décide à l’étage supérieur, que vous avez stupidement négligé.

Le go. Un grand bonheur de jeunesse. En ce temps, je jouais surtout avec Xavier, chez madame Z., notre hôtesse de l’époque, qui était la mère de Sophie. Bon. Cela se passait au Vieux-Pays de Tremblay, non loin de l’aéroport de Roissy, et l’air, chargé de kérosène, était souventes fois orangé. J’aimais bien Xavier, bien qu’il fût héroïnomane et mythomane. Pour la drogue, ce n’était pas drôle pour lui. Pour le mensonge, c’était parfois pénible pour moi.

Enfin. Nous nous mettions vers neuf heures, le soir, dans la cuisine de madame Z, et nous commencions à jouer après avoir ouvert des bouteilles, fumant comme je fumais alors. Fumant comme le grand délirant que j’étais. La nuit entière passait, sans que jamais nous ne nous rendions compte de rien. C’est le jour, et ses vapeurs oranges, qui nous jetait au lit. Je ne travaillais pas. J’avais horreur du travail, et je n’ai pas changé vraiment, malgré les apparences.

Et alors ? Pourquoi mêler Sarkozy à ces grands souvenirs personnels ? Parce qu’il me fait penser à un désastreux joueur de go. C’est un tacticien habile, mais un lamentable stratège. Il est l’homme de l’instant, il est celui qui croit avoir niqué – un mot fétiche chez lui – le monde parce qu’il a placé quelques pions dans les coins qui retiennent son attention. Mais il est totalement incapable de concevoir, d’entrevoir, de situer les enjeux ailleurs qu’autour de sa personne. Il va donc perdre la partie, mais comme c’est la nôtre, c’est fâcheux. Notez que ceux qu’on dit d’en face sont aussi mauvais. Tous. Un bon joueur de go aurait déjà, par un magari audacieux suivi d’un wariuchi, réduit à néant les moyos que Sarkozy croit en sa possession. Après avoir occupé deux ou trois o-ba,  il aurait lancé un retentissant atari. Atari, qui veut dire échec.

Je lis ce matin que notre président a décidé la construction d’un deuxième réacteur nucléaire EPR, à Penly. Sans discussion. Sans interrogation. En confiant les milliers d’années qui viennent à un partenaire privé, Suez, qui aura peut-être explosé en vol à la prochaine bourrasque financière. Sarkozy. Et tous ces prosternants.

48 réflexions sur « Sarkozy et l’art du go (cherchez l’erreur) »

  1. Je ne suis pas toujours d’accord avec ce billet cet endroit vos humeurs…mais comment dire…Ce matin, l’inspiration sans amertume vous a totalement éclairé…désolé pour le nucléaire mais je fusionne!
    ( je devais être, pour les mêmes raisons, trop en colère de mon côté ce matin…)

  2. A l’instant, à la télévision, je vois Sarkozy avec sa phase habituelle : « Mais s’opposer (à la crise, au nucléaire, à la mondialisation) c’est comme s’opposer au mauvais temps »
    Mais bien sur, quand on voit qu’il a débloqué des milliard d’euros pour sauver les banques (et donc principalement ses copains)en 3 jours, on se dit que prétendre ne pas avoir le choix d’augmenter la production nucléaire tout en fournissant un marché à Suez est vraiment une escroquerie. Dans ces domaines il y a toujours le choix. On peut par exemple choisir de donner du travail et un revenu à des ouvriers, pour construire…une agriculture biologique.

  3. J’observe, j’écoute, j’étudie, je réfléchis, tout cela depuis longtemps. Grâce à ce blog notamment. Maintenant je vais agir, m’engager et me battre, quitte à être dans l’excès, quitte à me tromper. Sans violence si possible mais avec détermination, peut-être avec la force qu’il faudrait pour s’opposer au mauvais temps, justement. La raison de ce choix : Sarkozy et ses pulsions de mort. On ne peut pas laisser faire ça. Il faut arrêter ce fou dangereux.

  4. Il y avait eu une très belle et grosse manif contre l’EPR de Flamanville; j’y étais, pleine d’espoir, sous une pluie battante.
    Je n’aurais pas le courage de manifester une deuxième fois.
    Sarkozy m’use.
    Il semble bien connaître la psychologie humaine et ses faiblesses,il sait qu’il n’y aura jamais assez de militants pour l’arrêter.Il sait aussi que nous sommes devenus un peuple pacifiste,car bien nourri. Donc, il nous exploite à mort.
    Et après lui le déluge…

  5. Pacifiste, pas tant que ça, Marie-Line ! Et bien nourri, de moins en moins ! Sais-tu qu’il y a en France, des gens qui travaillent et se privent de manger pour que leurs enfants aient un repas ? C’est une réalité que les gens ne crient pas sur tous les toits, évidemment.
    Hier, beaucoup de gens du privé ont manifesté pour la première fois de leur vie. C’est révélateur. Nous sommes un peuple de « râleurs », soyons-en fiers.

  6. à Hélène,

    Que proposez-vous pour que les gens puissent vivre décemment dans nos sociétés occidentales avides de profits, de consommation, avec à la clef la joie de partager et vivre harmonieusement ensemble ?
    Dois-je demander aux pygmées de Nouvelle-Guinée la manière de s’y prendre ou aux moines tibétains buvant leur thé au beurre rance ?
    léonard

  7. Hélène, Je suis quand même désolée, mais ce peuple de « raleurs » me fait parfois bien ch…
    Manque d’aspiration à la beauté, manque d’ironie ou d’humour, se prend vachement au sérieux, esprit de clan, manque de sourire, de gaité, idolâtre, manque de notion de « collectif » au sens noble du terme, ce que j’adore ici ce sont les écrivains, Jules Romains,Rolland, etc..etc..Jules Renard lovely! ..Francis Ponge, écrivain français (passé en 1988) a écrit : il suffit d’abaisser notre prétention à dominer la nature et élever notre prétention à en faire physiquement partie pour que la réconciliation ait lieu. il faut en parler à notre seigneur NS à ses sbires et à ses valets.

  8. Marie : manque d’aspiration à la beauté, oh que oui !
    Destruction des paysages, édification de villes nouvelles surgies de nulle part, sans âme, effrayantes de froideur avec leurs avenues démesurées… banlieues à la Desperate Housewiwes… Y en a qui aiment, en plus !!!

    Léonard : qu’est-ce que je propose, moi, petite Hélène ? cette question me semble bien lourde pour ma modeste personne. Oh de petites choses toutes simples : prendre un peu le temps de vivre. Son vélo et pas sa bagnole pour faire 100 mètres. Ne pas renouveler sa garde-robe tous les 6 mois (même en soldes). Acheter bio le plus possible. Aller au marché. Cuisiner soi-même et pas acheter des saloperies toutes faites bourrées d’huile de palme.
    C’est peu mais beaucoup à la fois. Un style de vie, quoi…

  9. le GO? un jeu chinois non? Quelle trempe on va se prendre alors!

    Tu n’as pas insisté sur le fait qu’ au point de départ d’une partie, le Go ban est totalement vide, d’où la double perspective nécessaire, stratégique et tactique, de conquête de l’espace sans se focaliser sur des petites bataille ds les coins qui vont faire perdre la guerre, les deux (stratégie et tactique) se conditionnant et se révisant au fur et à mesure que la partie se déroule avec un adversaire pas stupide et d’un même niveau pour ne pas s’en….s’ennuyer. A côté,le jeu d’échec fait figure de parent pauvre dont le but est d’éliminer les pièces de l’autre, bref un jeu de destruction, qd le GO est celui d’une construction (d’un empire?); autre différence: les pions ont chacun la même valeur et ce qui les caractérise en cours de partie est leurs libertés. Liberté? Et possibilités de connexions…? Un autre monde est possible…

  10. à Hélène,

    Ce sont des bonnes recettes de base que je mets en pratique depuis longtemps avec une grande jouissance ayant le privilège de vivre dans une campagne reculée et belle de nature.
    Je parle de ceux qui vivent dans le béton au bord du périphérique.

    léonard

  11. La seule vision que possède NS semble être celle de son rayonnement personnel. Tu as parfaitement décrypté l’animal politique qu’il est : remarquable tacticien mais piètre stratège. Il ne possède pas le recul nécessaire. L’action le subordonne. Il n’a cure du futur. Il ne pourra projeter sa réflexion au-delà de l’échéance de sa réélection.
    Pendant ce temps, le monde est en crise. Financière, économique, écologique, politique, religieuse, morale. La totale.
    Un tournant, assurément. Les mois et les années à venir peuvent constituer une magnifique opportunité de repartir sur de nouvelles bases. Encore faudrait-il qu’il y ait des dirigeants suffisamment calibrés pour relever ce formidable défi qui se propose à l’humanité.
    Lorsque je vois les guignols qui nous dirigent, boursouflés d’un égo dégoulinant, je me dis que la solution ne peut pas venir d’eux. Il n’y a pas à tortiller, la solution ne peut venir que d’en bas. De nous tous. Il n’y a pas d’échappatoire à cette responsabilité qui nous revient. Nolens, volens, nous devrons y aller. Cela passera par une forte remise en question de bon nombre de dirigeants mais surtout de pas mal de fausses valeurs.
    L’imagination, nous l’avons. Le courage, nous devons l’avoir. Les nouvelles technologies seront un élément décisif quant à la mobilisation et la structuration de la contestation.
    Gandhi l’a fait. Lui. A mains nues. Mais avec ce qui manque à notre monde : une authentique spiritualité.

  12. si vous voulez rire un peu : http://www.etyc.org/contrelaF1aFlins/2831
    J’ai créer un nouveau site . l’écologie servant le lobying . Le marché de la dépollution en France . le blanchiment et les déficits renfloués par l’argent du peuple . Et dans tout ça, Sarkozy bien-sûr , carla, Martine et ségolène qui occupent l’écran , loin, loin devant .

  13. (Oups! fausse manip et c’est parti)

    Après tout, il n’est que Président de la République et nous, nous sommes le peuple. De plus, nous pouvons multiplier les formes de pensée et les façons originales de réagir.
    IL n’a que sa pensée à lui et il commence à en faire le tour.
    Notre stratégie à nous doit être de pas nous mettre en face de la répression qui est la seule arme qui lui reste après le jusqueboutisme.
    Dans l’Education, nous sommes de plus en plus nombreux à désobéir. Nous encourons certes des sanctions, mais nous désarçonnons aussi une partie adverse qui avait l’habitude du ballet lutte/négociation. Là, plus de lutte mais de la résistance et plus de négociation. Je ne peux pas encore vous dire comment ça va se terminer car nous sommes en tarin de l’inventer en le faisant.
    Mais si ça peut vous donner une petite parcelle d’espoir …

  14. Christina,

    Je suis furieusement d’accord avec toi. Je pensais d’ailleurs hier au Gandhi de la Marche du Sel (1930). Une épopée extraordinaire, qui devrait évidemment nous inspirer. Mais où est la spiritualité ? Et où est le courage ? Je ne vois rien. Rien encore. Passe un bon samedi.

    Fabrice Nicolino

  15. Le soir de son élection, NS dinaît (entre autres)avec Albert Frère, le roi de la galette belge, détenteur d’intérêts s’élevant à plusieurs milliards d’Euros dans ce qui n’était encore que Suez-Electrabel. Il y en a à qui ce dîner a déjà rapporté gros! (irrespectueusement pour sa bedaine).

    Et je ne parle pas de Martin…

  16. Appel de l’auteur et agriculteur Philippe Desbrosse , URGENT!!!!
    Chers Amis (ies) , ceci n’est pas une blague…

    Je vous lance un APPEL POUR VENIR EN NOMBRE ME SOUTENIR CE LUNDI 2
    Février à la Ferme de Sainte-Marthe à Millançay, Loir-et-Cher (voir
    plan en attache.

    Rendez-vous à MIDI pour pique-niquer, nous partagerons nos paniers,
    et nous préparons le vin chaud, le pain et le café bios.

    Venez vivre avec moi cette journée importante où mon entreprise est
    saisie et mise en vente par le conglomérat agro-industriel LIGEA-
    AGRALYS, suite à un artefact juridique concernant un programme
    européen inachevé.

    N.B. Il y aura d’autres victimes des pratiques de cette coopérative
    qui viendront témoigner.

    Nous manifesterons avec dignité, dans le calme et la bonne humeur
    en accrochant un petit cœur rouge en carton à nos vêtements pour nous
    reconnaître entre amis. Des artistes et des personnalités de toutes
    tendances nous accompagneront.
    La réalisatrice Coline SERREAU sera présente avec sa troupe de
    chanteurs et de comédiens.

    Nous lancerons à cette occasion une pétition de soutien avec un
    collectif d’associations et plusieurs grandes O.N.G.

    Le but est d’éviter que la plus importante coopérative agricole de
    France anéantisse mon entreprise, pionnière depuis plus de 30 ans en
    Agriculture Biologique, et détruise les emplois des 24 salariés qui
    y travaillent, tout en ruinant ma famille.

    Je vous remercie de votre aide. Alleluia !

    Philippe DESBROSSES.

  17. Quelques nouvelles du front.

    Des milliers de manifestants contre une ligne à haute tension liée à l’EPR
    Nous demandons un moratoire sur la THT. On nous dit +ce n’est pas dangereux+, qu’on nous le prouve. L’Etat doit financer une étude poussée sur le sujet après l’enquête du Criirem qui alerte sur le fait que les conditions de vie sont détériorées près d’une THT », a résumé Jean-Claude Bossard, maire de Chefresne (Manche), coordinateur interrégional des élus concernés par cette ligne THT.
    Selon une enquête menée auprès de 2.868 personnes, pilotée par les universitaires du Criirem (Centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques) et présentée jeudi au Sénat, vivre à moins de 300 mètres d’une THT nuit à la santé….
    Davos
    La police a chargé plusieurs centaines de manifestants anti-Forum de Davos qui s’étaient rassemblés samedi après-midi dans le centre de Genève en dépit d’une interdiction, ont constaté des journalistes de l’AFP.
    Une banderole réclamait la « liberté d’expression » tandis que d’autres dénonçaient « l’arnaque générale capitaliste » et « les maîtres chanteurs du WEF (qui) mettent notre avenir en vente ». Des manifestants déguisés en clowns tournaient en ridicule les forces de police.

  18. @ Fabrice : la spiritualité est en nous tous. Elle bouillonne sous la chappe sociétale. Elle est muselée parce qu’elle est censée être totalement contre productive, économiquement parlant. L’homme est avant tout un être spirituel. D’où l’immense malaise actuel. Nous sommes tous écartés entre notre véritable essence et ce jeu de dupes que la société dite moderne et avancée nous impose.
    Je suis PERSUADEE que la véritable solution pour sortir de l’impasse dans laquelle nous fonçons le pied au plancher, est avant tout d’ordre spirituel. Notre véritable bonheur passe par cette spiritualité et par la simplicité. Cette simplicité vient en pleine contradiction avec la complexification de notre monde que plus personne ne sait maîtriser, tant nos dirigeants que les fonds de pension, les banques, et tous les acteurs économiques. La machine infernale est lancée. La créature de tous les Docteurs Frankenstein des dernières décennies, n’est plus maîtrisée.
    La spiritualité est en nous. C’est certain.
    Reste le courage ! Comment trouver du courage alors que tout est fait pour le réduire au néant à peine exprimé ? C’est là qu’intervient la foi. Une foi chevillée au coeur et reliée à l’âme. La foi du juste.
    Je sens confusément qu’il se produira dans pas longtemps (quelques mois ou quelques années) un évènement, pas forcément majeur à l’origine, qui déclenchera un processus fort et puissant de soulèvement des consciences. Au jour d’aujourd’hui, je ressens que bon nombre de consciences sont en cours d’éveil. Après l’éveil, la phase sera le soulèvement. Probablement pacifique à l’image du mouvement qu’a su susciter le Mahatma Gandhi.
    Cela ne peut plus perdurer. C’est une évidence. La question est de savoir vers quelle société le monde se tournera. Avec quelles valeurs. Pour quelles valeurs.
    Et je le répète, internet aura un rôle majeur dans ce processus. Processus que certains acteurs tenteront de détourner et de pervertir pour leur profit…
    Nous sommes au pied de la montagne. Sortons nos piolets…

  19. Avant tout spirituel, l’homme ? Pourtant il ne me fait pas rire tous les jours !
    Sérieusement, je suis plutôt partisan de ce que Ponge a écrit (cf. plus haut, par Marie).

  20. @ Hacène : Je suis persuadée que quelques journées passées à marché dans le désert (marocain ou autre) permettraient de faire jaillir cette spiritualité qu’on croit être tarie. Quelques nuits sous la voute céleste étoilée. Loin des villes. Loin du bruit. Le désert est l’oasis de l’âme.

  21. Cela me fait penser qu’il faut vraiment que je lise « Walden ou la vie dans les bois » de Henry David Thoreau…
    Evidemment d’accord avec toi, mais je suis attirée pas le désert. J’avais été quelques jours du côté de Tozeur en Tunisie, mais ce n’était pas encore le « vrai » désert. Et les circonstances n’avaient rien pour me « transporter » !!!
    Marcher n’est pas anodin. Fabrice nous rappelait la marche du sel de Gandhi. Marcher, c’est affirmer quelque chose de tout son corps et de toute sa conviction.

  22. @ Hacène : Je pense qu’il est sain de faire des retraites de temps à autres. Pour se purger…
    Pas forcément dans le désert. Il existe plein d’endroits propices : campagne, forêt, montagne, etc… partout où la nature est présente et encore pas ou peu saccagée par la société dite moderne.

  23. Dis donc ! Walden est dans ma bibliothèque côté « non lus » !
    Pour le désert, hélas, mille fois hélas, alors que j’en étais si près, je ne l’ai pas fréquenté. Juste ses marges (qui pour beaucoup seraient le désert néanmoins). Mais une flore appartenant pour partie au Sahara septentrional. J’aurais bien aimé fréquenter les massifs du Sahara méridional, et rencontrer la Monodiella, flexueuse comme il faut…

  24. Bruno, la vie de l’esprit, être connecté à sa nature profonde, que des choses qui conduisent à se défaire des liens marchands,etc., bref un bon chemin vers l’humanisme comme Fabrice l’a définit il y a peu. Avec en option des interrogations métaphysiques…

  25. @ Bruno : Le grand problème est que la majorité des personnes confond le spirituel et la religion, voire les sectes. D’où ces connotations négatives. Or, la spiritualité est l’essence même de l’homme. Elle est à la fois éminemment personnelle et complètement collective. Développer sa spiritualité, c’est aller à la rencontre de son être profond. Certains appellent cela son « âme ». D’autres appellent cela « Dieu ». Chacun peut définir à sa guise ce qu’il y a de plus profond en lui. Telle est notre liberté fondamentale. L’essentiel est de s’élever. Et vous verrez, comme l’a dit Pierre Teilhard de Chardin que « tout ce qui s’élève converge » !

  26. il me semble qu’il ne faut pas méconnaitre,il faut entendre, nourrir et chérir, sa « bête » intérieure, dont fait partie notre brave machine corporelle, elle nous raconte beaucoup de choses et nous enseigne une grande connaissance et sagesse aussi.
    Joie du soleil sur nos sens, joie de la beauté sur nos sens, une mer bleue et profonde, au loin la montagne, paysage inchangé. Que vouloir de plus comme départ?

  27. @ Véro , tu peux vérifier sur le site de la ferme de sainte-Marthe . Aussi sur etyc.org . merci en tout cas, car je crois qu’ils essayent de tuer l’agriculture bio aussi par la suppression des terres, malgré la réussite sociale, environnementale et économique que cela représente .
    Voir également le film de Stéphanie Muzard-Lemoing : sans terre et sans reproche

  28. la cyberaction flins sans F1 progresse . merci à tous et n’hésitez pas à relayer . manif à paris à vélo le 7 février 14H place du Chatelet . cf :collectif Flins sans F1 sur la toile . et merci

  29. A H. et C. : merci pour vos éclaircissements. Sectes et religions établies ( = les sectes qui ont réussi, comme disait quelqu’un…) m’importent peu – même si certaines de leurs dérives ont de quoi inquiéter depuis des siècles – mais, avec le recours au spirituel, je me méfie toujours du dualisme, de la transcendance, si vous préférez. Ce qu’en dit Marie, en revanche, me convient.

  30. helene
    merci pour m’avoir envoyé ce lien….
    je souscrit de tout cœur a votre discussion sur le spirituel…
    c’est le seul angle inexploré dans l’histoire humaine jusqu’à présent! devant les murs résultants de nos choix passés…il semble être la solution universelle.
    l’origine aussi…réfléchissons! l’idée n’est-elle pas a l’origine du « tout » puis vient l’émotion qui la valide égal l’âme qui en défini l’esprit?
    c’est une question certainement obscure ou une description de la lumière!
    en tous cas une définition nécessaire pour pratiquer l’hypnose et guérir…
    en résumé l’exposé du procédé:
    reconnaissance
    régression dans le temps
    localisation de l’origine émotionnelle enterrée du « mal » et des acteurs
    négociation et observation de l’affection du passé.
    pardon (le seul moyen efficace pour se débarrasser de toutes les émotions négatives qui rongent!)aux acteurs qui directement ont sans le savoir induit le mal émotionnel au patient qui souffre…
    pardon a soi même pour se débarrasser de toute culpabilité.
    une schématique qui décrit comment l’esprit guérit…
    il n’est pas nécessaire pour vous d’y croire pour que cela soit vrai…il suffit de savoir .
    de pratiquer sans la peur!
    preuve en est de tous les clients qu’humblement j’ai « guidé » vers la guérison..
    je n’ai en fait ,fait que leur montré un chemin possible et ils /elles ont choisi.
    l’esprit a été détourné par la religion pour appuyer la cause économique
    notre humanité est la preuve du pouvoir de l’esprit sur la matière.
    Il semble que nous sommes arrivé enfin a cette impasse ou les choix diminue et que pour la survie de l’espèce dans sa globalité sans génocide de masse l’esprit/l’âme dans sa beauté simple soit un choix possible pour ne pas dire la solution.

  31. Christina,

    Je t’accorde que la spiritualité soit une des dimensions non prise en compte et qu’elle n’a, comme le sacré au départ, rien à voir avec la religion – les religions qui se dépatouillent temporellement comme elles peuvent pour en institutionnaliser l’essentiel… l’essence… Ce qui devrait inciter à méditer sur le pourquoi du comment elles y achoppent. Justement… car c’est bien sur le même type d’os que tu pourrais tomber si tu veux la faire (la= spiritualité) prendre en compte par le plus gd nbre…

    Peut-être bien que la solution est ds « Raison de plus ou raison de moins » de Jean Gagnepain CERF 2005. (Attention!!!!!! à ne pas mettre entre toutes les mains! C’est d’une complexité redoutable car celà suppose d’avoir pigé la théorie qu’il a d’abord mise au point pour rendre compte de la complexité de l’homme lui-même et de ses possibilités dont celle de son intérêt pour la chose spirituelle. Complexité un peu plus marrante d’ailleurs que le sac d’embrouilles où nous ont plongés qqs malades de leurs valeurs…financières…. à ce propos, la fonction de valorisation en nous n’est qu’une fonction naturelle normalement aculturée par une faculté éthique…. sauf quand cette dernière débloque partiellement ou en totalité)

  32. Cher Fabrice,

    Excuses du peu mais les origines du Go sont relativement nimbées d’incertitude et il est franchement possible que le Tibet en soit le berceau il y a 4000 années ou plus; cette remarque se situant dans un espace temps « conventionnel » car si l’on en croit le vedantiste Michael Cremo, l’humanité était sans doute déjà là il y a 150 millions d’années, mais c’est un autre dossier! J’apprécie ton billet doux sur le go posté le 30 janvier car le jour-même j’étais en rédaction torturée de mon avant-propos de la 9 ème édition de mon bouquin et j’y écrivais cela:

    « Mais la partie de moi-même….qui dans sa jeunesse a toujours considéré le bon vieux chanvre du Néolithique comme une filière d’avenir pour la civilisation post-historique émergente, qui dans cette même jeunesse a joué des milliers de parties métaphysiques de Go dans le désintérêt le plus total de cette société mercantile, qui a tout fait pour éviter à ses enfants les sévices de l’éducastration homologuée, qui a lutté 17 ans pour avoir le droit de distribuer des semences de tomates, cette partie de moi-même HURLE SA RAGE »

    et cela aussi:

     » Que penser de l’affirmation de l’éditorialiste du Financial Times, Gideon Rachman: «La gouvernance internationale ne tend à être efficace que lorsqu’elle est anti-démocratique.» Et que penser de l’assertion récente proférée par le représentant élu du peuple français: «Nous irons ensemble vers le Nouvel Ordre Mondial, et personne, je dis bien personne ne pourra s’y opposer.» Sans plaisanter! Est-ce une menace? Les Autorités prévoient-elles d’avoir recours à la technique du gavage pour faire avaler de force aux récalcitrants leur nouvel ordre chéri? Ou à la technique de l’emprisonnement forcené comme dans le cas des Jeunes de Tarnac?
    ….
    Alors, décidémment non, Monsieur le Président, nous n’irons pas ensemble vers le Nouvel Ordre Mondial. J’objecte. Et si l’on nous impose par la force ce nouveau système d’asservissement des peuples, je serai de nouveau Objecteur de Conscience. Et de nouveau insoumis. »

    Alors Fabrice, mon ami, je te l’avoue, mon prochain bouquin c’est entre autres thèmes sur celui du Codex Alimentarius, l’ennemi à abattre.

    Et si tu t’y mets aussi, on sera deux.

    Attaques!

  33. Xochipelli, le codex alimentarius a déjà été évoqué dans les pages de commentaires, mais il semble hélas qu’il soit très peu connu en France, où peu de gens s’en indignent. Il est censé être effectif fin 2009, si je ne m’abuse. Pour quand votre livre ?

  34. Hacène bonsoir,

    Il est vrai que le Codex Alimentarius est très peu connu et ils vont tenter de le rendre effectif dès fin 2009: en tout cas, c’est dans leurs cartons pour 2012, comme la
    le vol de la toile aux internautes. Je tente de provoquer Fabrice en duel pour qu’il se lance sur ce dossier avec toute sa verve.

    L’ouvrage que je suis en train de brain-stormer est avant tout une mise en valeur des free-breeders qui créent des variétés de légumes fantastiques (ou des céréales vivaces ou des pommes de terre résistantes au mildiou, ce qui n’intéresse pas les pesticideurs) et libres de droit, donc dans le domaine public. Ils existent surtout aux USA et Canada, très peu en Europe.

    Ensuite, je veux mettre en valeur la baisse nutritionnelle gigantesque depuis 4 décennies dans les variétés modernes, l’interdiction des plantes médicinales, la destruction des plantes sauvages, source d’oligo-éléments que l’on ne trouve plus dans l’alimentation moderne.

    Voir, le problème du sélénium, par ex.

    Ensuite, attaquer sur le Codex.

    Donc, pas seulement un ouvage sur le codex: il faut amener des solutions fertiles.

    L’analyse de cette société mortifère, nous l’avons déjà accomplie depuis 30 ans. Il faut proposer des alternatives.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *