Michel Onfray le transhumaniste (suite de l’article précédent)

Je n’ai jamais lu un seul livre de Michel Onfray, et on me pardonnera donc – ou pas – cette incursion sur son territoire. Bon, nul n’attend par ailleurs, je l’imagine, que je dresse ici un portrait de cet écrivant si prolifique. Combien de saisissants ouvrages à son actif ? Si je ne me trompe, 43 depuis 1989, soit au moins deux par an en moyenne. C’est bien. Peut mieux faire, mais c’est bien.

Pour le reste, si j’ose évoquer ce grand auteur, c’est d’abord parce qu’il vient d’écrire un livre sur Freud. Où il présente le précurseur de la psychanalyse comme un compagnon de route du fascisme mussolinien, qui n’aurait par ailleurs jamais soigné personne. Encore moins guéri quiconque. Au reste, son « travail » relèverait d’une « hallucination collective appuyée sur une série de légendes ». Ma présentation est, je vous l’affirme, modérée au regard de ce que j’ai pu lire, ici ou là, dans les gazettes. Et là-dessus, Élisabeth Roudinesco, auteure d’une histoire de la psychanalyse en France, que j’ai lue en partie, sort un fusil-mitrailleur qui ne doit guère la quitter, et réplique partout où elle le peut (ici, entre autres).

Je n’aime guère Roudinesco, probablement parce qu’elle semble toujours être la gardienne du temple. Mais elle sait ce dont elle parle, et quand elle accuse Onfray, exemples à l’appui, de multiples erreurs et contre-sens, de raccourcis ineptes, d’accusations graves sans le moindre fondement sérieux, je vous le dis calmement : je la crois. On ne peut pas tout lire, tout ingurgiter, et il faut savoir déléguer sa confiance. Roudinesco a la mienne, et quand elle attaque Onfray, je ne peux m’empêcher de songer à ce terrible imposteur qu’est Claude Allègre, qui a truffé son dernier opus minus sur le climat de trucages et manipulations. Onfray, Allègre, même combat ? J’en jurerais.

Et voilà qui m’embête d’autant que ce “philosophe” entend incarner des combats universalistes, qu’il a soutenu la campagne Bové aux présidentielles, qu’il a écrit dans Siné-Hebdo, que tant de naïfs présentaient comme l’antidote à la soumission. Non content d’être en faveur des OGM, du nucléaire, des nanotechnologies, il paraît bien proche d’un courant que je juge pour ma part insupportable : le transhumanisme. Il s’agit d’utiliser toutes les armes de la technoscience pour « améliorer » les capacités mentales et physiques de l’homme. De le changer peu à peu en un trans-humain. En un homme au-delà de ce qu’il est. J’ai eu l’occasion de signaler la percée de ce mouvement anti-écologique radical il y a quelque chose comme huit ou neuf ans, il faudra que je retrouve mon article d’alors. Depuis, ces ennemis – je les considère comme tels – ne font qu’avancer. Pour cause : ils promettent la lune, et sous peu l’immortalité.

Quoi qu’il en soit, le succès phénoménal d’un Onfray me fait peur. Après avoir soutenu Bové et le NPA, signé donc dans Siné-Hebdo, il s’est rapproché depuis peu du Front de Gauche, avec Mélenchon et consorts. Qu’ils le gardent, notez bien. Mais il y a un mais. Jusqu’à maintenant, à quelques exceptions près tout de même, personne n’a osé appeler les choses et les gens par leur nom. Onfray n’est évidemment pas un penseur. C’est un poseur, un manipulateur hors-pair de l’univers médiatique, en dépit des apparences contraires. Faut-il ajouter qu’il n’a rien à voir avec ceux qui cherchent, de bonne foi, des solutions à la crise écologique planétaire ?

49 réflexions sur « Michel Onfray le transhumaniste (suite de l’article précédent) »

  1. La « pensée » d’Onfray est à rapprocher de celle de Luc Ferry qui a commis un bouquin anti-écologique dont vous vous souvenez peut-être, où il développait un argumentaire du genre  » les premiers lois de protection de l’environnement ont été le fait du régime nazi, donc les écolos sont des fascistes anti-humanistes » – je caricature à peine.
    Ah, ces « philosophes » médiatiques à l’ego démesuré !

  2. vraiment rien à foutre de ce petit mec inconnu au bataillon dès que l’on quitte les rivages de l’hexagone.
    « Le premier charnier de tortues marines a été découvert le 2 mai, sur une plage proche de Galveston. Une couche huileuse, de la taille des Grands Lacs américains, commence déjà à imbiber la dentelle marécageuse du delta et des bayous. Cette côte est le refuge 0… »

  3. juste un reactionnaire tres a la mode de nier les bienfaits des chercheurs d’inconscients,on voit que il ignore ce que c’est de se poser la question,c’est moi qui va pas bien,la base!

  4. il faut lire Deleuze, Derrida, « l’introduction à la psychanalyse »de Freud, et Roudinesco pour comprendre ce qu’est ou n’est pas la psychanalyse.
    pas Onfray

  5. A la limite, que ces gars commettent des livres validés par toutes les instances intellectuelles en place, qu’ils s’expriment, ma foi, pourquoi pas… Mais ce qui n’en finit pas de laisser sans voix et finit par franchement lasser c’est l’espace qu’ils occupent. Et effectivement, dès qu’on quitte l’hexagone, personne n’en entend parler – ce qui est rassurant.
    Comment peut-il avoir soutenu Bové aux présidentielles et être proche du transhumanisme ? Juste pour occuper l’espace ??? Je ne comprends pas. Si tu retrouves ton article Fabrice, je serai curieuse de le lire et d’en apprendre plus.

  6. parce qu’il manque une boussole à ces gens, celle que l’on a dans le coeur, la leur de boussole elle est quelque part dans le je ne sais quoi et le presque rien..en tout cas j’échange volontiers 4 onfray contre 1 JULES RENARD dont on va fêter en toute discrétion le centième anniversaire de la mort (mai 1910)

  7. Vous êtes injustes avec des artistes incompris, notamment avec le plus grand peintre de tout les temps reléguant Leonard de Vinci au rang de scribouillard, j’ai nommé Pal Sarkozy http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2010/01/09/03015-20100109ARTFIG00038–achetez-du-sarkozy-.php
    dont la plus grande oeuvre,(lien ci dessus) au centre devrait couvrir tous nos murs , comme les portraits du grand démocrate Monsieur Ben Ali http://2.bp.blogspot.com/_twEn9B07kL0/SduFItROCfI/AAAAAAAAB04/qb6-FnAI_1U/s1600-h/kairouan+2.JPG
    Aussi je lance une souscription pour que ce plus grand projet soit réalisés, versez vos dons sur le compte Carla22 Liechtenstein.

  8. je poste ce mot de Jules Renard, maire de chitry, originaire le nIèvre et homme de lettres écrit en 1910
    « Le paysan est peut-être la seule espèce d’homme qui n’aime pas la campagne et ne la regarde jamais. »

    peut-être est-ce là l’explication de tout ce qui a suivi

  9. Selon Karl Popper la science se caractérise par le fait qu’elle admet des procédures de falsifications.
    Exemple on apprend que la racine carrée d’un nombre négatif n’existe pas.. et puis plus tard on vous apprend le contraire et en plus vous apprenez qu c’est bien pratique pour beaucoup de calculs.
    Le point commun entre le communisme et la psychanalyse est qu’ils n’admettent pas de procédure de falsification.. Car ces deux principes répondent à des dogmes qui eux ne sont pas contournables..Freud pour l’un, et le tandem Marx-Lénine pour l’autre.
    @+

  10. je lis Krolik : « Le point commun entre le communisme et la psychanalyse est qu’ils n’admettent pas de procédure de falsification.. Car ces deux principes répondent à des dogmes qui eux ne sont pas contournables..Freud pour l’un, et le tandem Marx-Lénine pour l’autre. » ah putain de jargon! mais qu’estce que çà veut dire? face à une petite tortue qui crève de pétrole : qu’est-ce que çà veut dire?
    et je me dis: soyons CONCRETS! concrets! concrets! comme le sont ces empaffés qui s’en sont mis plein les poches au détriment et au mépris total des PEUPLES! comme le sont les firmes de l’agrochimie quoi OSENT recourir contre un état qui interdit des pesticides contre les abeilles ! comme le sont tous ces affairistes qui ont fair crouler les pays!
    YENAMARR!
    Je suis désolée Fabrice, mais tu peux supprimer ce message exaspéré! et je te remercie en tout cas de ton hospitalité. mais j’en ai vraiment MARRE!

  11. Ne pas considérer la psychanalyse comme une science (selon la définition, tout à fait recevable à mes yeux, de Popper) est une chose; la déconsidérer totalement pour autant en est une autre, surtout quand on dit un peu tout et n’importe quoi comme Onfray – 43 livres, ce n’est plus de la philosophie, c’est du commerce.

  12. @Marie
    Onfray, repris par Fabrice dit que la Psychanalyse relève de l’hallucination collective.
    Je reprends Karl Popper et je conclu que la psychanlyse n’est pas une science..
    Je ne pensais pas soulever votre ire en faisant cette remarque !!!
    Donner dans le concret alors que l’on est en plein virtuel sur internet..!!
    @+

  13. Bonsoir,

    Ah….Marie,jolie petite Marie,quel tempérament!

    Vous avez entièrement raison,y’en a marre de toutes leurs magouilles.

    Mais… La patience a beaucoup plus de pouvoir que la force.

    Donc,nous les filles,nous allons agir concrètement avec grande patience.

    Grosses bises,Léa.

  14. Elle était partie s’installer d’abord à Los Angeles en 2002, avant d’acquérir un logement à Los angles (A propos de la pauvre Michèle Laroque, compagne de ce si séduisant ministre du budget Las Vegas en 2005, ce qui lui a permis selon le Canard enchaîné de soustraire au fisc français tous ses revenus, sauf les cachets.

    Elle dit au Canard enchaîné avoir pris sa décision de payer ses impôts aux Etats-Unis car elle y exerçait la majeure partie de ses activités, ce qui ne serait plus le cas aujourd’hui.
    ON S’EN FOUT! qu’elle crève, elle avec ses impositions! elle avec sez brushings, elle avec son TALENT! qu’elle crève! j’échange 11114 laroque contre 1 Jules renard. et encore ( j’ai pas vraiment réfléchi.)

  15. Et Popper est-il falsifiable? Il serait temps de se poser la question.
    J’ai un excellent souvenir d’Onfray en culottes extra-courtes ajustée par l’excellent Jacques Testard sur France Culture il y a deux trois ans, un délice.

  16. Onfray, je l’ai lu pendant un temps. Assidument. Je le connais , un peu. Hédoniste, pour résumer. Aujourd’hui, il est devenu loin de mon giron.Pourtant, La polémique Freud fut attractive, au point de me faire regarder quelques débats sur le net, notamment celui chez fog. Il faut écouter la fin de cet entretien, où Onfray s’empare du sujet écologique, en prévoyant s’attaquer aux « extrémistes verts », comme il s’est attaqué aux religions et à Freud.
    Derrière une érudition implacable, une éloquence brillante , et un travail profond et honnête de ses sujets, derrière ces qualités , se cache un homme croyant, lui l’athée , à la science comme la réponse sinequanon à tous nos maux, ogm et compagnie. Il n’a pas encore montré son visage à ce sujet, mais quand il le fera , armé de ses qualités indéniables, il saura argumenter des contre-vérités et les médias sauront lui tendre toutes les perches, pour entretenir une nouvelle polémique.
    A ce propos , j’ai réouvert quelque peu mes postes radios et autres nouvelles, il y a clairement une stratégie de répandre l’angoisse, de ne montrer que les dérives, catastrophes et les potins de tous ordres , en osant prétendre faire du journalisme.
    Il me semble que la vie peut réellement commencer quand on cesse de lire, de voir et surtout de croire à toutes les balivernes qui sont proférées.
    Il reste néanmoins, parmi ces journalistes, quelques courageux, d’irréductibles, suivez mon regard…
    Nos vemos

  17. En lisant son bouquin sur l’athéisme, j’avais été choquée par son attitude condescendante limite mépris pour un de ses « amis » croyant (musulman comme par hasard). Je n’aimerais pas être l’amie d’un homme qui me traite ainsi.

    Personnellement, je suis hostile à toutes les religions, leur capacité de nuisance est infinie, qu’elle soit passée, présente ou hélas probablement à venir, mais je respecte les croyants, et je fais très bien la différence entre les institutions et les personnes.

  18. Quant à la psychanalyse, normal qu’il daube dessus: elle seule pourrait expliquer (et probablement très indiscrètement) cette énorme, hallucinante, frénétique fringale de reconnaissance qui le fait naviguer de guingois et s’épancher tous azimuts sans aucun souci de cohérence, ce qui n’est pas rien quand on se prétend « penseur »

  19. Bonjour,
    Avez-vous lu « Le livre noir de la psychanalyse » ?écrit par de grands psychiatres entre autres.
    Avez-vous écouté Boris Cyrulnik à l’émission de Giesbert?
    Je pense que non…( Votre jugement serait moins sévère à l’égard de Michel Onfray)
    Je précise que je ne parle que de psychanalyse et non de politique ou de religion.

  20. Des vagues hors normes
    ont déferlé sur la Côte d’Azur
    Estrosi et borloo au chevet des niçois (e)

  21. Anne-Marie,

    je ne souhaite pas montrer les dents, mais où est le rapport ? On peut, on doit critiquer la psychanalyse, moment puissant mais limité de la pensée humaine. Cela n’a rien à voir avec un écrivant comme Onfray qui s’attaque à la personne de Freud à coup de contre-sens et d’erreurs factuelles grossières. Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  22. Vero, j’adore Derrida: « L’animal que donc je suis! »…mais je cite les noms de auteurs du Livre Noir… qui ne semblent être des trolls!

    Jean Cottraux : psychiatre CHU Lyon
    Antoine Pelissolo : psychiatre à la Salpêtrière Paris
    Patrick Legeron : psychiatre à l’hôpital Saint Anne
    Fréderic Rosenfeld : psychiatre ancien assistant des hôpitaux de Lyon
    Tobie Nathan : prof de psycho Paris VIII
    Didier Pleux : Docteur en psycho
    Jacques Van Rillaer prof de psycho
    et :
    Mikkel Borch-Jacobsen : Philosophe et Historien de la psychanalyse et professeur à l’université de Washington (a consacré sa thèse au sujet Freudien , sept livres dont Lacan etc)

    Plus une quinzaine d’auteurs…

    De quoi réfléchir et avoir une idée moins tranchée!

    Bonne journée à vous!

  23. Cher Monsieur,

    Nos commentaires se sont croisés…
    p9 du Livre Noir:
    « Les psy les plus influents , prinsipalemnt les lacaniens cherchent systématiquement à tuer le débat dans l’oeuf. ils excommunient et manient l’anathème, rejetant régulièremnt leurs détracteurs dans le camp (au choix) de l’extrème droite antisémite, des lobbies pharmaceutiques ou des conservateurs américains!
    Le dialogue est bloqué puisque, de toute façon, contester la psychanayse est en soi un « symptôme » (on refoule une réalité dérangeante). comme un symbole , les héritiers de Laca,n ont ainsi obtenu en février 2005, de P.Douste-blazy, alors ministre de la Santé, qu’il récuse et fasse disparaître du site internet de son ministère un rapport de l’INSERM. Cet organisme public avait mené une évaluation des différentes thérapies, réalisées à la demande des assocaitions de patients, dont lse conslusions étaient défavaorables à al ^psychanalyse. »

    Personnellement , comme en religion je préfère rester dans le doute!

  24. Anne-Marie,

    Je persiste à ne voir aucun rapport avec Onfray. Que des personnes se lancent dans une critique argumentée de la psychanalyse et de ses dérives (inévitables), et j’applaudis. Mais je parle moi d’Onfray, producteur de livres à la chaîne, qui fait un coup d’édition en s’attaquant à la personne de Freud. Non sans se tromper lourdement sur des points vérifiables. Voilà.

    Fabrice Nicolino

  25. Fabrice,
    Je note!Je ne suis pas psychiatre , je ne peux donc pas avoir un jugement solide mais je vois dans cette parution , l’occasion de partager un savoir qui jusqu’à maintenant était reservé à une élite. Ce livre ouvrira un débat jusqu’à maintenant impossible entre toutes les couches de la population (psys ou pas)
    J’espère qu’il sera utile aux patients…Car ce qui m’intéresse avant tout est le problème de la souffrance et non les guerres de clôchers!

    Personnellement, je ne comparerai pas Allègre à Onfray…Allègre a volontairement truqué des courbes dans un domaine très scientifique…

    Quant à ma dernière phrase au sujet de la religion et de la psy , elle serait à supprimer car elle ne reflète pas tout à fait ma pensée!Voilà!
    Bien à vous

  26. suite!

    j’aimerais un débat entre Cyrulnik et Roudinesco, car l’un prétend que les sources de ce livre sont bonnes (émission de Giesbert)et l’autre relève des erreurs…
    Il est vrai que B.Cyrulnik a reconnu que son interprétation ne serait pas tout à fait la m^me que celle de M.Onfray, ce qui est logique car l’un est psy et l’autre est un disciple de Nietzsche… M.Onfray a bien précisé, je crois, que sa lecture était celle d’un philosophe…
    Bonne journée!

  27. Anne-Marie. Un psychiatre n’a pas forcément un jugement solide sur la psychanalyse qui n’est pas son domaine. Par ailleurs, douter de la psychanalyse ou d’autre chose n’est pas une valeur en soi. C’est souvent une facilité que l’on se donne. L’objectif étant de se croire à bon compte supérieur parce qu’on doute vis-à-vis d’autres qui se croient supérieurs parce qu’ils croient.

    Par exemple, en matière de religions, croyants et incroyants s’opposent avec virulence et sont en fait les deux faces de la même monnaie : l’ignorance. Il faudrait toutefois sur ce sujet délicat et passionnel aller plus loin car, si nous voulons être sérieux, nous ne pouvons pas nous contenter de la constatation des dégâts faits les religions. Le pourquoi du monde reste en effet pendant. Il nous résiste absolument. Il est peut-être possible d’avancer qu’il n’y a pas de réponse verbale à cela.

    A proprement parler, Onfray n’ouvre pas un débat. Il le truque d’emblée en salissant Freud et la psychanalyse auprès du grand public. C’est le même procédé employé par Allègre avec le même relais dans les médias qui emboîtent le pas avec gourmandise. C’est l’esprit TF1 dans toute sa splendeur. Cela s’appelle la décadence. Quel jeu joue Onfray dans ce marécage ? Quelles sont ses fins autres que celle de sa glorification ? Fabrice se le demande. Moi aussi.

  28. Fabrice. Il se pourrait que le dernier paragraphe de ma réponse à Anne-Marie ait été tronqué. Je le rajoute ci-dessous, au cas où. Sinon, merci de supprimer celui-ci.

    « A proprement parler, Onfray n’ouvre pas un débat. Il le truque d’emblée en salissant Freud et la psychanalyse auprès du grand public. C’est le même procédé employé par Allègre avec le même relais dans les médias qui emboîtent le pas avec gourmandise. C’est l’esprit TF1 dans toute sa splendeur. Cela s’appelle la décadence. Quel jeu joue Onfray dans ce marécage ? Quelles sont ses fins autres que celle de sa glorification ? Fabrice se le demande. Moi aussi. »

  29. On peut donner son avis sur un auteur sans l’avoir lu. Et un avis définitif encore! Voilà qui est interressant…

  30. on peut etre concret et se servir d’internet krolik!!,seumement je suis d’accord avec marie soyon concret pour voir les choses en faces et amiliorer le sort du monde.etre concret suppose de manger moins de viande,d’etre économe en énergie

  31. @ Anne Marie:

    Il se trouve que, pour ma part, j’ai lu, attentivement et en entier, « Le Livre Noir de la Psychanalyse. Et que j’ai été très déçue.

    Un livre extrêmement hétéroclite, mélangeant des commérages, des critiques personnelles (eh oui, Freud était un homme, lui aussi, aux deux sens du terme, un être humain et masculin), de vieilles lunes déjà lues partout, et quelques rares critiques de fond, très incomplètes.

    Comme c’était ça que je cherchais, j’ai regretté mon achat (coûteux) et le temps perdu à lire ce pavé. J’avais lu beaucoup de critiques bien mieux étayées au moment (lointain) de mes études, et je n’ai rien trouvé qui arrive à la cheville de ce que je savais déjà.

    Et surtout rien de solide sur la période récente, celle sur laquelle j’étais moins documentée. Or il se trouvait que j’en savais plus qu’eux!

  32. Michel Onfray était invité de l’émission magazine médical sur la 5, aujourd’hui. Ceux qui souhaitent l’entendre le peuvent facilement sur France 5.fr.
    Pour ma part, je l’ai trouvé brillant, ce qu’il est indiscutablement. Mais je n’en ai pas été surpris, ayant lu la plus grande partie de ses livres, raison pour laquelle j’invite chacun, ici, à en faire autant avant de le lyncher. Lynchage dont il se moque éperdument, soit dit en passant.
    La comparaison avec Allègre me semble seulement un contresens d’autant plus incongru qu’on pourrait s’attendre à l’exact inverse : c’est Allègre qui marche sur les traces de Freud en cherchant avant toute chose une reconnaissance glorieuse qu’Onfray dénonce.

  33. Fabrice,

    Je viens de lire  » Le recours aux forêts  » de Michel Onfray. Je ne suis pas une inconditionnelle du bonhomme, je préfère le préciser.

    Mais je n’ ai absolument pas trouvé dans l’opuscule le monstre trans-humain que vous décrivez.

    Même pire : je l’ai lu le jour où vous publiiez « des vautours dans mon vallon à moi » et je n’ai pu m’empêcher de ranger les deux écrits dans le même panier ! 🙂

    Si vous avez l’occasion d’y jeter un oeil , j’aimerais avoir votre avis.

    Cordialement. V le B

  34. Je suis contente de lire « Cultive ton jardin » qui est très saine, ne jugeant pas mais analysant les choses,
    je pense qu’il faut aussi parler du mot PAROLE, ce que la psychanalyse a dégagé c’est un pouvoir inouî, celui de la parole,
    la parole soigne
    grace à l’écoute
    les grands psychanalystes savent écouter.
    Ce que Onfray ne souhaite sans doute pas, c’est revenir sur son édifice construit en beton armé, cet édifice a été bati en réaction à des souffrances, mais il n’en voit pas la cause, il voit seulement le résultat : cet édifice lui donne une sacré force, pour croire en lui, en ce qu’il dit, et se sentant assez fort pour ne pas se remettre en question …et finalement assez fort pour attaquer les sources d’une éventuelle remise en question.
    Il y a du déni. Mais s’il attaque Freud, c’est qu’il le positionne comme son ennemi…et c’est donc son premier pas vers lui. ce premier pas est violent, mais au moins il a déjà identifié le bon interlocuteur, il a pris quelqu’un (la figure du psy) qui en sait plus sur lui que lui-même, qui a la clé du parcours cimenté.
    Pour l’instant Onfray l’insulte mais demain, peut-être, l’écoutera-t-il mieux.
    Il va se retrouver coincé, car au bout de son chemin s’il continue comme cela, il y a la haine de lui-même.

  35. @ « cultive ton jardin »
    Il serait intéressant de savoir pourquoi vous avez lu ce livre… en entier…Mais il est très difficile d’échanger sur un blog…Dommage!
    A mon avis l’essentiel est d’avoir l’esprit critique…
    « lorsque l’on est curieux des choses qui se pratiquaient aux siècles passés, on demeure ordinairement fort ignorant de celles qui se pratiquent en celui-ci »
    Si vous avez lu  » Le livre noir », vous pourrez replacer cette citation dans son contexte…Il est vrai que le livre est dense!
    En fait ce que je repoche à Freud et à Lacan modestement (!) car je ne suis ni psychiatre ni psychanalyste ni philosophe, c’est de ne pas connaître les récentes découvertes en éthologie animale et en neurosciences!
    Soigner l' »âme »(le psychisme) sans avoir étudié le comportement des Grands Singes ou sans connaître la physiologie de l’Homme (et de la Femme, ne l’oublions pas … )me paraît suspect!

    Freud n’a étudié que la sexualité des anguilles et selon B.Cyrulnik , il a bien fait d ‘abandonner l’étude du comportement animal!

    Les lacaniens ne sont pas les seuls a vouloir soigner l' »âme » sans connaître le corps ou l’origine de l’humain (Livre de P.Picq et P.Brenot…)mais la différence est peut-être dans la prétention!(et dans la volonté de pouvoir?)

    Que les lacaniens (amis et parents ) me pardonnent
    Je suis vraiment désolée mais cette réflexion n’engage que moi!
    (Je pense aussi à tous ceux qui trouvent chez les psys lacaniens du réconfort car en fait l’essentiel est peut-être plus dans le contact avec le thérapeute que dans le respect de la théorie… »Un bon psy est une personne qui vous fait du bien »…)
    Je me méfie des écoles qui ne sont pas pluridisciplinaires et surtout « des mecs « qui croient tout savoir…(Car une simple carence en vitamines peut donner des troubles du caractère…)

    Une autre remarque: combien de gamins des rues Lacan a-t-il soigné? Je pense aux favela…Il est vrai que toute découverte profite au plus grand nombre…

    En conclusion , je dirai que les plus grands penseurs ne sont pas des dieux!En voici la preuve : ma citation était de Descartes , Merci à lui pour toutes les souffrances qu’ils a provoquées en comparant l’animal à une machine!

    A bientôt peut-être!

  36. our info: il y a deux A(anne-M(m)arie sur ce blog…
    2- Je n’ai pas encore terminé le re M.Onfray (je n’en suis qu’à la page 80)

  37. Une réponse à Janot Lapin :
    Oui , je sais bien que les psychiatres ne sont pas tous psychanalystes…(lacaniens ou pas)
    Et que les psychiatres ne sont pas tous neurologues…(Scission en 1968)
    D’où la difficulté pour un quidam de trouver chaussure à son pied!
    Les uns préfèrent chercher le pourquoi de leur symptôme pendant de longues années sans avoir la certitude de guérir ou d’être soigné , les autres se dirigent vers des thérapeutes qui pourraient peut-être faire disparaître leur symptôme…
    Nous sommes « libres »…
    Sur la « religion » , ma position est plus claire, personnellement, je pense que la croyance en un dieu est dictée par notre angoisse de la finitude!Mais le débat est très large car il faut distinguer la croyance en un dieu, les valeurs de chaque religion et les institutions religieuses…(F.Lenoir vient de sortir un livre qui a du succès autant que celui de Onfray ou d’Allègre!)

  38. est-ce madame parviendra à faire mordre la poussière à monsieur? notamment en faisant sucrer la subvention alimentant le réseau « université populaire » crée par monsieur?

    Cette « université populaire » permet d’assister gratuitement à des cours donnés par des universitaires de haut niveau (hors de Paris qui est bien servie, elle). et en ces temps de rmcisation généralisée çà vaut le coup ; J’ai assisté dans un amphi de fac à un super cours sur le roumain GEORGESCU Roegen, « père » de la décroissance. et je dis merci d’avoir fait sortir Roegen de l’étroit et élitiste cénacle des seuls intellos parisiens

  39. « Il serait intéressant de savoir pourquoi vous avez lu ce livre… en entier… »

    Bizarre, on dirait un reproche…

    Il se trouve simplement que c’était important de l’avoir lu par rapport à mon boulot et à des cours que je donnais alors à des étudiants.

    Je trouverais au contraire pas très sérieux de porter un jugement sur un bouquin que je n’ai pas pris la peine de lire.

    Ce livre examine la psychanalyse par le petit bout de la lorgnette alors qu’il y aurait beaucoup à dire dans une critique sérieuse et honnête.

  40. Anne-Marie. Bien sûr, nous sommes « libres »… Les guillemets à « libres » me semblent appropriés. Curieusement, sans rien y connaître, beaucoup vivent la psychanalyse comme si elle prétendait être la seule voie possible. Or, les psychanalystes n’acceptent pas en cure toutes les personnes qui se présentent chez eux. C’est un chemin parmi beaucoup d’autres. (Merci à Alice d’en parler aussi bien.)

    Onfray faisant profession d’athéisme, il n’est peut-être pas mauvais de secouer son cocotier. Et de noter que vous pensez, Anne-Marie, que la croyance en un dieu est dictée par notre angoisse de la finitude. Donc, comme je le faisais remarquer, vous ne savez pas. Il ne s’agit pas d’un jugement de ma part. C’est un fait à reconnaître. Et cette reconnaissance permet de s’entendre. Ensuite, peut-être pensez-vous qu’il n’est pas possible d’en savoir plus. Sinon, il faut pousser l’étude plus loin. Il faut chercher.

    A propos de l’angoisse que vous introduisez, je dirais qu’elle apparaît quand nous ne vivons pas. Au fond, le problème, ce n’est pas tant la mort, que le fait de mourir sans s’être réalisé, sans s’être vraiment connu. Ce qui est le cas de l’immense majorité des humains… Il y aurait donc du pain sur la planche pour l’homme.

  41. « croyance en un dieu est dictée par notre angoisse… »
    oui mais elle peut-être aussi dictée par la JOIE: celle de croire, dans le grand et beau sens du terme, loin de l’idôlatrie des dieux et des hommes, et ce genre de chose humaine et profonde ne se discute pas, il me semble.

  42. Je crains que préjugés, ignorance, prénotions et amalgames gratuits, ne se multiplient dangereusement ici.

    Ecrire « vraiment rien à foutre de ce petit mec inconnu au bataillon dès que l’on quitte les rivages de l’hexagone » ne me semble pas vraiment faire avancer les discussions (et encore moins relever le débat), surtout si l’on sait que les livres d’Onfray sont traduits en allemand, anglais, brésilien, castillan, catalan, chinois, coréen, croate, finnois, grec, hongrois, italien, japonais, néerlandais, norvégien, polonais, portugais, roumain, russe, serbe, suédois, turc et ukrainien. Alors de grâce, avant d’écrire n’importe quoi, renseignez-vous. Pourtant, cette ânerie est répétée deux fois : « Et effectivement, dès qu’on quitte l’hexagone, personne n’en entend parler – ce qui est rassurant. »… alors que c’est complètement faux. Là encore, siouplaît, avant de propager des contrevérités, renseignez-vous (faites par exemple une recherche sur le site du journal The Times).

    Pour avoir le front de rapprocher Onfray de Luc Ferry, il me semble qu’il ne faut pas avoir lu grand chose du premier. Et le faire sans même prendre la peine d’argumenter relève du simple ragot. S’ensuit de plus un sinistre sophisme: « La “pensée” d’Onfray est à rapprocher de celle de Luc Ferry » (aucun argument à l’appui de cette affirmation), or Ferry fait des écologistes les héritiers du nazisme, DONC Onfray est un faux-penseur pas fréquentable.

    Juger un auteur avec pour seul argument que « 43 livres, ce n’est plus de la philosophie, c’est du commerce », c’est refuser à l’avance tout effort de compréhension. Ce serait un « producteur de livres à la chaîne »… Mais quel est donc ce genre d’argument ? En quoi le nombre des livres produits par un auteur invaliderait-il à priori leur contenu? Ce genre de propos risque surtout de conduire à une posture du type : Onfray a écrit trop de livres, donc ce n’est pas sérieux, donc ce n’est pas la peine de les lire, donc je ne les ai pas lus, mais n’empêche: je sais très bien ce qu’il faut en penser… excusez-moi, mais de quel côté, ici, est la manipulation?

    Le meilleur est quand même l’argument consistant à dire que, pour l’instant, Onfray n’a pas encore révélé ses opinions sur la science comme solution à tous les maux, mais que lorsqu’il le fera, ce sera sûrement terrible. Dans le genre procès d’intention, on fait difficilement mieux.

    Et dernier point: faire confiance à Elisabeth Roudinesco alors qu’elle répand dans les médias l’idée que le livre d’Onfray serait « dénué de sources et de notes bibliographiques »? Si elle avait la moindre once d’honnêteté, elle pourrait au moins reconnaître que non seulement des notes bibliographiques figurent bien dans ce livre, mais qu’elles sont assez nombreuses pour occuper les pages 581 à 599. Evidemment ce « léger oubli » permet à la même E. Roudinesco d’affirmer tout de go qu’Onfray a négligé « les ouvrages consacrés à Freud depuis quarante ans »… curieux, car dans les sources d’Onfray, j’en vois pas mal qui datent des années 2000. Après avoir constaté un tel niveau de malhonnêteté dans ce qui se présente comme une recension de livre, on ne s’étonne pas des procédés ensuite employés, notamment en dressant des caricatures d’autant plus faciles à combattre qu’elles sont réductionnistes.

    Qu’on discute les thèses de Michel Onfray, qu’on relève ses erreurs, je n’ai rien là contre, mais s’il vous plaît, faites-le sérieusement.
    Amitiés.

  43. Réflexion d’Italie sur une Inquisition psychanalytique :
    « Il est néanmoins utile de noter que cette dernière (psychiatrie poste freudienne) existe déjà depuis quarante ans dans la péninsule italienne. Le premier à avoir “déboulonné” Freud est en effet le psychiatre italien Massimo Fagioli qui, dès les années ‘70, avait prononcé et démontré la fameuse phrase “Freud est un imbécile !”. Celle-ci n’était pas une boutade mais le résultat d’une théorie psychiatrique originale, aux antipodes de la vision freudienne d’un nouveau-né “pervers polymorphe” : pour le psychiatre italien l’homme naît sain. S’il devait développer une maladie mentale, c’est à cause de rapports familiaux et interhumains violents et destructifs. Pour la même raison, il peut en guérir grâce au rapport avec un thérapeute affectif et non le psy « absent » du divan). En outre, contrairement au rêve entendu par Freud comme “hallucination”, selon Fagioli, le rêve est une “pensée par images”, un langage universel ; l’inconscient étant connaissable (et non Unbewusste). Connue en Italie comme la Teoria della nascita (Théorie de la naissance), publiée entre 1970 et 1974 en trois ouvrages fondamentaux, dont le texte théorique fondateur“Istinto di morte e conoscenza” (Instinct de mort et connaissance), vient à peine d’être réédité par les éditions de L’Asino d’oro (Rome, 2010). Reste intéressant de noter que ni Onfray ni ses détracteurs les plus virulents, ne font aucune référence à cette théorie à avant-garde de l’antifreudisme. Pour parvenir à démonter la pensée freudienne à la racine et dépasser « la religion freudienne », la France devrait découvrir la Théorie de la naissance de Massimo Fagioli. »
    http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/pourquoi-onfray-vous-fait-il-peur-75766

  44. Vous avez n’est pas un penseur,c’est un manipulateur limite storyteller à la manière de Thierry Meissand et son livre honteux sur le 11 septembre,son traité d’athéologie n’est qu’un pamphlet partial et lamentablement mal écrit où il ne fait que s’épancher tout du long sur les côtés négatifs de la religion,concept qu’il fixe aux monothéïsmes dominant ici mais sans citer les cultes indigènes païens ou orientaux qui n’ont pas,et de loin,les mêmes idéaux…Quant à son attachement au transhumanisme,il est de plus en plus inquiétant que c’est à la manière du new age un terreau à sectes qui à déjà vu sortir rael et ses théories pédophiles et qui ne manquera pas dans l’avenir de faire sortir un néo fascisme ou les plus fortunés prédomineront et où les plus pauvres s’écraseront,une immonde dictature eugéniste des plus repoussantes,voila qui des plus alarmants.

  45. Les casse-couilles en briseurs d’idoles

    Toute activité intellectuelle, suivie, qui, par son existence même, menace, non pas, selon le cliché habituel, « tous les conformismes », mais le conformisme autrement pesant des classes dirigeantes de la société française, plus spécifiquement défendues par certaines couches qui font assaut d’idéologie, sous des dehors réalistes, mâtinés de cynisme, s’offrant ainsi le luxe d’une mèche rebelle, toute activité intellectuelle donc qui ne se cantonne pas à n’être que symbolique, s’attire immanquablement les foudres de l’idiot médiatique qui a pour elle la passion que le four crématoire a pour les corps: tout doit disparaître! La politique de la boutique ouverte au sphinx financier. En voici un exemple qui combine Freud et Marx. La pertinence de cette association pourrait entrer dans la galerie du surréalisme, quelque peu trafiquant d’art et expert en analogie, si l’idiot en question avait au moins la fantaisie d’imaginer la chose comme amour de sirène à l’égard du vélocipède. Mais l’idiot médiatique, embarqué à bord du rouleau-compresseur du prosaïsme, rabote tout ce qui est bosse. Sa passion anthropologique dernière est: ni homme ni femme, actionnaire!
     
    Et fatalement, lorsqu’il fait des découvertes, quelque part, soufflées, sur une terre rendue aussi plate qu’un portefeuille d’actions, soit ça tombe pile poil, à plat, soit ça fait une énorme bulle, destinée à éclater entre les mains du dictateur du jour. Et justement, en voilà un qui a découvert l’esprit prophétique, propre aux juifs dé-judaïsés. On admirera au passage cette dé-judaïsation des esprits qui sans doute attend minuit pour fleurir plus commodément. Sa nudité, étant in vitro, elle craint les lumières naturelles. Freud et Marx donc, abstraction faite des hommes réels que ces noms désignent, quelle importance, c’est pas le moment de « tortiller du cul » tout de même, avaient en commun cette illusion: être des savants! Là, l’idiot étend son domaine propre et se fait peuple pour noyer dans la masse une pensée d’un bon mètre et moulée fraîche. L’emploi du mot savant à une époque fière d’arborer une volonté millénariste libérale de sortie définitive de l’archaïsme politique ne manque pas de saveur! On sent comme un pétillement annonciateur de lancer de bouchon, agrémenté d’un petit discours sulfureux, du genre: autruches! Relevez la tête! Ôtez vos verres idéologiques! Et buvez et mangez, l’heure est venue de la communion.
     
    Cette messe est évidement donnée en mémoire des pauvres diables aspirés par une forme ou une autre de messianisme. Désincarnés, il ne sont plus qu’ombres errantes, acharnées à se survivre, en vain. Pas de foi tranquille, sans cliché qui torche! La scène ici est à la manière de la nuit du chasseur. A main droite, l’esprit scientifique, à main gauche, l’esprit prophétique. Du catch attrape-coeur! Cette opposition qui fleure bon le synthétique repose sur un postulat implicite, laissé dans l’ombre: l’idiot qui parle, étant en mesure de déterminer ce qui est scientifique et ce qui ne l’est pas, est, par cette définition même, un scientifique. Freud et Marx sont ainsi ramenés à l’état de bruit et de fureur, objets d’une contemplation réservée aux seuls esprits dotés d’un calme olympien. Sans ça, les pires conséquences ne peuvent qu’advenir! Le corollaire d’une telle antinomie, soluble à l’origine, avant d’être tirée du pot cassé de la philosophie, par quelque membre viril de la confrérie médiatique, est que, et là, prolétaires, entrons dans la danse, réjouissons-nous, c’est son dieu que l’idiot assassine, le noyau de toute religion est proprement irrationnelle, because le prophétisme! Autrement dit la forme première de tout individualisme.
     
    D’un buisson ardent dont on ne sait aujourd’hui, s’il figure l’en-deçà brûlant ou l’au-delà palpitant de la vérité qui sépare le haut et le bas, comme ceinture de pantalon, se dégage, après refroidissement, le bouclier des religions naturelles. Si l’on mollit sur l’impôt du culte, la volonté de confiscation reste intacte. Marx et Freud sont donc au même titre que Moïse, des allumés! Et donc des pyromanes. Mais les deux premiers le sont de manière totalement anachronique, en tant que grands irrationnalistes européens, autrement dit suppôts du totalitarisme. Voilà une leçon de vie aussi renversante qu’avertissante de brutale détermination. Ce qui nous ramène ipso facto à l’idiot médiatique dont la figure logique ressortit au deux-en-un du fameux paquet Bonux. Car la question en l’air, lestée d’un certain sérieux, c’est-à-dire pasteurisé préalablement à sa mise sur le marché, revient inévitablement, du moins si l’on a un certain esprit de suite, à l’envoyeur. Quelle chose cachée, cette enveloppe rationnelle médiatique abrite-t-elle, à son corps défendant?

    Eh bien déjà, le même matériel que feux-Marx et Freud! Qui englobe ensuite, il va de soi, le monde, l’homme et la société. Ce bel ensemble naturellement affecte aussi, et comment non, notre briseur médiatique d’idoles. Mais s’il semble, chez lui, plus présent et massif, jusqu’à crever l’écran et inonder kiosques et librairies, il n’en est pas moins éteint au vu des productions respectives. C’est que le cerveau éruptif-intrusif de l’idiot médiatique, en tant que matière futuriste, ne tolère pas les choses mortes . Il est d’un autre siècle et d’une autre nature, plus ruminante, qui, un jour, un jour, peut-être, se révèlera comme nature d’un bloc, tiré de l’abîme, mastoc: ça pousse, ça gronde, ça explose vite, mais au final, rien! Disons trois fois rien, car, n’en doutons pas, en tant qu’être rationnel, ce bébé-krakatoa est né pour se renier. C’est même sa seule réalité.

     

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