Quand l’écologie est seule au monde (sur le loup en Lozère)

La nouvelle qui suit, tirée du journal de Lozère en ligne 48 Info (ici), me semble fondamentale. Comme vous le verrez plus bas, une centaine d’éleveurs et d’habitants du Causse Méjean – et alentour – se sont réunis. À ce stade, c’est déjà un exploit, car le Méjean est un (magnifique) désert humain. 450 personnes peuplent 33 000 hectares, dont une grande partie n’est que steppe, à perte de vue. La totalité de ce plateau calcaire fait partie, depuis 2011, du Patrimoine Mondial établi par l’Unesco. Je ne vous en fais pas la réclame, mais sachez au moins qu’à mes yeux, ce territoire est l’un des plus beaux de France. On y oublie qui l’on est. On y oublie de quoi le monde est fait. On y voit aisément des vautours fauves, des circaètes, des faucons de différentes espèces, des pies grièches, des huppes fasciées, des busards.

Les merveilleux chevaux de Przewalski 

Et puis, il y a les chevaux de Przewalski (ici). Des chevaux sublimes que j’ai vus sur place bien des fois, et qui  sont les descendants en captivité des derniers chevaux sauvages de notre planète. Quelques-uns ont été ramenés de Mongolie au XIXe siècle, et ont survécu dans des zoos tandis que leurs frères étaient tués un à un dans leurs dernières îles de liberté. Des naturalistes – mon salut à Sébastien Carton de Grammont et à Claudia Feh – réhabituent ici à la vie sauvage, depuis une vingtaine d’années, de petits troupeaux de Przewalski. Les chevaux disposent de centaines d’hectares achetés par l’association Takh (ici), et forment au gré de leur fantaisie des groupes familiaux, réduisant peu à peu leurs contacts avec les humains. Les soins vétérinaires sont proscrits, ainsi que les compléments d’alimentation en hiver, même quand le gel fait crisser le pied. Les apercevoir, quand ils sont dans un creux du paysage, est parfois impossible.

En 2004 et en 2005, deux voyages extraordinaires ont permis d’envoyer 22 chevaux de Pzrewalski à Khomiin-Tal, dans l’ouest de la Mongolie. Je ne suis plus assez les choses pour vous en dire davantage, mais les chevaux sont toujours là-bas, et le but reste de reconstituer une harde sauvage. D’après les dernières nouvelles que j’ai eues, les chevaux revenus en Mongolie étaient confrontés à un redoutable adversaire local : le Loup. Ce qu’on appelle une belle transition, qui me ramène au Causse Méjean, et à cette réunion assurément historique d’une centaine de personnes à Mas-de-Val, un hameau du Causse.

Précisons de suite que je ne tiens pas ces gens pour des salopards. Beaucoup sont des éleveurs proches de leurs brebis, et certains se sont lancés dans la bagarre contre les gaz de schiste. D’autres et parfois les mêmes sont des néoruraux, qui parlent avec enthousiasme des beautés du Causse. Je suis certain qu’on trouve dans le nombre des altermondialistes. Et pourtant, tous ont trouvé le moyen d’un rendez-vous solennel destiné à la chasse au loup. Vous allez lire, si ce n’est déjà fait : un Collectif des éleveurs de la région des Causses et leur environnement – dont l’acronyme est Cercle – vient donc de se constituer dans le seul but de venir à bout du Loup. Une fois de plus, car cet animal prodigieux a déjà été exterminé en France. Grâce à des primes d’État, grâce au fusil, grâce à la strychnine, Canis lupus a disparu de France à la fin des années 20 du siècle passé. Il occupait ce territoire depuis des centaines de milliers d’années, et en une poignée de saisons, il n’y était plus. Voilà bien un événement que les hommes n’ont pas retenu. Une épidémie bactérienne de listeria qui tue trois personnes âgées devient une catastrophe nationale que l’on commente dans toutes les gazettes. Pas la fin d’un de nos plus vieux compagnons.

Jean de Lescure, président de parc national

Quoi qu’il en soit donc, le Cercle. Il y a aussi des vidéos, que vous pourrez regarder en cliquant dans le lien ci-dessus. C’est assez fascinant, on ne peut le nier. Un éleveur explique vouloir « fédérer les énergies » pour « gérer la difficile problématique du loup ». Et met en cause au passage, lourdement, une « écologie passéiste et répressive » jugée coupable des errements de l’animal et de ses défenseurs. Je passe, vous jugerez. On y voit aussi le président du conseil d’administration du Parc national des Cévennes, présent à la réunion. Jean de Lescure – son nom – est maire divers droite de St-André-de-Capcèze, vice-président du conseil général de Lozère, et il explique sur un ton convaincu des choses idiotes. Je cite : « Ce qu’on gagnerait d’un côté en biodiversité [en protégeant le Loup ], on le perdrait de l’autre au centuple ». Il explique à l’appui de sa thèse baroque que le Loup détruirait les milieux ouverts, ce qui réduirait de manière drastique la richesse naturelle de la région. De nouveau, je n’insiste pas : le président d’un parc national donne son aval à une curée on ne peut plus prévisible contre un animal. Mais l’on sait qu’une délibération récente du parc des Cévennes réclame qu’on puisse tirer sur le loup jusque dans la zone centrale de protection, censée protéger toutes les formes de vie.

So what ? D’évidence, une singulière passion anime les membres de ce tout récent Cercle. Je la connais pour l’avoir vue à l’œuvre chez quantité de gens, et en un nombre surprenant de situations. Comment la qualifier ? En première analyse, on voit bien qu’elle traverse les siècles, les classes, les lieux. En deuxième regard, il n’est pas interdit d’y voir comme une mémoire de l’espèce, une mémoire vivante, et agissante. Je ne vous assommerai pas, sur le sujet, d’une science chez moi inexistante. Simplement, je veux dire qu’intuitivement et sans l’ombre d’une preuve, je pense depuis ma jeunesse que l’homme – l’individu – dispose en lui d’une mémoire profonde, qui est celle accumulée au cours de l’évolution de l’espèce. Je crois que le souvenir de la formidable compétition avec le Loup est en réalité au fondement de la réunion de Lozère. Et j’ajoute que le biologiste américain George Schaller (ici et ici) constate que l’animal le plus proche de l’Homme, sur le plan écologique, c’est le Loup. Le Chimpanzé est certes un frère, génétiquement parlant, mais le Loup et l’Homme ont partagé ce stupéfiant privilège, pendant des centaines de milliers d’années, de chasser en meute.

Un éternel face-à-face

Nul besoin d’être grand clerc pour deviner qu’une telle concurrence a dû laisser des traces. Je gage, moi, que sans y penser une seconde, les participants à la réunion du causse Méjean ont rejoué une des pièces les plus antiques de l’histoire humaine. Lui ou nous. N’est-il pas renversant de constater que la déréliction pourtant presque achevée du pastoralisme, sous le coup de boutoir par exemple – car il en est bien d’autres – de la mondialisation, n’a pas conduit à pareille mobilisation ? Depuis la création en 1972 de l’indemnité spéciale montagne (ISM)  jusqu’à la prime aux ovins et caprins créée en 2010, les subventions ont clairement déconnecté le revenu des éleveurs et celui de leur travail. En clair, sans l’argent de la France et celui de l’Union européenne, il n’y aurait pratiquement plus d’éleveurs de brebis en montagne, fût-elle aussi « petite » que le causse Méjean. Le métier, tel que pratiqué depuis le Néolithique, n’existe plus en France. Et nul ne s’est pourtant mis en travers de cette invraisemblable régression. En revanche, qu’un loup vienne montrer le bout de sa mâchoire sur le Méjean, et une énergie que l’on croyait éteinte mobilise toute la région. Étonnant, non ?

Avant que le malentendu ne brouille tout, je précise que je n’ai jamais pensé, ni écrit, que la présence du Loup en France est une affaire simple. Revenu naturellement en France, depuis l’Italie, il y a une vingtaine d’années, le Loup reconquiert peu à peu ses pays d’antan. D’abord l’arc alpin, puis les Cévennes au sens large, après franchissement de la vallée du Rhône – ligne TGV, autoroute, in fine le fleuve – et même les Pyrénées catalanes françaises. Combien sont-ils ? 250 dit-on, contre 25 000 il y a deux siècles. Non, rien de simple. La revue XXI (ici) publie le 10 janvier un numéro dans lequel j’interroge l’historien Jean-Marc Moriceau sur son très beau travail consacré au Loup. Selon lui, et je le crois, car ses recherches sont remarquables, des milliers d’attaques du Loup sur les hommes ont eu lieu en France entre XVe et XIXe siècles. Non, décidément, ce n’est pas simple.

À bas l’environnement !

Et, non, il va de soi que le Loup ne peut réoccuper toutes les niches écologiques qui étaient les siennes jadis. Mais je ne peux rester sans réaction au spectacle d’hommes se levant encore une fois pour abattre la Bête. Au lieu que de discuter, au lieu que de tenter être meilleurs, un tout petit peu moins lamentables que nos ancêtres, ceux du Cercle entendent répéter les mêmes gestes, et les mêmes tueries. L’affaire, au vrai, plonge au cœur même de cette révolution mentale qu’est l’écologie. Où l’on voit au passage que cette dernière n’a rien à voir avec l’environnementalisme, ce si pénible brouet que l’on sert pourtant sur tant de tables.

Pouah ! À bas les environnementalistes ! À bas l’environnement, d’ailleurs. Car ces mots cachent le désastre coutumier de la pensée humaine dominante. Ce qui compte, c’est ce qui entoure les hommes, ce qui les environne. L’Homme est au centre et ne doit considérer que ce qui est à portée de domination et de contrôle. En somme, l’anthropocentrisme est partout. Sauf chez les (si rares) écologistes, pour qui les hommes doivent accepter une place contrainte et limitée, dans le cadre si complexe de relations qui nous font, qui nous tiennent et parfois nous empêchent. L’essentielle bagarre pour la biodiversité ne saurait être une partie de campagne. Elle oblige à tout repenser de la place de l’Homme sur Terre, elle conduit droit à une Déclaration universelle des devoirs de l’Homme, elle exige le partage. Pas seulement, comme prétendent le faire les gauches, le partage des biens entre humains. Non, le grand partage de l’espace, de l’air, de l’eau. Avec tout ce qui vit.

Nous en sommes loin ? Affreusement.

PS : Je suis personnellement pour un vaste contrat, écologique et social, en faveur de la biodiversité, celle-ci incluant bien sûr des prédateurs dérangeants pour l’Homme que sont le Loup, l’Ours et le Lynx. Un contrat ? Oui, un contrat engageant la société entière, et qui permettrait aux éleveurs de faire face dans les meilleures conditions possibles à une cohabitation parfois très dure à supporter. Je crois que les éleveurs auraient à y gagner. Je suis sûr que, lorsque l’on accepte des subventions qui dépassent le revenu « vrai » du travail, il faut en retour accepter des contreparties.

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Ci-dessous, l’article annonçant la création du Cercle

Pour lutter contre le loup, le Cercle est officiellement né

Le Collectif des éleveurs de la région des Causses et leur environnement a pour but de défendre la vie au pays

Ils étaient une centaine d’agriculteurs, éleveurs, élus et représentants du monde agricole, réunis samedi 22 décembre au Mas-de-Val, pour assister à l’assemblée générale constitutive du Collectif des éleveurs de la région des Causses et leur environnement…

Pour lutter contre le loup, le Cercle est officiellement né

Le « Cercle » est officiellement né vendredi 22 décembre, sur le site historique de Mas-de-Val, au cœur du Causse-Méjean, là où ont eu lieu de nombreuses attaques de troupeaux par les loups. L’assemblée générale constitutive « est le résultat de plusieurs mois de travail et de réflexion de la par des agriculteurs et éleveurs », explique Jean-Claude Robert, le porte-parole de l’association. Les membres ont longuement mûri le projet avant de le matérialiser, pour définir « le positionnement et la ligne d’action » d’une association qui veut se donner les moyens de lutter contre « le prédateur loup » et s’inviter à l’élaboration du futur plan de gestion national. L’objectif du Cercle ne se limite pas au Causse-Méjean, mais s’étend à la Lozère et à tous les départements impactés par le prédateur. Le Cercle a aussi pour vocation de défendre les intérêts des paysans contre « une trop forte pression environnementaliste ».

Photos

46 réflexions sur « Quand l’écologie est seule au monde (sur le loup en Lozère) »

  1. A travers ce débat sur le loup, c’est bien de ça qu’il s’agit : la place de l’Homme, avec un grand H, ou plutôt une grande Hache.
    « Le grand partage de l’espace, de l’air, de l’eau avec tout ce qui vit », c’est ce que j’ai lu de plus intelligent, condensé et clairvoyant sur l’écologie telle que je la conçois.
    On est au cœur du défi anthropologique dont il est souvent question ici.
    Pour se sauver in fine, l’humain n’a pas d’autre choix que de laisser une place à d’autres vies que la sienne. Une forme de décroissance vitale de l’homo sapiens.
    « Arrêtez de prendre toute la place, j’étouffe. » C’est ça, peut-être, que l’on entendrait si l’on prêtait l’oreille à ce qui agonise.

  2. Tellement etonnant, en effet! Ici au Bengale Occidental, le tigre tue plusieurs dizaines de personnes par an. Quand un tigre qui s’est aventure dans les regions habitees, meme s’il a tue, il n’est pas tue. Il est tranquilise, soigne, et remis en liberte dans la mangrove quand il est pret a se debrouiller seul a nouveau. C’est vrai, le tigre tue (beaucoup) moins que les serpents, qui eux-memes tuent (beaucoup) moins que les infections ou les rhumes. Mais on ne retrouve pas le corps, le deuil est donc beaucoup plus difficile, et les voisins disent qu’une famille endeuillee par le tigre a le mauvais oeil, et arretent de la frequenter… Etre rendue veuve par le tigre, ou orphelin, est donc une chose terrible. Cependant, personne en Inde, meme parmi les habitants des regions infestees par le tigre, ne reclame la fin du tigre, ni surtout le retour de la chasse au tigre. Voila peut-etre bien une vraie « distance culturelle »?

  3. qu’ils aillent tous ces braves gens prendre des leçons en italie! dont la louve est le symbole ce qui en dit long ; http://italianostra.skyrock.com/979015872-La-louve-de-Rome-ROMULUS-&-REMUS-Symbole-de-Rome-et-de-l-Italie.html! comme quoi tout cela n’est pas une dramaturgie humaine! mais bien franco française!http://www.reportage.loup.org/html/acteurs/franco.html
    Un élu (alpes maritimes) s’exprime sur le sujet : Mais, hors de France, pourquoi la cohabitation se passe-t-elle mieux ?

    Ailleurs qu’en France, la situation meilleure s’explique par le fait qu’on n’a jamais arrêté de protéger les troupeaux. C’est ce que j’ai constaté en Italie. Les loups y sont protégés depuis 30 ans et les éleveurs se sont toujours adaptés à la protection de leurs troupeaux. Je n’ai pas senti, en Italie, avec les éleveurs, le même problème relationnel entre le loup et l’élevage. Ils font la démonstration que nous pouvons maîtriser cette cohabitation.

    « Pour moi, il n’y a pas de contradiction entre la protection du loup et la protection des troupeaux. Le dispositif réglementaire qui est en place aujourd’hui devrait permettre de satisfaire tout le monde. »

    « En quoi cette fragilité de la filière ovine implique-t-elle le loup ?

    C’est avec l’arrivée du loup que les éleveurs commencent à craindre les contrôles quant au mode d’élevage, à la garde des troupeaux et à la légalité de la vente. Mais cela ne devrait rien avoir à faire avec le loup. Je pense que ce sont deux problèmes différents. A partir du moment où l’Europe donne des moyens aux éleveurs, je pense qu’il serait juste et normal qu’elle mette en place des mesures de contrôle pour savoir ce que deviennent les aides, si cela profite réellement aux troupeaux, ce que deviennent les animaux après que les éleveurs aient touché les aides. Ceci n’a rien à voir avec le retour du loup. Il me semble que ce serait un partenariat juste et équilibré; à partir du moment où on fait appel à de l’argent public, nous devons nous assurer de sa bonne utilisation.

    Finie la parole sacrée
    Bonjour la parole au plus con
    Fini les ni bon dieu ni maître
    Lheure est au client du paraître
    Fini le temps de nos jeunesses
    Fini le chant des rossignols
    Fini salut à toi mon frère
    Lheure est aux champs des électrons
    Abonnez-vous peuple de cons
    Par satellites à dautres cons
    Au libre échange du néant
    A chacun son bon mot bien sûr
    Cest la liberté dêtre con
    La liberté
    Dêtre ignorant
    Tous égaux dans le carnaval
    damien saez

  4. Les mots n’ont plus aucun sens
    .. »ambition de faire de la France un pays exemplaire en matière de préservation de la biodiversité ». » dixit le président de la république française.

    « Pour conclure, je voudrais insister sur l’éducation à l’environnement. Il est fondamental que tous nos citoyens aient conscience des valeurs de la biodiversité pour susciter l’envie d’agir en sa faveur. Cette prise de conscience passe par l’éducation à l’environnement et la diffusion des connaissances, afin que personne ne nuise à la biodiversité par ignorance. »
    Delphine BATHO, 18 octobre 2012.

  5. toujours les même personnes,qui n’ont finalement que cela a faire que de se créer un ennemie,quelle conscience limité a notre époque,nous somme tout de même très en retard en France,et cela reste inquiétant!!politiques trop inerte,peuple trop sourd,

  6. Il est clair que si un pays riche comme la France ne montre pas l’exemple en protégeant quelques grands mammifères, il sera difficile de dire à un Indien de ne pas vendre un tigre dont le prix équivaut à plus d’un siècle de son salaire.

  7. Hors sujet

    Philou on 7 janvier 2013 at 18:40 said:
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    Bonsoir à tous, une fois n’est pas coutume, je vais vous conseiller de regarder la télé : Le Grand Georges demain soir à 20h40 sur France 3, téléfilm sur Georges Guingouin , libérateur du Limousin avec les 20000 maquisards qui l’ont suivi, injustement calomnié par la suite, par des pétainistes mais aussi des staliniens, des « socialistes », grand homme que j’ai eu l’occasion de connaître peu avant sa mort.

    http://cinemaenlimousin.fr/Le-Grand-Georges#.UOsDzqP1GSo

    http://blogs.mediapart.fr/blog/edwy-plenel/070113/georges-guingouin-en-souvenir-des-resistances-venir

    Je n’ai pas vu ce film inédit, aussi je vous laisse d’autres liens pour plus d’informations, surtout s’il n’est pas assez fidèle à la réalité.

    http://www.cndp.fr/crdp-reims/cddp10/actions/CNRD/2002/Bio.doc

    http://www.cerclegramsci.org/rubs/entretien.htm

    http://www.dailymotion.com/video/x7rece_georges-guingouin-hommage-de-jacque_webcam#.UOsEuKP1GSo

    http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/445.html

  8. je viens de lire un bon papier de Joan Martinez-Alier:

    http://www.unrisd.org/unrisd/website/document.nsf/8b18431d756b708580256b6400399775/5eb03ffbdd19ea90c1257664004831bd/$FILE/MartinezAlier.pdf

    qui montre la force de « l’ecologie des pauvres » (« environmentalism of the poor »).

    Anil Agarwal et Sunita Narain montraient des les annees 1990 comment les luttes des pauvres pour leur gagne-pain (« livelihood ») sont les luttes ecologiques les plus efficaces, et parallelement, Martinez-Alier montrait a la meme epoque que l’idee recue que l’ecologie comme un « luxe de riches » que les pauvres ne peuvent pas se permettre, est un mensonge economique.

    Il est de plus en plus clair que la force principale qui protege aujourd’hui l’avenir de l’humanite, c’est en realite l’immense population, souvent au bord de la famine, qui depend directement pour sa survie de ce qui reste de forets et de rivieres.

    S’ils n’etaient pas si nombreux pour freiner la progression des bulldozers, il y aurait encore bien plus de deserts, et encore moins a manger.

    Avec le « fulgurant progres technologique », 500 personnes suffiront bientot pour detruire la planete (si ce n’est deja la cas). De meme, une petite elite rarefiee suffit pour sombrer dans le fascisme.

    Mais peut-etre que les milliards que nous sommes aujourd’hui, sont bel et bien notre chance si nous voulons arriver a empecher cela! (et je ne dis pas ca par provocation: Regardez qui lutte dans la realite, et qui collabore).

  9. A écouter sur France Culture :

    Enjeux d’une éthique de l’environnement .
    Une interview du biologiste Jacques Blondel à l’occasion de la parution de son livre  » L’Archipel de la vie  » .
    Emission du 07/01/2013/ 14H.

     » Une seule espèce, la nôtre, par son abondance et sa puissance exerce une domestication des écosystèmes dont les excès conduisent à la crise totale . Cette dernière n’est pas seulement écologique mais aussi sociale, économique, morale et, bien sûr, politique .  »

    http://www.franceculture.fr/emission-continent-sciences-enjeux-d%E2%80%99une-ethique-de-l%E2%80%99environnement-2013-01-07

    A noter par ailleurs que Ferus a déposé plainte contre le braconnage d’un loup en Lozère :

    http://www.ferus.fr/actualite/ferus-depose-plainte-pour-le-braconnage-probable-d-un-loup-en-lozere

    et qu’un contrat est toujours possible, encore faut-il que les bonnes volontés soient encouragées et qu’effectivement on ne distribue pas des subventions les yeux fermés, sans qu’ aucune contre partie ne réponde à une éthique écologique sérieuse .

    http://www.fiep-ours.com/lecture.php?op=lecture&sid=307

  10. Oui, parler d' »environnement » ce n’est pas parler d’écologie.
    Alors merci Fabrice de nous rappeler ça.
    La nature n’est pas aux alentours de nous ; nous en faisons partie, intégralement. Relire le magnifique « Almanach d’un comté des sables » de Aldo Leopold, que vous nous avez fait découvrir il y a quelques temps déjà.

  11. Blague pour « Ozog » et les descendants de Popielno.

    Près d’un centre équestre, un panneau : Donne fumier de cheval.

    Trois ans après, même endroit et toujours le panneau : Donne fumier de cheval.

  12. Tu te trompe Fabrice, il n’y a pas eu de prime crée en 2010, la prime ovine existait déjà, elle a seulement changé de nom,est passé de « PCO » à « PB » et s’est stabilisée à 21€ par brebis. Par exemple, moi, j’ai 80 brebis et j’ai donc une aide de 1680€ par an. Cet argent me permet d’acheter un peu de paille, un peu d’orge et de betteraves pour les mises bas (Pas d’autre prime liée au milieu).
    Mais ca ne marche pas toujours, par exemple, lors des sécheresses de 2010 et 2011, j’ai eu 1500€ d’achat de paille par an car les prix ont flambés. Un coup de main la-dessus? Oui, le CG m’a donné 50 balles.
    Je comprend le sens de ton message car je fais partie de ceux qui aime la nature avant TOUT et si je suis éleveur de mouotns, c’est parce que normalement, c’est à dire dans un monde qui n’est pas ultra libéral,c’est un métier qui nécessite d’être en profonde communion avec les éléments naturels. Donc, je comprend le sens de ton message et heureusement qu’il y a des gens comme toi, de plus susceptibles d’avoir une audience, pour défendre la vie sauvage dans son ensemble.
    Mais pour moi qui suis éleveur dans un monde ultra libéral et dont les seuls revenus proviennent de l’agriculture, je ne peux pas te laisser écrire sans régir que nos revenus sont déconnectés de notre travail grâce aux subventions car c’est complètement faux. Pour moi, tu te trompes lorsque tu écris:
    « Oui, un contrat engageant la société entière, et qui permettrait aux éleveurs de faire face dans les meilleures conditions possibles à une cohabitation parfois très dure à supporter. Je crois que les éleveurs auraient à y gagner. Je suis sûr que, lorsque l’on accepte des subventions qui dépassent le revenu « vrai » du travail, il faut en retour accepter des contreparties. »

    Mais nous sommes complètement gavés de contreparties!!! à un point…et c’est peut-être ça, justement, ce système bureaucratique de tarés, avec flicage permanent qui fait que le loup devient la goûte d’eau qui fait déborder le vase pour la plus part de ceux qui y sont confrontés.
    Quant à la société entière, je suis d’accord, j’ai toujours pensé que le loup est un animal assez fort pour faire se remettre en cause tout le monde, toute cette société consumériste,dans son snobisme de méconnaissance naturaliste. Mais de quelle manière?
    En faisant signer un contrat aux skieurs, et a tous les adeptes de ces activités humaines qui envoie des humains partout? Alors là, je vois mal les élus locaux, dont la plus part ne jurent que par la « manne » touristique aller dans ce sens!Des contraintes au développement et à la croissance , vous n’y pensez pas très cher!!!

    Par ailleurs, je vous le dis, on a le droit de critiquer les soi-disantes mesures agri-environnementales, dans certains cas, parce là aussi ça évolue et pas dans le bon sens, selon moi. On se coltine AUSSI des organismes avec de jeunes « techniciens » tout frais sortis des écoles, n’y connaissant rien à rien mais dont la vision « écologique » des milieux est maintenant la marchandisation de la biodiversité sélective!! Oui, on en est là et excusez moi, mais ça, je peux pas! J’en arrive maintenant à dire « non merci » à ces contrats (et a me faire mal voir mais je m’en fout) car à mon avis,ils sont aussi dangereux que le reste de la connerie ambiante.

    Pour finir ce n’est pas l’argent européen qui nous permet de payer nos charges!!!! chez les céréaliers peut-être, mais pas en polyculture-élevage.Faut arrêter avec ça,merde!
    2013 s’annonce mal. Ca va être de plus en plus dur.Et donc encore plus de pression sur les milieux naturels. Les choses pourraient bien s’inverser et ce n’est plus nous, les pécores qui seront le plus dans la merde, dans le sens ou nous avons (encore) accès à la terre, que le fumier nous permet de faire pousser de la nourriture, que les gens auront toujours besoin de manger et que les priorités d’achats ne seront plus les mêmes. Alors dans ce monde paysan dévasté, je pense que la Communication est le seul espoir. Continuer à faire percevoir les beautés, fragilités et richesses de notre Terre, et la dessus, Fabrice, tu es fortiche. Tu devrais peut-être aller les voir, ces éleveurs des Causses, de visu, discuter avec eux et leur dire combien le loup est sublime et respectable, parce qu’ils l’ont oubliés, c’est vrai, mais ce n’est pas de leur faute, ça je l’affirme! Propose-leur de lire l’Almanach d’Aldo. C’est un livre qui peut provoquer un déclic et il y en a surement un ou une qui se rappellera, au milieu de ce foutoir mondial, que le plus important, c’est de sauvegarder la vie sauvage…

    Et puis faire des films qui montre qu’il peut y avoir des interactions positives entre l’humain et la biodiversité que c’est fabuleux de pouvoir contribuer au bien-être des espèces et les diffuser dans les écoles, y compris d’agriculture.

  13. Anne J,

    Bien entendu, je te comprends. Mais deux choses tout de même. Un, la prime de 2010, selon ce que je sais, reprend certes la PCO, mais en la modifiant. J’ai voulu signifier, en prenant la date de 1972 puis celle de 2010 qu’on est en face d’un système quarantenaire, qui accompagne d’ailleurs la mort d’un certain pastoralisme. Je maintiens donc.

    Pour le reste, et là je te prie de m’en excuser, j’ai écrit comme trop souvent de manière elliptique. Je parlais en effet des primes de moyenne montagne, celles qui sont données notamment dans les zones de causses comme le Méjean. Je le signale d’ailleurs, mais pas de façon suffisamment tranchée. Il va (presque) de soi que toi, travaillant dans l’Ouest, ne touches pas les mêmes sommes.

    Voilà. Sur le fond, je sais bien, petite bergère, que nous sommes d’accord. Bonne journée.

    Fabrice Nicolino

  14. @ Fabrice:
    « sous le coup de boutoir par exemple – car il en est bien d’autres – de la mondialisation, n’a pas conduit à pareille mobilisation ?  »

    Attention à ne pas confondre (dans tous les sens du terme)mondialisation et mondialisme. L’une est à l’oeuvre depuis des millénaires de par les progrès des communications et moyens de déplacements y compris la marche qui permit de quitter le berceau africain (-100.000ans); l’autre est l’expression d’une idéologie qui veut nous réduire à l’uniformité culturelle et à la seule dimension économique de l’activité humaine ainsi qu’à l’exploitation de tout ce qui est exploitable, peu ou prou..

    Pour ce qui est de la position humaine par rapport à « SON environnement », il nous reste à faire la énième révolution Copernicienne, c’est dur pour notre égo de ne pas être le centre de tout!…

    Quand à la place du lynx et de l’ours, un petite occasion de se réjouir:
    http://lesmoutonsenrages.fr/2013/01/07/il-sauve-un-lynx-pris-au-piege/
    Amicalement
    Gilbert

  15. Organiser un voyage de rencontre avec les pasteurs des abbruzzes, à Cunéo etc. là où il existe une cohabitation; sortir de son trou, quoi! et aller voir des autres ! quand meme dingue de se dire que nous sommes en Europe et que les échanges restent si pauvres. Mais enfin Le loup en France a bel et bien été exterminé au début du 20ème siècle cà n’est meme pas un gibier! on l’a tué pour le tuer et à voir les débats actuels, la haine est tenace!
    Le loup n’a jamais disparu d’Italie. « Cependant, au début des années 1970, la population était dans un état critique, car 100 loups seulement ont été recensés à travers tout le pays. Ce nombre n’était plus suffisant pour maintenir une population viable à long terme. Etant donné que leurs proies naturelles ont pratiquement été exterminées au début de ce siècle, ces prédateurs ont été contraints à se nourrir essentiellement dans les décharges municipales et au détriment du bétail (conflits avec l’homme). En 1976, le loup fut strictement protégé et l’utilisation de poison interdite. Un système d’indemnisation pour compenser les dégâts des loups fut mis en place, ainsi qu’une campagne de sensibilisation du
    grand public. Des populations d’ongulés sauvages furent reconstituées, notamment dans les Abruzzes… »(source Kora).
    Robert Hainard « Je ne crois pas au paysan « gardien de la Nature ». Tout ce qui ne travaille pas pour lui est sales bêtes et mauvaises herbes, bonnes à écraser ou à incendier. » Robert HAINARD (1906-1999).
    Ici le loup, là bas les éléphants : « Il y a des gens qui, bien sûr, affirment que vous ne servez à rien, que vous ruinez les récoltes dans un pays où sévit la famine, que l’humanité a déjà assez de problèmes de survie dont elle doit s’occuper sans aller encore se charger de celui des éléphants. En fait, ils soutiennent que vous êtes un luxe que nous ne pouvons plus nous permettre. C’est exactement le genre d’ arguments qu’utilisent les régimes totalitaires. » Romain Gary (1914-1980) – Lettre à l’éléphant (1968).

  16. Marie,
    Très beau rapprochement que celui du loup et de l’éléphant. Gary a eu des propos visionnaires, en voici quelques-uns de plus :
    « À mes yeux, …, vous représentez à la perfection tout ce qui est aujourd’hui menacé d’extinction au nom du progrès, de l’efficacité, du matérialisme intégral (…) Il semble évident … que nous nous sommes comportés tout simplement envers d’autres espèces, et la vôtre en particulier, comme nous sommes sur le point de le faire envers nous-mêmes.(…) Dans un monde entièrement fait pour l’homme, il se pourrait bien qu’il n’y eût pas non plus place pour l’homme.
    C’est ainsi, monsieur et cher éléphant, que nous nous trouvons, vous et moi, sur le même bateau, poussé vers l’oubli par le même vent puissant du rationalisme absolu. Dans une société vraiment matérialiste et réaliste, poètes, écrivains, artistes, rêveurs et éléphants ne sont plus que des gêneurs. »
    « On commence par dire, mettons, que les éléphants c’est trop gros, trop encombrant, qu’ils renversent les poteaux télégraphiques, piétinent les récoltes, qu’ils sont un anachronisme, et puis on finit par dire la même chose de la liberté – la Liberté et l’Homme deviennent encombrants à la longue… »

    Il faut lire chien blanc aussi, j’en suis sorti sidéré, et Gros-Câlin, le livre qui m’a le plus bouleversé, je crois.

  17. Bonjour Fabrice,

    A propos de l’historien Jean-Marc Moriceau et de son “Histoire du grand méchant loup, 3000 attaques sur l’homme en France”, un mien lecteur, médecin de passage au bar de la buvette, m’a fait parvenir un de ses textes de 2007 dont, j’ai extrait ce passage, volontairement accrocheur…:

    “Mais gageons que d’ici quelques mois, la première victime dévorée par le loup sera signalée du côté de Belledone. Un enfant, ou une randonneuse affreusement mutilé ? Il y a quelques années, dans les Alpes françaises, un berger saoul, tombé dans un ravin, a bien essayé de faire croire que ses blessures résultaient de l’attaque d’un loup. “

    et

    “Un travail réellement scientifique aurait au moins pu évoquer l’hypothèse. En se basant sur les faits, eux, indéniables, rapportés par les annales des tribunaux français depuis une cinquantaine d’années, on pourrait parier qu’entre l’hypothèse « agression d’origine humaine » et « agression par le loup », la première puisse largement dominer. Mais voilà, le tabou est beaucoup trop fort. Une chose est sûr :

    le petit chaperon rouge doit surtout se méfier du « Grand méchant homme » déguisé en… Grand méchant loup.”

    http://www.buvettedesalpages.be/2013/01/le-petit-chaperon-rouge-et-le-grand-mechant-homme-deguise-en-grand-mechant-loup.html

    Pour ce qui est ce qui est du dossier du loup en Lozère :
    http://www.buvettedesalpages.be/parc-national-des-cevennes/

    Il faut aussi noter la création d’une association locale “Alliance avec les loups”, qui comme son nom l’indique, désire aller elle dans l’autre sens. Un site est en préparation, impossible de vous donner le futur lien, mais plus de détails ici : http://www.buvettedesalpages.be/alliance-avec-le-loup/

    Bàv

    Baudouin de Menten, qui te pique cette note pour son blog, si tu es d’accord.

  18. Le lien vers une lecture de cette lettre à l’éléphant.
    http://www.youtube.com/watch?v=8_k96lvX2I4
    Juste un extrait, encore un :
    « Si le monde ne peut plus s’offrir le luxe de cette beauté naturelle, c’est qu’il ne tardera pas à succomber à sa propre laideur… Je sens profondément que le sort de l’homme et sa dignité sont en jeu chaque fois que nos splendeurs naturelles, océans, forêts ou éléphants sont menacés de destruction…
    Il n’est pas douteux qu’au nom d’un rationalisme absolu, il faudrait vous détruire, afin d’occuper toute la place sur cette planète surpeuplée… »
    Le texte, dans son intégralité :
    http://www.snpn.com/IMG/pdf/CN117001.pdf

  19. Fabrice a bien raison: c’est l’un des plus beaux paysages de France. Outre les oiseaux cités par Fabrice, on peut avoir la chance d’entendre (et de voir difficilement) l’oenicdème criard au milieu des ces steppes désertiques. C’est un moment magique !

    Pour le dossier du loup, je veux juste vous signaler le grand écart d’un syndicat paysan.
    Voici ce qu’écrit la Confédération Paysanne du Cantal dans un texte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes:
    « …De nombreux jeunes, veulent devenir paysans, veulent travailler dans et avec la nature,…. » (http://zad.nadir.org/spip.php?article847)
    et voici ce que dit la Confédération Paysanne dans son communiqué de presse du 13-08-2012:
    « …La Confédération Paysanne demande donc :
    • L’élimination des loups en situation de prédation sur les troupeaux, et ce, tout au long de l’année. En effet, les attaques de loups ne se concentrent plus sur la période d’estive. Cette élimination doit être assurée par un corps spécialisé sous contrôle de l’Etat. La défense active contre les loups et leur élimination ne doit pas relever du travail des éleveurs et des bergers. Toutefois, les éleveurs doivent être en droit de tirer pour défendre leur troupeau comme l’a affirmé le parlementaire européen José Bové et nous les défendrons s’ils sont attaqués pour cela.
    • Que soient revues la mise en œuvre des procédures de tirs de défense en s’inspirant des simplifications (décrites par l’arrêté du 7 mai 2012) déjà mises en place dans certaines unités d’action, et que ce zonage territorial soit élargi à des secteurs où la colonisation par ce grand prédateur est récente, mais confirmée tels que l’Ardèche, la Lozère, les Vosges…
    • Le déclassement du loup de la liste des espèces strictement protégées dans le cadre de la Convention de Berne. La dynamique de la population de loups montre que l’espèce n’est pas en danger. L’obligation de résultats dans l’élimination des loups en situation de prédation conduit à supprimer l’existence de quota national restreint.. »
    (http://www.confederationpaysanne.fr/rp_article.php?id=164&PHPSESSID=mdgung08s2754ph9p27sft7n23)

    Défense de la nature à NDD et combat contre elle dans les Causses ! Quelle cohérence !
    Et si la cohérence était le porte-monnaie ?

  20. Merci Marie et Frédéric pour les extraits de la lettre à l’éléphant. C’est exactement ça qu’il faut opposer, qui s’oppose, à la vision utilitariste et anthropocentriste des tueurs de « nuisibles ». Rien à ajouter, c’est magnifique.

    La position de la Confédération Paysanne me consterne profondément. Comme quoi j’ai encore quelques illusions à perdre.

  21. Pardon, hors sujet, mais important :

    ARTE diffuse une enquête coup de poing signée Lech Kowalski sur un phénomène qui bouleverse les équilibres énergétiques et écologiques mondiaux : l’exploitation du gaz de schiste, le 29 janvier à 20.50.

  22. merci pour ces liens Frédéric Romain Gary j’aime beaucoup il a tout compris; est ce pour cela qu’il en est venu au suicide? je ne sais pas, mais çà a du jouer..saiton jamais?
    ; quant à serge il doit poser une bonne quesstion: la cohérence et le porte monnaie..

  23. En Toscane, il y a une étude depuis quelques temps pour limiter l’hybridation des loups avec les chiens errants, préserver le patrimoine génétique du loup italien. Le phénomène d’hybridation prenant de l’ampleur. (progetto Ibriwolf : ttp://www.ibriwolf.it) . L’Italie a une densité de population humaine largement supérieure à celle de la France et ils arrivent malgré tout à cohabiter, même s’il y a du braconnage et que, bien sur, le problème n’est pas simple.

  24. Merci mille fois pour cet écrit et toutes ces réactions.J’ai trop souvent le cœur lourd de constater que le loup ou même l’ours et le lynx puissent être considérés comme une entrave au progrès et à l’évolution de l’espèce humaine.Il en va de même pour toutes les espèces dans le monde qui sont en train de disparaitre et toujours à cause de l’Homme,directement ou indirectement.Traquées,massacrées,…ce n’est pas digne de ce que l’homme prétend être:une intelligence supérieure aux autres espèces.L’argent,l’individualisme,le système dans lequel nous vivons font oublier à certains à quel point chaque Etre a son importance.
    Les larmes me montent aux yeux quand je pense à ces animaux,si peu nombreux et sans défense face à une horde d’humains dignes du Moyen-Age prêts à tout pour se débarrasser de la « Bête »…Chaque Etre a droit à sa place dans ce monde.Il est évident que,ne pas respecter ce qui nous environne démontre à quel point on ne se respecte pas soi-même.

    Je souhaite bien du courage à ceux qui se battent tous les jours pour rappeler que nous ne pouvons nous prétendre être le centre du monde s’il n’y a plus rien autour…

  25. Retrouvé dans mes archives un article intéressant sur la relation entre l´église et le loup :
    « Moyen-Âge et génocide chrétien »
    « Le Moyen-Âge en Europe sera, sans conteste, marqué du sceau de l´Eglise catholique qui répondra toujours présente pour légitimer les violences inhérentes au mode de société qu´elle impose et qui fait sa gloire, sa puissance et sa richesse. Elle invoquera ainsi la Bible pour déclarer que l´homme se doit de dompter la nature. Dès lors, son premier ennemi, qui empêche l´exercice paisible du pastoralisme et la domestication des proies de l´homme, c´est le loup. Elle prendra pour symbole, l´agneau pascal, si doux, et diabolisera, de la même façon, l´animal qui le menace : le loup, incarné par la cruauté, un caractère sanguinaire, un esprit fourbe, malin,… Le loup, c´est l´animal le plus cruel, qui emmène l´animal le plus doux.
    Le loup, c´est le Diable. « Quand on parle du loup, il saute le buisson », dit le proverbe. Cela signifie qu´il ne faut pas trop parler de Celui-qui-ne-peut-être-nommé. Le loup en dévorant les corps s´approprie les âmes. « Si le loup menace de bondir sur toi, tu saisis une pierre et il s´enfuit. Ta pierre, c´est le Christ. Si tu te réfugies dans le Christ, tu mets en fuite les loups, c´est-à-dire le Diable ; il ne pourra plus de faire peur », disait saint Ambroise. (cité par CARBONE, 1991, 23). Il n´avait pas tort, le loup n´est pas plus difficile que cela à faire fuir. Pourtant, la morale judéo-chrétienne va développer une masse impressionnante de croyances et de légendes sur le loup à travers Perrault, La Fontaine et autres conteurs. »

    « Les trois monothéismes ont une conception dominatrice du rôle de l´homme anthropocentrique. Le mythe de l´être humain, roi de la création est au coeur de la chrétienté. La théologie chrétienne ignore superbement la souffrance animale, sans même remonter à l´odieux Descartes, et son insensible animal-machine. Déjà pour la Genèse (I,26/ I,28/ IX,2 et 3), l´animal n´est qu´un esclave-gibier contraint à soulager ou remplacer le travail humain. »

    Depuis la nuit des temps, l´animal-animal nourrit l´animal-humain, le couvre et travaille pour lui. Il lui donne tout son être, et ne reçoit rien en contrepartie.

    Voilà à ce sujet la réponse bouleversante de cette grande dame qu´était Marguerite Yourcenar à qui Mathieu Galley demandait les raisons de son intérêt et de son engagement pour les animaux :
    « Je crois l´avoir déjà indiqué. En termes plus abstraits, si vous le voulez, ce qui me parait importer, c´est de posséder le sens d´une vie enfermée dans une forme différente. C´est déjà un gain immense de s´apercevoir que la vie n´est pas incluse seulement dans la forme en laquelle nous sommes accoutumés à vivre, qu´on peut avoir des ailes au lieu de bras, des yeux optiquement mieux organisés que les nôtres, au lieu de poumons des branchies. Ensuite, il y a le mystère des migrations et des communications animales, le génie de certaines espèces (le cerveau du dauphin égal au nôtre, mais appréhendant sûrement du monde une image différente de celle que nous nous en faisons), la manière dont l´animal s´est adapté au cours de millions de siècles dans des environnements perpétuellement changés, et s´adapte encore, ou se désadapte pour mourir, dans le monde tel que nous l´avons fait.
    Et puis, il y a toujours pour moi cet aspect bouleversant de l´animal qui ne possède rien, sauf la vie, que si souvent nous lui prenons. »
    (Marguerite Yourcenar, « Les Yeux ouverts », entretiens avec Mathieu Galley)

  26. Retrouvé aussi le blog d´où j´avais tiré le premier article (un extrait) :
    http://www.reportage.loup.org

    Une question pour vous Fabrice : comment accéder à deux de vos articles de « Terre Sauvage » dont j´ai découvert les titres dans certaines bibliographies ?
    « Les tribulations d´un bouc émissaire », décembre 1998, numéro 134, et « Contre-enquête sur le loup du Mercantour », février 2003, numéro 180 ?
    Probablement impossible ?

  27. j’y vois un parallele avec les magnifiques textes sur le causse Méjean de Pierre Michon dans Mythologies d’hiver.dautres part je n’aime pas la couleur jaune du bulletin qui me semble suspecte.

  28. en 34 em position, je ne sais si je serai lu…..
    On m’a relever qq jours de ma transhumance d’hiver de 400 moutons dans le Jura
    Mais je voudrais juste dire que l’autre jour, un petit lot de moutons qui n’est pas assez en forme pour suivre la transhumance d’hiver,etait resté sur la ferme avec la chienne « patou » Freïa et ses petits. Freïa rentrée à la ferme pour cause d’indiscipline trop joyeuse de sa portée, le LYNX seigneur de ces contrées ne s’est poas fait attendre. 2 jours lui ont suffit pour constater k’absence de la Patou et pour venir prélever son tribu sur un agneau un peu malade et affaibli. et je ne lui en veux pas, bien au contraire. je remarque qu’il nous observe et donc qu’il est souvent là à notre insu. et nous n’avons pas non plus déclanché tout le tintoin du processus de demande d’indemnité pour une bête qui ne valait pas grand chose…. Vienne le Loup, il sera aussi bien accueilli. nous ferons le maximum pour l’empêcher de s’alimenter chez nous. mais s’il gagne la partie de temps en temps, alors salut à toi compagnon.
    Et merci fabrice poiur ta plume, dont on ne se lasse pas

  29. Merci Hammel pour ces belles paroles !
    Marie a tout-à-fait raison quand elle insiste sur l’Italie, les éleveurs français sont avant tout des chefs d’entreprises avec des troupeaux de plusieurs milliers de têtes.
    Un berger doit être payé et il coûte plus qu’un troupeau à peu près livré à lui-même avec quelques pertes…
    Les éleveurs français ont choisi la voie de l’industrialisation où le loup n’a pas sa place et tout n’est qu’une affaire de gros sous ( encore… ).
    La question n’est pas nouvelle, elle date de bien avant le retour du loup, j’ai vu 75 brebis en alpage libre dans l’Oisan précipitées dans le vide poursuivies par deux chiens de touristes égarés en plein Parc Naturel.
    Ce genre de chose n’arrive pas avec un berger et des Patous !!!

  30. merci Hammel … pour ces qqes mots qui m’émeuvent vraiment … de la part d’un vrai amoureux de la montagne et de tout ce qui y habite.

    Malheureusement on n’entend que trop peu l’avis des éleveurs qui s’accommodent sans trop de mal du retour de ces grands (et beaux) prédateurs.

  31. Bravo Hammel, vos paroles réconfortent.
    Surtout que certains de vos collègues commencent sérieusement à délirer :
    « Les hirondelles attaquent toujours dans les Pyrénées »
    http://www.buvettedesalpages.be

    J´ignorais que des champignons à psilocybine poussaient dans les Pyrénées 🙂

  32. @ Marie : en Italie il est mieux protégé, ce qui fait que la cohabitation est possible mais les contre sont assez virulents. Pour preuve,certains utilisent la position du parc des Cévennes et celle de Bové comme exemple !
    je te mets deux articles en lien ( écrit par la même personne je pense qui par ailleurs est pour les produits éthiques, contre les ogm, etc)

    http://www.ruralpini.it/Commenti11.02.12-Quanti-lupi.htm
    http://progetto-propast.blogspot.fr/2012/11/un-parco-nazionale-francese-dice-no-al.html

  33. @ Marie: merci pour la citation de Robert Hainard. Je voulais justement inciter les visiteurs de ce blog à découvrir cet immense naturaliste suisse, bien trop méconnu. Des milliers d’heures passées en toutes saisons, par tous les temps, jour et nuit, pour n’apercevoir parfois que de façon très fugace la silhouette d’un loup, d’un ours, en Pologne, en (ex-)Yougoslavie… Des croquis jetés sur le carnet jailliront dans son atelier aux portes de Genève des gravures sur bois extraordinaires, couchées ensuite par sa presse sur le papier selon une technique (une gravure par couleur) qu’il avait mise au point et qu’il était le seul à maîtriser avec une telle perfection. Robert Hainard est notamment connu dans le milieu ornithologique pour ses milliers de croquis d’oiseaux saisis eux aussi sur le vif, un peu partout en Europe. Mais si j’en parle ici c’est aussi pour saluer l’authentique philosophe de la nature qu’il fût. Ses réflexions sont plus que jamais d’une brûlante actualité. Il faut lire avant tout « Expansion et Nature – Une morale à la mesure de notre puissance » paru en 1972 au Courrier du livre. Un site pour mieux connaître la vie et l’oeuvre de Robert Hainard, celui de la Fondation, très active, qui porte son nom:
    http://www.hainard.ch/index.php?cPath=10_6
    Bonne découverte!

  34. Bételgeuse | Hoflandt.Nature@gmail.com | hazebrouck-hoflandt-nature.com

    Notre Dame des Flandres

    Cher Fabrice,
    Figures-toi que les habitants d’Hazebrouck, une charmante petite ville du Nord de 22 000 habitants, dans les Flandres, où nous vivions heureux jusqu’à ce funeste mois de mars 2008 où les élections municipales ont été remportées par la coalition de gauche, avec une majorité socialiste, après 25 ans de règne à droite, ont eux aussi leur Notre-Dame des Landes, modèle réduit.

    Tu nous as souvent fait remarquer à quel point le pouvoir rend con.
    Tu as mille fois raison.

    Ces quelques mots pour t’expliquer ce qui se passe dans notre ville, et qui est dans la droite ligne de ce que tu dénonces pratiquement quotidiennement dans ces pages, à savoir l’irresponsabilité, l’inconscience, le mépris et l’arrogance de ceux qui nous gouvernent, et qui n’ont apparemment qu’un objectif : détruire la Vie sur terre.

    Voici les faits :
    Un petit square, nommé HECKEL en souvenir du premier maire socialiste d’Hazebrouck, existe depuis le début du siècle, derrière la gare, au Nouveau Monde, (nom de la partie la plus récente de la ville séparée des anciens quartiers par les voies ferrées), créé à l’initiative de l’Abbé Lemire, député-maire dans les années 20 du siècle passé, grand défenseur des classes ouvrières et créateur de la Ligue du Coin de Terre et du Foyer, autrement-dit les jardins ouvriers actuels.
    Ce petit square sans prétention, fait la fierté et le bonheur des habitants du Nouveau Monde. Plusieurs faits notables :
    1) Je l’ai déjà dit il porte le nom du premier maire socialiste d’Hazebrouck
    2) Il constitue une vitrine à l’entrée de la ville
    3) Il est le seul espace vert du quartier
    4) Et surtout, il accueille depuis près de cent ans, une dizaine de robiniers faux-acacias, des amis du règne végétal, autant dire des repères pour de nombreux habitants depuis de longues années.

    Le maire socialiste, à peine élu, n’a rien trouvé de plus intelligent à faire que de brader notre square à la CCI du coin, bien sûr sans concertation ni avec les conseillers municipaux, ni avec les habitants (à noter qu’il existe des Conseils de Quartiers amorphes) pour y construire un centre tertiaire de 1 500 m2. HQE. Le but affiché, pour le moins utopique, de l’implantation de la CCI à cet endroit précis de la ville, (de nombreux autres endroits à Hazebrouck auraient pu être choisis), est de redynamiser le petit commerce dans le quartier, deux hypermarchés se trouvant dans un rayon de deux kilomètres.

    Donc exit le square et les grands arbres centenaires. Autant dire un vrai massacre. La municipalité a promis (mais nous connaissons comme toi les promesses des élus et ce n’est donc pas près de se réaliser), un nouvel « espace vert dans un autre coin », en tout cas s’il reste de la place au milieu d’un très ambitieux projet autour de la gare, le Pôle Gare, mais les terrains ne sont même pas encore acquis, et les pourparlers de vente ne sont pas près d’aboutir d’après ce que nous savons car très peu de choses filtrent de la mairie. A noter que l’adjoint à « l’envrionnement » Vert n’a pas hésité à cautionner le projet et la destruction du square.

    Une petite association réunissant quelques personnes de bonne volonté, Hoflandt Nature, a bien tenté un recours administratif, car le square, qui fait partie du domaine public de la ville, est inaliénable, et sa vente est donc illégale. Le recours a été rejeté pour vice de forme. Une pétition a également circulé dans la ville et alentours, recueillant de nombreuses signatures. L’annonce dans la presse en plein mois de juillet (sans doute pour passer inaperçue) de la destruction du square avait malgré tout, provoqué un tollé général, et même un véritable choc.

    Ce matin, des barrières ont été posées interdisant l’accès au square, et les abattages devraient donc commencer incessamment.
    Les socialistes d’Hazebrouck sont comme tous les autres socialistes de France et du monde, ils bétonnent à tout-va, font abattre les vieux arbres, avec une rage peu commune, autorisent les constructions sur des zones humides « sensibles » dans une ville qui a connu depuis quelques années de nombreuses inondations.

    Hoflandt Nature, seule association « d’opposition » de la ville, non subventionnée, a un projet de « reconquête des rues » par les habitants : verdissement, apaisement de la circulation, mais nous sommes à peu près certains que cette proposition ira immédiatement à la poubelle, la démocratie, et la démocratie participative en particulier n’étant pas non plus le fort des socialistes et de leurs alliés soi-disant de gauche.

    Personne ne peut plus sauver notre square, petit morceau de nature au milieu du béton, mais je voulais simplement te faire part de ce désastre, persuadée que tu comprendrais notre désarroi et notre colère.

    Je joins à ce commentaire une petite vidéo que l’association Hoflandt Nature a réalisée en septembre 2011 sur le square Heckel.

    http://youtu.be/liwEQPfqS04

  35. fabrice, il s’est produit une chose un peu similaire à Toulouse où depuis des générations, la jolie et typique place St Pierre avait un parc-boulodrome, vivante à souhait, arborée de grands arbres, où se côtoyaient les habitants, jeunes et vieux…
    Un Maire, je ne sais plus lequel tant ils sont transparents ( creux ), a pris l’initiative de transformer ce parc en un « espace vert » ©, avec de magnifiques rosiers, des sentes étroites interdites à la pétanque et de belles pelouses interdites aux piétons.
    Depuis, le quartier est mort, plus de vieux, plus de bébés, rien que des vélos accrochés aux nouvelles grilles et des mecs horriblement bourrés qui viennent cuver la nuit.
    Ah, dernier détail les crottes de chiens !

  36. Le loup est une véritable contrainte pour l’éléveur du Causse Méjean. On dit que les éleveur ont des idées arriérés sur le loup. Mais cela est compréhensible car le loup a fait son apparition en 2011 sur le Causse et cela est nouveau pour les éléveurs. Le loup préfèrent chasser une brebis que un chevreuil c’est évident. Je pense que vous rendez pas bien compte des journées que font les éleveurs car ils faut rentrer les troupeaux tout les soirs. De plus cela est contraignant étant donné que les brebis mange que la nuit. Mais avec la présence du loup elles ne profitent plus des herbes des parcours du causse. On dit que l’éleveur ne supporte rien , sur le cas du loup c’est tout à fait compréhensible car cela apporte bien plus d’inconvénients que à un problème économique.
    – Brebis stréssées et donc avorte et plus de production
    – Les brebis ne profitent plus des paturâges la nuit mais le jour sous des fortes chaleurs
    – Un travail supplémentaire pour l’éléveur et qui finit bien souvent tard le soir et ne peut donc plus profiter de sa famille et de sa vie extérieur
    Pour tout les Pro loups qui disent que les éleveurs sont cruelles et voyent que un intérét économique à exterminer le loup , intéressez vous un peu plus précisément aux travail de l’éleveur. Puis y a des gens qui disent vaut mieux que les brebis se fassent tuer par le loup ou sinon elles finiront à l’abbatoir. Je valide uniquement cette argument aux personnes végéttariennes et je dirais même végétalienne car il doit bien avoir parmi ces gens la des consommateurs de Roquefort. Pour conclure le loup est une belle espèce mais fort contraignante dans les zones d’agropastoralisme qui est l’activité principal du Causse Méjean.

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