Vive le Mondial de l’auto ! (attention, antiphrase)

Eh oui, mesdames et messieurs, très chers, le Mondial. À Paris, tout près de chez moi. Le Mondial de l’automobile ouvre ses portes aujourd’hui. Vous dire ce que j’en pense ? Vous le savez déjà si vous avez déjà lu deux ou trois bricoles de moi, mais pour plus de sûreté, je vous suggère de multiplier ce que vous imaginez par un facteur dix. Non, cent. Je vomis cette merde dans sa totalité.

Oui, la sacro-sainte bagnole, qui fait bandouiller cette partie de l’humanité dans laquelle je ne vois que ténèbres. Privilège de journaliste, j’ai reçu en service de presse – gratuitement, donc – un livre d’exception. Son problème, c’est le prix : 59 euros. Et je ne peux pas même vous recommander de le voler, car il est encombrant. Mais à part cela, quelle vision ! Le photographe Alex MacLean a survolé les États-Unis pendant des décennies, et nous montre ce qu’est devenue l’Amérique des pionniers, deux siècles seulement après la première grande traversée du continent par les capitaines Clark et Lewis.

Ces photographies procurent une poussée hallucinatoire qui n’est pas si loin des effets (désastreux) du LSD. Ainsi, nous en sommes là ! Dans Over (Visions aériennes de l’American Way of Life : une absurdité écologique, La Découverte/Dominique Carré Éditeur), MacLean ne nous épargne rien. Nous y voyons les mailles d’anciens projets de lotissements dans le désert. Des banlieues dantesques s’étendant à l’infini. Des centrales électriques qui tuent toute perspective. Des étendues de champs au cordeau comme la Beauce elle-même n’ose les penser. Des villages de mobile-home. Des villes entières de mobile-home. Des immensités sans borne de rocades, routes, autoroutes, idoles dédiées au monstre qui nous tue tous peu à peu.

Car le héros central du livre de MacLean est la voiture individuelle, qui a changé jusqu’à l’organisation des villes, bouleversé l’apparence de la nature et de la vie dans ses moindres détails. La bagnole est la mort de l’homme. Sur roues. (Je vous signale un très bon article sur le livre dans Le Monde, signé Hervé Kempf, lire ici).

Ma hargne n’étant pas épuisée par si peu, je vous invite à prendre connaissance du numéro d’octobre de 60 millions de consommateurs. Une enquête y révèle que les constructeurs automobiles font ce qu’ils veulent. Ce n’est pas une révélation. Non, il est vrai, et je me reprends. Une confirmation, donc, mais quelle ! Le magazine a testé la consommation de carburant de trois véhicules : la Citroën C1, la Renault Mégane, et le Volkswagen Touran. Le résultat est que la consommation réelle est comprise entre 20 % et 60 % de plus que ce que prétendent les marchands.

Et l’explication est d’une simplicité rafraîchissante : l’industrie réalise elle-même ses tests – en labo, jamais sur la route – et les confie ensuite gentiment à l’administration. Or donc, tout est bidon, à commencer par les émissions de gaz carbonique annoncées, bien entendu proportionnelles à la consommation d’essence. Ce système hautement moral semble être né en 1980, et cette date me rappelle une étude américaine dont je n’arrive pas, pour l’heure, à retrouver la trace. Sandro Minimo aurait-il une idée ? Cette étude, de 2 000 à peu près, concluait qu’en vingt ans, depuis 1980 précisément, la consommation moyenne des véhicules automobiles américains n’avait pas baissé, contrairement à ce que claironnait la publicité.

Et pourquoi ? Mais à cause des gadgets de tous ordres, et de l’explosion des ventes de 4X4, qu’on appelle là-bas des SUV. Aux lecteurs de ce blog âgés d’au moins 10 ans, je rappelle qu’ils ont vécu, douloureusement certes, dans un pays sans clim’ dans les autos. Je vous jure. Il y a six ou sept ans – plus ? -, nul en France ne parlait de climatiser les bagnoles. Et puis une campagne obsédante, digne réellement d’autres régimes et d’autres latitudes, a clamé brusquement qu’il nous fallait la clim’ partout. PARTOUT. Et que, bientôt, ceux qui n’en disposeraient pas à bord de leurs jolies totos seraient des zozos, moqués par le voisinage. Je crois – je ne vais jamais regarder de près – que toutes les voitures neuves sont désormais équipées. Détail sans conséquence autre que l’aggravation du désastre climatique : quand la clim’ marche, la consommation d’essence augmente en moyenne de 15 %. Relisez, réalisez : 15 %.

Bon, je me dois de finir sur une bonne nouvelle, et remercie Philippe pour son commentaire (lire ici) sur le combat des paysans indiens du Bengale contre l’ogre Tata, qui souhaitait bâtir une usine automobile (les fameuses Nano) sur des terres agricoles. Je trouve Philippe un chouïa optimiste, mais en effet, il semble que Tata, cher au coeur du grand écologiste français Pierre Radanne, ait pris un pain en pleine gueule (lire ici). Si cela se confirme, je jure ici, solennellement, que je me saoulerai au champagne (bio).

PS : Je me rends compte, me relisant, qu’il a pu m’arriver dans ce papier d’être grossier, ce que j’évite généralement. Mettons cela sur le compte de la détestation du monde des moteurs et de la vitesse. Je ferai attention.

30 réflexions sur « Vive le Mondial de l’auto ! (attention, antiphrase) »

  1. tristesse. les pauvres s’entretuent pour copier nos sociétés invivables, irrespirables

    Manifestations en Inde contre l’abandon par Tata de l’usine pour la Nano afp 4/10/08

    Des milliers de manifestants ont bloqué la circulation samedi dans l’est de l’Inde pour protester contre la décision du géant industriel Tata de renoncer à une usine qui devait produire la Nano, la voiture la moins chère du monde, en raison de l’hostilité de paysans locaux.

    Tata avait annoncé vendredi, après des mois de conflit, qu’il renonçait à achever son usine de Singur, pourtant construite à 90%, un coup dur porté au groupe indien en quête d’investissements locaux et étrangers.

    « Nous voulons que la Nano soit produite à Singur », scandaient des manifestants armés de barres de fer et de bâtons, rassemblés samedi dans cette ville.

    Des policiers en tenue anti-émeutes patrouillaient dans les rues, où des manifestants creusaient des tranchées afin d’empêcher la circulation, et des milliers de camions étaient bloqués sur la route menant à Calcutta, la capitale de l’Etat du Bengale occidental, toute proche.

    « Le projet avait généré un boom économique. Nos ventes avaient triplé », a déploré Kamu Maji, qui tient une échoppe de thé près du chantier.

    Vendredi, Ratan Tata, le patron du conglomérat, avait assuré que la décision d’abandonner le projet était irrévocable.

    « Vous ne pouvez pas gérer une usine lorsque des bombes sont lancées, vous ne pouvez pas faire tourner une usine quand les salariés sont intimidés », avait-il déploré.

    Tata Motors, premier groupe automobile indien, a investi 350 millions de dollars dans cette usine qui devait produire 250.000 unités par an, vendues au prix record de 2.500 dollars.

    La Nano, une automobile rudimentaire de 600 cm3 de cylindrée, avait été dévoilée au monde entier en janvier à New Delhi.

    Mais le chantier de Singur était au point mort depuis un mois.

    Un grave conflit opposait Tata, colosse industriel avec près de 100 filiales allant du thé à la sidérurgie, soutenu par le gouvernement communiste du Bengale occidental, à des paysans épaulés par des militants politiques, ulcérés par la réquisition de terres agricoles pour en faire une zone industrielle.

    Ces manifestants, soutenus par la dirigeante du parti régional du Congrès Trinamool, Mamta Banerjee, accusaient l’Etat du Bengale occidental et Tata d’avoir forcé des fermiers à vendre leurs terres.

    Début septembre, l’usine avait été encerclée par des dizaines de milliers de personnes exigeant, parfois violemment, que les terres soient restituées ou réclamant de meilleures indemnisations.

    « Nous éprouvons de la frustration et nous sommes déconcertés », a confié Laxman Das, 60 ans, visé par une mesure d’expropriation.

    « Je pense que je ne reverrai pas mon terrain », a-t-il ajouté tout en affirmant qu’il n’avait, à ce jour, reçu aucune compensation financière.

    Le retrait de Tata faisait samedi la Une de la presse indienne.

    « Tata conduit sa Nano en dehors du Bengale », titrait le quotidien économique de langue anglaise Business standard. Le Calcutta Telegraph pleurait quant à lui la mort d’un « symbole d’un réveil industriel au Bengale ».

    Les possibles répercussions de l' »affaire Nano » sur l’image de l’Inde à l’étranger suscitent l’inquiétude des élites économiques et politiques.

    « Les investisseurs étrangers pourraient privilégier d’autres destinations », a ainsi averti Dilip Chenoy, patron de la société des constructeurs automobiles indiens.

    L’Inde, qui se rêve en superpuissance rivalisant avec la Chine, a lancé depuis 2005 des centaines de projets de zones économiques spéciales (ZES), qui sont des enclaves industrielles privées, exemptées d’impôts et dotées de solides infrastructures, pour attirer des entreprises étrangères et locales.

    Mais ses ambitions d’expansion industrielle se heurtent, aux quatre coins du pays, à des frondes paysannes, alors que l’agriculture fait encore vivre les deux-tiers des 1,1 milliard d’Indiens.

  2. @ BENEDICTE je suis a Nauplie, dans le peloponnese, plus que pour quelques heures, helas. si tu as aime la grece, et donc tu laimes encore, lis le Colosse de Maroussi (cest une obsession chez moi, cest vrai, des que je suis ici). les chats ici vivent en liberte totale, dans la ville, et ne sont pas reduits a ce quon en fait chez nous, on ne leur demande pas de pallier notre solitude ou notre mal etre, car il existe encore un lien social tres fort entre les gens. du coup les chats sont libres et joyeux, oui oui, joyeux!

    Etsinon, moi aussi jai ete choquee quon sen prenne au physique de R. Bachelot. Ici, je vois des gens de tous ages et de tous physiques se baigner , sans quil vienne a lesprit de quiconque de se moquer deux. le culte du jeunisme et du corps parfait na ps encore fait ses ravages. pourvu que ca dure

  3. Optimiste sur ce cas bien précis c’est sur mais je ne me fais pas d’idée sur la poursuite du machin, il la feront ailleurs leur usine poubelle .. mais bon c’est un beau retard pour leur développement de la nano. Bonne cuite ^^

  4. A ce propos, deux extraits de la page « écologie » du dernier Politis :
    « Ainsi, la fameuse Coccinelle consommait 7,50 l au cent en 1948. Soixante ans après, la New Beetle consomme… toujours 7,50 l au cent ! » (Thierry Salomon, président de l’association Négawatt)
    Au sujet de Miss Palin : « ses deux précédentes élections ont été sponsorisées par BP et Veco » (Hélène Crié-Wiesner).

  5. bonjour à tous et à Fabrice

    deux faits :

    il m’a fallu batailler ferme il y a quatre ans pour avoir une fiesta sans clim car elle était standard sur la série choisie. J’ai attendu un mois de plus pour l’obtenir.
    madame Bachelot est l’exemple type de la personne(et non de la femme) qui bouffe des trop de petits fours de qualité mais admonestre ceux qui par mauvaise éducation alimentaire, non connaissance des effets de la bouffe industrielle et impossibilité d’accéder financiérement à une bouffe saine( du reste il faut avoir son jardin à la campagne et ses fruitiers pour ce faire, à un coût raisonnable) se préparent un parcours biologique difficile et handicapant.

  6. On parle beaucoup de la voiture, et des problèmes liés à la voiture. Je voudrais un peu aller à contre sujet, pour parler d’un sujet dont on parle beaucoup moins (je trouve), mais qui est aussi très lourd de conséquences pour l’environnement !…

    je veux parler de l' »EXTENSION DES CONSTRUCTIONS HUMAINES », qui est un sujet tout aussi gravissime et urgentissime à régler…

    Un peu partout se créer ou s’agrandissent de nouvelles zones d’activités (z.a), de nouvelles zones industrielles (z.i), de nouveau et immense hyper-marchés, des nouvelles habitations pour les humains, de nouvelles routes, auto-routes, Lignes TGV, aéroports, golfs, centres de loisirs, etc, etc, etc…

    A chaque fois que nous construisons quelques choses, c’est autant de parcelles en moins pour la nature (ex : la forêt, les marécages que nous asséchons, etc…). C’est autant de champs cultivés en moins (ex : blé, patates, etc…), c’est autant de prés en moins pour les vaches, chèvres et autres moutons…

    A chaque fois que nous construisons quelques choses, nous détruisons la nature et nous volons de la terre à ceux qui nous nourrissent !…

    Gravissime et urgentissime problème, que celui que je viens d’évoquer avec vous…

  7. J’avais évoqué très brièvement McLean il y a peut-être deux semaines, en mettant le lien de son site. Le revoici, le portfolio est édifiant : http://www.alexmaclean.com

    Nicolas, oui c’est en effet un sujet d’importance. Il suffit de savoir qu’entre 1950 et 1995, en France, l’équivalent de la superficie de la Lorraine a été bétonnée-bitumée-goudronnée-etc. pour s’en convaincre. En 1995, le rythme annuel était d’environ 40 000 à 50 000 ha…

  8. Même quand ce ne sont pas les industriels qui font les tests, il y a parfois chez ceux qui s’en chargent des conflit d’intérêt non déclarés, ce qui est pourtant une obligation légale, qui conduisent à guère plus de transparence.
    Un cas monumental d’entourloupe. Une chercheuse de Monsanto était chargée par sa chère entreprise de faire un rapport sur l’absence de danger des OGM dans l’alimentation (uniquement, je crois), qui serait remis à la FDA. Elle a démissionné avant de boucler le rapport, qui a donc été officiellement fait par quelqu’un d’autre, puis a été embauchée par la FDA, où son premier travail a été de juger si le rapport remis par Monsanto était crédible. Ainsi, Monsanto a approuvé son propre rapport, évidemment impartial…

  9. Voici la un article traitant de la disparition de centaines de poissons dans l’estuaire de l’Adour. Ce n’est qu’un « petit » cas parmi des milliers, mais il intègre la réaction d’un internaute qui mérite d’être lue. Les éléments ci-dessous sont extraits du site : http://www.eitb24.com

    Certains citoyens continuent d’être passablement agacés par ces informations contradictoires qui mêlent l’obscurité d’analyses dont la confirmation se conjuguent encore au conditionnel, tandis que, sur les plages atlantiques, les informations concernant les manifestations riantes de surf ou de pêche n’y font pas allusion.

    Nous avons reçu ce coup de gueule, et décidé de le publier in extenso.

    La crise financière, les poissons, Surfrider et moi.

    « Les muges (ou mulets) jouent en Bourse. Comme beaucoup en ce moment, ils perdent gros. Et du coup, ils se suicident. Par centaines, ils échouent sur les plages basques et landaises depuis la mi-septembre. Et tout ça, c’est la faute aux américains !!!

    Les muges mais aussi les bars, quelques daurades et même des anguilles payent le prix fort pour avoir écouter les sirènes de la Bourse. C’est probablement l’avis des pêcheurs et surfeurs locaux nullement alarmés par le phénomène.

    Depuis le 17 septembre, les promeneurs et les baigneurs sont inquiets. De nombreux cadavres de poissons jonchent le littoral ou dérivent via les courants.

    Pendant ce temps-là, la plage d’Hossegor (côte landaise) accueille l’avant dernière manche du championnat du monde de surf : Kelly Slater va-t- il conquérir sa 8 ème couronne mondiale ?

    Le suspense est à son comble et alors que Kelly échoue en finale, des centaines de poissons s’empilent sur les plages de Contis, quelques kilomètres plus au nord. Mais les surfeurs professionnels, leurs fédérations n’ont aucun commentaire à faire sur le sujet.

    Quelques jours plus tard, les communes de Capbreton, Hossegor et Seignosse organisent le championnat du monde de Surf Casting (il s’agit ici de pêche en bord de mer, une sorte de pêche dans la vague).

    Le phénomène des poissons morts s’intensifie encore et de nouveaux cadavres sont retrouvés dans l’Adour au niveau de la commune de Lahonce (64). A l’instar des surfeurs, les pêcheurs préfèrent rester concentrés sur leur compétition.

    Le vendredi 26 septembre, le laboratoire de Mont de Marsan communique les nouveaux résultats des analyses qui confirmeraient la présence d’une infection micro biologique consécutive à une bactérie marine, et qui affecte uniquement certaines espèces de poissons.

    Mais le laboratoire s’interroge également dans la presse sur le silence radio de Surfrider Foundation (association « écolo » rendue célèbre il y a quelques années par la création de pavillons noirs pour dénoncer les mauvais élèves parmi les communes du littoral européen, en matière de qualité des eaux de baignade).

    Non seulement ils n’ont fait aucune déclaration en 10 jours, mais ils n’ont pris contact avec aucun laboratoire, aucune administration.

    Ils n’ont pas le temps d’aller à la plage les pauvres, mais ils ont lu dans le journal Sud-Ouest l’article qui les met en cause.

    Réaction immédiate, vendredi 26 septembre à midi Surfrider se rend à l’embouchure de l’Adour accompagné des caméras de France 3 Euskal Herri, et nous explique combien ils sont inquiets. Selon eux, les promeneurs ne se rendent pas compte de la catastrophe. Il faut se lever tôt et aller défier les vagues pour mesurer l’ampleur des dégâts. L’après midi les plages sont propres (?!) et c’est pour cela que la population ne se rend compte de rien et n’est pas affolée. Les riverains et promeneurs qui se désolent depuis presque 2 semaines apprécieront…

    Quel mal atteint réellement les poissons ? Kelly Slater conservera-t-il son titre dans la dernière manche espagnole sur le spot de Mundaka ? La crise financière annonce -t- elle la fin d’un système ?

    Quels que soient vos sujets d’inquiétude, si vous voulez mener une vie plus sereine, devenez membre de Surf Rider Foundation. L’association qui voit rien, qui sait rien, mais qui peut vous faire la leçon si quelqu’un pense à la réveiller.

    Alors non, les poissons ne jouent pas en bourse. Mais en ce moment je ne serai pas étonnée qu’ils récitent du Martin Luther King Junior : « In the end we will remember not the words of our enemies, but the silence of our friends ».

  10. je viens de passer quinze jours sans voiture . je pensais que ce ne serait pas un problème, car j’ai aboli les plupart des distances : activités des enfants, administrations et écoles sont toutes à moins d’un kilomètre . seule la biocoop est à 10 bornes, mais il y a le bus et le train . Et bien ça a été quinze jours de galère , ajoutés à des évenements dramatiques ici et là en plus ! ce que je n’ai pas pensé à modifier, au-delà des distances, c’est mon rapport au temps, et c’est là que ça coince . des amis décroissants sans voiture m’ont dit que leur mode de vie les avait conduit à revoir l’échelle du temps dans leurs existences . Avec la voiture, j’étais en réunion tous les deux jours, mon rythme accéléré, malgré la limitation de vitesse me permettait d’agir davantage, de faire encore plus , toujours plus ? Au bout des quinze jours, je me suis retrouvée rincée, nerveusement out . je repense au syndrome dépressif qui touche la pluspart de mes contemporains….et si la voiture était liée au phénomène ? Avons nous les ressources, humainement, pour faire tout ce que contient nos journées ? Sommes nous bien raisonnables ? je pense à ceux qui ont des gosses, une maison, un boulot, le cours de streching deux fois par semaine, le régime à suivre , les réunions de parents d’école, syndic, asso….(que ne ferai-t-on pour être aimé, car souvent, tout est là !), la voiture permet d’assurer tout cela , oui, mais à quel prix ?

  11. j’ajoute que , puisque la plupart font tout cela, en échange, ils demandent des « récompenses » pour remplir chaque jour le tonneau des danaïdes , alors : jaccuzi avec vue sur la montagne, écran plat, console de jeux pour fuir ce monde trop brutal, pour trouver le punching ball compensatoire , vêtements en pagaille, tablettes de chocolat (qui culpabilisent à leur tour…) . quels cercles, quelles vies ! l’homme moderne n’est , non seulemnt pas affranchi de la nature (il chope des champignons, des virus, des radicaux libres, il meurt), mais il est en plus esclave de ses inventions .
    @ Sylvie , merci ! je suis passée par Nauplie également . merveilleux Péloponèse, mes semelles bouillaient à Mycène la légendaire, je suis amoureuse de l’aurige de Delphes et des collines couvertes d’oliviers donnant sur la mer au loin !

  12. A sylvie. A propos des chats en Grèce. Moi j’y ai vu des chats crever la dalle, dehors au vent mauvais de Mykonos, des portées de chiots vivants balancées dans des poubelles; certains chats venaient trouver refuge dans nos chambres, les pauvres, et un certain nombre sont revenus avec nous dans nos bagages, vivre douilletement dans nos maisons. caressés et cocoonés, eh bien franchement, là il ont l’air joyeux. On a pas du aller dans la m^meme grèce.

  13. @Marie Je ne connais pas Mykonos. A Nauplie, les chats vivent plutôt grassement, nourris par les restes des restaurants et ce que jettent les pêcheurs.
    Deux bémols concernant la Grèce: le rapport à la voiture et à la conduite: les Grecs roulent comme des dingues, doublent dans les virages, ne respectent ni ligne blanche ni stop. à part ça, les routes sont parsemées de petites chapelles installées sur les lieux d’accidents mortels. Comme me disait une copine grecque: comme ça ça prévient les automobilistes que l’endroit est dangereux… j’avoue que cette logique m’échappe!
    et autre bémol: l’absence quasi totale de souci de l’environnement: les plages, les chemins, sont envahis de bouteilles en plastique, de cannettes, de cartons, de détritus en tous genres. les gens balancent leurs mégots sur la plage, dans l’eau, dans la nature, et ne comprennent pas qu’on puisse leur reprocher.

  14. Les préoccupations en matière d’environnement sont souvent peu visibles dans les pays du sud, mais pas seulement chez monsieur tout le monde. J’ai même vu un chercheur marocain en écologie forestière jeter par terre sa boîte de sardines sur son propre terrain de thèse d’état. Avec un autre chercheur écologue en retraite, nous l’avons vite « enguirlandé », sans qu’il comprenne bien pourquoi : après tout, « tout le monde le fait »… Lui non plus, malgré ses diplômes et sa formation, ne comprenais pas qu’on puisse le lui reprocher.

  15. @ Marie et Sylvie . je suis allé en Grèce il y a 17 ans . A l’époque, la mer servait déjà de décharge par endroit…j’imagine depuis l’antiquité . La Grèce estun pays magnifique , avec ces horibles paradoxes comme tous les autres j’imagine .
    @ Marie, super pour les rescapés!

  16. @ Bénédicte oui, ici aussi, les préoccupations environnementales ne sont pas si vieilles, et il y a encore du boulot! je me souviens qu’enfant mes parents râlaient contre ceux qui laissaient leurs détritus en forêt, en montagne ou sur les plages et nous ont appris à ne rien laisser derrière nous. Mais sous l’Antiquité et jusqu’à des périodes pas si lointaines, il n’y avait ni plastique, ni carton, ni boîtes de conserve. les déchets de l’époque étaient biodégradables pour la plupart, ceux d’aujourd’hui mettront des siècles à disparaître.
    Quant aux chats: oui aux chats élevés à la campagne, qui partent en vadrouille et qui reviennent fourbus, mouillés se poser au chaud avant de repartir pour de nouvelles aventures de chat, non aux chats peluches! Et même chose pour les chiens. A Paris je vois des huskys ou des labradors vivre en appartement, pour moi ça s’apparente à de la maltraitance à animal .

  17. @Nicolas
    Merci de pointer ce problème qui n’est que l’autre face de la civilisation automobile. j’aimrais que lorsqu’on dénonce l’automobile, on dénonce les valeurs positives qui y sont liées: la maison avec jardin pour se lever au milieu des oiseaux, la visite des sites en Grèce ou dans le Morvan, la vie facilitée (???) de la mère de famille qui peut organiser en un mercredi après-midi, le foot de l’un(e) et le cheval de l’autre, puis la visite à mémé, et les courses à l’hyper, la promenade à la mer le dimanche, le weekend en Provence où l’on arrive en TGV DANS CESgare d’

  18. @ sylvie , alors là je te rejoins totalement ! un chien , c’est pas disney, et un paquet « césar », comparé à une bonne tête de poisson crue, c’est fade ! Mon chat passe son temps à vadrouiller la nuit et une partie du jour, et à se chauffer le poil le reste du temps dans un coin de la maison, jamais le même d’ailleurs . les gros chiens en appart me font hurler . c’est de la maltraitance, on est d’accord . et puis, j’en profite pour dire qu’il est criminel d’acheter des chiens, alors qu’il y en a tellement en refuge .

  19. @Nicolas
    Merci de pointer ce problème qui n’est que l’autre face de la civilisation automobile. j’aimrais que lorsqu’on dénonce l’automobile, on dénonce les valeurs positives qui y sont liées: la maison avec jardin pour se lever au milieu des oiseaux, la visite des sites en Grèce ou dans le Morvan, la vie facilitée (???) de la mère de famille qui peut organiser en un mercredi après-midi, le foot de l’un(e) et le cheval de l’autre, puis la visite à mémé, et les courses à l’hyper, la promenade à la mer le dimanche, le weekend en Provence où l’on arrive en TGV dans ces gares entourées de dizaines d’hectares de parking (parce que les lignes TGV, c’est bien connu, réduisent la circulation automobile), le téléachat, l’emploi pour le papa ET pour la maman parce que la motorisation, voire la double motorisation du couple, est, sinon pour les bourgeois ou bobos du centre des grandes villes, la condition sine qua non du travail des deux. Etc. Il n’y a là rien de viril ou violent, rien de valeurs masculines et ou dominatrices associées à l’automobile, la vitesse, le rugissement des 6 cylindres.

    La bagnole n’est pas une question morale. Si l’on supprime les 4×4, ça ne changera rien, ou si peu, sinon dans l’exemplarité, au problème des émissions de CO2, à l’extension urbaine… Il vaut mieux 10 millions de riches qui roulent en Porsche Cayenne sur terre que 500 millions de ménages en petite voiture. Pour ralentir, donner un coup d’arrêt, puis faire reculer la bagnole (que j’exècre comme les autres) et l’extension des activités humaines, il n’y a qu’une solution: faire payer, à tous, riches et pauvres, indiens et américains, de plus en plus cher l’énergie fossile.

  20. http://clopotelfrance.free.fr/page_texte_clopotel/choix_adoption.htm encore un hors sujet, mais cette association est vraiment super . sa responsable reçoit des pierres dans la rue, car en Roumanie, personne ne comprend pourquoi elle s’occupe des animaux alors que beaucoup de gens souffrent . pourtant c’est lié : en receuillant, vaccinant, stérilisant des cheins etr des chats, elle lutte contre les maladies, ect . a voir .
    @ Nicolas, j’ai trouvé ton commentaire très intéressant et tu as raison de pointer ce gros problème que nous connaissons bien à 50 bornes de Paris . et n’hésites pas à nous reparler de la nature qui t’environnes (ah, les Vosges…!) parce que ça fait rêver aussi !

  21. les chats en campagne, c’est parfait qd ya pas de voitures, et surtout des CHASSEURS; j’en ai vu des matous revenir mortellement troués par ces grrrrrrrrrrr! par ailleurs les chats, c’est comme les gens, yen a qui aiment barouder, et yen a qui aiment cocooner. et je les connais les chats! idem pour les chiens; qui eux en général bavent d’abord après leur maitre…maintenant les gros dans 2m2 c’est vrai ke c’est pas très cool! mais bon, si le maitre les sort souvent

  22. Je persiste à penser qu’on ne peut pas prétendre aimer les animaux quand on les fait vivre dans des appartements. c’est déjà pas la place des humains, mais la plupart d’entre nous n’ont pas réellement le choix. mais obliger un animal à rester entre 4 murs, c’est juste égoïste. on demande au chien ou au chat de combler sa solitude, mais je doute qu’on le rende heureux.

  23. Nous sommes bien d’accord pour dire qu’un chien vivant à la campagne et pouvant se dépenser en courant le plus souvent possible, c’est très bien. Mais faudrait pas systématiquement opposer le malheureux chien de la ville et le bienheureux chien de la campagne. J’ai souvent vu des chiens urbains sortant deux ou trois fois par jour, courant, très en forme ; et souvent vu aussi des chiens à la campagne enfermés à longueur d’année dans 4 m2 au milieu de leurs crottes nettoyées une fois par semaine. C’est très courant.
    Quant aux chats, ok avec Marie pour les voitures à 90 km/h dans les villages, les chasseurs qui les plombent parce qu’ils tuent « leurs » lapins. Mais nos chers matous sont aussi de terribles chasseurs parfois (pas la mienne, ouf !), qui peuvent faire de gros dégâts dans la faune : ça ne me faisait guère plaisir de voir rentrer le chat de mes parents avec un lapereau ou une perdrix, ou bien encore un lérot ou une taupe…

  24. @Hacène: d’accord avec toi, le fait d’être un animal campagnard ne garantit pas les bons traitements; à part ça, le chat est un prédateur, comment lui en vouloir de manifester sa nature de chat? je n’aime pas voir les images de lions pourchassant les antilopes, mais imagine-t-on les en empêcher?

  25. oui pour les lions mais les chats ne tuent que pour manger ou pas uniquement… alors je ne les aime pas beaucoup…
    pour les lotissements à la campagne c’est vrai que ça bouffe du terrain… mais je préfère habiter là que dans mon ancien appartement coller à l’a10 et à une grosse nationale, ainsi qu’ à 2 centres commerciaux ( carrefour et ikéa!!)… y’a pas photos!!
    pour les déplacements c’est vélo sur 15 bornes et voiture pour ma femme. nous n’avons toujours possédé que cette unique voiture depuis 10 ans…
    pas toujours facile d’être écologiquement parfait!! et lire ce blog est une vrai torture tant il remet en cause mon petit mode de vie… mais merci fabrice pour les coups de pied au c..!!

  26. J’aime énormément les chats, mais point trop n’en faut ! Evidemment que c’est un prédateur, mais plus vraiment un animal sauvage, haret tout au plus (je ne parle pas de F. sylvestris bien sûr). Un gentil matou qui tue plein d’oiseaux juste parce qu’il est un prédateur, mais ne se nourrit que de patées et croquettes, je n’aime guère l’idée. C’est courant, comme les trois de ma voisine qu’elle veut voir le moins souvent possible chez elle. Si les chats et leur prélèvement sur la faune étaient notre seul souci, nous serions des bienheureux, certes, mais c’est quand même un truc pas négligeable.

    PS pour Sylvie : évidemment, ce n’est pas au chat qu’il faut en vouloir, plutôt à ceux qui en ont une ribambelle et ne s’en occupent pas (par exemple limiter leur reproduction).

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