En être ou pas (sur la grève)

Je me prépare à rejoindre le vaste cortège parisien des grévistes de ce 19 mars 2009. Je ne peux rien écrire contre ce mouvement, surtout parce qu’il s’oppose à un gouvernement indécent, même obscène. Et imbécile par surcroît. Mais je ne peux rien avancer en sa faveur. C’est ainsi.

Au-delà des revendications de toujours, qui seront comme toujours matérielles, je pense à l’eau, dont personne ne parlera. Gérard Borvon, un écologiste sincère de Bretagne, m’a envoyé un lien qui le désole autant que moi. Je vous le redonne (ici).Vous savez comme moi qu’un Forum mondial de l’eau se tient en ce moment en Turquie, en présence de ministres de 120 pays, de scientifiques, d’écologistes et de milliers de flics.

D’ici 2030, il n’y a plus aucun doute qu’au moins la moitié de la population humaine vivra dans des zones dites de « stress hydrique ». N’importe quel esprit normalement constitué sait que ces pénuries essentielles déclencheront de terribles violences, des guerres inédites. Mais les manifestants de ce 19 mars 2009 n’en parleront pas. Comme ils se tairont sur le crime barbare des biocarburants. Comme ils se tairont sur le reste, qui est tout, et qu’ils ne veulent pas voir.

Mais stop ! j’avais promis de ne rien dire contre eux, que je vais rejoindre une heure ou deux, histoire de lever le poing au soleil. J’ai remarqué que ce geste, tant de fois répété dans mon passé personnel, a tendance à rouiller ces derniers temps. Donc, le poing levé. Mais pas en faveur des oublieux. En faveur des victimes véritables de ce monde sordide, qui ne sont pas que des humains. En faveur donc du Sud, et des gueux. En faveur des animaux et des plantes. Et contre le personnage grotesque élu par les Français en 2007. Allons ! Au soleil !

27 réflexions sur « En être ou pas (sur la grève) »

  1. Aujourd’hui, j’ai cultivé mon jardin. Au soleil. J’ai failli aller marcher en ville, derrière des banderoles plus ou moins satisfaisantes. Une copine m’en priait instamment, ne serait-ce que pour se revoir après longtemps.

    Finalement, elle ira manifester seule. On se verra demain. J’ai beaucoup marché derrière des banderoles, j’espère d’ailleurs qu’ils auront été nombreux à le faire aujourd’hui.

    Mais je sais pas comment dire… Il y en a eu une le 29 janvier, celle-ci le 19 mars, probablement la prochaine sera le premier mai, jusqu’à ce que d’autres se lassent comme moi et que le nombre, au lieu de croître, se mette à décroître.

    Pour moi, c’est ailleurs que ça se passe.

  2. Juste une boutade, Fabrice, pour le plaisir :
    t’en connaissais un autre moins grotesque à élire en 2007 ?
    Je ne suis pas dans la rue, mais j’ai aussi une injustice à dénoncer en ce jour de « révolte sous-jacente »…
    Une association loi 1901, au Pays Basque, qui défend un agriculture paysanne et écologiquement responsable, harcelée par le préfet depuis 4 ans, est désormais victime d’une procédure pénale pour usurpation de fonction au détriment de la Chambre d’Agriculture des Pyrénées-Atlantiques, qui promeut, elle, ce n’est un secret pour personne, l’agriculture industrielle, productiviste et intensive !
    En clair, cette association est menacée d’interdiction – officiellement- pour le simple motif que son nom : « EuskalHerriko Laborantza Ganbara » (en Basque) signifie : « Chambre d’agriculture du Pays Basque » (en Français) ! Encore une manoeuvre pour tenter de faire taire des militants un peu trop impliqués dans la cause qu’il défendent, et surtout qui risquent de déranger certains intérêts de la FNSEA et de l’agriculture OGM !
    Pour apporter votre soutien à l’association, une pétition en ligne :
    http://www.ehlgdoitvivre.org/?page_id=17
    Signez avant le 26 mars 2009, date du verdict qui sera prononcé au tribunal de Bayonne ! Merci !

  3. Ce matin, étant en chomage partiel, j’ai commencé par sortir mes semis parce qu’il fait beau, puis j’ai fauché un peu d’herbe sur ma pelouse, et j’ai enfourché mon vélo pour aller à cette manif.
    J’y ai passé 1h puis je me suis barré. Leur appels à plus de fric pour régler des pbs qui n’ont rien à voir avec l’argent ne me satisfait. Ces manifs sont consuméristes, rien de décroissant.
    Y’avait même les verts qui distribuaient des tracts « europe écologie » pour un « grenelle de l’emploi », comme si c’était une haute valeur écologique pour régler les pbs de ce monde…

  4. Chanee,

    Euh…non, personne. En tout cas, personne de mon goût bien à moi. Gora Euzkadi ta askatasuna ! (Je précise que cela veut dire Vive le pays basque et sa liberté). Mais cela ne vaut pas soutien aux crétins d’ETA. C’est juste un clin d’oeil. Le mot Askatasuna – liberté -m’a toujours fasciné. Je crois l’avoir entendu, la première fois, à la fin de 1970. Mais j’étais très jeune, hein ?

    Fabrice Nicolino

  5. Délit de témoignage.

    Christian Vélot, 44 ans, docteur en biologie, a osé critiquer les OGM. Il est intervenu lors de conférénces publiques, a témoigné lors de procès de « faucheurs volontaires », juste pour rappeler l’absence de maîtrise de la technologie génétique et les risques sanitaires ou environnementaux qui en découlent. Même s’il s’exprime en son nom propre, Christian Vélot décline forcément son statut de chercheur spécialisé sur la question. Un crime de lèse-majesté pour le CNRS, organisme de recherche pourtant public. « Lorsque nos positions dérangent, donner son affiliation professionnelle est considéré comme un délit. » Il a finalement échappé au déménagement mais deviendra dans un an et demi un enseignant chercheur sans affectation. Plus de recherche, c’est une carrière bloquée. Isolement, assèchement de crédits, marginalisation, Christian Vélot subit depuis deux ans un sort similaire à celui réservé aux nombreux chercheurs qui remettent en cause certains « acquis » de la techno-science, comme Ignacio Chapella, de l’université de Berkeley, qui a décelé des contaminations OGM sur le maïs mexicain puis affronté une vaste campagne de diffamation, tel le biologiste Robert Bellé qui a montré le caractère cancérigène de l’herbicide phare de Monsanto, le Round-up, et mis au point un test pour déceler le caractère cancérigène de certaines moléculesLobby scientiste

    Cette placardisation accélérée, le biologiste l’explique d’abord par l’arrivée des financements privés dans la recherche publique. « Les labos peuvent difficilement s’en passer. Le CNRS n’a pas envie de se fourvoyer avec des financeurs potentiels. » Ensuite par la persistance d’un « lobby scientiste », ces savants pour qui science est nécessairement synonyme de progrès et les critiques forcément obscurantistes. « C’est lié à notre formation : dix ans d’études et pas une seule heure de philo ou de sciences humaines. Nous sommes moulés à la louche. Il n’est pas étonnant que le fossé se creuse entre le monde des scientifiques et le reste de la société civile », déplore-t-il. Il s’est aperçu avec stupeur que certains chercheurs pourtant syndiqués ont découvert très récemment le concept de lanceurs d’alerte.

  6. C’est agaçant ces gens qui ne se sentent pas concernés, qui ne manifestent pas de crainte d’ajouter leur voix à ceux qui, à les entendre, participeraient à la destruction de la planète en consommant trop..

    Moi, dans la manif où j’étais, je n’ai vu aucune pancarte réclamant plus d’argent pour acheter plus d’écrans plats ou plus de Rollex.. J’ai vu des gens, salariés du privé ou privés d’emplois, qui venaient réclamer aux patrons les moyens de vivre tout simplement, (et pour certains le simple droit de manger..). J’ai vu des  » sans papiers » demander à ne pas être traités comme des chiens, des étudiants et des profs et des chercheurs et des lycéens dire que le savoir n’est pas à vendre.. ou que la liberté de s’exprimer et de juger doit être préservée (cf message ci dessus). La prochaine fois, ne restez pas à cultiver votre jardin, venez avec nous !

  7. Je vois bien ce que vous voulez dire Jacques, et il est effectivement facile, de tenir des positions pareilles, lorsque l’essentiel de notre sécurité est assurée, voire plus pour certains. Il n’en demeure pas moins que la plupart des gens qui manifestaient, n’étaient pas tous dans la mouise noire et ne l’ont pas fait pour venir au secours de notre nature (je ne sais quelle autre mot employer)qui est en danger.
    Même lors de réunions d’information sur OGM dans la vigne, avec viticulteurs (bio/autres) et élus certains anti Ogm avec délibs, d’autres ne sachant comment se positionner, nul, spontanément n’a posé la question de la protection des insectes, de la biodiversité. Il a fallu que je me lève et aille prendre la parole pour dire que nul n’avait pensé aux papillons, abeilles, scarabées, vers de terre, vers luisants (disparus ici, ceux-là), et autres hannetons..et que ceux-là, ma foi aussi étaient en danger. et que si ils ne coutaient rien sur le marché de l’argus ou du Nasdaq, leur sort était digne d’être considéré. On se sent toujours vaguement ridicule, mais c’est ainsi. Le mépris avec lequel sont traités les papillons est-il si éloigné de celui avec lequel on nous traite.

  8. Oui, Marie, hélas ! Les défenseurs de l’environnement, nature, biodiversité, agriculture raisonnée etc.. n’étaient comme d’hab pas présents en tant que tels dans ces manifestations.. Les liens entre le saccage des forêts, papillons et autres trucs vivants et cet hyper-capitalisme destructeur sont pourtant évidents. Plutôt que l’action, nous préférons généralement pactiser avec le diable, à quelques exceptions près..

  9. Encore un « partenariat » de la FNE, peut-être la goutte d’eau qui mettra le feu aux poudres.
    Quant au mouvement social, il est vrai, ces gens sont irresponsables, ils sont d’un égoisme sans nom, ils veulent toujours plus……

  10. On pourrait peut-être expliquer à Jacques qu’un des slogans phares du NPA est: « nous n’avons pas à payer la crise écologique » et que FO affichait des autocollants un peu partout sur les poteaux réclamant « oui à une augmentation des salaires ». Il a peut-être entendu que le PS réclamait 500 euros pour les bas salaires ou qu’on pouvait voir des étudiants avec des panneaux « 6 ans de fac pour le SMIC ».

    Il est vrai que cette manif était une manif de pauvres… Un nombre incalculable de « pauvres » le portable à la main pour (avant le départ) composer le numéro de son ami(e) et dire « t’es où? »

    Plutôt que l’action… dites-vous???? Mais enfin, réclamer du fric met des milliers de gens dans les rues… où sont donc tous ces gens pour :
    – Dénoncer les OGM
    – Faire la promo du vélo
    – soutenir les sans papiers
    – Arriver à une société plus équitable basé sur un principe de décroissance?

  11. @ Jacques, j’avoue que je n’y étais pas . les causes que je défends sont toujours menacées d’être noyées dans un espèce de gros fourre-tout . les sans_papier ? Qui les a vu aux infos, qui s’en soucie pour de vrai ? Chacun va , manifestant pour SA cause , SON camp . Est-ce qu’il y a dans nos pays des manifestations de masse pour lutter contre les massacres des peuples autochtones ? Contre les émeutes de la faim du Sud ?
    quant à la notion de pactiser avec le diable, c’est celle qui me donne le plus envie de penser « courage, fuyons! » . je ne l’ai jamais autant entendu que ces derniers temps . dès que vous êtes remettez en question non pas une proposition (car cela n’existe pas en tant que tel) mais un dogme établi par quelques militants, vous êtes de l’autre coté de la frontière .
    je vais vous dire, je n’ai jamais autant repenser au front de liberation de judée des Monthy Python, prêts à conquérir Rome en 6 mois, mais incapables , par lâcheté, de faire ce qui est à leur portée : libérer Brian !
    Ou est le courage, la véritable remise en question ?

  12. Un papillon en Argus…inchiffrable ! Et les Cigales dans les vignes ? Au fait O G M …ce ne serait pas, aussi, un « truc », machin, bidule ? dommage pour « les êtres vivants ».

  13. Témoignage d’un gendarme sur N.S.

    Déplacement de l’Empereur SARKOZY 1er à Valence (Drôme)

    Ce mardi 03 mars à 11h00, l’empereur SARKOZY était chez nous, dans la Drôme.
    A l’heure des économies, à l’heure où il faut se serrer la ceinture,
    il aura encore « claquer » des millions d’euros pour sa propagande !!!

    1265 gendarmes déployés !!! Oui, vous avez bien lu 1265 !
    Nous montons la garde 24h/24 à l’aérodrome de Chabeuil et à la gare TGV.
    Son altesse ne voulant pas venir en Falcon république,
    il vient en Airbus (plus spacieux et nettement plus « digne » de son rang, du moins le pense-t-il).

    Seulement, il n’y a pas de rampe pour le faire descendre de l’avion ;
    ce n’est pas grave, on en fait venir une, vite fait, par convoi exceptionnel depuis Lyon !!!

    Ce soir, je prends le boulot à 19h30, jusqu’ à demain 15h30… C’est ma troisième nuit !
    Pour ne pas être gêné, l’Empereur aura la voie rapide Valence/ Romans coupée dans les deux sens pendant 30 mn.
    60 voitures d’usagers de la SNCF (sur son passage) seront mises à la fourrière.
    Si jamais il y avait un contretemps,
    ce ne serait pas grave : un hélico Puma est tenu à sa disposition ainsi qu’un hélico Gazelle en appui….

    Il va donc aller faire le beau sur deux sites (Ecole de Chatuzange-le-Goubet et salle polyvalente d’Alixan)
    et pour se faire mousser,
    il a invité 3000 (TROIS MILLE) personnes à un petit vin d’honneur avant de remonter dans son avion à 14h00..

    Je vous laisse faire le calcul de la facture à l’adresse des contribuables que nous sommes….

    Dire que la France est au bord de la faillite et lui, il nous met une balle dans la nuque!

    En 26 ans, j’en ai fait des services de ce genre (sous Mitterand et sous Chirac) mais jamais je n’ai vu un tel déploiement et surtout un tel coût !

    Pour info, c’est une évidence, mais il est bon de le dire… au moindre sifflet, au moindre tag, à la moindre banderole hostile,

    le préfet saute ainsi que le Commandant de Groupement de gendarmerie….Pauvre France,
    nous sommes tombés bien bas avec un tel imposteur !

    Bonne nuit à tous. Je suis non seulement écœuré mais révolté que tant d’argent soit claqué et que mes voitures de service affichent 250.000 km au compteur….

    Signé : Un vieux commandant militaire de la Gendarmerie, qui en a pourtant vu d’autres et c’est peu de le dire

  14. Pour Alain :

    Les slogans du NPA de Besancenot ne m’intéressent pas. Depuis toujours je considère que les trotskystes, pour les avoir vus à l’oeuvre depuis les années 60, sont les alliés objectifs des pouvoirs de droite, en particulier dans les périodes électorales. Bon, passons, c’est un détail et je n’ai pas envie d’entreprendre une discussion là-dessus qui est purement politique-politicienne et ce n’est pas le lieu, ici, pour le faire. Pour le reste : où sont les manifestants lorsqu’il s’agit de dénoncer les atteintes à l’environnement que vous citez ? Ben justement, je me le demande.. Sauf que si personne ne donne le ton de l’action, il est normal qu’il ne se passe rien, ou pas grand chose . Moi, je suis prêt. Vous aussi je présume. Il faudrait peut-être poser la question aux chefs du mouvement écologiste, les Hulot, FNE, Arthus Bertrand, Hubert Reeves, Voynet, WWF etc.. Tant que ces structures ou ces personnalités là, en qui nous avons quand même plus ou moins confiance malgré quelques cactus, ne donneront pas le  » la » , personne ne bougera de manière massive comme ont su le faire les salariés et leurs syndicats lors de cette manif. Et là, on rejoint les discussions initiées par Fabrice sur le rôle de FNE par exemple..

    Sinon, je ne vois pas en quoi il serait honteux que les bas salaires demandent de quoi vivre mieux.. On réclame bien la même chose pour les paysans du tiers monde ou les affamés de toutes sortes qui sont par millions sur cette planête… Evidemment, c’est peut-être plus exotique, mais pour moi, c’est le même combat..

    Pour Bénédicte :

    Même réponse qu’à Alain pour les émeutes de la faim, la quasi extermination des minorités, vous auriez pu ajouter l’immigration pour cause de modifications environnementales ou climatiques qui ne vont pas tarder à commencer.. Fuire parce que les leaders écolos ne savent pas comment mieux mobiliser sur ces thèmes (ou parce qu’ils ne veulent pas) est une tentation que je comprend, mais on peut aussi, avec un peu de courage, les alerter et les agacer de temps à autre comme le fait si bien Fabrice.. ça finira bien par payer…

    Amicalement.

  15. Pour Jacques,
    Hulot, FNE, Arthus Bertrand, etc, « chefs du mouvement écologiste »? Ceci est de l’humour, je pense?

  16. « Où sont les manifestants lorsqu’il s’agit de dénoncer les atteintes à l’environnement que vous citez ? Ben justement, je me le demande.. Sauf que si personne ne donne le ton de l’action, il est normal qu’il ne se passe rien, ou pas grand .. »Moi, je suis prêt. » et bien alors, Jacques en route: avec des() un (e) cop, fem, etc..mobilisez-vous un collectif de citoyens/yennes? autour du thème qu’il vous semble judicieux de soutenir et il n’en manque pas; tiens, je repense à ce que disait, le grand timonier « que cent fleurs s’épanouissent, que cent écoles écoles rivalisent ». ». (si vous ne l’avez déjà fait) et Sans attendre Arthus ou Nicolas qui ont fort à faire. au loin. Courage.

  17. Jacques,

    Je vais essayer de ne pas me perdre moi-même en route. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans ton propos. Selon moi, en tout cas.

    Je suis évidemment d’accord pour dire qu’il y a des pauvres chez nous. Des exploités, et donc des exploiteurs. Il va de soi également que la répartition des richesses doit être revue de fond en comble. Mais ce que je comprends de ta vision ne me convient pas pour autant.

    Un point de vue écologiste sur le monde considère les questions à l’échelle planétaire : les pauvres d’ici sont les riches de là-bas. Et l’usage insensé qui est fait des ressources matérielles chez nous – par les riches, mais aussi par les pauvres – ne sera jamais permis aux habitants du Sud, qui sont de loin les plus nombreux.

    Je suis contre la voiture individuelle, par exemple, mais aussi, d’une façon générale, contre la prolifération des objets sur quoi repose l’absence de civilisation qui nous est imposée. Je ne veux pas, je ne peux plus faire comme si un téléphone portable était un droit de l’homme. C’est d’abord et avant tout un affront. Et le déni des limites écologiques du monde.

    Je ne peux donc plus revendiquer comme je l’ai fait. Et c’est très compliqué, car je suis par ailleurs délégué du personnel depuis des lustres. Il m’est arrivé de monter de toutes pièces une section syndicale, et Dieu sait que je ne regrette pas. Je crois au syndicalisme, à l’unité, au collectif. Mais certainement pas aux caricatures qui réclament du pouvoir d’achat pour continuer et aggraver l’oeuvre de destruction.

    Je crois, Jacques, qu’il faut bien qu’un jour les choses s’arrêtent. Je rêve d’un mouvement syndical qui parle aussi de la crise de l’eau et de celle climat, entre autres. Qui adapte ses réclamations en fonction de la réalité. Et pas pour la raison qu’il est plus facile de radoter que d’inventer.

    J’ai conscience, je crois, de l’extrême difficulté de concevoir un discours qui prenne en compte à la fois les questions matérielles des exploités de chez nous et la réalité d’un monde qui se délite. Mais si personne ne commence jamais ?

    Il faut proclamer qu’une société humaine ne privera jamais l’un de ses membres de ses besoins essentiels. Mais quels sont-ils ? Pour moi, il y a le toit, la nourriture, la santé. Et c’est déjà beaucoup. Tout le reste doit être mis en question radicalement. À quand un mouvement social tourné contre l’aliénation par la possession de biens matériels ?

    Bien à toi,

    Fabrice Nicolino

  18. Sur l’impact des manifestations on peut lire:
    http://www.nord-nature.org/publications/bulletin/115/115B1.htm

    Sur les chefs (!!!!)des écologistes et pour se renseigner sur l’auteur du précédent article,
    http://www.lavoixdunord.fr/dossiers/environnement/grenelle/071014_acteurs_vivier.phtml

    En France, les atteintes à l’environnement sont souvent des entorses au droit, mais il faut avoir de la patience et l’aide de gens compétents en ce domaine. Et acquérir soit même des compétences.

    Voir l’ASPAS, efficace dans le domaine de la chasse, connue et redoutée des Fédérations
    même dans le Sud ouest (la Dépêche a donné récemment le point de vue de Pierre Athanaze!)

    Ici les petites assoc. locales qui se créent sur des problémes d’environnement qui touchent les gens sont fédérées (eh oui…)en une association départementale agréée le GADEL (logo= chardon des anes): ça représente un pouvoir local de contestation qui vient rappeler à l’administration préfectorale et aux élus qu’ils sont là pour appliquer le droit. Sinon, on peut saisir la justice..tout en manifestant.

    Arthus et Nicolas..on n’a pas besoin d’eux pour nous dire ce qu’il faut faire.

  19. Fabrice, je suis bien d’accord quand tu dis :  » Je rêve d’un mouvement syndical qui parle aussi de la crise de l’eau et de celle climat, entre autres.. » On revient donc à ma question du message d’avant :  » Que font donc nos « chefs  » écologistes ? (Oui, FA. Paulus, c’était de l’humour..).

    Qu’attendent-ils pour mettre en route un tel mouvement ? Au lieu de nous orienter vers des voies de garage et des compromissions incertaines, qu’ils fassent leur boulot, qu’ils construisent ce syndicat et cessent de surfer sur le système !

    Ce mouvement est à créer mais il ne naitra pas tout seul. Et s’ils le font, on verra l’opinion suivre. Elle est mûre. Car tout le monde comprend bien que la surconsommation à l’excès, la surpopulation, l’asservissement de l’Afrique ou d’autres continents, les problèmes climatiques, entre autres joyeusetés, sont de terribles bombes à retardement qui nous atteindront tous.

    Mais faut-il pour cela empêcher de lutter ceux qui aujourd’hui en Europe se révoltent contre les conséquences dans leur propre pays et dans leur vie quotidienne de ce pillage généralisé des ressources et de cette fuite en avant qui n’a que le fric comme motivation ?

    La solution est-elle d’opposer les travailleurs « pauvres » d’occident aux travailleurs « encore plus pauvres » d’autres pays ? Je ne le crois pas.. Les causes de la déchéance des uns ou de la simple grogne syndicale des autres sont bien souvent les mêmes !

    Il ne faudrait pas que l’appel à la décroissance (pour faire simple) se traduise par un encouragement à renforcer l’exploitation de ceux qui essaient de s’y soustraire !

    Le toit, la nourriture et la santé (pour reprendre ta formule) avec le savoir, lui aussi menacé, étaient bien au coeur des manifs. Quand on gagne 1200 euros par mois, voire moins, ce sont bien leurs besoins essentiels que les gens défendent. Pas les téléphones portables !

    On sait que les restaus du coeur et autres institutions charitables ont fait le plein tout l’hiver.. Qui peut dire que ceux qui les utilisent sont des nantis ?

    Il y a peut-être des idées à chercher du côté de l’Amérique du sud où il semble que dans certains pays, les batailles écologiques et les batailles sociales se rejoignent..

    Bien amicalement.

    Jacques.

  20. À quand un mouvement social tourné contre l’aliénation par la possession de biens matériels ?
    A la saint glinglin perhaps?.

    Amérique du Sud: Les Indiens d’Amazonie ont remporté jeudi une importante victoire judiciaire qui couronne une lutte de trente ans, en obtenant l’expulsion des agriculteurs blancs installés illégalement dans l’une des plus grandes réserves indienne.http://fr.news.yahoo.com/2/20090319/twl-amazonie-la-justice-garantit-une-imm-2fbcb6e.html

  21. Libération et Rennes-métropôle organisent ce week-end 50 débats pour sortir de la crise.
    Je suis resté dans mon jardin.
    Allez consulter le programme sur le site de libération.
    On ne parle pas à droite bien sur, mais pas plus à gauche des marchés captifs.
    Pour prendre l’exemple de Rennes.
    L’eau, Véolia, la collecte des déchets Véolia, l’incinération des déchets Véolia, le transport scolaire Véolia, et j’en passe.
    Tous ces marchés sont non délocalisables, le nombre de clients est connu, leur consommation, les kilomètres de tuyaux, les tonnage des déchets par habitants.
    La compta n’est pas trop compliquée.
    Le terre redevient un placement, les forêts.
    Nous ne sommes pas auto-suffisant pour notre alimentation cela intéresse qui, les grands groupes qui s’accaparent du foncier, pas nos élites (et quelques doux rêveurs comme nous).
    Demain il faudra sans doute encore manifester, mais il faudra aussi beaucoup de monde dans les jardins

  22. OK avec Jean-Yves, la résistance est maintenant dans les jardins, parce qu’entre bichonner ses semis de tomates résistantes et perdre son temps dans des manifs consumériste, l’acte utile est dans mon jardin.
    Il est clair que cela est peut-être égoïste et que ça ne changera pas le monde, mais le monde pourra t-il être changé?
    Finalement, mieux vaut gagner du temps et de l’échange avec des gens qui comprennent que perdre son temps à vouloir expliquer à des gens qui s’en foutent.

    Les idées de décroissance qui sauveront bien des choses ne se propagent pas dans les grandes messes des luttes syndicales, le portable à la main en criant « oui au pouvoir d’achat ».
    Voilà pourquoi j’ai décidé que les futures manifs se passeront sans moi.

  23. OK Alain, allons donc roupiller dans nos jardins et attendons que le monde change sans nous.. Si je vois quelque chose, je te réveille..

    Ps : pour les pieds de tomate, c’est maintenant qu’on les plante ? Ou c’est trop tôt ?

  24. Les tomates, c’est le moment des semis. Les plantations, c’est le 15 mai au plus tôt.

    Ne me réveille pas. Mes rêves sont plus beaux que la réalité, et la réalité va de déception en déception:
    – circuit de F1 sur des terres consacrées à l’agriculture bio
    – Les antennes Wimax qui fleurissent, les réseaux Wifi qui explosent, le bluetooth qui s’impose.
    – Les projets d’autoroute qui avancent
    – Les aéroports qu’on n’arrête pas de faire grossir
    – La glace aux pôle qui fond.
    – Les abeilles qui disparaissent.
    – Les OGM qui ne progressent plus en France mais étendent leur toile dans nos assiettes.
    – Le vélo qui fait la joie des publicitaires.
    – Les poissons nourris au PCB sans leur accord tacite.
    – Le greenwashing qui nous fait avaler l’invalable.

  25. Et j’oubliais:
    – Les associations écologistes qui ne veulent effrayer personne de peur de passer pour des emmerdeurs.
    – Aucun parti politique qui n’ose défendre véritablement des vraies idées de décroissance.

  26. ben alors les gars…des semis de tomates F1…de quoi faire cabrer un cheval! c’est une histoire de transport, pas de plantation…quoique les transports vont nous planter aussi! au fait, un hamac au fond du jardin, quand on a pas l’habitude, la première fois que l’on monte dedans,généralement il fait un tour sur lui-même et l’on se retrouve à terre. Donc, hamac ou manif, faut choisir!

  27. Pour Alain.
    In « Nouvelles de Longo Maï » Hiver 2009.
    En 2008, le réseau européen des semences émerge peu à peu..Rencontre d’Ascoli (piceno) dans la région des Marches en 2008 « Rete semi Rurali ». Thème: « Quelle politique semencière voulons-nous en Europe? Contrairement à Halle (congrés international en 2007: 27 pays associations engagées, paysans et zanes et jardiniers et iéres), cette réunion a été très chaleureusement accueillie par les autorités locales. Alors que nous nous creusons la tête pour trouver le financement du maintien et de l’amélioration des variétés locales, là-bas, il est assuré par les autorités locales et elles sont mises à la disposition du public dans des réserves génétiques …Ce fut une expérience très REJOUISSANTE ..A Ascoli nous étions d’accord pour dire que nous ne pourrions infléchir l’UE que par une large mobilisation du public et que le brevetage et les MANIPULATIONS génétiques sur les SEMENCES doivent être INTERDITS. point Barre.

    Au Brésil: Victoire du MST (Mouvements des Sans Terre) sur Syngenta. Nombreux affrontements et finalement: la firme quittera la station Santa Térésa do Oesta (miam)où elle pratiquait des essais illégaux soja et maïs transgéniques à proximité du parc naturel d’Iguaçu..d’où la colère des sans terre dans l’état du Parana. Dernier événement en date du 21 oct. 2007 la milice NF Seguranca intervenait pour déloger violemment les MST qui avait occupé la station centre.300 coups de feu 2 morts et plusieurs blessés. Via campesina organisait manifs au Brazil, Americ du Nord et à Bâle, pour la journée des sans terre et cette manif a donné lieu à rencontre entre représentants de la firme et délégation indignée du grand conseil de la ville de Bâle. A la place de syngenta: un centre de recherches de l’état pour l’agriculture durable.Ombre du tableau: les victimes de violence qui n’ont toujours pas reçu d’indemnités! une femme sévèrement atteinte au dos.Détermination pour assurer aux victimes traitement approprié. Appel à solidarité internationale.

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