Le Centre d’information des viandes (CIV) est un lobby rigolo (si)

Oh, il faudra bien que je raconte un jour certains épisodes de l’écriture de mon livre Bidoche. Il ne faut pas croire qu’on trime sans rigoler. Non pas. Il y a des instants étonnamment plaisants, où l’on rit à gorge déployée. Mais aujourd’hui, je me vois contraint de prendre la mine sérieuse pour vous parler d’un prodigieux communiqué du Centre d’information des viandes (CIV). Le CIV est le noyau central du lobby de la viande industrielle en France. La place a été bonne, elle commence à être moins enviable.

De tous côtés, comme vous le savez sans doute, la critique monte contre la consommation de viande. L’industrialisation de ce qui était, jadis, une nourriture, a été un projet pensé, mené, réalisé par une petite armée de technocrates des années soixante, au premier rang desquels il faut mettre Edgard Pisani, ancien ministre de l’Agriculture de De Gaulle. La critique monte parce que la situation devient folle. La viande industrielle est mauvaise pour la santé humaine, nous menace d’épouvantables épizooties se changeant en épidémies, contribue à la destruction des forêts tropicales et à la violation des droits de l’homme dans des pays comme l’Argentine ou le Paraguay – via le soja – et aggrave la crise climatique par des émissions majeures de gaz à effet de serre. On a connu mieux.

Au passage, les animaux ont été changés en morceaux de barbaque auxquels tous les traitements possibles sont applicables. On appelle cela de la barbarie. Une pure et simple barbarie. Là-dessus, mon livre. Là-dessus, une grève symbolique de la viande pendant Copenhague, lancée par une dizaine de personnes, dont je suis (ici). Pour la toute première fois de son existence, le lobby français de la viande est placé dans une situation où il lui faut défendre son…beefsteak. Dès la parution de mon livre, ses chefs ont décidé de refuser tout débat avec moi. Bien des médias ont proposé des face-à-face : refus indigné. Je sens le soufre. Je suis le diablotin des abattoirs et je le revendique d’ailleurs. Sauf que Copenhague. Sauf que l’élevage mondial émet davantage de gaz à effet de serre que tous les transports humains réunis, dont la sainte bagnole. Sauf que la critique commence à faire mouche.

Alors, un communiqué sublime du CIV, que vous trouverez en annexe de ce texte. Il est sublime pour une première raison. C’est qu’il est patriotard. Dans un univers mondialisé comme l’est celui de la bidoche, il faut avoir un culot d’acier pour prétendre que tout serait pour le mieux à l’intérieur de nos frontières. Ce communiqué nous rejoue le fandango – avec castagnettes – du nuage de Tchernobyl, qui n’avait pas eu le droit de franchir la frontière française sur ordre des autorités publiques. À en croire le texte savoureux du CIV, il y aurait la France vertueuse et le reste du monde, dont ces damnés Américains.

Oh, je suis sûr que cela marche auprès des ignorants. Mais comme écrivit je ne sais plus qui, « si le mensonge règne sur le monde, qu’au moins cela ne soit pas par moi ». Et ce ne sera pas par moi. Évidemment, le communiqué ne parle que du bœuf, le plus présentable de la famille industrielle. Et pour cause ! Voyez le cas du porc, élevé au soja dans des élevages hors sol où se répandent comme la poudre des joyeusetés comme le Sarm (ici). La France est non seulement l’un des principaux producteurs dans le monde, mais ses exportations ne cessent d’augmenter. Entre 2002 et 2006, elles sont passées de 604 900 tec (tonne équivalent carcasse) à 660 700 en 2006. Qui dit mieux ?

Le poulet ? Extrait d’un document du très officiel Institut technique de l’aviculture (Itavi) : « Depuis 1970, le développement de nos exportations de volailles a accompagné le développement du marché mondial caractérisé par une forte hausse des niveaux de consommation et un développement du commerce international. De 1970 au milieu des années 80, le développement des exportations françaises s’est fait essentiellement à destination des marchés du Proche et Moyen Orient. Les ventes à destination du marché intra communautaire ont ensuite pris le relais, elles ont quintuplé de 1985 à 1997 ». En 2008, le solde du seul secteur de l’exportation de volailles de chair était positif de 526 millions d’euros.

Et vers qui ces bons seigneurs exportent-ils ? Entre autres, vers l’Afrique. Reportez-vous à la belle campagne nommée Exportations de poulets, l’Europe plume l’Afrique (ici). Voici un extrait de texte qui accompagne l’action, et vous m’en direz des nouvelles : « Dans presque tous les pays en développement l’élevage de volailles par les familles pauvres, rurales ou urbaines, participe au renforcement d’une agriculture familiale vitale pour les emplois et la sécurité alimentaire. Or, en Afrique, les importations de volaille augmentent depuis 1999 de près de 20 % chaque année, et mettent en péril les filières avicoles locales.

Ce marché africain porteur est convoité par les entreprises multinationales qui contrôlent des filières industrielles totalement intégrées, de l’élevage à la transformation, jusqu’au consommateur final. Parmi elles, des entreprises européennes, en particulier françaises, intensifient toujours plus la production, délocalisent au Brésil ou en Thaïlande pour réduire leurs coûts de production et tirer les prix à la baisse ».

La France, cette France dont ne parle pas le CIV, est le cinquième producteur mondial de volaille, le deuxième producteur mondial de canard, le deuxième producteur mondial de dinde, mais aussi le premier producteur de volaille de l’Union Européenne et le premier producteur européen de dinde et de pintade. Mais heureusement pour le lobby, il y a donc les bovins. Ce qu’il ne peut écrire, c’est  que la France est le premier producteur européen de cette noble marchandise, et qu’elle abat le quart des vaches de l’Union européenne. Ni qu’elle est le premier consommateur de cette viande en Europe. Ni qu’elle exporte pour 1 044,8 millions € de bovins vivants en 2008. Ni qu’elle exporte 1 022,1 millions € de viande déjà abattue, en 2008 toujours. Ni que ces animaux profitent de certaines des plus belles avancées de l’industrie, comme l’usage massif d’antibiotiques et l’ajout de compléments alimentaires comme les tourteaux de soja ou de maïs ensilé dopé aux engrais et pesticides. Ni bien entendu que les veaux sont retirés à leur mère un ou deux jours après leur naissance – laissés libres, ils téteraient au moins huit mois -, puis contraints dans des espaces qui leur interdisent à peu près tout mouvement. La viande de veau doit être blanche, savez-vous ?

Mais alors, que dit le CIV ? N’importe quoi. Des chiffres sans aucune référence – pour cause -, des rapprochements, des têtes-à-queue, des proclamations. Concernant les questions de santé publique évoquées dans le communiqué ci-dessous, vous m’excuserez de ne pas développer, car je l’ai longuement fait dans mon livre, et ce coup-ci, ce n’est pas de la publicité, mais plus simplement que j’ai un travail, rémunéré, à terminer. Je note deux détails, qui révèlent le tout. Le premier : l’usage si commode du mot moyenne. Les nourrissons, les grabataires, les végétariens, les gens raisonnables – ils existent – sont enrégimentés dans les chiffrages fantaisistes du CIV. Deuxième détail : le CIV note avec une kolossale finesse qu’au « au regard de ces chiffres, comment peut-on rendre les viandes de boucherie responsables, en France, de l’augmentation des maladies chroniques (cancer, obésité, maladies cardio-vasculaires…) ? ».

Ce truc est vieux comme le monde. Personne, à ma connaissance en tout cas, n’écrit que « les viandes » seraient « responsables » de l’augmentation des maladies chroniques. Il s’agit d’une manière évidente de disqualifier avant qu’il ait ouvert la bouche le moindre contradicteur. Personne ne l’écrit, mais des études, fort nombreuses, publiées dans les meilleures revues scientifiques de la planète, mettent en évidence des liens entre forte consommation de viande rouge et de charcuterie et ces fameuses maladies.

What else ? Je me marre à nouveau, car quand on en est réduit à de si pauvres arguments en face d’une telle mise en cause globale, argumentée, documentée, c’est qu’il y a le feu au lac pour l’industrie de la bidoche. Peu m’importe, vous pouvez me croire, que le lobby oublie volontairement de parler de Bidoche, mon livre. Ou plutôt, sérieusement, je dois dire que je m’en félicite. Car c’est la preuve, à mes yeux décisive, que le lobby n’a rien à répondre. Rien d’important. Rien de convaincant. D’un côté mon travail, qui pointe des dizaines de questions sans réponse. Et de l’autre le vide.

26 réflexions sur « Le Centre d’information des viandes (CIV) est un lobby rigolo (si) »

  1. « Une journée sans viande » ? le CIV répond à Paul Mc Cartney

    [ 08/12/2009 17:44 ] Quand, à l’occasion du Sommet de Copenhague, Sir Paul Mc Cartney lance, à Bruxelles, un appel aux responsables politiques, notamment aux maires français, pour les engager à instaurer des journées sans viande, cela revient à promouvoir ce que, selon le CIV, font déjà « naturellement » et « sans le savoir » bon nombre de nos concitoyens.

    Ce que dit le Centre d’Information des Viandes (CIV)

    Deux steaks de bœuf par semaine
    Les Français consomment en moyenne 373 g par semaine de viandes de boucherie (bœuf, veau, agneau, porc frais, viande chevaline)[1] : ceci équivaut donc à 3 journées par semaine SANS ces viandes au menu.
    Pour être encore plus précis, 5 journées par semaine SANS viande de bœuf, c’est aussi la réalité française, puisque la consommation moyenne hebdomadaire de viande de bœuf par personne est de 210 g, soit l’équivalent d’à peine 2 steaks par semaine.

    Une consommation de viande surestimée
    L’appel de Sir Paul Mc Cartney sous-entend en fait que l’on mange trop de viande. Or, ce n’est pas le cas de la majorité des Français d’autant plus que leur consommation de viande est en diminution constante depuis une vingtaine d’années.
    Les principales études nationales de consommation alimentaire des Français[2] montrent ainsi qu’entre 1999 et 2007, la consommation de produits carnés[3] a diminué de 20 % chez les adultes et de 23 % chez les enfants de 3 à 14 ans ; celle des viandes de boucherie a subi une baisse de 22 % chez les adultes comme chez les enfants. Ce phénomène s’inscrit dans une diminution régulière de la consommation des produits frais (- 20 % de fruits et légumes frais, par exemple, sur la même période [4]) au profit des produits très transformés (plats composés : + 50 % ; sandwichs : + 43 % ; pizzas-quiches et tartes salées : + 12 %4).
    Au regard de ces chiffres, comment peut-on rendre les viandes de boucherie responsables, en France, de l’augmentation des maladies chroniques (cancer, obésité, maladies cardio-vasculaires…) ? Ces maladies sont plurifactorielles : plus que la consommation d’un seul aliment, c’est le régime alimentaire global et plus largement l’hygiène de vie (niveau d’activité physique, tabagisme, consommation d’alcool, etc.) qu’il faut prendre en considération.

    Des qualités nutritionnelles reconnues
    De part ses qualités nutritionnelles, la viande contribue aux apports en micronutriments d’intérêt (fer, vitamine B12, zinc, sélénium, etc.). Rappelons par exemple que la couverture des besoins en fer est loin d’être optimale pour certaines catégories de la population comme les jeunes enfants, les adolescentes, les femmes en âge de procréer et les femmes enceintes[5].
    Le Programme National Nutrition Santé (PNNS) donne toute sa place à la viande dans l’équilibre alimentaire des Français puisqu’il recommande de la viande, du poisson ou des œufs une à deux fois par jour en alternance. En matière de restauration collective, les recommandations du GEMRCN[6] définies en 2007 par la DGCCRF[7] sur la base des priorités de santé publique formulées par le PNNS indiquent des fréquences précises de service de viande non hachée de bœuf, de veau, d’agneau et de produits tripiers en vue notamment d’améliorer les apports en fer. Doit-on alors remettre en cause tout ce travail d’experts pour retenir les recommandations de Sir Paul Mc Cartney ?

    Un secteur engagé dans l’environnement
    Quant au bilan environnemental de la consommation de viande, il met régulièrement en cause l’élevage bovin or, celui-ci est, en France, bien plus vertueux qu’on ne le dit puisqu’il est «stockeur » de carbone et pourvoyeur de biodiversité.
    En France, d’après les inventaires du CITEPA[8] l’élevage contribue à hauteur de 11 % aux émissions de gaz à effet de serre, le transport à hauteur de 27 %, l’industrie pour 21 % et le logement pour 20 %. Les éleveurs, comme tout secteur d’activité, sont conscients de cet impact et travaillent à réduire leurs émissions que ce soit par les économies d’énergie ou la valorisation maximale des engrais de ferme.

    Un élevage bovin aux impacts environnementaux également positifs
    Mais, bien souvent, on oublie de prendre en compte dans ce bilan, le stockage de carbone dans le sol de nos 11 millions d’hectares de prairies que pâturent les ruminants. Faut-il en effet rappeler que les bovins sont encore largement nourris à l’herbe en France (60 à 80 % de la ration) ? Ce stockage de carbone compense en moyenne 30 % des émissions de gaz à effet de serre de l’élevage. Si ces surfaces de prairies étaient abandonnées par l’élevage, elles seraient, pour au moins la moitié, retournées et relâcheraient dans l’atmosphère une quantité importante de carbone, estimée à 1000 kg par hectare et par an. C’est d’ailleurs pour maintenir ces stocks de carbone que les nouvelles orientations de la Politique Agricole Commune vont clairement en faveur d’un soutien de l’élevage à l’herbe et d’un maintien des prairies permanentes.
    Au-delà du stockage de carbone, ces 11 millions d’hectares de prairies d’élevage rendent d’autres services environnementaux tels que la préservation de la qualité de l’eau, la prévention des risques d’érosion, d’inondations, et d’incendies, le maintien d’une biodiversité extrêmement riche et de paysages diversifiés.

    Des fermes françaises à taille humaine
    Rappelons aussi que l’élevage bovin français est basé sur des exploitations familiales, avec une moyenne de 80 animaux dont 40 vaches[9] par élevage. Ce maillage de fermes sur l’ensemble du territoire contribue largement au développement durable des zones rurales. C’est un modèle qui est bien éloigné des systèmes de production américains très intensifs (feed-lots) que l’on voit régulièrement dans les reportages sur l’élevage.
    Enfin, pourquoi ne pas informer sur le fait qu’en Europe, les 2/3 des vaches[10] et 90 % des veaux sont issus du troupeau laitier et que la consommation de viande rouge est donc indissociable de la consommation de produits laitiers. Les végétariens comme Sir Paul Mc Cartney auraient-ils oublié qu’ils consomment aussi des produits laitiers ?

    Plutôt que de vouloir nous imposer une certaine vision anglo-saxonne de l’alimentation, il serait plus utile de diffuser une information prenant en compte les vrais défis mondiaux tout en intégrant les réalités régionales. Prenons garde à ne pas désinformer sur nos systèmes de production et de consommation de viande en France, ce qui aurait pour conséquence, paradoxalement, de détruire des équilibres territoriaux, écologiques mais aussi sociaux et économiques qui sont déjà si difficiles à maintenir.

  2. On ingurgite environ 100kg de viande par an ce qui fait pas loin de 2kg par semaine. Le pire est que l’on ne mange guère davantage de légumes que de viande. Légumes frais env. 90 kg plus 70 kg de patates. Même pas besoin de faire venir le médecin pour savoir qu’on est malade.
    Merci Fabrice de mettre le doigt là où cela fait mal. Tous ensemble faisons vomir les français puis l’Europe et demain le monde.
    PS:J’ai encore il y a trois jours sorti quelques navet petits du potager, à croquer sur le pouce, un délice.

  3. Les arguments du CIV sont tout aussi fallacieux que le fait de dire que « l’espérance de vie n’a jamais été aussi grande » et que par conséquent cela signifie que tout va très bien Madame la marquise.
    Les personnes qui ont 80 ou 90 ans aujourd’hui n’ont pas eu le même mode de vie que nous et n’ont pas consommé autant de produits carnés et de saloperies bourrées de sel, de gélatine de porc et d’acides gras trans.
    D’ici quelques années, la courbe va en prendre un sérieux coup. Et même si la médecine fait des progrès, beaucoup de gens vivront peut-être vieux mais pas forcément en bonne santé.

  4. Fabrice, merci pour cet article .
    « Plutôt que de vouloir nous imposer une certaine vision anglo-saxonne de l’alimentation. » N’importe quoi! Quoiqu’il en soit du temps ou le christianisme frugal et les angélus rythmaient nos quotidiens, un jour de la semaine devait être maigre, sans viande, alors le côté anglo saxon! (le vendredi).
    Un contrôleur des abattoirs parle, attention c un peu dur à lire, c la réalité.
    http://question-animale.org/fr/his/e08/cnt/171.html

    Images de la manif madrid:

    http://www.lastampa.it/multimedia/multimedia.asp?p=1&pm=&IDmsezione=59&IDalbum=22711&tipo=FOTOGALLERY#mpos

  5. super fabrice, je fais passer le message à toute mes connaissance te tous mes clients.

    tu es un vrai journaliste digne de ce nom

    t’es un pote

    bisous sophie 45

  6. Et oui, en discutant avec des collègues de bureau, ces derniers ne veulent surtout pas lire Bidoche.
    Par contre, le foie gras à Noël, absolument !!

    Dans l’agriculture vivrière, on peut résorber la moitié du chômage en France…Tout est faisable.
    Nous montrons l’exemple à la base.
    Il faut que les politiques appuient ces actes…

  7. bonjour

    ci-joint la réponse de D.Olivennes du nouvel obs à qui j’avais fait parvenir votre commentaire sur C.Levi-Strauss ( pas content le Denis) et qui a dû me prendre pour l’auteur mais qui se garde bien de répondre sur le fond.
    « Cher Monsieur,

    Quel dommage que votre génie, votre sagacité, votre connaissance lumineuse de la pensée en général et de celle de Claude Lévi-Strauss en particulier – laquelle vous autorise à porter des jugements si profonds et mesurés sur les écrits des pauvres plumitifs incultes et imbéciles que nous sommes – n’aient pas rencontré la faveur d’un large public ou la reconnaissance académique qu’ils méritent. Quel talent méconnu ! Bien sûr, je n’en tirerai pas la conclusion hâtive que vous êtes animé par ce que Nietzsche appelait (pardon, ce doit être encore un immense contre-sens) la « morale du ressentiment ». Non. Je vous présente donc nos excuses, au nom de Jean Daniel et de moi-même, pour usurper ainsi une place que nous ne méritons pas et qui vous revient de droit. Rassurez-vous cependant, l’avenir est à vous : les derniers seront les premiers, c’est bien connu.

    Ne veuillez croire à rien d’aimable de ma part, s’il vous plaît.

    Denis Olivennes »

  8. Pour M.Grihon,

    Merci beaucoup. D’avoir écrit à Olivennes. Et de me transmettre sa réponse. Oui, j’ai bien l’impression que le Denis est fâché. Mais il en verra d’autres. Puis, cette manière de répondre… Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  9. Humour
    Pour ceux qui ne le connaissent pas encore cet excellentissime petit film d’animation de 3:30 qui montre comment de bovin, on passe à barbaque.
    http://vimeo.com/5629970
    Il est extrait d’un site d’artistes qui mettent leurs videos en ligne. L’auteur s’appelle Louis Rigaud.

  10. Raton,

    La réponse d’Olivennes exhale la morgue de celui qui a toujours, TOUJOURS tenu le manche. Mais en même temps, comme il ressent tout de même un début de crainte, car il sait bien qu’il ne connaît rien de Lévi-Strauss, il ne peut éviter de se planquer. Lis bien, il se cache derrière la figure tutélaire, Jean Daniel. Il soude sa petite personne à celle, inattaquable en apparence, du vieux sage. Oui, c’est très rigolo.

    Fabrice Nicolino

  11. Accuser le contradicteur d’éprouver du ressentiment, c’est évidemment l’argument de celui qui n’a pas l’habitude de discuter, encroûté qu’il est dans ses discours passe-partout – car il y a tous ces annonceurs à ne pas effrayer au NO, n’est-ce pas ?
    A Phamb : même expérience, hélas, à quelques rares exceptions près…

  12. Nouvel Obs du 03.12.2009
    Les deux écologies par Denis Olivennes
    « On le sait depuis longtemps : il y a deux gauches. L’une d’autorité, l’autre de liberté; l’une de confrontation, l’autre de compromis; l’une abstraitement radicale, l’autre concrètement réformiste. Et pour tout dire, l’une archaïque, l’autre moderne. De même, il y a deux écologies. La première, aux allures de religion séculière, puritaine et sévère, voudrait en finir avec la croissance, l’électricité nucléaire et même le troisième enfant. Elle divinise la nature et satanise l’homme. Elle est fondamentalement pessimiste car elle a besoin de ce désespoir pour imaginer la rédemption dans l’ascèse. La seconde est progressiste. Elle aime la liberté. Elle est optimiste. Elle constate qu’il y a dix ans l’écologie passait pour l’idée fixe de quelques farfelus alors qu’on réunit désormais des sommets mondiaux sur le réchauffement auxquels les grands de la planète se pressent d’assister.[…]

    pense-bête : passer à la patisserie réclamer une double couche de crème pour la tarte reservée à Denis Olivennes.

  13. anne-marie (l’ autre…la déléguée du Crac…))
    Merci à vous pour ces infos…
    J’ai acheté votre livre que je vais lire très bientôt…Je vais le laisser en vue pour les amis et les proches qui commencent déjà à faire les menus de fin d’année…
    J’ai reçu le bulletin de la PMAF avec une carte de France sur les » mouvements « des jeunes animaux…Pas joli…
    Une autre carte dans http://www.pmaf.org/: »s’informer » campagne «  »transport »
    Sans oublier le site L214 avant Noel!http://www.l214.com/

  14. « les 2 écologies! » quelle platitude! Raton dommage de colporter des propos qui n’ont même pas l’intérêt d’être excessif.

  15. Marie, il me semble au contraire intéressant de lire et décrypter Denis Olivennes dans le texte.
    Pas besoin d’y passer la journée. Le Nouvel Observateur est une référence chez les prescripteurs d’opinion, chroniqueurs, journalistes. Qui n’entendent rien à la crise écologique mais se voient confortés dans leur ignorance grâce aux papiers de Jacques Julliard « Non à la déesse Nature » ou Olivennes mettant en garde contre cette nouvelle religion appelée écologie.

  16. Dans la série « Rions jaune avec le CIV », saviez-vous que pour contrer le bon référencement du site viande.info (créé à l’occasion de l’opération « Grève de la viande – Copenhague », à laquelle Fabrice participe brillamment), le CIV s’est acheté un espace commercial sur Google qui apparaît quand on tape « viande, Copenhague) :
    http://tinyurl.com/y8k7hdw

    Et essayez sur Google de faire une recherche avec « viande, bien-être animal » ou encore avec « élevage, bien-être animal ».

    Qui voit-on apparaître en tête de liste ? Le CIV !!!

    Meat industry is rich.

  17. C’est la force du CIV. Ils n’ont pas d’arguments et fuient les débats consacrés à la Bidoche mais ils ont de la thune pour l’achat d’espaces publicitaires…

    un truc amusant : pour Wikipédia
    « CIV, sigle composé des trois lettres C, I et V, est un code, qui signifie, [entre autres] :
    • CIV, un groupe de punk,
    • 104, le nombre, en chiffre romain,
    • Communication inter-ventriculaire, une malformation cardiaque,
    • Culture in vitro »

  18. Tiens une dépêche de l’AFP qui reprend la com’ du CIV :

    http://www.romandie.com/ats/news/091210125658.rnb3yqb8.asp

    L’empire contre-attaque :
    « La consommation de viande en France n’a que peu de rapport avec le réchauffement climatique », indique Interbev, qui va lancer une campagne de publicité dans les quotidiens nationaux et régionaux à partir de vendredi. »

    Et tout ça grâce à nos impôts :

    http://www.viande.info/elevage-viande-subventions-aides-europeennes

    Si on fait une rechecherche Google avec « viande, environnement »
    devinez qui arrive en tête ?

  19. ces gens Olivennes et quidam x rien à fiche!) dont tu parles Raton, sont avant tout soucieux de LEUR situation, de LEUR moral, de Leur tout ce que tu voudras; ils ont arrêté de réfléchir ou du moins leur réflexion est-elle formaté à l’aune de leurs intérêts; mais çà c humain, finalement, ce qui est vraiment inadmissible, par contre c qu’ils occupent des espaces médiatiques qu’ils ne partagent pas. ils pourraient au moins ouvrir (un tout petit peu…)de vrais débats avec de vrais gens qui réfléchissent vraiment et pas toujours les mêmes cliques. bon dans le fond, ils sont peut-être tout simplement vieux.
    très chiant tout çà!

  20. « ils pourraient au moins ouvrir (un tout petit peu…)de vrais débats avec de vrais gens qui réfléchissent vraiment » – eh, ça va pas, non ? Marie, aurais-tu oublié tes classiques ?
    « C’est une vieille habitude nationale : la France est un pays qui pense. Il n’est guère d’idéologie dont nous n’ayons fait la théorie, et nous possédons probablement dans nos bibliothèques de quoi discuter pour les siècles à venir. C’est pourquoi j’aimerais vous dire : assez pensé, assez tergiversé, retroussons tout simplement nos manches ! » (Christine Lagarde, superministre des Sous)

  21. Tiens, à propos du père Olivennes, j’ai cherché sa « fiche » Wikipédia, et dans le genre « chuis un cas et j’le vaux bien », il arrive à faire fort quand même:
    – « Le rapport Olivennes, remis à la ministre de la Culture Christine Albanel, sur l’offre culturelle et la lutte contre le partage illégal sur internet, est à l’origine du projet de loi Hadopi. »
    – Citation: « Une société qui crée des interdits est une société qui progresse » à l’occasion de l’université d’été du Medef, vendredi 4 septembre 2009.

    J’aime particulièrement la citation, très passe-partout (« pourquoi ne pas interdire la liberté ? Tant que ça fait progresser la société… »). L’interdiction est préférable dans certains cas, moins préférables dans d’autres (de mon coté, je suis végétarien par exemple ; et ça me semble aberrant que la viande n’ait pas été « abolie » et interdite, encore plus qu’il n’y ait environ que 3% de végétariens dans le monde… (m’enfin c’est pas si étonnant étant donné l’indifférence générale, j’étais pareil y a six mois…)).

  22. je connais très bien le CIV et ce qui est catastrophique c’est que ces gens là vivent de l’argent de l »état et de l’argent européen, qu’ils gaspillent pour se faire plaisir, interbev s’offre de beaux voyages (d’études, bien sûr) àl’autre bout du monde, le civ ne vit que par subventions et dépense sans compter, les dirigeants vivent dans le luxe, mais malgré de nombreux remous, l’UE et notre gouvernement ont toujours fermé les yeux, pourquoi ?

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