Archives mensuelles : avril 2008

Quand le dernier chimp nous aura quittés

Il m’est arrivé de croiser Frans Lanting dans l’un des journaux où j’écrivais. C’est un petit homme moustachu et barbu, et surtout l’un des plus grands photographes vivants. Je l’admire, il n’y a rien d’autre à dire. Ce nature photographer a reçu tous les prix possibles, et travaille pour les meilleures revues du monde entier. En particulier pour ce mythe imprimé appelé National Geographic. Créé aux États-Unis en 1888, ce magazine a accompagné un nombre étonnant de découvertes et d’explorations. Dont la « conquête » du pôle Nord en 1909. (Il y a plus d’un revers à cette médaille, je sais).

Lanting a une patience et un art qui en font un alien merveilleux. Regardez par vous-même : c’est beau, non ? Si je pense à Lanting ce matin, c’est précisément parce que j’ai découvert hier au soir l’un de ses reportages dans le dernier numéro de National Geographic, celui d’avril 2008, dans sa version américaine. S’il vous tombe sous la main, ouvrez de suite – ce n’est pas un ordre, mais une invite – à la page 124.

Y êtes-vous ? Aaaah ! Cheetah le chimpanzé a pris la place de Tarzan. C’est lui qui tient la liane, triomphant, c’est lui qui s’élance vers de nouvelles aventures. Et ainsi sur 20 pages miraculeuses consacrées à nos frères les chimps, qui souffrent tant des folies humaines. Que voit-on d’autre dans le reportage inouï de Lanting ? Nickel, une femelle, se repose sur une branche avec son nouveau-né Teva, tandis que Mike l’orphelin semble monter la garde.

Inoubliable : comme surgie du plus lointain passé humain, un chimp debout, mais courbé, chemine au travers d’un sous-bois de magicien. Entre pierres, herbes hautes, arbres. Lupin, un ado superbe de puissance, pense le destin de la communauté, concentré, main au ras de la bouche, assis. Une assemblée de messieurs au hammam : quatre chimps mâles, qui n’aiment guère, pourtant, l’eau, se retrouvent au bord d’une mare et dedans pour échapper à l’épouvantable chaleur du jour.

Enfin, un vieux animal de plus de quarante ans, au visage tavelé, incapable désormais de chasser, presque aveugle, sourd en tout cas, boit en nous regardant droit dans les yeux. Vous l’aurez compris : je suis bouleversé. Car après tant d’autres, Lanting nous montre et nous démontre la stupéfiante parenté. Par quelle maladie de l’âme en sommes-nous arrivés à menacer de mort ceux qui sont si proches ? Regarder un chimp pour de vrai, c’est fatalement voir ce que nous sommes, d’où nous venons, où nous allons peut-être. Or, ils meurent.

Même si c’était la fin du monde

Je lis ce matin le dernier éditorial, en anglais je le précise, du journaliste George Monbiot, que j’apprécie tant. Il y explique pourquoi tenir un jardin est si plaisant. Selon lui, et je lui donne raison, sans doute parce que les résultats se voient. Et qu’ils peuvent même se goûter.

La Grande-Bretagne est un pays de jardiniers, et je n’oublie jamais, quand je pense à l’immense George Orwell, qu’il fut passionnément attaché aux lopins de terre qu’il lui arriva de retourner. Je me souviens d’avoir écrit jadis un article accompagné de ce titre : « Orwell, flic, jardinier, révolutionnaire ». Oui, car Orwell avait été flic de l’Empire en Birmanie, avant de devenir une flamme de la liberté. Mais c’est une autre histoire.

Revenons-en au jardin. Connaissez-vous la guerilla gardening ?

Guerrilla gardening lavender harvesting on Westminster Bridge Road

Eh bien, c’est ça. Des jeunes ou des moins jeunes repèrent un lieu maudit en ville, à Londres, Vancouver ou Berlin, et décident de le fleurir, de le changer en petit paradis végétal sans demander la moindre autorisation à quiconque. Allez donc voir ce que cela donne par vous-même, et surtout, ne me dites pas que cela ne vous fait pas saliver ! Car moi qui vous écris, j’en ai des tas d’idées qui me passent en ce moment par la tête. À l’assaut ! En avant ! À l’abordage des coins pourris de nos villes !

Là où je vis, l’ancien maire, qui se moquait abondamment du sort des plantes et des arbres, a fait transporter un olivier de 200 ans d’âge du sud de l’Espagne, où il avait été enlevé comme s’il s’agissait d’un sac poubelle. Et pour quoi ? Pour le mettre au milieu d’une plate-bande hideuse, sous le nez d’une vieille église (magnifique, elle). Et je ne vous parle pas de bananiers et plantes tropicales installés à grand frais près de la poste, tous exilés, tous très malheureux j’en jurerais.

Comme c’est le printemps, j’ai bien entendu des fourmis dans les membres, et me sens tout prêt à me changer en guerillero jardinier. Et vous ? Et tous les autres, qui roupillent et se plaignent, sans jamais bouger un orteil ? Hier, j’avais au téléphone une vieille amie qui a fait de longues études de théologie. Nous parlions de choses et d’autres, et à un moment, elle m’a dit un truc de ce genre : « Je ne suis pas sûre que la citation soit vraie, mais on raconte que Martin Luther a dit un jour : « Si l’on m’apprenait que la fin du monde est pour demain, je planterais quand même un pommier » ».

Je ne garantis pas que cela soit du grand réformateur Luther, mais enfin, je contresigne. Même si c’était la fin du monde, oui, je sèmerais. J’aime beaucoup le sorbier des oiseleurs. Mais je peux transiger.

Christophe Hondelatte est-il respectable ? (Suite)

Le 17 janvier dernier, j’ai écrit ici même un article qui n’a rien à voir avec la crise écologique, objet de ce rendez-vous. Il s’agissait d’un texte sur Christian Marletta. Cet homme a passé un quart de siècle en prison pour un crime insupportable. Il se trouve que j’ai enquêté sur le crime et que je me suis convaincu qu’il était innocent. Que j’aie tort – cela reste possible – ou raison, c’est ainsi : je ne le crois pas coupable. J’ai non seulement écrit sur cette histoire publiquement, au printemps 1989, mais également entrepris bien d’autres démarches plus discrètes, pour tenter de faire rouvrir ce dossier infernal.

La question de l’innocence de Marletta n’a plus le même sens depuis qu’il a recouvré la liberté. Désormais, nous parlons d’un homme en règle avec les lois de ce pays, qui tente de reconstruire ce qui peut l’être d’une telle vie. Si j’ai écrit sur lui en janvier dernier, c’est qu’un homme de télé et de radio, Christophe Hondelatte, a réalisé une émission sur Marletta. Il savait qu’il risquait de ruiner ses chances de réinsertion dans le petit village où il a trouvé refuge, mais cela ne l’a pas arrêté. Lui qui quitta la présentation du journal télévisé de France 2 en une heure, pour la raison qu’un papier de Libération évoquait un élément délicat de sa vie privée.

Il y a du nouveau. Les voisins de Marletta, suite à ce film de Hondelatte, menacent le maire du village de « mettre le bordel » s’il ne les débarrasse pas du « monstre ». Et l’homme qui devait l’embaucher vient de renoncer à le faire, car sa petite entreprise dépend des commandes de la mairie et du maire, soumis comme j’ai dit aux pressions des bons citoyens.

Je ne ferai pas de commentaire sur Hondelatte, car cela n’a plus le moindre sens. Disons que les questions ont leurs réponses.

Sur quatre experts (Radanne, Kastler, Sadones, Rousseau)

Je connais mal le philosophe Paul Ricoeur, mais je l’aime tout de même. Ainsi va l’esprit. Un entretien avec lui, paru dans un journal en 1991, avait attiré mon regard. Je ne me souviens plus que de cet extrait : « Les experts n’en savent pas plus que chacun d’entre nous ». Et si c’était vrai ?

Je ne souhaite me faire que de vrais amis, ce qui mène parfois, mais pas toujours, à la solitude. Et en abordant la très délicate question de l’expertise et de la spécialisation, je risque bien de fermer à jamais certaines portes. Mais j’ai promis ici, au début de ce blog en août 2007, de rester au plus près de la liberté que la vie me concède. Et donc, en avant.

Trois noms pour rendre concret mon propos. Trois noms d’experts dans le domaine fort vaste de l’écologie. Je le précise pour garder une chance de serrer quelques mains, j’estime sincèrement les deux derniers de la liste. Mais pas le premier, que voici. Je vous ai déjà parlé de Radanne. Cet expert « vert » de l’énergie a un passé irréprochable et un présent détestable. Après avoir dirigé l’Ademe grâce à Dominique Voynet, alors ministre de l’Environnement de Jospin, il continue sa route en conseillant notamment les grands patrons. Je doute que cela soit pour des prunes, mais passons. Oui, passons, car je m’en fous. La question est de savoir quels conseils il donne.

Eh bien, la question est réglée : il apprend comment poursuivre le plus longtemps possible la dévastation du monde. Il y a quelques jours à peine, j’ai lu les propos de Rajendra Pachauri, Nobel de la paix et patron du Giec, ce grand machin scientifique qui travaille sur la crise climatique. Eh bien, Pachauri, Indien de l’Inde, disait entre autres ceci à propos de la voiture Tata Nano : « Cette voiture tient du cauchemar, syndrome du fiasco des politiques de transport public. Les pays en développement ou émergents sont imprégnés par les images de prospérité des pays riches ».

On s’en souvient peut-être, la Nano devrait coûter 1700 euros à l’achat, et donc envahir les rues et les têtes du continent asiatique, Inde en tête. Pour commencer. Ce pauvre – mais non, pauvre, il ne l’est pas – Pierre Radanne s’est publiquement et plusieurs fois félicité de cette terrible innovation, qui rapproche un peu plus la planète de la vraie tragédie. Des experts comme lui, je le dis, le monde n’en a pas besoin.

Autre personne digne d’intérêt : Guy Kastler. Je l’ai croisé plus d’une fois, et je lui reconnais sans détour un savoir incomparable en matière d’OGM. Paysan, écologiste, gros travailleur, intelligent et minutieux, il est l’homme des dossiers, et a rendu de grands services à la cause, comme on n’ose plus écrire. Néanmoins, la place qu’il a prise me dérange, car elle échappe désormais à la critique. Membre de la Confédération paysanne, responsable du beau réseau Semences paysannes, il a représenté les Amis de la terre au funeste Grenelle de l’Environnement.

Et l’ennui, qui n’est pas encore un drame, c’est que Kastler pense savoir mieux que quiconque. Notamment sur le dossier des OGM. D’un côté, c’est probablement vrai, mais de l’autre – voir Ricoeur supra -, c’est certainement faux. Il y a environ deux mois, un bon ami m’a demandé de signer une pétition simplement et radicalement anti-OGM, ce que j’ai fait. Et il m’a raconté que Guy Kastler faisait son possible pour que la direction de Nature et progrès – grande association bio -, dont il est très proche, n’ajoute sa signature au bas du texte. Pourquoi ? Parce qu’il avait passé des semaines à travailler sur des amendements et des formulations à placer dans le projet de loi promis au Grenelle par Borloo and co. Pensait-il que l’UMP allair suivre ses conseils avisés ?

D’un côté, je comprends Kastler, qui a cru de bonne foi qu’on pouvait obtenir enfin quelque chose, en étant un meilleur lobby que celui d’en face. Mais je conteste radicalement sa façon de faire. Car sa légitimité vient du mouvement, non l’inverse. Et la bataille contre les OGM n’est pas technique, on s’en serait rendu compte. Elle est politique et morale. Kastler, parce que le mouvement, il est vrai, l’a laissé faire, occupe désormais un territoire qui ne devrait pas pouvoir être le sien. Mais qui l’est.

Troisième exemple : Patrick Sadones. J’espère qu’il me pardonnera, car j’apprécie au plus haut point sa rigueur et sa ténacité. Ingénieur agronome normand, conseil de la Condéfération paysanne, Sadones est devenu un véritable contre-expert dans le domaine des biocarburants, qui me tient à coeur. Il a dépiauté des milliers de pages, assisté à un nombre incalculable de réunions où je serais mort d’ennui. Chemin faisant, il a détruit avec brio l’argumentaire des promoteurs des biocarburants, à commencer par l’étude biaisée réalisée à la demande de l’Ademe – de Pierre Radanne, soit dit en passant – en 2002.

Formidable ? Presque. Au passage, Sadones a versé dans la « technicisation » de la question des biocarburants. Comme si, au fond, tout cela n’était qu’une question de débat entre pairs. Comme s’il s’agissait d’une joute où le meilleur des dossiers finirait fatalement par l’emporter. On sent – je sens – chez lui la fierté, justifiée, d’en savoir davantage que la plupart de ses interlocuteurs. Mais aussi, et cela me désole, l’idée que les biocarburants pourraient éventuellement trouver leur place si leur bilan énergétique était aussi fameux que le prétendent les marchands. Et là, je le dis franchement, je ne le suis plus. Du tout. Du tout.

Ai-je fini ? Eh bien non, finalement, car un quatrième personnage m’est venu en tête tandis que je vous écrivais. Il s’appelle Bernard Rousseau, et c’est une personnalité de la protection de la nature. Car ce chercheur au CNRS a longtemps présidé France Nature Environnement (FNE), qui regroupe environ 3 000 associations locales et des fédérations régionales comme Alsace Nature, Bretagne Vivante – dont je suis membre -, ou encore la Frapna.

J’ai connu Bernard Rousseau il y a vingt ans, quand commençait le grand combat contre les barages sur la Loire et certains de ses affluents. Nous avons été proches quelque temps, au point que nous avons campé ensemble dans les gorges de l’Allier sauvage. Bernard est un pêcheur à la mouche étonnant, et moi, je le regardais lancer sa soie comme on sème aux quatre vents. C’était magnifique.

Ensuite ? Bernard a toujours combattu pour des rivières vivantes, et il a mis son grand savoir technique et scientifique au service de la bagarre sur la Loire. Il y a fait un travail crucial de démontage de la logique des aménageurs fous, exprimant fort bien une autre rationalité. Et là-dessus, le temps a passé, et là-dessus nous nous sommes perdus de vue.

Il devenait un président. D’abord de l’association Nature-Centre, à Orléans, puis de la grande FNE, comme j’ai dit. Mais sans seulement s’en douter, il était aussi passé à côté de l’essentiel. Selon moi, cela va sans dire. Intégré, « institutionnalisé » sans qu’il y ait eu besoin de le forcer, Bernard Rousseau était devenu un interlocuteur convenable, apprécié de tous les services de l’État. Un alibi ? Il me faudrait y réfléchir, je ne veux pas régler la question ici.

En tout cas, un excellent invité permanent pour toutes discussions officielles. Parallèlement, il se séparait, plutôt mal, de certains des militants les plus en vue de la mobilisation contre les barrages. Il les critiquait durement, il moquait leur incapacité à défier les experts de l’autre camp sur leur terrain même. Car lui savait.

Et il avait raison, certes. Il en savait plus que quiconque. Mais il avait totalement perdu de vue le coeur de l’affaire : sans la mobilisation populaire lancée au Puy-en-Velay en 1988, rien ne serait jamais arrivé. Sans l’occupation des berges de la Loire pendant cinq ans, sans les folkloriques et merveilleux individus que j’ai déjà évoqués ici, le grand fleuve serait aujourd’hui barré, et tué. Voilà ce qu’on appelle la politique vivante et la pratique intelligente du rapport de forces. Toutes choses que n’a jamais comprises Bernard Rousseau. La surprenante victoire de la Loire aurait sans doute pu se passer de lui, malgré ses grandes et indiscutables qualités. Mais certainement pas de Martin Arnould, Régine Linossier, Roberto Epple ou Michel Soupet.

Voici l’heure de ma conclusion. Ouf, n’est-ce pas ? Les experts ont leur rôle et leur importance. Mais lorsqu’ils échappent au mouvement qui les a faits rois, il est temps de sonner le tocsin. Cette autonomisation de l’expertise, ces autoproclamations sans contrôle, cette absence de saine critique sont un signe de grave faiblesse. Ne nous y trompons pas, rien de cela ne pourrait se produire si le mouvement écologiste était fort, puissant, conquérant.

Je n’accablerai donc pas les experts dont je viens de parler, à la notable exception de Radanne, qui a choisi une voie indigne. Les autres sont le signe que la maturation n’est pas là. Que beaucoup d’efforts restent à accomplir pour bâtir un mouvement digne de ce nom, où le point de vue technique resterait à son rang. Et même si je ne veux vexer personne, je dois l’écrire : ce rang est subalterne. Subalterne et subordonné à une vision plus globale. Guidée donc par des impératifs qui s’imposeraient à tous les individus et à leurs rêves personnels. Encore un effort.

L’or est une vieille histoire

Je n’ai pas le temps, cela arrive. Néanmoins, je voulais vous faire part de deux informations qui se complètent, je crois. La première est le résultat d’une étude on ne peut plus sérieuse. Des hommes auraient déféqué il y a 14 340 ans dans une grotte de l’Oregon (États-Unis). Bon, cela ne sent plus grand chose, on peut s’approcher. Et après ? Eh bien, ce serait la preuve que des hommes venus du continent asiatique étaient déjà à l’oeuvre sur le continent américain 1 000 ans plus tôt qu’on ne croyait.

Deuxième information, tirée elle aussi d’une étude : des archéologues ont découvert près du lac Titicaca (sud du Pérou) un collier en or vieux de 4 000 ans. Selon eux, ce serait le signe certain que ce métal jouait un rôle social essentiel avant l’essor des prodigieuses sociétés dites précolombiennes.

Je vais vous dire ce que j’en pense, spontanément. Un, je me moque un peu de savoir si les hommes ont passé le détroit de Béring il y a 13 000 ou 14 000 ans. En revanche, je rappelle que le continent américain est resté vide d’hommes pendant un temps géologique. Et ça, c’est stupéfiant. Comme sont renversants les dégâts commis en seulement 200 ans. Je ne prétendrai jamais que les peuples autochtones n’ont pas massacré ou nui aux équilibres naturels, car je sais que c’est faux. Mais il reste que les colons européens étaient face à une grandiose merveille. Je vous renvoie au voyage des capitaines Clarke et Lewis, paru il y a quelques années chez Phébus. En 1804, lorsqu’ils commencent leur voyage historique entre Atlantique et Pacifique, la Grande Prairie est intacte, et les animaux sont partout. Voyez le tableau actuel, qui fait réfléchir.

Deux, l’insondable sottise humaine est en effet ancienne. Comme le sont le pouvoir, la hiérarchie, la domination. Donc l’or. Je ne prétendrai pas davantage qu’avant, c’était mieux. Seulement, les choses étaient tout de même bien différentes. Car quelles qu’aient été les envies de destruction, et elles n’ont pas manqué, elles se heurtaient dans le passé à des obstacles techniques insurmontables. On aurait sans doute voulu tout brûler, mais on ne pouvait pas.

Or la machine permet aujourd’hui de bien belles horreurs, toutes en chantier ou presque. L’homme aimait peut-être l’or, mais il ne marchait pas plus vite que lui-même. Maintenant, il court sans jamais ralentir. Il n’est qu’un objectif, et il est glorieux : perfectionner l’art du croche-pattes. Bon week-end.