Ce qu’il faut (peut-être) faire

Comme vous verrez, je vous poste un texte de Planète sans visa datant de près de six ans, déjà republié une fois. Je tiens à ces mots-là. Je ne me lasserai pas de les répéter. Quand on me demande quelles sont « mes » solutions, je dis évidemment que je n’en ai pas. Qu’elles sont à trouver. Mais la vérité provisoire à laquelle je suis arrivé figure bel et bien dans ce texte de 2008. Je ne peux donc que vous inciter à le lire calmement. Peut-être arriverez-vous à la même conclusion que moi : pourquoi pas ?

Pour bien commencer l’année (une idée folle)

Ce que je vais vous dire ce 1er janvier n’a rien de fignolé. Je commence en effet à près de 17 heures, et je n’ai guère de temps, en réalité. Mais je suis poussé malgré moi. Rien de grave. Rien de léger non plus. Voici mon point de départ : s’il devait y avoir une priorité, une priorité véritable, quelle serait-elle ? Eh bien, ma réponse est celle-ci : il n’y a rien de plus urgent que de restaurer ce qui peut l’être dans le fonctionnement des écosystèmes naturels.

Je reconnais que, présenté de la sorte, cela ne vaut pas le champagne du Nouvel An. Mais il est certain que tout sera désormais plus difficile, à mesure que les prairies et les cultures, les rivières, les océans, les forêts, les zones humides, les savanes se dégraderont davantage. Il est temps, il est même bien tard pour rappeler que toute société humaine, tout projet de quelque nature que ce soit repose in fine sur la bonne santé écosystémique de la planète.

Le deuxième point est aussi évident. Il existe dans nos circuits financiers délirants des masses jamais encore assemblées de puissance matérielle. Cette dernière accroît en proportion la gravité de la crise écologique et se dissout dans des achats aussi intéressants que le Big Mac, le Rafale, la Kalachnikov, la voiture, l’autoroute urbaine, le téléphone portable, la télé à écran plat, la guerre en Irak, le salaire des bûcherons d’Amazonie, le salaire des planteurs de palmiers à huile, le check-up confirmant l’obésité universelle, la corruption, sans compter le pur et simple gaspillage sous l’une de ses dix milliards de formes. En bref, il y a de l’argent. Il n’y en a jamais eu autant, il n’y en aura peut-être jamais autant.

Troisième point : le travail utile socialement disparaît massivement. Qu’elle s’appelle chômage au Nord, économie informelle ou désoeuvrement ailleurs, l’inactivité « occupe » une quantité invraisemblable d’humains. Combien ? Aucune statistique ne permettra jamais de savoir quelle est la quantité de travail disponible sur terre. Je postule qu’elle est, pour la question qui m’intéresse, sans limites discernables. Si l’on y tient, je gagerai qu’au moins un milliard d’entre nous, peut-être deux, et qui sait davantage, pourraient travailler plus utilement, rapidement qui plus est.

Et alors ? C’est là, bien entendu, que tout se complique abominablement. Ce que j’entrevois n’a rien de secret. Il faut trouver un moyen de relier ces données indiscutables. Il faut trouver un biais qui permette d’utiliser une fraction importante de la richesse produite, de la distribuer dans de bonnes conditions, jusqu’à la plus petite communauté perdue, en échange d’un travail concret, au service de tous, au service de l’ensemble, au service de l’avenir commun.

Ce n’est pas la peine de protester encore. Laissez-moi préciser un peu. D’abord, il ne s’agit pas d’imposer. Ce travail servirait en priorité ceux qui s’y adonneraient. Si vous limitez la sécheresse ou l’inondation en tel point précis du globe par des travaux de génie écologique, qui en profitera d’abord ? Eux ou d’autres ? Non, il s’agit de proposer un salaire, peut-être un revenu familial garanti à qui accepterait de rétablir des équilibres rompus. Ici, ce serait par le développement de l’agro-écologie, au détriment des cultures industrielles et chimiques. Là, par le retour de la rivière aux règles hydrologiques éternelles. Donc, contre les grands barrages et l’irrigation au service de l’exportation. Ailleurs, par la reconstitution minutieuse de communautés végétales stables, par exemple sous forme de vraies forêts.

Un tel projet mondial est essentiellement utopique, j’en conviens. Il suppose des pouvoirs qui n’existent pas. Il impose une révolution planétaire qui donnerait, au passage, le pouvoir sur la terre aux paysans. Ruinant à jamais les restes si puissants de la féodalité, l’un des rapports sociaux les plus résistants qui soient. Mais d’un autre côté, avons-nous bien le choix ? Est-il simplement concevable de laisser la vie disparaître à une telle vitesse ?

Je reprends donc. D’abord, créer une idée, qui serve de drapeau à tous, au nord comme au sud. Une phrase suffirait, qui dirait : « Restaurons la vie sur terre ». Dans un premier temps, nous ne serions qu’une poignée derrière une telle proclamation. Mais ensuite, mais demain, mais dans dix ans ? Je crois profondément que nous devons recréer l’espoir. Soit un but magnifique qui rassemble enfin la jeunesse fervente du monde, et les vieux. Les petits-bourgeois effarés que nous sommes et les paysans du riz, au Sri Lanka ou aux Philippines. Les derniers peigne-culs du Tyrol et les gosses des rues de Bogota ou Rio. Les métallos de Detroit et les va-nu-pieds de Kinshasa. Les cadres tokyoïtes et les éleveurs de yacks du Tibet. Les Iakoutes. Les banlieusards. Les Yanomani. Les alcoolos de Moscou et Kiev. Les Bushmen. Les éleveurs de la brousse australienne.

Je crois pour ma part que l’humanité – au moins la partie la plus noble de l’humanité – attend sans le savoir une parole de reconstruction. Je suis même sûr qu’un message unique, répercuté d’un bout à l’autre de la terre, changerait radicalement la donne. À condition d’être ferme. À condition d’être patient. En se souvenant de tout ce qui a été tenté dans le passé, et parfois réussi.

Recommençons. Un, les écosystèmes. Tout n’est pas possible, car certaines destructions sont irréversibles. Mais la marge est géante. Il existe une plasticité de la vie, telle que nous pouvons espérer renverser le courant. Pas partout, non. Pas toujours, hélas. Il reste, néanmoins, que la puissance de feu des hommes, si affolante dans ses effets négatifs, peut être tournée en son contraire. Je pense profondément qu’on pourrait retrouver une partie de la fertilité d’antan. Assez, en tout cas, pour échapper au pire.

Deux, la richesse. La taxe Tobin était une sorte de plaisanterie. Il faut désormais acculer l’oligarchie qui tient les rênes de la si mal nommée économie. Ne plus rater la moindre occasion d’accuser ceux qui préfèrent l’argent à l’existence. Tout en clamant qu’il nous faut récupérer au moins 10 % de la totalité de la richesse produite chaque année. Je n’ai pas le chiffre exact en tête, mais le total se chiffre en milliers de milliards de dollars. Fou ? Raisonnable au contraire. Que représentent ces 10 % au regard de l’enjeu ? Vous, personnellement, ne renonceriez-vous pas immédiatement à 10 % – et bien davantage – de vos revenus en faveur de qui sauverait votre vie et celle de vos proches ?

Non, 10 % est raisonnable, au point dément où nous sommes rendus. Bien entendu, tout resterait à faire. Car nul pouvoir existant ne serait en mesure de gérer et de distribuer comme il convient une telle manne. Mais croyez-moi sur parole : les solutions apparaissent dans le cours d’une action. Pas quand on reste inutilement autour d’une table, la tête entre les bras.

Trois, le travail. C’est peut-être le plus difficile. Mais à coup certain le plus passionnant des trois points que j’évoque. Il s’agirait d’une sorte d’affranchissement de tous, au bénéfice de tous. Cela ne semble pas sérieux. Ça l’est. Je m’autorise un rapprochement, absurde tant tout est différent, mais qui rendra mon propos plus clair. Ceux qui ont osé penser la fin de la royauté et la République en 1750 étaient-ils seulement des fous ?

Je plaide pour un changement d’échelle, de valeurs, de combat. Je pressens comme certain qu’une mise en mouvement, par-delà les différences d’âge et de conditions, toucherait cette part généreuse de l’homme, celle qui peut et doit tout changer. Nous savons, pour notre malheur, que le monde sollicite sans relâche l’individualisme, l’envie, la laideur, la petitesse. Je suggère de nous tourner vers le reste, caché dans les replis de notre âme commune.

Bien entendu, une belle année 2008 à tous.

56 réflexions sur « Ce qu’il faut (peut-être) faire »

  1. @ Fabrice
    Version optimiste:
    « Ceux qui ont osé penser la fin de la royauté et la République en 1750 étaient-ils seulement des fous ? »

    version pessimiste:
    Ceux qui ont osé penser que c’était « la der des der » en 1918 étaient assurément des optimistes à tout crin!

  2. Ben voyons. Comme ce programme est éloigné des préoccupations des décideurs et des grands de ce monde, ceux qui se coltinent les vrais enjeux! Pour lire quotidiennement la presse des puissants, et voir évoluer ceux qui de mes connaissances ont pris le chemin pour réussir (et donc disposer des moyens d’agir), je ne crois pas que tu vives sur la même planète, Fabrice ! C’est d’ailleurs, j’imagine, le problème de la plupart des lecteurs de ce blog, dont je suis. Combien sont-ils (sommes-nous) à disposer des moyens de faire changer les choses dans leur vie sociale ou professionnelle? Être « objecteurs » (de consommation, de foi, de croissance…) comme nous devons tous plus ou moins l’être ici, nous a sans doute valu depuis longtemps d’être mis hors circuit.
    Combien sont-ils, ceux qui sont aux manettes, hauts fonctionnaires, politiques, grands journalistes, capitaines d’industrie, à oser dire un jour: « la priorité est de réduire volontairement notre consommation matérielle et de réorienter notre richesse pour donner un travail et un niveau de vie décents à ceux qui n’ont rien, et d’abord au travers de tâches improductives comme une paysannerie à forte intensité de main d’oeuvre et des travaux de restauration de la nature ravagée »? Aucun ne peut être arrivé où il est simplement en adhérant à cela.

    Peut-on changer cela en admirant le renversement du cours de l’histoire que furent la Révolution ou la Résistance (ou, plus exactement, la victoire des alliés?)… On peut toujours rêver. Est-il sérieux de se référer à la Révolution française ou même au formidable effort de guerre fourni pendant 5 ans pour vaincre l’Allemagne nazie, en pensant que contrer la catastrophe géoclimatique et la disparition accélérée de la vie sur terre représente un défi de même ordre? C’est comme imaginer avoir la ressource de finir un « iron man » parce qu’on est capable de monter deux étages.

  3. Bonsoir,

    Merci.

    :z

    Comme Géry.

    Faudrait peut être descendre de votre joli nuage et avoir les yeux en face des trous!

    Je ne dit pas qu’il ne nous faille pas agir, ce que beaucoup font de façon certaine, mais de là a vouloir changer la donne au niveau mondial, il y a un gouffre. Et celui ci est infranchissable.

    Bon sang! Regardez autour de vous! La frénésie des fêtes de fin d’années, alors qu’ailleurs ils se meurent dans l’indifférence la plus totale.

    Attention, je me permet d’aller encore loin pour appuyer la ou cela fait mal. Même ceux qui prône les énergies saines, les sols sains, les nourrit bien, etc …. font du business. Au delà de ce qui est vital pour eux, alors que l’exemple serait le plus juste et en accord avec ce qu’ils tentent de faire comprendre.

    CTT. C’est trop tard! Il me vient souvent une furieuse envie de faire comme Alexandre Grothendieck. Etant grand génie en math, il a calculé les probabilités d’écroulements de la « civilisation » actuelle. Il a tout capito, y compris que cette société est vouée a sa perte, et que rien ne pourra arrêter la machine. D’ou son retrait.

    Fouillez aussi qui est derrière la révolution française ….

    Bien a vous toustes,

  4. Une civilisation qui n’est pas apte a admettre et a « réparer » ce qu’elle a « cassé », n’est pas viable.

    Est en régression, lorsque qu’elle ne fait plus la différence entre le faux et le vrai.

  5. Ce qui empêche l’homme d’accéder au bonheur ne relève pas de sa nature, mais des artifices de la civilisation.

    C. Lévi-Strauss

    Voila! Ai raison d’avoir laissé ces quelques paroles. Derrière moi, les étagères a bouquins s’est écroulée. Ceci est un cygne. 🙂

    Bonne soirée,

  6. 🙂

    Vous allez rire.

    Savez vous pourquoi la bibliothèque s’est cassé la binette?

    A cause d’une belle bafouille sur un petit papier. Une merveilleuse citation. Un poids plume pour un gros fracas!

    « Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre. »

    Marc-Aurèle

    😉 😉

  7. Le SIgne aussi s’est écroulé, non ? ;-))))

    On fait tous d’HENAURMES HAIRROOOOORS d’horteaugraf en tapant si vite un message par-ci, un autre par-là 😉

    Allez, une autre de ce bon vieux Levi-Strauss :

    Il répondait à une question :

    « Journaliste : Que diriez vous de l’avenir ?

    Claude Levi-Strauss :

    Ne me demandez rien de ce genre. Nous sommes dans un monde auquel je n’appartiens déjà plus, celui que j’ai aimé avait 2,5 milliards d’habitants.

    Le monde actuel compte 6 milliards d’humains. Ce n’est plus le mien. Et celui de demain peuplé de 9 milliards d’hommes et de femmes – même s’il s’agit d’un pic de population, comme on nous l’assure pour nous consoler- m’interdit toute prédiction…
    22 février 2005 »

    Dans : « Loin du Brésil – entretien avec Véronique Mortaigne » – Ed Chandeigne.

  8. C’est surtout la faim et la misère noire couplées à la tyrannie de l’administration qui ont déclenché la révolution française, il faut relire les cahiers de doléances.
    Nous sommes trop bien nourris, il n’y a pas le feu !
    C’est seulement lorsque la crise écologique influera négativement sur les récoltes que les gens vont prendre peur et réagir.
    A ce moment là, il faudra leur proposer une solution clés en main,la tienne est parfaite, et elle passera comme une lettre à la poste.
    Quand je vois comment je passe pour l’emmerdeuse qui complique tout,si je propose qu’enfin on mette des verres consignés et des assiettes en carton au lieu du plastoque, dans une fête du village…comme tout cela est loin d’eux….c’est une bataille de tous les instants, ils ont beau regarder la télé qui pourtant a intensifié l’info sur la crise climatique, ça ne rentre pas dans leur caboche.Ils résistent.

  9. A Géry et à Violette,
    Bien sûr qu’en pillant et en se servant sans compter dans les ressources vivantes ou minérales, bouffie de vanité intellectuelle et de l’arrogance prétentieuse que lui permet son butin, notre espèce humaine met en place tous les éléments pour sa prochaine autodestruction.
    Bien sûr qu’en son sein, les adversaires de ce comportement ne sont que grains de sable voués à être broyés par la machine infernale.
    Bien sûr que quels que soient les idéaux humains, ils donnent lieu à manipulations, à récupérations, à corruptions.
    Bien sûr que ce constat est désespérant et désespéré.
    Faut-il pour autant baisser les bras et ne pas être animé par le sentiment de révolte qui s’impose à nous chaque fois que l’agression se fait sentir ? Faut-il se résigner ? A chacun a sa réponse.
    Merci Fabrice pour cet article dont on peut retenir le dernier paragraphe qui évoque la part généreuse de l’homme(*). Si seulement…
    (*) Et merci pour tes articles en général même si à chaque fois ou presque, ils rapportent des faits désolants.

  10. A René,
    Merci pour cette bonne nouvelle venant d’Inde.J’avoue en être devenu très avide ( de bonnes nouvelles ) tant les mauvaises prédominent ! Un exemple à suivre,et que chacun fasse sa part de colibri.C’est bien peu,mais nos sommes de « bien peu » finiront peut être par peser.
    A Fabrice,
    Je viens de finir « Un empoisonnement universel ».Merci pour ce travail colossal que vous avez réalisé.J’en retiens l’impunité ( à quand un tribunal pénal international de l’environnement ? ) ,le conflit d’intérêt ,et l’argent roi.Quant au développement de la biologie de synthèse,ça fait vraiment froid dans le dos ! Les auteurs de Science Fiction pourront bientôt ré-écrire leurs oeuvres,tant elles seront devenues obsolètes !

  11. Merci pour ce bel argument. Je ne sais pas si on est plus avance aujourd’hui qu’en 1988. Pourtant il y a une multitude d’initiatives qui se sont mises en marche et qui fonctionnent, et qui tiennent la route economiquement. Je pense aux Cigales, a l’agriculture bio, a l’eco-construction… Plus il y a d’argent dans ces initiatives (ou, ce qui revient au meme, plus il y a d’efforts dans des travaux sans argent) et moins il y en reste pour le capitalisme, et plus on augmente nos chances de survie, plus on retarde notre mise en esclavage.

    Donc, quand-est-ce que toutes ces initiatives se rejoindront-elles pour ne faire qu’une? Est-ce que ca sera comme un basculement brutal ou une evolution lente, imperceptible? Il y a pourtant une course contre le capitalisme qui ferme une a une toutes les portes de sortie encore praticables. Pensez a Gilles-Eric Seralini qui a du, literalement, travailler dans un secret total afin de pouvoir faire de la recherche scientifique independante! Il a reussi a trouver un peu d’argent pour financer sa recherche, mais ses successeurs y arriveront-ils? Grothendieck vivait a une epoque encore tres civilisee, ou il pouvait encore poser la question dans ses cours au College de France: « Faut-il poursuivre la recherche scientifique? » Je crois qu’il n’aurait aucune chance aujourd’hui, tout est bien plus verrouille.

    D’ou effectivement, l’urgence de ce texte, Fabrice!

  12. Effectivement, le Collège de France est maintenant sponsorisé (notamment la chaire de biologie / biodoversoté)par Total…

    Merci Fabrice pour tous ces rappels à l’ordre..

    Puisque nous parlons tous des petites choses que nous faisons ou que nous aimerions faire pour finir par en faire de grandes, je pense que si un informatitien pouvait récupérer toutes nos adresses mail, celles du blog, celles de toutes les pétitions que nous nous acharnons à signer, et celles que nous laissons dans nos associations paysannes et altermondialistes, on aurait la du big data bien utile…

    Ne lâchons rien, courage à tous…

  13. Violette, c’est super! je crois que c’est important quand on a un peu d’argent de retrouver le sens de la depense et du vrai luxe: Rouler dans une vieille chiotte qu’on sait reparer, mais se saouler au vin bio, utiliser son veil ordi pendant 15 ans ou plus, mais faire des fetes avec de vrais musiciens, et retaper une vieille ruine dans les regles de l’art, en faisant travailler uniquement les artisans locaux…

    Frantz, a mon avis le big data ne sert qu’a faire la guerre. Nous avons mieux a faire, et puis ceux qui veulent etre contactes peuvent mettre leur adresse mail ou leur blog ou un lien, nombreux sont ceux qui l’on deja fait. D’ailleurs voila mon e-mail: lohabithi@gmail.com (c’est vrai quoi, il n’y a pas de raison que seuls le GCHQ et la DGSE le connaissent, et c’est probablement moins risque de ne pas avoir de cle sur la porte que de la laisser uniquement a la disposition d’inconnus complets, surtout quand on sait ce qu’ils font de leur « big data »)

    Il faut retrouver le gout du vrai plaisir, et l’argent depense localement au moins on sait a quoi il sert, on est sur qu’il n’ira pas financer des mercenaires en Syrie en Iraq et qui sait, peut-etre demain en France!

  14. Bonjour Laurent,

    C’est super! 🙂

    Ouais, ouais, c’est tant super mais la majorité des humains ne sont pas prêts. Il leur faudra la grosse claque! Et ils péteront un câble, grave!

    Bien a vous,

  15. Un peu hors sujet, enfin pas entièrement.
    Ce qu’on peut faire : Lire un livre et l’offrir. Un livre et pas n’importe lequel. A découvrir dans ce qui suit…

    – Des millions de morts, des crimes impunis, encouragés, voire glorifiés,
    – Les lentes agonies des malades aux poumons brûlés, aux métastases foudroyantes, les vies perdues,
    – Des normes sanitaires tronquées, des experts officiels liés à l’industrie,
    – 90 millions de substances chimiques recensées et seulement 30 000 évaluées (programme européen Reach) ou quelques centaines (Doses Journalières Admissibles), les effets cocktails ignorés,
    – Des poisons qui sont là partout, dans l’air de nos maisons, de nos villes et de nos campagnes,
    – Une espérance de vie en bonne santé* qui diminue depuis 2007,
    – Les bénéfices empochés par une industrie hors de contrôle, les dégâts portés par le grand nombre…

    Et quoi ? Ça continue de plus belle. Entre 20 000 et 30 000 substances chimiques nouvelles sont créées chaque jour ! Le monde sait et rien ne se passe. Ça bêle d’insignifiance, le troupeau marche vers l’abime, l’abrutissement universel est en train d’anéantir jusqu’aux derniers atomes de la colère.
    Et toujours les mêmes litanies : l’absence de consensus scientifique nécessite d’approfondir les recherches… tout en continuant à intoxiquer massivement et à falsifier des études scientifiques –la fabrique du doute.
    Bref, on empoisonne d’abord, on rassure, on entretient les conflits d’intérêt pour que rien ne change et on verra plus tard. Dans un siècle ou deux, comme pour l’amiante. Qui survivra verra.
    C’est un exploit dont notre civilisation industrielle peut être fière : celui d’avoir enfanté des alchimistes d’un genre nouveau, transformant l’or en plomb, la beauté en laideur, l’eau et l’air qui donnent la vie en substances qui donnent la mort.
    Nous vivons la sixième extinction des espèces, « un futur sans avenir » et quoi ? Il est question des régions à regrouper, des combats de coqs dans la basse cour des flagorneurs, du mariage et bientôt de l’enfant fabriqué pour tous, des 35 heures, de la libération de la croissance.

    Finalement, être pessimiste, c’est encore pêcher par excès d’optimisme. C’est, au fond, penser que la catastrophe est à venir, alors qu’elle est là, déjà, sous nos yeux. « Le temps des assassins » est le nôtre. Evidemment, on peut faire pire. On s’y emploie, d’ailleurs, en donnant l’illusion qu’on agit pour le bien, et c’est peut-être ça, le pire : croire que l’on va résoudre le désastre par la croissance, par la technologie, faire croire que le poison est le remède.
    L’industrie chimique nous empoisonne ? On a l’antidote : la chimie industrielle !
    Les médicaments nous rendent malades ? La solution, la voilà : les nano-médicaments !
    La barrière placentaire entre le fœtus et la mère laisse passer les molécules toxiques ? La stérilisation universelle menace ? Même pas grave ! Cap sur la reproduction artificielle de l’humain (PMA, GPA…) avec, en prime, « l’égalité » entre homos et hétéros, entre hommes et femmes, entre jeunes et vieux, redorant le blason pathétique de la gauche et des écologistes de bas-étage qui confondent au passage égalité et identité, liberté et asservissement, fraternité et marchandisation, mais quelle importance, quand les mots comptent si peu.

    Les mots, justement. « L’Humain reste une bataille en cours tant qu’il ne s’abandonne pas et il ne s’abandonne pas tant qu’il pense les choses et les dit avec des mots. Nommer une chose, c’est former une idée, et les idées ont des conséquences inévitables. Nous devons garder les mots et nommer les choses du mot juste. Nous devons former des idées avec leurs conséquences inévitables.
    Sauvons les mots. Brisons les machines. »
    (Pièces et main d’œuvre)

    Le livre de Fabrice (Un empoisonnement universel) s’inscrit dans cette lignée. C’est dense, c’est tournoyant d’accablement et de vertige. Dire, penser, nommer du mot juste : autant de préalables à « l’heure de se lever ». L’heure de se réveiller, oui, de se tenir debout, d’être de celles et de ceux qui comptent, qui se réapproprient leur pensée, leur nourriture, leur travail, leur vie, celles et ceux qui jettent un drapeau blanc là où l’industrie mène une guerre sans merci au vivant.
    On ne sait jamais les conséquences de ce que l’on accomplit, on ne le saura sans doute jamais et à mon sens, ce qui importe avant toute autre considération, c’est d’être juste, même si c’est inaudible.

    Détruire ce qui nous détruit, je ne vois pas d’autre horizon. L’exercice du compromis, de la régulation, les débats d’experts et de contre-experts, les fausses oppositions, qu’est-ce d’autre qu’une manœuvre grossière pour favoriser l’acceptation ? Aucun projet viable ne peut être bâti sur un crime. C’est d’un rejet dont nous avons besoin.

    Le jour viendra et s’il ne vient pas, c’est la nuit qui tombera, la nuit d’une vie qui n’est plus qu’un ersatz.
    Sur quoi compter quand tout s’effondre ? Sur la part de l’imprévu ? Sur une brèche infime ? Des forces que l’on puise en soi, celles que l’amour nous donne quand n’a plus qu’un grand vide à l’intérieur ?
    A chacun, à chacune de trouver, de se trouver, se retrouver.
    Penser, combattre à sa manière « est une œuvre qui s’avère longue » et « à tous ceux qui ont soulevé leur sang » pour cette œuvre, « il peut arriver de ne plus le tenir à bout de bras » (Rilke, cité en début de livre).
    Nous avons besoin les un(e)s des autres, alors que partout, ça clignote rouge. Savoir que quelqu’un, quelque part, partage avec nous ce qu’il y a d’essentiel, c’est une force qui nous est donnée et c’est rare, infiniment rare. Et ça mérite de la gratitude, ça vaut la peine de s’arrêter un instant et de chercher des mots justes.

    Je ne peux pas m’empêcher d’avoir une pensée pour les victimes de ce carnage de l’industrie chimique. Pour toutes les victimes, y compris celles dont on ne parle pour ainsi dire jamais, celles qui pèsent si peu en comparaison de la morgue anthropocentrique qui écrase tout derrière elle.
    Je pense aussi au loup et au sort qui lui est réservé. Notre frère le loup assassiné parce qu’il n’y a plus de place, sur cette terre, que pour l’Homme et ses activités lucratives, que m’importe que cet Homme là soit bio et altermondialiste. Quels cris indignés ne pousserait-il pas, ce militant des causes généreuses, si des espèces protégées tombaient sous les tirs d’une abominable multinationale ? A qui fera-t-on croire que la biodiversité est un enjeu porté par des environnementalistes, uniquement quand ça ne les dérange pas ? Comment s’appelle un monde où l’on se fait justice à soi-même au mépris des conventions internationales ? A qui le tour demain, quand nous aurons eu la peau du loup, si nous l’avons ? A qui le tour aujourd’hui déjà ? Aux chimico-sensibles, aux électro-sensibles qui n’ont plus de place, eux non plus, sur la terre ? Des hommes, des femmes et des enfants qui vivent l’enfer et dont à peu près tout le monde se contrefout.
    Ce que l’on fait aux animaux, on le fait aux humains. C’est juste une question de temps et de présentation, de communication. Les camps d’internement des animaux prophétisent ceux où l’on extermine les humains. Les cobayes le laboratoire que l’on torture pour la sainte industrie préfigurent les cobayes humains du monde-laboratoire.

    Il y a des jours, comme ça, où l’on se sent comme un voyageur perdu dans ce monde. Un voyageur hier encore éperdu, pourtant. Une lettre vous manque et tout est dérobé.
    Des forces. Ce qu’il en faut pour ne pas se perdre, pour se trouver, soi, l’autre. Où êtes-vous ?

    * Une question : Quelles maladies et handicaps sont pris en compte pour le calcul de l’espérance de vie en bonne santé ?

  16. Violette,
    Un signe, à la suite de votre mot délicat du 10 septembre. Je n’ai jamais brillé par la vélocité, mais là, record battu. Plus connecté au grand réseau, connecté autrement au monde, au temps, je reviens quand même par vagues sur PSV et Pièces et main d’œuvre, deux beaux grands yeux dans la nuit qui brillent.
    Pas de clochette qui fleurit dans mon jardin, rien qui tintinnabule à part les cloches du village à côté, quand les vents sont à l’est et me disent l’heure qu’il est, alors que je suis au jardin, dans la lumière du Jaudy et les feuilles de l’automne. C’est un peu bucolique, j’en conviens, limite désuet, ça ressemblerait presque à ces tableaux éblouissants de Lucien Pouëdras qui peint la mémoire des champs d’avant la mécanisation et le remembrement, quand il y avait encore des arbres dans les campagnes, des hommes, des femmes et des enfants qui habitaient la terre, que la terre habitait, la terre et la beauté, parce que c’est bien de cela qu’il s’agit : la beauté et l’émerveillement qu’elle nous inspire, le respect qu’on lui doit.
    Pas de clochette, donc, pas de connexion autre qu’épisodique, mais toujours le moyen de me joindre, via les pages blanches (ou Fabrice peut-être ?)
    Bien à vous.

  17. Je voudrais reagir sur deux phrases:

    1)

    « Aucune statistique ne permettra jamais de savoir quelle est la quantité de travail disponible sur terre. Je postule qu’elle est, pour la question qui m’intéresse, sans limites discernable »

    2)

    « Il faut désormais acculer l’oligarchie qui tient les rênes de la si mal nommée économie. Ne plus rater la moindre occasion d’accuser ceux qui préfèrent l’argent à l’existence. Tout en clamant qu’il nous faut récupérer au moins 10 % de la totalité de la richesse produite chaque année. Je n’ai pas le chiffre exact en tête, mais le total se chiffre en milliers de milliards de dollars. Fou ? Raisonnable au contraire. Que représentent ces 10 % au regard de l’enjeu ? Vous, personnellement, ne renonceriez-vous pas immédiatement à 10 % – et bien davantage – de vos revenus en faveur de qui sauverait votre vie et celle de vos proches ? »

    La premiere phrase peut potentiellement clarifier le debat parfois vain entre croissansistes et decroissants. La quantite de travail utile est, a priori, « sans limites discernables ». La cle est, bien evidemment, de « preferer l’existence a l’argent »!

    La notion de 10% dans la deuxieme phrase me parait largement sous-estimee.

    En fait les economies des anciennes puissances coloniales survivent de manieres encore largement artificielles, et la decolonisation economique est seulement en train de prendre place, sous nos yeux, en ce moment meme. Exemple: La roupie indienne subit une inflation (augmentation des salaires, des transports et de l’alimentation) de plus de 10% bon an mal an, l’inflation de la zone euro est nulle depuis un an, et cependant la roupie s’est appreciee de 10% contre l’euro l’annee derniere. Autres symptomes: le commerce international de l’energie et des matieres premieres se fait de plus en plus dans les monnaies des pays concernes, sans passer par le dollar ou l’euro. etc, etc. Les guerres terroristes en cours pour assoir le soi-disant « nouvel ordre mondial » (qui ne verra jamais le jour) ont pour but de retarder cette decolonisation economique mais risquent au contraire de l’accelerer, par le desordre qu’elles repandent et qui intrinsequement ne connait aucune frontiere.

    Le niveau de vie reel aux Etats-Unis aujourd’hui est celui de 1974, mais avec une immense inegalite et une immense quantite de pauvres. La Grande-Bretagne suis de pres et la France aussi. On meurt a nouveau de froid dans les rues a Paris. Plus a Calcutta. A Paris.

    Donc 10% ce n’est rien, en aucun cas suffisant. Il faut a nouveau consacrer l’essentiel de nos efforts a la vie, et pas a la mort.

    Un mot me semble important: La resilience. Resilience d’un eco-systeme et resilience d’une societe vont de pair. Les deux sont co-construites, inseparables. Un peu comme Felix Guattari parlait de « machines auto-poietiques », Deleuze et Guattari de « machines desirantes ». L’echange construit la substance, plus que le contraire. L’echange est premier, le desir est premier, le mouvement de la vie est premier.

  18. Felix Guattari parle de la cuisine de la la clinique de La Borde, qui est partie integrante du « processus de subjectivation », processus tue proprement lorsque les plateaux-repas sont livres par camions.

    De meme, acheter des produits a une AMAP ou directement au cultivateur, c’est plus qu’encourager le bio, c’est augmenter la resilience de la societe, s’est s’auto-eduquer, c’est elever le niveau de vie reel de la societe.

    L’architecte Hassan Fathy ecrivait que tenter de suivre aujourd’hui les criteres rationels de la nature et du bon sens c’est faire quelque chose « qui n’a jamais ete fait ». Pourquoi? Il ne veut bien sur pas dire que nos ancetres manquaient de bon sens, il explique en long et en large a quel point ils en avaient plus que nous! Ce qui n’a jamais existe, c’est cette necessite de devoir lutter constamment pour remettre les choses a l’endroit. Dans le passe les gens vivaient sous des monarchies, des systemes consideres aujourd’hui comme dictatoriaux, qui imposaient par la force un certain bon sens, ou qui du moins ne s’acharnait pas a le detruire. Aujourd’hui ou tout est a l’envers, c’est a chacun de nous de lutter pour le bon sens, qui est a re-conquerir en permanence. Les fantassins de la dictature contemporaine c’est la passivite en chacun de nous.

  19. Frédéric Wolff, merci d’avoir écrit, avec vos mots magnifiques, le fond de ma pensée.
    Et Laurent Fournier, « devoir lutter constamment pour remettre les choses à l’endroit », oui, on en est exactement là !
    Hier, ma fille de 12 ans m’a dit : « franchement, elle craint la société que vous nous avez faite ! »
    Nos enfants nous accusent …….
    Vous deux et Fabrice, Martine, Violette, Marie,Lionel,Stan et tous les autres, si ensemble on décidait de passer à la vitesse supérieure?????
    Si on arrêtait de se plaindre sur ce blog et que l’on agissait, si on s’assemblait en non-parti ?
    Si on essayait de créer un mouvement qui emporte ceux qui, comme nous, n’en peuvent plus ?
    A vous !

  20. Marieline, en ce qui me concerne j’essaie surtout de faire mon metier et de gagner ma vie de maniere correcte, essayant de me rapprocher de ce dont Pierre Rabhi parlait en disant que « l’acte le plus revolutionnaire que l’on puisse faire aujourd’hui est de cultiver sa terre correctement », meme si c’est peut-etre pas aussi revolutionnaire en architecture qu’en agriculture, enfin je ne sais pas. Mais pour moi ce blog me fait reflechir, me donne du courage, etc. On se plaint, on se plaint, d’accord mais c’est aussi une partie de la vie! Un peu comme dans le film « Stalker » de Tarkovsky, que j’ai vu il y a une trentaine d’annees deja mais dont je me souviens comme si c’etait hier: le passeur ne se deplace nulle part avant d’avoir jete un caillou a l’endroit exact ou il veut se rendre avec le groupe, et le retrouve avant de bouger davantage. Ainsi, il faut peut-etre imaginer des choses, lancer des idees, definir des objectifs, avant de se mettre en mouvement, individuellement ou collectivement, et ensuite mesurer le deplacement reel a l’aune du deplacement imagine? Ce dont je suis sur, c’est que ce blog de Fabrice aide beaucoup de gens comme moi a clarifier leurs idees, a se mettre au courant, etc.

    (Moi mes enfants ils m’accusent pas, pas du tout. Ils sont reellement heureux du monde dans lequel ils vivent. Inconscients ou sur-confiants en eux? En tout cas il faut se garder absolument de la tentation de prendre notre notre revanche en inculquant aux enfants « les valeurs » -ecologiques, antiracistes, etc.- tout en deplorant leur absence dans « la societe ». Cela fait plus de mal que de bien. La seule chose, absolument la seule, que nous puissions faire pour nos enfants en ce qui concerne la morale les valeurs etc. c’est d’etre nous memes ecologiques, non-racistes etc. Ils sont assez malins pour voir la difference entre ceux qui causent et ceux qui font, meme s’ils n’en montrent rien)

  21. Frédéric…le monde décrit par jules renard dans son magnifique « Journal » est bien mort…des malheurs il y en a toujours, dans les villes et dans les champs, juste ils se conjuguent différemment…mais le monde qui entourait les hommes de son temps, lui a bien disparu …alouettes, hirondelles, perdrix..papillons etc…etc..etc..

  22. Marieline, excusez-moi d’avoir reagi ainsi. Rien ne me permet de penser que quelqu’un, a l’ecole ou a la tele ou la maison, a parle a votre fille des malheurs du monde, ou de la mechancete des hommes, etc. En fait j’ai vecu une experience similaire a la votre il y a seulement trois semaines: Ma fille (11 ans) m’a demande ou va le caca quand on tire la chasse. « ben, dans le canal » ais-je dit. Le canal qu’elle franchi sur une passerelle pour aller a l’ecole, qui contient un liquide noir avec des bulles qui eclatent a la surface, et dont la puanteur se repand dans le quartier… Elle le connait ce canal degoutant, elle n’en fait pas tout une affaire. Elle sait meme qu’il n’en a pas toujours ete ainsi, que c’etait un petite riviere avec des poissons et des bateaux, il y a longtemps. Mais son regard quand je lui ai dit que nos toilettes se vidaient directement dans le canal! Aucune ironie, aucun sourire en coin. J’ai eu honte. Il va falloir que je finisse par la faire pour de vrai, cet « eco-san », cette toilette seche que je fais toujours passer apres d’autres priorites. Ne serait-ce que pour ma fille. Donc, je vous rejoint completement: Qu’y a t-il de plus important que d’agir pour l’honneur de nos enfants?

    Sinon, pour le « grand mouvement »… Vous etes d’accord avec Fabrice. Moi je me mefie d’un mouvement qui ne soit pas centre sur du tres concret, au moins au depart. Ca risque trop de retomber dans un genre de « parti », et les verts sont toujours dans la merde a cause de cette terrible bevue d’avoir voulu entrer en politique electorale a partir de 1974… Et je me mefie aussi de ce qui depend trop de l’argent. Cette histoire des 10%. Mettez 30%, meme, qu’est-ce que ca change? Aucun impot, aucune cotisation, ne changera rien. J’ai vu assez de conneries lamentables faites, en Inde et au Cambodge, avec de l’argent « genereusement donne ». Mais donner sans verifier, sans aller sur place, avec la simple assurance que « tout est depense localement » (ce qui ne veut rien dire, on peut faire plein de conneries tres tres locales) c’est irresponsable. Il faut agir, oui, mille fois oui, et bien sur la vraie action ca coute souvent cher, et quand on est au pied du mur il faut avoir le courage de payer, mais ca n’a rien a voir avec une histoire de « contribution volontaire » a laquelle il suffirait de consentir.

  23. Une petite histoire VRAIE . »Notre » paysanne boulangère préférée, a vu un de ses deux fours émettre des signes de faiblesse. Elle doit changer un four, coût de l’opération 15000€ pour un four fabriqué par une entreprise familiale en France.
    Comme « notre » boulangère fournie 2 Amap, 2 Marché, et une biocoop, il fut décidé par certains de lancer un prêt solidaire auprès de ses clients.
    Ainsi fut dit ainsi fut fait. Un groupe fut constitué par lieu de vente, et, à la première participation au marché, nous avons expliqué la démarche et distribué les documents, et ensuite il n’a fallu que deux semaines pour récolter l’argent nécessaire, et pour nous, sur le marché, cela se passait devant la banque des Zexploitants Zagricoles.(inutiles de vous dire que cela nous amusait beaucoup)
    Ce type de prêt est légal et les impôts informés.
    Le taux du prêt est à 0% sur 4 ans remboursé chaque année.
    Une autre économie est elle possible???

  24. Bonjour,

    Merci a toustes,

    Mr Loup, 🙂

    Ahaaaa, « notre » poète est de retour! Que du bonheur. Grand Merci de votre confiance. Mais je suppose que vous ne connaissez pas la légende de la violette.

    Des violettes j’en ai plein dans mon coin et au printemps la profusion de ce bleu, pas vraiment bleu, ravi les mirettes. Elles ne sentent rien ces violettes ou si peu, pour ne pas attirer et rester dans la discrétion. La légende veut que le moindre bruit leur fait sauter toutes les pétales! Et sans leurs jupettes, elles se meurent. Alors le cri strident d’un appareil moderne, je vous dit pas! 🙂

    Merci Frédéric pour vos textes tant clairs et limpides. Vous avez toute mon admiration en ce qui concerne votre volonté de retrait.

    PS. Je ne savais pas que le blog a Fabrice faisait dans site de rencontre! C’est de l’humour Frédéric, de l’humour! Fabrice a de manière certaine, d’autres priorités. Faut pas le disturber!

    Marieline,

    Si de passer a la vitesse supérieure est de réitérer les mêmes erreurs, a savoir un système de hiérarchie avec vente de badges, polos, pour ancrer un nouveau « mouvement », même avec la plus belle des volonté au nom de tout ce qui englobe le vivant, cela sera sans moi. Désolée!

    La meilleure des vitesses c’est déja de bien balayer a donf devant sa porte, et ne pas mettre les poussières sous les tapis. C’est casse binette, un tapis avec des bosses!

    Laurent,

    Un vieux coffre a jouets, un trou, et un seau. En une demie heure c’est réalisé. A vos outils! Pour tout les enfants du Monde.

    Jacques G,

    « Une autre économie est elle possible? »

    L’argent nous perdra. Peut importe économie solidaire ou pas. C’est le don qui doit être premier. Tout est là, tout était là pour se passer de monnayage ….

    Bien a vous toustes,

  25. Dans cette histoire le pire , je pense , est que nous sommes des milliers (voir plus) à avoir cette analyse , cette conscience de la « fausse route » mais éparpillés sur le territoire , pris par nos préoccupations matérielles et les JT déprimants en se demandant comment agir ? Que faire ? Je pense que cette réflexion est incompatible avec l’exercice d’un pouvoir ou d’un « rôle » important de la société d’aujourd’hui.Difficile de rester longtemps dans cet univers d’égoïsme , de mensonges , d’intérêts personnels et de tant de confort matériel.Ce milieu social qui nous dirige a tant à perdre qu’ils résisteront jusqu’au dernier moment ……… Merci pour tout

  26. Violette, separer l’urine c’est relativement facile donc des toilettes seches dans un pays ou on s’autorise le papier toilette c’est effectivement pas trop complique. Ca reste assez rare malheureusement. Mais la ou comme en Inde on se lave les fesses avec de l’eau il faut en plus separer l’eau de lavage et ca fait des toilettes compliquees, qui prennent de la place et/ou qui coutent cher… Il y a deux solutions a ce jour, la solution a deux trous, il faut se deplacer au dessus de l’autre trou pour se laver, et la solution a « gouttiere mobile » plus amusante et plus agreable mais qui n’a ete faite jusqu’a present qu’en milieu rural, ou il y a plus de place. D’autre part pas question d’encourager le papier toilette en Inde, ou non seulement il n’y a pas assez de forets mais pas assez de bambou non plus, qui est accapare par l’industrie du papier! (au fait saviez-vous que Nokia a fait fortune avec le papier-toilette avant de faire des telephones? Le caca c’est pas une petite affaire, meme economiquement!)

    Jacques G, bravo! La reconquete c’est jamais un retour au passe, c’est toujours quelquechose d’entierement nouveau!

  27. Merci Laurent,

    Nokia. Papiers toilettes. Non, ne savais pas.

    L’histoire de Nokia commence avec l’ingénieur des mines finlandais Fredrik Idestam qui se lance dans l’industrie papetière à une époque où la demande de papier est en pleine expansion et que les chiffons, matière première pour fabriquer le papier, ne peuvent répondre à cette demande. Il reçoit l’autorisation le 12 mai 1865 par le Sénat de créer une usine de pâte à papier sur les rives du Tammerkoski et s’approvisionne en bois des forêts de la taïga. Il crée en 1869 une seconde usine dans la ville de Nokia (sa rivière la Nokianvirta fournissant une plus grande énergie hydraulique), donnant le nom de « Nokia Ab5 » à son entreprise en 18716.

    Nokia investit progressivement dans différents secteurs : l’industrie du caoutchouc avec la Suomen Gummitehdas Oy (entreprise fabriquant des galoches, des pneus. Aujourd’hui connu sous le nom de Nokian pneus), l’industrie des câbles avec la Suomen Kaapelitehdas Oy, cette dernière se diversifiant dans l’électronique dans les années 1960. Ces trois sociétés sont détenues conjointement depuis 1922 et fusionnent officiellement en 1967, formant le groupe Nokia7.

    Dans les années 1970, la firme se lance dans les téléviseurs, mais continue à être un conglomérat « touche à tout », d’envergure modeste[réf. nécessaire].

    L’ouverture à la concurrence du marché finlandais des télécommunications (création de la norme de téléphonie mobile Nordic Mobile Telephone) offre à Nokia l’opportunité de se diversifier dans ce secteur. Il crée en 1987 le téléphone compact Mobira Cityman 900 (en).

    Bien a vous,

    PS. Faudrait plus faire KK! 🙂

  28. Laurent,j’ai opté pour des toilettes sèches avec papier, il y a cinq ans et demi, au grand dam de mes enfants.Ce qui les rassure, c’est que maintenant leurs copains trouvent cela cool !
    C’est contraignant, pas toujours agréable à nettoyer, mais l’habitude est prise maintenant, et fait partie de mes gestes quotidiens.
    J’ai toujours expliqué à mes enfants pourquoi je manifestais, pourquoi je défendais telle ou telle cause. Pourquoi éviter ces sujets ? J’aurais dû leur mentir sur ce que je suis réellement,et les protéger…mais les protéger de quoi ? Pour qu’ils deviennent des adultes irresponsables ? Oui, ils nous voient en action, mais je pense qu’on doit aussi mettre des mots sur nos actions.
    Chez leur père, c’est la consommation plein pot,donc,ils auront les moyens de comparer et de choisir leur voie.
    Je vous rassure Laurent, ma fille de 12 ans a jusque là vécu dans le monde enchanté des rêves, fait de chanteuses, et de mode,etc. et sa réflexion de l’autre jour était une grande première.Elle vient de prendre conscience du monde réel qui l’entoure.Il faut bien qu’un jour cela arrive, non ?

  29. Violette,
    Ce serait justement de ne pas faire les mêmes erreurs, de trouver la voie qui nous permettrait de diffuser nos idées-tout est dans les textes de Fabrice-d’une manière forte et implacable, mais aussi enthousiasmante.
    Quelque chose qui aurait une forte répercussion dans notre société et qui ferait qu’un grand nombre prendrait tout à coup conscience de ce mur au pied duquel nous sommes,et de cette urgence à agir.Je ne me suis pas trop penchée sur ce que font les Colibris, peut-être les rejoindre,ceux de Planète sans Visa qui le souhaitent, et étoffer leur mouvement ?
    La condition serait de laisser tomber son égo, et de ne voir en toute circonstance que le but à atteindre, uniquement cela.De ne surtout pas retomber dans le plan des partis.Je sais bien que c’est difficile, mais vous croyez Violette, que balayer devant sa porte est suffisant ?
    Il y a vingt ans , peut-être, mais aujourd’hui ?

  30. Bonjour Marieline,

    Merci.

    Marieline, avec le sourire. 🙂 Si,si!

    « Quelque chose qui aurait une forte répercussion dans notre société et qui ferait qu’un grand nombre prendrait tout à coup conscience de ce mur au pied duquel nous sommes,et de cette urgence à agir. »

    – Je me permet de vous signaler qu’il y a belle lurette que l’urgence devrait être en vigueur. Et malgrès les associations, toutes les sonneurs d’alarmes, les preuves, oui, les preuves du mur qui se rapproche, ce ne sont que des rustines qui sont posées la ou les bas ont filés! Il est mis des des rustines et par ailleurs il est inventé des trous. Mieux encore, en catimini, les trous sont favorisés, pour aider le business des rustines a exploser, rustines qui elles mêmes sont faiblardes pour pouvoir inventer un nouveau bouche trou. Le serpent qui se mange la queue. Et pensez vous que nous serons assez forts pour contrer tout cela?

    « Je ne me suis pas trop penchée sur ce que font les Colibris, peut-être les rejoindre ».

    – Nul besoin de colibris pour savoir quoi et comment faire. Il suffit d’être fin observateur de la nature, les solutions s’y trouvent. Y’a pu qu’a suivre. Et pensez vous que combien iront suivre?

    Mon Dieu, pardon! Vais me faire des « amis »! En allant au bout de ma réflexion, en écoutant mon coeur, la majorité des mouvements qui surfent sur les bien êtres de la planète, de l’humain, etc …. ne sont que des systèmes de hiérarchies édulcorés, une belle manne de main d’oeuvre gratuite, et ceux qui sont a l’origine de ces idées ne manquent de rien. A bien y fouiller, ce sont même des vernis! Bref …. Esclavagisme moderne?

    « La condition serait de laisser tomber son égo, et de ne voir en toute circonstance que le but à atteindre, uniquement cela. »

    – Ahaaa, l’ego, ce fameux ego! Chère Marieline, et si cette absence d’ego nous inspirait qu’il nous failles a toustes, être, rester humble face a ce qui s’en vient. Et a accepter.

    « Je sais bien que c’est difficile, mais vous croyez Violette, que balayer devant sa porte est suffisant ? »

    – Ne sais pas! Suis pas dans l’avenir. Dans le présent. Et tente de faire le moins de mal possible. Le reste ne m’appartient pas, pas plus qu’a vous, qu’a toustes. Quand nous l’aurons bien compris et accepté, nous serons plus léger. Et ce qui est léger monte plus en hauteur.

    Bien a vous toustes,

    PS. Hein, mais quelle chieuse celle là! Le « prix » a payer? La solitude! J’assume! 🙂

  31. Bonjour Marieline,

    Je vois que question toilettes, j’ai du retard a rattraper! Je mettrais les photos sur un blog, et le lien ici, promis! Mais attendez un peu…

    Concernant le « mouvement », je crois que la multiplicite est une force, cela participe a la resilience. Plus on est un peu differents, pas tout a fait pareils, pas avec les memes priorites, ni les memes methodes, et moins on a de chances de se planter au niveau collectif, et il y a tant de manieres de se planter, meme avec les meilleures intentions du monde.

    « l’union fait la force »??? Pas sur, pas sur!!!

  32. Violette, le fameux « lâcher prise », c’est de cela que vous parlez ? Je suis d’accord avec vous dans l’absolu.
    Sur d’autres sujets, oui, j’y arrive, mais pas pour cette société pourrie qu’on nous impose.
    Les nano matériaux dans l’alimentation ? Si certains députés lâchaient prise eux aussi, et bien vous en auriez le lendemain dans votre alimentation.
    Vous mangez bio ? ce sera la prochaine étape!
    La société est faite de gens qui résistent ,dans tous les domaines, aux excentricités, aux folies , à la barbarie de certains.Et cela depuis des siècles.
    Votre bien être est à ce prix, ne croyez-vous
    pas ?
    Vivre au dessus de ce bloubiboulga, détachée de tout…Un rêve, Violette.
    Un rêve que je m’autoriserai peut-être dans ma centième année,mais pas avant !
    Là , j’aimerais mettre une icône qui rit, mais je ne sais pas faire ….
    Creusons nous la tête pour trouver la voie qui fera basculer l’opinion,même si cela nous semble hors de portée, on doit pouvoir y arriver.
    Laurent, comment a fait Gandhi pour obtenir l’indépendance ? il n’était pas tout seul sur les routes de l’Inde …
    Ce que propose Fabrice, une association de consommateurs radicaux,, dénonçant les entreprises par des occupations,je rajoute,supportée par des scientifiques avec un ton neuf, sans concessions,
    tout cela existe plus ou moins, il faudrait faire une synthèse de ces divers mouvements.Et trouver un biais inattendu,qui réveille la société.

  33. Bonsoir Marieline,

    « Violette, le fameux “lâcher prise”, c’est de cela que vous parlez ? »

    – Oui, enfin non, c’est compliqué! 🙂

    « Sur d’autres sujets, oui, j’y arrive, mais pas pour cette société pourrie qu’on nous impose.
    Les nano matériaux dans l’alimentation ? Si certains députés lâchaient prise eux aussi, et bien vous en auriez le lendemain dans votre alimentation. »

    -Pensez vous qu’a l’avenir les députés auront assez de poids pour aller contre ce que va nous imposer le Traité Transatlantique? Douce, douce rêveuse Marieline.

    « Vous mangez bio ? ce sera la prochaine étape! »

    -Vi, je mange tout mon potager. 🙂 Et lorsque c’est trop juste en fin d’hiver je me fournie sain en local.
    Prochaine étape? Non, par forcément a moins qu’ils nous pondent une loi qui interdise de jardiner bio. Il ne sera pas possible de mettre un gendarme derrière chaque planteur. C’est la qu’il faut donner du nerf! Informer autour de soi sur la stérilité de certaines graines achetées en grandes surfaces, créer des réseaux, garder les graines de la récolte précédente, et partager.

    « La société est faite de gens qui résistent ,dans tous les domaines, aux excentricités, aux folies , à la barbarie de certains.Et cela depuis des siècles.
    Votre bien être est à ce prix, ne croyez-vous
    pas ? »

    – Mon bien être, m’en fiche! Pour les enfants oui, c’est a eux que mes pensées vont d’abord. Si le mot résister provoque plus de dégâts que de bien, ou est le bien être pour toustes?

    « Vivre au dessus de ce bloubiboulga, détachée de tout…Un rêve, Violette. »

    – Idem. Improbable, trop trop sensible de la peine d’autrui. Gros « travail » a faire sur soi.

    « Un rêve que je m’autoriserai peut-être dans ma centième année,mais pas avant ! »

    – Je vous souhaite de vivre si longtemps. Mais c’est aussi a vous, a nous de faire en sorte de pouvoir « lâcher prise », ne serait ce que pour se ressourcer. Afin de redémarrer de plus belle!

    « Là , j’aimerais mettre une icône qui rit, mais je ne sais pas faire …. »

    – Ahaaa, le spécialiste de la meilleure explication, c’est « notre » Hacène. Faudra voir avec lui! 🙂

    Marieline. Ce qui ne s’achète pas, ne se vend pas. Simplicité enfantine. A faire comprendre a un maximum.

    Bien a vous,

  34. Laurent,j’attends votre réalisation toiletistique avec impatience !

    Oh oui, oh oui, moi aussi!
    En échange je vous montrerais les miens.

    Uniques!

    Bises,

  35. Violette,je vous sens si désabusée ! Le traité transatlantique ? Pourquoi ne voteraient-ils pas contre ? Ce qu’attendent souvent les politiques, c’est d’être portés par le mouvement des citoyens.Ils n’osent pas prendre de décisions seuls, ils doivent pouvoir dire à leurs
    collègues :
     » Là,vu la pression des citoyens, je ne peux pas faire autrement que de voter contre… » ils se cachent derrière nous,donc nous devons leur en donner l’occasion.
    Allez voir votre maire, qui aura vaguement entendu parler du Tafta, et proposez lui de prendre une motion « contre » avec son conseil municipal, envoyez lui des documents, des vidéos, intervenez lors du conseil s’il vous le propose, c’est ce que nous avons fait dans ma commune avec une amie.Si dans chaque commune deux personnes vont voir leur maire, si un grand nombre de communes vote contre, les députés vont suivre, ils auront des billes, vous comprenez ?
    La politique, c’est du théâtre,et aussi une affaire d’influence et c’est celui qui l’ouvre le plus fort et le mieux qui gagne.
    Regardez toutes les collectivités qui ont déjà signé contre :
    https://www.collectifstoptafta.org/collectivites/

    Pas de retour massif à la terre sans une prise de conscience préalable,à nous de trouver comment s’y prendre ,pour réveiller les esprits endormis de la consommation de masse…qui a des propositions ?
    Et bravo Violette pour ces légumes que vous cultivez pour vous nourrir.Ma région regorge de tellement de maraîchers, que je flemmarde de ce côté là..
    J’ai quelques blettes,4 pieds d’artichauts et les fèves sont déjà sorties.Vous voyez, c’est modeste ….icône qui fait un clin d’œil !

  36. Merci Marieline,

    Désabusé. Définition. Perdre toutes ses illusions.

    Encore heureux que d’avoir laissé toutes ses illusions derrière la porte, celle de la société. Je ne serais pas avec vous, sinon!

    Merveilleuse idée au sujet de TAFTA. Mais dès que je pointe le nez, le bois craque et les chaînes grincent!

    http://bretagne_charme_nous.vefblog.net/montre_photo.php?photo=photos_gros/2012/02/bretagne_charme_nous132966489392_gros.jpg

    En plus. Je fais dans le W.S.

    https://www.youtube.com/watch?v=uVxvcs8D1tI

    PS. Vais faire un bon dossier et prendre une mule, ou occuper quelques secondes les PTT. Ensuite cela ne sera plus de mon ressort.

    ———-

    « Pas de retour massif à la terre sans une prise de conscience préalable,à nous de trouver comment s’y prendre ,pour réveiller les esprits endormis de la consommation de masse…qui a des propositions ? »

    Semer les bonnes graines, laisser germer, chacun y entendra ce qu’il voudra et fera en sorte qu’elles lèvent …. ou pas.

    Bien a vous,

  37. J’ai découvert récemment grâce à “Reporterre” le mouvement pour une « écologie humaine » de Tugdual Derville. La motivation est noble, et il n’y a pas de raison de suspecter que l’action qui en résulte soit ineffective. On peut se cependant se demander si le terme « écologie » n’est pas usurpé dans ce cas. Tout simplement parce que la « nature » n’y occupe plus du tout la place centrale.

    Le contraste est donc très fort avec l’assertion de Fabrice Nicolino : « il n’y a rien de plus urgent que de restaurer ce qui peut l’être dans le fonctionnement des écosystèmes naturels. »

    L’écologie occupe dans l’histoire de la pensée occidentale une place unique. Elle est apparue au moment où Lévinas fonde ce qu’il y a de grand dans l’homme, ce qu’il y a de véritablement humain, dans son aptitude à respecter autrui, dans sa noble acquiescence à être « la gardien de son frère ». Aussi au moment où Foucault, Deleuze et Guattari proposent d’ouvrir un cheminement « vers la vie non-fasciste » en ouvrant la petite prison du moi et son petit théâtre de représentations, de plus en plus autiste. Au moment aussi où Badiou rend à nouveau possible la notion de vérité si l’homme devient a nouveau « co-ouvrier de dieu », c’est-à-dire ni le juge qui décide de la vérité, ni le soldat qui obéit à l’autorité, ni même le support unique de la vérité, mais un instrument parcellaire et actif, du « travail des vérités », dont un autre nom est l’amour.

    Dans l’histoire de la pensée orientale l’écologie n’occupe pas la même place unique, il semble qu’elle a toujours été présente. Comme toutes les évidences, elle n’a donc pas besoin d’être nommée, et n’apparait à la conscience qu’à l’occasion des destructions dont l’origine est attribuée, de manière généralement justifiée, à l’adoption des technologies d’origine occidentale.

    En revanche, même si le rôle de l’écologie dans l’histoire de la pensée en orient et en occident est complètement différent, son rôle dans les circonstances présentes de la vie est exactement identique. Paradoxe qu’il serait intéressant d’expliquer, mais qu’on peut déjà commencer par observer !

    Ca explique surement pourquoi en général les justifications idéologiques de l’écologie, les « histoire de l’écologie », ressemblent a des dialogues de sourds, et semblent n’être comprises que du public très restreint qui fut nourri à la même culture locale et spécifique, d’une région, d’une communauté, d’une classe sociale, d’une époque, etc. Ceci n’explique en aucun cas comment les écologistes se retrouvent d’accord, partout sur la planète, des lors qu’il s’agit d’une action concrète. Ceci n’explique pas non plus comment, comme par miracle, tous les partis politiques du monde entier, des communistes chinois à l’extrême-droite française ou américaine, se prétendent (et se croient) tous plus écologistes les uns que les autres.

    Cette convergence historique mondiale a peut-être à voir avec le lien qui lie l’écologie avec le développement de son frère jumeau ennemi, la technologie moderne, qui elle aussi produit essentiellement partout les mêmes effets. La modernité transforme tout ce qu’elle touche en technologie. Non seulement la production des biens, les transports, sont des technologies, mais aussi les services, la politique, l’éducation… L’écologie est peut-être l’antidote à cette transformation du rapport humain au monde en technologie, en reconnaissant que dans la nature au sens le plus immédiat comme au sens le plus philosophique, il y a quelquechose qui ne peut être connu, qui ne peut survivre, que si d’abord on l’écoute et le respecte, et que ce quelquechose est peut-être justement ce qu’il y a de plus précieux.

    Il n’est pas nécessaire de se mêler de tout, il est de la responsabilité de chacun de relier l’écologie à son propre univers mental et culturel, que ce soit l’hindouisme ou la science ou l’islam ou l’anarchie ou bien autre chose encore, cela ne devrait pas être un souci pour ceux qui ont d’autres références culturelles. Les querelles idéologiques masquent souvent sa propre inaction.

    En occident en tout cas l’écologie est impossible sans un approfondissement, voire un renouvellement complet, de la notion de « nature ». Le corps de soi et des autres c’est la nature, les animaux c’est la nature, les enfants c’est la nature, la terre et le ciel c’est la nature, autrui c’est la nature, tout ce qui mérite notre respect et si nous en sommes capables, notre attention bienveillante, c’est la nature. C’est « ce qui est là ». C’est une invitation à sortir de son petit moi. Tugdual Derville et ses amis ne devraient pas objecter à cette formulation. C’est dommage que dans leur manifeste le mot « nature » n’apparaisse qu’une seule fois, et pire encore, associé au mot « environnement » qui dans ce contexte est un complet contre-sens. « autrui » ne peut en aucun cas être « mon environnement », pas plus que la nature.

    Aujourd’hui il faut regarder bien au-delà de l’homme pour être capable de respecter ce qu’il y a de meilleur en l’homme, prendre soin « de tout l’homme, de tous les hommes ». Respecter et prendre soin de la nature c’est probablement le chemin politique le plus clair et le plus direct pour cela.

  38. Bonjour Fabrice,

    J’ai rencontré hier soir François Plassard (le connais-tu ?). Il est paysan, économiste, ami de feu Bernard Maris et Albert Jacquard. Il agit concrètement au travers d’initiatives diverses et a écrit ce livre (le temps choisi) disponible en PDF là http://www.modesofexistence.org/ . Son discours résonne bien avec cet article.
    Encore une fois bon courage, cher Fabrice.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *