Encore un livre ? Eh oui, encore un

J’ai laissé passer le dixième anniversaire. Cela fait en effet dix ans que j’ai ouvert boutique ici, à l’invitation de mon si cher Alban V., de Marseille, à qui vous devez tout. Il y a ici en mémoire plus de 1500 articles en accès on ne peut plus libre. Ma foi, je crois n’avoir rien à effacer. Et si vous pensez autrement, libre à vous de l’exprimer.

Je n’écris plus guère, car de menus soucis – trois balles dans le corps le 7 janvier 2015 – limitent mes possibilités. C’est ainsi, je me plains d’autant moins que je suis vivant, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Et d’ailleurs, j’espère bien recommencer à commenter jour après jour la marche du monde. Qui est inquiétante, j’allais le dire.

Quoi de neuf ? Je sors le 5 octobre un petit livre, sur fond d’États Généraux de l’alimentation. Si vous voulez – sait-on jamais – me faire plaisir, faites donc passer l’info sur vos plantureux carnets d’adresse. Cela s’appelle « Lettre à une petiote sur l’abominable histoire de la bouffe industrielle », et c’est publié par Les Échappés. Le titre dit tout, pas ? Je raconte à grands traits comment nous en sommes arrivés là. L’histoire est incroyable, mais elle est vraie, dans les grandes lignes du moins.

Voilà la couverture. L’ai-je déjà dit ? J’ai besoin de vous, car la durée de vie d’un livre est ridicule :

 

 

39 réflexions sur « Encore un livre ? Eh oui, encore un »

  1. Merci Fabrice,

    La petiote peut être fière de son papa. 🙂

    Quant aux plantureux carnets d’adresse, plus l’on démontre les injustices, les mensonges, plus il se réduit!

    Prend bien soin de toi, bisous gros,

  2. Salut Fabrice,

    Je vais aller voir ça. Tu parles de Sodexo dedans ? Leurs « repas », quand j’étais petit, puis plus tard, quand j’ai bossé en centre aéré, m’ont toujours rebuté. Quand j’entends « bouffe industrielle », je pense toujours à eux, bien avant macdo et compagnie.

    Bon courage.

    P.S. : j’ai vu passer ça hier, encore un exploit de taré de la gâchette : http://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/savoie/troupeau-anes-randonnee-decime-chasseur-massif-bauges-savoie-1330335.html

    Évidemment, la fédération de chasseurs s’empresse de condamner et de nous sortir le coup du « pas d’amalgame ». Les bons chasseurs et les mauvais chasseurs, on connaît.

    1. 700 tués, cette année par nos chasseurs piégeurs batteurs et leurs enfants ,ils se tuent entre eux,ils tirent sur les gens,tuent chiens chats,chevaux ,moutons etc,et oui nos blouses fluos , sont des ténébreux,dernier accident un gosse dans le Var reçu lors d’ une battue au sanglier ,une balle dans le crâne, de son grand père et un autre en Indre et Loire a tué son petit fils,il y’a même en Suisse des villes ou on tue les chats et on a retrouvé des manteaux en vente,le cauchemar est ancré en l’homme a quand l’arrêt total de la tuerie de la Faune,les pièges a chasseurs,les gluaux pour killers!

  3. Ouvrez les mirettes,

    Ce n’est pas pour rien que le logo d’une grande enseigne de bouffe ( C …….r ) a la même tronche que celle de la couverture de ton nouveau bouquin!

    Pencher la tête vers la gauchue, vous y verrez mieux!

    Bien a vous toustes, merci pour les infos,

    1. Oui c’est totalement hallucinant de lire des trucs pareil au XXI eme siècle ! Ce genre de personne vit dans un univers virtuel à des années lumière du merdier dans lequel elle piétine sans s’en rendre compte.
      Comment faire pour lui mettre le nez dedans ? Un stage sur la côte de St Martin en plein Irma ? Ou avec les gardes qui ont fort à faire avec les braconniers d’éléphant ?

      1. … ou alors, cet homme est un fin blagueur, et il manie l’ironie et le second degré avec une intelligence cynique et provocatrice… en tout cas c’est ce que je j’espère… une bonne grosse blague pour se fendre la poire !!! Qu’est-ce qu’on rit en ce moment !!! J’ai mal aux mâchoires !!!

  4. Je viens de visiter avec Debal Deb une foret de l’Odisha, une vraie foret, pas une plantation d’eucalyptus, pas un desert verdatre, mais une ou la hauteur moyenne des arbres est de 30m, une foret habitee, ou chaque espece est soit comestible soit utile, ou le millet, les fleurs, les papayes, les bananes, les bambous, civets, salamandres, chevres vaches et cochons se promenent partout, ou les oiseaux et crickets chanteurs signalent les differentes heures de la journee, ou les villages espaces de 2km sont relies par des chemins escarpes ou l’on se croise a peine, ou les bosquets sacres (sacred groves) a l’entree de chaque village inspirent le respect au visiteur, ou l’eau qui ruisselle est delicieuse partout, ou la terre est noire et sent bon, ou les effluves florales envahissent par moments l’atmosphere, ou l’on n’entend pas le bruit criard des telephones, ou les ondes ne parviennent pas, ou les gens se reunissent en fin d’apres midi sur la place pour discuter du monde et de leurs affaires. Une foret si propre et si hospitaliere, qui sent si bon, que l’on n’a meme pas envie de tuer les scorpions et serpents dont on croise le chemin, une foret a 4h de marche du docteur le plus proche et ou la mortalite infantile est le dixieme de la moyenne en Inde. Une foret qui repose sur les plus grandes reserves de bauxite au monde et que vedanta n’a pas encore reussi a detruire.

    1. Bonjour, je suis un industriel de la bauxite, merci de me donner l’adresse, j’ai le tractopelle qui me démange…

  5. Bonjour Fabrice, quelle heureuse nouvelle, tu nous gâtes cette année ! Je l’ai déjà acheté ce matin, je ne sais pas encore quand je le commencerais, mais incessament sous peu c’est certain. Je prie pour tu te rétablisses au mieux, à bientôt !

  6. « Quand résonnent les pets à effet de serre » ou le cri d’alarme lancé par un poète au franc- parler aux décideurs de notre planète… Mon texte présenté au concours d’écriture de la Journée du livre et des Mots à Saint-Bauzély (30)…

    « Ce matin sur le parvis surchauffé des arènes j’ai croisé deux dromadaires : ça ne m’a pas spécialement étonné, eux seuls pourront bientôt faire la traversée de ce barbecue géant sous cette température caniculaire ! Pas un seul arbre autour de cette antiquité et moi, voyez-vous Mesdames et Messieurs, sans arbres à presque 40°, je meurs ! Mais c’est sûr que comme ça on voit mieux ce qu’ont construit les Romains… Il paraît qu’ils étaient fous ces Romains, c’est Obélix qui le dit. Je ne sais pas s’il y avait des arbres autour des arènes à l’époque, mais ces Italiens ils aiment le soleil, il n’y a qu’à les entendre chanter « O sole mio » pour séduire les femmes. Je le sais car ma femme est partie avec un Napolitain. Moi je suis comme Idéfix, le petit chien d’Obélix : j’aime les arbres, j’en voudrais partout et je n’aime pas qu’on les coupe…

    Devant chez moi il y avait des platanes magnifiques qui me maintenaient au frais, et des tilleuls qui me ravissaient les narines chaque année et où les abeilles venaient faire provision de pollen. On les a coupés parce qu’ils avaient tendance à traverser la route en dehors des clous, ça provoquait des accidents ! A la place on a planté des tuteurs où s’accrochent des plantations rachitiques maintenues à l’état de bonzaïs, qui ne feront pas plus de branches que d’ombre sur un trottoir bitumé tout neuf pavé de crottes de chiens. La rue est maintenant bien large, bien dégagée, c’est devenu le circuit des 24H du Mans car plus aucun risque de voir traverser un arbre ! Donc plus d’oiseaux, plus d’insectes, plus d’ombre et une chaleur à crever chez moi en été. On m’a dit de mettre la clim ; elle en a profité pour me refiler la bronchite et grignoter un peu plus la couche d’ozone. Il paraît qu’on en a un sacré trou au dessus de nos têtes et qu’on envoie des avions répandre là-haut des cochonneries pour le colmater et nous protéger du soleil, et qu’elles nous retomberaient dessus après ? Voyez-vous Mesdames et Messieurs, nos ancêtres les Gaulois ne craignaient qu’ une seule chose : que le ciel leur tombe sur la tête ! Aujourd’hui c’est chose faite…

    Un écolo a dit à mon pote Louis que le trou c’était la faute aux vaches qui pètent ! Louis a donc mis des bouchons dans celui de ses vaches, mais pas longtemps car dès le lendemain, expulsés avec force, ils sont allés fracasser les vitres de l’écolo qui a porté plainte pour dégradation. Il va en falloir des bouchons pour les mille vaches de cette nouvelle ferme laitière là-haut dans le Nord, et aussi des vitres de rechange… Tout ça c’est une grosse blague bien sûr, c’est juste pour détendre un peu l’atmosphère car elle ne rigole plus beaucoup l’atmosphère, ça la fait tousser ! Elle est gravement intoxiquée aux particules fines avec des pics de fièvre de pollution.

    Imaginez le Petit Prince assis au bord de sa planète quelque part là-haut et qui regarde par temps clair -ce qui est de plus en plus rare-, le spectacle de notre Terre en suspension parmi les étoiles. Entre deux satellites qui passent sur l’autoroute de l’espace aussi bondé que pour un départ de vacances en Août, il peut apercevoir sept milliards de fourmis qui s’agitent en tous sens sur la surface du globe, des fourmis qu’on prend pour des ânes appâtés par une carotte au goût de bonheur consumériste illusoire, et pour qui on fabrique sur mesure du confort, des loisirs, des besoins, du rêve… Sept milliards d’humains nourris aux OGM, par des usines à malbouffe, par de l’élevage et des cultures intensifs sur un sol qui n’a plus de terre que le nom, asséché, ruiné par les engrais et autres pesticides, sans aucun respect pour dame Nature et les animaux !
    Il doit être bien triste le Petit Prince, lui qui prenait tant soin de sa rose et apprivoisa un renard…

    Sept milliards de terriens, Mesdames et Messieurs, à qui on reproche aujourd’hui, tout en les accusant d’être responsables de la destruction de leur environnement, d’utiliser ce qu’on leur offre sur un plateau depuis des lustres à grands coups de pub, à grands coups de déforestation, de pillage d’énergies fossiles et autres ressources naturelles, en massacrant les océans ! Saviez-vous d’ailleurs que les poumons de la terre sont les océans, et non les arbres ? J’aimerais bien voir la gueule de mon footeux de voisin si on lui disait qu’on allait éliminer un terrain de foot toutes les 4 secondes chaque jour en France ! Car c’est l’équivalent en surface forestière de ce qu’on anéantit chaque jour ailleurs, et il y a des singes qui meurent pour que d’autres « singes » puissent ensuite planter de quoi fabriquer cette pâte à tartiner, où tremperont les doigts ces petits obèses qu’ on fabrique aussi partout dans le monde. Il n’y a plus de jungle en Indonésie, bientôt plus de forêts en Colombie, au Brésil ou en Amazonie : c’est bien loin de chez moi, mais j’entends quand même d’ici Idéfix hurler à la mort…
    Quant aux océans ils sont à bout de souffle, ils ont mal à leurs écosystèmes, affaiblis de surpêche et malades à vomir des activités industrielles de ceux-là mêmes qui tirent bien souvent hypocritement la sonnette d’alarme ! Le diagnostic est là : la planète devrait mourir d’asphyxie sous peu car les océans sont au bord de l’embolie pulmonaire. Mais pas de panique : des professeurs Nimbus -ces héros des temps modernes- doivent déjà être en train d’imaginer des respirateurs artificiels géants au fin fond de leurs laboratoires…
    Tout était pourtant là pour notre survie, avec quelques adaptations à faire peut-être. Vous rendez-vous compte que l’on scie la branche sur laquelle on est assis ?

    On me surnommait le berger des abeilles. Mes butineuses me fabriquaient un miel qui a fait ma réputation jusqu’à l’autre bout du pays. Elles sont toutes mortes, empoisonnées… J’ai bien tenté de leur expliquer, à l’aide de quelques pas de danse devant les ruches, d’éviter les champs de tournesols et de ne pas boire la rosée sur les feuilles de vignes, mais elles repartaient à tire d’aile signer leur propre arrêt de mort. Plus d’abeilles, plus de pollinisation donc plus de fruits, de fleurs ni de légumes ? Que nenni ! Les professeurs Nimbus arrivent dard-dard à la rescousse pour modifier les gènes des abeilles afin qu’elles s’adaptent aux pesticides et autres poisons, et sauver ainsi la planète ! Et de toute façon la pollinisation est déjà assurée par des bourdons électroniques, qui serviront peut-être aussi à l’occasion de sextoys aux reines dans l’intimité de leurs chambres nuptiales… Et la modification des gènes des professeurs Nimbus, c’est prévu pour quand ?

    Moi je roulais depuis 30 ans dans une petite bagnole, héritage de mon paternel, pas gourmande du tout et pour la clim j’ouvrais les vitres, ça me permettait de dire bonjour au passage, et j’ai toujours réussi à éviter les arbres qui traversaient la route.  » Elle n’est plus aux normes  » et me voilà donc avec une voiture à l’électronique compliquée où je ne risque plus de réparer le démarreur avec un bout de fil de fer. Mon garagiste est désormais un chirurgien qui travaille en gants blancs et son garage un hôpital, où je manque d’aller moi aussi chaque fois qu’il me présente la facture.  » C’est le progrès, c’est pour une planète plus propre, dans 5 ans vous devrez en acheter une autre, celle-ci ne sera plus aux normes « . Une planète plus propre et aux normes avec tous ces rebus de la société de consommation galopante qui envahissent le moindre espace terrestre ? Tous ces matériaux non recyclables qu’ on balance à la mer ou qu’on enterre comme cadeaux pour les générations futures ? Ces bouteilles de plastique que l’on trouve même au sommet de l’Everest et ces tonnes de déchets toxiques électriques et électroniques qui vont polluer l’eau, l’air, les sols, en empoisonnant au passage ceux qui les manipulent ? Notre globe va se décrocher bientôt sous le poids des voitures, des ordinateurs, des téléphones portables, des télés ou des réfrigérateurs qui s’amoncellent… Où donc cette course sans fin nous mènera-t-elle ?

    Un jour viendra où je rejoindrai sur sa planète le Petit Prince. Pour finir sur une note optimiste, je souhaite de tout coeur l’entendre dire en m’asseyant près de lui, alors qu’il montrera du doigt une orange bleue dans le lointain :  » là-bas, c’est un jardin qu’on appelle la Terre. Sans l’obstination de quelques jardiniers qui ont décidé de retrousser leurs manches, elle aurait disparu » …
    Mesdames et Messieurs, et si vous décidiez aujourd’hui de devenir ces jardiniers sauveurs ? Si vous plantiez dès maintenant sur notre Belle Bleue les graines d’un futur meilleur ? Je n’ai ce matin frisé l’insolation que pour venir vous interpeller à ce sujet…

    A propos de mes dromadaires ils m’ont dit aller vers le nord, le Grand Nord ! J’ai levé bien malgré moi un sourcil interrogateur, car le moindre mouvement me faisait couler la transpiration. Ils ont contacté des pingouins qui font chambres d’hôtes en Arctique, et ils partaient chercher un peu de fraîcheur là-bas. Ils m’ont parlé des gaz à effet de serre qui font monter la température du globe et combien ils ne supportent même plus leur Sahara natal. En entendant le mot gaz j’ai repensé aux vaches de Louis. Il paraît que la banquise fond et que le niveau des océans monte. Les Napolitains devraient chanter un peu moins fort avec les pieds dans l’eau, c’est le seul point positif, ça les empêchera peut-être de nous piquer nos femmes »…

    1. Je suis très triste pour toi, pour tes abeilles, je ne suis pas apiculteur, mais je voulais l’être à une époque, et à titre de particulier, pas très jeune, qui gratte la terre de son jardin, je suis affolé par la disparition des insectes de tout poil, par le cagnard qui nous tombe dessus cet automne dans le Languedoc… je d »ploie des tonnes de soins lorsque des larves de coccinelles décident de prendre mon pommier pour terre d’asile, mais même les grosses abeilles bleues ont décampé du coin, à tel point que je suspecte la maigre pollinisation d’être responsable de la petitesse de la récolte de légumes. A mon avis, c’est cuit, et je pense que c’est aussi ton avis…
      f.

  7. Ce livre aussi a l’air genial:

    https://reporterre.net/Dans-la-jungle-de-l-existence-flotte-un-entetant-parfum-d-entraide

    Je n’ai jamais lu ni entendu quelqu’un denoncer « l’anthropomorphisme », ni le « romantisme », ni « l’ethnocentrisme », ni « l’anthropocentrisme »… de la soi-disant « loi de la jungle »!

    Pour un animal, manger est un devoir. Que faisons-nous du droit de la nourriture a etre mangee??? Nous pouvons renverser completement le Malthusianisme, et remettre les Hardin, Ehrlich, etc. a leur place, qui n’est certes pas la poubelle, mais leur juste place: une etape dans l’histoire de la consience humaine.

  8. Cher Fabrice, je n’ai pas (encore) lu ton livre, mais il me semble que Georges Monbiot est probablement d’accord avec ton livre, dans cet article sur la disparition brutale des insectes:

    https://www.theguardian.com/commentisfree/2017/oct/20/insectageddon-farming-catastrophe-climate-breakdown-insect-populations?CMP=twt_a-environment_b-gdneco

    Un passage remarquable de l’article sur la science:

    « It is remarkable that we need to rely on a study in Germany to see what is likely to have been happening worldwide: long-term surveys of this kind simply do not exist elsewhere. This failure reflects distorted priorities in the funding of science. There is no end of grants for research on how to kill insects, but hardly any money for discovering what the impacts of this killing might be. Instead, the work has been left – as in the German case – to recordings by amateur naturalists. »

    La science est en aussi mauvais etat que la nature, malheureusement! Et la cause est la meme.

    Je ne suis pas d’accord avec Monbiot qu’il faille « reduire les surfaces agricoles ». Si tout le monde pratiquait l’agriculture correctement, comme font de plus en plus de paysans, il faudrait plutot les augmenter, pour augmenter la biodiversite. Mais Monbiot regarde ces choses avec ses lunettes occidentales, (pire: Britanniques! ;)) on ne peut pas etre parfait…

  9. Salut Fabrice,

    Tu aurais pu aussi lui parler de l’agence Albert à ta petiote. Celle qui, telle une abeille, a «mystérieusement disparu» de la toile.

    L’ araignée a repris son ouvrage mais cette fois tout le monde a compris.

    Encore qu’un livre…

  10. Il y a 6 ans presque jour pour jour, Fabrice titrait, lucidement et brillament:

    « Et Sarkozy donna la charia aux Libyens (faute de nucléaire) »

    Avec 6 ans de recul, l’article et les commentaires avises, meme s’ils etaient remarquablement moins confus que la presse de l’epoque, apparaissent quand meme un peu en deca de la realite.

    Aujourd’hui, une nouvelle importante: Nicolas Sarkozy sera-t-il, oui ou non, le premier non-africain a repondre de ses actes devant la cour penale internationale?

    http://www.elwatan.com/international/des-ong-africaines-deposent-plainte-contre-sarkozy-devant-la-cpi-09-10-2017-354302_112.php

    https://fabrice-nicolino.com/?p=1214

  11. La pollution électromagnétique serait l’une des causes de l’effondrement de la population d’abeilles dans le monde, c’est ce que vient de confirmer une nouvelle étude réalisée par le biologiste Daniel Favre, en Lausanne (Suisse).

    On le sait depuis longtemps, le maintien des colonies d’abeilles domestiques a des implications importantes sur notre écosystème. Dans son étude, le scientifique a analysé les effets des ondes électromagnétiques provenant des téléphones mobiles sur le comportement des abeilles.

    Les téléphones mobiles ont été placés à proximité immédiate des abeilles et les sons produits par les abeilles ont été enregistrés et analysés. Les recherches ont montré que le signal des téléphones cellulaires trouble le comportement des abeilles. Plus de 83 expériences près des ruches ont donné les mêmes effets !

    http://www.robindestoits.org/Les-ondes-des-mobiles-fatales-pour-nos-abeilles-Mai-2011_a1229.html

  12. Bonjour Fabrice,
    Je viens de lire votre lettre à la petiote. Cette industrie de la malbouffe est une abomination de la pire espèce, hélas. On a beau le savoir, il semble qu’on n’en finisse jamais de découvrir un nouveau scandale, une horreur exhumée des pages sombres de l’histoire. L’énumération pourrait tourner à la litanie et s’avérer désespérante. Ce n’est pas ce qui m’est apparu à la lecture de votre propos, au contraire. Je ne sais rien de plus déprimant que la grande romance positive, jamais très loin du déni. Et surtout, peut-être, la figure d’une « poussinette de juste trois ans », porte en elle des forces inouïes. Au fil des pages, elle est devenue à mes yeux l’incarnation émouvante des êtres faisant leurs premiers pas dans un monde au bord de sombrer. Celles à qui nous laissons le pire, ceux à qui bientôt nous passerons la main nous donnent une raison de plus de ne pas renoncer.
    Cette petiote – elle ou un(e) autre –, j’ai imaginé qu’elle vous répondait. Il est toujours délicat de se projeter ainsi, et ce qui va suivre n’a aucune prétention à prophétiser le chemin à la place de l’autre, évidemment. N’y voyez qu’une rêverie toute personnelle écrite un jour d’octobre hésitant entre la tempête et les éclaircies. Si le gris n’emporte pas tout, l’automne promet d’être flamboyant.
    Cette réponse, la voici, donc. Avec mon amitié et mes salutations fraternelles à toutes et à tous,
    Frédéric

    ***********

    Fabrice, mon cher Fabrice,
    Vingt ans se sont écoulés depuis ta lettre « sur l’abominable histoire de la bouffe industrielle ». Vingt ans, c’est long alors qu’un à un, les écosystèmes s’effondrent à un rythme effrayant. Et c’est bien court à l’échelle des idées et de leur diffusion.
    Depuis cet automne de l’année 2017, tout s’est exacerbé. Des régions entières du monde sont devenues inhabitables. Par dizaines de millions, des réfugiés cherchent une terre où vivre, et partout, les frontières se ferment. Les océans deviennent des cimetières. Les guerres se multiplient pour le contrôle des ressources au seuil de l’épuisement. Jamais le monde n’a compté autant d’émeutes de la faim. Quant aux industriels de la malbouffe – pardon pour le pléonasme –, plus que jamais, ils se surpassent. Traçabilité, transparence, contrôles sanitaires, normes qualité, tout est bon pour étendre leur empire. Ce qui n’est pas labellisé par les multinationales est couvert d’infamie. C’est désormais officiel : « Manger tue », excepté la délicieuse tambouille industrielle auto-certifiée conforme. Plus la ficelle est grosse, plus les dealers tirent dessus. Rien de bien nouveau, tu me diras.
    Ce qui l’est, en revanche, c’est la fronde grandissante. Des individus, des collectifs cultivent leurs légumes et leurs céréales, produisent leurs graines, éduquent leurs enfants, désertent la civilisation industrielle, font sécession. Chaque semaine qui passe voit leur nombre augmenter à une telle vitesse qu’on ne peut les compter. Pour beaucoup, l’emblème est la clé à molette, je sais que tu comprendras le sens de ce symbole. Qu’il s’agisse de la construction d’une route, d’un aéroport, d’un barrage, d’un projet minier, d’un parc de loisirs, d’activité ou de recherche techno-scientifique, l’opposition gagne du terrain. Occupations, réquisitions, blocage du trafic et des communications, neutralisation des grands chantiers nuisibles, des avions, des chalutiers industriels… chaque situation donne lieu à une action pour préserver ce qui reste de terre cultivable et de vie sauvage. Des salariés cessent le travail pour danger grave et imminent à la santé et à nature, des luddites appellent à « briser les machines et à sauver les mots », des opposants de tous bords célèbrent la vie qui vaut mieux que l’emploi, les écrans et la tyrannie technologique.
    Les ministres et de grandes Ong en avalent leurs petits-fours de travers, alors que le mouvement gagne en puissance et en légitimité, progresse sans violence, sans modèle d’aucune sorte, mène un travail d’enquête, de dévoilement. L’heure est à reconquérir nos autonomies et nos symbioses à l’échelle de nos territoires.
    A l’heure où je t’écris, le ciel commence à prendre les couleurs du levant. J’aime cette heure des commencements, quand tout peut advenir. Une longue journée m’attend. La récolte de pommes s’annonce fameuse, inversement proportionnelle à l’IFT (l’indice de fréquence de traitement par pesticides) réduit à zéro, tu t’en doutes bien. Il reste de la terre à préparer pour accueillir les blés anciens et le seigle de pays. Cette année, nous allons expérimenter une parcelle de céréales binées par traction animale et une autre sans travail du sol simplement recouvert d’un paillage végétal. Si tu voyais cette vie grouiller juste dans une poignée de terre, alors qu’elle avait quasiment disparu !
    J’ai encore en mémoire les épis de l’été dernier. Je revois leurs lumières danser dans le ciel, à deux mètres de haut. Des rouges, des blonds, des bruns, certains barbus, d’autres imberbes plus hauts que moi. C’est un éblouissement. Je manque de mots devant tant de beauté. Zéro traitement, zéro raccourcisseurs de paille, zéro tétrachlorure de carbone… Et ce pain, si tu goûtais ce pain, si tu respirais ses arômes. Plusieurs personnes intolérantes au gluten des blés modernes le digèrent parfaitement.
    Dire que nous avons failli perdre tout ça, à commencer par ce trésor de diversité que sont les semences paysannes, tu sais, celles que l’on peut ressemer chaque année. Enfin, de plus en plus de maraîchers bios délaissent les hybrides F1 – des « Terminator » qui n’en ont pas le nom – pour les variétés traditionnelles ; des champs accueillent des graines vivantes, ni stables ni homogènes, contrairement à ce qu’imposent le catalogue officiel et sa fameuse DHS (Distinction-Homogénéité-Stabilité).
    Tu vois, le peuple Karen nous inspire d’une certaine façon, tout comme Nicolaï Vavilov et Vandana Shiva.
    Tes livres figurent en bonne place sur l’étagère. Ils côtoient Edward Abbey, Beaudoin de Bodinat, Bernard Charbonneau, Jacques Ellul, Ivan Illich, l’encyclique du Pape François, Pièces et main d’œuvre, Vandana Shiva, Paul Watson…
    A quoi tient le « soulèvement des âmes » que tu as si souvent appelé de tes vœux ? A des idées, donc à des mots. A des éveilleurs de conscience. A des rencontres. Est-ce que l’heure est venue ? Je l’espère de toutes mes forces. Nous l’espérons et, plus encore, nous le vivons dans nos cœurs.
    Est-ce qu’il y aura des lendemains de fête ? Est-ce que notre cause est perdue ? Je ne sais pas répondre à ces questions. L’avenir le dira. Nous faisons ce que nous avons à faire, c’est tout. Notre chemin est celui des bleuets et des coquelicots, des sources et des arbres sacrés. Notre drapeau n’est d’aucun pays, d’aucun règne, mais de tous à la fois ; nous habitons la même terre, le même ciel. Nul ne peut rien contre une parole juste quand elle est incarnée, parce qu’elle est incarnée, devrais-je écrire. C’est elle que nous cherchons dans la plénitude de chaque jour. Et c’est une source de joie.
    J’entends que l’on m’appelle. La journée va commencer. Je t’envoie mes pensées d’affection les plus tendres et toute ma gratitude.

    Ta grande petiote

  13. Si cher Fabrice,
    Tout d’abord un grand merci à nouveau pour ce dernier petit bouquin, lu, partagé, discuté, offert et à nouveau commandé plusieurs fois, à notre habitude…merci.
    Par ailleurs et comme je souhaiterais souvent converser et « travailler » avec toi, rédiger, faire ma part de ce qui constituera la « déclaration universelle des devoirs de l’homme », j’ai une question à te poser aujourd’hui. Un grand quotidien de ce petit pays qu’est la Suisse vient de publier une interview (réalisée par son rédac chef…) du PDG de Syngenta, dans un contexte que tu connais mieux que quiconque. En voici le lien :

    https://www.letemps.ch/economie/2017/10/26/erik-fyrwald-lagriculture-bio-ne-produira-jamais-assez-nourrir-monde?utm_source=amp

    Ce journaliste fait-il un travail pertinent en livrant ce « point de vue » au public, sans même un petit encart sur qui est réellement ce géant redoutable et sino-helvète où travaille-t-il indirectement pour celui-ci ?
    Et puis, ayant un petit peu lu sur ce qu’est le programme vanté par Erik Fynwald (littéralement « bois de Finlande !), bienfaiteur assurément de l’humanité (la sienne) ; vanté donc le si bien nommé Good Growth Plan, je trouverais très utile et intéressant que tu livres un point de vue sur cet interview. Peut-être un article sous forme de contrepoint dans Le Temps. Accepteraient-ils de le publier ? Accepterais-tu d’ecrire dans un tel journal ? Si non, je pourrais le proposer à un autre quotidien disons plus engagé sur la place (Le Courrier) pour que ce droit de réponse nécessaire soit présent dans l’espace public de ce si propre pays sur lui-même.
    Encore merci et un wagon de bonnes pensées pour toi, si cher Fabrice.
    Nicolas

    1. Cher Nicolas,

      Je n’ai pas l’énergie physique, en ce moment, pour m’attaquer à cela. Qui le mériterait pourtant, car cet homme – je viens de lire l’entretien – est un ignorant, en plus du reste. S’il avait voulu faire semblant d’être sérieux, il aurait dit – car c’est vrai – que la question est controversée jusque dans le saint des saints de la FAO, mais il préfère la ligne officielle, qui permet à cette transnationale de gagner tant d’argent. Tout en proférant quantité d’inepties sur l’agriculture bio. Je ne peux écrire ce que je pense de lui, car si je le faisais, je courrais le risque d’une poursuite devant un tribunal. Car je pense le plus grand mal de ce triste personnage. Bien à toi,

      Fabrice Nicolino

      1. Merci cher Fabrice pour cette réponse. Pour l’article en question je vais voir de mon côté avec d’autres personnes succeptibles de prendre avec moi la plume et, le cas échéant, nous te le soumettrons. Mais ce qui compte vraiment dans tes mots ce soir, c’est la douleur que tu exprimes et qui nous touche. Tristesse et tant de pensées positives pourtant à ton égard, beaucoup d’ampathie et d’amitiés.
        Tout comme dans les forêts de nos si merveilleux arbres, au travers des racines et de ce monde extraordinaire que nous foulons de nos pieds, les connexions sont subtiles et permettent à celui qui est affaibli d’être soutenu par la communauté de ses congénères. Les langages diffèrent mais liens sont forts cher Fabrice. Courage pour toi. On est là et nombreux à déployer nos antennes de soutien…
        Fraternellement
        Nicolas

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