En défense des semences (enfin une réunion utile ?)

Que souffle enfin le vent de l’optimisme ! Mais avant ce plaisir rare, un peu d’ennui quand même. En 2001, les États membres de la FAO – grosse bureaucratie mondiale chargée de l’alimentation et de l’agriculture – se mettent d’accord sur un Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture (Tirpaa). En effet, cela commence très mal.

Ce Tirpaa a pourtant le noble objectif de « préserver la biodiversité des semences agricoles “pour une agriculture durable et pour la sécurité alimentaire” (ici) ». La plupart d’entre vous, je pense, savent que l’extraordinaire richesse des plantes cultivées par l’homme pendant des milliers d’années a disparu. Il n’en reste que ce que l’agriculture industrielle tolère encore. L’Inde du passé cultivait, ainsi, probablement, plusieurs dizaines de milliers de variétés de riz, adaptées au moindre relief, au plus discret microclimat, aux plus petites variations du sol. Un tel trésor, au service de l’alimentation, paraissait un réservoir sans fin dans lequel puiser pour de nouvelles et fructueuses sélections.

Je vous épargne le couplet sur les transnationales, qui s’emparent sous nos yeux du bien le plus précieux, c’est-à-dire les semences. Par bonheur, la résistance existe, menée en France par d’authentiques combattants, comme Guy Kastler. Ce dernier note, à propos du Tirpaa : « Il a été adopté par les Etats membres de la FAO en 2001 et est entré en vigueur en 2004 après ratification par une centaine d’Etats (les Etats-Unis ne l’ont pas ratifié). Il vise, selon son texte, à soutenir la conservation ex-situ (dans les banques de gènes) et in-situ (dans les champs) de la biodiversité cultivée, y compris par la reconnaissance de la contribution des agriculteurs et de leurs droits qui en découlent à conserver, ressemer, protéger et vendre leurs semences ».

Trop beau pour être vrai ? Un peu. Une réunion de ce fameux Traité international vient de se terminer à Carthage (Tunisie). 2009 est et sera une année déterminante à bien des égards. En novembre, Rome accueille un sommet sur la sécurité alimentaire et en décembre, Copenhague sera la capitale du dérèglement climatique. Il va de soi que le combat pour les semences est crucial à la fois pour nourrir les hommes et les préserver – si peu que ce soit – du changement climatique en cours. Or jusqu’à la fin de la réunion de Carthage, la discussion a été très dure, frôlant plusieurs fois le blocage complet. Car ne croyez pas qu’il suffise d’un traité pour changer quoi que ce soit. Voyez plutôt le sort du protocole signé à Kyoto en 1997. Un traité n’est jamais qu’un point le long d’une ligne sans fin. Et donc, Carthage. Et donc des empoignades.

Je viens de recevoir un communiqué de Via Campesina, organisation internationale de paysans, très active à Carthage. Son titre porte un point d’interrogation qui n’enlève pas grand chose à sa force : « Un pas considérable vers un véritable engagement de la FAO en faveur des droits des paysans ? ». Il semble bien que, pour une fois, les intérêts les plus mercantiles aient dû reculer. Il semble bien que les États aient enfin considéré la question de la souveraineté alimentaire, qui passe par le droit de disposer librement des semences. D’après Via Campesina, la réunion serait tombée d’accord sur deux points clés. Le premier : « Encourager les pays membres à examiner toutes les mesures affectant les droits des paysans et supprimer les barrières empêchant les agriculteurs de stocker, échanger ou vendre leurs semences ». Le second : « Impliquer les agriculteurs à part entière au sein d’ateliers régionaux et/ou nationaux portant sur l’application des droits des paysans et rendre compte de cette dernière lors de la prochaine réunion du Traité sur les semences, qui aura lieu dans environ 18 mois ».

Je dois avouer que ces paroles ne sont pas très rigolotes. Mais elles sont chargées du poids si lourd de la vie. Et de la mort. Une paysanne brésilienne présente à Carthage, Soniamara Maranho, a trouvé le mot juste en s’adressant à la docte assemblée des bureaucrates de la FAO : « Nous reviendrons ».  Oui, nous reviendrons. Nous y reviendrons.

23 réflexions sur « En défense des semences (enfin une réunion utile ?) »

  1. À propos des banques de semences, quelqu’un aurait-il des infos sérieuses, mais sans doute forcément tordues, sur les raisons qui ont animé les bienfaiteurs de l’humanité que sont ceux qui ont investi leurs gros sous dans celle qui est peut-être la plus connue, celle du Spitzberg (Svalbard pour les intimes) ? J’ai nommé, à côté de l’État norvégien, Bill Gates et sa fondation, la fondation Rockefeller, très gros investisseur dans la recherche génétique, Monsanto, qu’on ne présente plus, DuPont/Pioneer Hi-Bred et ses si nombreux brevets OGM, Syngenta, qu’on commence à bien connaître aussi… Les médias agitent les épouvantails habituels pour évoquer cette banque de semences, mais se gardent bien d’évoquer cet aspect de la question.

    Quant à savoir si cette réunion sera porteuse d’avenir pour de bon, on est tellement habitués à se prendre la réalité en pleine face qu’on a du mal à croire que la lucidité ne conduira à déclarer : Carthago delenda est !

  2. Que vive l’agriculture bio…
    Bon sang, mais quand est-ce que les politiques (qui mangent tous les jours…) vont-ils tourner la page de la brevetabilité du vivant ? Et la classer définitivement aux oubliettes.

    Merci les chercheurs lanceurs d’alerte, merci José, merci Greenpeace, merci à toi Fabrice et tous les journalistes indépendants impliqués et à la recherche et la diffusion d’infos pertinentes…

    Cela nous aide, nous les assocs à diffuser « l’autre façon de voir la même chose » et surtout à AGIR dans le bon sens…

    Nous allons y arriver Fabrice. Tu es un homme pressé, comme moi. Mais il ne faut pas griller les étapes. Informer, montrer l’exemple, changer les esprits dans le calme…
    Il faut sensibiliser. Les politiques sont des humains. Aucun d’entre eux n’est pas sensible à la disparition des abeilles. Il suffit de leur mettre le nez dedans.
    Il faudrait inviter tous les Ministres de l’Agriculture à des séances de pollinisation manuelle d’un verger au printemps…Si ça n’est pas possible, il faut commencer par alerter l’élu responsable de la commission agriculture de sa commune, puis le Maire, puis le Vice-Président Agriculture de la Comcom, puis le département, puis la Région sur tous ces problèmes (pesticides, etc…).
    Y aller avec un collectif d’apiculteur.

    Oui, le combat contre la connerie humaine se fera sur le terrain, là où le mal est fait. A la campagne. Là où sont produits nos aliments. Là où tout se passe.
    Et non pas dans les appartements parisiens, passif, avec des clics de souris…

    Prenez le temps d’aller voir un paysan bio (c’est à dire convaincu que c’est la seule voie viable de notre système de production alimentaire), c’est à dire en l’aidant à planter, à désherber ses quelques hectares (il n’a pas trop le temps de parlementer lui…)…mangez sa production. Et vous comprendrez mieux les enjeux…

    Beaucoup de mal a été fait.
    Tout doit partir de la base. Mais il faut faire l’effort maintenant, pas dans 5 ans…
    Il faut redonner la place à la culture vivrière locale. A force de voir les petits pas, les politiques verront et agiront…

    Fabrice, à travers ses livres annonce clairement la couleur. C’est dans le domaine de la production agricole que tout va se jouer.

    Allez, je vais aller remuer mon compost…

  3. Phamb, ton optimisme est émouvant, et me réchauffe le coeur. Mais, dis-moi, juste une question, à qui ou à quoi imputes-tu la disparition des abeilles ?

  4. Etre partie prenante dans une banque de semences a un formidââble impact sur l’image de marque ensuite cette banque peut être bougrement utile au cas où……………

  5. @ chanee,

    Il vient d’être confirmé que les pesticides ont un impact majeur sur les abeilles provoquant un véritable génocide dans les cheptels.

    C’est une véritable catastrophe. Tout le monde ne le sait pas. Pas mal s’en foutent complètement…Alors que le problème est très grave…
    Quand vous voyez en live un apiculteur pleurer à chaudes larmes en regardant les abeilles mortes par dizaines au creux de ces 2 mains, ça vous fait quelque chose, croyez-moi…
    Et ces scènes ne sont pas prêtes de s’envoler de ma mémoire.

    Mêmes les agriculteurs sont très inquiets pour leurs récoltes…Ils commencent à voir qu’ils sont dans une impasse…

    C’est sûr, ça émeut plus un campagnard (un provincial ?) qu’un citadin…
    Pourtant, on est tous dans le même bateau.

  6. Hacène: il ya un long article sur Bastamag, entretien avec Guy KASTLER. les transhumanistes rôdent..et ils sont tordus.

    http://www.bastamag.net/spip.php?article477

    Extrait:
    ….C’est la mission des Etats de préserver les ressources génétiques – animaux, microbes, plantes – et de les mettre à disposition de tous. Cette mission est d’autant plus essentielle dans les pays qui ont industrialisé leur agriculture que la biodiversité cultivée dans les champs a disparu. Cette mission est pourtant délaissée progressivement au prétexte de manque de crédits. Une partie des banques de gènes est aujourd’hui privatisée, avec un accès de plus en plus restreint pour l’agriculteur ou le jardiner. Toutes les firmes ont construit leurs propres banques de gènes grâce à leur accès facilité aux banques de semences publiques.

    En France, le Bureau des ressources génétiques (BRG) a été absorbé par une Fondation de droit privé (Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité) ouverte aux fondateurs publics – INRA [3], CNRS, Muséum national d’histoire naturelle, CIRAD… – mais également privés [4]. Ceux-ci siègent d’office au Conseil d’administration où ils deviendront facilement majoritaires.

    Sur l’île de Svalbard en Norvège, les fondations Bill Gates et Rockefeller ont financé une banque de gènes dans laquelle sont entreposés dans le froid plus de 4,5 millions d’échantillons de semences. L’accès à cette banque est réservé aux institutions contrôlées par les multinationales semencières. Ces semences ne seront pas ressemées : elles perdront rapidement toute leur capacité de germination. Même mortes, elles pourront livrer leurs séquences génétiques aux ordinateurs de l’industrie, convaincue de sa capacité à recréer un monde artificiel à partir de ces seules séquences. Un monde qui sera totalement fiché par la marque des droits de propriété industrielle sur les gènes. Mais l’industrie ne pourra jamais faire des plantes capables de s’adapter partout. Elle en fabriquera quelques-unes pour toute la planète, qui ne pousseront qu’avec davantage d’engrais chimiques et de pesticides. En agissant ainsi, elle remet en cause la possibilité même de nos enfants de se nourrir.

    Comment éviter cette destruction du vivant ?

  7. Phamb,

    Vous êtes merveilleux et que le Monde est beau avec vous…

    Un enfant est malade, une mère prie des heures, des jours entiers pour que son enfant guérisse enfin, seul un docteur est en mesure de soigner le gosse, mais la mère refuse par idéologie de laisser agir le médecin !… L’enfant va donc mourir, faute de soins appropriés… pas de chance hein !…

    L’enfant c’est l’Humanité et la Terre !
    Vous, vous êtes la mère !
    Moi, je suis le docteur !

    Vous croyez avoir ou être une solution ?…
    Mais en fait vous faites partie intégrante du problème !…

    Vous êtes une face d’une même réalité, l’autre face, mon cher, ce sont les gens ou les idées que vous prétendez combattre !… Avec eux, vous formez une seule et même réalité !…

    Les deux face d’une même pièce de monnaie et qui s’appele : le théâtre du Monde !…

    Je ne vous aime pas !… Car vous leur vendez du rêves, vous leur donnez des faux espoirs… Et probablement le savez-vous, puisque vous n’avez pas l’air bête ?

    Mais hélas, vous êtes comme la mère, en train d’essayer de sauver son gosse par des prières…

    Un minimun d’objectivité vous ferez voir les vraies réalités, les vraies vérités !…

    Mais le Mensonge est, ô combient préférable !… N’est ce pas ?…

    Bonne nuit à Tous…
    Faites de beaux rêves et dormez bien…

    Salut.

  8. Oulà, clairement, ça me dépasse ce genre de comparaison…

    Je pense, Nicolas, que vous êtes déconnecté de la réalité.
    Je préfère rester Terre à Terre, laisser le « médecin » de côté…

    Vous feriez mieux de vous reposer et lire des ouvrages sur la relation entre l’homme et la Terre nourricière…
    Lisez donc les ouvrages de Pierre Rabhi. Je pense que ça vous ferait le plus grand bien.

    Je ne prie pas Nicolas, j’agis et ça marche.
    Je n’attends pas que ça vienne d’ailleurs…

  9. http://www.politis.fr/article7261.html
    là une critique de « home » le genre d’images que nos petits enfants regarderons quand la planète sera devenue invivable parce que des tas de cons se regardent le nombril en pensant qu’il faudra faire un jour quelques chose , mais quoi ! et merde.
    les dernières élections en sont la preuve.
    mais il est déjà trop tard, on ne pourrait que limiter les dégâts pour éviter la catastrophe.
    et là, nicolas je comprends ton coup de gueule qui pour moi n’a rien de haineux . l’homme doit changer de l’intérieur, il va falloir apprendre à partager, à tout partager, pour éviter le pire.

  10. Vie contre technoscience

    Dans toutes les grandes messes, on parle beaucoup de biodiversité, mais il y en a une qui est systématiquement oubliée, c’est la biodiversité AGRICOLE !

    La FAO a lancé une alerte mondiale contre l’érosion de cette biodiversité qui est pourtant une des clés de l’adaptation de nos agricultures aux dérèglements climatiques.

    Et la lutte s’annonce plus qu’acharnée ! D’un côté, nous avons toute la paysannerie avec ses connaissances, ses semences, ses races d’animaux adaptées à des climats très divers.

    De l’autre, la technoscience qui vient par exemple de décrypter entièrement le génome de la vache.

    Dans un article de l’Inra on peut lire : « Les données issues du séquençage permettent le développement d’un très grand nombre de marqueurs génétiques et d’outils de génotypage à haut débit, renouvelant complètement les méthodes de gestion des populations pour une sélection de nouveaux caractères. »

    Je voudrais juste aussi dire deux mots sur les nanotechnologies et la biologie synthétique qui en fait partie. C’est une réponse à la question sur le Spitzberg ou Svalbard en norvégien.

    Extrait d’un article :

    « Jusqu’à maintenant, le génie génétique consistait essentiellement à reconnaître les gènes dans un génome, à les séquencer et à procéder à de grossières manipulations en procédant par « coupé-collé ». Aujourd’hui, certains chercheurs sont en train de passer de la lecture du code génétique, aux premiers stades de son écriture. Ils fabriquent de l’ADN, « lettre » par « lettre » et commencent à écrire des phrases, des « lettres » qui n’ont jamais existé dans la nature et à les combiner dans de nouveaux « systèmes génétiques ».

    « Nous assistons à des alliances sans précédent entre compagnies impliquant des start-ups de la biologie synthétique et les plus puissantes compagnies de la planète comme les géants du pétrole, de la chimie, de l’agrobusiness, des industries pharmaceutique, automobile, forestière et d’autres encore. D’un côté, Archer Daniels Midland, DuPont, BP, Shell, General Motors, etc, de l’autre Iogen, Solazym, Synthtic Genomics, Metabolix, Genecor, etc… Et comme pour les OGM, sous couvert de promesses mirobolantes, les intérêts financiers de ces grandes firmes passent avant la protection des ouvriers, des citoyens et de l’environnement ».

    « Dorénavant, le séquençage et le stockage des échantillons biologiques se fait sous forme numérique et avec un simple clic, ces « échantillons » pourront se retrouver instantanément à l’autre bout de la planète et ressusciter dans les labos de grandes firmes qui auront les brevets et pourront ainsi contrôler les espèces, la biodiversité et l’agriculture. »

    D’un côté la richesse génétique issue de milliers d’années de travail de dizaines de générations humaines, de l’autre l’aventurisme technoscientifique et ses gènes synthétiques brevetés, d’un côté l’humanité, de l’autre le Meilleur des Mondes.

    MH

    En effet, plein d’infos à trouver dans :

    http://www.bastamag.net/

  11. Merci Marie. Évidemment, si je pose la question, c’est surtout pour que d’autres l’aient aussi à l’esprit ! Ton lien confirme mes soupçons (comment ne pas en avoir ?) : ce qui sont comprennent savent s’entendre sur la marche à suivre. Et tant que les « gens » ne penseront pas par eux-mêmes, d’autres s’en chargeront pour eux…

    Nicolas, je te pose la question, même s’il n’y a guère de doute : tu es bien le même Nicolas qui intervient sur le blog d’Yves Paccalet ? Même contenu, même écriture. Alors pourquoi la forme est ici si différente, plus aigrie, voire agressive ? Cela tient-il aux propos ici tenus par les internautes ? Je ne pense pourtant pas que l’on soit ici plus naïfs qu’ailleurs…

  12. — URGENT – PETITION MONDIALE A SIGNER —

    Le gouvernement péruvien a promulgué des lois qui pourraient autoriser les industries extractives et les exploitations d’agriculture à grande échelle à détruire rapidement la forêt ombrophile de l’Amazonie.
    Les populations autochtones manifestent pacifiquement depuis deux mois, exigeant de pouvoir donner leur avis légal sur des décrets qui entraîneront la destruction de l’écosystème et des populations de l’Amazonie, et auront des conséquences catastrophiques pour le climat de la planète. La seule réponse du président Garcia a été d’envoyer des forces spéciales pour réprimer les manifestations par la violence. Déjà de nombreux morts…

    http://www.avaaz.org/fr/peru_stop_violence

    Des nouvelles de la situation sur Radio Canada :

    http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2009/06/05/009-perou-manif-amazonie-shtml

  13. une autre réunion utile?

    Haro sur la biopiraterie, pillage des ressources naturelles du Sud

    paris (FRA), 15 juin 2009 (AFP)

    Experts, personnalités politiques et représentants d’ONG ont dénoncé lundi à Paris la « biopiraterie », véritable pillage industriel des ressources naturelles et des savoirs des pays du sud, une injustice économique et morale et une menace pour la diversité du vivant.

    « C’est une malédiction, un vol collectif », a déclaré l’Equatorienne Patricia Gualinga, membre du peuple kichwa de Sarayaku (Amazonie) et coordinatrice de l’association « Alianza de los pueblos », à l’occasion des « Premières rencontres internationales sur la biopiraterie » à l’Assemblée nationale.

    « Mon père est chamane, il connait beaucoup de plantes et il a lutté pendant vingt ans contre l’intimidation » des industriels, a-t-elle souligné. « Les peuples indigènes n’ont plus confiance et veulent se défendre car le modèle occidental a prouvé qu’il n’était pas correct », a-t-elle encore asséné.

    Les industries du « naturel » (laboratoires pharmaceutiques, cosmétiques, spécialistes du bio) puisent largement dans la riche biodiversité des pays du sud. Pour trouver l’ingrédient nouveau, les entreprises « pillent sans contrepartie » les connaissances ancestrales des peuples autochtones en brevetant les ressources biologiques ayant une valeur commerciale, souligne le Collectif Biopiraterie, organisateur du colloque.

    « Ils disent qu’ils ne font que breveter un processus de laboratoire mais c’est un artifice monstrueux pour mettre la main sur le vivant », s’est indignée Marie-Christine Blandin, sénatrice française écologiste.

    « C’est un droit des peuples de ne pas se laisser piller par des organisations qui ont d’autres intérêts que le bien-être général », a renchéri Danielle Mitterrand, présidente de la fondation France libertés et épouse de l’ancien président socialiste.

    Des victoires peuvent être remportées contre cette « épidémie de brevets », a rappelé l’altermondialiste indienne Vandana Shiva, évoquant le cas emblématique du Neem ou margousier indien (Azadirachta indica).

    Au début des années 90, les propriétés de cet arbre, utilisées en Inde depuis plus de 2.000 ans en agriculture, médecine et cosmétique, ont fait l’objet d’une série de brevets déposés notamment par le géant de l’agrochimie W.R. Grace.

    Le combat a duré dix ans et s’est terminé par une victoire auprès de l’office européen des brevets qui a reconnu l’antériorité des savoirs traditionnels indiens sur le Neem, a rappelé Vandana Shiva.

    Autre exemple, celui du Sacha Inchi (Plukenetia volubilis), une liane qui produit des amandes très concentrées en acides gras, cultivée traditionnellement par les peuples d’Amazonie depuis plus de 3.000 ans.

    Deux entreprises françaises ont déposé des demandes de brevets auprès de l’Institut national de la propriété industrielle (Inpi) afin d’élaborer des crèmes à usage cosmétique avec l’huile de Sacha Inchi mais le Pérou conteste, a indiqué Mathieu Mellul, du collectif Biopiraterie.

    La Commission nationale péruvienne de lutte contre la biopiraterie planche actuellement sur 18 cas, a précisé l’ingénieur agronome péruvien Andres Valladolid Cavero.

    Des garde-fous sont cependant à l’étude, selon Cyrille Costes, avocat spécialisé dans la propriété intellectuelle.

    L’Organisation mondiale du commerce (OMC) et l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) réfléchissent aux moyens d’accueillir ces savoirs traditionnels dans le droit international et de les intégrer dans la propriété intellectuelle, a-t-il précisé.

    En France, le groupe des Verts va déposer un projet de loi pour réprimer les agissements de biopiraterie des entreprises, a indiqué le sénateur Jacques Muller.

  14. je signale que le pape a aussi « pondu » un texte condamnant les agissements de ces sociétés, le nom du document m’échappe; je crois que si nos chers médias faisait le tamtam sur ce sujet (la biopiraterie), comme elles savent le faire pour certains sujets, les choses bougeraient certainement; pour le pape le sujet tamtam fut le préservatif. et silence total sur sa condamnation de la biopiraterie.
    je ne défends pas le pape spécialement, mais je me demande pourquoi.

  15. guy Kastler un combattant,on reve,cet usurpateur,ce type fasciné par le pouvoir a pris le pouvoir d’aborda Nature et Progres en niant le vote des adherants contre ca chartre ,j’en etais, et puis,je suis sidérée que tu sois si mal renseigné sur ce mec,demande a Dominique Guillet ce qu’il en pense ,tu verra s sa colére,a la reunion en Italie ,Kokopelli est parti a cause du desaccord profond a cause de GUy,et avec raison,ce type aime le Pouvoir, n’est pas un specialiste ,il s’est meme fait passer pour chercheur scientifique,il est pour les reglementation et du coté du manche,c’est ca la réalité du terrain,il est arrivé etre invité partout,desopilant!!

  16. Pour Ourse,

    Eh ben non, tu ne rêves pas. Je maintiens que Guy, qu’il m’est arrivé de critiquer – je continuerai à le faire – est un combattant. Qui a apporté beaucoup par ses analyses. J’en ai personnellement marre des ukases, de ces jugements portant non sur la pensée et les actes réels, mais sur les personnes et leur supposées déviations.

    Autant j’accepte et provoque même les critiques de nature sociale et politique. Autant je me fais très prudent sur le comportement « psychologique » de tel ou tel. Je ne suis pas à la recherche inquiétante d’une pureté introuvable.

    Fabrice Nicolino

  17. ces actes concrets, aucuns, du baratin dans les conferences ,il soutient les productivistes bio,il veux des labels Europeens ,il est pour les réglementations des semences ,et cela c’est le contraire de ce qu’ont défend ,la liberté pour tous des semences,dans les grandes messes ,la derniére réunion a Bruxelles avec Dom et d’autre Europeens assoces acteurs sur semences, etait édifiante sur les positions de Guy, et cela a explosé,certain sont partis, totalement en desaccord avec lui,qui n’est en plus rien dans ce processus,il n’a pas d’association et se promeut lui même,tout seul ,baratinant en faisant croire qu’il a des titres qu’il n’a pas, parfois expert,parfois scientifique,et ca c’est ennuyeux pour être crédible , ce positionnement veux tout dire sur lui,moi je,jejejejej,, cela l’empeche pas de dire des verités,je le connais fort bien,c’est toi qui critique tout mais parle donc de Guillet,Berthelot,etc,des gens qui font eux et resistent ,de ceux qui sont les vrais acteurs,de ceux qui sauvent les semences,qui creent les lieux de productions Ton manque de discernement sur Guy,manifestement tu ne sais pas ce qui se passe sur le terrain, est parfois etrange,ca te regardes,mais j’ai le droit de dire ce qu’il se passe reellement,et dans lequelle je suis tres impliquée,point.Alors tu me traites d’Ukase,quel mepris,quelle dedain,mais tu te prends pour qui,l’Autre existe,si tu as marre de Guillet,et de moi, alors là je n’y peux rien.C’est triste,tes jugements sur les autres electrons libres ,finalement les blogs,ce n’est pas monologuer avec des fans club ,mais accepter la difference ,finalement ce n’est que du narcissisme virtuel!
    Tiens toi au courant ,je ne supposes pas ,ton article est tres conventionnel sur cet homme,je comprend que tu puisses croire cela,mais moi je pense le contraire,j’etais a Nature et progres avant guy et il a detruit tout ,les belges se sont separes,eux des vrais ecolos de la,premiére heure ,sincére et degoutés par ce que guy commencait deja a faire,prendre le pouvoir et creer un personnage fictif afin de faire croire a cette illusion dans laquelle tu es tombé.

    Ourse

  18. Cette discussion sur Kaestler, que je connais un peu, pour l’avoir croisé souvent au sein du collectif me fait penser au fait que ces « réseaux » de lutte sur les semences et ogm, sont un moyen de valorisation pour les individus qui s’y impliquent avec talent et travail..Guy, n’a jamais dit qu’il était scientifique je l’ai toujours entendu se présenter au départ comme un ouvrier et ensuite travailler dans l’agriculture (sur son exploitation? me souviens plus); pourquoi pas? sauf si l’ambition dévore tout; mais oui, malgré l’enjeu réel, il faut se résoudre à accepter que ces luttes constituent seulement pour certains un tremplin; ils ne peuvent donc être radicaux car cela scierait la branche sur laquelle ils sont assis: rétribués par tel et tel asso ou institution.
    Si plus d’ogm, plus d’association de défense, rêvons un peu.
    Les faucheurs mis à part, et je ne parle pas de Guy.

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