Le miracle de la voûte nubienne (Hassan Fathy حسن فتحى)

Le type dont vous allez voir la tête ci-dessous s’appelle Hassan Fathy. Il est tout ce qu’il y a de plus mort, mais il est aussi étonnamment vivant. N’allons pas plus loin, et parlons de paradoxe. Soit un homme né le 23 mars 1900, à Alexandrie (Égypte), quand le monde pensait encore que tout allait se régler par les belles inventions de nos grandioses ingénieurs.Le rasoir de sûreté (1895) permettrait d’utiliser en même temps le télégraphe sans fil (1896) et le tube cathodique (1896) tout en se photographiant grâce au papier photosensible (1897). Le radium (1898) allait guérir la maladie, tandis que le magnétophone (1899) et le ballon dirigeable (1900) nous entraîneraient dans des mondes nouveaux et merveilleux, remplis d’aspirateurs (1901), de radiotéléphones (1902), et de ceintures de sécurité (1903).

Hassan Fathy, le voici :

I

Sur ce cliché, il avait encore un long temps à parcourir les berges du Nil, car il est finalement mort le 30 novembre 1989, au Caire, alors que les illusions technologiques étaient à peu près dissipées. À peu près. Fathy était un grand architecte. Vous noterez comme moi qu’il en existe bien peu. On rencontre sous le pied de chaque cheval claudiquant des Ricardo Bofill ou des Manolo Nun?ez. Je parle de ces braves garçons, car j’ai eu l’occasion d’habiter fort près de deux de leurs merveilles, le palacio d’Abraxas et les Arènes de Picasso, à Noisy-le-Grand. Ces tenants du postmodernisme – pardi -, ces grands réfractaires à « l’architecture fonctionnelle » seraient, dans une société plus équilibrée, jugés pour crime social. Dans la nôtre, ils sont portés aux nues.

Fathy était un incroyable imbécile qui jugeait de son devoir d’aider le peuple à dignement habiter la terre. Vous n’allez pas le croire, mais j’y vais tout de même. Fathy aimait dire ceci : « Droite est la voie du devoir, sinueux le chemin de la beauté ». Il disait encore : « L’architecture émerge du rêve, et c’est pourquoi, dans les villages construits par leurs habitants, on ne voit pas deux maisons semblables ». Dès les années trente du siècle d’hier, il parcourait les campagnes, le monde ancien, étrange, fabuleux des fellahs d’Égypte (lire ici en français, lire ici et en anglais). Fathy ne se faisait pas d’illusions excessives sur l’Occident, et ne croyait pas que l’architecture locale avait tout à apprendre de nous. Lui, se promenant dans les villages, il avait redécouvert des techniques anciennes autant qu’éprouvées. Il pensait déjà à l’autoconstruction, à la nécessité de demeures communautaires, sans fenêtres ou presque, mais ouvrant sur des cours intérieures d’où l’on peut admirer le ciel.

En 1941, il rencontre enfin la voûte nubienne, un art vieux d’au moins 3 000 ans, qui consiste à bâtir en terre, sans coffrage et donc sans bois, de merveilleuses maisons. En résumé plus que simplifié, disons des murs de briques en terre crue, séchées au soleil, surmontés d’un toit voûté, en terre lui aussi. Il faut et il suffit de terre – on en trouve – et d’eau. Dès 1942, Fathy bâtit une sorte de prototype, près du Caire, la maison Hamed Saïd, à Marg. Mais son triomphe s’appelle le nouveau Gourma, du nom d’un village dont les habitants doivent être déplacés. Entre 1946 et 1947, il prouve sur place l’incroyable efficacité de la brique en boue. Il réalise à la fois des maisons, une mosquée, un théâtre, un marché. Il met au point, s’inspirant du passé, des techniques de réfrigération naturelle et de ventilation, qui permettent de diminuer de dix degrés la température extérieure. Les bureaucrates égyptiens ne lui pardonneront pas, qui l’accuseront de vouloir ramener la population locale vingt siècles en arrière.

Bon, faut-il continuer ? Fathy a été contraint de s’exiler entre 1957 et 1962, et bien qu’ayant reçu de nombreux prix internationaux dans la fin de sa vie, on ne jurerait pas qu’il a fait reculer d’un millimètre l’imbattable conspiration des imbéciles. Pour son malheur, pour son honneur, Fathy, bien qu’il ait été et reste l’un des plus grands architectes connus, était hostile à la « modernité » faite de béton, de tôle, de fibrociment, et d’infinie laideur. Auteur d’un livre épuisé en français – Construire avec le peuple, chez Actes Sud -, il avait compris la quintessence de son art, à peu près seul dans ce pays de si vieille tradition. C’est finalement simple : les pauvres doivent utiliser ce dont ils disposent, et assembler les matériaux ensemble, selon des techniques adaptées au lieu, et non à l’idée que de brillants sujets égocentriques se font des besoins humains. Fou, hein ?

Le plus beau, non, pas le plus beau, mais le plus exaltant peut-être est que Fathy a une innombrable descendance. Je ne connais presque rien d’elle, sinon une association appelée la Voûte Nubienne (regardez-moi ça !). Créée en 2000, elle essaime doucement, bien trop doucement hélas, dans la bande sahélienne, où personne n’avait jamais entendu parler de cette technique de construction. Des villageois du Sénégal, du Burkina Faso, du Mali, apprennent ainsi à bâtir pour eux, selon leurs besoins et leurs moyens. Dans cette zone martyrisée où le bois est encore plus rare que l’eau, la voûte nubienne permet de lutter concrètement, réellement contre la déforestation. En se passant des plastiques et des tôles qui désignent désormais au voyageur l’habitat africain « traditionnel ». Il n’y a plus besoin de charpentes en bois ! Il n’y a plus besoin d’importer à grand frais des matériaux produits ailleurs !

Ce conte de fée est une réalité. Là où se montent les voûtes nubiennes trépasse le marché mondial. La terre est prise sur place, séchée sur place, montée sur place par des maçons formés sur place. Un rêve de relocalisation économique. Un rêve, mais pas un fantasme. Une famille peut économiser jusqu’à 90 % sur la construction d’un logis durable, confortable, supportable au moment des plus fortes chaleurs. Reste la question que vous ne me posez pas : pourquoi diable personne n’en parle ? Pourquoi diable continuons-nous à envoyer là-bas, par milliers de tonnes, cette tôle galvanisée qui fait le prestige de nos PME ?

Je me dis, confiant dans la nature humaine, que vous saurez répondre sans moi à cette interrogation si lourde de sens. Un indice, toutefois : souvenez-vous de Fathy, ridiculisé et menacé jusque dans son propre pays. Songez à la haine dont il aura été entouré. Songez à tout ce temps perdu. Songez à ces dizaines de millions de cahutes, dans les si nombreux bidonvilles du monde, où l’on grelotte, où l’on étouffe. Il existe d’autres voies, partout, pour tout, pour tous. Il suffirait, en somme, de s’y engager.

46 réflexions sur « Le miracle de la voûte nubienne (Hassan Fathy حسن فتحى) »

  1. Les grands acts sont souvent reconnu que bien plus tard et bien trop tard, et cette histoire n’est pas la seule malheureusement je pense à tout ses peuples qui se soignent avec les plantes que nous ridiculisons, à tout ceux à qui l’on dit qu’il ne faut pas trop voir pas manger de viande t qui nous rigolent au nez et à tous ces lanceurs d’alertes que l’on menacent pour leurs mise en gardes. un jour viendra comme pour fathy et ils leurs donnera raison unpeu tard mais peut être mieux vaut tard que jamais.

    Moi je veux dire fabrice que j n’ai plus confiance en l’humanité, je me bats certe car je ne me vois pas juste être passive mais je ne me berce pas d’illusion quand à notre avenir et celui de nos enfants MALHEUREUSEMENT.

    à bientôt et potes toi bien

    sophie45

  2. Fabrice; merci d’être encore là; j’espère que l’adresse va encore rester active; parce que je n’ai pas encore envoyé ma petite missive :))

    C’est tous simplement génial; dabord la voute nubienne c’est beau; et en plus c’est adapté au climat…Chaque fois que je vois une maison d’afrique avec un toit en tôles chauffé par un lourd soleil; je me demande toujours combien, la température peut atteindre l’intérieur ???

    Cela me fait penser à un article que j’ai lu dans le « monde diplomatique » dernièremment; un numéro de décembre ou janvier; je ne sais plus…Au deumeurant un article « pertinant »; qui parle de l’état des sanitaires dans le monde; et qui montre une carte de tous les pays où on n’a pas accès aux toilettes; et où bien des morts pourraient-être éviter…Là où le bas blesse c’est que le journaliste se demande comment ammener des tuyau d’eau partout ???
    Je ne comprend pas qu’on en soit toujours à vouloir amener des chasse d’eau dans des pays où on a difficilement accès à l’eau; alors qu’il existe bien des alternatives en matière de toilettes sèches; que l’on peut auto-construire pour un prix abordable et qui permettrait d’éviter des maladies et des agressions de femmes! Je ne dis pas qu’il faut apporter l’idée des copeaux de bois là où le bois est rare; mais il doit y avoir des alternatives en matière de toilettes sèches; autres qui doivent pouvoir s’adapter à la situation locale. C’est quand même dingue de se dire qu’il faut à tous prix installer la même chose partout!

  3. Merci. j’avais vaguement entendu parler de cette voûte nubienne, sans jamais voir de quoi il s’agissait. Et je n’avais pas plus entendu parler de M. Fathy.
    Cette architecture m’a fait penser à celle de Tataouine, mais dans ce cas-ci, il y a(vait) usage de bois me semble-t-il, en milieu semi-désertique. J’ai aussi pensé à une autre architecture arabe (fort différente), qui s’est peut-être maintenue marginalement : celle faite de roseaux, des Arabes des marais irakiens, chers à Thesiger, que l’on peut voir là : http://www.atlastours.net/iraq/marshes_house.jpg Hélas, Saddam Hussein, pour maîtriser ces populations, a fait largement assécher ces vastes étendues d’eau et de terre.
    J’ai aussi pensé à des coins que je connais bien du Haut-Atlas, où le pisé reste roi. Mais dans certains bourgs, centres administratifs, le parpaing prend ses aises. Résultat, dans les habitations, il fait plus froid en hiver (dans des coins où les -15°C sont très fréquents et bien souvent « dépassés ») et plus chaud en été. Et quelle laideur ! Mais certains veulent jeter le bébé avec l’eau du bain. Le passé est vécu comme un bloc, il faut faire table rase. « On va pas vivre comme des moutons » m’a dit un jeune devant lequel je déplorais l’architecture du village. Mais heureusement, d’autres pensent différemment.
    Retrouvons le génie des lieux que l’on habite et ouvrons-nous aux idées d’ailleurs… Et qu’enfin on parle des vraies bonnes idées, des gens honnêtes etc…

  4. Tu ne peux pas savoir combien ça me fait plaisir de lire ces mots consacrés à la voute nubienne. Avec le mari de ma fille, sénégalais, on essaie d’introduire ce mode de construction dans le village sur la petite côte du Sénégal où on a une maison. Il y a beaucoup de réticences de la part des habitants, pour qui ces maisons ne font pas assez « riche ». Mais à la saison des pluies, ils sont bien obligés de constater qu’elles tiennent mieux le coup et sont plus confortables à vivre que les maisons en parpaing au toit de tôle sous lequel on cuit. Et en plus d’être bon marché et agréables à vivre (il y fait toujours frais), ces maisons sont belles, aussibien à l’extérieur qu’à l’intérieur. Si on va sur le site de la voûte nubienne, on peut admirer quelques réalisations: des maisons mais aussi des écoles, des mosquées, des hôtels ont été construits comme ça.

    1. Bonjour, moi aussi avec ma femme sénégalaise nous cherchons à faire construire une voûte nubienne au Sénégal.
      Êtes-vous toujours dans cette veine car je cherche des contacts, à plusieurs on est plus fort.
      À bientôt peut-être.

  5. mr fathy n’était visiblement pas endoctriné par l’idée de progré.et de croissance.On dirait qu’il y a une honte a pas suivre le « progré »,un non sens irrationnel.

  6. Merci pour ce billet sur Hassan Fathy et sur la voûte nubienne que je ne connaissais pas. Il existe dans le sud de la Tunisie des constructions, appelées « ghorfas », qui semblent faire appel à la même technique. Ces ghorfas servent surtout de greniers, parfois d’habitations.

    Sur le sujet, voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Ghorfas et les nombreuses photos publiées sur Internet.

  7. A Greg,

    Je lis dans l’article sur l’avenir de la bagnole: »
    La mobilité est devenue si bon marché… Regardez ce que coûte aujourd’hui un vol avec Easy Jet ou Ryanair. Rien! L’autre jour, grâce à une réservation effectuée à l’avance, j’ai volé de Zurich à Cologne pour 10 centimes. La réservation sur internet m’a coûté 15 euros, les frais pour le check-in 5 euros. Pour nos parents, à vous et à moi, un vol en avion était un luxe. Ce n’est plus du tout le cas. »
    Si le déclin de l’utilisation de la voiture se traduit par une augmentation du trafic aérien, mieux vaudrait en rester au statu quo.

  8. Oui, René, on en trouve notamment dans la région de Tataouine, dont je parlais. Je ne connais pas le sujet, mais il est bien possible que si la technique est similaire (donc sans armature de bois, dont je laissais entendre la possibilité malgré mon manque d’info -mais sur certaines photos, on voit des perches dépasser des bâtiments), elle vienne de l’est. Mais la question des origines communes ou non n’est pas simple, comme pour les foggaras sahariennes dont on a souvent dit qu’elles s’inspiraient des qanats iraniens, malgré un usage très anciens…

  9. Merci Fabrice,

    Je n’avais jamais entendu parler d’Hassan Fathy et la voûte nubienne m’était inconnue jusqu’à aujourd’hui. Ces techniques ancestrales semblent avoir des vertus innombrables : économiques, esthétiques, isolantes, agréables à vivre, parfaitement intégrées à leur environnement…
    Combien de ces patrimoines de l’Humanité sont sacrifiés, jour après jour, au modernisme et à la standardisation industrielle ?
    Les murs en pisé érigés par nos arrière-grands-parents dans les campagnes de France et d’ailleurs en sont des témoins silencieux.

    Le parallèle avec les semences me vient comme une évidence : comment ne pas s’émerveiller devant la multitude de variétés patiemment sélectionnées et conservées par les agriculteurs de notre planète pendant des siècles ?
    Et comment ne pas s’indigner face aux appétits mercantiles des marchands de mort comme dirait Jean-Pierre Berlan ?
    Substituer par des méthodes maffieuses des semences hybrides ou transgéniques à ces trésors hérités de nos aînés devrait être dénoncé comme un crime contre l’Humanité.

    Nous avons eu la chance d’assister cette semaine à une conférence-débat animée par Bob Brac de la Perrière.

    Cet homme, généticien de profession, se démène comme un beau diable pour préserver la biodiversité des semences en Afrique principalement au Sénégal (petit clin d’oeil à Sylvie) et dans d’autres pays d’Afrique de l’ouest.
    Son association BEDE (comme biodiversité) aide à la mise en place d’échanges de semences anciennes dans les villages de brousse et favorise leur multiplication pour barrer la route au multinationales qui veulent confisquer ces ressources pour leur seul profit.
    Le réseau semences paysannes mène des actions similaires dans notre pays et la création de maison des semences propose des alternatives enthousiasmantes pour une nouvelle autonomie et une vraie solidarité constructive…

    Voilà quelques lueurs d’espoir dans ce monde cynique et brutal !

    Et pour continuer à rêver un peu, je citerai Christian Vélot, biologiste et lanceur d’alerte sur les OGM rencontré lors d’une autre conférence et qui se plaît à dire :
    minoritaires aujourd’hui, majoritaires demain…

    PS : Bravo Léa pour tes superbes messages poétiques et pour Slider : Loin de moi cette idée de vouloir mettre à toute chose une valeur sonnante et trébuchante, je crois seulement que le temps de chaque existence est un bien précieux et comme je ne vois pas comment procéder à un échange équitable avec Fabrice, je n’ai eu que cette idée, sans doute maladroite, de lui suggérer la possibilité d’un abonnement. Hasta luego !

  10. @Léa Le problème, c’est que la voûte nubienne n’est pas du tout adaptée à nos climats. Mais on peut trouver d’autres modes de construction écologique.

  11. @ Sylvie, et tous les autres lecteurs du blog de Fabrice, si vous avez le temps de visionner la vidéo sur le site indiqué dans mon précédent message, elle vaut vraiment le détour…

    Bien à vous

  12. il existe plein d’alternatives aux constructions industrielles.

    je construits des maisons en paille/terre dans la drôme.

    parmi les alternatives que je préfère il y a les constructions de Sean Sands:

    http://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=en&u=http://livinginpaper.com/domes_vaults.htm&ei=rPCPS4PMMd6I4gaIuKWWDQ&sa=X&oi=translate&ct=result&resnum=9&ved=0CDAQ7gEwCDgU&prev=/search%3Fq%3DSean%2BSands%26start%3D20%26hl%3Dfr%26sa%3DN%26rlz%3D1T4ADBF_frFR293FR293

    simple ,efficace et…pas cher.
    toute ressemblance avec la voute nubienne n’est peut-être pas fortuite.

    pascal

  13. La boucle est bouclée. Les escrocs finissent toujours par se reconnaître entre eux.
    « Aux Etats-Unis, les détracteurs des théories de l’évolution s’opposent à ce que le réchauffement de la planète soit enseigné à l’école. »
    ici :
    http://www.rue89.com/planete89/2010/03/04/les-creationnistes-a-lassaut-du-rechauffement-climatique-141430
    je suis impatient de connaître la réactions de ceux qui désignent depuis des mois les climatologues et leurs patients travaux de recherche comme des « alarmistes réchauffistes patentés ». On a pas fini de rire…ou de pleurer

  14. Certains enseignants n’hésitant pas à désigner l’école, notamment le secondaire, sous la douce expression de « fabrique du crétin », on ne sait plus si l’on doit regretter pour certains qu’ils y soient restés trop ou trop peu. Le sieur Raton, qui nous apprenait son départ il y a peu, signale avec délice une tournure d’esprit journalistique marquant sans guère d’ambiguïté la volonté de faire des amalgames, qui plaisent il est vrai à certains de leurs lecteurs. À tous ceux qui auraient la même tournure d' »esprit », voici une autre perle du même acabit, mais avec une référence plus haut de gamme : « Après avoir ingurgité divers pamphlets dénonçant « l’imposture » et le « mythe » climatiques, le chroniqueur s’est intéressé au colloque du conseil scientifique du Front national sur le réchauffement climatique, qui s’est tenu à Nanterre, le 30 janvier. » Signé Hervé Kempf, « journaliste », qui avait déjà pu écrire quelques jours auparavant : « En 1938, on pouvait considérer M. Hitler comme un homme respectable. En 1960, on pouvait juger que l’Union soviétique gagnerait la guerre froide. En 2010, on peut analyser le changement climatique comme une invention de scientifiques malhonnêtes. L’histoire est faite de choix. » Une belle leçon de désinformation. Les nécessiteux sont certes nombreux, mais je n’écoute pas Chateaubriand et dispense avec générosité mon mépris à tous ceux qui s’inscrivent dans cette vision des choses.

  15. @ Raton et Hacène;

    Rappelez-vous que nous sommes de privilégiés invités de ces pages…

    On ne se réunit pas en campant sur des positions délicates; dont des personnes mal intentionnées n’attendent que ça pour déformer vos propos; je parle en connaissance de cause!

    J’aime bien lire vos commentaires à tous les deux; ne gachons pas tous; en tournant en ronds!

  16. Je suis parvenu à ce site ( http://www.chrisjordan.com )par l’intermédiaire de celui du Monde. Cliquez sur l’image du haut « Midway ». Le photographe y présente des oiseaux de mer en décomposition, le temps nous livrant le contenu de leurs entrailles. Des images lourdes d’information, de révolte et peut-être un jour de conséquences…

  17. Déjà vu ces photos, Hacène. C’est ahurissant ! Si ces photos ne sont pas « truquées », je me demande comment ces oiseaux ont survécu avec toutes ces saloperies dans le ventre. Il leur a fallu quand même un certain temps pour ingurgiter tout çà !
    L’organisme des oiseaux est-il à ce point résistant ? J’en doute…

  18. Sylviane, merci.
    Chanee, l’auteur des photographies précise bien qu’il n’y a pas de trucage et l’examen attentif de quelques-unes me conduirait plutôt à lui faire confiance. Il précise que ce sont des jeunes nourris partiellement de la sorte par leurs parents qui sont photographiés. Évidemment, ils succombent. Mais parviennent à un certain stade de développement tout de même. Je ne pense pas qu’il y ait arnaque.

  19. Attention à vos références : « la fabrique du crétin » a été écrit par Jean Paul Brighelli, un type ultraréactionnaire et élitiste :il travaille en souterrain dans les officines des ministres UMP de l’éducation qui ont pondu en 2008 (avec l’aide de Brighelli) les programmes de l’école primaire les plus débiles depuis près d’un siècle…
    De nombreux enseignants de l’école primaire sont entrés en résistance et refusent de les appliquer en assumant une désobéissance qui leur attire parfois les foudres de leur administration :
    http://resistancepedagogique.blog4ever.com/blog/index-252147.html

  20. merci P.P.
    « Attention à vos références », c’était exactement le sens de mon intervention…

  21. @PP. « Attention à vos références » : l’individu que vous évoquez n’a pas l’apanage de cette expression, que j’avais déjà entendu avant la sortie de son livre. Par ailleurs, y a pas à chercher midi à quatorze heures. Le propos était clair et sans ambiguïté. Rien de plus à dire, rien à retirer.

    @Raton. Arrêtez de vous enfoncer, vous allez atteindre le Moho. Moi, j’dis ça pour vous, parce que de mon côté je trouve ça drôle (version risible), et pour l’avancée des connaissances scientifiques, ce serait une bonne chose. Mais le Raton laveur étant omnivore, vous ambitionnez peut-être d’atteindre la graine… 😉

  22. Formation, en France à la Construction en brique de Terre dont Voutes Nubiennes,

    Le GABION (04) propose depuis longtemps cette approche et forme à cette technique de construction.

    http://gabionorg.free.fr/videos.htm

    Meme en France des acteurs se mobilisent,
    Gardons espoir

    Ps: Fabrice, merci de ton retour ,o))

  23. @Léa Oui, meme en Afrique. Un de mes fils doit partir au Burkina Faso pour participer à la construction d’une école. Et j’ai le plsu grand mal à faire admettre à l’équipe qui les encadre qu’acheter du ciment et des parpaings est dépassé, rétrograde, criminel, voire « colonialiste » (j’essaye vraiment TOUS les arguments ! :-))) ) Il n’y a pas que les Architectes des Bâtiments de France qui soient des freins…

    @Sylvie Pas adapté à nos climats ? Voire… http://fr.wikipedia.org/wiki/Terre_crue#Europe
    Et on en trouve encore partout dans le monde (regardez les constructions afghanes aux infos : tout est en terre et il neige beaucoup là-bas…). Même en Autriche, pour des immeubles de quatre ou cinq étages. Ou en France, en Normandie. Nous utilisions des poutres, car le bois est une denrée facile ici. La voûte sert à remplacer la potre en bois (en bois de palmier en Afrique)
    Le seul impératif, partout, quand il pleut ou neige : une toiture étanche et une protection en pied de mur pour éviter les remontées d’eau.

    @Fabrice. Merci de remettre sur le devant de la scène Hassan Fathy, architecte sans frontières avant l’heure, dans la lignée des grands constructeurs (pour la France, il faudrait relire « Mémoire d’un architecte » de Fernand Pouillon) qui faisaient preuve d’inventivité en utilisant des technologies passées et modernisées pour démontrer que l’on pouvait construire à pas cher et avec qualité pour le plus grand nombre…
    Problème : ça ne rapporte rien aux grands groupes, car il n’y pas pas de technologies difficiles à maitriser ou des matériaux marchands à introduire dans ces types de construction… Et les architectes qui prônent ces modes de construction sont mis au ban de la profession, au mieux considéré comme de doux utopistes, au pire mis en prison (ce qui fut le cas de Fernand Pouillon).

  24. Cette architecture est fascinante j’aimerais comprendre pourquoi elle n’a pas du tout séduit els Egyptiens qui ont déserté les différents complexes construits aussi bien à Mout qu’ailleurs

  25. Seigneur Dieu on est foutus! J’ai envie de me pendre. Je viens de lire le (magnifique) livre de Nicolino (« Qui a tué l’écologie? »), et bien que n’ayant QUE 26ans, j’ai déjà envie de mourir. Pourquoi? Parce que. C’est gens, censés nous gouverner, nous dire ce que nous pouvons ou ne pouvons pas faire, pensent à eux-seuls. Ils n’agissent pas dans notre intérêt mais bien dans le leur. C’est tout. C’est comme ça que ça va finir? On fait quoi nous? à part le suicide, il me reste quoi comme choix??

  26. Excellent article! j ai toujours un sentiment de solitude lorsque je critique l’utilisation exagérée (ou exclusive)!!!de béton dans notre architecture d’aujourd’hui!

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